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Assou Oubasslam

Assou Oubasslam, (en tamazight : Ɛessu U Baslam), nĂ© en 1890 et mort en 1960[1] Ă©tait un chef militaire marocain, grande figure de la rĂ©sistance berbĂšre au colonialisme français. De son vrai nom Issa Ou Bouhali N’Ait Baslam, Ă©lu « Amghar » de la tribu des AĂŻt Atta, ce qui lui confĂšre un large pouvoir social et militaire au sein de la sociĂ©tĂ© berbĂšre traditionnelle, l'Azerf (loi coutumiĂšre amazighe) Ă©tant le systĂšme de gouvernance des AĂŻt Atta, aprĂšs l’indĂ©pendance, il s’insurgea contre la suppression du droit coutumier berbĂšre par les autoritĂ©s marocaines et continua Ă  l’appliquer dans sa rĂ©gion.

Assou Oubasslam
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Naissance
Jbel Saghro, Drapeau du Maroc Maroc
DĂ©cĂšs
Tinghir, Maroc
Origine Marocain
Faits d'armes RĂ©sistance de tribu AĂŻt Atta contre l'occupation française et l’état marocain : Bataille de Bougafer, Maroc

Origine

La famille Baslam originaire de la tribu berbÚre montagnarde du Saghro des Ait Atta sédentarisée (Anti Atlas marocain). Cette famille avait joué un rÎle déterminant contre l'occupation française au début XXe siÚcle.

Assou Baslam (Assou n'ait Baslam) naquit en 1890, succĂ©da son pĂšre Bouhali (baali) Baslam Ă  la tĂȘte de sa tribu (Amghar) Ilemchan en 1919, il s'est distinguĂ© dĂšs sa jeunesse par ses qualitĂ©s conformes aux coutumes des berbĂšres. L'auteur français Henry Bordeaux l'avait qualifiĂ© « d'homme au beau visage grave, au corps maigre et musclĂ©, impassible et indiffĂ©rent d'apparence, mais fier et plein de dignitĂ©, et qui imposait la confiance. ». À l'instar de Mouha ou Hammou Zayani, il devint chef militaire et prit le flambeau de la rĂ©sistance amazigh aprĂšs la dĂ©faite dĂ©finitive des Zayanes, malgrĂ© leur victoire sur les troupes coloniales dans la fameuse Bataille d'Elhri, en novembre 1914. La prise dĂ©finitive de KhĂ©nifra le , fit un grand Ă©cho au-delĂ  du pays Zayan, les berbĂšres se sentirent humiliĂ©s envers les chrĂ©tiens (Iroumine). L'influence des idĂ©ologies maraboutiques fort enracinĂ©e dans leur pensĂ©e religieuse motiva les amazighes Ă  engager leur instinct de guerrier contre les troupes de lĂ©gionnaires français contrairement aux autres confĂ©dĂ©rations berbĂšres comme les Beni M'Tir et les Zayanes qui malgrĂ© la rĂ©sistance farouche finiront par se soumettre et ce grĂące Ă  l'intrigue de Charles Mangin et la fameuse colonne de Tadla sous le commandement de Moinier et du gĂ©nĂ©ral Poeymirau. Assou Ait Baali est cĂ©lĂ©brĂ© dans le Sud du Maroc, parmi les tribus berbĂšres notamment, comme un hĂ©ros national. La Bataille de Bougafer en mars 1933 illustre ses qualitĂ©s de guerrier. Promu caĂŻd en 1939, aprĂšs sa soumission au gĂ©nĂ©ral Giraud, il garda cette fonction jusqu’à sa mort en 1960.

RĂ©sistance

Les tribus des Ait Atta loin de l'affrontement avec les assaillants, sentirent le danger s'approcher. Assou Oubasslam et son contingent s'approvisionnaient en armement par l'intermédiaire des agents hostiles à la présence de la France au Maroc. La stratégie des colons français était de couper toute aide logistique sur la tribu des Ait Atta. Dans le cadre de la pacification du Maroc, le maréchal Lyautey avec son collaborateur pro-colonial Thami El Glaoui avaient tenté d'intimider les Ait Atta en 1918 par l'intervention militaire dans la vallée du Todgha. Cette opération n'avait pas eu le succÚs escompté, compte tenu de la qualité guerriÚre des Ait Atta et de la position géographique difficile d'accÚs (Haut Atlas).
Au cours de la Bataille de Bougafer, Ă  l'issue d'une semaine de nĂ©gociations, une soumission gĂ©nĂ©rale a Ă©tĂ© obtenue dans la matinĂ©e du en prĂ©sence des gĂ©nĂ©raux Hure, commandant supĂ©rieur des troupes au Maroc, Catraux et Giraud. Sur cette bataille, voici une chanson en Tamazight : adaptation en français par Lhoussain Azergui, chantĂ©e par l’artiste Amazigh Ayyur.
Parlez-moi de nos grands-pĂšres,
Qui avaient fait face au feu Ă  Bugafer,
Rien que leur souvenir me rend malade.
Parlez-moi des courageux qui avaient combattu
Bravé la pluie et vaincu les légionnaires,
Malgré leur armement si modeste.
L’ennemi, aidĂ© par les Français, a tuĂ© nos enfants
Le plomb pleuvait de partout, les avions bombardaient aussi,
Ils avaient l’intention de nous exterminer.
Enfants et femmes n’ont pas Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©s,
Nombreux sont les villages détruits,
Nous avons perdu tant de cavaliers et de montures.
Ô, si nos ancĂȘtres pouvaient revenir rien qu’un instant
Et voir ceux qui nous ont trahis,
Voler et piller nos terres.
Je m’adresse à ceux qui sont au pouvoir
Soyez maudits Ă  jamais
Nous n’oublierons jamais ce qui s’était passĂ©.
Le malheur nous accable,
Mon cƓur souffre, mes frĂšres sont toujours enchaĂźnĂ©s
Ceux qui ont échappé à la mort sont emprisonnés.
Mes frĂšres,
Intensifions notre lutte
Pour que nos chaĂźnes se brisent.

Notes

  1. Aitbaali, Ait Chaker.com

Bibliographie et référence

  • RĂ©sistances para-nationales chez les AĂŻt Sokhman et AĂŻt Yafelman dans le Haut Atlas marocain (1929-1933)Michael Peyron
  • Texte en Tamazight et adaptation en Français/blog

Articles connexes

Liens externes

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