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Pearl Harbor

Pearl Harbor est une baie peu profonde située sur l'île d'Oahu, dans l'État américain d'Hawaï, à l'ouest d'Honolulu. Pearl Harbor était jadis considérée comme la résidence de la déesse requin Ka'ahupahau, et de son frère Kahi'uka.

Pearl Harbor
Image satellite de Pearl Harbor.
Image satellite de Pearl Harbor.
GĂ©ographie humaine
Pays côtiers Drapeau des États-Unis États-Unis
Subdivisions
territoriales
HawaĂŻ
Ponts Ford Island Bridge
GĂ©ographie physique
Type baie
Localisation Océan Pacifique
CoordonnĂ©es 21° 21′ 43″ nord, 157° 57′ 13″ ouest
Subdivisions West Loch, Middle Loch, East Loch, Southeast Loch, baie d'ʻAiea, Pearl Harbor Entrance
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Pearl Harbor
GĂ©olocalisation sur la carte : HawaĂŻ
(Voir situation sur carte : HawaĂŻ)
Pearl Harbor

Depuis la fin du XIXe siècle, elle abrite une base navale des États-Unis, la base navale de Pearl Harbor, et le quartier gĂ©nĂ©ral de la flotte du Pacifique des États-Unis d'une superficie, en 2013, de 5 304 hectares. Le port et la base sont implantĂ©s autour d'une rade au centre de laquelle se trouve l’île de Ford. L'entrĂ©e de cette rade se fait par un chenal très Ă©troit. Pearl Harbor est devenue cĂ©lèbre en raison de l'attaque aĂ©rienne surprise lancĂ©e par le Japon le , qui allait provoquer l'entrĂ©e en guerre des États-Unis.

Toponymie

En anglais, « pearl harbor » signifie « port des perles ». Les Hawaïens l'appellent :

  • soit « Wai Momi » ce qui signifie « eau Ă  perle », en raison de l'activitĂ© perlière des autochtones ;
  • soit « Pu'uloa » c'est-Ă -dire « longue colline ».

Histoire

Le port était principalement utilisé pour la production d'huîtres perlières jusqu'à la fin du XIXe siècle.

Dans les années qui suivirent l’arrivée du capitaine James Cook (1778), les Européens considéraient que la rade ne pouvait accueillir un port à cause de la faible profondeur de ses eaux.

Les États-Unis et le royaume d'Hawaï signèrent un traité de réciprocité en 1875, complété par la convention du et ratifié en 1887. Le 20 janvier de la même année, le Sénat des États-Unis autorisa la marine à louer Pearl Harbor comme base navale. En échange, les Hawaïens obtinrent le droit exclusif de pouvoir exporter aux États-Unis du sucre sans droit de douane. La guerre hispano-américaine de 1898 et le besoin des États-Unis de posséder une présence permanente dans le Pacifique conduisirent à l'annexion de l'archipel.

Les chantiers navals de Pearl Harbor furent inaugurés en 1908 et l’île de Ford fut achetée par l’armée pour développer l’aviation militaire dans le Pacifique. Dans le contexte de l’expansionnisme japonais, le général Harry Yarnell anticipait une invasion d’Hawaï. Au cours d’un exercice militaire le , ce dernier avait mis en évidence la vulnérabilité d’Oahu en cas d’attaque aérienne par le nord-ouest. La simulation avait montré que des avions ennemis pourraient infliger de sérieux dommages et que la flotte ennemie, restée à l'écart des côtes, serait indétectable pendant 24 heures.

Attaque de Pearl Harbor

L'attaque du 7 décembre 1941 à 8 h 15

Contexte historique

En 1939, débute la Seconde Guerre mondiale. S'affrontent alors le camp des Alliés, comprenant la France et l’Angleterre, contre les pays de l’Axe, formé par l’Italie, l’Allemagne et le Japon. Entraîné par ses alliances avec l’Allemagne, et du fait du blocus américain sur le pétrole, le Japon provoqua l’entrée en guerre des États-Unis parmi les Alliés, avec pour 1er objectif la destruction de la base navale de Pearl Harbor[1].

Causes menant Ă  l'attaque japonaise sur Pearl Harbor

En 1941, l’expansion du Japon sur le territoire chinois devenant alarmante, Franklin Delano Roosevelt, le président des États-Unis de l'époque, décida de s’allier à la Chine. C’est pourquoi il gela, le , les avoirs financiers nippons en plus de provoquer un embargo des matières premières au Japon dont le pétrole, nécessaire à la production de son armement[2].

Le , le Japon envoie aux États-Unis une note en cinq points, comme dernière proposition de négociation, demandant l’arrêt de l’embargo, du gel des crédits et de l’aide matérielle et morale à la Chine en échange de son retrait dans la péninsule indochinoise, en particulier d'Indochine française. Le , les États-Unis ripostent par une réponse en dix points, la note de « Hull ».
Refusant de se soumettre aux restrictions menaçant son expansion, le Japon donne l’ordre de départ en date du à son aviation aéronavale embarquée sur six porte-avions. Fin novembre, les Japonais avaient atteint la baie d’Hito-Kappu au centre de l'île d'Iturup dans l'archipel des iles Kouriles, au nord du Japon d'alors (aujourd'hui appartenant à la Russie), ce qui met la flotte japonaise à 4000 miles de Pearl Harbor et à un endroit idéal pour passer inaperçue des Américains[3].

Un Ă©lĂ©ment ayant permis l’attaque japonaise de ce grand port pĂ©trolier fut l’espionnage. Effectivement, Otto Kuehn, un agent allemand affiliĂ© aux Japonais, fut arrĂŞtĂ© Ă  HawaĂŻ après l’invasion et dĂ©clara au cours de son procès qu’il y avait jusqu’à 200 agents secrets japonais infiltrĂ©s et rĂ©partis sur chacune des Ă®les. Ceux-ci communiquaient par signaux lumineux avec leurs sous-marins et possĂ©daient plusieurs postes Ă  des endroits stratĂ©giques, camouflĂ©s grâce au relief montagneux. Ces espions infiltrĂ©s avaient ainsi fourni des documents prĂ©sentant en dĂ©tail l’île, et des Ă©lĂ©ments essentiels au projet d’attaque[4].

Description de l'événement

Ă€ la veille de l'attaque japonaise du Ă  8 h 15, la flotte de guerre amĂ©ricaine du Pacifique, stationnĂ©e Ă  Pearl Harbor, comprenait 86 unitĂ©s : vingt huit destroyers, neuf croiseurs, huit cuirassĂ©s, cinq sous-marins, un cuirassĂ©-cible (l'USS Utah) et une trentaine de bâtiments auxiliaires. On comptait enfin 25 000 hommes sur la base et 231 avions dans l’île. Le gĂ©nĂ©ral Walter Short Ă©tait le commandant des forces terrestres, tandis que la flotte du Pacifique Ă©tait sous les ordres de l'amiral Husband Kimmel. La dĂ©fense des installations et des ateliers de rĂ©paration Ă©tait assurĂ©e, notamment, par 35 B-17, la DCA et les dĂ©fenses littorales.

Les Japonais avaient recouru Ă  une cache dans la baie d’Hito-Kappu sur l’île Etorofu, dans les Ă®les Kouriles[5]. L'escadre japonaise comportait 353 avions, elle Ă©tait situĂ©e Ă  environ 300 km au nord d'Oahu, Ă  bord de six porte-avions. Ă€ 6 h, une première vague de 183 avions partait des porte-avions japonais, Ă  environ 200 miles de Pearl Harbor, en direction de la base navale[6].

L'attaque se fit en deux vagues successives. La première attaque eut lieu Ă  7 h 49 prĂ©cises et Ă©tait composĂ©e de 43 chasseurs, 49 bombardiers Ă  haute altitude, 51 bombardiers en piquĂ© et 40 avions lance-torpilles. Les forces aĂ©riennes amĂ©ricaines disponibles Ă  HawaĂŻ ce jour-lĂ  comportaient 231 avions mais beaucoup furent endommagĂ©s au sol et ne purent servir. La disposition linĂ©aire et entassĂ©e des avions sur terre fut une erreur des AmĂ©ricains, puisque les attaquants n’ont eu qu’à faire feu en les prenant en enfilade pour dĂ©truire et endommager la majoritĂ© des avions, attaquant Ă©galement les dortoirs et rĂ©fectoires militaires au passage[6].

La première vague a pu bénéficier de l'effet de surprise bien que les renseignements américains aient possédé les codes japonais, car ces derniers n'ont déchiffré le message annonçant l'attaque de Pearl Harbor qu'environ une demi-heure après l'attaque. Le personnel militaire était, pour la plupart, toujours endormi ou en train de prendre le petit déjeuner. La réaction des Américains se fit rapidement puisqu’environ cinq minutes après les premiers bombardements aériens, des soldats étaient déjà à leur poste de canonniers anti-aériens[6].

La deuxième vague eut pour mission d'achever les navires très endommagés, mais la fumée les empêchait de voir correctement leurs objectifs et ils lancèrent leurs bombes sur des navires moins endommagés. À 8 h, une alerte de détresse était lancée sur toute la flotte du Pacifique par l’amiral Husband Edward Kimmel : « AIR RAID ON PEARL HARBOR X THIS IS NOT DRILL. »[6].

À 9 h 45, l’attaque était déjà terminée et les Japonais en route vers leurs porte-avions, qu'ils atteignirent à 12 h 14. Ils repartaient vers leur pays une heure plus tard, avec seulement vingt-neuf avions et cinq sous-marins de poche en moins[6]. En définitive, l'amiral Nagumo ramenait une flotte aérienne presque intacte, mais il avait refusé une troisième attaque, sollicitée par son entourage.

Conséquences de l'attaque

Cette attaque incita le Congrès des États-Unis à entrer officiellement dans la Seconde Guerre mondiale, déclaration de guerre signée par le président Roosevelt le .

Le bilan de l’assaut contre Pearl Harbor fut que dix-huit des quatre-vingt-seize bâtiments prĂ©sents sur l’île d’Oahu furent dĂ©molis ou endommagĂ©s et que les dommages matĂ©riels s’élevèrent Ă  500 000 $. Les porte-avions n’étaient pas Ă  la base navale le jour de l’attaque, mais huit des douze cuirassĂ©s furent coulĂ©s et endommagĂ©s, dont deux, l'USS Arizona et l'USS Oklahoma, furent perdus dĂ©finitivement. Quatre destroyers furent dĂ©truits, trois croiseurs endommagĂ©s, ainsi que quatre navires auxiliaires, un mouilleur de mines et un navire. 188 avions ont Ă©tĂ© dĂ©truits et 159 endommagĂ©s. Les pertes humaines Ă©taient estimĂ©es Ă  2 335 tuĂ©s, 1 143 blessĂ©s, mais la population fut Ă©galement touchĂ©e avec 68 civils dĂ©cĂ©dĂ©s et 35 blessĂ©s[7].

Document historique et image associés à Pearl Harbor

L’Honolulu Star-Bulletin (1st extra) publie une Ă©dition spĂ©ciale de huit pages le titrĂ©e « War! : Oahu bombed by Japanese planes » (« Guerre ! : Oahu bombardĂ© par des avions japonais »). Cette Ă©dition est la première Ă©dition de trois « extras » et 250 000 exemplaires sont imprimĂ©s le jour mĂŞme de l’attaque de Pearl Harbor[8].

Image associée à Pearl Harbor

L’explosion de la soute à munitions du Shaw, un contre-torpilleur américain, a été causée par l’attaque aérienne japonaise de Pearl Harbor du [9].

Base navale de Pearl Harbor

Vue aérienne de Pearl Harbor et d'une partie de sa base navale.

La base navale de Pearl Harbor est actuellement l'une des bases les plus importantes de l'United States Navy. Construite au tournant du XIXe siècle, elle abrite le siège de l'United States Pacific Fleet et une flotte permanente d’une dizaine de navires de surface et une quinzaine de sous-marins d’attaque.

Filmographie

Film associé à Pearl Harbor

Le film Hawaii-Midway Battle of the Sea and Sky : Storm in the Pacific Ocean, ayant pour titre américain I bombed Pearl Harbor, fut réalisé au Japon en 1960. Ce film aborde la Seconde Guerre mondiale, l’attaque sur Pearl Harbor et la défaite lors de la bataille de Midway du point de vue des Japonais[10].

Notes et références

  1. François Laurent, La Seconde Guerre mondiale, 2010
  2. (en) S.a. [s.d.]. « Pearl Harbor attack », Encyclopedia Britannica
  3. Walter Lord, Pearl Harbour, Éditions Rencontre, France, 1973 pp. 18-32
  4. Raymond De Belot, Le désastre de Pearl Harbor, Paris, J. de Gigord, 1946 pp. 18-19
  5. Walter Lord, Pearl Harbour, Éditions Rencontre, France, 1973 pp. 31-33
  6. (en) Pearl Harbor - Jennifer Rosenberg, About Education
  7. A. J. Barker, Pearl Harbor :Un stupéfiant désastre, Paris, Gérard &co, 1969 pp. 188-189
  8. (en) Pearl Harbor remembered - Richard Borreca, Starbulletin.com
  9. (en) W. Thomas Benson, American Rhetoric in the New Deal Era: 1932-1945, 2005
  10. (en) Movies About Pearl Harbor - US Naval Institute, 5 décembre 2014

Bibliographie

  • Patrick Facon, Pearl Harbor, 7 dĂ©cembre 1941, Vichy, Editeal, , 104 p. (ISBN 978-2-36450-003-7, prĂ©sentation en ligne)
  • Dan van der Vat (trad. de l'anglais), Pearl Harbor : une histoire illustrĂ©e, Paris/Toronto (Canada), Éditions Pierre de Taillac, , 176 p. (ISBN 978-2-36445-005-9, prĂ©sentation en ligne)
  • Christian-Jacques Ehrengardt, « Pearl Harbor, une victoire sans lendemain ». Éditions Caraktère, LOS ! HS no 13 /, 114 p. , (ISSN 2264-8682)

Articles connexes

Liens externes

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