Jacques Mordal
Hervé Pierre Gabriel Cras dit Jacques Mordal, né à Évreux le et mort à Saint-Mandé[1], le est un médecin de marine et écrivain français.
MĂ©decin de bord |
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Naissance | |
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Décès |
(à 70 ans) Saint-Mandé |
Nom de naissance |
Hervé Pierre Marie Gabriel Cras |
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Biographie
Fils du médecin général Charles Cras (1875-1959), neveu du contre-amiral et compositeur Jean Cras, Hervé Cras entre en à l’École de santé navale de Bordeaux dont il sort en médecin de 2e classe.
En 1934, il embarque sur l'aviso Ailette et est nommé médecin de 1re classe en , en escadre de l'Atlantique sur les contre-torpilleurs L'Audacieux et Le Terrible (1935-1937). En 1939, il sert sur les bâtiments de ligne Dunkerque et Strasbourg .
En , il est médecin sur le contre-torpilleur Jaguar qui est torpillé par une vedette le . Durant ce naufrage il sauve un infirmier du Bord[2] .
Il gagne alors Dunkerque où il soigne de nombreux blessés sous des combats incessants, ce qui lui vaut une citation à l'ordre de l'armée de mer.
Au moment de l'évacuation du port de Dunkerque, le , il embarque sur l' Émile-Deschamps qui explose sur une mine magnétique. Grièvement blessé, il est d'abord évacué en Angleterre avant de rentrer en France.
En , il est apte de nouveau à embarquer et sert sur le contre-torpilleur Albatros. Il reste quelque temps à Oran puis travaille à l'hôpital Sainte-Anne de Toulon (1941) avant d'être nommé à Vichy, en , au cabinet de l'amiral Auphan.
Médecin de l'inscription maritime à Dieppe (), médecin principal (), il donne aux Alliés des renseignements importants, ce qui lui vaut une nouvelle citation. Il termine la guerre auprès des fusiliers marins au secteur maritime de Dunkerque puis est adjoint au chef du Service de santé des gens de mer en .
En , il sert sur le porte-avions Arromanches et fait compagne en Indochine (1948-1950). Médecin en chef de 2e classe (), il est affecté au Service historique de la marine à Paris et est promu médecin de 1re classe en . Il prend sa retraite militaire en et devient alors chef du Service des études au musée de la Marine.
Il commence alors une importante œuvre littéraire et historique sous son nom et sous le pseudonyme de Jacques Mordal, principalement consacrée à la Seconde Guerre mondiale. Étienne Taillemite n'hésite pas à écrire : « ... une oeuvre considérable [...] dans laquelle la sûreté d'une information puisée aux meilleures sources s'allie à une grande objectivité et à un style très vivant »[3].
Réputé internationalement, l'Académie française lui remet le prix Général-Muteau (1949) pour La bataille de Dunkerque, le prix Albéric-Rocheron (1953) pour La bataille de Casablanca et le grand prix Gobert (1959) pour La Marine française pendant la Seconde Guerre mondiale[4]. Il reçoit aussi le grand prix de l'Académie de marine et devient membre de l'Institut d'études stratégiques de Londres et de l'Académie de marine allemande.
On lui doit, en outre, de nombreux articles publiés, entre autres, dans la Revue des Deux Mondes, la Revue maritime, la Revue Défense nationale, la Revue historique des armées ou encore dans les Écrits de Paris, de nombreuses préfaces et de nombreuses participations à des ouvrages collectifs.
Il est aussi le traducteur, entre autres, des Carnets secrets du général Patton (1975), de La Guerre sans haine d'Erwin Rommel (2 vol., 1952-1953), du Hitler chef de guerre de Gert Buchheit (1961) ou encore de Le téléphone rouge ne répond pas de Peter George (1966).
Publications
- Ceux du Jaguar (sans nom d'auteur), extrait (70 p.) de Cité Nouvelle, 1940
- La 2e Division de contre-torpilleurs Ă Dunkerque, 1942
- La Campagne de Norvège, 1949
- A la poursuite du Bismarck , 1948
- La Bataille de Dunkerque, 1948
- Bir Hakeim, 1951
- La Bataille de Casablanca, 1952
- Les Canadiens Ă Dieppe, 1952
- La Tragique destinée du Scharnhorst , 1952
- Marine Indochine, 1953
- Cassino, 1953
- Comte Michael Soltikow. Remagen, 1954
- Les Forces maritimes du Nord, 1955
- Connaissez-vous Jean Bart ?, 1956
- La Marine Ă l'Ă©preuve, 1956
- La bataille de Dakar, 1956
- La Marine française pendant la Seconde Guerre mondiale, avec Gabriel Auphan, 1958
- L'Armistice en et la crise franco-britannique, 1959
- Histoires de la flotte française de combat, 1959
- Vingt-cinq siècles de guerre sur mer, 1959
- Narvik, 1960
- Hold-Up Naval Ă Granville, 1964
- La Bataille de France, 1964
- Le drame de l'Invincible Armada, 1964
- Les Poches de l'Atlantique, 1965
- HĂ©ligoland, Gibraltar allemand de la mer du Nord, 1967
- La Guerre a commencé en Pologne, 1968
- Dossiers de la guerre froide, avec Georges-André Chevallaz, Roger Gheysens, Jacques de Launay, 1969
- Versailles oĂą la paix impossible, 1970
- Traduction française de L'étrange voyage de Donald Crowhurst, de Nicholas Tomalin et Ron Hall, 1971.
- La Marine en bois, avec Luc-Marie Bayle, 1978
Bibliographie
- Giorgio Tourn, Jacques Mordal (1910-1980), in Culture française, vol.28-29, 1979, p. 59
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, 2002, p. 117
Notes et références
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- Boutelier, « Sauvetage du Jaguar », sur https://www.sauveteurdudunkerquois.fr
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, 2002, p. 117
- Jacques Modal sur le site de l'Académie française