Sergent
Le sergent (du latin serviens, « qui sert ») est un grade militaire.
Sergent | |
Grade de sergent d'infanterie de l'Armée de terre française | |
Création | 1444 |
---|---|
Armée | Armée de terre Armée de l'air |
Statut | Sous-officier |
Désignation | Sergent / Maréchal-des-logis |
Abréviation | SGT / MDL |
Code OTAN | OR-5 |
Équivalence | Second-maître |
Histoire
Au Moyen Âge, les sergents d’armes sont des soldats permanents, qui ne sont au départ que des forces d’appoint en campagne. Ils sont au service de simples chevaliers, ou de villes, d'évêques, d'abbayes ou même de corporations. Au combat, ils pouvaient être engagés en bataillons complets, et chargés de soutenir, voire de remplacer, les chevaliers, ou parfois être chargés de diriger individuellement des groupes de guerriers moins expérimentés.
On peut citer les Templiers ou l'ordre Teutonique, dont la majorité des combattants étaient appelés sergents, car le statut de chevalier était réservé aux membres d'origine noble.
Les sergents féodés ou fieffés avaient dans certains lieux charge et pouvoir de faire les exploits nécessaires, pour la recherche et la conservation des droits féodaux du seigneur, au nom duquel il recevait les cens, rentes, coutumes, et autres devoirs du seigneur[1].
Philippe Auguste, avant de partir en Croisade, crée deux fonctions portant ce nom :
- les sergents royaux : chaque prévôt dispose de sergents pour exécuter ses décisions de justice ;
- des sergents d’armes, qui lui servent de gardes du corps.
Les premiers portèrent ensuite le nom de sergents des maréchaux jusqu’en 1501 et, la création des premières compagnies de maréchaussée réglées, les cavaliers sont appelés archers jusqu’en 1760. Ils sont les ancêtres de la gendarmerie nationale française.
Le sergent des troupes montées se dénomme maréchal des logis dans les troupes historiquement dotées de chevaux. L’appellation maréchal des logis provient du fait que les premiers porteurs de ce titre étaient chargés de préparer les étapes de leur escadron (ravitaillement, hébergement).
- XVIe siècle
- Les sergents de bataille étaient chargés de faire ranger l'armée en bataille d'après les instructions du sergent major-général de l'infanterie.
- Dans les légions nationales du roi François Ier, le sergent de bataille assiste le capitaine qui commande une compagnie de 1 000 hommes.
- XVIIe siècle
- « Le sergent est d'ordinaire un soldat qui est passé par les degrés d'Anspessade, ou de caporal. Quelquefois on lui donne la Hallebarde sans qu'il en ait exercé aucun, principalement quand il est de belle taille, vigilant, et qu'il sait bien lire et écrire, ces dernières conditions étant essentielles au poste de premier sergent de la compagnie, compte tenu qu'il tient le registre du logement des officiers et des soldats de la compagnie.
- Il appelle les soldats par leur nom le jour du prest, et c'est lui qui le fait d'ordinaire en l'absence des officiers, et liste ceux absents lors des gardes. Le sergent de garde, en l'absence des officiers de la compagnie, monte et descend les gardes, Ă la tĂŞte des premiers rangs, la Hallebarde en main.
- Les autres sergents se mettent sur les ailes de la compagnie, et font observer les distances dans les rangs et les colonnes, tant pour la marche que pour le combat. Tous les soirs le sergent de garde vient prendre l'ordre du major ou de son aide, et le porte à son corps-de-garde. Ensuite un autre sergent va savoir du major ce qui se passe de nouveau pour en avertir les officiers. Quand un sergent est de garde, et qu'il sort du corps-de-garde pour une affaire d'importance, il laisse l'Ordre et le Mot à un des caporaux parmi ceux qui constituent la garde.»[2]
Les armées de toutes les époques ont multiplié les spécialités et les fonctions des sergents. Ainsi, l'on a :
- le premier sergent de la compagnie ;
- le sergent de semaine, le sergent de garde ;
- le sergent recruteur ;
- le sergent instructeur ;
- le sergent-major ;
- le sergent-major régimentaire.
Belgique
Dans les forces armées belges, ce grade est le premier de la hiérarchie des sous-officiers subalternes dans la composante terre, composante air et dans la composante médicale. Dans la composante marine, son équivalent est le Second maître. Dans les unités traditionnellement montées, telle que la Cavalerie, l'Artillerie et certaines unités de la Logistique ou de l'ancienne gendarmerie belge, le titre d'usage est Maréchal des Logis, les porteurs de ce grade étant appelé « Logis ». Dans la composante terre, le grade de sergent est constitué de trois chevrons argentés appointés vers le haut avec un espace légèrement plus important pour le plus élevé (ces chevrons sont gris sur les galons à basse visibilité).
Le grade de Sergent est également présent chez les sapeurs-pompiers belges ainsi qu'à la protection civile.
Canada
Au sein de l'Armée canadienne et de l'Aviation royale du Canada des Forces armées canadiennes, le sergent est le cinquième grade des sous-officiers après celui de caporal-chef et avant celui d'adjudant. Le sergent est généralement un commandant de section au sein d'un peloton, d'une troupe ou d'une escadrille. Il est aussi souvent employé à titre d'instructeur. L'insigne est composé de trois chevrons et d'une feuille d'érable. Dans l'Armée canadienne, l'insigne est doré tandis que, dans l'Aviation royale du Canada, il est argenté. Son équivalent dans la Marine royale canadienne est le grade de maître de deuxième classe.
Précédé par Caporal-chef |
Sergent |
Suivi par Adjudant |
États-Unis
Aux États-Unis, indépendamment de l'utilisation de ce grade dans trois des cinq composantes des Forces armées des États-Unis (United States Army, United States Marine Corps, United States Air Force), le grade de sergent (sergeant) existe également :
- dans la hiérarchie des forces de police de plusieurs métropoles telles que Atlanta, Chicago, Dallas, Houston, Los Angeles, comté de Miami-Dade, La Nouvelle-Orléans, New York (ville) et État de New York, Philadelphie, San Diego et Seattle ;
- dans la hiérarchie des gardiens de prison.
France
Premier grade de sous-officier de l’armée française, (sgt) en abrégé.
Armée de terre
Au sein des armes « montées », le sergent est appelé maréchal des logis, (m.d.l.) en abrégé.
Le grade supérieur est : sergent-chef. Sergent et sergent-chef sont des sous-officiers subalternes.
Organisation de combat
Le sergent en section de combat est le plus souvent chef de groupe (une dizaine d’hommes) ou de pièce (un char ou une pièce d’artillerie). Dans ce cas, il a en général un chef d’équipe, qui peut être un caporal-chef, un caporal ou un 1er classe (faisant fonction de caporal, il porte alors sur le fourreau d’épaule gauche de sa veste de treillis la représentation du grade de caporal, en plus de la distinction de 1er classe sur le galon de poitrine). Dans son groupe de combat, le sergent peut avoir d'autres gradés, souvent chef(s) de binômes spécialisés (tireurs L.R.A.C., tireurs F.M....).
Galon
Sergent appelé ou engagé non titulaire du brevet de spécialiste de l'Armée de terre : 1 chevron.
Sergent appelé volontaire pour un service long (10 à 24 mois) : 1 chevron souligné d'une soutache de même couleur que le galon.
Sergent appelé élève officier de réserve : 1 chevron souligné d'une soutache d'argent mélangée de soie rouge)
Sergent engagé (jusqu'en 1998) : 1 chevron surligné d'une soutache de même couleur que le galon.
Sergent engagé (depuis 1998) titulaire du BSAT : 2 chevrons : sur ses fourreaux d’épaule. En tenue de combat, les deux chevrons sont portés sur un galon de poitrine, de couleurs "camouflées", dites "basse visibilité".
Les galons de sergent sont soit dorés : Infanterie, Artillerie, Génie, Transmissions, Troupes de marine, Aviation légère. Soit argentés : Chasseurs, Arme blindée et cavalerie, Train, Matériel
Le sous-officier élève, supprimé en 2001, portait un galon de sergent engagé barré de sabords, à la manière des aspirants. Ce galon a été rétabli depuis à l’École Nationale des Sous-Officiers d'Active de Saint-Maixent-l’École.
Gendarmerie
Dans la gendarmerie nationale, les militaires de carrière, et engagés après scolarité, sont tous au moins sous-officiers. L'équivalent de sergent est le grade de maréchal des logis qui existe au sein du corps des gendarmes adjoints volontaires (Volontaires des Armées et non Engagés Volontaires) composés des militaires du rang de l'Arme, d'une partie des aspirants et de maréchaux des logis, grade qui existe aussi au sein du Corps de Soutien Technique et Administratif de la Gendarmerie Nationale. Le grade de gendarme, spécifique à l'Arme est situé dans la hiérarchie militaire générale entre celui de sergent (ou équivalent) et de sergent-chef (ou équivalent)[3].
France | Grades de la Gendarmerie nationale |
|
Précédé par Maréchal des logis (GAV) |
Gendarme ou Garde |
Suivi par Maréchal des logis-chef |
Marine Nationale
Dans la Marine nationale, le sergent est appelé second-maître.
Armée de l'air
Dans l'Armée de l'air, les galons de sergent (actuels et anciens) sont comparables avec ceux de l'Armée de terre, cités ici.
France | Grades de l'Armée de l'air | |
---|---|---|
Précédé par Caporal-chef |
Sergent |
Suivi par Sergent-chef |
Formation
À l’époque du service national, les appelés ayant suivi une formation au sein d’un peloton d’élève sous-officier (PESO) étaient nommés sergent.
De nos jours, une grande partie des sergents de l’Armée de terre sont issus de l’ENSOA (École nationale des sous-officiers d'active) de Saint-Maixent-l'École.
France | Grades de l'Armée de terre |
|
Précédé par Caporal-chef |
Sergent |
Suivi par Sergent-chef |
Suisse
Le grade de sergent (abrégé sgt) (en allemand Wachtmeister) est le second grade des sous-officiers de l’armée suisse. Il est au-dessus du caporal et au-dessous du sergent-chef.
Avant la réforme d’Armée XXI (2004), le grade de sergent équivalait à celui du sergent-chef actuel. Il pouvait être le remplaçant du chef de section (comme actuellement le sergent-chef) ou de celui du sergent-major d’unité (l’actuel sergent-major chef).
Depuis, le grade de sergent correspond Ă la fonction de chef de groupe (auparavant tenue par le grade de caporal).
Sergents ou Maréchaux de logis célèbres
Notes et références
- https://portail.atilf.fr/cgi-bin/getobject_?p.112:90./var/artfla/encyclopedie/textdata/IMAGE/#:~:text=Le%20sergent%20f%C3%A9od%C3%A9%20ou%20fieff%C3%A9,%2C%20%26%20autres%20devoirs%20du%20seigneur.
- Gravure anonyme du XVIIe siècle
- « Article L4131-1 du Code de la Défense », sur Legifrance (consulté le )