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Protée (Q155)

Le ProtĂ©e est un sous-marin français de la classe 1 500 tonnes. LancĂ© en 1930, il appartient Ă  la sĂ©rie M6.

Protée
illustration de Protée (Q155)
L'Ajax, identique au Protée.

Type Sous-marin
Classe 1 500 tonnes
Histoire
A servi dans Marine nationale
Chantier naval Forges et Chantiers de la Méditerranée
La Seyne-sur-Mer
Quille posée 4 octobre 1928
Lancement 31 juillet 1930
Armé
Statut coulé le 20 décembre 1943
Équipage
Commandant Millé (1943)
Équipage 5 officiers, 66 marins
Caractéristiques techniques
Longueur 92,30 m
Maître-bau 8,10 m
Tirant d'eau 4,40 m
DĂ©placement 1 572 tonnes en surface
2 082 tonnes en plongĂ©e
Propulsion 2 moteurs diesel
2 moteurs Ă©lectriques
Puissance Diesel : 2 x 3 000 ch
Électrique : 2 x 1 200 ch
Vitesse Surface : 17,5 nĹ“uds
PlongĂ©e : 10 nĹ“uds
Profondeur 80 m
Caractéristiques militaires
Armement 9 tubes lance-torpilles de 550 mm
2 tubes lance-torpilles de 400 mm
1 canon de 100 mm
1 mitrailleuse-double de 13,2 mm/76
Rayon d'action 14 000 milles Ă  7 nĹ“uds (surface)
100 milles à 7 nœuds (immersion)
Carrière
Port d'attache Toulon
Indicatif Q155

Histoire

DĂ©veloppement

Le ProtĂ©e fait partie d'une sĂ©rie assez homogène de 31 sous-marins ocĂ©aniques de grande patrouille, aussi dĂ©nommĂ©s 1 500 tonnes en raison de leur dĂ©placement. Tous sont entrĂ©s en service entre 1931 (Redoutable) et 1939 (Sidi-Ferruch).

Longs de 92,30 mètres et larges de 8,10, ils ont un tirant d'eau de 4,40 mètres et peuvent plonger jusqu'Ă  80 mètres. Ils dĂ©placent en surface 1 572 tonnes et en plongĂ©e 2 082 tonnes. PropulsĂ©s en surface par deux moteurs diesel d'une puissance totale de 6 000 chevaux, leur vitesse maximum est de 18,6 nĹ“uds. En plongĂ©e, la propulsion Ă©lectrique de 2 250 chevaux leur permet d'atteindre 10 nĹ“uds. AppelĂ©s aussi « sous-marins de grandes croisières Â», leur rayon d'action en surface est de 10 000 milles Ă  10 nĹ“uds et en plongĂ©e de 100 milles Ă  5 nĹ“uds.

Mis en chantier le avec le numéro de coque Q155, le Protée est lancé le et mis en service le .

Seconde Guerre mondiale

Il est affecté, au début de la Seconde Guerre mondiale, à la 3e division de sous-marins, basée à Toulon, qu'il forme avec l'Achéron, le Fresnel et l'Actéon[1]. Au début de , la 3e DSM est brièvement transférée à Casablanca pour surveiller les Canaries, où se trouvent quelques cargos allemands. La division est affectée au théâtre méditerranéen le , d'abord à Bizerte puis, le Fresnel excepté, à Beyrouth, sous l'autorité du commandant en chef britannique à Alexandrie[2]. Il participe à plusieurs patrouilles dans le Dodécanèse jusqu'à l'armistice du . Le , date de l'entrée en vigueur de l'armistice, il n'entend pas le message lui demandant de rentrer à Beyrouth et, ne sachant que faire, il rallie Alexandrie et se place sous les ordres de la force X[3]. Son commandant reçoit un blâme à cette occasion[4].

La force X choisit de reprendre la lutte aux côtés des Alliés en , après plusieurs mois de négociations avec les forces françaises d'Afrique, pour former l'Armée française de la Libération[3]. Le Protée quitte Alexandrie le pour entrer en carénage à Oran, dont il sort au début du mois de novembre. Au cours de sa première mission, le , il attaque à la torpille un cargo allemand devant Agay, sans le couler[5].

Le , sous les ordres du commandant Georges MillĂ©, il part en mission au large de Marseille et disparaĂ®t. La Marine française a longtemps cru que la perte du ProtĂ©e Ă©tait la consĂ©quence d'un combat en surface avec des navires allemands[6]. Une plongĂ©e effectuĂ©e par Henri Delauze Ă  bord du Remora 2000 en 1995 a permis de localiser l'Ă©pave au large de Cassis Ă  130 m de profondeur[7] et a confirmĂ© la thèse avancĂ©e par la Marine amĂ©ricaine depuis les annĂ©es 1950 : celle de l'explosion d'une mine ; aucun combat avec un sous-marin alliĂ© ne figurant dans les archives allemandes[8].

Un mémorial lui est dédié à La Seyne-sur-Mer sur son lieu de construction, ainsi qu'un autre dans le port de Cassis.

  • MĂ©morial Ă  La Seyne-sur-Mer.
    MĂ©morial Ă  La Seyne-sur-Mer.
  • Plaque du mĂ©morial de Cassis.
    Plaque du mémorial de Cassis.

Notes et références

  1. Huan 2004, p. 49
  2. Huan 2004, p. 74
  3. Picard 2006, p. 80
  4. Huan 2004, p. 89
  5. Huan 2004, p. 157
  6. Picard 2006, p. 80-81
  7. « Article relatant la découverte du Protée » (consulté le )
  8. Huan 2004, p. 162

Bibliographie

  • Claude Huan, Les Sous-marins français 1918-1945, Rennes, Marines Éditions, , 240 p. (ISBN 978-2-915-37907-5 et 2-915-37907-6, OCLC 55595422)
  • Claude Picard, Les Sous-marins de 1 500 tonnes, Rennes, Marines Editions, , 119 p. (ISBN 2-915-37955-6 et 978-2-915-37955-6, OCLC 421731181, BNF 40993561)

Voir aussi

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