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Fairey Swordfish

Le Fairey Swordfish est un avion militaire embarqué britannique des années 1930/40, fabriqué au départ à titre privé sous la dénomination TSR 1 par Fairey, et approuvé par les autorités en raison du succès des essais de catapultage depuis de grandes unités de la Royal Navy, en particulier le HMS Repulse. Le mot anglais swordfish signifie en français « espadon ». Cet appareil est surnommé durant sa carrière Stringbag (« filet à provisions ») par les aviateurs britanniques. Lent et pratiquement obsolète lors de sa mise en service, il garde cependant une place dans l'histoire de l'aviation grâce à d'importants faits d'armes et à son exceptionnelle longévité au sein de la Fleet Air Arm, qui l'emploie du au , carrière sans équivalent pour un aéronef de la Seconde Guerre mondiale, qui plus est de type biplan.

Fairey Swordfish
Vue de l'avion.
Vue de l'avion.

Constructeur Fairey Aviation
RĂ´le Bombardier-torpilleur
Premier vol
Mise en service
Nombre construits 2 390
Équipage
Un pilote, un navigateur/torpilleur, un mitrailleur.
Motorisation
Moteur Bristol Pegasus IIIM3
Nombre 1
Type 9 cylindres en Ă©toile
Puissance unitaire 775 ch
Dimensions
vue en plan de l’avion
Envergure 13,87 m
Longueur 11,07 m
Hauteur 3,92 m
Surface alaire 56,39 m2
Masses
Ă€ vide 2 132 kg
Maximale 3 946 kg
Performances
Vitesse maximale 224 km/h
Plafond 3 780 m
Vitesse ascensionnelle (masse maxi) 152 m/min
Rayon d'action 1 658 km
Armement
Interne 2 mitrailleuse Vickers de 7,7 mm (une fixe, orientĂ©e vers l'avant et une montĂ©e sur affĂ»t mobile tirant vers l'arrière).
Externe Au choix : une torpille de 457 mm pesant 760 kg, une mine ou bombe de 680 kg, 8 roquettes de 127 mm ou encore 4 bombes de 113 kg

Historique

RĂ©pondant Ă  une demande pour un avion de reconnaissance et bombardier-torpilleur, le prototype du Swordfish vole pour la première fois le . Il est cependant perdu lors d'un accident Ă  peine deux mois plus tard. Après quelques modifications du fuselage et des plans de sustentation, le Swordfish reçoit l'approbation du Ministère de l'Air du Royaume-Uni, qui commande trois avions de prĂ©sĂ©rie et 90 exemplaires en 1935.

Au total, pas moins de 2 391 exemplaires sont construits, utilisĂ©s principalement par la Royal Navy mĂŞme si quelques-uns Ă©quipent brièvement la Royal Air Force et qu'une centaine d'avions sont achetĂ©s par le Canada. Le dernier exemplaire du Swordfish est livrĂ© en 1944, l'avion Ă©tant retirĂ© du service actif après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Variantes

  • Swordfish Mk I : version initiale (989 exemplaires).
  • Swordfish Mk II : Ă©quipĂ© d’intrados mĂ©tallique pour permettre l'emport de huit roquettes, nouveau moteur (1 080 exemplaires).
  • Swordfish Mk III : Ă©quipĂ© de radar air-surface Mark XI ASV sous le fuselage (320 exemplaires).
  • Swordfish Mk IV : Ă©quipĂ© d'un poste de pilotage fermĂ©, c'est la version destinĂ©e au Canada (110 exemplaires modifiĂ©s Ă  partir de Mk II).

Certains exemplaires étaient équipés de flotteurs pour décoller et amerrir

Engagements

Un Swordfish à l’appontage sur l'Ark Royal après le torpillage du cuirassé Bismarck, le .

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le Swordfish équipe huit des dix unités de la Royal Navy embarquées sur porte-avions, ainsi que sept autres unités dont quatre basées à terre. Il est engagé en particulier lors de la bataille de Mers el-Kébir contre la marine française puis, quelques mois plus tard, à la bataille de Tarente et la bataille du cap Matapan contre la marine italienne ainsi que depuis l'île de Malte avec un certain succès sur les navires ravitaillant les forces de l'Axe en Méditerranée. Le , les Swordfish du porte-avions Ark Royal aident à mettre hors d'état de nuire le cuirassé allemand Bismarck.

Ces succès ne doivent pas faire oublier que les Swordfish sont totalement obsolètes Ă  cette Ă©poque, malgrĂ© leurs qualitĂ©s de vol et leur maniabilitĂ©. Ils demeurent une plate-forme de largage de torpille exceptionnellement stable et pouvant voler Ă  moins de deux mètres au-dessus des flots, ce qui les rend extrĂŞmement difficiles Ă  repĂ©rer, mais ils subissent de lourdes pertes face Ă  la DCA ou l'aviation ennemie en raison de leur vitesse trop lente et de leur construction en bois entoilĂ©. RemplacĂ©s par des avions plus modernes Ă  partir de dĂ©but 1943, ils finissent la guerre en protĂ©geant des convois maritimes contre les sous-marins allemands. Ils sont crĂ©ditĂ©s de la destruction de quatorze U-Boot, grâce Ă  leur Ă©quipement radar sous le fuselage et Ă  la puissance destructrice de leurs huit roquettes de 5 pouces et 27 kilos. Leur maniabilitĂ© et l'agilitĂ© des pilotes de la Fleet Air Arm ne laissent aucune chance aux sous-marins surpris naviguant en surface lors d'opĂ©rations de renouvellement d'air ou de recharge de leurs batteries, qui n'ont pas le temps de plonger.

Un Swordfish a fait la première Ă©limination d'un U-Boot par un avion de la Fleet Air Arm le 13 avril 1940 quand l'unitĂ© L 9767 Ă©quipĂ©e de flotteurs et catapultĂ©e du cuirassĂ© HMS Warspite, a surpris le U-64 au mouillage au large de Bjerkvik, en Norvège Ă  la position gĂ©ographique approximative de 68° 29′ N, 17° 30′ E, et l'a coulĂ© avec deux bombes anti-sous-marines[1].

  • Un Fairey Swordfish Mark II, HS 545 'B' en vol, photographiĂ© depuis un autre avion, vers 1943/44.
    Un Fairey Swordfish Mark II, HS 545 "B" en vol, photographié depuis un autre avion, vers 1943/44.
  • Escadrille de Swordfish I, survolant le porte-avion HMS Ark Royal en 1939.
    Escadrille de Swordfish I, survolant le porte-avion HMS Ark Royal en 1939.
  • Swordfish armĂ©s de roquettes en aoĂ»t 1944.
    Swordfish armés de roquettes en août 1944.

Notes et références

Bibliographie

  • Magazine Air Fan nos 334 et 335 (septembre/octobre 2006)
  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Les avions, t. 3 : La Seconde Guerre mondiale - France, Allemagne, Angleterre, etc..., Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », (ISBN 2-8003-0387-5), p. 14-15.

Liens externes

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