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Baghaï

Baghaï ou Baghai (anciennement Auguste-Comte durant l'époque de l'Algérie française) est une commune de la wilaya de Khenchela en Algérie.

Baghai
Noms
Nom arabe algérien بغاي
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Khenchela
Code ONS 4004
Démographie
Population 6 676 hab. (2008[1])
Géographie
Coordonnées 35° 31′ 19″ nord, 7° 06′ 52″ est
Localisation
Localisation de Baghai
Localisation de la commune dans la wilaya de Khenchela.
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Baghai
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Baghai
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Baghai

    Géographie

    Situation

    Le territoire de la commune de Baghaï est situé au nord-est de la wilaya de Khenchela.

    Toponymie

    La ville fut nommée: Vagaïa, par Augustin d'Hiponne. Procope de Césarée l'a transcrit Bagaè[2] et les historiens arabes (Ibn Khaldoun, Al Bakri, etc.) l'ont transcrit: Baghaïa[3].

    Le nom de Baghaï aurait ainsi à l'origine la même racine berbère que d'autres noms de villes du Maghreb, tels que Dougga (Thouga) et Béja en Tunisie ou Béjaïa[4]. Béjaïa est un toponyme arabe dérivé du toponyme berbère (variante kabyle) Bgayet, notamment par translittération (voir Transcription et translittération) du son ǧ en dj (ج). Ce nom berbère — qui aurait été à l'origine Tabgayet, mais dont le t initial marquant le genre féminin serait tombé en désuétude — serait issu des mots tabegga, tabeɣayt, signifiant « ronces et mûres sauvages »[4].

    Histoire

    Antiquité

    Avant et après l'invasion romaine, Baghaï aurait été une des principales capitales des peuples berbères d'Afrique du nord. Le palais de la reine Dihya s'y trouverait ou à proximité. Au IIe siècle, la ville possédait des monuments et des dédicaces à l'empereur Verus[5] et à l'empereur Marc Aurèle[6]. Vers 384, l'évêque Donat (Donatus Magnus) engendre un conflit dans la région des Aurès, il fut la cause du soulèvement des adeptes du schisme donatiste dans les Aurès. L'empereur Constant Ier envoya des missionnaires pour réconcilier les deux parties religieuses. Donat chargea des ouvriers agricoles, les circoncellions, d'attaquer les habitants des Aurès. La troupe attaqua même la cavalerie romaine.

    En 411, un évêque donatiste a été envoyé de Baghaï lors de la conférence de Carthage[7]. La ville fut la capitale la plus importante dans le conflit entre les donatistes et les catholiques pendant le Bas Empire. Lors de l'élection de Premien, la région des Aurès s'enflama de nouveau. Les Berbères détruisent la ville et mettent à sac la bibliothèque. Au Ve siècle, Baghai subit l'invasion des Vandales, chassés ensuite par les Berbères.

    En 538, Gontharis, un officier du général byzantin Salomon qui fait le reconquête de l'ancienne Afrique romaine installe son camp près de la ville déserte, mais il est défait par les Berbères et assiégé[7]. Arrivé avec toute son armée, Salomon met en fuite les Berbères[8], reprend le contrôle de la ville et la fait fortifier en l'entourant d'une enceinte[9]. Il est fait le point de départ de sa seconde campagne dans les Aurès[2].

    Conquête arabe

    Au Moyen Âge, les Omeyyades attaquent la ville, la Kahina se rebelle contre Hassan Ibn Numan (gouverneur du Maghreb) en 698. La reine berbère détruit la ville pour ne rien laisser aux Omeyyades. Par la suite, les Fatimides prennent la ville grâce à la tribu berbère des Kutama en 903[10]. En 943, Abu Yazid[11] - [12] prend la ville, mais après sa mort, la ville tombe dans les mains des Zirides puis des Hammadides en 1015. Ces derniers vont attaquer les habitants de la ville. Par la suite, les Hilaliens détruisent toute la ville.

    Al Idrissi mentionne qu'il y avait un double rempart dans la ville dans ses écrits avant sa destruction[12].

    Bibliographie

    • Haddadou, Dictionnaire toponymique et historique de l'Algérie : comportant les principales localités, ainsi qu'un glossaire des mots arabes et berbères entrant dans la composition des noms de lieux, Achab, (ISBN 978-9947-9-7225-0, présentation en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article

    Notes et références

    1. « Wilaya de Khenchela : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
    2. Morizot 1999, p. 156
    3. Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de la province de Constantine. Par Société archéologique de la province de Constantine. Publié par Alessi et Arnolet, 1874 Notes sur l'article: (year)1873-1874. Page 213
    4. Haddadou 2012, p. 193-194.
    5. Inscription CIL VIII, 02275
    6. Inscription CIL VIII, 02276
    7. Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de la province de Constantine. Par Société archéologique de la province de Constantine. Publié par Alessi et Arnolet, 1874. Notes sur l'article: (year)1873-1874. page 215. Livre en ligne
    8. Procope de Césarée, Guerre contre les Vandales, II, 19, 6-17
    9. Inscription AE 1967, 00583, Fevrier Paul-Albert, « Recherches archéologiques en Algérie (1964-1966) », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 111e année, N. 1, 1967. p. 106
    10. Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de la province de Constantine. Par Société archéologique de la province de Constantine. Publié par Alessi et Arnolet, 1874. Notes sur l'article: (year)1873-1874. page 216
    11. Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, Partie Banou Ifren
    12. Recueil des notices et mémoires de la Société archélologique de la province de Constantine. Par Société archéologique de la province de Constantine. Publié par Alessi et Arnolet, 1874. Notes sur l'article : (year)1873-1874. Page 217

    Biographie

    • Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de la province de Constantine, Société archéologique de la province de Constantine. Publié par Alessi et Arnolet, 1874. Notes sur l'article: (year)1873-1874.
    • Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, édition Berti, Alger,2003 (ISBN 9961-69-027-7) édité erroné
    • Pierre Morizot, « A propos des limites méridionales de la Numidie byzantine », Antiquités africaines, no 35, , p. 151-167 (lire en ligne)

    Voir aussi

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