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Maghrébins

MaghrĂ©bins (en arabe Ű§Ù„Ù…ŰșŰ§Ű±ŰšÙŠÙˆÙ†) est un terme arabe moderne signifiant « Homme de l'ouest », se rĂ©fĂ©rant principalement aux habitants de l'ouest du monde arabe[24] - [25]. Bien que, Ă  la base, le terme MaghrĂ©bin dĂ©signe uniquement la classe dirigeante arabe[26] - [27] - [28], le terme va progressivement avec le temps dĂ©signer toute la population sans distinction. Une population issue de divers peuples : Arabes, BerbĂšres, PhĂ©niciens/Puniques, Romains, Vandales, Kouloughlis, SĂ©farades, Andalous, sĂ©dentaires ou parfois nomades[29]. La diffusion de la langue arabe au Maghreb Ă  partir du VIIIe siĂšcle, qui s'est mĂȘlĂ©e au substrat berbĂšre et ses apports punique et latin (langue romane d'Afrique) prĂ©existants, a donnĂ© naissance Ă  l'arabe maghrĂ©bin, qui est aujourd'hui la principale langue vĂ©hiculaire du Maghreb. Cet arabe maghrĂ©bin possĂšde diverses variĂ©tĂ©s locales, qui forment un continuum linguistique depuis la Libye jusqu'Ă  la Mauritanie et qui cĂŽtoient par endroits des langues berbĂšres rĂ©gionales telles que le chleuh, le kabyle, le chaoui ou le rifain.

Maghrébins
مŰșۧ۱ۚ۩ Mghārba
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Description de cette image, également commentée ci-aprÚs

1er rang : Massinissa ‱ Hannibal ‱ Victor Ier ‱ Septime SĂ©vĂšre ‱ Caracalla ‱ Juba I
2d rang : Ibn Arabi ‱ Augustin d'Hippone ‱ ApulĂ©e ‱ Tertullien ‱ Tariq ibn Ziyad ‱ LĂ©on l'Africain
3e rang : Ibn Khaldoun ‱ Dihya ‱ Abd ar-Rahman I ‱ Ibn al-Jazzar ‱ Ibn Battuta ‱ Averroes
4e rang : Omar Al Mokhtar ‱ Kateb Yacine ‱ Mostefa Ben Boulaïd ‱ Ibn Badis ‱ Moufdi Zakaria ‱ Aboul-Qacem Echebbi

5e rang : Hindi Zahra ‱ Idir ‱ Assia Djebar ‱ Tahar Ben Jelloun ‱ Yasmina Khadra ‱ ZinĂ©dine Zidane
Populations importantes par région
Maghreb Maghreb environ 106 millions (2022)
Drapeau de l'Algérie Algérie 45 700 000[1]
Drapeau du Maroc Maroc 37 800 000[2]
Drapeau de la Tunisie Tunisie 11 304 482[3]
Drapeau de la Libye Libye 6 173 579 [4]
Drapeau de la Mauritanie Mauritanie 3 537 368[5]
Drapeau de l'Espagne Espagne 800 000 [6]
Drapeau de la France France 4 000 000 (immigrés et enfants d'immigrés) [7] - [8]
Drapeau d’IsraĂ«l IsraĂ«l 950 000[9]
Drapeau de l'Italie Italie 800 000[10]
Drapeau de la Belgique Belgique 650 000[11]
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 600 000[12]
Drapeau du Canada Canada 420 000[13]
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 380 000[14]
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 350 000[15]
Drapeau des États-Unis États-Unis 300 000[16]
Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis 250 000[17]
Drapeau de la Palestine Palestine 200 000[18]
Drapeau de la SuĂšde SuĂšde 180 000
Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite 160 000[19]
Drapeau du Liban Liban 150 000[20]
Drapeau du Qatar Qatar 120 000[21]
Drapeau du Danemark Danemark 100 000[22]
Drapeau de la NorvĂšge NorvĂšge 100 000
Population totale environ 110 millions (2022)
Fantasia, spectacle Ă©questre traditionnel du Maghreb
Couscous au poulet
Oud maghrébin traditionnel.

Les Maghrébins ont en commun un fonds linguistique et culturel arabo-berbÚre, qui transparaßt aussi dans l'art, l'architecture, la gastronomie, l'habillement, etc., et un héritage religieux musulman sunnite de rite malékite, pour la grande majorité d'entre eux.

Étymologie

Le terme MaghrĂ©bin issu du mot Maghreb provenant de l'arabe al-Maឥrib (Ű§Ù„Ù’Ù…ÙŽŰșÙ’Ű±ÙŰš) qui signifie le couchant, l'ouest, l'occident.

Les MaghrĂ©bins Ă©taient appelĂ©s Maures durant le Moyen Âge[30]. L'une des hypothĂšses sur l'origine du terme Maure le fait dĂ©river du latin Mauri, utilisĂ© par les Romains pour dĂ©signer les habitants de la MaurĂ©tanie, tandis qu'une autre Ă©tymologie fait dĂ©river le terme maure du phĂ©nicien "Mauharin"[31] qui signifie Occidentaux, dĂ©signant les populations vivant Ă  l'ouest de l'Empire Carthaginois[31].

Jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 1960, on disait plutĂŽt Nord-Africain, appellation tombĂ©e en dĂ©suĂ©tude Ă  la suite des indĂ©pendances des pays de la rĂ©gion, au profit du terme MaghrĂ©bin.

La question de l'identité maghrébine est toujours sujet à débats. Le qualificatif "maghrébin" se réfÚre a présent seulement aux habitants d'une zone géographique, dont ici le Maghreb.

Culture et mode de vie

La culture contemporaine des Maghrébins s'articule essentiellement autour de la religion musulmane, qui joue un rÎle central et structurant dans la société, aussi bien pour les valeurs et les normes qui régissent la vie quotidienne que pour les occasions et les célébrations sociales (Aïd, Ramadan, Mawlid..).

Par ailleurs, la société maghrébine subit également des influences culturelles occidentales ou issues du Moyen-Orient, surtout via les chaines de télévision satellitaires, la premiÚre contribuant à une francisation linguistique accrue de l'arabe maghrébin et du berbÚre, et la seconde à une arabisation culturelle et linguistique des Maghrébins. {{Référence nécessaire}}

DĂ©mographie

DĂ©mographie des pays du Maghreb
Pays Algérie[32] Libye[33] Maroc[34] Mauritanie[35] Tunisie[36]
Population (en millions d'habitants, 2021)[37] 43,5 7 36,5 4 11,8
Taux de fécondité (2021)[38] 2.55 3.13 2.29 3.59 2,03
Taux de migration nette (2013) -0,27 ‰ 0 ‰ -3,67 ‰ -0,89 ‰ -1,78 ‰
Croissance démographique annuelle (2021)[39] 1.41 % 1.76 % 0.92 % 2.02 % 0.75 %
Espérance de vie à la naissance, en années (2021)[40] 76,4 71,9 74,0 64,4 73,8
Population urbaine (en % de la population totale) 65 78 56 41 68,7
DensitĂ© (hab/kmÂČ) 15 3,67 77 3,11 63
Indice de développement humain (2021)[40] 0,745 0,718 0,683 0,556 0,731
Analphabétisme (en % de la population totale)[41] 18 17,4 30[42] 42,2 18,2
Sources : CIA World Factbook

Le Maghreb compte environ 90 millions d'habitants trÚs inégalement répartis. Les plus fortes densités de population se rencontrent sur les plaines littorales de l'océan Atlantique et de la mer Méditerranée. C'est également au nord et à l'ouest de la région que se trouvent ses principales agglomérations (Alger, Casablanca, Rabat, Tunis-Cap Bon-Bizerte-Sahel tunisien, FÚs, Marrakech, Tanger, Annaba, Constantine et Oran).

En trente ans, la population Maghrébine a été multipliée par deux. Toutefois, la croissance démographique tend à ralentir à cause de la baisse du taux de fécondité : elle s'explique par l'efficacité du planning familial, la scolarisation des filles et la modernisation des modes de vie. Quant au taux de natalité, il a baissé dans les trois pays mais la proportion de moins de 15 ans demeure élevée. Cela pose des problÚmes de scolarisation que les gouvernements ont relevés avec plus ou moins de succÚs.

Par ailleurs, l'exode rural pousse les jeunes des montagnes et des campagnes Ă  migrer dans les villes du littoral oĂč les salaires sont plus Ă©levĂ©s et les conditions de vie meilleures[43]. Au dĂ©but du XXIe siĂšcle, plus de la moitiĂ© des MaghrĂ©bins vivent en ville. Une partie d'entre eux tente ensuite sa chance en migrant vers Europe de l'Ouest.

Composition

Les maghrébins descendent d'une part d'ancien groupes déjà présent (phénicien, romain, berbÚre)[29] qui ont pour la plupart été arabisés, et de tribu Arabe originaire d'Arabie et d'Andalousie (banu hilal, banu sulaym, etc) ces tribu arabe on remplacé et surplanté les populations local sur de large zone rural[44] - [45] - [46] - [47] tandis que les arabes andalous eux arabiseront grandement les villes d'aprÚs Gabriel Martinez les arabes andalous seront les "chiens de garde" de la langue arabe[48]. En revanche l'apport des Arabes en Afrique du Nord n'est pas aussi significatif au niveau génétique[49] qu'il n'est déterminant sur les plans linguistiques, culturels et religieux, les Arabes arrivés à partir du VIIe siÚcle avec les invasions musulmanes, ont contribué à convertir à l'islam l'Afrique du Nord aprÚs plusieurs années de guerre, malgré la résistance et les combats acharné des byzantins[50] et de leurs alliés berbÚre (Kahina et Koceila). L'apport démographique arabe est beaucoup plus significatif à partir du XIe siÚcle, lorsque le pouvoir des Fatimides envoya, dans le but de réprimer des dynasties berbÚres ayant proclamé leur indépendance, de nombreuses tribus guerriÚres. La plus importante d'entre elles est celle des Hilaliens accompagnée des Banu Sulaym et des Banu Maqil.

Les estimations en termes de dĂ©placement de population varie selon les historiens 250 000[51]a 500 000[52]a 700 000[53]. Selon Luis del MĂĄrmol Carvajal les hilaliens auraient Ă©tĂ© plus d'un millions Ă  immigrer, et il estime la population hilalienne Ă  son Ă©poque a 4 000 000 en 1573[54] - [55] - [56].

Selon Charles-André Julien, les actuelles populations arabophones seraient en partie berbÚres[57]. Selon le défenseur de la cause berbÚre Gabriel Camps, les «invasions hilaliennes» ont été «d'un poids insignifiant sur le plan démographique, mais déterminant sur les plans culturel et socio-économique[58].» De nos jours, l'arabe littéral est la langue officielle des pays du Maghreb, c'est-à-dire la langue des médias et de l'école. Les dialecte berbÚre maghrébins demeurent fortement influencés par la langue arabe[59].

Dans ce contexte, seule une minoritĂ© de la population maghrĂ©bine — de l'ordre de 27% - 35% au Maroc[60], 27,4 % en AlgĂ©rie, 0,5% en Tunisie[61] - [62] et 1% en Libye [63]— parle le berbĂšre. Ces groupes conservent une identitĂ© qui leur est propre en particulier dans les montagnes de l'Atlas. La plupart sont sĂ©dentaires mais certains sont nomades.

Par ailleurs, de petites communautĂ©s juives tochavim et sĂ©farades rĂ©sident toujours au Maghreb. Il y aurait 7 000 juifs au Maroc et 2 000 en Tunisie, et ils auraient pratiquement disparu en AlgĂ©rie sauf un nombre minuscule dans quelques grandes villes. Les Juifs ont une longue histoire en Afrique du Nord. Depuis les dĂ©buts de la diaspora israĂ©lite, que l'on peut dater de la destruction du second Temple par Titus en 70 de notre Ăšre, il y aurait eu trois grands pĂŽles qui se sont ensuite avancĂ©s vers l'ouest : un en Égypte, un Ă  Carthage et un autre en CyrĂ©naĂŻque (Libye centrale). D'autres communautĂ©s se formĂšrent Ă  travers l'AlgĂ©rie, l'Espagne, le Maroc. Les tablettes en hĂ©breu retrouvĂ©es en Libye et au Maroc attestent de la prĂ©sence de Juifs issus de JudĂ©e. Une grande partie non nĂ©gligeable de juifs maghrĂ©bins arriva lors de l'expulsion des juifs d'Espagne par les souverains catholiques, aprĂšs la chute du royaume de Grenade qui marqua la fin de la Reconquista en 1492. Certains juifs europĂ©ens sont arrivĂ©s Ă  l'Ă©poque moderne avec la colonisation française[64]. AprĂšs les indĂ©pendances des trois pays, la plupart des juifs ont quittĂ© le Maghreb pour IsraĂ«l et la France.

Par ailleurs, plusieurs sources indiquent que plus d'un million d'EuropĂ©ens furent capturĂ©s comme esclaves entre 1530 et 1780[65] - [66] et que bon nombre d'entre eux firent souche au Maghreb par la suite. Ces chrĂ©tiens furent capturĂ©s pendant la pĂ©riode corsaire. Il s'agissait de guerres, exacerbĂ©es de part et d'autre par le fait religieux, mais surtout pour des raisons Ă©conomiques et stratĂ©giques, oĂč l'esclavage Ă©tait pratiquĂ© par les deux camps[67]. Cet esclavagisme terrorisait les populations cĂŽtiĂšres du bassin mĂ©diterranĂ©en. Ainsi, un grand nombre d’esclaves musulmans se trouvait Ă  Malte, du fait des nombreuses prises effectuĂ©es par les galĂšres des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de JĂ©rusalem qui Ă©tait en guerre perpĂ©tuelle contre les « infidĂšles » ou par des corsaires qui razziaient les cĂŽtes maghrĂ©bines et moyen-orientales pour en capturer les habitants[68] - [69]. De mĂȘme, le corsaire Barberousse opĂ©rait, pour le Sultan, des razzias sur les cĂŽtes françaises. Il capturait des civils et nĂ©gociait ensuite, par rançon, la libĂ©ration de certains, de rang noble ou d'influence.

Génétique

RĂ©sultats autosomaux

Les Ă©tudes anthropologiques et les premiĂšres Ă©tudes gĂ©nĂ©tiques portant uniquement sur les populations modernes ont rĂ©vĂ©lĂ© la complexitĂ© du peuplement de l'Afrique du Nord. Deux hypothĂšses Ă©taient discutĂ©es : une origine pouvant dater du PalĂ©olithique supĂ©rieur avec l’expansion d’Hommes anatomiquement modernes depuis le Proche-Orient et s’étendant le long des deux rives de la MĂ©diterranĂ©e ou qui aurait pu avoir lieu au cours de la diffusion NĂ©olithique depuis le Proche-Orient, il y a 10 000 ans av. J.-C[70].

Selon une étude de Hodgson et al 2014 portant sur l'ADN autosomal de nombreuses populations actuelles d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Europe, les langues afro-asiatiques ont probablement été diffusées à travers l'Afrique et le Proche-Orient par une population ancestrale porteuse d'une composante génétique théorique nouvellement identifiée, que les chercheurs ont nommé « Ethio - Somali ». Ce composant « Ethio - Somali » se retrouve aujourd'hui principalement parmi les populations de langues couchitiques et éthiosémitiques de la Corne de l'Afrique. Ce composant est proche du composant génétique non-africain que l'on retrouve chez les Maghrébins, et que l'on pense avoir divergé de toutes les autres ascendances non africaines il y a au moins 23 000 ans. Sur cette base, les chercheurs suggÚrent que les populations «Maghrebi » et « Ethio - Somali » proviennent d'une migration préhistorique commune sans doute originaire du Proche-Orient, durant la période pré-agricole, en Afrique du nord-est via la péninsule du Sinaï. Cette population s'est alors divisée en deux branches, avec un groupe qui s'est dirigé vers l'ouest, vers le Maghreb (Maghrebi) et l'autre vers le sud dans la Corne de l'Afrique (Ethio-somali)20.

Depuis la fin des annĂ©es 2010 et l'Ă©tude de l'ADN ancien, les Ă©tudes gĂ©nĂ©tiques ont permis de mieux connaĂźtre le peuplement du Maghreb qui se caractĂ©rise par une histoire complexe de migrations. Selon une Ă©tude gĂ©nĂ©tique rĂ©cente basĂ©e sur l'ADN de populations actuelles et prĂ©historiques, les populations nord-africaines sont issues d'un mĂ©lange gĂ©nĂ©tique provenant de quatre sources gĂ©ographiques : Afrique du Nord elle-mĂȘme (IbĂ©romaurusien), Europe (premiers agriculteurs europĂ©ens, populations affiliĂ©es aux cultures campaniformes), Moyen-Orient (capsien?) et Afrique subsaharienne[71].

PopulationAfrique du nord ancienne
(Ibéromaurusien)
EuropeMoyen-OrientAfrique sub-saharienne
Saharawi37%34%18%11%
Marocains30%38%19%14%
BerbĂšres marocains28%47%17%8%
BerbĂšres Mozabites26%43%18%13%
Algériens22%46%17%15%
BerbĂšres Zenata22%27%12%39%
Libyens22%34%35%9%
BerbĂšres tunisiens21%43%26%10%
Tunisiens18%44%25%13%

Une étude démontre aussi la migration vers l'Afrique du Nord de populations de chasseur-cueilleurs issues du refuge franco-cantabrique il y'a plus de 15 000 ans important avec elles les haplogroupes maternels U5b1b, H1, H3 et V. [72]

Une partie de l'ADN des maghrébins actuels est aussi issue des premiers fermiers européens du néolithique qui ont atteint les cÎtes maghrébines vraisemblablement vers le VIIe-VIe millénaire[73] et se sont mélangés aux populations locales ibéromaurusiennes[74].


De nombreuses Ă©tudes soulignent aussi l'impact gĂ©nĂ©tique faible des conquĂȘtes musulmanes qui ne semblent pas avoir altĂ©rer de maniĂšre substantielle les populations du Maghreb :

« Les différents loci étudiés ont révélé une étroite similitude entre les BerbÚres et d'autres groupes nord-africains, principalement avec les arabophones marocains, ce qui est en accord avec l'hypothÚse selon laquelle la population marocaine actuelle a une forte origine berbÚre. Les différences dans le schéma spatial des fréquences alléliques sont également compatibles avec des histoires de population spécifiques dans des zones méditerranéennes distinctes, plutÎt qu'avec des mouvements de population généraux dans toute la région. »[75]

« Les analyses effectuĂ©es ont montrĂ© que les Nord-Africains actuels sont Ă©troitement liĂ©s aux BerbĂšres tunisiens (Zrawa et Matmata) et marocains (Sousse-Agadir et Eljadida), ce qui suggĂšre que les Nord-Africains ont un profil gĂ©nĂ©tique berbĂšre. De mĂȘme, les Nord-Africains affichent une plus grande distance par rapport aux Arabes du Levant (Palestiniens, Syriens, Libanais et Jordaniens), indiquant une faible contribution gĂ©nĂ©tique de l'invasion phĂ©nicienne et des Arabes du Levant en Afrique du Nord. »[76]

« En conclusion, notre analyse, basée sur les arbres génétiques de voisinage, l'analyse des correspondances, les distances génétiques et la construction d'haplotypes, montre que les berbÚres tunisiens étudiés ici sont apparentés aux tunisiens non berbÚres, aux Nord-Africains et aux IbÚres (Basques et Espagnols) et que toutes ces populations présentent de grandes distances avec les Méditerranéens de l'Est et les Arabes du Moyen-Orient (Gomez-Casado et al.) Ainsi, les BerbÚres tunisiens ne se distinguent pas génétiquement des populations tunisiennes et nord-africaines actuelles, malgré les différences culturelles (langue) entre elles. »[77]

« La relation génétique étroite entre les deux populations arabophones et les échantillons berbérophones pourrait s'expliquer par l'hypothÚse d'un faible nombre d'Arabes provenant de la péninsule arabique, comparé à celui des BerbÚres autochtones, ce qui se traduit par une faible influence génétique arabe chez les Nord-Africains mixtes actuels. En conclusion, les résultats discutés ici nous permettent de postuler que le profil génétique général ancien des Nord-Africains autochtones - les BerbÚres - n'est pas trÚs différent de celui des populations nord-africaines actuelles, malgré un certain mélange avec d'autres peuples, en particulier les Arabes, au cours des périodes historiques successives. Les populations du Maghreb semblent partager un fond génétique substantiel, indépendamment de la culture et de la géographie. »[78]

RĂ©sultats d'Ă©chantillons antiques

En 2017, R. Rodriguez-Varela et al. publie une étude sur les habitants préhispaniques des ßles canaries (guanches) ; 11 échantillons s'étalant du VIIe au XIe siÚcle sont analysés et l'étude conclue qu'ils étaient similaires aux nord africains modernes[79]. Il est à noté que les guanches étaient une population trÚs isolée qui n'a pas été mise sous la tutelle des conquérants musulmans et n'a pas non plus participée à la traite trans-saharienne[80].

En 2019, une Ă©tude menĂ© par I.Olalde et al. souligne la prĂ©sence d'un individu d'origine nord africaine sur le site de Camino de las Yeseras en Espagne datant de 2473–2030 av. J.-C. et qui avait un profile gĂ©nĂ©tique similaire aux nord africains modernes ; il Ă©tait porteur des haplogroupes E1b1b1a et M1a1b1[81].

De mĂȘme, une Ă©tude de 2020 menĂ© par Daniel M. Fernandes et al. dĂ©montre la prĂ©sence d'un individu similaire sur le site sarde d'anghelu ruju et datant de la mĂȘme Ă©poque (2345– 2146 av. J.-C.). L'auteur finit par conclure que les mouvements de populations au niveau du bassin mĂ©diterranĂ©en sont beaucoup plus anciens que ce qui Ă©tait communĂ©ment admis[82].

Une Ă©tude publiĂ© par Moots et al. en 2022 signale la prĂ©sence d'un individu similaire aux marocains et mozabites modernes sur le site punique de Kerkouane en Tunisie et serait datĂ© de 761 av. J.-C.[83] et durant la mĂȘme annĂ©e Antonio et al. signale la prĂ©sence d'un individu sur le site romain de Wels en Autriche qui aurait vĂ©cu vers 124-217 ap. J.-C. et qui est aussi similaire aux nord africains modernes[84].

Lignée paternelle : l'ADN du chromosome Y

Le chromosome Y est transmis de pĂšre en fils, l'Ă©tude des polymorphismes prĂ©sents permet en thĂ©orie de suivre la lignĂ©e mĂąle – directe – d'une famille, d'une ethnie ou d'une espĂšce.

Les principaux haplogroupes du chromosome Y des MaghrĂ©bins berbĂ©rophones ou arabophones sont les haplogroupes E1b1b, caractĂ©ristique des populations d'Afrique du Nord (50 % Ă  100 %), dont l'origine date de 22 000 ans[85], qui dĂ©note une forte origine commune nord africaine[86]

On note aussi la présence de l'haplogroupe J1, sous-groupe de J que l'on trouve surtout dans la péninsule Arabique, avec une présence de l'ordre de 10,6 globalement au Maroc à 35 % en Algérie[87].

Un sous-groupe particulier de l'haplogroupe E1b1b, l'haplogroupe E1b1b1b caractérisé par le marqueur M81, est trÚs fréquent chez les Maghrébins et voit sa fréquence décroßtre d'Ouest en Est[88].

Les diffĂ©rents auteurs expliquent la prĂ©sence de l'haplogroupe J1 par la conquĂȘte islamique faite par les arabes au Maghreb[89]. D'autres explications existe Ă©galement pour la prĂ©sence des haplogroupe J1 et J2, tel que l'Ă©migration phĂ©nicienne, durant l'antiquitĂ© du levant vers les cĂŽtes nord-africaines, en particulier vers Carthage et la Tunisie[90] - [91].

L'haplogroupe R1b (M269), présent surtout en Europe de l'Ouest arrive ensuite avec des fréquences entre 0 et 15 % selon les régions.

Pays[92] n A B E
M33
E
M2
E1b1b
M35*
E1b1b
M78*
E1b1b
V12
E1b1b
V13
E1b1b
V22
E1b1b
V65
E1b1b
M81
E1b1b
M34
F G I J1 J2 K P,R Q R1a R1b
V88
R1b
M269
T
Maroc7600.260.662.763.294.210.790.260.261.843.6867.370.660.260.660.136.321.320.530.26--0.923.55-
Algérie156--0.645.130.641.920.640.641.281.9244.231.283.85--21.794.490.64-0.640.642.567.04-
Tunisie601-0.170.50.671.66---33.1662.731.162.660.170.1716.642.830.330.33-0.51.830.331.16
Sahara
Mauritanie
189-0.535.296.88------55.5611.11---13.23-----6.880.53-

Nota : E-M35*, E-M78*, E-V12, E-V32, E-V13, E-V22, E-V65, E-M81 et E-M34 sont des sous-groupes de E1b1b

Lignée maternelle : l'ADN mitochondrial

L'ADN mitochondrial Ă©tant exclusivement transmis par les femmes Ă  leurs enfants, son Ă©tude gĂ©nĂ©tique permet de suivre la lignĂ©e maternelle – directe – d'une famille, d'une ethnie ou d'une espĂšce. La majoritĂ© des BerbĂšres ont des ADN mitochondriaux d'origine ouest-eurasienne[93]. La lignĂ©e maternelle autochtone la plus caractĂ©ristique et la plus ancienne (dĂ©tectĂ©e sur des individus IbĂ©romaurusiens[94]) au Maghreb date du palĂ©olithique supĂ©rieur reprĂ©sentĂ©e par l'haplogroupe U6 (d'origine ouest-eurasienne)[95]. Cet haplogroupe reprĂ©sente aujourd'hui 0 Ă  28% des lignĂ©es maternelles au Maghreb[96]. Selon une Ă©tude gĂ©nĂ©tique rĂ©alisĂ©e en 2010, les populations d'Afrique du Nord descendent en partie, du cĂŽtĂ© maternel, de migrants de la pĂ©ninsule ibĂ©rique arrivĂ©s il y a environ 8 000-9 000 ans[97].

De nombreuses Ă©tudes ont Ă©tĂ© menĂ©es au nord de l’Afrique pour des populations du Maroc[98] - [99], d’AlgĂ©rie[100], de Tunisie[101], ou plus globalement du Nord de l'Afrique[102]. Les auteurs montrent que la structure gĂ©nĂ©tique mitochondriale gĂ©nĂ©rale des populations du Maghreb est composĂ©e majoritairement d’haplogroupes (H, J, T, V...) frĂ©quents dans les populations europĂ©ennes (de 45 Ă  85 %), d’haplogroupes L (de 3 Ă  50 %) trĂšs frĂ©quents dans les populations sub-sahariennes, de l’haplogroupe M1 (de 0 Ă  15 %) dĂ©tectĂ©s principalement dans les populations est-africaines, de l’haplogroupe U6 (0 Ă  28 %), surtout prĂ©sent en Afrique du Nord et d’haplogroupes M, N ou X (de 0 Ă  8 %) dĂ©tectĂ©s principalement en Eurasie.

Selon une rĂ©cente Ă©tude de HernĂĄndez et al. 2015, il y a environ 20 000 ans, l'haplogroupe U6 s'est largement diffusĂ© dans la population du nord-ouest de l'Afrique associĂ© Ă  l'Ă©mergence de la culture IbĂ©romaurusienne. Ce pool gĂ©nĂ©tique s'est plus tard enrichi de lignages subsahariens de l'haplogroupe L, notamment L1b qui est arrivĂ© dans la rĂ©gion au dĂ©but de la pĂ©riode humide entre 11 000 et 5 500 ans. Ensuite ces lignages U6 et L sont entrĂ©s dans la pĂ©ninsule ibĂ©rique Ă  la mĂȘme Ă©poque au dĂ©but de l'holocĂšne, il y a environ 10 000 ans. Cette pĂ©riode humide a Ă©galement permis l'arrivĂ©e de certains lignages U6 dans la zone sub-Saharienne. Les Ă©pisodes dĂ©mographiques plus rĂ©cents sont probablement associĂ©s Ă  la pĂ©riode islamique, puis Ă  la traite des esclaves[103].

Origine géographique des lignées maternelles (ADNmt) et paternelles (Y-ADN)

En moyenne, environ 65 % des lignées paternelles des Maghrébins sont issues d'Afrique du Nord, 20 % du Moyen-Orient, 10 % d'Afrique de l'Ouest ou de l'Est et 5 % d'Europe, avec des variations parfois significatives selon les régions. Du cÎté maternel, en moyenne, environ 35 % des lignées des Maghrébins sont issues du Moyen-Orient, 30 % d'Europe, 20 % d'Afrique de l'Ouest ou de l'Est et 15 % d'Afrique du Nord, également avec des variations parfois significatives selon les régions[104] :

' Région d'origine Maroc Algérie Tunisie
ADNmtEurope34,9 %29,9 %24,6 %
Moyen-Orient31,7 %31,4 %36,9 %
Afrique du Nord14,7 %20,7 %10,8 %
Afrique de l'Est3,2 %1,9 %8 %
Afrique de l'Ouest15,5 %16,1 %19,8 %
Y-ADNEurope3,9 %10,3 %1,7 %
Moyen-Orient9,4 %29,5 %23,5 %
Afrique du Nord73,9 %50 %68,9 %
Afrique de l'Est5,8 %1,9 %3 %
Afrique de l'Ouest7 %8,3 %3 %

Influence génétique en Europe

D'aprĂšs une Ă©tude de Adams et al. en 2008[105] ayant Ă©tudiĂ© le chromosome Y (lignĂ©e paternelle) des habitants de la pĂ©ninsule IbĂ©rique, ces derniers auraient en moyenne environ 11 % d'ancĂȘtres nord-africains avec des variations gĂ©ographiques importantes allant de 2 % en Catalogne Ă  prĂšs de 22 % en Castille du Nord-Ouest. Selon une autre Ă©tude de Capelli et al. en 2009, 7-8 % des lignĂ©es paternelles des Espagnols, Portugais et Siciliens sont d'Afrique du Nord-Ouest et ont Ă©tĂ© introduites par les Maures au Moyen Âge[106].

RĂ©gion N E1b1b1b (M81) E1b1b1a-b (M78 avec DYS439 allele 10) J1 (sous-ensemble) Total %
Italie9150.80.30.71.7
Sicile932.22.23.27.5
Espagne7175.211.57.7
Portugal65950.31.87.1
Péninsule ibérique13765.10.71.77.4

En 2013, selon une Ă©tude autosomale, c'est-Ă -dire qui prend en compte tous les chromosomes et pas seulement la lignĂ©e paternelle ou maternelle, rĂ©alisĂ©e par un groupe de chercheurs hispano-amĂ©ricain, portant sur prĂšs de 3 000 individus originaires d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, et publiĂ©e par la revue scientifique amĂ©ricaine PNAS, entre 3 et 15 % du gĂ©nome des habitants de la pĂ©ninsule ibĂ©rique, selon les rĂ©gions (sauf les Basques), est issu d'Afrique du Nord (20 % aux Ăźles Canaries, du fait que les premiers habitants assimilĂ©s, les guanches, Ă©taient des populations berbĂšres)[107] - [108] - [109].

En 2014, une étude autosomale similaire réalisée par Lazaridis et al., a calculé que, en moyenne, 12,6 % du génome des Espagnols de la péninsule ibérique est issu d'Afrique du Nord[110].

Diaspora

Pour des raisons historiques, les MaghrĂ©bins sont Ă©galement largement reprĂ©sentĂ©s dans les populations issues de l'immigration dans certains pays europĂ©ens et de façon nettement moindre aux États-Unis et au Canada. À l'origine, les deux principaux pays d'immigration des maghrĂ©bins sont la France et le Canada. Mais Ă  la suite d'autres traitĂ©s signĂ©s avec d'autres pays (notamment avec la Belgique et les Pays-Bas), le Canada et la France ne seront plus leurs seules destinations.

France

Dans une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par l'INED en 2004 Ă  partir des donnĂ©es du recensement de 1999, ainsi que d'une enquĂȘte complĂ©mentaire nommĂ©e "Étude de l’histoire familiale (EHF)", la dĂ©mographe MichĂšle Tribalat estime Ă  prĂšs de 3 millions le nombre de personnes originaires du Maghreb sur 3 gĂ©nĂ©rations en 1999[111] - [112] - [113].

Selon une étude de l'Insee publiée en 2012, les personnes d'origine maghrébine sur deux générations uniquement (immigrés et leurs enfants) étaient un peu plus de 3,5 millions en 2008 soit 5,7 % de la population métropolitaine en 2008 (alors de 62,5 millions)[114]. 16 % des nouveau-nés en France métropolitaine entre 2006 et 2008 ont au moins un grand-parent immigré né au Maghreb[115].

En 2015, MichÚle Tribalat, dans une nouvelle estimation des populations d'origine étrangÚre en 2011[116], estime à au moins 4,6 millions le nombre de personnes d'origine maghrébine sur trois générations en 2011 selon la répartition suivante[117] :

Pays d'origine

(milliers)

Immigrés

(tous Ăąges confondus)

1re génération née en France

(tous Ăąges confondus)

2e génération née en France

(moins de 60 ans uniquement)

Total
AlgĂ©rie 737 1 170 563 2 470
Maroc 679 698 130 1 507
Tunisie 246 280 129 655
Total Maghreb 1 662 2 148 821 4 631

Note : pour la 2e génération née en France, seules les personnes ùgées de moins de 60 ans sont prises en compte.

Par ailleurs, selon cette mĂȘme Ă©tude de MichĂšle Tribalat, les personnes d'origine maghrĂ©bine sur trois gĂ©nĂ©rations reprĂ©sentent 8,7 % de la population française des moins de 60 ans en 2011[116].

Toutes gĂ©nĂ©rations confondues, selon un rapport de l'Institut Montaigne, un laboratoire d'idĂ©es d'obĂ©dience libĂ©rale, publiĂ© en 2004 et basĂ© sur le mĂȘme recensement de la population 1999 de INSEE, il y a en France, en 2004, environ 5 Ă  6 millions de personnes d'origine maghrĂ©bine; 3.5 millions ont la nationalitĂ© française dont 500 000 harkis. Environ 400 000 enfants seraient nĂ©s d’un couple mixte dont un des parents est maghrĂ©bin[118] - [119] - [120].

Toujours selon MichĂšle Tribalat, en 2005, prĂšs de 7 % des jeunes de moins de 18 ans en mĂ©tropole sont d'origine maghrĂ©bine (au moins un parent). En Île-de-France, la proportion est d'environ 12 %. C'est dans les dĂ©partements de Seine-Saint-Denis (22 %), du Val-de-Marne (13,2 %) et du Val-d'Oise (13 %) et de Paris (12,1 %) que l'on trouve les plus fortes proportions. Au niveau des grandes villes, 21 % des jeunes de moins de 18 ans Ă  Perpignan sont d'origine maghrĂ©bine et prĂšs de 40 % dans les trois premiers arrondissement de Marseille.

2005 (en % des jeunes de moins de 18 ans) Seine-Saint-Denis Val-de-Marne Val-d'Oise Paris France
Total Maghreb 22,0 % 13,2 % 13,0 % 12,1 % 6,9 %

Amérique du Nord

Au Canada, il y a environ 390 000 maghrĂ©bins dont la grande majoritĂ© vit au QuĂ©bec. Ils ont d'ailleurs leur propre quartier Ă  MontrĂ©al nommĂ© Petit Maghreb qui regroupe environ 100 000 personnes[121]. La ville de MontrĂ©al fait donc partie des villes Ă  plus fortes communautĂ©s maghrĂ©bines non seulement du Canada mais aussi du monde entier. Les villes de QuĂ©bec, Ottawa, Trois-RiviĂšres et GaspĂ© comptent aussi de grosses communautĂ©s maghrĂ©bines. D'autres sources montrent qu'il y a plus de 400 000 maghrĂ©bins au Canada. Aux États-Unis, la ville Ă  plus forte concentration maghrĂ©bine est New York, avec plus de 90 000 personnes d'origine maghrĂ©bine vivant dans la ville et dans son agglomĂ©ration.

Influences historiques

ConquĂȘte musulmane

Statue de Kahena Ă  BaghaĂŻ dans les AurĂšs.

La premiĂšre expĂ©dition arabe sur la Tunisie est lancĂ©e en 647. En 661, une deuxiĂšme offensive se termine par la prise de Bizerte. La troisiĂšme, menĂ©e en 670 par Oqba Ibn Nafi Al Fihri, est dĂ©cisive : ce dernier fonde la ville de Kairouan au cours de la mĂȘme annĂ©e[122] et cette ville devient la base des expĂ©ditions contre le nord et l’ouest du Maghreb[123]. L’invasion complĂšte manque d’échouer avec la mort d’Ibn Nafi en 683[124]. EnvoyĂ© en 693 avec une puissante armĂ©e arabe, le gĂ©nĂ©ral ghassanide Hassan Ibn Numan rĂ©ussit Ă  vaincre l’exarque et Ă  prendre Carthage[125] en 695. Seuls rĂ©sistent certains BerbĂšres dirigĂ©s par la Kahena[125]. Les Byzantins, profitant de leur supĂ©rioritĂ© navale, dĂ©barquent une armĂ©e qui s’empare de Carthage en 696 pendant que la Kahena remporte une bataille contre les Arabes en 697[125]. Ces derniers, au prix d’un nouvel effort, finissent cependant par reprendre dĂ©finitivement Carthage en 698 et par vaincre et tuer la Kahena[124].

Vue de la Grande MosquĂ©e de Kairouan ; fondĂ©e au VIIe siĂšcle (vers 670) par le gĂ©nĂ©ral omeyyade Oqba Ibn Nafi puis reconstruite dans sa forme actuelle au IXe siĂšcle par les princes de la dynastie aghlabide (rĂšgne de 800 Ă  909), elle est la plus ancienne et la plus prestigieuse mosquĂ©e de Tunisie et de l'ensemble du Maghreb[126]. Chef-d'Ɠuvre d'architecture, la Grande MosquĂ©e de Kairouan fut, durant le Moyen Âge, un centre intellectuel important principalement axĂ© sur l'Ă©tude des sciences religieuses et de la jurisprudence malikite. Elle est situĂ©e dans la ville de Kairouan en Tunisie.


Contrairement aux prĂ©cĂ©dents envahisseurs, les Arabes ne se contentent pas d’occuper la cĂŽte et entreprennent de conquĂ©rir l’intĂ©rieur du pays. AprĂšs avoir rĂ©sistĂ©, les BerbĂšres se convertissent Ă  la religion de leurs vainqueurs[124], principalement Ă  travers leur recrutement dans les rangs de l’armĂ©e victorieuse. Des centres de formation religieuse s’organisent alors, comme Ă  Kairouan, au sein des nouveaux ribats. On ne saurait toutefois estimer l’ampleur de ce mouvement d’adhĂ©sion Ă  l’islam. D’ailleurs, refusant l’assimilation, nombreux sont ceux qui rejettent la religion dominante et adhĂšrent au kharidjisme, hĂ©rĂ©sie nĂ©e en Orient et proclamant l’égalitĂ© de tous les musulmans sans distinction de race ni de classe[127]. La rĂ©gion reste une province omeyyade jusqu’en 750, quand la lutte entre Omeyyades et Abbassides voit ces derniers l’emporter[127]. De 767 Ă  776, les kharidjites berbĂšres sous le commandement d’Abou Qurra s’emparent de tout le territoire, mais ils se retirent finalement dans leur royaume de Tlemcen, aprĂšs avoir tuĂ© Omar ibn Hafs, surnommĂ© Hezarmerd, dirigeant de la Tunisie Ă  cette Ă©poque[128].

En 800, le calife abbasside Haroun ar-Rachid dĂ©lĂšgue son pouvoir en Ifriqiya Ă  l’émir Ibrahim ibn Al-Aghlab[129] et lui donne le droit de transmettre ses fonctions par voie hĂ©rĂ©ditaire[130]. Al-Aghlab Ă©tablit la dynastie des Aghlabides, qui rĂšgne durant un siĂšcle sur le Maghreb central et oriental. Le territoire bĂ©nĂ©ficie d’une indĂ©pendance formelle tout en reconnaissant la souverainetĂ© abbasside[130]. La Tunisie devient un foyer culturel important avec le rayonnement de Kairouan et de sa Grande mosquĂ©e, un centre intellectuel de haute renommĂ©e[131]. À la fin du rĂšgne de Ziadet Allah Ier (817-838), Tunis devient la capitale de l’émirat jusqu’en 909[132].

AppuyĂ©e par les tribus Kutama qui forment une armĂ©e fanatisĂ©e, l’action du prosĂ©lyte ismaĂ©lien Abu Abd Allah ach-Chi'i entraĂźne la disparition de l’émirat en une quinzaine d’annĂ©es (893-909)[133]. En dĂ©cembre 909, Ubayd Allah al-Mahdi se proclame calife et fonde la dynastie des Fatimides, qui dĂ©clare usurpateurs les califes omeyyades et abbassides ralliĂ©s au sunnisme. L’État fatimide s’impose progressivement sur toute l’Afrique du Nord en contrĂŽlant les routes caravaniĂšres et le commerce avec l’Afrique subsaharienne. En 945, Abu Yazid, de la grande tribu des Banou Ifren, organise sans succĂšs une grande rĂ©volte berbĂšre pour chasser les Fatimides. Le troisiĂšme calife, IsmĂą`Ăźl al-MansĂ»r, transfĂšre alors la capitale Ă  Kairouan et s’empare de la Sicile[134] en 948. Lorsque la dynastie fatimide dĂ©place sa base vers l’est en 972, trois ans aprĂšs la conquĂȘte finale de la rĂ©gion, et sans abandonner pour autant sa suzerainetĂ© sur l’Ifriqiya, le calife Al-Muizz li-DĂźn Allah confie Ă  Bologhine ibn Ziri — fondateur de la dynastie des Zirides — le soin de gouverner la province en son nom. Les Zirides prennent peu Ă  peu leur indĂ©pendance vis-Ă -vis du calife fatimide[134], ce qui culmine avec la rupture avec ce suzerain devenu lointain et inaugure l’ùre de l’émancipation berbĂšre[133]. L’envoi depuis l’Égypte de tribus arabes nomades sur l’Ifriqiya marque la rĂ©plique des Fatimides Ă  cette trahison[133]. Les Hilaliens suivis des Banu Sulaym — dont le nombre total est estimĂ© Ă  50 000 guerriers et 200 000 bĂ©douins[133] — se mettent en route aprĂšs que de vĂ©ritables titres de propriĂ©tĂ© leur ont Ă©tĂ© distribuĂ©s au nom du calife fatimide. Kairouan rĂ©siste pendant cinq ans avant d’ĂȘtre occupĂ©e et pillĂ©e. Le souverain se rĂ©fugie alors Ă  Mahdia en 1057 tandis que les nomades continuent de se rĂ©pandre en direction de l’AlgĂ©rie, la vallĂ©e de la Medjerda restant la seule route frĂ©quentĂ©e par les marchands[133]. Ayant Ă©chouĂ© dans sa tentative pour s’établir dans la Sicile reprise par les Normands, la dynastie ziride s’efforce sans succĂšs pendant 90 ans de rĂ©cupĂ©rer une partie de son territoire pour organiser des expĂ©ditions de piraterie et s’enrichir grĂące au commerce maritime.

Les historiens arabes sont unanimes Ă  considĂ©rer cette migration comme l’évĂ©nement le plus dĂ©cisif du Moyen Âge maghrĂ©bin, caractĂ©risĂ© par une progression diffuse de familles entiĂšres qui a rompu l’équilibre traditionnel entre nomades et sĂ©dentaires berbĂšres[133]. Les consĂ©quences sociales et ethniques marquent ainsi dĂ©finitivement l’histoire du Maghreb avec un mĂ©tissage de la population. Depuis la seconde moitiĂ© du VIIe siĂšcle, la langue arabe demeurait l’apanage des Ă©lites citadines et des gens de cour. Avec l’invasion hilalienne, les dialectes berbĂšres vont, sinon cĂ©der la place Ă  la langue arabe[133].

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