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DĂ©barquement de Provence

Le débarquement de Provence, désigné sous les noms de code Anvil puis Dragoon, est une opération militaire menée pendant la Seconde Guerre mondiale à partir du par les troupes alliées dans le Sud-Est de la France (entre Toulon et Cannes).

Opération Anvil
Description de cette image, également commentée ci-après
L'opération Dragoon sur une carte de l'armée américaine.
Informations générales
Date (débarquement) - (jonction)
(27 jours)
Lieu Var,
Sud-Est de la France
Issue Tête de pont alliée en Europe : front sud
Forces en présence
~350 000 hommes dont ~230 000 soldats Français[2]~250 000 soldats[3]
Pertes
Troupes rĂ©gulières : 9 800 tuĂ©s, blessĂ©s et prisonniers
France libre : 10 000 tuĂ©s[4]
~7 000 tuĂ©s, 20 000 blessĂ©s et 105 000 prisonniers[5]

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CoordonnĂ©es 43° 13′ 37″ nord, 6° 39′ 42″ est

À l'origine appelée Anvil (enclume en anglais), le nom a été changé en Dragoon par Winston Churchill car il était contre ce débarquement (il déclara y avoir été « contraint », dragooned en anglais[6]), préférant une percée des troupes déployées sur le front d'Italie vers les Balkans afin de prendre en tenaille l'armée allemande en Europe centrale et d'arriver à Berlin avant les Soviétiques. Il s'oppose notamment à de Gaulle, qui menace de retirer les divisions françaises du front italien. Les objectifs étaient de libérer Toulon, Marseille puis de remonter le Rhône jusqu'à effectuer la jonction avec les forces de l'opération Overlord débarquées en Normandie.

L'opération Dragoon incluait un atterrissage de planeurs (opération Dove) et un faux débarquement dans le Nord de l'Italie (opération Span).

La défense allemande composée de la XIXe armée (essentiellement des troupes étrangères) est dégarnie, notamment de la 9e Panzerdivision, à la suite de l’envoi de renforts vers le front de Normandie. À la suite de ce débarquement et de sa rapide progression, Hitler opère un repli pour éviter l'encerclement mais ordonne la destruction des ports de Toulon et Marseille et de garder ces deux villes.

Forces en présence le 15 août 1944

Alliés Allemands[7]
Soldats 50 000 (324 000 fin septembre) 80 000
Chars 500 (800 fin septembre) 36
Artillerie 1 161 (dont 551 de marine) 450
Avions 2 000 105
Navires 2 250 (dont 500 de guerre) 48 (dont 10 U-Boots)

Unités de la Wehrmacht

La Wehrmacht, déjà engagée sur trois fronts, le front de l'Est, le front italien et, depuis deux mois, le front normand, est en infériorité numérique. Elle dispose pour défendre les côtes méditerranéennes de la France de la 19e armée commandée par le General der Infanterie Friedrich Wiese[7] - [8], elle-même subdivisée entre :

La Kriegsmarine, commandée par l'Amiral commandant de la côte Sud française de la Kriegsmarine (Kommandierender Admiral Französische Südküste) en la personne du Vizeadmiral Paul Wever, QG à Aix-en-Provence composée de :

La Luftwaffe, dont le 4e corps de campagne de la Luftwaffe (IV. Luftwaffen Feldkorps) est commandé par le General der Flieger Erich Petersen (du jusqu’au ), QG à Montpellier jusqu'en juillet 1944 puis transféré à Capendu (Aude)

  • Il dĂ©pend tactiquement de la Flughafenbereich 1/VII de Carcassonne, laquelle est sous les ordres de l’Oberst Gieche.
  • Les unitĂ©s de combat sont rĂ©parties entre Montpellier (I./FI.Rgt.71), Carcassonne (II./FI.Rgt.71 dont deux compagnies sont en poste Ă  Perpignan) et BĂ©ziers (III./FI.Rgt.71).

Les unités spéciales :

  • le II./3. Brandenburg-Regiment a trois compagnies : la 5e, 7e et une compagnie italienne d’emploi spĂ©cial (Aix-en-Provence).
  • le 200e rĂ©giment de sĂ©curitĂ© (Sicherungs-Regiment 200.) (Aix-en-Provence).
  • la 2. Fliegerdivision : Ă©tat-major installĂ© Ă  Montfrin (Gard) (JGr.200, II./JG 77., KG 26., KG 77., 1(F)./33., 2./SAGr128.).

Unités terrestres alliées

Les forces américaines d'assaut par la mer se composent de la VIIe armée américaine, soit :

  • le 6e corps d'armĂ©e :
  • et la First Airborne Task Force du gĂ©nĂ©ral Robert T. Frederick, dont, entre autres, les unitĂ©s suivantes :
    • 509th Parachute Regimental Combat Team (509th PRCT), dont :
      • 463rd Parachute Field Artillery Batallion du Lieutenant Colonel John T. Cooper
      • 509th Parachute Infantry Batallion (en) du Lieutenant Colonel William P. Yarborough,
    • 517th Parachute Regimental Combat Team (517th PRCT) dont :
      • 460th Parachute Field Artillery Battalion (460th PFAB) du Lieutenant Colonel Raymond L. Cato ;
      • 517e rĂ©giment d'infanterie parachutĂ©e (États-Unis) (517th Parachute Infantry Regiment (517th PIR) du Lieutenant Colonel Rupert D. Graves
      • 596th Parachute Combat Engineer Company) (596th PCEC) du Capitaine Robert W. Darlymple ;
    • 550th Parachute Infantry Battalion (en) du Lieutenant Colonel Edward I. Sachs (582 hommes) ;
    • 551st Parachute Infantry Battalion (en) du Lieutenant Colonel Wood G. Joerg (842 hommes) ;
    • 2d Independent Parachute Brigade du gĂ©nĂ©ral Charles Pritchard composĂ©e de :
      • 1st Independant Parachute Platoon
      • 4th Parachute Battalion du Lieutenant Colonel Harold Brian Coxen
      • 5th (Scottish) Parachute Battalion du Lieutenant Colonel D. R Hunter
      • 6th (Royal Welch) Parachute Battalion du Lieutenant Colonel V. W. Barlow
      • 127th Parachute Field Ambulance, RAMC du Lieutenant Colonel J. P. Parkinson
      • 64th Airlanding Light Battery Royal Artillery Battalion du Major D. M. Duncan
      • 30th Airlanding Anti-tank Battery Royal Artillery Battalion du Major B. J. Potter
      • 2nd Parachute Squadron Royal Engineers du Major C. D. H. Vernon
      • 2nd Parachute Brigade Workshops Royal Electrical and Mechanical Engineers du Captain R. H. Watson
      • 2nd Parachute Brigade Group Royal
      • 751st Composite Company RASC du Captain H. J. C. Cornish
      • 1st Independent Glider Pilot Squadron du Major G. A. R. Coulthard
      • 23rd Independent Parachute Platoon [10]
    • 1st Special Service Force du Colonel Edwin A. Walker

Unités terrestres françaises

Unités navales françaises

Les unitĂ©s navales alliĂ©es Ă©taient constituĂ©es de 880 navires de guerre, sur ce nombre 130 furent principalement engagĂ©s dont une trentaine de navires français[12] :

Composition des forces terrestres françaises

Ă€ partir du , ce sont environ 260 000 combattants de la 1re ArmĂ©e Française dirigĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Jean de Lattre de Tassigny, qui sont arrivĂ©s dans le Sud de la France. Ils dĂ©barqueront dans les mois qui suivent, dont 5 000 auxiliaires fĂ©minines ; 10 % Ă©taient originaires de la mĂ©tropole (les « Français libres » du gĂ©nĂ©ral de Gaulle) ou d'Afrique subsaharienne (près de 10 000), 90 % venaient d'Afrique du Nord dont une Ă©crasante majoritĂ© d'anciens soldats de l'armĂ©e d'armistice (devenue Vichyste) des dĂ©partements d'AlgĂ©rie ; parmi ces derniers, 52 % Ă©taient d'origine nord-africaine (près de 100 000) et 48 % Ă©taient d'origine europĂ©enne (les futurs Pieds-noirs)[13] - [14].

Dans les grandes unités, le pourcentage de soldats nord-africains variait de 27 % à la 1re DB à 56 % à la 2e DIM.

Par type d'arme, ce pourcentage était d'environ 70 % dans les régiments de tirailleurs, 40 % dans le génie et 30 % dans l'artillerie[15].

DĂ©barquement

Le , Winston Churchill sur le HMS Kimberley.

La veille, Radio Londres diffuse 12 messages pour la RĂ©sistance, des rĂ©gions R1-R2, R3-R4 et R6, et dont les plus connus sont : « Le chasseur est affamĂ© (Bibendum) ou Nancy a le torticolis (guĂ©rilla) » ainsi que « Le premier accroc coĂ»te 200 francs » qui deviendra le titre d'un recueil de nouvelles d'Elsa Triolet, femme de lettres rĂ©sistante, qui obtint pour cette Ĺ“uvre le prix Goncourt 1945, au titre de l'annĂ©e 1944.

Comme lors de l'opération Overlord, le plan de bataille prévoit une division des troupes en différentes « forces » ayant chacune un but précis.

L'assaut naval

Les différentes forces participant au débarquement.
Débarquement sur les côtes françaises en août 1944.

L'assaut naval a lieu sur les cĂ´tes varoises entre Toulon et Cannes et mobilise 880 navires anglo-amĂ©ricains, 34 français et 1 370 navires pour le dĂ©barquement.

Durant la nuit du 14 au , des commandos français sont débarqués sur les flancs du futur débarquement :

  • Rosie Force dĂ©barque les 67 hommes du Groupe Naval d'Assaut de la marine en Corse (GNA de la marine en Corse) du capitaine de frĂ©gate Seriot sur l'aile est, Ă  Miramar pour couper la route aux renforts allemands venant de l’est ;

Sitka Force, constituée de la Special Service Force et commandée par le colonel Edwin Walker, s'est chargé la même nuit de détruire les batteries des îles côtières de Port-Cros et du Levant situées devant Hyères.

Kodak Force, composée des trois divisions de la VIIe armée américaine du général Lucian Truscott (les 3e, 36e et 45e divisions) et de la 1re Division Blindée française (1re DB) du général Touzet du Vigier est répartie en trois secteurs :

L'objectif était de débarquer et de constituer une ligne de front de vingt-cinq kilomètres de profondeur (appelée Blue Line), puis d’avancer vers la vallée du Rhône et de prendre contact avec le 2e corps d'armée français.

Le , les AlliĂ©s mènent une attaque de diversion Ă  La Ciotat pour attirer les forces allemandes Ă  l'Ă©cart des principales zones de dĂ©barquement[16]. Pendant l'opĂ©ration, deux navires de guerre allemands attaquent la flottille alliĂ©e, mais ils sont tous deux coulĂ©s[16]. Au nord de La Ciotat, l'aviation amĂ©ricaine largue 300 parachutistes factices pour renforcer la tentative de diversion[16].

Assaut aérien

Commémoration du parachutage le dans la baie de Saint-Tropez de la Cie B du 509e Bataillon.

L'assaut aĂ©rien comportait un parachutage d'hommes et de matĂ©riel entre Le Muy et La Motte avec 9 000 parachutistes de la 2e brigade indĂ©pendante parachutiste britannique et de plusieurs rĂ©giments aĂ©roportĂ©s amĂ©ricains larguĂ©s par plus de 400 avions et des planeurs amĂ©ricains pour les vĂ©hicules. Ils Ă©taient acheminĂ©s depuis l'Italie. L'objectif Ă©tait de s’emparer du Muy et des hauteurs de Grimaud afin d’empĂŞcher l’afflux de renforts ennemis depuis l’ouest.

C'est Force Rugby, la 1st Airborne Task Force du général Robert T. Frederick, qui la charge. Cette force se composait, entre autres, des unités suivantes :

  • 509th Parachute Regimental Combat Team (509th PRCT), dont :
    • 463rd Parachute Field Artillery Batallion du Lieutenant Colonel John Cooper
    • 509th Parachute Infantry Batallion (en) du Lieutenant Colonel William P. Yarborough,
  • 517th Parachute Regimental Combat Team (517th PRCT) dont :
    • 460th Parachute Field Artillery Battalion (460th PFAB) du Lieutenant Colonel Raymond L Cato ;
    • 517e rĂ©giment d'infanterie parachutĂ©e (États-Unis) (517th Parachute Infantry Regiment (517th PIR) du Lieutenant Colonel Rupert D. Graves
    • 596th Parachute Combat Engineer Company) (596th PCEC) du Capitaine Robert W. Darlymple ;
  • 550th Glider Infantry Battalion (en) du Lieutenant Colonel Edward I. Sachs (582 hommes) ;
  • 551st Parachute Infantry Battalion (en) du Lieutenant Colonel Wood G. Joerg (842 hommes) ;
  • 2d Independent Parachute Brigade Group de la British Army, du gĂ©nĂ©ral Charles Pritchard
  • 1st Special Service Force du Colonel Edwin A. Walker

Assaut aéronaval

À l'aube du , les Alliés déploient la Task Force 88 au large de la Provence. Cette force tactique a pour mission d'assurer la couverture aérienne du débarquement dans un premier temps, puis d'aider les troupes débarquées dans leur progression dans un deuxième temps.

Deuxième vague du débarquement

Le 16 août, à J + 1, débarque Force Garbo commandée par le général américain Alexander Patch, et composée de la VIIe armée américaine commandée par lui-même et de la 1re armée française commandée par le général de Lattre de Tassigny, elle-même composée des unités suivantes :

Les trois quarts de Force Garbo étaient sous commandement français avec pour moitié des troupes des colonies (moitié de soldats d'origine européenne et moitié de soldats africains et nord-africains).

L'objectif était de faire une poussée vers Toulon.

Dans les jours suivants, l'armée B est complétée par les unités suivantes :

L'armée B est par la suite organisée en deux corps d'armée :

Progression

Carte du front le 1er septembre 1944.

Si un objectif du débarquement en Provence était de créer un nouveau front en France, ce plan incluait aussi de détruire la XIXe armée allemande, qui avait pour tâche de défendre le Sud-Est de la France[17]. Les 3e et 45e divisions américaines avaient pour objectif de pousser vers la vallée du Rhône, alors que l'armée française de la Libération avait la charge de libérer les ports de Toulon et Marseille. Pour réaliser le second objectif — la destruction des forces allemandes — une force blindée est mise sur pied lors des préparatifs du débarquement, la Task Force Butler, dont la mission est de progresser vers le nord, depuis Draguignan, via Riez, puis Digne et Sisteron, et d'obliquer vers le Rhône à Aspres-sur-Buëch, et ainsi de couper la retraite des forces allemandes, lors de la bataille de Montélimar.

La nouvelle du succès rapide de cette attaque, avec une avancée profonde en vingt-quatre heures, a déclenché une insurrection populaire dans Paris.

En deux semaines la Provence aura Ă©tĂ© libĂ©rĂ©e. Digne et Sisteron sont atteintes le , Gap le . Grenoble est prise le 22 aoĂ»t (soit 83 jours avant la date prĂ©vue), Toulon le 23 aoĂ»t, MontĂ©limar le 28 aoĂ»t, Marseille le 29 aoĂ»t et Lyon le . Les forces alliĂ©es, remontant la vallĂ©e du RhĂ´ne, rejoindront le 12 septembre, Ă  Nod-sur-Seine vers Montbard, au cĹ“ur de la Bourgogne, celles du front de l'ouest.

Dans les Alpes-Maritimes, Nice est libérée le , mais Saorge n'est reprise que le 4 avril 1945.

La progression principale se fait vers le nord, laissant sur son flanc un front au niveau des cols alpins, qui ne constituent pas un objectif immédiat pour les états-majors alliés. Des unités allemandes venues d'Italie et chassées de Provence s'y réfugient, notamment dans les différents ouvrages et forts qui constituaient la ligne Maginot alpine[18]. Mais les FFI contrôlaient les Alpes.

Les derniers combats pour libérer la région ont lieu fin avril 1945. Les forts de la vallée de l'Ubaye, les ouvrages Maginot de Saint-Ours et Roche-la-Croix, ne sont repris aux Allemands qu'entre les 23 et par les forces françaises aidées de l'armée américaine[19], soit huit mois après le débarquement sur les côtes du Var, alors que les derniers combats ont lieu en Allemagne.

Dès les premiers jours, un camp de transit est projetĂ© et sa construction mise en Ĺ“uvre au nord de Marseille, le camp de Calas, pour organiser la redirection des troupes vers les Vosges et l'Alsace, l'Asie ou le retour vers les États-Unis pour les troupes relevĂ©es totalisant plus de 80 points sur leur "carte de crĂ©dit". La première inspection du lieu se fait le et les premiers travaux commencent immĂ©diatement. On estime que plus de 2 millions de GI ont transitĂ© par le camp, avec 5 000 mouvements par jour[20] jusqu'au , date de sa fermeture, avec une population de l'ordre de 100 000 occupants.

Ce camp accueille aussi dans sa partie sud les prisonniers au fur et à mesure de leur arrivée.

Les GI morts au combat sont regroupés à la nécropole nationale de Luynes, non loin de ce camp, d'où ils seront redirigés vers celui de Colleville-sur-Mer en Normandie ou réclamés par leurs familles aux États-Unis (60 %).

Bilan

Au total, plus de 94 000 soldats et 11 000 vĂ©hicules ont Ă©tĂ© dĂ©barquĂ©s le premier jour.

Du 15 au (prise de Marseille), les pertes de cette ArmĂ©e B s’élèvent Ă  933 tuĂ©s, 19 disparus et 3 732 blessĂ©s, les jours les plus terribles Ă©tant les 23 et . Environ 35 000 Allemands ont Ă©tĂ© capturĂ©s[21].

Les soldats alliés tombés au cours de la campagne de Provence sont enterrés dans différents cimetières :

  • nĂ©cropole nationale de Boulouris : situĂ©e Ă  quelques kilomètres de la plage du Dramont, y reposent les corps de 464 combattants de toutes origines et toutes confessions, appartenant Ă  la Ire armĂ©e française (1re DFL) du gĂ©nĂ©ral de Lattre de Tassigny tuĂ©s durant le mois d'[22] ;
  • nĂ©cropole nationale de Luynes : entre Aix-en-Provence et Marseille, près de 10 000 soldats tuĂ©s au cours des deux guerres mondiales y reposent ;
  • cimetière amĂ©ricain de Draguignan : près de 900 soldats amĂ©ricains tuĂ©s au cours des combats de la libĂ©ration de la Provence reposent en ce lieu ;
  • cimetière militaire britannique de Mazargues, Marseille : ce cimetière regroupe les corps des soldats de l'Empire britannique tuĂ©s au cours de l'annĂ©e 1944 en Provence auprès des tombes de soldats de la Grande Guerre.

Les corps des soldats allemands tués durant l'opération Anvil/Dragoon ainsi que durant les années d'Occupation du Sud de la France sont regroupés au cimetière militaire allemand de Dagneux dans l'Ain.

Commémorations

Monument en mémoire du débarquement des alliés à Ramatuelle, près de Saint-Tropez.

20e anniversaire du débarquement

La nĂ©cropole nationale de Boulouris est inaugurĂ©e le par le gĂ©nĂ©ral Charles de Gaulle, alors prĂ©sident de la RĂ©publique. Elle regroupe les corps de 464 combattants de la 1re armĂ©e française[22]. De Gaulle inaugure Ă©galement le mĂ©morial du dĂ©barquement en Provence sur les hauteurs nord de Toulon, sur le mont Faron[23].

50e anniversaire du débarquement

Les cérémonies du 50e anniversaire du débarquement réunissent le 33 navires de guerre et 40 avions français, américains et britanniques, en présence du président François Mitterrand, des chefs d'État de 14 pays africains, et de représentants de tous les pays dont les soldats ont participé aux opérations militaires[24].

60e anniversaire du débarquement

Les cĂ©rĂ©monies du 60e anniversaire du dĂ©barquement le eurent lieu successivement au Muy, au cimetière militaire amĂ©ricain de Draguignan, Ă  Saint-RaphaĂ«l, Ă  Cavalaire-sur-Mer et dans la rade de Toulon Ă  bord du porte-avions Charles de Gaulle. Le prĂ©sident Jacques Chirac, en prĂ©sence de seize chefs d'État et de gouvernement africains, a rendu hommage au « sacrifice immense » des « forces de la libertĂ© » qui ont participĂ© il y a soixante ans au dĂ©barquement de Provence. Quelque 200 000 personnes ont assistĂ© des cĂ´tes toulonnaises Ă  cette cĂ©rĂ©monie, selon la prĂ©fecture du Var. Le prĂ©sident de la RĂ©publique a remis des dĂ©corations Ă  vingt-et-un vĂ©tĂ©rans, essentiellement africains, et la croix de la LĂ©gion d'honneur « Ă  la ville d'Alger en tant que capitale de la France combattante », pour son rĂ´le d'hĂ´te du ComitĂ© français de la LibĂ©ration nationale.

70e anniversaire du débarquement

Plusieurs commémorations ont lieu du 14 au à l'occasion du 70e anniversaire. 27 pays sont officiellement représentés sous la présidence de François Hollande[25]

75e anniversaire du débarquement

Les cérémonies du 75e anniversaire du débarquement le ont lieu à Saint-Raphaël, à la nécropole nationale de Boulouris, en présence du président Emmanuel Macron, de l'ancien président Nicolas Sarkozy, ainsi que des présidents guinéen, Alpha Condé, et ivoirien, Alassane Ouattara[26].

Dans son discours, Emmanuel Macron rend notamment hommage aux combattants venus d'Afrique (Pieds-noirs, Maghrébins et Africains subsahariens) ayant participé au débarquement[27] :

« Mais la très grande majorité, des soldats de la plus grande force de l'armée française de la libération, venait d'Afrique. Français d'Afrique du nord, pieds noirs, tirailleurs algériens, marocains, tunisiens, zouaves, spahis, goumiers, tirailleurs que l'on appelait sénégalais, mais qui venaient en fait de toute l'Afrique subsaharienne, et parmi eux des Guinéens, des Ivoiriens, cher Alpha, cher Alassane [présidents guinéen et ivoirien, Alpha Condé et Alassane Ouattara]. Tous se sont unis contre l'ennemi nazi au service du drapeau et de la liberté. Tous ont fait preuve d'un courage immense et d'une bravoure hors pair. Ils ont payé un lourd tribut à la victoire qu'ils ont largement contribué à forger. Ils sont des milliers à s'être sacrifiés pour défendre une terre lointaine, une terre souvent inconnue, une terre jusqu'alors jamais foulée, une terre à laquelle ils ont à jamais mêlé leur sang. Ils ont fait l'honneur et la grandeur de la France et pourtant qui d'entre nous se souvient aujourd'hui de leurs noms, de leurs visages ? [...] Honorés à juste titre par leurs camarades de l'époque, ces combattants africains, pendant nombre de décennies, n'ont pas eu la gloire et l'estime que leur bravoure justifiait. La France a une part d'Afrique en elle et sur ce sol de Provence, cette part fut celle du sang versé. Nous devons en être fiers et ne jamais l'oublier : les noms, les visages, les vies de ces héros d'Afrique doivent faire partie de nos vies de citoyens libres parce que sans eux nous ne le serions pas. »

Hommages

  • Des rĂ©sistants monĂ©gasques

Lors du débarquement de Provence, la résistance a été permise par des actes héroïques. René Borghini, Esther Poggio, Joseph Lajouxou ont été agents de liaisons et furent arrêtés à Monaco en . En 2021, le président du Conseil national a tenu à rendre hommage au résistant patriote, René Borghini, par le biais d'un buste commémoratif[28].

DĂ©barquement de Provence dans la culture populaire

Jeu vidéo

Le débarquement de Provence est une des mini-campagnes solo du jeux vidéo Battlefield V , le joueur y incarne Deme Cisse[29], un tirailleur sénégalais qui combat les troupes allemandes aux côtés d'un autre tirailleur vétéran : Idrissa. La campagne met en avant le mauvais traitement des tirailleurs par les troupes françaises au début de l'offensive et la volonté de ceux-ci de prouver leur valeur comme soldats. Elle se termine par la mention du blanchiment des troupes coloniales effectué après la libération de Paris. Après la scène finale, le jeu fait mention sous forme d'une série de petits textes sur fond noir que les actes héroïques des tirailleurs lors de la campagne de Provence ont été oubliés de la mémoire collective, occultés par le débarquement de Normandie. Ces actes n'ont été reconnus que très récemment[30], notamment par François Hollande et Nicolas Sarkozy.

Cinéma

  • Le film Indigènes (2006) de Rachid Bouchareb retrace le sacrifice des soldats nord-africains pour la libĂ©ration de l'Italie et de la France. Une scène montre les soldats progressant Ă  pied dans la campagne de Provence, sans livrer de combat. Dans la scène suivante, ils entrent dans Marseille libĂ©rĂ©e et sont acclamĂ©s par la population.
  • Le film Au soldat inconnu, le dĂ©barquement de Provence (2009) du rĂ©alisateur et acteur Thomas Lemoine avec Jacques Frantz, raconte l’histoire d’un soldat français qui dĂ©barque en Provence et qui rencontre un tirailleur sĂ©nĂ©galais au combat. Le film a Ă©tĂ© tournĂ© sur le Dramont, l’une des plages historiques du dĂ©barquement de Provence et coproduit par l’établissement de communication et de production audiovisuelle de la DĂ©fense.
  • Le film Au soldat inconnu, les enfants de la RĂ©sistance (2011), du rĂ©alisateur et acteur Thomas Lemoine avec Jacques Frantz, raconte l’histoire d’un groupe de rĂ©sistants dans un maquis du sud de la France qui a pour mission de prĂ©parer et de faciliter le dĂ©barquement des AlliĂ©s en Provence. Le film se termine par un mini-documentaire d’archives uniques sur le dĂ©barquement de Provence. Le film est coproduit par l’établissement de communication et de production audiovisuelle de la DĂ©fense.
  • Le film Saints and Soldiers, l'honneur des Paras (2012) de Ryan Little se passe intĂ©gralement durant le dĂ©barquement de Provence. Il dĂ©crit les aventures de trois parachutistes amĂ©ricains du 517th Parachute Infantry Regiment ayant atterri dans l'arrière-pays provençal et isolĂ©s de leur unitĂ©, qui s'efforcent de la retrouver, tout en combattant les forces allemandes rencontrĂ©s en chemin.
  • Le documentaire Provence , l'autre dĂ©barquement (2014) rĂ©alisĂ© par Christian Philibert et racontĂ© par Charles Berling, retrace l'historique du dĂ©barquement de Provence, le tout illustrĂ© de nombreuses images d'archives et d'interviews inĂ©dites.
  • "MĂ©moires de guerre, mĂ©moires de soldats oubliĂ©s" Documentaire de Eric Blanchot et Le Grain (association stĂ©phanoise) . Prix du public au festival du cinĂ©ma mĂ©diterranĂ©e de Lunel en 2006. Plusieurs fois diffusĂ©s sur la chaine publique France 3.

Littérature

Le débarquement inspire à l'écrivain français puis sénégalais Léopold Sédar Senghor le poème « Pour un FFI noir blessé », publié dans le recueil Hosties noires[31].

Notes et références

  1. Philippe Lamarque, Le débarquement en Provence jour après jour, Le Cherche Midi, (lire en ligne), p. 31.
  2. (en) « Opération « Anvil-Dragon » en détail », sur Chemins de Mémoire (consulté le ).
  3. François de Linares, Par les portes du Nord : La libération de Toulon et Marseille en 1944, Nouvelles Éditions Latines, , p. 31.
  4. (en) Jeffrey J. Clarke et Robert Ross Smith, Riviera To The Rhine : The official US Army History of the Seventh US Army, Center of Military History, , p. 195.
  5. (en) Steven J. Zaloga, Operation Dragoon 1944 : France's Other D-Day, Osprey Publishing, p. 88.
  6. (en) E. M. Flanagan Jr. (trad. du néerlandais), Airborne : A Combat History of American Airborne Forces, Ballantine Books, , 1re éd., 452 p. (ISBN 978-0-89141-688-3, OCLC 49327051, LCCN 2002025342).
  7. La 338e division d'infanterie ID et la 11e Pz-div ne sont pas pris en compte puisqu’elles ne participeront qu’au combat dans la vallée du Rhône.
  8. Source principale pour le § : Alain Chazette, L’armée allemande sur la côte méditerranéenne, A.O.K.19 Mittelmeerküstenfront, vol. 1, Éditions Histoire & collection, Paris, 2004, p. 96.
  9. Stéphane Simonnet, Claire Levasseur (cartogr.) et Guillaume Balavoine (cartogr.) (préf. Olivier Wieviorka), Atlas de la libération de la France : 6 juin 1944- 8 mai 1945 : des débarquements aux villes libérées, Paris, éd. Autrement, coll. « Atlas-Mémoire », (1re éd. 1994), 79 p. (ISBN 978-2-746-70495-4 et 2-746-70495-1, OCLC 417826733, BNF 39169074), p. 28.
  10. Rottman, p.16.
  11. « Les Français du débarquement de Provence », sur le site du Ministère des Armées, (consulté le )
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Annexes

Bibliographie

  • Antoine Champeaux et Paul Gaujac, Le dĂ©barquement de Provence, Lavauzelle, 2008.
  • Jean-Loup Gassend, Le dĂ©barquement de Provence. La LibĂ©ration de la CĂ´te d'Azur, Heimdal, 2014.
  • Paul Gaujac, Le dĂ©barquement de Provence : Anvil-Dragoon, Histoire et Collections, 2004.
  • Philippe Lamarque et Pierre Miquel, Le DĂ©barquement en Provence : , Le Cherche Midi, 2004.
  • Jacques Robichon, Le DĂ©barquement de Provence, Presses de la CitĂ©, 2003.

Articles connexes

Liens externes


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