Accueil🇫🇷Chercher

Raid de Granville

Le raid de Granville s'est déroulé vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans la nuit du au . Une expédition allemande en provenance des îles Anglo-Normandes, toujours occupées, a débarqué dans le port de Granville, alors occupé par les Alliés. Cette manœuvre avait pour but de s'emparer de ravitaillement qui faisait défaut dans les îles depuis la libération de l'Ouest de la France et l'éloignement des forces allemandes continentales[2].

Raid de Granville
Informations générales
Date 8 mars - 9 mars 1945
Lieu Granville, Normandie, France
Issue Victoire allemande
Forces en présence
inconnu4 dragueurs de mines de classe M1935
3 Marinefährprahm
3 bateaux Ă  moteur
2 Räumboot
1 remorqueur
Pertes
~19 morts
30 prisonniers
6 morts
30 blessés[1]

Seconde Guerre mondiale

Batailles

Front d'Europe de l'Ouest


Front d’Europe de l’Est


Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée


Bataille de l’Atlantique


Guerre du Pacifique


Guerre sino-japonaise


Théâtre américain

CoordonnĂ©es 48° 50′ 17″ nord, 1° 35′ 13″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Raid de Granville
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Raid de Granville
GĂ©olocalisation sur la carte : Manche
(Voir situation sur carte : Manche)
Raid de Granville

Contexte

Avec la libération de la Normandie puis de la Bretagne, les îles Anglo-Normandes restaient occupées par les Allemands. Ne présentant pas d'enjeux stratégiques et trop couteuses à reprendre, les Alliés les avaient volontairement ignorées. Sur les îles, le ravitaillement en provenance du continent n'arrivait plus.

À Granville, sur la côte ouest du Cotentin, les Alliés avaient créé un camp de prisonniers de guerre. En décembre 1944, cinq prisonniers allemands, quatre parachutistes (Fallschirmjäger) et un aspirant de marine s'évadèrent du camp, s'emparèrent d'une péniche de débarquement américaine et réussirent à rejoindre les îles Anglo-Normandes. Ils y furent accueillis en héros par leurs compatriotes et leur indiquèrent que plusieurs bateaux à quai dans le port de Granville étaient en train de décharger du charbon, une denrée rare sur les îles soumises à la pénurie. Ils fournirent également des renseignements précieux quant à la disposition des troupes américaines dans la région. Ces anciens prisonniers seront plus tard abattus par un chasseur de nuit lors de leur retour en Allemagne au début de 1945[3].

Raid

Le nouveau commandant de la garnison des îles Anglo-Normandes, l'amiral Friedrich Hüffmeier, un ancien capitaine du cuirassé allemand Scharnhorst, utilisa ces renseignements pour planifier un raid contre les Alliés, afin de rétablir le moral de sa garnison et de s'emparer d'approvisionnements utiles. Un raid tôt dans la nuit du au fut annulé en raison de mauvaises conditions météorologiques et parce qu'un Schnellboot de l'escorte avait été détecté par le chasseur de sous-marin de la classe PC-461 USS PC-552 de l'US Navy[2].

C'est dans la nuit du au que le Kapitänleutnant Carl-Friedrich Mohr mena le raid victorieux. Les forces de HĂĽffmeier comprenaient quatre grands dragueurs de mines de classe M (M412, M432, M442, M459), trois barges de dĂ©barquement Marinefährprahm armĂ©es de canons de 88 mm, trois vedettes rapides, deux petits dragueurs de mines de type R, et un remorqueur de mer. Bien que le raid fĂ»t un succès, la rĂ©sistance AlliĂ©e parvint Ă  retarder sa progression de sorte qu'Ă  cause de la marĂ©e basse, un seul charbonnier, le SS Eskwood, contenant 112 tonnes de charbon, put ĂŞtre ramenĂ© aux Ă®les Anglo-Normandes.

Un dragueur de mines allemand, le M412 s'échoua et fut finalement détruit par les Allemands. Un chasseur de sous-marin américain de la classe PC-461, le USS PC-564, s'échoua également en fuyant les Allemands, avec la moitié de son équipage blessé ou tué, le reste étant fait prisonnier. Les Allemands coulèrent les cargos britanniques Kyle Castle, Nephrite, Parkwood et le navire marchand norvégien Heien. Les forces allemandes ont également endommagé des écluses et une partie du port et déclenché des incendies[4]. Plusieurs Américains furent capturés (certaines sources revendiquent 30 militaires alliés faits prisonniers, dont 14 de l'équipage du PC-564[5]) et 55 prisonniers de guerre allemands furent libérés (certaines sources affirment 67). Deux Marines américains furent tués dans un hôtel, et avec l'aide du personnel de l'hôtel, les Allemands se sont emparés des neuf plus hautes personnalités américaines de la ville. Environ 14 sous-mariniers américains furent tués en action. Un officier de la Royal Navy et cinq de ses hommes sont également morts au cours de cette attaque[3] - [6].

Pour cet exploit, Mohr a reçu la Croix de chevalier de la Croix de fer le et l'Oberleutnant Karl Otto, commandant d'artillerie, a reçu la Croix de Chevalier le [7].

Lors d'un raid ultérieur, une équipe de sabotage de dix-huit Allemands venant de Jersey en bateaux pneumatiques a accosté au cap de la Hague le , mais elle fut faite prisonnière[8].

Un raid supplémentaire était prévu pour le , mais l'amiral Karl Dönitz ordonna à Hüffmeier de ne plus effectuer d'opérations offensives si près de la fin de la guerre.

Bibliographie

  • Jacques Mordal, Hold-up naval Ă  Granville, Éditions France-Empire, 1964, Paris
  • (en) Samuel Eliot Morison, History of the United States naval operations in World War II, tome 11, The Invasion of France and Germany, 1944-1945, University of Illinois Press, 2002, (ISBN 0-252-07062-3)
  • Olivier Gabriel, "Granville et l'OdyssĂ©e", Ă©ditions S.d.E, 2003 (ISBN 2-7480-1371-9)

Notes et références

  1. Jacques Mordal, Hold-up naval Ă  Granville page 243 et 244
  2. Morison (2002) p. 306.
  3. Peoples War's Stories (en).
  4. chronologie USN prof (en).
  5. « PC-564 Chadron », sur navsource.org (consulté le ).
  6. Defiant until the end., Page 7 (en).
  7. Vizeadmiral Friedrich HĂĽffmeier (Friedrich Hueffmeier) (de).
  8. Sanders, Paul:The British Channel Islands Under German Occupation, 1940-1945: 1940 - 1945. Société jersiaise, Jersey Heritage Trust. Paul Sanders, 2005. Page 181. (ISBN 0953885836) (en).

Sources

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.