Goumiers marocains
Les goumiers marocains sont des soldats appartenant Ă des goums, unitĂ©s dâinfanterie lĂ©gĂšres de l'armĂ©e d'Afrique composĂ©es de troupes autochtones marocaines sous encadrement essentiellement français. Ces unitĂ©s ont existĂ© de 1908 Ă 1956.
Goum | |
Goumiers du 2e groupe de tabors marocains embarquant dans un chaland de débarquement en Corse pour l'ßle d'Elbe. | |
Création | 1908 |
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Dissolution | 1956 |
Pays | France |
Branche | Armée de Terre |
RĂŽle | Infanterie |
Commandant historique | Général Guillaume |
D'abord supplĂ©tifs, puis rĂ©guliers, les goumiers marocains s'illustrent surtout lors de la Seconde Guerre mondiale, entre 1942 et 1945[1], sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Augustin Guillaume et du colonel Ămile Hogard, et obtiennent, entre 1942 et 1945, dix-sept citations collectives Ă l'ordre de l'armĂ©e et neuf Ă l'ordre du corps d'armĂ©e[2], puis en Indochine de 1946 Ă 1954.
Le 2e groupement de tabors marocains (2e GTM) est, aprÚs le 2e régiment de chasseurs parachutistes, l'une des six unités d'infanterie les plus décorées de la Seconde Guerre mondiale avec le 3e régiment de tirailleurs algériens, le 4e régiment de tirailleurs tunisiens, le Régiment de marche du Tchad, la 13e demi-brigade de Légion étrangÚre et le Bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique (BIMP).
Les goumiers marocains, soldats d'élite, ont été commandés par des chefs choisis parmi les meilleurs de l'Armée française[3]. Parmi les plus prestigieux, on trouve Georges Leblanc, Pierre Boyer de Latour, Gaston Parlange, élevés aprÚs-guerre à la dignité de grand-croix de la légion d'honneur, et Jacques Massiet du Biest, qui commandent les groupements de tabors marocains (GTM) en 1943-1945.
Ătymologie
Le terme « goum » qui dĂ©signe une compagnie de goumiers, provient de l'arabe maghrĂ©bin « gĆ«m » et de l'arabe classique ÙÙ٠« qawm », signifiant « tribu, peuple, gens » qui dĂ©signe les contingents de cavaliers armĂ©s que certaines tribus fournissent au chef du pays lorsqu'il fait une expĂ©dition[4].
Le terme « tabor » provient du turc « tabur » signifiant « bataillon » soit directement, soit par l'intermĂ©diaire de l'arabe ۷ۧۚÙ۱ « áčÄbĆ«r » lui-mĂȘme issu du turc[5].
Si la tradition française issue du protectorat du Maroc a gardĂ© un sens valorisant au mot goumier, dans son acception francophone la plus utilisĂ©e aujourdâhui, le « goumier » (en arabe : « goumi »), membre dâun goum, a un sens trĂšs pĂ©joratif issu, cette fois, de la guerre dâAlgĂ©rie, pendant lesquels les goumiers dâAlgĂ©rie Ă©taient, comme les harkis, des supplĂ©tifs de lâarmĂ©e française et que le nom de goumier, goumi est aujourdâhui, par un malheureux simplisme historique, synonyme de « traĂźtre » ou de « collabo » dans certaines cours de rĂ©crĂ©, tant en AlgĂ©rie quâen France.
Création et différentes dénominations
La création des premiers goums marocains, qui remonte à 1908, est due à l'initiative du général d'Amade. Les six premiÚres formations[6] formaient à leur début une milice locale[7] destinée à assurer des patrouilles ou des missions de reconnaissance sur le territoire marocain. La dénomination de goum sera finalement régularisée le et les unités placées sous l'autorité militaire française à la suite de leur comportement à FÚs en 1911.
Lorsque le Maroc accÚde officiellement à l'indépendance en 1956, les goums quittent l'armée française et rejoignent l'armée royale marocaine le à minuit[8].
Campagnes militaires
Les goums marocains se sont particuliÚrement illustrés lors de la Seconde Guerre mondiale entre 1942 et 1945, notamment lors de la campagne d'Italie au sein du Corps expéditionnaire français (CEF) du Maréchal Juin, puis lors des campagnes de France et d'Allemagne. Ils ont été ensuite largement engagés en Indochine de 1948 à 1954 et ont également participé au début de la guerre d'Algérie jusqu'en 1956. Ils ont finalement été dissous, formant l'Autorité des forces auxiliaires le 1er juillet 1946
Pacification du Maroc (1907-1934)
Environ 22 000 goumiers ont combattu aux cÎtés de l'armée française entre 1907 et 1934 durant la pacification du Maroc (colonisation) et 12 583 ont été tués entre 1907 et 1922[9] - [10] - [11].
Seconde Guerre mondiale
Composition des unités
Un goum, l'équivalent d'une compagnie, regroupe environ 200 goumiers. En période de guerre, les goums sont regroupés en Tabor, équivalent d'un bataillon, de trois à quatre goums. Enfin, le Groupement de tabors marocains (GTM), l'équivalent d'un régiment, est composé de trois tabors.
Durant la Seconde Guerre mondiale, chaque GTM comporte prĂšs de 3 000 hommes dont un peu plus de 200 officiers et sous-officiers. Il comprend un goum de commandement et d'engin (GCE) et trois tabors.
Le GCE (environ 300 hommes) comprend notamment :
- une section de protection et de pionniers ;
- un peloton d'estafettes Ă cheval ;
- un peloton antichar et de mortiers ;
- un groupe muletier.
Le tabor (environ 900 hommes) comprend :
- un GCE composé d'une section de mortiers de 81, d'un peloton de cavaliers et d'un groupe du train ;
- trois goums de trois sections chacun.
La proportions d'« indigÚnes » dans un GTM est de 77 à 78 %[12].
Les quatre GTM constituaient lâĂ©quivalent dâune forte brigade dâinfanterie lĂ©gĂšre sous lâappellation de « Commandement des Goums Marocains » (CGM) aux ordres du gĂ©nĂ©ral Guillaume puis du colonel Hogard.
Quatre GTM marocains (environ 12 000 hommes) ont été formés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Organisation détaillée
Entre 1943 et 1945, les 4 GTM sont constitués de la maniÚre suivante :
- 1er GTM : colonel Georges Leblanc
- 2e tabor : 51e, 61e et 62e goums
- 3e tabor : 4e, 65e et 101e goums
- 12e tabor : 12e, 63e et 64e goums
- 2e GTM (ne participa pas Ă la campagne d'Italie du CEF mais seulement Ă celle de Corse et de l'Ăźle d'Elbe en septembre-octobre 1943 puis de France et d'Allemagne) : colonel Boyer de Latour
- 1er tabor : 47e, 58e, 59e et 60e goums
- 6e tabor : 36e, 72e, 73e et 74e goums
- 15e tabor : 8e, 11e, 30e et 39e goums
- 3e GTM : colonel Jacques Massiet du Biest (DĂ©barquement de Provence[13])
- 9e tabor : 81e, 82e et 83e goums
- 10e tabor : 84e, 85e et 86e goums
- 17e tabor : 14e, 18e et 22e goums (22e goums : Capitaine Rouast Ă partir du 9/01/45[13])
- 4e GTM (il fut renvoyé au Maroc aprÚs la campagne d'Italie et ne participa pas à la campagne de France. Il fut remis sur pied en pour la campagne d'Allemagne): colonels Soulard, puis Gautier et enfin Parlange (à partir du 2 novembre 1944)
- 5e tabor : 41e, 70e et 71e goums
- 8e tabor : 78e, 79e et 80e goums
- 11e tabor : 88e, 89e et 93e goums
Le commandement des goums marocains (CGM), avec ces quatre GTM, est créé le et placé sous les ordres du général Guillaume. Lorsque ce dernier succéda au général de Monsabert au commandement de la 3e division d'infanterie algérienne, le CGM resta sous son autorité.
Participation des 4 GTM aux campagnes
Tunisie 1942-1943 | Sicile 1943 | Corse 1943 | Italie 1943-1944 | Ile dâElbe 1944 | France 1944-1945 | Allemagne 1945 | |
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1er GTM | 13/12/1942-13/5/1943 | 17/4/1944-21/7/1944 | 14/8/1944-30/3/1945 | 3/4/1945-8/5/1945 | |||
2e GTM | 6/1/1943-13/5/1943 | 23/9/1943-4/10/1943 | 17/6/1944-20/6/1944 | 14/8/1944-30/3/1945 | 31/3/1945-8/5/1945 | ||
3e GTM | 17/12/1943-22/7/1944 | 14/8/1944-18/2/1945 | |||||
4e GTM | 22/11/1943-14/9/1944 | 12/4/1945-8/5/1945 | |||||
4e Tabor | 16/4/1943-8/5/1943 | 14/7/1943-3/9/1943 |
Tunisie 1942-1943
Durant la campagne de Tunisie, le général Alexander décide d'aider les troupes américaines qui doivent prendre Bizerte et Tunis, en leur donnant des goumiers (1er et 2e GTM), qu'il considÚre comme de « grands combattants »[16].
Sicile 1943
Sur demande express du général Patton, le 4e tabor du commandant Guido Verlet (1903-1996) est utilisé en Sicile, en juillet-août 1943, pour représenter l'armée française et rattaché à la 3e division US du général Truscott (puis à la 1re division US).
Les goumiers du 4e tabor enlĂšvent Acuto (1 335 mĂštres), dont la chute marquera un point important dans la conquĂȘte de la Sicile, et capturent 460 prisonniers au cours de la campagne. Le 4e tabor est citĂ© Ă l'ordre de l'armĂ©e le 4 octobre 1943 dans les termes suivants : « Magnifique unitĂ© qui sous les ordres du Capitaine Verlet, chef possĂ©dant au plus haut point la qualitĂ© d'entraĂźneur d'homme, [...] vient de reprĂ©senter brillamment l'ArmĂ©e française en Sicile. Du 14 juillet au 14 aoĂ»t, en une sĂ©rie ininterrompue d'opĂ©rations habiles et hardies, soit Ă l'avant-garde, soit en flanc garde des unitĂ©s de l'armĂ©e amĂ©ricaine, s'est emparĂ©, dans des rĂ©gions trĂšs difficiles, des positions importantes et Ăąprement dĂ©fendues de Campanito, de l'Acuto et de Monte Pelato, capturant 460 prisonniers et un important matĂ©riel et laissant de nombreux cadavres ennemis sur le terrain. »[18].
Les pertes du 4e tabor à la fin des opérations, le 14 août 1943, s'élÚvent à 17 tués, 11 disparus et 54 blessés[18].
Corse 1943
Le premier dĂ©partement français Ă ĂȘtre libĂ©rĂ© est la Corse. LibĂ©ration Ă laquelle participe le 2e GTM, du colonel Pierre Boyer de Latour, qui est chargĂ© de nettoyer les montagnes dominant Bastia. Le il prend le col de Teghime. Il est citĂ© Ă l'ordre de l'ArmĂ©e.
Les pertes du 2e GTM à la fin des opérations s'élÚvent à 39 tués dont 3 officiers, 4 disparus et 120 blessés dont 5 officiers[19].
Italie 1943-1944
En Italie, l'exploit le plus retentissant des GTM a lieu en mai 1944 lors de la bataille du Monte Cassino au cours de laquelle dix mille goumiers pĂ©nĂštrent dans les monts Aurunci, bastion sud de la position allemande de Monte-Cassino, « nettoient » les collines depuis le Garigliano jusqu'au sud de Rome et Ă©liminent en trois semaines de combats certaines des unitĂ©s allemandes les mieux entrainĂ©es[20]. Au cours de cet assaut des troupes françaises, qui provoque la rupture de la ligne Gustave, le gĂ©nĂ©ral allemand Kesselring Ă©crit le : « Les Français et surtout les Marocains ont combattu avec furie et exploitĂ© chaque succĂšs en concentrant immĂ©diatement toutes les forces disponibles sur les points qui faiblissaient »[21]. La plupart des analystes militaires considĂšrent la manĆuvre des goumiers comme la victoire dĂ©cisive qui a finalement ouvert la route de Rome aux AlliĂ©s[22].
Français et AlliĂ©s sont fascinĂ©s par « la vĂ©locitĂ© et l'apparence des goums »[23]. Le lieutenant Gaudront, commandant la 8e compagnie du 1er RTM, Ă©voque Ă propos de l'attaque du Frascolo par les tabors marocains le 17 mai 1944 « [un] spectacle inoubliable qui faisait trĂ©pigner d'enthousiasme les tirailleurs : les grands shleus aux jambes brunes, en short avaient tombĂ© la djellaba, et le torse ceinturĂ© de bandes de cartouches, ils se ruaient Ă l'assaut dans un Ă©lan irrĂ©sistible. Toute rĂ©sistance ennemie Ă©tait enfoncĂ©e, tournĂ©e, submergĂ©e, les Allemands fuyaient jetant leurs armes, leurs Ă©quipements et jusqu'Ă leurs vĂȘtements, mais dans ces rochers impossibles, ils Ă©taient rattrapĂ©s, pris ou massacrĂ©s et la poursuite continuait au mĂȘme train d'enfer. L'attaque ennemie Ă©tait plus qu'enrayĂ©e, brisĂ©e dans l'Ćuf par la 7e cie, elle Ă©tait vite transformĂ©e en dĂ©route: tirailleurs et goumiers avaient rivalisĂ© de sang-froid d'abord et d'entrain ensuite. Plus de 100 cadavres jonchaient les avances de nos positions. »[24].
Les goumiers entrent dans Sienne le et terminent la campagne Ă San Gimignano.
Les généraux Alexander et Clark avaient une trÚs haute opinion de la valeur militaire des goums[25].
Perpétration de crimes
Entre avril et , une partie des troupes est impliquĂ©e dans les Maroquinades, pudiquement dĂ©nommĂ©es âcrimes de Ciociarieâ: des viols de masse et des homicides sont commis sur les civils dans les villages[26], lesquels ont laissĂ© des traces terribles dans la population jusqu'Ă nos jours[27]. LâĂ©crivain Norman Lewis , officier britannique, a racontĂ© les Ă©vĂ©nements dans un livre Naples 44 (en)[28]. AlertĂ© de toutes parts par diffĂ©rentes unitĂ©s alliĂ©es qui rĂ©vĂšlent que des femmes et des jeunes filles, des adolescents et des enfants sont violĂ©s dans la rue, des prisonniers sodomisĂ©s et des notables castrĂ©s, il fallut que le haut commandement anglo-amĂ©ricain intervienne auprĂšs du gĂ©nĂ©ral Juin, commandant du corps expĂ©ditionnaire français pour que cessent ces exactions.
Dans une lettre adressĂ©e au gĂ©nĂ©ral de Gaulle le , le marĂ©chal Jean de Lattre de Tassigny Ă©crit Ă propos des goumiers marocains : « je sais quâils sont accusĂ©s dâactes de violences commis Ă lâencontre des populations civiles italiennes, mais je crois que de tels faits ont Ă©tĂ© singuliĂšrement dĂ©formĂ©s et exagĂ©rĂ©s Ă des fins anti-françaises »[29].
Le général Alphonse Juin, jugeant suspecte la vigueur de la réaction italienne, dénonce dans une lettre adressée le 22 juillet 1944 au général Clark, commandant la Ve Armée américaine, une « manoeuvre habilement orchestrée dont le but est de discréditer les troupes françaises et de jeter partout une ombre sur la page de gloire qu'elles ont ouverte en Italie »[30].
Au total, 207 soldats, toutes unitĂ©s confondues, sont jugĂ©s par la justice militaire pour violences sexuelles durant toute la campagne d'Italie et 156 (87 Marocains, 51 AlgĂ©riens, 12 Français, 3 Tunisiens et 3 Malgaches) sont condamnĂ©s dont 3 sont fusillĂ©s[31]. Parmi les 156 condamnĂ©s, on compte un seul goumier marocain[32]. Ă ces condamnations s'ajoutent 28 soldats, dont l'unitĂ© d'appartenance est inconnue, exĂ©cutĂ©s sommairement, car pris sur le fait. Pour Julie Le Gac, le fait qu'un seul soldat des goums soit condamnĂ© pour viol « alors que les goumiers sont les coupables dĂ©signĂ©s » pourrait-ĂȘtre lâ« indice dâun contrat tacite qui autorise ces troupes irrĂ©guliĂšres Ă piller et Ă violer ». L'autre hypothĂšse, selon elle, Ă©tant que la justice expĂ©ditive, les exĂ©cutions sommaires soient plus appliquĂ©es aux goumiers (l'unitĂ© d'appartenance des 28 soldats exĂ©cutĂ©s sommairement est inconnue) mais aucune source ne confirme cette hypothĂšse[33].
France 1944-1945
En , environ dix mille goumiers participent aux opérations de la 1re armée française dans le sud et l'est de la France. « Jamais la route des Maures n'a autant justifié son nom » écrira le maréchal de Lattre[34]. Les 1er, 2e et 3e GTM jouent un rÎle important dans la libération de Marseille[35] en et sont cités à l'ordre de l'Armée. à l'issue de la prise de Marseille, le général Guillaume, leur chef, prenant le commandement de la 3e DIA, confie le commandement des goums marocains à son second et camarade de promotion de Saint Cyr, le colonel Hogard. C'est lui qui les conduit ensuite dans les Alpes en automne puis dans les Vosges lors des combats meurtriers de l'hiver 1944-1945 et jusqu'en Allemagne.
Allemagne 1945
En , le 4e GTM remplace le 3e GTM rentrĂ© au Maroc et participe avec les 1er et 2e GTM Ă la campagne d'Allemagne. Les GTM nettoient d'abord la forĂȘt de Haguenau des Allemands qui l'occupaient, franchissent le Rhin puis forcent la ligne Siegfried[35].
Selon Giles MacDonogh (en), lors de la prise de Freudenstadt en avril 1945, six cents femmes auraient Ă©tĂ© violĂ©es, par des soldats français et marocains auxquels se joignent des prisonniers de guerre polonais libĂ©rĂ©s dans le secteur de Freudenstadt. Plus tard, les Allemands menĂšrent des enquĂȘtes pour connaĂźtre les responsables qui avaient laissĂ© les troupes se dĂ©chaĂźner de cette façon. Furent mis en cause un certain major Deleuze, un capitaine de lâEstrange, un major Champigneulles, un adjudant Poncet et Ă©galement deux soldats dĂ©nommĂ©s Guyot et Pinson, accusĂ©s d'avoir commis des tortures. La Presse britannique accusa le major (et futur gĂ©nĂ©ral) Christian de La Croix de Castries, descendant d'une des plus anciennes familles nobles, dâavoir sciemment laissĂ© faire ces actes de barbaries[36].
Pertes
Environ 22 000 goumiers ont combattu de Ă .
Pour un effectif permanent de 12 000 à 13 000 goumiers, leurs pertes ont été de 1 638 tués (dont 166 officiers et sous-officiers) et d'environ 7 500 blessés. Seul quatre goumiers ont été faits prisonniers[35].
Guerre d'Indochine
De 1948 Ă 1954, neuf tabors marocains participent Ă la guerre d'Indochine et s'illustrent notamment lors de la bataille de la RC 4 en septembre-. Les tabors sont regroupĂ©s par trois au sein du GTMEO (Groupement de Tabors Marocains en ExtrĂȘme-Orient) commandĂ© successivement par les colonels Lepage, Duparcmeur et Sore.
Le total des tuĂ©s au combat ou morts en captivitĂ© sâĂ©lĂšve Ă 787 (dont 57 officiers et sous-officiers).
[37] :
- 1er tabor - capitaines Feaugas et Berdeguer puis commandant Riez
- 58e, 59e et 60e goums et GCAT 1[38]
- mars 1951 Ă avril 1952
- 2e tabor - chef d'escadrons Mirabeau puis commandant Borie
- 21e, 33e, 66e et 12e (?) goums et GCAT 2 (?)
- novembre 1952 Ă octobre 1954
- 3e tabor - commandant de SÚze puis chef d'escadrons de Chergé
- 36e, 51e et 4e goums et GCAT 3
- juin 1949 Ă mars 1951
- 5e tabor - commandant Marquez, capitaine Azam puis commandant Gastine
- 7e, 10e, 32e et 38e goums et GCAT 5
- juin 1952 Ă juillet 1954
- 8e tabor - commandant Claude Guérin
- 78e, 79e et 80e goums et GCAT 8
- octobre 1948 Ă novembre 1950
- 8e tabor (2e formation) - commandant Rouast
- 13e, 19e et 45e goums et GCAT 8
- avril Ă novembre 1954
- 9e tabor - commandant Commaret
- 9e, 42e et 46e goums et GCAT 9
- avril 1952 Ă avril 1954
- 10e tabor - chef d'escadrons Dugué Mac Carthy
- 84e, 85e et 86e goums et GCAT 10
- août 1948 à août 1950
- 10e tabor (2e formation) - commandant Coudry
- 34e, 40e et 43e goums et GCAT 10
- février à novembre 1954
- 11e tabor - commandants Delcros et Arbola puis capitaine Donot
- 3e, 5e, 8e et 25e goums
- juillet 1950 à août 1952
- 17e tabor - commandant Saulnay
- 14e, 18e et 22e goums et GCAT 17
- décembre 1950 à décembre 1952
Chefs de corps
1943-1945
- Augustin Guillaume, commandant le CGM
- Georges Leblanc, commandant le 1er GTM
- Pierre Boyer de Latour, commandant le 2e GTM
Commandement des goums marocains (CGM)
Lieutenant-Colonel Jean de Butler responsable entre octobre 1941 et avril 1943 du camouflage et de l'organisation des goums au Maroc
- - : général Augustin Guillaume (1895-1983), adjoint colonel Hogard. Grand-croix de la légion d'honneur et médaillé militaire.
- - 1945 : colonel puis gĂ©nĂ©ral Ămile Hogard (1894-1990). Grand officier de la lĂ©gion d'honneur, titulaire de 9 citations, promu gĂ©nĂ©ral en 1948.
Commandants des GTM
- 1er GTM : colonel Georges Leblanc (1896-1989). Grand-croix de la légion d'honneur, titulaire de 24 citations, il est promu général de corps d'armée en 1955.
- 2e GTM : colonel Pierre Boyer de Latour du Moulin (1896-1976). Grand-croix de la légion d'honneur, titulaire de 24 citations, il est promu général d'armée en 1956.
- 3e GTM : colonel Jacques Massiet du Biest (1898-1973). Grand officier de la légion d'honneur, titulaire de 18 citations, il est promu général de division en 1956.
- 4e GTM : colonel Robert Soulard (1897-1974), en décembre-février 1944, colonel Georges Gautier (1911-1983) en février-juillet 1944 puis colonel Gaston Parlange (1897-1972), à partir de novembre 1944, grand-croix de la légion d'honneur, titulaire de 18 citations, promu général de division en 1955.
1946-1956
- 1946-1948 : Gaston Parlange (1897-1972)
- 1948-1949 : Maurice BeaurpĂšre (1903-1978)
- 1949-1951 : Emile Pantalacci (1899-1955)
- 1951-1956 : Syfroy Aunis (1901-1972)
Traditions
Devise
- « Zidou l'gouddam » (« Avancez, ŰČÙŰŻÙ Ű§ÙÙŰŻŰ§Ù Â»)
Insignes
L'insigne général des goums marocains est constitué par un poignard à bout recourbé ou koumia portant le sigle GMM. En 1943-1945, chaque GTM possÚde son propre insigne.
- Insigne général des goums mixtes marocains
- Insigne du 1er GTM
- Insigne du 2e GTM
- Insigne du 3e GTM
- Insigne du 4e GTM
Drapeau
Il existe un seul drapeau pour tous les tabors des goums marocains qui leur fut remis en 1945 par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle avant le dĂ©filĂ© du 14 juillet sur les Champs-ĂlysĂ©es. Celui-ci porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[39] :
- Maroc 1908-1934
- Tunisie 1942-1943
- Sicile 1943
- Corse 1943
- Italie 1944
- France 1944-1945
- Allemagne 1945
- Indochine 1948-1954
Depuis leur dissolution en 1956, le drapeau est aux Invalides.
Fanions des GTM
Le fanion les caractérisant était agrémentée d'une queue de cheval, rappelant le toug ottoman, symbole de commandement repris plus tard vers 1830 par les cavaliers de l'armée d'Afrique.
Seconde Guerre mondiale
- FourragÚre avec olive aux couleurs du ruban de la médaille militaire et de la Croix de guerre 1939-1945 (4 citations à l'ordre de l'Armée)[40]
- 2e GTM (4 citations)
- FourragÚre aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1939-1945 (2-3 citations à l'ordre de l'Armée chacun)[40]
- 1er GTM (2 citations)
- 3e GTM (2 citations)
- 4e GTM (2 citations)
Guerre d'Indochine
Les neuf tabors qui participÚrent à ce conflit furent cités de nombreuses fois et obtinrent les décorations collectives suivantes :
- FourragÚre aux couleurs du ruban de la Croix de guerre des Théùtres d'opérations extérieurs (2-3 citations à l'ordre de l'Armée)
- 1er tabor marocain
- 5e tabor marocain
- Le drapeau des Goums a été décoré de la Croix de la Légion d'honneur le [41].
Citations militaires
Durant la Seconde Guerre mondiale, les 4 GTM (régiments), tabors (bataillons) et goums (compagnies) marocains ont obtenu, entre 1942 et 1945, 17 citations collectives à l'ordre de l'Armée et 9 à l'ordre du Corps d'armée, décernées au cours des campagnes de Tunisie, d'Italie, de France et d'Allemagne. 13 143 citations individuelles ont également été attribuées[2].
Extraits de quelques citations à l'ordre de l'Armée obtenus par les goums et les tabors marocains lors de la Seconde Guerre mondiale et la guerre d'Indochine.
Seconde Guerre mondiale
- Tunisie 1942-1943
« Magnifique unitĂ© de supplĂ©tifs qui, placĂ©e sous les ordres du chef de bataillon de Colbert-Turgis Louis, sâest de nouveau particuliĂšrement distinguĂ©e au cours des opĂ©rations de Tunisie. Du 11 au 13 avril 1943, sâest lancĂ©e vigoureusement Ă lâattaque entre la plaine dâOusseltia et celle de Kairouan, dans une rĂ©gion difficile, infestĂ©e de mines et dĂ©fendue par un adversaire opiniĂątre, solidement accrochĂ© au terrain. A bousculĂ© les rĂ©sistances ennemies, puis le 15 avril sâest portĂ©e audacieusement Ă prĂšs de 10 kilomĂštres de sa base de dĂ©part, sur le djebel Zbidine, sâemparant de positions ennemies fortement dĂ©fendues et capturant les garnisons. Contre-attaquĂ©e par un adversaire particuliĂšrement mordant, trĂšs supĂ©rieur en nombre et moyens, a rĂ©ussi Ă se rĂ©tablir dans un ordre parfait sur de nouvelles positions. A assurĂ© en outre, la protection dâunitĂ©s voisines se trouvant dans une situation critique. Au cours de ces opĂ©rations, a capturĂ© 371 prisonniers et un trĂšs important matĂ©riel de guerre. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 3e Tabor marocain du 1er GTM lors de la campagne de Tunisie en 1942-1943, Ordre gĂ©nĂ©ral n° 160-D du 19 aoĂ»t 1943
- Sicile 1943
« Magnifique unitĂ© qui sous les ordres du Capitaine VERLET, chef possĂ©dant au plus haut point la qualitĂ© d'entraĂźneur d'hommes, a fait preuve au cours da combats de l'oued Seditemane, du Toro, du Djebd Arkoub et du Djebel Zoukar durant la pĂ©riode du 28 avril au 9 mai 1943 des plus hautes qualitĂ©s d'audace et d'agressivitĂ©. Attaquant sans arrĂȘt les unitĂ©s italo-allemandes abondamment pourvues d'armes automatiques et d'artillerie, leur occasionnant de fortes pertes, les a obligĂ©s Ă la retraite ouvrant aux Ă©lĂ©ments alliĂ©s la route de Bizerte. Vient de reprĂ©senter brillamment l'ArmĂ©e française en Sicile. Du 14 juillet au 14 aoĂ»t, en une sĂ©rie ininterrompue d'opĂ©rations habiles et hardies, soit Ă l'avant-garde, soi en ïŹanc-garde des unitĂ©s de l'armĂ©e amĂ©ricaine, s'est emparĂ©, dans des rĂ©gions trĂšs difficiles, des positions importantes et Ăąprement dĂ©fendues de Campanito, de l'Acuto et de Monte Pelato, capturant 460 prisonniers et un important matĂ©riel et laissant de nombreux cadavre ennemis sur le terrain. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 4e Tabor marocain lors de la campagne de Sicile en mai 1943, DĂ©cision no 305, 4 octobre 1943. Henri Giraud)
- Corse 1943
« Splendide unité marocaine formée à l'image de son chef le Lieutenant-Colonel Boyer de Latour.
Engagée dans des opérations délicates et difficiles dÚs son débarquement en Corse, a pris dÚs les premiers combats un ascendant foudroyant sur l'ennemi, lui causant des pertes, lui faisant de nombreux prisonniers et créant chez l'adversaire une inquiétude manifeste
Troupe au moral élevé, à l'endurance inégalable, au cran magnifique et à l'allant irrésistible.
A donné toute la mesure de sa valeur guerriÚre en s'emparant de haute lutte du Col de Teghime, le 2 octobre 1943, par une série d'attaques menées avec fougue, qui causÚrent à l'ennemi de lourdes pertes en hommes et en matériel. Bien que soumises à des feux violents d'artillerie et d'aviation, a conservé toute son ardeur agressive et est entré victorieusement dans Bastia le 4 octobre, contribuant pour une large part au succÚs de la campagne engagée pour la libération de la Corse. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 2e GTM aprĂšs les combats pour la libĂ©ration de la Corse en octobre 1943, (Ordre no 364, le 3 janvier 1944, gĂ©nĂ©ral Giraud)
- Italie 1944
« Sous les ordres du lieutenant-colonel Massiet du Biest, engagĂ© fin janvier 1944 dans le secteur San Eli-Monte Cairo, a donnĂ© dĂšs les premiers engagements, la mesure de son esprit offensif que ni l'ennemi, ni le terrain, ni les conditions atmosphĂ©riques ne parvinrent Ă freiner. Nettoie en avril la rive gauche du Garigliano par une sĂ©rie d'embuscades et de patrouilles de nuit qui interdisent Ă l'ennemi le franchissement de ce cours d'eau. Le 14 mai, aprĂšs la rupture du dispositif ennemi, le 3e G. T.M. franchit l'Ausente de vive force, se prĂ©cipite Ă l'assaut du Fammera qu'il atteint dans un temps record, faisant 245 prisonniers et tuant de nombreux Allemands. Du 16 au 27 mai, malgrĂ© des pertes sensibles et des fatigues exceptionnelles il repousse sans arrĂȘt l'ennemi Ă travers les monts Aurunci, s'empare durant cette pĂ©riode des monts Lago, Fumone, Calvo, de la cime Alta et du Cavilli, ouvrant Ă Castro dei Volsci la porte de la vallĂ©e du Sacco. Du 1er au 3 juin, il enlĂšve brillamment Gorca, dernier bastion de la rĂ©sistance allemande devant la plaine de Rome. Enfin, du 25 juin au 4 juillet, en une sĂ©rie de combats offensifs ininterrompus, il franchit les coupures de Farna, Merse, Rosia et assure le dĂ©bordement de Sienne. A fait au cours de ces opĂ©rations, 418 prisonniers, dĂ©truit un grand nombre d'ennemis et une grande quantitĂ© de matĂ©riel. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 3e GTM lors de la campagne d'Italie, (DĂ©cision no 85, 22 septembre 1944. Charles de Gaulle)
« Sous les ordres du lieutenant Gautier. Pendant trois semaines de luttes et de marches ininterrompues de jour et de nuit, toujours à l'avant-garde du Corps de montagne, a bousculé l'une aprÚs l'autre, les troupes d'élite allemandes jetées en toute hùte par l'ennemi pour lui barrer la route. Dans un élan que les obstacles conjugués de l'ennemi et le terrain ne parviennent pas à freiner a atteint et dépassé les objectifs qui lui étaient assignés.
Le 14 mai, nettoie la rive gauche de l'Ausente. Le 15 mai, force au Castello l'entrĂ©e du Massif du Petrella. Le 17 mai, au Revole contribue en se ruant Ă l'assaut, Ă mettre en dĂ©route le 3e bataillon du 104e rĂ©giment de Panzer Grenadiers et le 400e groupe de reconnaissance. Le soir mĂȘme de cette action devant l'ennemi, sur le Faggeto, et le lendemain, malgrĂ© la pĂ©nurie de munitions et l'absence de ravitaillement, pousse sans dĂ©semparer sur le Monte Croce. Le 19 mai, capture ou dĂ©truit le 2e bataillon du mĂȘme rĂ©giment, qui tentait de reprendre le Faggeto. Le 20 mai, s'empare de Campo di Melle. Le 21 mai, enlĂšve, dans un corps Ă corps, l'Apiolo. Le 23 mai, s'empare de Schierano. Le 25 mai, chasse l'ennemi du Totando. Le 26 mai, s'avance en pointe sur l'Orticello, clĂ© du col de la Palombara, et s'y maintient en dĂ©pit des rĂ©actions de l'ennemi. Le 27 mai, occupe San Stephano. Le 29 mai, pĂ©nĂštre dans San Giuliano di Roma. Enfin, le 1er juin, ouvre aux troupes rĂ©guliĂšres la porte de Segni.
A mis hors de combat 1 500 Allemands dont 300 prisonniers, s'emparant d'un armement important, perdant lui-mĂȘme plus de 400 tuĂ©s ou blessĂ©s.
A ajouté ainsi une page glorieuse à l'histoire des goums. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 4e GTM aprĂšs les combats de Monte Cassino et le percement de la ligne Gustav par les troupes françaises en mai 1944, (Ordre gĂ©nĂ©ral no 130, 22 juillet 1944. gĂ©nĂ©ral Juin)
« Magnifique unitĂ© qui sous les ordres du chef de bataillon BOULET-DESBAREAU, n'a cessĂ©, depuis le dĂ©but des opĂ©rations offensives, de faire preuve d'une ardeur et d'un mordant exceptionnels. Le 14 mai, au col de Crisano et sur les pentes de la vallĂ©e de l'Ausente, a effectuĂ© avec brio d'audacieuses opĂ©rations de nettoyage, capturant de nombreux prisonniers, pendant qu'un de ses Goums rĂ©ussit par une manĆuvre hardie Ă traverser par surprise l'Ausente, malgrĂ© la prĂ©sence de chars ennemis et a s'installer au pied de la falaise du Fammera. Le lendemain, enlĂšve brillamment cette falaise, y faisant encore un nombre important de prisonniers. Le 19 mai, engagĂ© Ă l'avant-garde du Groupement, dans un terrain tourmentĂ©, hĂ©rissĂ© de nids de rĂ©sistances fortement organisĂ©s, se lance rĂ©solument Ă Fattaque et malgrĂ© la perte de deux de ses commandants d'unitĂ©s tuĂ©s dĂšs le dĂ©but du combat, rĂ©ussit aprĂšs une lutte menĂ©e jusqu'au corps Ă corps a enlever la premiĂšre position ennemie du Monte Pota. Violemment contre-attaquĂ©e aprĂšs une intense prĂ©paration d'artillerie et de mortiers ennemis, rĂ©ussit Ă maintenir intĂ©gralement ses positions. MalgrĂ© les pertes sĂ©vĂšres subies, rejette l'ennemi qui laisse de nombreux cadavres sur le terrain. A, du 14 au 19 mai, capturĂ© au total 206 prisonniers, dont 4 officiers. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 10e tabor marocain (du 3e GTM), Ordre gĂ©nĂ©ral no 120, 20 juillet 1944. gĂ©nĂ©ral Juin
« Sous les ordres du chef de bataillon Guy LEBOITEUX, s'est rĂ©vĂ©lĂ© une unitĂ© d'Ă©lite, pleine de mordant qui, du 10 mai au 2 juin, a constamment rĂ©ussi Ă imposer sa volontĂ© Ă l'ennemi, lui causant des pertes sĂ©vĂšres. En particulier : le 17 mai, en forçant par la vigueur de son attaque Ă une retraite prĂ©cipitĂ©e une unitĂ© de reconnaissance allemande Ă Valle Piana. Le 19 mai, lors d'une contre-attaque allemande qui cherchait Ă s'emparer du Monte Pezze, a dĂ©cidĂ© du sort de la journĂ©e par une rapide intervention sur le flanc gauche de l'ennemi qui s'est repliĂ© en abandonnant de nombreux cadavres sur le terrain. Le 23 mai, s'est emparĂ© des hauteurs du Pizzuto dĂ©fendues par un ennemi retranchĂ© et sur ses gardes, facilitant ainsi la progression d'un groupement blindĂ© de Vallecorsa. Du 29 mai au 2 juin, par des actions de dĂ©bordement successives et par les renseignements prĂ©cis fournis Ă l'artillerie d'action d'ensemble, a permis au mĂȘme groupement blindĂ© de rĂ©ussir la difficile traversĂ©e au Monte Lafieri et de s'emparer des villages de Carpineto et de Montelanico, dĂ©fendus par des chars, des canons automoteurs, des armes automatiques et couverts par de puissantes destructions sur la route. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 12e tabor marocain (du 1er GTM), Ordre gĂ©nĂ©ral no 120, 20 juillet 1944. gĂ©nĂ©ral Juin
« Tabor d'Ă©lite qui, sous le commandement du chef de bataillon Roussel, s'Ă©tait dĂ©jĂ distinguĂ© au cours de la prĂ©cĂ©dente phase d'opĂ©rations au Monte Pezze le 19 mai 1944 en repoussant la contre-attaque ennemie d'un bataillon de choc et de chasseurs de haute montagne qui s'Ă©tait repliĂ© en abandonnant quatre-vingt-dix cadavres sur le terrain. A de nouveau donnĂ© sa mesure le 28 juin Ă la cote 487 qu'il a disputĂ©e Ă l'ennemi et conservĂ©e malgrĂ© plusieurs tentatives de celui-ci pour s'en emparer. S'est de nouveau distinguĂ© le 2 juillet en enlevant le Poggio Peschinare dĂ©fendu par un ennemi retranchĂ© qui avait Favantage, grĂące au terrain difficile et boisĂ©. Au cours de ces opĂ©rations, a fait soixante-six prisonniers, tuĂ© deux cent trente-quatre Allemands et a pris vingt-deux mitrailleuses, cent vingt-deux armes individuelles et incendĂĂ© trois voitures automobiles. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 2e tabor marocain (du 1er GTM), Ordre gĂ©nĂ©ral no 171, 20 juillet 1944. gĂ©nĂ©ral Juin
« Magnifique unitĂ© qui, sous les ordres du commandant PARLANGE le 12 janvier 1944, dans la vallĂ©e du Haut-Chiaro, a attirĂ© par une manĆuvre rapide et audacieuse, le gros des Ă©lĂ©ments de dĂ©fense ennemie du San Pietro, permettant l'occupation de la cote 1450. Le 13 janvier, a contribuĂ© malgrĂ© ses lourdes pertes, a repousser les contre-attaques successives d'un ennemi acharnĂ©, dans ce mĂȘme secteur qu'elle tient pendant deux mois en dĂ©pit des pertes quotidiennes dues tant Ă l'ennemi qu'au climat. Lors de l'offensive de printemps, sous les ordres du commandant de VILLEMANDY, le Tabor se distingue au cours de l'avance victorieuse du C.E.F. du 15 mai 1944 dans la vallĂ©e de l'Ausente, du 8 juillet 1944 Ă la cote 380 aux abords de San Gimignano. Le 15 mai 1944, prenant d'assaut le Mont Castello, il fait 200 prisonniers dont 7 officiers, anĂ©antissant un bataillon et prend dans le massif de Petrella. Le 17 mai, il s'empare du sommet du Fagetto; le 19 mai, imposant de lourdes pertes Ă l'ennemi et faisant 35 prisonniers, il participe Ă la destruction dlun bataillon ennemi Ă la Fontana. Le 21 mai, il s'empare du Mont Crispi et contribue Ă l'occupation de l'Appiolo. Le 23 mai, malgrĂ© un ennemi nombreux et soutenu par une importante artillerie, il participe Ă FenlĂšvement du Mont Schierano. Poursuivant sa progression sur le Mont Lupino, il s'empare de Giuliano di Roma le 28 mai 1944. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 5e tabor marocain (du 4e GTM), Ordre gĂ©nĂ©ral no 171, 20 juillet 1944. gĂ©nĂ©ral Juin
« Magnifique unitĂ© de supplĂ©tifs qui, sur le front d'Italie sous le commandement du chef de bataillon AUNIS du 14 dĂ©cembre 1943 au 1er juillet 1944, puis sous le commandement du chef de bataillon PAN TALACCI du 2 au 22 juillet 1944, a toujours Ă©tĂ© animĂ© du plus bel entrain. En dĂ©cembre 1944, dĂšs son premier engagement, prend un dur contact avec les positions allemandes, au San Michele et sur le Marone. Le 27 et le 28 dĂ©cembre, il participe Ă l'attaque de la Mainarde et est chargĂ© au milieu d'une tourmente de neige, de pousser l'exploitation du succĂšs dans la vallĂ©e du Schiaro. Au cours de janvier 1944, il harcĂšle sans trĂȘve les positions ennemies de la Vigna Lunga, de Pizzone et du Mattona, malgrĂ© les difficultĂ©s du terrain et les intempĂ©ries. En fĂ©vrier 1944, faisant preuve d'une activitĂ© inlassable et d'un mordant de tous les instants, il tient la position du Cicurro et explore les positions allemandes du San Martino. Du 14 mai au 2 juin 1944, au cours de l'offensive sur Rome, il prend pied dans le massif du Petrella puis s'empare du Scarafise et du Oro. AprĂšs un rude combat, il chasse l'ennemi de la Taverna. AprĂšs un engagement sĂ©vĂšre, il conquiert de viveforce le Schierano. Le 27 mai sur l'Orticello, il doit repousser de nombreuses contre-attaques allemandes. Il ouvre ensuite la porte de Segni et pĂ©nĂštre dans cette ville aprĂšs un vif engagement au pied du Lupone. Au dĂ©but de juillet 1944, engagĂ© dans le combat de poursuite en direction de San Gimignano, il mĂšne une action vigoureuse pour s'emparer des positions de Bulisciano. Il bouscule l'ennemi de Luciana a Cinciano, malgrĂ© les rĂ©sistances acharnĂ©es et les contre-attaques violentes qu'il subit, conserve le terrain conquis dans un bombardement intense. UnitĂ© manĆuvriĂšre qui a fait preuve au cours de durs combats de l'hiver et du printemps des plus belles qualitĂ©s guerriĂšres.
A pris part à toute la campagne d'Italie, faisant de nombreux prisonniers et infligeant de lourdes pertes à l'ennemi, l'obligeant à abandonner un matériel considérable, perdant 6 officiers, 15 sous-officiers, 535 goumiers tués ou blessés. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 8e tabor marocain (du 4e GTM), Ordre gĂ©nĂ©ral no 171, 20 juillet 1944. gĂ©nĂ©ral Juin
« Tabor d'Ă©lite qui sous le commandement du chef de bataillon PELORJAS, en dĂ©cembre 1943, s'est fait remarquer sur le Pantano par son ardent esprit offensif et, en fĂ©vrier et mars 1944, a tenu solidement les positions du Rapido. Le 17 mai 1944, dans la vallĂ©e Piana, a surpris un bataillon de panzer grenadiers, l'a manĆuvrĂ© et l'ayant mis en dĂ©route, lui a capturĂ© 45 prisonniers et a tuĂ© 50 ennemis abandonnĂ©s sur le terrain. Le 19 mai, a fait 75 prisonniers au cours de la manĆuvre d'encerclement de la Fontana. Le 20 mai, Ă la suite d'un raid sur Campo di Mele, a ramenĂ© 12 prisonniers. Le 21 mai, face Ă un ennemi solidement organisĂ©, a attaquĂ© et enlevĂ© de haute lutte des avancĂ©es de l'Appiolo. Le 25 mai, s'est emparĂ© du Rotondo, faisant 25 prisonniers. Le 27 mai, a occupĂ© le village de San StĂ©phano et le 28 mai nettoyĂ© l'Orticello. Du 4 au 12 juillet, partant du Vasone, a conquis successivement les villages de Collalto, Quartaja, Abbadia et Picchema malgrĂ© de fortes dĂ©fenses d'engins blindĂ©s. Enfin, opĂ©rant en liaison avec les unitĂ©s amĂ©ricaines, s'est installĂ© sur la cote 527, permettant ainsi la prise de San Gimignano.
A pris part Ă toute la campagne d'Italie, faisant plus de 160 prisonniers et inïŹigeant de lourdes pertes Ă l'ennemi, l'obligeant Ă abandonner un matĂ©riel considĂ©rable, perdant 7officiers, 17 sous-officiers, 407 goumiers tuĂ©s ou blessĂ©s. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 11e tabor marocain (du 4e GTM), Ordre gĂ©nĂ©ral no 171, 20 juillet 1944. gĂ©nĂ©ral Juin
- Provence 1944
« Sous l'Ă©nergique impulsion de son chef, le colonel Leblanc Georges, n'a cessĂ© d'ĂȘtre sur la brĂšche en Tunisie, en Italie, en France. En Tunisie, ses exploits dans le Ghidich, le Boufus et le Safrouf lui valent une renommĂ©e lĂ©gendaire. En Italie, au cours des opĂ©rations offensives de mai et de juin 1944, du Garigliano Ă la plaine de Rome puis jusqu'Ă Sienne, cette unitĂ© d'Ă©lite, toujours Ă l'avant garde, refoule l'ennemi par une sĂ©rie de manĆuvres audacieuses et de nombreux combats victorieux. DĂšs son dĂ©barquement en France, poussĂ© Ă marches forcĂ©es au nord de Marseille, il est engagĂ© dans la bataille le 22 aoĂ»t et, aprĂšs deux jours de combats, fait sauter le verrou de Marseille. Se heurtant constamment Ă une dĂ©fense acharnĂ©e, il poursuit malgrĂ© des pertes sĂ©vĂšres, la conquĂȘte de vive force des ouvrages de la Gavotte, du Moulin du Diable, de Tante Rose, qui constituent la derniĂšre ligne fortifiĂ©e couvrant les batteries de cĂŽtes allemandes, cependant qu'il achĂšve l'encerclement de la ville de Marseille en la dĂ©bordant Ă l'ouest et en investissant les ouvrages du Rove. De ce fait, il oblige le commandant allemand du secteur Ă capituler avec toutes les forces relevant de son commandement. Durant cette pĂ©riode, il occasionne des pertes sanglantes Ă l'ennemi tout en s'emparant de 5 402 prisonniers, d'un butin considĂ©rable, perdant lui-mĂȘme 281 hommes dont 27 officiers et sous officiers. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 1er GTM aprĂšs les combats pour la libĂ©ration de Marseille en aoĂ»t 1944, (DĂ©cision no 158, Paris, 1944. Charles de Gaulle)
« UnitĂ© marocaine de la plus haute valeur guerriĂšre, dĂ©jĂ citĂ©e Ă l'ordre de l'ArmĂ©e en Tunisie et en Corse. Sous les ordres du Colonel Boyer de Latour, s'est signalĂ©e Ă l'Ăźle d'Elbe, en rĂ©ussissant dans des conditions extrĂȘmement difficiles, un dĂ©barquement sur une cĂŽte fortifiĂ©e et puissamment dĂ©fendue. MalgrĂ© de lourdes pertes, a pris une part importante Ă la conquĂȘte de l'Ăźle, faisant plus de 600 prisonniers. S'est montrĂ©e, en France, Ă la hauteur de son brillant passĂ©. DĂ©barquĂ©e le 20 aoĂ»t 1944 sur une dizaine de plages diffĂ©rentes dans la rĂ©gion de Saint Tropez, et engagĂ©e dĂšs le lendemain Ă 120 km de lĂ , devant Aubagne, a enlevĂ© la ville en moins de deux jours d'une lutte sĂ©vĂšre et meurtriĂšre. A poussĂ© ensuite sans dĂ©semparer sur Marseille, forçant du 23 au 28 aoĂ»t les dĂ©fenses des faubourgs de la citĂ© qui lui Ă©taient opposĂ©es, et conquĂ©rant successivement, par une sĂ©rie de manĆuvres hardies et d'assauts allant jusqu'au corps Ă corps, Saint Marcel, Saint Loup, la chaĂźne de Saint Cyr, le Roucas-Blanc, le parc BorĂ©ly, Endoume, la Malmousque et le fort Saint Nicolas. En huit jours de combat a fait 4 009 prisonniers, dont un gĂ©nĂ©ral, trois colonels et 104 officiers. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 2e GTM aprĂšs les combats pour la libĂ©ration d'Aubagne et de Marseille en aoĂ»t 1944, (DĂ©cision no 158, Paris, 1944. Charles de Gaulle)
- Vosges 1944
« Magnifique groupe de tabors qui, aprĂšs s'ĂȘtre couvert de gloire en Tunisie, en Corse, Ă l'Ăle d'Elbe, Ă Marseille, s'est de nouveau distinguĂ© sous le commandement du Colonel Boyer de Latour au cours des durs combats livrĂ©s sur le front des Vosges par la 3e DIA du 5 au 20 octobre. EngagĂ© du 5 au 17 octobre dans la forĂȘt de Longegoutte et dans la vallĂ©e de la Moselle, afin de dĂ©gager des unitĂ©s sĂ©parĂ©es de nos gros par une violente contre-attaque, il se lance Ă l'assaut avec sa fougue habituelle. Dans de furieux corps Ă corps, il s'empare de la ligne des crĂȘtes dominant au nord Ferdrupt. SimultanĂ©ment, appuyĂ© par un dĂ©tachement blindĂ©, il atteint les lisiĂšres de Ramonchamp. EngagĂ© de nouveau dans la rĂ©gion de Saulxures, il a rejetĂ© l'ennemi du Droit de Cornimont et, malgrĂ© des tirs violents et prĂ©cis de l'artillerie et des mortiers ennemis, dĂ©vale les pentes de la Moselotte, franchit cette riviĂšre en amont de Cornimont, nous assurant ainsi la base de dĂ©part indispensable Ă la conquĂȘte du Haut du Faing. Ayant perdu la moitiĂ© de ses officiers au cours des combats de Marseille et des Vosges, n'en a pas moins maintenu jusqu'au bout son ascendant sur l'ennemi, infligeant Ă celui-ci des pertes extrĂȘmement sĂ©vĂšres. La prĂ©sente citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec palme. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 2e GTM aprĂšs les combats sur le front des Vosges lors de l'hiver 1944-1945, (DĂ©cision no 278, Paris, janvier 1945. Charles de Gaulle)
« Sous le commandement du Colonel Massiet Du Biest, a eu une part dĂ©terminante dans les succĂšs remportĂ©s sur le front des Vosges du 5 au 22 octobre 1944 par la 3e DIA. Ayant reçu la mission de dĂ©border par le Nord les rĂ©sistances opposĂ©es aux unitĂ©s rĂ©guliĂšres dans la forĂȘt de Longegoutte, il s'empare en de violents combats, le 8 octobre, du Col de Xiard, dĂ©bouche sans dĂ©semparer dans la vallĂ©e de la Moselotte qu'il franchit Ă ThiĂ©fosse, fait tomber ensuite par une manĆuvre hardie, le Col de la Burotte et le Haut du Roc, permettant ainsi Ă nos Ă©lĂ©ments blindĂ©s de progresser dans la vallĂ©e vers La Bresse. Pendant 18 jours consĂ©cutifs, combattant sous la pluie, dans les bois un ennemi tenace, sans cesse renforcĂ©, a infligĂ© Ă celui-ci des pertes particuliĂšrement sĂ©vĂšres. Au prix de durs sacrifices et d'efforts exceptionnels, a soutenu magnifiquement la rĂ©putation des Goums marocains. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 3e GTM aprĂšs les combats sur le front des Vosges lors de l'hiver 1944-1945, (DĂ©cision no 337, Paris, mars 1945)
- Allemagne 1945
« Le 1er groupe de Tabors, sous les ordres du colonel Leblanc, engagĂ© devant Belfort le 17 novembre 1944, franchit la Lisaine, s'empare des villages de Dorans, de Botans et repousse l'ennemi jusqu'Ă la Savoureuse. TransportĂ© dans les Vosges et engagĂ© le 26 novembre, bouscule l'ennemi. MalgrĂ© la pluie et la boue, s'empare en deux jours de combat de la ligne des crĂȘtes sĂ©parant la vallĂ©e de la Moder de la vallĂ©e de la Thur. AprĂšs avoir repoussĂ© plusieurs contre-attaques de l'ennemi en lui inïŹigeant des pertes sanglantes, dĂ©bouche dans la vallĂ©e de la Thur et s'empare de haute lutte des villages de Mollau, de Mizzach, de Ranspach et de Saint Amarin, crĂ©ant par sa vigoureuse poussĂ©e un saillant dangereux dans le dispositif de l'ennemi, qui est contraint d'Ă©vacuer la haute vallĂ©e de la Thur. Le 18 dĂ©cembre, partant du col du Bonhomme, atteint en deux jours de combat dans la neige les abords du lac Blanc, culbute l'ennemi, le repousse jusqu'au lac Noir et s'avance en pointe jusqu'aux abords du col de Wettstein. Contre-attaquĂ© Ă plusieurs reprises, s'accroche au terrain et, malgrĂ© les efforts de l'ennemi, le froid et la neige, conserve les positions conquises jusqu'au 6 janvier, date de sa relĂšve aprĂšs cinquante-deux jours de lutte ininterrompue, au cours desquels il a fait plus de 200 prisonniers et s'est emparĂ© de vive force d'une batterie d'artillerie intacte. EngagĂ© Ă nouveau le 16 mars, a franchi la ligne Siegfried en tĂȘte de la 3e DIA et de la 1re armĂ©e française. AprĂšs avoir nettoyĂ© la forĂȘt de Haguenau infestĂ©e de mines, pousse au nord de la Lauter dans le Bienwald et reconnait du 21 au 23 mars, les ouvrages du Westwall malgrĂ© les trĂšs vives rĂ©actions de l'ennemi. Exploite hardiment le 23 mars, la chute d'un seul de ces ouvrages pour s'infiltrer Ă travers les organisations ennemies; prenant Ă revers les dĂ©fenseurs, capture plusieurs centaines de prisonniers dont un commandant de rĂ©giment, et s'empare d'un matĂ©riel trĂšs important dont 24 piĂšces antichars. A ainsi ajoutĂ© une nouvelle page au livre de gloire des Goums Marocains. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 1er GTM aprĂšs le franchissement de la Ligne Siegfried lors de la campagne d'Allemagne en 1945. (DĂ©cision no 823, le 12 juin 1945, Charles de Gaulle)
« Magnifique unitĂ©, ardente et manĆuvriĂšre. EngagĂ© dĂšs le 14 avril dans une opĂ©ration de dĂ©bordement de Calw, prend pied dans Bad Wildbad, puis sâempare dâAgenbach et dâOberkollwangen, malgrĂ© la rĂ©sistance opiniĂątre de lâennemi. Le 17 avril 1945, sur un front de 12 km, de Schellbronn Ă Calw, le 4e groupe de tabors bouscule lâennemi et dĂ©gage largement Bad Liebenzell aprĂšs de sĂ©rieux combats. Poursuivant son avance, il sâempare de haute lutte de Weil der Stadt. MalgrĂ© la rapiditĂ© de cette avance, et sans tenir compte de la fatigue et des pertes, il mĂšne sur le flanc de la division une opĂ©ration de poursuite, coupant la retraite Ă une colonne ennemie et la taillant en piĂšces. Au cours de ces opĂ©rations, a fait plus de 3 000 prisonniers, dont de nombreux officiers, et sâest emparĂ© dâun matĂ©riel considĂ©rable et du train dâune division. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 4e GTM attribuĂ©e aprĂšs la campagne d'Allemagne en 1945. Ordre gĂ©nĂ©ral du 1er octobre 1945, Charles de Gaulle
Guerre d'Indochine
« Magnifique Tabor, qui [...] vient de donner de nouvelles preuves de sa valeur guerriÚre... »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 1er tabor lors de la Bataille de la RC 4 Ă Cao-Bang en 1950[42].
« Unité d'élite, qui dÚs son arrivée en Indochine [...] s'est montrée l'égale des formations les plus aguerries... »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 11e tabor lors de la Bataille de la RC 4 Ă Cao-Bang en 1950[43].
« UnitĂ© d'Ă©lite de supplĂ©tifs marocains, qui participe depuis son arrivĂ©e en Indochine, le 2 octobre 1948, aux opĂ©rations du Tonkin avec un courage et un allant remarquable... Le 10e Tabor continue en ExtrĂȘme Orient les plus belles traditions des Goums marocains. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 10e tabor aprĂšs les combats de 1948-1949[44].
« Au cours des neuf mois ininterrompus dans le secteur de Lai-Chau (Haute rĂ©gion du Nord-ViĂȘt Nam), le 5e Tabor marocain, sous les ordres du Chef de Bataillon Marquez, a fait preuve des qualitĂ©s militaires les plus remarquables. Dans un terrain de montagne difficile, devant un adversaire nombreux, ardent et agressif, le 5e Tabor, presque toujours isolĂ© et sans appui, a rempli ses missions avec un courage et une abnĂ©gation magnifiques, qu'il a dĂ» payer d'un lourd tribut de pertes. Le sacrifice total du 10e Goum dans les combats retardateurs autour de N'Ghia-Lo, la dĂ©fense victorieuse du Pou-Sam-Kap, puis le repli sur ordre du 7e Goum, isolĂ© pendant sept jours au milieu de harcĂšlements et embuscades meurtriĂšres, la soliditĂ© du 32e Goum sous les chocs de Nonc-Heo et de Giap-Doc, les interventions spontanĂ©es du 38e Goum, en particulier Ă Pa-Ha, Nong-Heo et Thu-Co-Phong, sont Ă inscrire au riche palmarĂšs des Tabors Marocains. Par une action soutenue, sans dĂ©semparer pendant trois mois, le 5e Tabor a puissamment contribuĂ© Ă enrayer l'offensive rebelle de l'hiver 1952-1953 sur le front Nord-Est de Lai-Chau. Du 8 au 14 janvier 1953, s'opposant avec succĂšs au franchissement de la Nam-Na, il a finalement et dĂ©finitivement stoppĂ© l'ultime poussĂ©e adverse Ă Ban-Cheng-Nuoi, Ă 10 km au nord de Lai-Chau. Pendant ces trois mois de dure activitĂ©, a perdu face Ă l'adversaire, le quart de son effectif et le tiers de ses officiers. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 5e tabor aprĂšs les combats de 1953 dans le Nord-Vietnam.
Chant
Le Chant des Tabors est aujourd'hui le chant du 31e régiment du génie (31e RG).
- 1er Couplet
- Zidou l'goudem, Zidou l'goudem
- Ăcoutez le chant des Tabors.
- Marchez toujours, marchez quand mĂȘme
- Jusqu'Ă la fin, jusqu'Ă la mort
- Tout en hurlant "Zidou l'goudem !"
- C'est la dure loi du Tabor.
- Refrain
- Regardez les goums qui passent
- L'Ćil brĂ»lant comme des loups.
- Quoi qu'on dise, ou quoi qu'on fasse
- Il faut bien compter sur nous.
- Hannibal et sa légende
- Ne sont plus qu'un bruit trĂšs lointain.
- Nous avons promené nos bandes
- De l'Atlas par-delĂ le Rhin
- Dans le rang des GTM.
- Ă l'appel du grand Auroch*,
- Retentit « Zidou l'goudem! »
- Pour la France ! Pour le Maroc !
- 2e Couplet
- VĂȘtus de nos robes de laine,
- Nous avons laissé nos troupeaux,
- Notre montagne ou notre plaine
- Pour ne connaĂźtre qu'un drapeau,
- C'est le fanion d'un capitaine.
- Notre destin est le plus beau.
- 3e Couplet
- Rappelle-toi la Tunisie
- Au temps de nos premiers assauts,
- Rappelle-toi la frénésie
- Qui s'empara de notre peau
- Lorsqu'au Zaghanan - adieu la vie.
- Nous nous battĂźmes au couteau
- 4e Couplet
- Sur le sol de la voie Appienne,
- Nous avons traßné nos pieds nus.
- Puis ce fut la course vers Sienne
- L'ennemi fuyait Ă©perdu.
- Des baisers des belles romaines
- Petit goumiers, te souviens-tu ?
PriĂšre
Le général Hubert, ancien commandant du 15e Tabor, a écrit une « PriÚre pour nos frÚres Marocains » en 1946.
- Nous venons vous prier Seigneur pour les morts de l'Islam. Ils étaient les fils de ceux qui se sont tant battus jadis, contre les vieux Francs massés derriÚre les lances de Charles Martel et de Monseigneur Godefroy. Le désert de Palestine se souvient encore cle l'envol des escadrons sous un soleil de feu, du choc des armures et du rùle des hommes mourant illuminés par l'ardeur du combat ou l'ivresse de la lutte. Le sable a bu le sang des vieilles hécatombes et les moissons ondulent dans la laine de Poitiers. Et voici qu'un jour Notre-Dame-de-la-Garde, Vous, dont le visage se tourne vers la Vierge d'Afrique, Vous avez vu surgir, à l'horizon de la mer, par les routes ataviques, l'escadre innombrable des nouveaux Croisés qui accouraient combattre l'Hérésie nouvelle. Les fils des Barbares sont morts pour que s'effacent des flancs pierreux de votre colline, jusqu'à la trace de la lÚpre brune ; et les fils des Francs qui les menaient à la bataille ont, à votre bénédiction, humblement incliné leurs fanions victorieux.
- Ils sont venus, Seigneur, des rives sarrasines de votre MĂ©diterranĂ©e chrĂ©tienne. Combien d'entre eux sont morts sur les routes de France, des cyprĂšs de Provence jusqu'aux neiges du Rhin, si loin de cette terre oĂč leur cĆur Ă©tait restĂ©, si loin des tentes noires et des ksours fauves, de la montagne bleue et des oliviers tordus, du doux bruissement des palmes sous la brise du Sud et de l'Ăąpre chanson du vent dans les branches puissantes des cĂšdres argentĂ©s. Remplis du souvenir d'une lumiĂšre unique, leurs yeux se sont fermĂ©s aux brumes d'Occident.
- Certes, ils n'ont point admis la loi qui est la nĂŽtre, mais, ĂŽ merveille de CharitĂ©, ils ont fait au pays chrĂ©tien l'offrande de leur simple vie. Et lorsqu'un sort compatissant les libĂ©rait pour quelques heures de la boue et du froid et de leur immense fatigue, du grondement des chars et du tonnerre des canons et de la hantise de la Mort, ils nous accompagnaient d'un regard fraternel jusqu'Ă la portĂ©e de vos sanctuaires oĂč nous allions vous supplier pour nous-mĂȘmes et pour eux.
- Seigneur, dans votre infinie bonté, malgré notre orgueil et nos défaillances, si vous nous faites à la fin de nos épreuves la grùce de Votre béatitude éternelle, permettez que les durs guerriers de Berbérie, qui ont libéré nos foyers et apporté à nos enfants le réconfort de leur sourire, se tiennent auprÚs de nous, épaule contre épaule, comme ils étaient naguÚre sur la ligne de bataille, et que, dans la paix ineffable de Votre Paradis, ils sachent, oh! qu'ils sachent, oh! Seigneur, combien nous les avons aimés !
Hommages
Voies portant le nom des goums ou des tabors marocains
- Avenue des Goumiers Ă Marseille (Bouches-du-RhĂŽne)
- Rue des Goums Ă Aubagne (Bouches-du-RhĂŽne)
- Place des Tabors Ă Les Pennes-Mirabeau (Bouches-du-RhĂŽne)
- Rue des Goumiers Ă Chatenois (Bas-Rhin)
- Rue des Tabors marocains Ă Lapoutroie (Haut-Rhin)
- Rue des Tabors Ă Le MĂ©nil (Vosges)
- Col « Aux Goums Marocains » dans les hautes Vosges (Vosges), avant de redescendre sur La Bresse
Monuments et plaques commémoratives aux goumiers marocains et à leurs chefs
- Monument national des Goums marocains au col de la Croix des Moinats (1954)[45] - [46].
- Monument en hommage au 2e GTM du col de Teghime en Corse (1957)[46]. La commune de Barbaggio, oĂč s'est dĂ©roulĂ©e la bataille du col de Teghime opposant le 2e GTM du colonel Boyer de Latour du Moulin Ă des forces allemandes dĂ©fendant le passage, l'a honorĂ© en donnant son nom Ă la place du village.
- StĂšle en hommage aux Goumiers marocains, avenue des Goumiers Ă Marseille (2000)[46] :
« Marseille reconnaissante aux Tabors marocains. Sous les ordres des colonels Leblanc, Boyer de Latour et Masset du Biest, les 1er, 2e et 3e Groupements de Tabors Marocains ont participé à la libération de Marseille du 21 au 28 août 1944. Au cours des combats : 7 officiers, 10 sous-officiers français, 133 gradés et goumiers marocains ont été tués. 17 officiers, 38 sous officiers français, 475 gradés et goumiers marocains ont été blessés. De l'Atlas au Danube, quatre GTM de l'Armée d'Afrique ont combattu aux cÎtés de la France et de ses alliés de décembre 1942 à la victoire du 8 mai 1945. »
â Texte de la stĂšle en hommage aux Goumiers marocains, avenue des Goumiers, Marseille[47]
- Monument de la Koumia Ă la gloire des Goumiers marocains, 7e arrondissement de Marseille (2014)[48] - [46].
- StĂšle en hommage aux Goumiers marocains, place Denys-Cochin, 7e arrondissement de Paris (2016)[46].
- StĂšle des Goums marocains Ă Saulxures-sur-Moselotte (2021)[49].
Exposition
Le Val-d'Ajol servit de base arriĂšre aux goumiers marocains marocains du dĂ©but du mois d'octobre 1944 jusqu'au printemps 1945. C'est lĂ que les goumiers Ă©taient rassemblĂ©s avant de monter au front et qu'ils venaient se reposer aprĂšs les combats : ils ont Ă©tĂ© des milliers Ă passer par la ville. LĂ©o Durupt les a immortalisĂ©s Ă travers des portraits inĂ©dits d'une grande force Ă©motionnelle. En 2004, Ă l'occasion du soixantiĂšme anniversaire de la LibĂ©ration, une exposition, Portraits de Goumiers, fut consacrĂ©e Ă la salle des fĂȘtes de la ville[50].
En décembre 1944, le maire de la commune du Val-d'Ajol adresse une lettre d'hommage au colonel Boyer de la tour, commandant le 2e GTM, dont les goumiers ont séjourné dans sa commune[51].
« Monsieur le Colonel,[...] Nous nous ferons un devoir de vous dire toute lâadmiration et la reconnaissance que la population du Val-d'Ajol porte aux vaillants et gĂ©nĂ©reux soldats qui forment le rĂ©giment que vous avez l'honneur de commander. Nous savons tous que le combat a Ă©tĂ© dur et reste dur encore sur tout le front d'Alsace et [...] nous adressons Ă la mĂ©moire de ces Braves, l'expression de toute notre gratitude et de notre souvenir inoubliable, nous mesurons toute la grandeur de leur sacrifice et nous nous inclinons respectueusement sur leurs restes, sur ceux qui sont morts pour que vive la France.
[...]Tout votre régiment, Monsieur le Colonel, a été si gentil, si charmant envers tous et toutes ici, que nous ne saurons jamais l'oublier. Chacun et chacune n'a qu'un seul désir : revoir ses bons goumiers et les choyer, leur donner l'illusion momentanée de se retrouver en famille et leur faire oublier pour quelques jours qu'ils sont séparés de tous ceux qui leur sont chers.
C'est pourquoi nous osons respectueusement, Monsieur le colonel, vous demander de ramener, si toutefois les nĂ©cessitĂ©s d'ordre militaire le permettent, votre 2e G.T.M, au Val-d'Ajol pour son prochain repos. Vous mettrez le comble Ă nos voeux et Ă ceux de tous ces braves qui se sont si bien battus pour nous. [...] Votre rĂ©giment, Monsieur le colonel, peut se considĂ©rer comme l'enfant adoptif du Val-d'Ajol, aussi, c'est avec confiance et impatience que nous lâattendons, dĂšs que nos cantonnements seront disponibles.
A vous, Monsieur le colonel, nous disons MERCI de tout coeur, certains que vous saurez comprendre le sentiment qui nous anime tous, sentiment fait de reconnaissance et de cordiale affection pour nos braves goumiers. »
â Lettre du maire du Val-d'Ajol au colonel Boyer de la tour, commandant le 2e GTM, dĂ©cembre 1944.
Musée des goums marocains et des affaires indigÚnes du Maroc
De 1956 Ă 1999, le chĂąteau de Montsoreau accueille le « MusĂ©e des goums marocains et des affaires indigĂšnes du Maroc »[52]. En 1956, alors que le Maroc devient indĂ©pendant et que les goumiers marocains forment le noyau de lâarmĂ©e royale marocaine, le colonel (puis gĂ©nĂ©ral) Aunis obtint lâautorisation du Conseil gĂ©nĂ©ral de Maine-et-Loire dâutiliser les salles du premier Ă©tage du chĂąteau de Montsoreau pour y installer le musĂ©e des goums mixtes et des affaires indigĂšnes du Maroc avec pour objectif de rassembler des souvenirs et des trophĂ©es[53].
Cette autorisation est ratifiĂ©e par la signature dâun bail emphytĂ©otique dâune durĂ©e de 99 ans entre la Koumia (Association des Anciens des goums mixtes marocains et des Affaires indigĂšnes) et le Conseil gĂ©nĂ©ral de Maine-et-Loire. Une inauguration a lieu en aoĂ»t 1956 en prĂ©sence du marĂ©chal Juin et du colonel Mac Carthy[54].
C'est dans ce musée que le général Georges Leblanc, commandant du 2e GTM en 1943-1945, reçoit peu aprÚs sa décoration de grand-croix de la légion d'Honneur des mains du maréchal Alphonse Juin en octobre 1956[55].
Le bail emphytéotique ayant pris fin prématurément, le musée ferme définitivement ses portes le [56].
La collection est ensuite transfĂ©rĂ©e au musĂ©e de l'Infanterie de Montpellier en 1998 et la salle des goums mixtes et des Affaires indigĂšnes est inaugurĂ©e le 19 mai 1999 par Jean-Pierre Masseret, secrĂ©taire d'Ătat chargĂ© des Anciens combattants[57].
En 2010, Ă la suite du regroupement de l'Ăcole de l'infanterie avec l'Ăcole de l'artillerie sur le site de Draguignan, la collection (environ 30 000 piĂšces) est Ă nouveau transfĂ©rĂ©e, en partie, au MusĂ©e de l'ArmĂ©e Ă Paris[57].
Appréciations des officiers supérieurs
« C'est pour moi un plaisir tout particulier de vous féliciter des succÚs remarquables remportés sous votre commandement car, en saluant les Goums, je salue la renaissance de la France. »
â Extrait de la lettre du gĂ©nĂ©ral Clark, commandant la Ve ArmĂ©e anglo-amĂ©ricaine en Italie, au gĂ©nĂ©ral Guillaume, commandant les goumiers, juin 1944[58].
« Je revivais tout ce que nous avions fait ensemble avec ces fameux Tabors nés dans le secret de la montagne berbÚre : les oppositions qu'il avait fallu si souvent vaincre, les longs chemins parcourus, les nombreux combats, les 1 420 tués, les 6 600 blessés, les 13 143 citations individuelles plus les 17 citations collectives à l'ordre de l'Armée et 9 à l'ordre du Corps d'Armée. Avait-on jamais vu plus riche moisson de sacrifices et de gloire ? La 3e D.I.A. elle aussi, décomptait ses morts : 4 000 ; ses blessés : 12 000 ; soit 16 000 hommes hors de combat, plus que son effectif tout entier. à ma Division comme aux Goums, je dis, dans un ordre du jour du 11 mai 1945, ma fierté et ma gratitude. »
â AprĂšs la dĂ©faite allemande, le gĂ©nĂ©ral Guillaume se remĂ©more la campagne d'Italie lorsqu'il commandait les Tabors marocains et les campagnes de France et d'Allemagne auxquelles il participa au commandement de la 3e DIA[59].
« Officiers, sous-officiers, goumiers des 1er, 2e, 3e, 4e GTM. [...] Cette victoire Ă©clatante, vous lâavez obstinĂ©ment prĂ©parĂ©e sur tous les champs de bataille de la LibĂ©ration de novembre 1942 Ă avril 1945, de la Tunisie au Neckar et au Danube. En Tunisie, sommairement armĂ©s et Ă©quipĂ©s, vous avez acquis par vos exploits le droit de poursuivre la lutte en Europe Ă lâavant-garde des AlliĂ©s. Vous avez en Sicile, vaillamment reprĂ©sentĂ© lâArmĂ©e française. En Corse, vous avez libĂ©rĂ© Bastia en attendant de prendre une part prĂ©pondĂ©rante Ă la conquĂȘte de lâIle dâElbe. En Italie, votre marche foudroyante en tĂȘte du corps de montagne [âŠ] dĂ©concentrĂ© lâennemi et ouvert la route de Rome. En France vous avez participĂ© brillamment Ă la libĂ©ration de Marseille, dĂ©gagĂ© au passage Briançon, contribuĂ© [âŠ] Ă chasser lâennemi des Vosges, puis Ă sauver Strasbourg. Au cours de 30 mois dâune lutte ininterrompue, vous avez assenĂ© Ă lâennemi de terribles coups, lui faisant 23 000 prisonniers et vous emparant dâun immense matĂ©riel. Vos pertes ont Ă©tĂ© lourdes. Depuis la Tunisie, 8 300 des vĂŽtres sont tombĂ©s, tuĂ©s ou blessĂ©s dans le combat, sans ralentir jamais votre course endiablĂ©e vers la victoire. Vous avez parĂ© vos fanions dâune gloire impĂ©rissable. LâAllemagne vous craint. La France vous acclame. Les alliĂ©s vous admirent. Votre chef, qui, aux heures les plus graves de la dĂ©faite, mit sa foi en vous et vous prĂ©para dans lâombre, pour la revanche, et qui tant de fois, vous lança Ă lâassaut, est fier de vos succĂšs. Vous pouvez rentrer au Maroc, la tĂȘte haute. DĂ©jĂ vos hauts faits sont entrĂ©s dans la lĂ©gende. La France nâoubliera jamais la part prise par vous Ă sa libĂ©ration »
â Texte de fĂ©licitations du gĂ©nĂ©ral Guillaume adressĂ© aux goumiers, 11 mai 1945[60].
« Les goums marocains quittent l'ArmĂ©e française. Toute leur histoire est incluse entre ces deux dates : 1908-1956, la pacification du Maroc, la Tunisie, la Sicile, l'Italie, la Corse, l'Ăźle d'Elbe, la France, l'Allemagne, l'Indochine, l'AurĂšs... Ils ont Ă©tĂ© de toutes les campagnes et peu de troupes ont cueilli, en si peu de temps, autant de gloire. MarquĂ©s dĂšs leur origine, par le gĂ©nĂ©ral d'Amade, du sceau du gĂ©nie français, ils ont Ă©tĂ© pendant prĂšs d'un demi-siĂšcle, fidĂšles Ă leur tradition de vie et de devoir. Leur rayonnement, dans la pacification du Maroc, leur fougue dans la reconquĂȘte du sol français sous l'impulsion de chefs prestigieux, leurs sacrifices en ExtrĂȘme-Orient, ont inscrit une fulgurante Ă©popĂ©e dans les plis de leur drapeau et de leurs fanions. Le destin des peuples va dĂ©sormais nous sĂ©parer d'eux. Ă nos compagnons d'armes qui furent l'objet de notre part de tant de sollicitude, nous disons aujourd'hui un adieu Ă©mu. C'est la fiertĂ© au cĆur d'avoir Ă©tĂ© dans leurs rangs, d'avoir mĂȘlĂ© gĂ©nĂ©reusement notre sang au leur au cours de tous les combats, que nous leur garderons un souvenir plein de ferveur. Le drapeau des goums est pour la derniĂšre fois au milieu de nous. En le saluant, Ă©levons nos pensĂ©es vers tous ceux tombĂ©s glorieusement au champ d'honneur, officiers, sous-officiers, gradĂ©s, goumiers marocains. Puisse leur sacrifice rĂ©sonner dans tous les cĆurs. »
â Ordre de dissolution lu par le colonel Aunis, dernier commandant des goums marocains, le 9 mai 1956[61].
« Commander une telle unitĂ©, si intimement unie Ă son chef, apporte Ă celui-ci des satisfactions toutes particuliĂšres faites de sentiments d'affection rares, dont les souvenirs reconnaissants sont souvent les meilleurs de sa carriĂšre. Ceux qui comme moi â de 1919 Ă 1945 â ont eu la chance et l'honneur de commander des Goums, en conservent une si grande fiertĂ© et en gardent un souvenir si heureux que cela ne peut ĂȘtre exprimĂ©. Les Goumiers ont servi et bien servi, d'abord dans leur propre pays. Et, dans la suite, quand la France envahie a fait appel Ă eux, ils ont rĂ©pondu, ils sont partis au loin avec les chefs qu'ils connaissaient de plus ou moins longue date, auxquels ils Ă©taient liĂ©s par une affection rĂ©ciproque et des souvenirs communs. »
â Georges Leblanc, commandant le 1er GTM en 1943-1945, gĂ©nĂ©ral et grand-croix de la lĂ©gion d'honneur[62].
Personnalités ayant servi au sein des goums
- Jacques Augarde, journaliste et un homme politique français, fut officier au sein du 1er GTM
- Jean-Jacques Beucler, lieutenant au 5e goum du 3e tabor marocain pendant la guerre d'Indochine
- Henry de Bournazel (1898-1933), il commande trois goums (16e, 21e et 28e) lors de la bataille de Saghro oĂč il est tuĂ© le 28 fĂ©vrier 1933.
- Diego Brosset (1898-1944), général de division, commande le 29e goum marocain de 1934 à 1936.
- Louis de Colbert-Turgis (1900-1944), lieutenant-colonel, il commande le 3e tabor du 1er GTM du colonel Leblanc en 1943-1944. « Héros légendaire des goums marocains », il est tué le 15 septembre 1944 à AbriÚs. Il est un neveu de Jean-Baptiste Colbert à la huitiÚme génération. Une plaque commémorative a été inaugurée en son nom en juillet 1961 à AbriÚs à l'initiative du général Guillaume ainsi qu'une avenue, l'avenue du Lieutenant-Colonel Colbert[63] - [64].
- Fred Deux, s'engage dans les goumiers marocains en 1944, combat durant la Seconde Guerre mondiale, puis goumier au Maroc, jusqu'en 1947[65].
- Claude Guérin, commande un goum du 2e GTM de 1944 à 1945.
- François Huet, commande un goum au Maroc dans les années 1930
- Marie-Anne (Marianne) Langlais (1895-1973), surnommée la « Toubiba », médecin auxiliaire dans les goums marocains. Elle participe à toutes les campagnes d'Italie, de France, d'Allemagne et termine la guerre avec le grade de médecin-capitaine, chevalier de la Légion d'Honneur ; titulaire de la Croix de Guerre. Elle a notamment organisé les postes de secours les plus avancés durant la bataille de Marseille[66]
- Philippe Leclerc de Hauteclocque, commande un goum en 1929 au Maroc
- Jean Lecomte, de 1925 Ă 1935, il commande un goum dans le Tafilalet au Maroc, oĂč il a pour adjoint le lieutenant de Hauteclocque, futur marĂ©chal Leclerc
- Pierre Lyautey (1893-1976), neveu du maréchal Lyautey, sert comme officier de liaison des Goums marocains durant la campagne d'Italie en 1944
- Jean OliĂ© (1904-2003), gĂ©nĂ©ral d'ArmĂ©e, chef dâĂ©tat-major gĂ©nĂ©ral de la dĂ©fense nationale, la plus haute autoritĂ© militaire française, de mars 1961 Ă juillet 1961. Il commande le 8e goum au dĂ©but des annĂ©es 1930
- Jean Vaugien (1916-1975), lieutenant au 14e goum du 17e tabor marocain (3e GTM) pendant les campagnes d'Italie, de Provence et des Vosges en 1944.
Notes et références
- Période au cours de laquelle les quatre groupements de tabors marocains (GTM) [un GTM est équivalent à un régiment] regroupent chacun trois tabors (bataillons) lesquels rassemblent trois ou quatre goums (compagnies) chacun.
- Général Guillaume, Un homme en guerre, France-Empire, 1977, p. 185
- « Soldats d'Ă©lite, les goumiers marocains ont toujours eu Ă leur tĂȘte des chefs choisis parmi les meilleurs de l'ArmĂ©e française. », « Georges Leblanc - Le chef du 1er groupe de tabors marocains », revue Troupes d'Ă©lite, janvier 1987.
- DĂ©finition de GOUMIER - CNRTL
- DĂ©finition de TABOR - CNRTL
- Les six goums de la Chaouïa sont localisées à Sidi Boubeker, Ouled Saïd, Settat, Kasbah ben Ahmed, Boucheron et Camp Boulhaut
- In La longue route des tabors, p. 10
- In La longue route des tabors, p. 301
- Driss Maghraoui, Moroccan colonial troops: history, memory and the culture of French colonialism, University of California, Santa Cruz, 2000, Volume 1, p. 40
- Coudry, « L'Armée et la mise en valeur du Maroc », Revue historique de l'Armée, Vol. 2, juin 1952, p. 79
- Daniel Rivet, Lyautey et l'Institution du Protectorat Français au Maroc 1912-1925, L'Harmattan, 1988, Vol. 2, p. 68
- Paul Gaujac, Le Corps expeditionnaire français en italie : 1943-1944, Paris, Histoire et collections, , 175 p. (ISBN 978-2-913-90393-7, BNF 39125771), p. 33
- Général Feaugas, « La Koumia n°89 - juillet 1983 - page 46 et 47 - Colonel Geoges Rouast », sur https://lakoumia.fr/, (consulté le )
- Eric de Fleurian, Les goums marocains, synthĂšse globale, site les-tirailleurs.fr
- Paul Gaujac, Les goums marocains 1941-1945, l'Esprit du temps, 2021
- « To help them I gave them the French Moroccan Goumiers, who were experienced mountain troops and great fighters » â Harold Alexander, The Alexander Memoirs, 1940-1945, Londres, Cassell, 1962, pp. 37-38
- Paul Gaujac, Les goums marocains 1941-1945, l'Esprit du temps, 2021
- Citation à l'ordre de l'armée du 4e tabor, décision n° 305, 4 octobre 1943, général Henri Giraud. Cité par Paul Gaujac, Les Goums marocains 1941-1945, Esprit du temps, 2021, p. 46
- Paul Gaujac, op. cit., p. 61.
- Anthony Clayton, Histoire de l'Armée française en Afrique 1830-1962, Albin Michel, 1994, p. 366.
- Georges Spillmann, Souvenirs d'un colonialiste, Presses de la cité, 1968, p. 171.
- « Most military analysts consider the Goumiers' maneuver as the critical victory that finally opened the way to Rome » â Edward Bimberg, The Moroccan Goums: Tribal Warriors in a Modern War, Greenwood Press, 1999 (ISBN 0-3133-0913-2).
- Julie Le Gac, Vaincre sans gloire, le corps expéditionnaire français en Italie, Les Belles Lettres, ministÚre de la Défense-DMPA, 2013, p. 390
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- Anthony Clayton, Histoire de l'Armée française en Afrique 1830-1962, Albin Michel, 1994, p. 369.
- (it) Norme in favore delle vittime di violenze carnali in tempo di guerra - (« Mesures en faveur des victimes de viols en temps de guerre »), site du Sénat italien, Acte no 1081 du 25 juillet 1996 [PDF].
- Leïla Minano, « Elle avait 17 ans et elle a été violée par 40 soldatss », Libération,
- « 28 mai, les troupes coloniales françaises se dĂ©chaĂźnent de nouveau⊠toutes les femmes de Patricia, Pofi, Isoletta, Supino ou Morolo ont Ă©tĂ© violĂ©es. Ă Lenola, câest cinquante femmes qui ont Ă©tĂ© violĂ©es ; comme elles nâĂ©taient pas assez nombreuses, des enfants et mĂȘme des vieillards y sont passĂ©s⊠les Marocains ont lâhabitude de sâattaquer Ă deux Ă la mĂȘme femme, lâun la pĂ©nĂ©trant normalement, lâautre la sodomisant⊠à Castro dei Volsci, les mĂ©decins ont dĂ» soigner trois cents personnes, toutes violĂ©es, et Ă Ceccano les Britanniques ont Ă©tĂ© contraints dâĂ©riger un camp de fortune pour protĂ©ger les Italiennes⊠», Norman Lewis, Naples 44, Paris, PhĂ©bus, coll.. « Libretto », 1996
- Jean de Lattre de Tassigny, Reconquérir : 1944-1945. Textes du maréchal Lattre de Tassigny réunis et présentés par Jean-Luc Barre, édition Plon, 1985, pp. 32-33.
- Julie Le Gac, op. cit., p. 428
- Julie Le Gac, op. cit., p. 437, p. 444
- Julie Le Gac, op. cit., p. 437
- Julie Le Gac, op. cit., p. 464
- cité par Augustin Guillaume, Homme de guerre, éd. France-Empire, 1977, p. 148
- Anthony Clayton, Histoire de l'Armée française en Afrique 1830-1962, Albin Michel, 1994, p. 367
- « The units that entered Freudenstadt were made up of French soldiers from the 5th Armoured Division, Foreign Legionaries and Moroccan and Algerian troops from the 2nd Moroccan and the 3rd Algerian Infantry Divisions. It is reported that local Polish workers joined in.... The American general Devers wrote to complain to de Lattre. Freudenstadt had not added to the reputation of the French army. Later the Germans wanted to know who had allowed the troops to run riot in this way. The commander in Freudenstadt appeared to have been a swarthy southern type called Major Deleuze; but a Captain de lâEstrange was also mentioned, as well as a Major Chapigneulles and his adjutant, Poncet from Lorraine, who was a famous beater. Tortures were carried out by one Guyot and an alleged former Jesuit called Pinson. The British press blamed the atrocities on a Major de Castries, a scion of one of Franceâs oldest families. », Giles MacDonogh, After the Reich: The Brutal History of the Allied Occupation, Basic Books, 2009, p.78
- In La longue route des tabors, page 377
- GCAT : goum de commandement et d'appui
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
- Les fouragĂšres
- CollectivitĂ© dĂ©corĂ©es de la LĂ©gion dâhonneur, Goums marocains - Ordre de la LĂ©gion dâhonneur, France-Phaleristique.com
- Cao-Bang: la tragique épopée de la colonne Le Page, Nouvelles Editions Latines, 1981, page 211
- Cao-Bang: la tragique épopée de la colonne Le Page, Nouvelles Editions Latines, 1981, page 214
- Cao-Bang: la tragique épopée de la colonne Le Page, Nouvelles Editions Latines, 1981, page 216
- Inauguré en 1954, il reste un lieu de mémoire important pour les Vosges réunissant chaque année : Président du Conseil départemental, représentant du Préfet, députés, sénateurs, une quinzaine de maires et les associations patriotiques, Monument national des Goums marocains au col de la Croix des Moinats, site labresse.net
- Monuments et lieux de mémoire « Aux goumiers morts pour la France »., sur lakoumia.fr
- Les anciens combattants de l'armée française au Maroc - Lycée Lyautey de Casablanca
- Ce monument, donation de la Koumia Ă la Ville de Marseille, se compose de « cinq stĂšles de mĂȘmes dimensions en grĂšs Ă©maillĂ© sur un support en inox brossĂ©, sur lesquelles sont inscrits les noms de plus de quatre cents Goumiers morts pour la France. Ce monument est installĂ© dans le jardinet contigu au char Jeanne dâArc, dans le 7e arrondissement de Marseille. », Lakoumia.fr
- Le 9 octobre 2021 a eu lieu la cérémonie et inauguration de la stÚle des Goums marocains à Saulxures-sur-Moselotte en présence de plusieurs personnalités dont Claude Sornat, contrÎleur général des armées, commandeur de la légion d'honneur et président de la Koumia (Association des anciens des goums marocains et des Affaires indigÚnes en France), Cérémonie et inauguration de la stÚle des Goums à Saulxures-sur-Moselotte, Mairie de Saulxures-sur-Moselotte, 9 octobre 2021
- Portraits de Goumiers - photographies de LĂ©o Durupt (1944).
- « DĂ©cĂšs du gĂ©nĂ©ral Boyer de Latour du Moulin », dans La Koumia : Bulletin de l'Association des anciens des goums marocains et des affaires indigĂšnes en France, n° 65, juillet 1976, p. 5 (â lire en ligne)
- « Chùteau de MONTSOREAU - Musée des GOUMS et des A.I. », sur lakoumia.fr (consulté le )
- « Le chùteau en 1993, alors musée des Goums marocains. (Chùteau de Montsoreau) - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur gertrude.paysdelaloire.fr (consulté le ).
- Florian Stalder, Fontevraud-l'Abbaye et Montsoreau - Un regard sur le saumurois, 2013, p. 27.
- « DĂ©cĂšs du gĂ©nĂ©ral Leblanc », dans La Koumia : Bulletin de l'Association des anciens des goums marocains et des affaires indigĂšnes en France, n° 114, 1989, pp. 4-26 (â lire en ligne)
- « Chùteau de Montsoreau - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur gertrude.paysdelaloire.fr (consulté le ).
- Montpellier 1999. Les goums marocains et les Affaires indigÚnes du Maroc au musée de l'infanterie, sur lakoumia.fr
- Général Guillaume, Homme de guerre, France-Empire, 1977, p. 136
- Augustin Guillaume, Homme de guerre, France-Empire, 1977, p. 185
- Jacques Augarde, La longue route des tabors, France-Empire, 1983, p. 14
- Les Africains, Historama, hors-série no 10, 1970, p. 150
- Préface du général Georges Leblanc, Jean Saulnay, Histoire des Goums marocains (tome 1), Le Maroc, pacification et unification du Pays (1908-1934), Paris, La Koumia - Public-Réalisations, 1985.
- Commandeur de la LĂ©gion d'Honneur, Croix de guerre 1939-1945, Croix de Guerre des T.O.E. avec palme, Distinguished Service Order par le Roi d'Angleterre, 15 citations dont une Ă l'Ordre du jour de l'ArmĂ©e pour bravoure le 19 mai 1944 au Mont-Pezze (Italie) - Officier depuis son admission Ă l'Ăcole militaire d'Infanterie de Saint-Maixent (79) en 1922, chef de bataillon en 1942, se distingue au cours des opĂ©rations de Tunisie en avril 1943.
- « In mĂ©moriam : Louis de Colbert-Turgis. HĂ©ros lĂ©gendaire des goums marocains », dans La Koumia : Bulletin de l'Association des anciens des goums marocains et des affaires indigĂšnes en France, n° 16, juillet 1961, pp. 3-12 (â lire en ligne)
- Fred Deux, Une vie parlée, autobiographie sonore, 1963-1994 Notice BnF de Une vie parlée.
- « DĂ©cĂšs du docteur Marianne Langlais », dans La Koumia : Bulletin de l'Association des anciens des goums marocains et des affaires indigĂšnes en France, n° 55, juillet 1973, pp. 19-19 par le gĂ©nĂ©ral Jean OliĂ© (â lire en ligne)
Sources, bibliographie et filmographie
Ouvrages généraux
- Edward L. Bimberg, The Moroccan Goums, Tribal warriors in modern wars, Greenwood press, 1999
- Nelcya Delanoë, PoussiÚres d'empire, PUF, Paris, 2002 (histoire des Marocains d'Indochine ralliés au Viet minh)
- Paul Gaujac, Les Goums marocains 1941-1945, Esprit du temps, 2021
- Jean-Pierre Riera et Christophe Touron, Ana ! FrÚres d'armes marocains dans les deux guerres mondiales, Casablanca, Lycée Lyautey, , 1re éd. (1re éd. 2006), 333 p. (ISBN 978-9954-8383-8-9 et 9-954-83838-4)
- Jean Saulnay, Histoire des Goums marocains (tome 1), Le Maroc, pacification et unification du Pays (1908-1934), Paris, La Koumia - Public-RĂ©alisations, 1985
- Yves Salkin et Jacques Morineau, Histoire des Goums marocains (tome 2), La Seconde Guerre mondiale et lâaprĂšs-guerre (1934-1956), Paris, La Koumia - Public-RĂ©alisations, 1987.
- Bahija Simou, Frédéric Garan, Thierry Dubois et Dominique Berbain, FrÚres d'armes, mémoire marocaine d'une histoire partagée, Paris [CEHD], 1999
- Daniel Sornat, Les goumiers marocains dans la bataille (1948-1951) - Tonkin Et Rc4, L'Esprit du Livre Ăditions, 2010
MĂ©moires
- Jacques Augarde, La longue route des tabors, Ă©ditions France Empire, 1983 (ISBN 2-7048-0325-0)
- JérÎme Leygat, Zidou l'gouddam (en avant !) : Tunisie, Italie, France, Allemagne, Autriche : les cahiers d'un soldat de l'armée d'Afrique Broché, Cheminements, 2007.
- Pierre Lyautey, La campagne dâItalie 1944, Souvenirs dâun Goumier, Plon, Paris, 1945.
- RenĂ© Pellabeuf, Ma campagne dâItalie dans les Tabors Marocains (1943-1944), 1994.
- Jean Vaugien et Jean Albouy, Carnets et lettres de guerre : Campagnes dâItalie, de Provence et des Vosges (janvier-novembre 1944), Panazol, Lavauzelle, , 234 p. (ISBN 978-2-7025-1629-4, prĂ©sentation en ligne)
Romans
- Joseph Peyré, La Légende du goumier Saïd, Flammarion, Paris, 1950
Films et documentaires
- Les Goumiers marocains, film documentaire d'Ahmed El MaĂąnouni, (France, 52 min, 1992), France 3 Production Lille, GMT Productions.
- Zidou l'gouddam, les survivants, film documentaire d'Ăric Beauducel, (France, 70 min, 2007), Arc-en Ciel Production.
- GĂ©nĂ©ral, nous voilĂ !, film rĂ©alisĂ© par Ali Essafi (France, 60 min, 1997) produit par IO Production et Images Plus. Des goumiers racontent l'Italie, l'Allemagne, l'IndochineâŠ
- Les Anciens Combattants Marocains de la DeuxiÚme Guerre mondiale, film documentaire de Frédéric Garan, Thierry Dubois et Franck Beugniet (Maroc, 34 min, 1999, Sygma Production, Casablanca).
- IndigÚnes, film français, marocain, belge, algérien de Rachid Bouchareb avec Sami Bouajila, Roschdy Zem, Jamel Debbouze, Samy Naceri (2006).
- La ciociara, film franco-italien réalisé par Vittorio De Sica avec Jean-Paul Belmondo et Sophia Loren (1960).
- En 1976 dans le film Calmos, Claude Piéplu cite nommément à la 66e minute les tabors, pour comparer les femmes à des nymphomanes virulentes.
TĂ©moignage audio
- Fred Deux, Une vie parlée[alpha 1], 1963-1994 Enregistrement du récit de sa vie[alpha 2], sur 131 cassettes audio. Son expérience au sein des goumiers correspond aux cassettes n°14 à 18.
Voir aussi
Articles connexes
- Tirailleurs marocains
- Armée d'Afrique (France)
- Corps expéditionnaire français en Italie
- Augustin Guillaume
- Alphonse Juin
- Bataille du Monte Cassino
- Crimes de 1944 en Ciociarie
- Ordre de bataille des forces militaires Alliées et de l'Axe lors de l'Opération Husky
- Liste de régiments français
- RĂ©giments des colonies
Articles sur les goumiers
- La Koumia - Association des anciens des goums marocains et des affaires indigÚnes en France. Nombreux articles sur les goumiers marocains avec notamment une visite de la salle des goums mixtes marocains et des Affaires indigÚnes du musée de l'Infanterie de Montpellier avant son transfert partiel à Paris.
- François Lescel, « Goumiers, goums, tabors », Farac-Info, no 366,â (lire en ligne)
- « Les goumiers marocains engagés pour la libération de la Corse - 1943 » (sur Internet Archive)
- « La libération de la France 1944/1945 - Le débarquement de Provence : 15 août 1944 et la participation des goumiers marocains » (sur Internet Archive)
- Les deux guerres mondiales au Maroc - Site du projet historique initié par Christophe Touron, Jean-Pierre Riera et Abdenacer Bouras, sur le souvenir des deux guerres mondiales au Maroc, dont le corollaire fut l'ouvrage Ana ! FrÚres d'armes marocains dans les deux guerres mondiales, évoqué plus haut
- Site de l'Infanterie d'Afrique
- (en) Augustin-Leon Guillaume's Goums in a Modern War - Edward L. Bimberg
Photographies
- Portraits de Goumiers - Photographies réalisées en 1944 par Léo Durupt au Val-d'Ajol dans les Vosges
- La 3e DIA franchit la ligne Siegfried et nettoie la poche allemande du Palatinat jusquâĂ la rive gauche du Rhin - ECPAD
- Inventaire du fonds photographique numérisé de la Section photographique de l'armée (SPA) relatif aux goumiers marocains conservé à La contemporaine (Nanterre).
Documentaires
- « Ceux des goumiers » [vidéo], sur ina.fr, Office français d'informations cinématographiques,
- « Les goumiers marocains sur le front de Lorraine » [vidéo], sur ina.fr, France Libre Actualités,
- Le dernier combat - Film de Jean-Claude Cheyssial (France/Maroc, 52 min, 2005) et coproduit par Grand Angle, France 3 et 2M. Portrait de Mohammed Mechti, ancien goumier marocain. [vidéo]
- Oulad l'Viet Nam - Film de Yann Barte (Maroc, 13 min, 2005) et co-produit par Ali'N Prod et la Fondation ONA. En français, arabe marocain et viĂȘtnamien. Sur les derniers « ralliĂ©s » marocains d'Indochine [vidĂ©o]