AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Haut Atlas

Le Haut Atlas (en amazighe : ⎰┟┍⎰┚ ⎰┎┇┇└⎰┏, Aáč­laáčŁ Amqqran, en arabe : Ű§Ù„Ű§Ű·Ù„Űł Ű§Ù„ÙƒŰšÙŠŰ± al-Atlas al-Kabir) est une chaĂźne montagneuse marocaine orientĂ©e sud-ouest/nord-est. Cette chaĂźne appartient au massif de l'Atlas et plus prĂ©cisĂ©ment, Ă  l'un des trois Ă©lĂ©ments de l'Atlas marocain, les deux autres Ă©tant le Moyen Atlas et l'Anti-Atlas.

Haut Atlas
Carte de l'Atlas montrant le Haut Atlas Ă  l'ouest.
Carte de l'Atlas montrant le Haut Atlas Ă  l'ouest.
GĂ©ographie
Altitude 4 167 m, Djebel Toubkal
Massif Atlas
Longueur 750 km
Administration
Pays Drapeau du Maroc Maroc
Régions Marrakech-Safi, Souss-Massa, Drùa-Tafilalet, Béni Mellal-Khénifra, Oriental
GĂ©ologie
Âge Jurassique
Roches Roches sédimentaires

C'est le massif le plus Ă©levĂ© d'Afrique du Nord, parfois surnommĂ© le « toit du Maroc » ou encore, le « toit de l'Afrique du Nord ». Il forme une immense barriĂšre d'environ 750 kilomĂštres de longueur qui dĂ©limite le Maroc saharien du Maroc atlantique et mĂ©diterranĂ©en. Il constitue la piĂšce maĂźtresse des Ă©tendues de haute montagne marocaine — dont l'ensemble couvre 100 200 km2 de superficie.

La population, principalement amazighe, surtout Chleuhs au sud-ouest, vit du pastoralisme et de l'agriculture. Les habitants du Haut-Atlas oriental, comme les AĂŻt Atta et les AĂŻt Yafelman, eux parlent des dialectes de la tamazight du Maroc central.

Toponymie

Son nom berbÚre, Adrar Ndern, signifie la « montagne qui mugit », la « montagne qui gronde »[1].

Relief

La vallée de l'Ourika dans le Haut Atlas.

Le relief du Haut Atlas se divise en trois entités différentes, d'ouest en est, le Haut Atlas occidental, le Haut Atlas central et le Haut Atlas oriental.

Haut Atlas occidental

Le Haut Atlas occidental est le massif le plus ancien, constituĂ© surtout de formations jurassiques ou crĂ©tacĂ©es (avec quelques affleurements moins Ă©tendus du Trias, Permien, et mĂȘme du CarbonifĂšre[2]) entaillĂ©es de vallĂ©es profondes. Son point culminant est le djebel Toubkal Ă  4 167 mĂštres d'altitude, visible de Marrakech. Le parc national de Toubkal est crĂ©Ă© en 1942 en raison de la biodiversitĂ© et de la richesse naturelle du djebel Toubkal.

Haut Atlas central

Le Haut Atlas vu du ciel
Village du Haut Atlas

Le Haut Atlas central est un massif essentiellement calcaire, morphologiquement dominĂ© par des zones tabulaires culminant Ă  2 500 mĂštres d'altitude, qui s'Ă©tend d'Azilal Ă  Ouarzazate.

Le djebel M'Goun (4 071 mĂštres) est le sommet le plus haut de cette partie du Haut Atlas. On y rencontre une population berbĂšre.

Haut Atlas oriental

Djebel Saghro

Le Haut Atlas oriental est formĂ© des vastes plateaux d'altitude de la haute Moulouya. Ces plateaux s'Ă©tendent de Midelt — province de KhĂ©nifra, abritant le djebel Ayachi (3 747 mĂštres) — Ă  Imilchil — province d'Errachidia, oĂč se trouvent le djebel Saghro et le massif ancien de Tamlelt dont la bordure nord est occupĂ©e par ses plus hauts sommets, tel le djebel Ayachi (3 760 mĂštres).

L'altitude s'affaiblit vers l'est, oĂč dĂ©bute le domaine des hamadas (zone prĂ©-saharienne).

Ce massif est devenu un site palĂ©ontologique de renommĂ©e internationale, Ă  la suite de la dĂ©couverte des ossements d'un dinosaure alors inconnu, l'Atlasaurus, dinosaure quadrupĂšde herbivore d'environ 18 Ă  20 mĂštres de long qui peuplait le Maroc il y a 165 millions d'annĂ©es (Jurassique moyen). Un autre dinosaure d'environ neuf mĂštres de long a Ă©tĂ© baptisĂ© Tazoudasaurus naimi, du nom du village de Tazouda oĂč il a Ă©tĂ© dĂ©couvert (Ă  70 kilomĂštres de la ville de Ouarzazate). Il est plus ancien que le prĂ©cĂ©dent (environ 180 millions d'annĂ©es) et pourrait bien ĂȘtre l'« ancĂȘtre » des sauropodes d'AmĂ©rique du Nord qui, eux, ont 140 millions d'annĂ©es — une Ă©poque oĂč l’Afrique du Nord et le continent amĂ©ricain Ă©taient soudĂ©s.

Climat

On rencontre dans le Haut Atlas deux types de climats montagnards.

Neige à Aït Bou Guemez (décembre 2019).

L'un, subtropical ocĂ©anique, se manifeste sur les versants nord et sud de la partie occidentale (jusqu'au djebel Toubkal) ainsi que sur le versant nord de la partie centrale (du Toubkal jusqu'Ă  Imilchil). ExposĂ©s aux perturbations venant de l'Atlantique, ils sont relativement humides avec des prĂ©cipitations espacĂ©es mais parfois diluviennes. Il tombe entre de 600 et 1 000 millimĂštres d'eau par an en moyenne. La sĂ©cheresse estivale, entrecoupĂ©e d'orages, est intense. L'enneigement est gĂ©nĂ©ralement tenace au-dessus de 2 500 Ă  3 500 mĂštres de novembre Ă  avril et peut persister de septembre Ă  juin pour les hauts sommets (avec de grosses variations selon l'exposition). Quelques riviĂšres ne sont jamais assĂ©chĂ©es (asif Melloul, oued n'Fis, oued Tessaout, etc.), alimentant de fertiles bassins d'altitude : AĂŻt Bou Guemez, Imilchil, etc. Ces conditions permettent l'existence de la forĂȘt (pins, chĂȘnes verts, thuyas, etc.) mais celle-ci dĂ©cline Ă  cause du triple effet de l'assĂšchement du climat, de la surexploitation (chauffage et construction) et du surpĂąturage ovin-caprin.

L'autre type de climat, semi-dĂ©sertique continental, se manifeste sur le versant sud de la partie centrale (du Toubkal Ă  Imilchil) et toute la partie orientale (au-delĂ  d'Imilchil), avec des amplitudes thermiques marquĂ©es. S'Ă©tendent lĂ  de hautes steppes, des dĂ©serts de pierres et plus rarement de sable, et quelques vallĂ©es pourvues en eau oĂč l'agriculture, trĂšs localisĂ©e, est possible. La forĂȘt est quasi absente. Ce climat est assez semblable Ă  celui des montagnes Rocheuses du sud des États-Unis.

Biodiversité

Faune

Les fĂ©lins : le lynx caracal, ainsi que le lĂ©opard de BerbĂ©rie existe, mais dans une zone trĂšs limitĂ©e. Les mammifĂšres courants sont surtout des nocturnes : belette, chacal, renard et porc-Ă©pic. Les sangliers sont trĂšs rĂ©pandus dans les chĂȘnaies. Le mouflon n’est visible qu’entre 2 000 et 4 000 mĂštres. L’écureuil de gĂ©tulie s’observe facilement. Le magot, un singe de la famille des macaques, frĂ©quente les gorges du Haut–Atlas et les cĂ©draies du Moyen–Atlas.

Les couleuvres sont prĂ©sentes jusqu’en haute montagne, tandis qu’on ne trouve qu’un seul reptile venimeux, la vipĂšre de lataste (longue de 30 Ă  40 centimĂštres). Quant aux truites, elles vivent en altitude dans les ruisseaux.

On trouve de nombreux rapaces, comme la buse fĂ©roce, l’aigle bottĂ©, le circaĂšte, l’épervier, la crĂšcerelle, le faucon pĂšlerin et jusqu’à 4 000 mĂštres, l’aigle royal ou le gypaĂšte. On peut observer aussi le pigeon biset. Deux espĂšces sont communes aux rĂ©gions montagneuse du Proche–Orient : le roselin Ă  ailes roses et l’alouette hausse-col, identifiable aux plumes jaunes de sa tĂȘte. Les oiseaux migrateurs franchissent la chaĂźne de l’Atlas, au printemps et en automne, Ă  des altitudes Ă©levĂ©es. Le pipit des prĂ©s niche en Europe et passe l’hiver dans les basses vallĂ©es de l’Atlas.

Flore

Figuiers de Barbarie Ă  Tizi Mlil

La vĂ©gĂ©tation se prĂ©sente de façon Ă©tagĂ©e entre la plaine et la montagne. Au premier Ă©tage (850 Ă  1 200 mĂštres), le doum (palmier nain) voisine avec le thuya de barbarie, le caroubier, l’olivier sauvage, le pistachier lentisque et le laurier–rose. Y abondent lavandes, cistes et genĂȘts. Parfois, le thuya est associĂ© Ă  diverses sortes de genĂ©vriers. En moyenne montagne (1 000 Ă  2 000 mĂštres), l’humiditĂ© augmente et le chĂȘne vert domine, mĂȘlĂ© de genĂ©vriers rouges.

Sur les hauts plateaux et les hautes vallĂ©es (2 000 Ă  2 500 mĂštres), les arbres disparaissent, remplacĂ©s par des genĂȘts et des plantes buissonnantes. Le seul qui subsiste est le genĂ©vrier thurifĂšre sur les versants nord ou ouest. En mars et jusqu’en juin, une pelouse humide apparaĂźt sur les plateaux, Ă©gayĂ©e de narcisses. Seuls les coussinets Ă©pineux se maintiennent en haute montagne (Ă  partir de 2 500 mĂštres) : l’alysson au feuilles grises, le buplĂšvre, le cytise de balancsa, un genĂȘt Ă  fleurs jaune, la sabine piquante.

Au–dessus de 3 600 mĂštres, les coussinets disparaissent et la vĂ©gĂ©tation est absente. Le leucanthĂšme de l’Atlas, une violette Ă  feuilles Ă©paisses, fleurit au sommet du Toubkal. La vĂ©gĂ©tation a Ă©tĂ© dĂ©gradĂ©e par l’homme et ses troupeaux, au point de ne plus pouvoir se rĂ©gĂ©nĂ©rer. Autrefois de belles chĂȘnaies devaient couvrir les versants de l’Atlas, aujourd’hui on tente de les reboiser, semble–t–il avec succĂšs, avec des plantations de pins d’Alep.

Tourisme

La traversée du Haut Atlas marocain, sur le tracé des trois parties de l'Atlas, a été réalisée en plus de 50 jours[3] - [4] - [5].

Dans la culture

L'homme Ă  la toison, Bilmaun en berbĂšre, Boujloud en arabe[6], est le nom d'un personnage carnavalesque qui revĂȘt la dĂ©pouille de la bĂȘte sacrifiĂ©e (lors de la fĂȘte musulmane du Sacrifice) et, durant deux jours, participe Ă  un rite archaĂŻque, encore vivace dans le Haut-Atlas[7]. L'anthropologue Abdellah Hammoudi l'Ă©tudie dans son ouvrage La Victime et ses masques (1988)[8].

Notes et références

  1. Max Quedenfeldt, « Division et rĂ©partition de la population berbĂšre au Maroc », Revue africaine, no 249,‎ , p. 154
  2. (en) Jean-David Moreau, Naima Benaouiss, Abdelilah Tourani et J. -SĂ©bastien Steyer, « A new ichnofauna from the Permian of the Zat Valley in the Marrakech High Atlas of Morocco », Journal of African Earth Sciences, vol. 172,‎ , p. 103973 (ISSN 1464-343X, DOI 10.1016/j.jafrearsci.2020.103973, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. Michael Peyron, La GTAM - La grande traversée de l'Atlas marocain, 1988.
  4. Jeffry Tailer et Driss Hemmi, « Among the Berbers », National Geographic, janvier 2005.
  5. « National Geographic Magazine », sur Magazine (consulté le )
  6. Fatiha Aboulhorma, "Boujloud" ou la saga d’un rite qui refuse de mourir, Menara, 29 septembre 2014
  7. Hassan Hermas, “Bilmawen Bodmawen”: Un carnaval de couleurs dans les rues d’Inezgane et Dcheira, Map Express, 20 septembre 2017
  8. Hammoudi Abdallah, La victime et ses masques. Essai sur le sacrifice et la mascarade au Maghreb, 1988 [lire en ligne]

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.