95e régiment de sécurité (Allemagne)
Le Sicherungs-Regiment 95 (95e régiment de sécurité) était un régiment des Sicherungstruppen allemandes destiné à la protection des ouvrages d'arts puis à la répression et à l'anéantissement des maquisards, limousins en particulier et qui sévit dans la région de mars-avril à .
Sicherungs-Regiment 95 95e régiment de sécurité | |
Création | |
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Dissolution | Décembre 1944 |
Pays | Reich allemand |
Branche | Wehrmacht |
Type | Infanterie |
Rôle | protection des ouvrages d'arts, répression et anéantissement des maquisards |
Guerres | Seconde Guerre mondiale |
Commandant | Heinrich Böhmer |
Création et différentes dénominations
Le Landesschützen-Regimentsstab z.b.V 95[1] est créé le à Erfurt. Il est immédiatement renommé 93e Landesschützen-Regiment, qui vient d’être dissous, et dépend de la 409e division zbV.
Durant l’hiver 1940-1941, le régiment reprend son numéro initial Landesschützen-Regimentsstab 95.
Le le 95e Landesschützen-Regiment devient le 95e Sicherungs-Regiment (95e régiment de sécurité) pour devenir en 1944 le Sicherungs-Regiment Dijon.
Historique
Créé le à Erfurt, le régiment est immédiatement renommé 93e Landesschützen-Regiment et dépend de la 409e division zbV.
Durant l’hiver 1940-1941, le régiment reprend son numéro initial et est rattaché au 19e corps d'armée, le groupe de Guderian, et stationne en Allemagne dans la région de l’Eifel, puis progresse durant la campagne de France dans la région de la Meuse, puis à Dunkerque avant d’être attaché au commandement militaire en France dans la 1re division zbV.
Le le 95e est rattaché à l'arrondissement d'administration militaire C dans le Nord-Est de la France et l’état-major s’installe à Vesoul.
Le le 95e Landesschützen-Regiment devient le 95e Sicherungs-Regiment chargé de la protection de Dijon et de ses environs. L’état–major s’installe alors dans la capitale du duché de Bourgogne. Le régiment est alors composé de 4 bataillons à 3 compagnies.
Du au les 2e et 4e bataillons sont mis à la disposition du Sicherungs-Regiment Böhmer. Le 4e régiment restera rattaché jusqu’au . Le reste du régiment dépend dès le de la 19e armée. L’état major stationne à Marseille, le 1er bataillon à Dijon, le 2e bataillon à Nevers, le 3e bataillon à Besançon.
Au printemps 1944, l'état-major se trouvait à Brive, le 1er bataillon à Clermont, le 2e bataillon à Limoges, le 3e bataillon à Tulle et le 4e bataillon à Marseille.
Les 14 compagnies des 1er, 2e et 3e bataillons sont réparties dans les villes importantes du Puy-de-Dôme, de la Haute-Vienne, de la Corrèze et du Cantal.
Cette troupe est assez disparate. Elle est composée de très jeunes recrues mais également de vétérans chevronnés et de Polonais.
Le rôle du régiment[2] est de maintenir la sécurité des communications et de servir, éventuellement, de point d'appui pour les opérations contre le maquis.
Après la retraite de l’armée allemande de la France, le régiment est dissous, en .
95e régiment de sécurité en Corrèze
En , le 95e régiment de sécurité était commandé par le colonel Heinrich Böhmer (officier supérieur de la Wehrmacht, qui avait adhéré au complot du 20 juillet contre Hitler et qui depuis le débarquement avait compris la chute du Reich. C’est pour cela qu’il acceptera des pourparlers pour la reddition des villes de Brive et Tulle.
Le 95e régiment de sécurité est composé de 3 bataillons et de 14 compagnies réparties dans les départements de la Corrèze, de la Haute-Vienne, du Puy-de-Dôme et du Cantal.
Son rôle est essentiellement d’assurer le maintien de l’ordre et de la répression contre le Maquis en occupant les garnisons de Brive, Tulle et Ussel.
Depuis sa création, le régiment était réservé à la protection des ouvrages d’arts, composé pour cette affectation d’hommes inaptes au service de la zone armée, troupe disparate faite de vieilles classes, Polonais, mais aussi jeunes recrues.
Dirigé sur Sète, il y fut renforcé, en , de 2 bataillons revenant du front russe comprenant des prisonniers de l’armée russe du général Vlassov, les Ost-Légions qui étaient composées de Géorgiens, Ukrainiens, Tartares, Azerbaïdjanais[3]… Ainsi composé le 95e régiment est envoyé en Limousin pour des fonctions de maintien de l’ordre et de la répression contre le Maquis.
Ces troupes étaient toutefois mal ravitaillées, démoralisées et les hommes faisaient un complexe de crainte, constatant que la situation était pour eux sans issue et avaient la conviction que le maquis voulait les tuer tous.
Il n’en est pas moins vrai que lorsque les troupes étaient envoyées en patrouille et tombaient sur des embuscades, elles vendaient chèrement leur peau, mais leurs sorties furent relativement rares.
Le 3e bataillon sous les ordres du capitaine Franz Reichmann, se rendit responsable du meurtre de dix-huit gardes-voies. Dix membres du bataillon sont jugés à Bordeaux le . Les trois officiers inculpés sont condamnés à quinze (Franz Reichmann, Willi Schlewski) ou dix (Jean Retzer) ans de travaux forcés ; quatre inculpés sont reconnus coupables mais libérés sous l'excuse absolutrice d'avoir agi sur ordre et trois sont acquittés. Schlewski et Retzer sont libérés le et Reichmann le [4]
En , Tulle était occupée par le 3e bataillon du 95e régiment de sécurité fort de 289 à 700 hommes, suppléé par 600 à 700 hommes des GMR et de la Milice française.
Le , les maquis FTP de Corrèze, dirigés par Jacques Chapou, attaque la ville de Tulle. Les résistants disposent de 1 350 combattants, dont 450 ne participent pas au déclenchement de l'opération et de 1 350 hommes en soutien[5]. Pour Jean-Jacques Fouché & Gilbert Beaubatie, les forces en présence s'élèvent à un peu plus de trois cents hommes du côté allemand, l'attaque étant lancée par quatre cents FTP, qui sont rejoints ensuite par cent-vingt combattants supplémentaires en milieu d'après-midi le 7 et le 8 au matin[6]. Le en début de soirée Tulle est libérée par la résistance. Vers 21 heures, les premiers chars de la 2e division blindée SS Das Reich arrivent à Tulle par trois axes de pénétration, prenant les maquisards par surprise et libérant ainsi les troupes retranchées dans la manufacture d'armes et dans l'école de Souilhac.
Le , dans le village du Perrier de Beynat, un groupe de maquisard tombe dans une embuscade tendue par une compagnie motorisée du 95e régiment de sécurité allemande[7].
Après la reddition, les effectifs relevés furent les suivants :
- Brive
- 17 officiers dont le colonel Böhmer commandant le régiment
- 500 hommes
- Tulle
- 40 officiers, colonel Reichmann
- 600 hommes
- Ussel
- 180 hommes sous le commandement des lieutenants Hahn puis Wilputz ; ce sont ces hommes qui sont les auteurs de massacre d'Ussel le .
Soit environ 1 300 hommes au total
Composition
Il est composé de 4 bataillons et 15 compagnies
- Le 1er bataillon anciennement nommé Landesschützen-Bataillon 751 (1re, 2e et 3e compagnies) à Dijon en 1943 puis à Clermont-Ferrand en 1944
- Le 2e bataillon anciennement nommé Landesschützen-Bataillon 340 (4e, 5e et 6e compagnies) à Nevers en 1943 puis à Limoges en 1944
- Le 3e bataillon anciennement nommé Landesschützen-Bataillon 758 (7e, 8e et 9e compagnies) à Besançon en 1943 puis à Tulle en 1944
- Le 4e bataillon anciennement nommé Landesschützen-Bataillon 418 (10e, 11e et 12e compagnies, 13e compagnie lourde, 14e compagnie de génie et 15e compagnie) à Marseille en 1944.
- L'état-major se trouva à Marseille en 1943 puis à Brive en 1944
Articles connexes
Liens externes
Notes, sources et références
- Les Landesschützen bataillon sont des unités d'infanterie territoriales composées de personnel plus âgé utilisé pour des fonctions de garde et de la garnison. C'est l'équivalent des régiments d'infanterie territoriaux français
- Le 95e régiment de sécurité ne dépend pas, ne dépend plus, de la Wehrmacht mais du commandement territorial allemand
- Un certain nombre de ses hommes désertèrent quand ils furent persuadés qu’ils seraient accueillis dans les rangs de la Résistance comme les Géorgiens d’Egletons, et les Tatars de Saint-Angel voir l’article sur la colonne Jesser 29 au
- B. Kartheuser, op.cit., t. 4, p. 262
- J. Delarue, op. cit., pp. 348-50.
- Jean-Jacques Fouché, Gilbert Beaubatie, Tulle. Nouveaux regards sur les pendaisons et les événements de juin 1944, éditions Lucien Souny, 2008, p. 59.
- 29 juillet 1944 : le drame du Perrier de Beynat page 9