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Actes de capitulation du Japon

Les actes de capitulation du Japon ont concrĂ©tisĂ© la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils furent signĂ©s par des reprĂ©sentants de l'empire du Japon, des États-Unis, de la rĂ©publique de Chine, du Royaume-Uni, de l'Union des rĂ©publiques socialistes soviĂ©tiques, de l'Australie, du Canada, du gouvernement provisoire de la RĂ©publique française, du royaume des Pays-Bas, et de la Nouvelle-ZĂ©lande sur le pont de l'USS Missouri dans la baie de Tokyo le et qui de ce fait mit fin Ă  une guerre contre la Chine menĂ©e depuis 1931 en Chine du Nord et depuis 1937 dans le reste de la Chine, comme Ă  la guerre du Pacifique liĂ©e Ă  la Seconde Guerre mondiale. Ce jour est connu comme Ă©tant celui de la victoire sur l'empire du Japon, mĂȘme si ce terme est surtout associĂ© Ă  la date oĂč l'empereur Hirohito annonça l'acceptation le prĂ©cĂ©dent, des termes de la confĂ©rence de Potsdam, lors d'une allocution radiodiffusĂ©e (connue sous le nom de Gyokuon-hƍsƍ)[1].

Les représentants de la délégation japonaise quittent le pont de l'USS Missouri aprÚs la signature des actes de capitulation du Japon.

Rappel des événements amenant à la reddition

La cérémonie officielle

Le général Douglas MacArthur signe les actes de capitulation au nom des Puissances Alliées.
Le ministre japonais des affaires Ă©trangĂšres Mamoru Shigemitsu signe les actes de capitulation au nom du gouvernement japonais.
Le , le Japon capitule. Le Ă  bord du Missouri dans la baie de Tokyo, le gĂ©nĂ©ral Yoshijirƍ Umezu signe la capitulation face au gĂ©nĂ©ral Douglas MacArthur.

La signature des accords dura 23 minutes et fut diffusĂ©e Ă  travers le monde. Le premier signataire, Mamoru Shigemitsu, ministre japonais des Affaires Ă©trangĂšres, ratifia le traitĂ© sur l'ordre et au nom de l'Empereur du Japon et du gouvernement japonais. Puis Yoshijirƍ Umezu, chef d'Ă©tat major de l'armĂ©e impĂ©riale japonaise, sur l'ordre et au nom du Quartier gĂ©nĂ©ral impĂ©rial. Ensuite, le GĂ©nĂ©ral amĂ©ricain Douglas MacArthur, commandant du Sud-Ouest Pacifique et commandant suprĂȘme des forces alliĂ©es, signa Ă©galement.

En tant que tĂ©moins, le lieutenant-gĂ©nĂ©ral amĂ©ricain Jonathan Mayhew Wainwright IV, qui avait capitulĂ© aux Philippines, et le lieutenant-gĂ©nĂ©ral britannique Arthur Percival, qui avait capitulĂ© Ă  Singapour, reçurent deux des six stylos utilisĂ©s lors de la cĂ©rĂ©monie. Un autre stylo alla Ă  l'AcadĂ©mie militaire de West Point et un Ă  son aide de camp. Tous les stylos utilisĂ©s par MacArthur Ă©taient noirs, Ă  l'exception du dernier qui Ă©tait de couleur prune et qui alla Ă  sa femme. Une rĂ©plique de celui-ci, ainsi que des copies des actes de capitulation, se situe dans un Ă©tui sur le Missouri oĂč une plaque marque l'endroit de la signature.

AprĂšs la signature de MacArthur en tant que commandant suprĂȘme, les reprĂ©sentants suivants signĂšrent les actes de capitulation au nom de chacune des Puissances AlliĂ©es :

Sur l'exemplaire destiné au Japon, le représentant du Canada signa en dessous de son nom alors qu'il aurait dû signer au-dessus. Il en résulta que cette signature et toutes les suivantes furent décalées. Quand les représentants japonais reçurent l'acte, ils firent remarquer que cette situation n'était pas diplomatiquement acceptable. Mac Arthur et les autres signataires s'en étaient déjà allés. Son chef d'état-major prit alors l'initiative de corriger l'acte à la main. Cet exemplaire est exposé au musée d'Edo-Tokyo.

Le , le Colonel Bernard Theilen apporta le document et un récépissé impérial à Washington et le présenta au Président Harry Truman le jour suivant lors d'une cérémonie formelle à la Maison-Blanche. Les documents furent alors exposés aux archives nationales américaines.

Le , sur le front chinois, le général Yasuji Okamura remet les actes de capitulation au général He Yingqin, ministre chinois de la guerre.

Drapeaux à la cérémonie

Le drapeau du Commodore Perry a volé d'Annapolis à Tokyo pour s'afficher (au centre gauche de la photo) aux cérémonies de capitulation qui marquaient officiellement la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le pont du Missouri Ă©tait dĂ©corĂ© avec deux drapeaux amĂ©ricains. Une histoire couramment entendue est qu'un des drapeaux flottait sur la Maison-Blanche le jour oĂč Pearl Harbor fut attaquĂ©e. Cependant, le capitaine Stuart Murray du Missouri expliqua :

« A huit heures nous avions hissĂ© un ensemble d'Ă©tendards propres au mĂąt principal et un Union Jack propre Ă  la proue alors que nous mouillions, et je voudrais prĂ©ciser que c'Ă©taient juste les drapeaux normaux du navire, des fournitures du Gouvernement, que nous avions tirĂ©s des piĂšces de rechange, ils n'avaient rien de spĂ©cial, et ils n'avaient jamais Ă©tĂ© utilisĂ©s par qui que ce soit aussi loin que l'on se rappelle, du moins avaient-ils Ă©tĂ© lavĂ©s et nous les avions probablement obtenus Ă  Guam en mai. Alors il n'y avait rien de particulier Ă  propos d'eux. Certains articles sur l'histoire disent que c'Ă©tait le drapeau mĂȘme qui flottait sur la Maison Blanche ou sur le Capitole le , (le jour de) l'attaque de Pearl Harbor, et Ă  Casablanca, et ainsi de suite, que MacArthur l'apporta Ă©galement Ă  Tokyo et depuis ses quartiers gĂ©nĂ©raux jusqu'ici. La seule chose que je puisse dire c'est qu'ils n'y sont pas allĂ©s de main morte avec les foutaises, parce que ce n'Ă©tait rien de tout ça. C'Ă©tait juste un drapeau fourni par le Gouvernement tout Ă  fait ordinaire et un Union Jack. On les a rapportĂ©s tous les deux au Museum de l'AcadĂ©mie Navale lorsque nous rentrĂąmes sur la CĂŽte Est en octobre. Le seul drapeau particulier qu'il y avait Ă©tait un drapeau que le Commodore Perry avait fait flotter sur son navire au mĂȘme endroit 82 ans auparavant. Il avait Ă©tĂ© sorti de son Ă©tui de verre du Museum de l'AcadĂ©mie Navale. Un messager l'avait apportĂ©. Nous l'avons suspendu par-dessus la porte de ma cabine, face Ă  l'avant, sur le pont de la vĂ©randa de sorte que tout le monde sur le pont de la reddition puisse le voir. »

Le second drapeau du pont de la vĂ©randa du Missouri venait des drapeaux des navires de Commodore Matthew Perry en 1853-1854 lorsqu'il dirigea l'Escadron de l'US Navy d'ExtrĂȘme-Orient au sein de la Baie de Tokyo afin de pousser l'ouverture des ports du Japon au commerce extĂ©rieur. MacArthur Ă©tait un descendant direct de la famille de Perry en Nouvelle-Angleterre et cousin du Commodore Matthew Perry. C'est peut-ĂȘtre MacArthur qui a insistĂ© pour avoir ce drapeau, se voyant lui-mĂȘme comme un second "ouvreur" plus qu'un conquĂ©rant de la nation.

Des photographies de la cérémonie de signature montrent que ce drapeau était disposé sur l'envers avec les étoiles en haut à droite. Le tissu du drapeau historique était si fragile que le conservateur au Museum de l'Académie Navale réalisa une protection de soutien cousue, laissant seul visible l'envers ; et c'est ainsi que le drapeau de Perry aux 31 étoiles fut exposé en cette unique occasion[11].

Une rĂ©plique de ce drapeau historique peut ĂȘtre vue au MĂ©morial du Pont de la Capitulation du Navire de guerre Missouri Ă  Pearl Harbor. Cette rĂ©plique est placĂ©e Ă  l'endroit exact sur la cloison du pont oĂč le drapeau original avait Ă©tĂ© fixĂ© le au matin[11] par le Chef charpentier Fred Miletich[12].

Le document

L'acte de capitulation, daté du .

« Agissant par ordre et au nom de l'Empereur, du Gouvernement japonais et du Quartier gĂ©nĂ©ral impĂ©rial japonais, nous dĂ©clarons, par ces prĂ©sentes, accepter les conditions posĂ©es dans la dĂ©claration qui a Ă©tĂ© publiĂ©e par les Chefs des Gouvernements des États-Unis, de la Chine et de la Grande-Bretagne, le , Ă  Potsdam et Ă  laquelle a adhĂ©rĂ©, par la suite, l'Union des RĂ©publiques Socialistes SoviĂ©tiques, lesquelles quatre Puissances sont ci-aprĂšs dĂ©signĂ©es sous le nom de « Puissances AlliĂ©es ».

Nous proclamons par ces prĂ©sentes la reddition inconditionnelle aux Puissances AlliĂ©es du Quartier gĂ©nĂ©ral impĂ©rial japonais, de toutes les forces armĂ©es japonaises et de toutes les forces armĂ©es sous contrĂŽle japonais, partout oĂč elles se trouvent.

Nous ordonnons par ces prĂ©sentes Ă  toutes les forces japonaises, partout oĂč elles se trouvent, ainsi qu'au peuple japonais, de cesser immĂ©diatement les hostilitĂ©s, de prĂ©server et de sauver de tous dommages tous les navires, avions et biens, militaires et civils, et de se conformer Ă  toutes les exigences qui pourront ĂȘtre imposĂ©es par le Commandement SuprĂȘme des Puissances AlliĂ©es; ou par des organismes du Gouvernement japonais d'aprĂšs ses ordres.

Nous ordonnons par ces prĂ©sentes au Quartier gĂ©nĂ©ral impĂ©rial japonais de donner immĂ©diatement aux Commandements de toutes les forces japonaises et de toutes les forces sous contrĂŽle japonais, partout oĂč elles se trouvent, l'ordre de se rendre sans condition, avec toutes les forces placĂ©es sous leur commandement.

Nous ordonnons par ces prĂ©sentes Ă  tous les fonctionnaires civils et Ă  tous les officiers de l'ArmĂ©e et de la Flotte d'obĂ©ir et de faire porter effet Ă  toutes les proclamations, Ă  tous les ordres et Ă  toutes les instructions que le Commandement SuprĂȘme des Puissances AlliĂ©es jugera propres Ă  assurer l'exĂ©cution effective des conditions de cette reddition, et qui seront publiĂ©s par lui ou sous son autoritĂ©, et nous leur ordonnons de rester Ă  leur poste et de continuer Ă  assurer leur service comme non-combattants, Ă  moins d'en ĂȘtre spĂ©cialement relevĂ©s par lui ou par son ordre.

Nous nous engageons par ces prĂ©sentes, au nom de l'Empereur, du Gouvernement japonais et de ceux qui lui succĂ©deront, Ă  exĂ©cuter de bonne foi les clauses de la DĂ©claration de Potsdam et Ă  donner tous les ordres et prendre toutes les mesures qui pourront ĂȘtre exigĂ©es par le Commandant SuprĂȘme des Puissances AlliĂ©es ou par tout autre reprĂ©sentant qualifiĂ© des Puissances AlliĂ©es pour en assurer l'exĂ©cution.

Nous ordonnons par ces présentes au Gouvernement japonais et au Quartier général impérial japonais de libérer immédiatement tous les prisonniers de guerre et internés civils alliés qui se trouvent actuellement sous contrÎle japonais et de veiller à leur protection, à leur entretien et subsistance ainsi qu'à leur transport immédiat aux lieux qui seront fixés.

Dans la direction de l'État, l'autoritĂ© de l'Empereur et du Gouvernement japonais sera subordonnĂ©e Ă  celle du Commandant SuprĂȘme des Puissances AlliĂ©es, qui prendra toutes les mesures qu'il estimera propres Ă  assurer l'exĂ©cution des conditions de la reddition.

SIGNÉ dans la Baie de Tokyo, Japon, à 0904 I le deuxiùme jour de septembre 1945.

Mamoru Shigemitsu
Par ordre et au nom de l'Empereur du Japon et du Gouvernement japonais


Yoshijirƍ Umezu
Par ordre et au nom du Quartier général impérial japonais


AcceptĂ© dans la Baie de Tokyo, Japon, Ă  0908 I le deuxiĂšme jour de septembre 1945 pour les États-Unis, la RĂ©publique de Chine, le Royaume-Uni et l'Union des RĂ©publiques Socialistes SoviĂ©tiques et dans l'intĂ©rĂȘt des autres Nations Unies en guerre avec le Japon.

Douglas MacArthur
Commandant SuprĂȘme des Puissances AlliĂ©es

Chester Nimitz
ReprĂ©sentant des États-Unis

Hsu Yung-Chang (en)
Représentant de la République de Chine

Bruce Fraser
Représentant du Royaume-Uni

Derevyanko (en)
Représentant de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques

T. A. Blamey
Représentant de l'Australie

Moore Cosgrave (en)
Représentant du Canada

Philippe Leclerc
Représentant du Gouvernement provisoire de la République française

D.E.L. Helfrich
Représentant du Royaume des Pays-Bas

Leonard M. Isitt (en)
Représentant de la Nouvelle-Zélande

Nations Unies, traduction du gouvernement canadien, 1952[13] »

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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