Bataille de Bougafer
La bataille de Bougafer ou bataille de Saghro, débute le au Maroc et oppose les forces coloniales françaises, ainsi que leurs supplétifs marocains, aux combattants des tribus Aït Atta.
Date | au |
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Lieu | Montagne de Bougafer (Maroc) |
Issue | Victoire française |
Assou Oubasslam Moha Oubani | Antoine Huré Georges Catroux Henri Giraud Henri de Bournazel † |
327 tués | Plus de 120 tués |
Retranchés sur la montagne de Bougafer au sud du Djebel Saghro, 12 000 hommes et femmes de la tribu berbère ( amazigh) Ait Atta résistent pendant plus de quarante jours face à plus de 80 000 hommes et n'acceptent de négocier une trêve qu'après des bombardements aériens de l'aviation stationnée à Ouarzazate et un sévère blocus.
Déroulement
Commandés par les généraux Giraud et Catroux, 80 000 Français cherchent à réduire 12 000 Marocains qui se positionnent dans le Saghro[1]. Les Français engageront en priorité leurs goumiers et auxiliaires irréguliers marocains, pour éviter des pertes dans leurs troupes régulières.
Les Français pénètrent dans le djebel le mais sont freinés par les tireurs embusqués[2].
Une première attaque frontale française menée, le 23 février, par les goumiers et les supplétifs, échoue, ainsi que deux autres menées le 24 et le 25 [3].
Du 25 au 27, les goumiers et supplétifs sous le commandement du capitaine Henri de Bournazel, dit « l'homme rouge » à cause de sa tenue de spahis, parviennent à investir le versant est de Bougafer. Des premiers pourparlers en vue d'une reddition sont engagés puis abandonnés[2].
Lucien Saint envoie le 27 le lieutenant-colonel et futur maréchal Alphonse Juin pour ordonner au général Huré de relancer l'assaut. Lancé le lendemain par les supplétifs suivis par les légionnaires, l'assaut est un échec et les Français déplorent plus de 64 tués[3], dont 12 légionnaires et Bournazel[4].
Les Français décident donc de passer à une autre stratégie, faisant le blocus de la montagne tout en bombardant les assiégés avec leur artillerie et leur aviation[3].
Le siège se termine le 25 mars par un cessez-le-feu à la suite duquel, Assou Oubasslam présente au général Huré de nombreuses conditions en échange du dépôt des armes, conditions qui seront toutes acceptées par ce dernier[1]. 327 marocains ont été tués, dont 127 femmes[5].
L'échec de la rébellion des Aït Atta stoppe l'opposition des autres tribus, qui se rallient au Makhzen[2].
Précédents
Cette contrée avait connu des tentatives d'intimidation notamment de la part du grand caïd de l'Atlas oriental Thami El Glaoui, en 1918.
Notes et références
- Marie-Luce Gélard, Le Pilier de la tente: Rituels et représentations de l'honneur chez les Aït Khebbach (Tafilalt), Les Editions de la MSH, (ISBN 978-2-7351-0958-6, lire en ligne), p. 149-150
- J. Riser, « Anti-Atlas », Encyclopédie berbère, no 5, , p. 776–791 (ISSN 1015-7344, DOI 10.4000/encyclopedieberbere.2522, lire en ligne, consulté le )
- Guillaume Denglos, Juin. Le maréchal africain: Le maréchal africain, Humensis, (ISBN 978-2-410-01360-3, lire en ligne)
- Martin Windrow, French Foreign Legion, 1914-1945, Osprey Military, (ISBN 1-85532-761-9 et 978-1-85532-761-0, OCLC 40882248), p. 18
- Assia Benadada, « Les femmes dans le mouvement nationaliste marocain », Clio, no 9, (ISSN 1252-7017 et 1777-5299, DOI 10.4000/clio.1523, lire en ligne, consulté le )