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Breguet Atlantic

Le Breguet Br 1150 Atlantic est un avion de patrouille maritime, conçu par Breguet Aviation et produit par la SECBAT, sociĂ©tĂ© europĂ©enne de construction du Breguet Atlantic. Il est produit Ă  partir de par la sociĂ©tĂ© Avions Marcel Dassault-Breguet Aviation (AMD-BA) devenue en 1990 Dassault Aviation. Il a Ă©tĂ© construit en 115 exemplaires en deux gĂ©nĂ©rations d'appareils et mis en service par cinq pays.

Breguet Br 1150 Atlantic
Vue de l'avion.
Un Breguet Atlantic de la Marine française en 1983.

Constructeur Breguet Aviation
RĂ´le Avion de patrouille maritime
Premier vol
Mise en service
Date de retrait Toujours en service
Équipage
13 (1 commandant, 1 copilote, 2 mécaniciens de bord, 2 observateurs,1 coordinateur tactique, 1 opérateur radio, 1 opérateur détecteur d'anomalies magnétiques, 1 navigateur, 1 radariste, 2 opérateurs de bouées sonar) ; capacité de transport de 25 personnes, équipages constitués pour 2 ans.
Motorisation
Moteur Rolls-Royce Tyne
Nombre 2
Type Turbopropulseur, avec injection d'eau-méthanol, hélice 4 pales Ratier
Puissance unitaire 5 740 ch sur l'arbre
PoussĂ©e unitaire (rĂ©siduelle) 500 daN
Dimensions
Envergure 36,30 m
Longueur 31,75 m
Hauteur 11,33 m
Surface alaire 120,34 m2
Masses
Ă€ vide 23 500 kg
Avec armement 26 000 kg
Maximale 46 000 kg
Performances
Vitesse de croisière 315 km/h
Vitesse maximale 650 km/h (Mach 0,63 Ă  8 000 m)
Plafond 9 145 m
Rayon d'action 4 400 km
Endurance 14 h
Armement
Interne 8 Torpilles L4 (ATL1), Mk 44 (ATL1, Mk 46 (ATL1 et ATL2), MU90 (ATL2), missiles anti-navires Exocet AM-39 (ATL2), mines et bombes (ATL1 et ATL2), 4 x bombes à guidage laser GBU-12 Paveway II (ATL2), BLU-126 (ATL2), grenades anti-sous-marines Mk-54 (ATL1) et Mk-101 (non utilisée, ATL1), bouées sonores tailles B (ATL1), 1 LBP avec 3 paniers de 18 bouées sonar et 1 LBS avec plus de 100 bouées supplémentaires (ATL2), 1 lance-cartouches avec 40 leurres thermiques antimissiles ou 40 fusées élairantes, 2 cameras Oméra35 lance-bombettes d'exercice (ATL1 et ATL2), 9 chaînes de sauvetage SAR, SAMAR, SATER (ATL1 et ATL2)
Externe Missiles anti-navire AS-12 (ATL1), anti-radar AS-37 Martel (ATL1)
Avionique
Radar DRAA-2B (ATL1), Mesures de soutien électronique ARAR-10 (ATL1), ARAX-11 (ATL1), traitement des bouées acoustiques 2xAN/ARR-52 puis 2xAN/ARR-52A, AN/AQA-1, AN/ASA-20, 1 puis 2xAN/AQA-5, MAD DHAX-1 (ATL1), Radar DRAA-10B Iguane puis Searchmaster[1] (ATL2), FLIR JIAI-1A Tango (ATL2), traitement des signaux des bouées acoustiques 2xDSAX-1A (ATL2), Mesures de soutien électronique ARAR-13A (ATL2), MAD DHAX-3 (ATL2), Liaison de données tactiques Liaison 11 (France).

L'Atlantique 2, ou en abrégé ATL2, seconde version du Br 1150 Atlantic, est actuellement en service dans l'aéronautique navale française. L'orthographe du nom de l'avion a été modifiée par le président de la République François Mitterrand (Atlantique au lieu de Atlantic qui se termine par IC pour International Coopération) afin de marquer la différence avec le Bréguet Atlantic 1150, premier du nom, issu d'un programme de l'OTAN, alors que l'Atlantique 2 est purement français. Pour la France, il s’agit d’un programme majeur, les avions de patrouille maritime sont cruciaux pour la protection des sous-marins de la Force océanique stratégique (FOST) et depuis le retrait du service en 2011 des Nimrod protégeant les sous-marins SNLE Vanguard dans le cadre de la dissuasion du Royaume-Uni.

Conception

À la fin des années 1950, les sous-marins performants et nombreux de la marine soviétique font peser une menace croissante sur les marines de l'OTAN. Il apparaît que les Lockheed P2V-6 et P2V-7 Neptune, d'origine américaine, ne satisferont bientôt plus aux besoins de la lutte anti-sous-marine en matière d'efficacité dans un conflit avec l'URSS. En 1956, le Conseil de l'Atlantique Nord émet une fiche programme[2] visant à réaliser un avion de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine à long rayon d'action, destiné aux membres de l'Otan.

Le Br 1150 Atlantic (ATL1)

Cérémonie de baptême le aux Ateliers Breguet (Colomiers)
Obsèques des trois membres d'équipage du Breguet Atlantic, le

Le programme Breguet Br 1150 Atlantic (biturbopropulseur Rolls-Royce Tyne) est sélectionné en 1959 parmi vingt-quatre projets en compétition (présentés par neuf pays membres de l'Otan). En 1967, la société Dassault qui reprend Breguet-Aviation hérite de deux programmes en cours de cette société, l'Atlantic et le Jaguar.

Le Breguet Br 1150 Atlantic a la particularitĂ© d'ĂŞtre le premier avion de patrouille maritime au monde spĂ©cialement conçu pour sa mission et non dĂ©rivĂ© d'un avion commercial civil. Première opĂ©ration de coopĂ©ration europĂ©enne sur ce type d'avion (Fokker, Dornier, SABCA, Rolls-Royce, MTU, etc.), le programme bĂ©nĂ©ficie d'une certaine identitĂ© de vue des marines de guerre sur la lutte anti-sous-marine. La sociĂ©tĂ© Breguet est dĂ©signĂ©e comme maĂ®tre d'Ĺ“uvre technique de l'appareil. Cette sociĂ©tĂ© a achetĂ© 13 hectares en bordure de l'aĂ©roport de Toulouse-Blagnac, sur ce terrain, 3 100 mètres carrĂ©s de bâtiments furent construits pour l'avion Atlantic, l'usine existante de Toulouse-Montaudran se rĂ©vĂ©lant trop exiguĂ« pour ce nouvel appareil. Le , la SociĂ©tĂ© europĂ©enne de construction de l'avion Breguet Atlantic (SECBAT) est crĂ©Ă©e. Quatre prototypes sont rĂ©alisĂ©s. Le premier vole Ă  Toulouse, le , aux mains de Bernard Witt avec RenĂ© PĂ©rineau et Romeo Zinzoni. Il est l'objet le Ă  Colomiers d'une cĂ©rĂ©monie officielle de baptĂŞme en prĂ©sence de Pierre Messmer, alors Ministre des ArmĂ©es, et de son Ă©pouse, marraine de l'avion.

Le programme est endeuillé le avec le crash du deuxième exemplaire. Celui-ci se brise en vol au-dessus de la commune de Revel, tuant ainsi les trois membres d'équipage (Yves Brunaud, Alain Richard et Rémy Raymond). Les obsèques ont lieu à Colomiers le 21 avril, au cours desquelles Henri Ziegler (président de Breguet Aviation) prononce les éloges funèbres et la légion d'honneur est décernée à titre posthume aux pilotes.

La commande officielle de la première tranche est passĂ©e le : 20 avions pour la France, ultĂ©rieurement portĂ©e Ă  40 appareils, et 20 pour la Bundesmarine. Les deux premiers avions de sĂ©rie sont livrĂ©s, le no 1 Ă  la France, le no 2 Ă  l'Allemagne de l'Ouest le sur la BAN NĂ®mes-Garons. Pour les quarante premiers avions, la France reçoit les numĂ©ros de sĂ©rie impairs, et l'Allemagne de l'Ouest les numĂ©ros pairs, certains de ces derniers seront ultĂ©rieurement Ă©quipĂ©s pour effectuer du renseignement Ă©lectronique[3]. Le dernier des 60 appareils est livrĂ© Ă  la fin de 1968 au moment oĂą la Koninklijke Marine nĂ©erlandaise dĂ©cide d'en acquĂ©rir neuf. La Marine française lui en vend aussitĂ´t quatre qu'elle reçoit Ă  partir de juin 1969, les cinq autres proviennent d'une deuxième sĂ©rie lancĂ©e en . Le , l'ArmĂ©e de l'air italienne dĂ©cide d'acheter Ă  son tour l'appareil et s'associe au consortium europĂ©en avec Aeritalia et Alfa Romeo. La production est relancĂ©e pour 18 exemplaires, plus quatre destinĂ©s Ă  remplacer ceux vendus par la France aux Pays-Bas. En 1971, la marine française dispose de 35 appareils en service[4]. En 1976, elle cède trois de ses appareils au Pakistan. De leur cĂ´tĂ©, les États-Unis, qui avaient initialement participĂ© au dĂ©veloppement du Br 1150 Atlantic et financĂ© son dĂ©veloppement, se concentrent sur celui du Lockheed P-3 Orion qui correspond mieux Ă  leurs besoins de patrouille maritime Ă  plus longue distance (10 371 km.) La concurrence dĂ©bute[5].

Au terme de la carrière opérationnelle du Breguet Br 1150 Atlantic dans la Koninklijke Marine en 1985, celle-ci revend les six exemplaires restant et à bout de souffle à la France qui les a acquis pour augmenter son stock de volants et rechanges spécifiques et acquiert huit Orion aux États-Unis d'Amérique que la Deutsche Marine de la République fédérale d'Allemagne réunifiée a racheté ensuite d'occasion.

Le Br 1150 Atlantic 1 a Ă©tĂ© produits Ă  87 exemplaires de sĂ©rie tous similaires, en plus de 4 prototypes ; aĂ©ronef anti-sous-marin de l'OTAN d'une masse normale au dĂ©collage de 43,5 tonnes ; emport en soute sous trois portiques de torpilles L4, Mk 44, puis Mk 46, de grenades anti-sous-marines Mk 54 et Mk-101 (non utilisĂ©e), de bombes, de bouĂ©es sonores taille B, de lance-bombettes d'exercice, de conteneurs SAMAR ou SATER pour le sauvetage des naufragĂ©s ; emport sous voilure de missiles AS-12 puis AS-37 Martel et d'un ballonnet Breguet contenant des camĂ©ras photographiques ;

L’Atlantique 2 (ATL2)

Au milieu des années 1970, compte tenu du vieillissement du parc des Br 1150 Atlantic et pour faire face à l'évolution des menaces nouvelles des sous-marins et navires de surface, la Marine française décide de mettre en service une nouvelle génération d'Atlantic. Deux prototypes Atlantique 2 (ATL2) sont réalisés à partir de deux Atlantic de première génération (no 42 et 69). Le premier effectue son premier vol à Toulouse-Blagnac le aux mains de Jacques Jesberger, de l'ingénieur d'essai Jean-Pierre Bussenot et du mécanicien d'essai Pierre Harquin. En , le ministère de la défense français annonce le lancement officiel de la production de l'Atlantique 2. Le marché d'industrialisation est notifié en . L'Atlantique 2 est produit, pour la cellule, par un consortium proche de celui qui avait produit l'ATL1 (Dornier et MBB pour la RFA, Dassault et l'Aérospatiale pour la France, Aeritalia pour l'Italie et SABCA-SONACA pour la Belgique). Mais aucun des pays européens participant à sa fabrication ne s'est porté acquéreur de cette nouvelle version. Alors qu'un total de 42 Atlantique 2 avait été initialement prévu pour la France, remplaçant à la fois les Br 1150 Atlantic et les P-2V7 Neptune ; le programme a été arrêté après la livraison du 28e exemplaire.

En 2007, les Atlantique 2 de la marine française ont subi une cure de jouvence en recevant notamment une nouvelle avionique de bord et un complément d'équipement du système d'armes. La nouvelle avionique de bord met l'appareil en conformité avec les normes OACI afin de faciliter ses vols de transit en circulation aérienne générale. Le premier appareil ainsi modifié porte le numéro de cellule M12. Après un chantier de modification de plus d'un an sur le site de la Direction des essais en vol de Dassault Aviation à Istres, il a effectué son premier vol, avec une nouvelle avionique réalisée par Thalès, le aux mains d'Étienne Faurdessus, de Philippe Narbey de Dassault Aviation et du mécanicien de bord Patrick Chabanis du détachement du Centre d'expérimentations pratiques et de réception de l'aéronautique navale de Nîmes-Garons.

L'ATL2, produit Ă  28 exemplaires depuis sa mise en service en 1991, a rĂ©alisĂ© plus de 100 000 heures de vol. C'est une version profondĂ©ment modifiĂ©e de l'ATL1. Il en conserve la majeure partie de la cellule et les moteurs, Ă  l'exception du groupe auxiliaire de puissance dont la puissance a Ă©tĂ© portĂ©e Ă  60 kW. Le système d'armes, Ă  vocation anti-surface et anti-sous-marine, a Ă©tĂ© complètement modifiĂ© : tous les capteurs ont Ă©tĂ© changĂ©s, auxquels ont Ă©tĂ© adjoints un système de traitement de donnĂ©es et un bus numĂ©rique. L'ATL2 peut emporter, en soute exclusivement, jusqu'Ă  2 AM-39 Exocet, jusqu'Ă  8 torpilles Mk 46 ou MU90, ou un panachage (1 Exocet et 3 torpilles), des grenades, des bombes GBU12, GBU58, des lance-bombettes d'exercice, des conteneurs SAMAR ou SATER ; une capacitĂ© de largage de bombes guidĂ©es laser a Ă©tĂ© rĂ©cemment ajoutĂ©e. La masse normale au dĂ©collage est portĂ©e Ă  46 tonnes, l'autonomie standard est de 12 h, dont 8 h de patrouille Ă  la vitesse optimale (qui consomme 1 200 kg de kĂ©rosène Ă  l'heure) de 180 nĹ“uds (333 km/h) sur une zone Ă  500 nautiques de sa base avec 4 h de transit Ă  270 nĹ“uds (500 km/h). La vitesse maximale est de 350 nĹ“uds (648 km/h). Le domaine de vol autorisĂ© va de 100 pieds d'altitude Ă  30 000 pieds, bien que les vols au-delĂ  de 26 000 pieds soient exceptionnels. Les bouĂ©es peuvent ĂŞtre larguĂ©es jusqu'Ă  15 000 pieds mais l'altitude idĂ©ale pour obtenir une bonne prĂ©cision de largage est 1 000 pieds, avec une limite basse de 500 pieds[6]. Le radar DRAAA-10B Iguane Ă  compression d'impulsion est capable de dĂ©tecter des cibles de très faibles dimensions mĂŞme par mer forte. La portĂ©e peut atteindre 30 nautiques sur un tube d'air de sous-marin, 60 nautiques sur un patrouilleur rapide et 120 nautiques sur un navire marchand[7].

Depuis le mois de , les Atlantique 2 ont reçu un complément de capacité de bombardement[8] qui leur permet d'emporter en soute et de larguer quatre bombes à guidage laser GBU-12 Paveway II. Cette capacité, qui n'est pas intégrée au système d'armes, a été mise en œuvre lors de l'opération Serval pour la libération du Mali pendant laquelle les Atlantique 2 ont tiré plusieurs bombes à guidage laser sur des positions terroristes. La capacité de tirer en toute autonomie avec l'utilisation d'un pod de désignation laser ne sera acquise que lors de la livraison des ATL2 rénovés en 2017. En attendant l'éclairage laser nécessaire au guidage de la bombe est effectué par un autre avion, un drone ou un TacP (contrôleur aérien avancé) au sol [9]. Depuis novembre 2014, l'Atlantique 2 a repris le guidage d'avions de reconnaissance et la frappe au sol[10] initié en 1977 par le Breguet Atlantic en 1977 en Mauritanie et au Tchad. En juin 2015, l'Atlantique 2 fait le premier tir opérationnel de la torpille MU90[11]. En août 2015, il largue ses premières bombes laser GBU-12 durant l'opération Chammal[12].

En 2013, la DGA a notifiĂ© une commande d’un coĂ»t de 700 millions d’euros pour rĂ©nover 15 des 22 ATL2 encore en ligne dans l'aĂ©ronavale française et leur permettre rester opĂ©rationnels au-delĂ  de 2030. En 2018, le nombre d'avions Ă  rĂ©nover a Ă©tĂ© portĂ© Ă  18 appareils plus le traitement des obsolescence sur 4 appareils qui ne feront que des missions de surveillance maritime, pour un budget total de 845 millions d’euros. Le premier appareil rĂ©novĂ© a Ă©tĂ© livrĂ© en 2019, le troisième en avril 2020[13]., les suivants arrivant au rythme de deux Ă  trois avions par an, le neuvième est livrĂ© le 21 juillet 2022[14], le quinzième devant ĂŞtre livrĂ© vers 2023, le dix-huitième vers 2025. Les principales amĂ©liorations sont[15].

  • remplacement du radar DRAAA-10B Iguane par le nouveau radar Ă  antenne active Searchmaster (AESA), qui utilise les technologies du radar RBE2 AESA du Rafale qui apporte de multiples amĂ©liorations : portĂ©e augmentĂ©e, couverture Ă  360° degrĂ©s, balayage Ă©lectronique vertical, permettant de couvrir simultanĂ©ment des distances courtes et longues avec une dĂ©tection assurĂ©e dans des conditions d’environnement extrĂŞmes. Ce radar multifonction, d'un poids très lĂ©ger de 75 kg, assurera les missions de lutte anti-sous-marine, de lutte antisurface, de patrouille maritime, de lutte aĂ©roterrestres et de support aĂ©rien tactique. Il est optimisĂ© pour dĂ©tecter Ă  longue portĂ©e de petits mobiles de surface, y compris les pĂ©riscopes de sous-marins par mer formĂ©e, une rotation rapide Ă  360° et produit une imagerie radar avec un niveau de rĂ©solution extrĂŞmement Ă©levĂ© et jusqu'Ă  une portĂ©e de 400 km[13]. Il sera Ă©galement en mesure de repĂ©rer des aĂ©ronefs, y compris de petits engins volant Ă  très basse altitude, comme des drones[16]. Il peut poursuivre simultanĂ©ment 1 000 pistes et, selon la DGA, offrirait dans ce domaine aux ATL2 rĂ©novĂ© des capacitĂ©s comparables Ă  celles des P-8A Poseidon amĂ©ricains[17]. Le premier vol d'un ATL2 Ă©quipĂ© d'un radar Searchmaster est effectuĂ© le 29 janvier 2016[18] ;
  • ajout d’une boule optronique Ă©lectro-optique Wescam MX-20D qui permet aussi la dĂ©signation de cibles et la rĂ©alisation de bombardement en autonomie grâce Ă  l’emport de bombes guidĂ©es par laser GBU12[18] ;
  • remplacement des consoles de visualisation tactique du système d'armes utilisant le LOTI (Logiciel OpĂ©rationnel de Traitement de l’Information) par un nouveau modèle offrant une reprĂ©sentation plus Ă©laborĂ©e de la situation tactique[18] ;
  • modernisation des moyens de lutte anti-sous-marine avec un nouveau sous-système de traitement acoustique numĂ©rique utilisant de nouvelles bouĂ©es acoustiques avec un système de traitement de donnĂ©es multistatique, avec positionnement par satellite et possibilitĂ© de les faire dialoguer entre elles afin d’amĂ©liorer l'analyse des bruits[18].

Opérateurs

Un Atlantic pakistanais.
  • Drapeau de l'Allemagne Allemagne : la Deutsche Marine (Marineflieger) a remplacĂ© ses 20 Atlantic, Ă  partir de , par Lockheed P-3 Orion amĂ©ricains. Le dernier vol d'un Atlantic (ATL1) allemand a eu lieu le .
  • Drapeau de la France France: deux flottilles sont encore en activitĂ©, la 21F et la 23F sur la BAN Lann BihouĂ©. Elles sont constituĂ©es au de 27 appareils ATL2 (14 en ligne[19] dont 1 basĂ© Ă  Dakar et 1 Ă  Djibouti) Ă  la suite de la perte du M10 due Ă  une sortie de piste le [20]. Au , on compte 22 appareils, 15 ont Ă©tĂ© modernisĂ©s (8 Ă  la Flottille 21F de NĂ®mes et 7 Ă  la Flottille 23F de Lann-BihouĂ©). Ils devraient ĂŞtre maintenus en service jusqu'en 2032[21] ;
  • Drapeau de l'Italie Italie : la Marina militare a reçu un total de 18 appareils et a retirĂ© ses Atlantic du service, auparavant intĂ©grĂ©s aux flottilles 86° Gruppo Antisomergibili (groupe anti sous-marins) et 88° Gruppo Antisomergibili, basĂ©es Ă  Cagliari-Elmas et Ă  Catane-Sigonella. Ils sont alors intĂ©grĂ©s Ă  l'aviation militaire italienne, quatre en service Ă  la fin de 2015[22] qui ont Ă©tĂ© retirĂ©s du service le 27 septembre 2017. La flotte a effectuĂ© un total de 260 000 heures de vol et le record d'endurance est de plus de 19 heures[23].
  • Drapeau du Pakistan Pakistan : la Marine pakistanaise possède 2 ou 3 appareils formant le Squadron 29, basĂ© Ă  Sharea-Faisal, Le , un Br 1150 Atlantic de la marine pakistanaise est abattu par 2 MiG-21 indiens causant la mort de ses 16 membres d'Ă©quipage. L'un des deux MiG-21, pilotĂ© par le commandant P.K. Bundela, tire un missile Ă  infrarouges R-60, qui atteint le moteur gauche de l'appareil et le fait partir en vrille, au-dessus d'un marais maritime Ă  la frontière entre l'Inde et le Pakistan[24] - [25].
  • Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas : Ă  partir de 1969, l'AĂ©ronautique navale nĂ©erlandaise a eu 9 Atlantic intĂ©grĂ©s dans le VSQ 321 stationnĂ© dans la base aĂ©ronavale de Valkenburg (Hollande-MĂ©ridionale). Trois sont accidentĂ©s (en 1973, 1978 et 1981), les autres sont retirĂ©s du service temporairement en 1981 et dĂ©finitivement en 1984, puis vendus Ă  la France en 1985.

Projet avorté de l'Atlantique 3 (ATL3)

Serge Dassault lors du salon du Bourget de annonce l'Ă©tude d'un nouvel avion Atlantic 3 (ATL3), bimoteur de la classe des 50 tonnes. BasĂ© sur les caractĂ©ristiques qui ont fait le succès de la famille ATL1 et ATL2, l’ATL3 n’en serait pas moins un système d'armes entièrement nouveau ; en plus d’une nouvelle motorisation et d’une perche de ravitaillement en vol optionnelle, l’ATL3 disposerait d’un système d’armes de nouvelle gĂ©nĂ©ration, d’un poste de pilotage moderne adaptĂ© au pilotage Ă  deux. Les informations de vol et de gestion de systèmes sont fournies de façon indĂ©pendante aux deux pilotes par l’intermĂ©diaire de six Ă©crans Ă  cristaux liquides. Ceux-ci permettent Ă©galement d’afficher la situation tactique ainsi que les images transmises par le système Ă©lectro-optique (FLIR…) ou par le radar. Dassault Aviation prĂ©sente ainsi un système d’armes moderne de patrouille maritime. La cellule de l’ATL3 serait, comme celle de l’ATL2, produite par le consortium europĂ©en SECBAT. Les moteurs de nouvelle gĂ©nĂ©ration Allison AE2100H entraĂ®nent des hĂ©lices Dowty six pales, en composite Ă  fibres de carbone. Ces nouveaux moteurs fournissent une puissance supĂ©rieure de près de 10 % Ă  celle des moteurs des ATL1 et ATL2, tout en offrant un gain de consommation allant jusqu’à 15 % offrant une amĂ©lioration des performances, de l'autonomie et une rĂ©duction du coĂ»t d'exploitation. Le système de mission serait basĂ© sur une architecture distribuĂ©e avec des bus numĂ©riques redondants Ă  haut dĂ©bit, dĂ©jĂ  qualifiĂ©s, facilitant l’intĂ©gration et le traitement des informations provenant des capteurs et des moyens de communication de technologie avancĂ©e. Il gĂ©rerait Ă©galement la mise en Ĺ“uvre des armements et offre de grandes possibilitĂ©s d’évolution. L’équipage de base comprendrait huit personnes : deux pilotes, un coordinateur tactique et son adjoint (transmissions et navigation), deux opĂ©rateurs radar/ESM, deux opĂ©rateurs acoustiques. L’installation de postes de travail optionnels supplĂ©mentaires en tranche tactique serait possible si nĂ©cessaire.

Ă€ la suite d’un appel d’offres du ministère de la DĂ©fense britannique pour le remplacement des avions de patrouille maritime Hawker Siddeley Nimrod dans la Royal Air Force, Dassault Aviation remet une offre basĂ©e sur l’ATL3 Ă  l’étĂ© 1995. Ă€ partir de cette date, il ressort des diverses rencontres et rĂ©unions avec les responsables du programme au sein du ministère britannique que la solution recherchĂ©e par les utilisateurs repose sur un avion patrouilleur quadrimoteur de la classe 80/100 tonnes. Ce projet dĂ©bouchera sur une rĂ©novation des Nimrod qui, trop onĂ©reuse, ne sera pas menĂ©e Ă  bout. Compte tenu de cette situation, Dassault aviation dĂ©cide de cesser le projet ATL3 en et de reporter tous ses efforts sur le programme de remplacement des ATL1 initiĂ© conjointement avec l’Allemagne et l’Italie. L'Allemagne choisira finalement l'acquisition de Lockheed P-3 Orion d'occasion et l'Italie la commande d'ATR 72 livrĂ© Ă  partir de 2016[26] - [27] et aucun ATL3 ne sera construit.

Autres caractéristiques

Moteurs

Le Tyne Mk.21 est un turbopropulseur mixte. Il est composĂ© d'un compresseur BP[28] Ă  6 Ă©tages, d'un compresseur HP[29] Ă  9 Ă©tages, d'une chambre de combustion annulaire, avec 10 tubes Ă  flamme, d'une turbine HP d'un Ă©tage, d'une turbine BP Ă  3 Ă©tages. C'est une variante du Tyne Mk.22 Ă©quipant l'avion de transport tactique franco-allemand C-160 Transall.

Prix unitaire : 1 375 000 â‚¬

Caractéristiques :

  • Puissances :
    • Disponible sur l'arbre : 5 740 ch
    • Fournie par la turbine HP : 6 900 ch
    • Fournie par la turbine BP : 9 850 ch
    • AbsorbĂ©e par le compresseur HP : 5 000 ch
    • AbsorbĂ©e par le compresseur BP : 3 950 ch
    • PoussĂ©e rĂ©siduelle : 500 daN au sol, dĂ©croit avec la vitesse et l'altitude
  • Taux de compression total : 13,6 : 1
  • DĂ©bit initial : 20 kg/s
  • RĂ©ducteur :
    • Type : Ă©picycloĂŻdal Ă  2 Ă©tages
    • Rapport de rĂ©duction : 15,625 : 1
  • HĂ©lice :
    • Nombre de pales : 4
    • Diamètre : 4 877 mm
    • Poids : 480 kg
    • ButĂ©e :
      • Petit pas vol : 14°
      • Drapeau : 84°
      • Reverse : -17°
    • Vitesse maximale : 971 tr/min

Groupe auxiliaire de puissance

L'Atlantique est équipé d'un groupe auxiliaire de puissance Astadyne AST 600 1A1.

Le GAP Astadyne AST 600 1A1 (la pièce jaune est un dispositif utilisé pour le levage, et ne fait pas partie du GAP)

Il est composé d'un compresseur centrifuge, d'une chambre de combustion annulaire avec une rampe d'injection centrifuge, d'une turbine axiale à trois étages, d'un compresseur de charge (destiné à alimenter les démarreurs pneumatiques des turbopropulseurs, et pour assurer la pressurisation au sol), et d'un alternateur.

Caractéristiques :

  • Puissance : 60 kW
  • Consommation : 130 litres/h
  • Prix unitaire : 352 583,66 â‚¬

Au cinéma

  • Un Breguet Atlantic est visible Ă  la 34e minute du long mĂ©trage En solitaire, au moment de secourir la navigatrice en dĂ©tresse.

Galerie photographique

Notes et références

  1. Aurore Martin, « Le Searchmaster : nouveau radar de Thales pour l'ATL-2 », sur Aerocontact TV, (consulté le ).
  2. Nato Basic Military Requirement no 2 (NMBR-2)
  3. (en) « NORDHOLZ – Museum Aeronauticum Nordholz – Marineflieger Breguet Atlantic - National Tokens », sur National Tokens (consulté le ).
  4. Henri Le Masson, Les Flottes de combat 1972, Paris, Éditions maritimes et d'outre-mer, , p. 11
  5. Joseph Henrotin, « L'Atlantic(que), succès otanien pour la France », Défense et Sécurité internationale, no 41,‎ (ISSN 1772-788X)
  6. Henri-Pierre Grolleau, « Indicatif "Wally Echo" », MARINES & Forces navales, no HS N°15,‎ , p. 5-19
  7. (en) Norman Friedman, The Naval Institute Guide to World Naval Weapons Systems, 1997-1998, Naval Institute Press, , 808 p. (ISBN 978-1-55750-268-1, lire en ligne)
  8. Jean-Dominique Merchet, « Exclusif: l'Atlantique est désormais un bombardier », sur secretdefense.blogs.liberation.fr, Libération, (consulté le )
  9. « Au Mali, les Atlantique 2 servent aussi de bombardiers », sur Mer et Marine,
  10. « 404 », sur colsbleus.fr (consulté le ).
  11. « Un ATL2 tire une torpille MU90 », sur aviation.com (consulté le ).
  12. « L’Atlantique 2 de l’opération Chammal a effectué sa première frappe contre l’EI », sur Zone Militaire (consulté le )
  13. « Marine Nationale », sur www.facebook.com (consulté le )
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  28. Basse Pression
  29. Haute Pression

Annexes

Bibliographie

  • Avion : NCD AN 204
  • Moteurs : NCD AN 124
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Articles connexes

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