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Tumulus du Poulguen

Le tumulus du Poulguen est un dolmen situé à Penmarch, dans le département du Finistère, en France. Il a été classé monument historique en 1921.

Tumulus du Poulguen
Image illustrative de l’article Tumulus du Poulguen
Vue depuis le nord-est
Présentation
Chronologie
Type dolmen
PĂ©riode NĂ©olithique / Bronze ancien
Faciès culturel Culture Seine-Oise-Marne
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1921)
Visite accès libre
Caractéristiques
Matériaux Pierres ; terre
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 47° 48′ 24″ nord, 4° 18′ 18″ ouest
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Bretagne
Département Finistère
Commune Penmarch
Géolocalisation sur la carte : Finistère
(Voir situation sur carte : Finistère)
Tumulus du Poulguen
GĂ©olocalisation sur la carte : Bretagne
(Voir situation sur carte : Bretagne)
Tumulus du Poulguen
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Tumulus du Poulguen

Historique

Au XIXe siècle, le tumulus était surmonté d'un calvaire et en raison de sa proximité avec la côte il servait d'amer. Le tumulus a été fouillé en septembre 1861 par Armand René du Châtellier[1], en 1902 par A. Martin, et en 1927 par l'équipe du musée préhistorique finistérien[2]. Il a été classé monument historique par décret du 10 novembre 1921[3]. Pierre-Roland Giot a exploré l'édifice en 1948 mais a été contraint d'abandonner ses investigations en raison des risques d'éboulement[2].

Description

Le tumulus est dĂ©sormais endommagĂ© sur les trois-quart de sa circonfĂ©rence par des prĂ©lèvements successifs de terre et de pierres[4]. Ă€ l'origine, il mesurait 40 m de diamètre sur m de hauteur. Il est constituĂ© d'un amas de pierres et d'argile. Il englobe un dolmen Ă  couloir en forme de « T » ouvrant Ă  l'est/nord-est. La chambre est prĂ©cĂ©dĂ©e d'un long couloir, dont la moitiĂ© nord a Ă©tĂ© totalement dĂ©mantelĂ©e par la rĂ©cupĂ©ration ultĂ©rieure des dalles qui le constituait, mesurant Ă  l'origine 14 m de long[2] pour une largeur passant d'environ 2,30 m cĂ´tĂ© extĂ©rieur[5] Ă  1,30 m cĂ´tĂ© chambre. Le couloir comporte encore quatre orthostates d'un cĂ´tĂ© et cinq de l'autre, intercalĂ©s avec des murets en pierres sèches et l'ensemble est recouvert de trois tables de couverture (d'une longueur respective de m, 2,90 m et 2,15 m), avec une hauteur sous plafond de 1,40 m. Le dernier pilier Ă  gauche avant la chambre comporte une sculpture en creux constituĂ©e, de cinq traits verticaux d'inĂ©gales longueurs rĂ©unis par le haut par un trait curviligne, et d'une cupule[4].

L'entrĂ©e de la chambre est dĂ©limitĂ©e par un encadrement de 0,90 m de large constituĂ© de deux pierres. La chambre est de forme rectangulaire. La partie occidentale mesure m de long sur 1,50 Ă  1,60 m de large. Sur le plan dressĂ© par Martin, la partie orientale de la chambre ne mesure que m de long et semble fermĂ©e par une dalle. L'exploration de Giot a dĂ©montrĂ© que cette partie de la chambre a Ă©tĂ© totalement endommagĂ©e par l'ouverture d'une carrière dans le tumulus, entraĂ®nant l'effondrement de sa couverture. La chambre complète serait donc composĂ©e de deux parties symĂ©triques, de part et d'autre de l'entrĂ©e. La structure, situĂ©e Ă  l'est du tumulus, fouillĂ©e et dĂ©crite par Martin comme Ă©tant un « coffre », correspondrait ainsi Ă  la prolongation de la seconde partie de la chambre, dĂ©sormais sĂ©parĂ©e du reste du dolmen et rendue inaccessible par cet effondrement[2]. Les parois de la chambre sont elles-aussi constituĂ©es d'orthostates et de petits murets en pierres sèches intercalĂ©s[2].

Selon L'Helgouach, le « monument apparaît comme un compromis entre l'architecture des dolmens à couloir (par la présence d'un couloir et d'une chambre bien différenciés) et celle des allées couvertes (par l'allongement et les proportions générales de la chambre) »[6].

Fouilles archéologiques

Lors de la fouille de du Châtellier, la partie intacte du couloir et la chambre Ă©taient remplies d'une couche de terre noire très fine, sur environ 1,10 Ă  1,30 m d'Ă©paisseur, non remaniĂ©e, laissant supposer que la tombe ne fut pas violĂ©e. Aucun mobilier archĂ©ologique ne fut dĂ©couvert dans le couloir. La couche archĂ©ologique retrouvĂ©e dans la chambre Ă©tait composĂ©e de dĂ©bris de bois, d'ossements et de cendres[4]. Du Châtellier en dĂ©duit que les restes incinĂ©rĂ©s et les objets funĂ©raires furent dĂ©posĂ©s sur un plancher en bois constituĂ© de madriers fendus, ce plancher reposant lui-mĂŞme sur un lit de pierres[2]. Du Châtellier recueillit une quinzaine de tessons d'une poterie grossière Ă  pâte noirâtre et parois minces, une fusaĂŻole en terre cuite, un mortier en pierre et un fragment de tuile romaine[5].

Lors de la fouille du « coffre », correspondant en rĂ©alitĂ© Ă  l'extrĂ©mitĂ© effondrĂ©e de la chambre, Martin dĂ©couvrit une grande quantitĂ© de cendre et de dĂ©bris d'ossements, devant correspondre Ă  l'incinĂ©ration de plusieurs corps, et un petit mobilier funĂ©raire comprenant un vase brisĂ© de type « pot de fleur » d'une facture grossière et une lame en silex de type Grand-Pressigny finement retouchĂ©e d'une longueur de 13 cm[4]. Un petit mobilier lithique (trois haches polies dont deux en dolĂ©rite, des grattoirs, lames et Ă©clats de silex), dĂ©couvert dans des circonstances imprĂ©cises, provient aussi du monument[2].

La datation au radiocarbone d'un morceau de bois recueilli par du Châtellier indique une période comprise autour de 1600 av. J.-C., tandis que celle d'un charbon de bois prélevé par Martin dans le « coffre » indique une période comprise autour de 500 av. J.-C. Selon L'Helgouach, le mobilier découvert peut être apparenté à la culture Seine-Oise-Marne, la datation vers 1600 av. J.-C. indiquerait donc le maintien tardif d'un groupe mégalithique au Bronze ancien. Le site fut réoccupé plus tardivement comme l'attestent la datation d'un charbon de bois et la découverte d'artefacts et de réaménagements datés de l'époque gallo-romaine[6].

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Aymar de Blois, « Fouilles du tumulus de Porz-Carn dans la commune de Penmarc'h (Finistère) », Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du Finistère, vol. I,‎ , p. 110-111 (lire en ligne)
  • RenĂ©-François Le Men, « Statistique monumentale du Finistère (Ă©poque celtique) », Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du Finistère, vol. 4,‎ , p. 128-129 (lire en ligne)
  • Jean L'Helgouach, Les sĂ©pultures mĂ©galithiques en Armorique : (dolmens Ă  couloir et allĂ©es couvertes), Rennes, Travaux du Laboratoire d'Anthropologie PrĂ©historique de la FacultĂ© des Sciences, , 330 p.
  • A. Martin, « Nouvelle exploration du tumulus de Poulguen en Penmarc'h (Finistère) », Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du Finistère, vol. 29,‎ , p. 23-33 (lire en ligne)

Articles connexes

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