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IndigĂšnes

IndigĂšnes (ou en arabe : ŰšÙ„ŰŻÙŠÙˆÙ†) est un film algĂ©ro-belgo-franco-marocain[1] rĂ©alisĂ© par Rachid Bouchareb, sorti en 2006.

IndigĂšnes
Description de l'image IndigĂšnes-logo.png.
Titre original ŰšÙ„ŰŻÙŠÙˆÙ†
RĂ©alisation Rachid Bouchareb
Scénario Olivier Lorelle
Rachid Bouchareb
Musique Armand Amar
Acteurs principaux
Sociétés de production Tessalit Productions
Pays de production Drapeau de l'Algérie Algérie
Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau de la France France
Drapeau du Maroc Maroc
Genre Drame
Guerre
Durée 128 minutes
Sortie 2006

SĂ©rie

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

En 1943, aprÚs le débarquement des Américains en Algérie et au Maroc, l'Armée de la Libération se constitue depuis les colonies françaises d'Afrique du Nord. Le film raconte la découverte de la guerre et de l'Europe, de l'Italie jusqu'aux portes de l'Alsace, par trois tirailleurs algériens et un goumier marocain : Abdelkader, Saïd, Messaoud et Yassir[2]. La guerre leur apporte la désillusion face aux discriminations mais aussi l'émergence d'une conscience politique et l'espoir.

Fiche technique

Distribution

Production

Tournage

Le film, qui a été en partie tourné à Ouarzazate, a été aidé de maniÚre importante par le Maroc, qui a mis à disposition du réalisateur ses moyens militaires[3]. Il a également été tourné dans les départements des Vosges (à la Manufacture royale de Bains-les-Bains, et dans l'ancienne clouterie « le Moulin-aux-Bois » à Fontenoy-le-Chùteau), de la Haute-SaÎne (Faucogney-et-la-Mer[4]), du Bas-Rhin (en particulier à Strasbourg), du Haut-Rhin, des Bouches-du-RhÎne et du Gard, ainsi qu'en Algérie et en Italie.

Musique

Sauf indication contraire ou complĂ©mentaire, les informations mentionnĂ©es dans cette section proviennent du gĂ©nĂ©rique de fin de l'Ɠuvre audiovisuelle prĂ©sentĂ©e ici. IcĂŽne signalant une information Sauf indication contraire ou complĂ©mentaire, les informations mentionnĂ©es dans cette section peuvent ĂȘtre confirmĂ©es par la base de donnĂ©es IMDb.

Bande originale

Musiques non mentionnées dans le générique

Par Armand Amar :

  • L'AlgĂ©rie, durĂ©e : 1 min 33 s.
  • L'Attente, durĂ©e : 4 min 35 s.
  • IndigĂšnes, durĂ©e : 3 min 23 s.
  • Seul, durĂ©e : 2 min 6 s.
  • Mort du frĂšre, durĂ©e : 2 min.
  • Monte Cassino, durĂ©e : 6 min 46 s.
  • L'Enterrement, durĂ©e : 2 min 54 s.
  • Mort d'Ali, durĂ©e : 1 min 3 s.
  • Sacrifice, durĂ©e : 5 min 27 s.
  • Sur la tombe, durĂ©e : 1 min 57 s.
  • Retour, durĂ©e : 3 min 42 s.

Par Khaled :

  • Mort de Messaoud, durĂ©e : 51 s.
  • Nostalgie, durĂ©e : 1 min 1 s.
  • El Babour, durĂ©e : 5 min 28 s.

Accueil

Accueil critique

IndigĂšnes
Score cumulé
SiteNote
Allociné3.9 étoiles sur 5[5]
Compilation des critiques
PĂ©riodiqueNote

En France, le site AllocinĂ© propose une note moyenne de 3,9⁄5 Ă  partir de l'interprĂ©tation de critiques provenant de 28 titres de presse[5].

Box-office

En France, le film a réalisé 3,2 millions d'entrées[6].

Conséquences politiques de la sortie du film

Le 5 septembre 2006, le prĂ©sident de la RĂ©publique Jacques Chirac assiste Ă  une projection privĂ©e du film en avant-premiĂšre, en prĂ©sence de Jamel Debbouze et Rachid Bouchareb[7] - [8]. Ému par le film, Chirac souhaite amĂ©liorer la situation des anciens combattants coloniaux.

Le lendemain, il aborde le sujet en Conseil des ministres et demande au gouvernement d'agir afin de régler le problÚme de la cristallisation des pensions : depuis 1958, en effet, les pensions des anciens combattants de l'empire colonial français sont gelées à un niveau nettement inférieur à celles des soldats nationaux.

Le 27 septembre, jour de la sortie du film dans les salles françaises, Chirac annonce sa volontĂ© d’aligner les pensions des anciens combattants des ex-colonies françaises sur celles de leurs frĂšres d’armes de mĂ©tropole[9].

Controverses

L'exactitude historique du film a Ă©tĂ© dĂ©battue, notamment par le gĂ©nĂ©ral Jean Germain Salvan[10] et par l'historien Daniel Lefeuvre[11] qui ont confirmĂ© que le pourcentage des pertes des Français musulmans Ă©tait infĂ©rieur Ă  celui des Français d'Afrique du Nord (Pieds-Noirs) et des Français de mĂ©tropole. Selon Lefeuvre, « le taux de mortalitĂ© des soldats nord-africains, les plus nombreux, est de 5 %, celui des soldats d'Afrique noire d'un peu moins 5 %, celui des Français « de souche », y compris des Corses, qui ont constituĂ© un fort contingent, de 5,70 %, et celui des Français d'AlgĂ©rie de 8 % »[11]. Maurice Faivre, docteur en histoire et historien des armĂ©es, a estimĂ©, en 2010, le nombre de tuĂ©s MaghrĂ©bins des armĂ©es de la libĂ©ration entre 1943 et 1945 Ă  18 300 et le nombre de tuĂ©s parmi les Pieds-Noirs Ă  12 000 et, en pourcentage, Ă  10 % pour les Pieds-Noirs, 6 % pour les MaghrĂ©bins et les MĂ©tropolitains et 5 % pour les Africains[12] - [13]. Les chiffres fournis par le Service historique de la DĂ©fense, concernant les pertes de l'ArmĂ©e française de la LibĂ©ration entre 1943 et 1945 (campagne de Tunisie, campagne d'Italie et campagne de France et d'Allemagne), font Ă©tat de 5 187 tuĂ©s (dont 3 458 MaghrĂ©bins) en Tunisie de Ă  , 6 255 tuĂ©s (dont 4 000 MaghrĂ©bins) en Italie de Ă  et 10 461 tuĂ©s (dont 3 716 MaghrĂ©bins) en France et en Allemagne du au soit au total environ 22 000 tuĂ©s (dont 11 000 MaghrĂ©bins)[14].

L'historien Pascal Blanchard, conseil historique du film, juge que la polĂ©mique n’est pas lĂ©gitime : « Le cinĂ©ma n’a pas pour rĂŽle de prĂ©senter l’histoire dans son ensemble. En une heure ou deux, on ne peut balayer du regard une situation si complexe. Ce qu’il faut se demander, c’est si ce film tronque la rĂ©alitĂ©. La rĂ©ponse est non », mais il Ă©met une rĂ©serve: « Il est vrai que dans l’esprit du maintien de la rĂ©alitĂ© historique, il eut Ă©tĂ© bien d’évoquer ces dĂ©rives [les violences en Italie]. Mais il faut savoir faire la diffĂ©rence entre un documentaire d’histoire et un film de fiction basĂ© sur l’histoire »[15].

Jamel Debbouze, handicapĂ© d'un bras, n'aurait jamais pu dans la rĂ©alitĂ© historique intĂ©grer une unitĂ© combattante, Ă©tant donnĂ© l'impossibilitĂ© pour lui de mettre en Ɠuvre l'armement de l'Ă©poque (fusil Ă  verrou). Dans le film, on ne le voit tirer qu'avec un pistolet qu'on peut actionner d'une seule main.
[source secondaire nécessaire]

Distinctions

RĂ©compenses

Nominations et sélections

Autour du film

  • « IndigĂšne » est le terme utilisĂ© dans les armĂ©es coloniales pour dĂ©signer les officiers, sous officiers et soldats, originaires des colonies. Ce terme Ă©tait toujours en usage Ă  la fin de la Seconde Guerre mondiale et dĂ©signait donc les soldats issus des colonies françaises qui constituaient une part importante des forces françaises reconstituĂ©es en Afrique du Nord aprĂšs le dĂ©barquement alliĂ© en Afrique du Nord en novembre 1942 et qui ont luttĂ© contre les armĂ©es des forces de l'Axe durant les campagnes de Tunisie, d'Italie puis de France. À l'automne 1944, la 1re armĂ©e française, forte d'environ 250 000 combattants, est composĂ©e pour moitiĂ© d'Ă©lĂ©ments indigĂšnes (maghrĂ©bins et africains) et pour moitiĂ© d'europĂ©ens d'Afrique du Nord[16]. Dans les divisions de cette 1re armĂ©e, le pourcentage de soldats maghrĂ©bins variaient entre 27 % Ă  la 1re DB et 56 % Ă  la 2e DIM. Par type d'arme, ce pourcentage Ă©tait d'environ 70 % dans les rĂ©giments de tirailleurs, 40 % dans le GĂ©nie et 30 % dans l'artillerie[17].
  • Les tirailleurs algĂ©riens Abdelkader, SaĂŻd et Mesaoud appartiennent au 7e rĂ©giment de tirailleurs algĂ©riens (7e RTA) de la 3e division d'infanterie algĂ©rienne (3e DIA).
  • À noter que, sans doute dans le but de reprĂ©senter la diversitĂ© de recrutement des troupes, goumiers marocains, tirailleurs algĂ©riens et tirailleurs sĂ©nĂ©galais sont reprĂ©sentĂ©s tout au long du film comme s'ils faisaient implicitement parti de la mĂȘme unitĂ© (transport en bateau, harangue du colonel, combats, distribution de matĂ©riel, spectacle) au lieu de combattre cĂŽte Ă  cĂŽte dans des rĂ©giments et divisions distinctes.
  • Le jour de la prĂ©sentation du film dans les salles obscures en France, le , le gouvernement Dominique de Villepin a annoncĂ© que les 80 000 anciens combattants de l'Empire français encore vivants percevront les mĂȘmes retraites que leurs compagnons d'armes français. Cependant cette « cristallisation des pensions » pose encore des questions. Le paiement des arriĂ©rĂ©s et des intĂ©rĂȘts, sur une pĂ©riode de plus de quarante ans, demeure en suspens. Le versement des pensions bloquĂ©es en 1959 par le gouvernement français Ă  la suite de l'accession Ă  l'indĂ©pendance des anciennes colonies est une des revendications du film[18].

Notes et références

  1. Interview du producteur Jean Bréhat, sur le site cineuropa.org.
  2. « IndigÚnes de Rachid Bouchareb », sur Africultures, (consulté le )
  3. Jamel Debbouze : « S.M. le Roi a été coproducteur à 70 %. Sans lui IndigÚnes n'aurait pas pu exister »..
  4. « Les IndigÚnes en Haute-SaÎne et dans les Vosges », come4news.com (consulté le )
  5. « IndigÚnes - critiques presse », sur Allociné (consulté le )
  6. « « IndigÚnes » candidat à l'Oscar du meilleur film étranger », sur leparisien.fr,
  7. Jean-Dominique Merchet, « «IndigÚnes» fait craquer Chirac », sur Libération (consulté le )
  8. « Chirac rend 'justice' aux soldats de l'ex-empire », sur LEFIGARO, (consulté le )
  9. Jean-Dominique MERCHET, « Pour la sortie d'«IndigÚnes», Chirac harmonise les pensions des anciens combattants coloniaux », sur Libération (consulté le )
  10. « IndigĂšnes : honneur Ă  l’armĂ©e française ».
  11. Daniel Lefeuvre, « Les Nord-Africains n'étaient pas de la chair à canon », sur canalblog.com, études-coloniales, (consulté le ).
  12. Maurice Faivre, L'ArmĂ©e d'Afrique et l'armĂ©e coloniale des origines Ă  1962, Revue l’AlgĂ©rianiste no 131, septembre 2010.
  13. Maurice Faivre, les Combattants musulmans de la guerre d’AlgĂ©rie, l’Harmattan, 1995, p. 247.
  14. Paul-Marie de La Gorce, L'Empire écartelé, 1936-1946, Denoël, 1988, p. 496-497.
  15. Yann Buxseda, « IndigĂšnes: quand l’histoire et la fiction s’affrontent », lexpress.to (consultĂ© le ).
  16. « Au total, Ă  l'automne de 1944, la France finira par disposer d'une armĂ©e effective de 250 000 hommes composĂ©e pour moitiĂ© d'Ă©lĂ©ments indigĂšnes, maghrĂ©bins, africains et pour moitiĂ© d'EuropĂ©ens d'Afrique du Nord », Philippe Masson, L'Homme en guerre, 1901-2001 : de la Marne Ă  Sarajevo, Éditions du Rocher, 1997, p. 23.
  17. Jacques FrĂ©meaux, « Les contingents impĂ©riaux au cƓur de la guerre », dans Histoire, Ă©conomie et sociĂ©tĂ©, Éditions C.D.U. et S.E.D.E.S., 2004, vol. 23, no 1-4, p. 223.
  18. « Les indigÚnes ont découvert la société française », Benjamin Stora, historien, le Monde, 26/9/2006.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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