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Allée couverte

Une allée couverte est un type particulier de dolmen. Les distinctions entre dolmen long, allée couverte et allée sépulcrale sont parfois difficiles du fait de la continuité d'évolution entre les trois formes standard.

Dolmen Ă  couloir large du Morrel dos Fados, Aude, France.

Les allées couvertes les plus représentatives se trouvent en Bretagne, en Île-de-France et en Aquitaine. Elles ont été, pour une grande majorité, construites au Néolithique final, et au Chalcolithique.

DĂ©finitions

L'allée couverte est un dolmen démesurément long composé d'une chambre unique. Son plan correspond à celui d'un long couloir. L'allée couverte est extrêmement longue, alors que sa largeur et sa hauteur de voûte sont faibles. Selon Jean L'Helgouach, l'allée couverte est généralement divisée en deux parties d'inégales longueurs par une dalle transversale séparant la chambre (cella) de l'anti-chambre (antecella). L'antichambre ne peut être plus haute que la chambre. L'entrée est toujours située dans l'axe du monument[1]. Comme tout dolmen, les parois latérales sont délimitées par des orthostates. Selon la longueur totale de l'édifice, l'allée est recouverte de une à plusieurs tables horizontales.

Les allées couvertes présentent parfois des caractéristiques locales particulières :

  • les allĂ©es d'Aquitaine[2] : elles assurent la transition entre les dolmens Ă  couloir et les allĂ©es classiques. La largeur de la chambre tend Ă  se rĂ©duire du chevet vers l'entrĂ©e donnant Ă  l'ensemble une forme oblongue, tel un trapèze Ă©tirĂ©. Dans le mĂŞme temps, la hauteur des orthostates latĂ©raux se rĂ©duit de l'arrière vers l'avant de manière plus ou moins importante. Cette rĂ©duction de la hauteur s'accompagne d'un emploi de dalles dĂ©croissantes en volume. Les longueurs observĂ©es oscillent entre m et 9,50 m pour une largeur moyenne atteignant m[1].
  • les allĂ©es girondines : cette appellation a Ă©tĂ© proposĂ©e par Marc Devignes pour dĂ©signer des allĂ©es couvertes oĂą la largeur et la hauteur restent constantes tout au long de l'allĂ©e et pour lesquelles le sol n'a pas Ă©tĂ© creusĂ©. GĂ©nĂ©ralement, les allĂ©es girondines se caractĂ©risent par une hauteur sous plafond plus basse (m Ă  1,50 m). Leur longueur est très variable, comprise entre m et 15 m. Elles sont construites selon des orientations très variables[1].

L'expression allée sépulcrale ou allée funéraire a été employée dès le XIXe siècle pour désigner des fosses rectangulaires, délimitées par des pierres dressées et souvent non couvertes ou partiellement couvertes. On peut employer ce terme particulièrement lorsque l'allée est encavée, et dans tous les cas où sa fonction funéraire est attestée. L'exemple typique d'allée sépulcrale est le monument mégalithique de la Cave aux Fées à Brueil-en-Vexin.

Abus taxinomique

Dans le Languedoc, certains très longs dolmens Ă  couloir dĂ©passant 15 mètres de longueur (dolmens du Morrel dos Fados ou de Saint-Eugène) Ă©taient autrefois classĂ©s parmi les « allĂ©es-couvertes ». Jean Guilaine a dĂ©montrĂ© que ce ne sont pas de vĂ©ritables allĂ©es couvertes car leur description architecturale ne correspond pas exactement Ă  la dĂ©finition communĂ©ment admise :

  1. l'antichambre est plus Ă©troite que la chambre ;
  2. une seule table de couverture recouvre la chambre ;
  3. le tumulus est le plus souvent rond alors qu'il est ovale dans les allées couvertes.

Il convient donc dans le cas des dolmens de l'Aude et du Roussillon de les qualifier de dolmens Ă  couloir large[3].

Notes et références

  1. Alain Beyneix 2009
  2. André Coffyn et Marc Devignes, « Le dolmen de Barbehère, architecture et chronologie », dans Mégalithes du Sud-Ouest - Colloque du 29 février 1992, t. XXVII, Société d'Antropologie du Sud-Ouest, coll. « Bulletin trimestriel », , 116 p., p. 45.
  3. Paul Ambert, « Allées de l'Aude et dolmens à antichambre », Bulletin de la Société Préhistorique Française, vol. 72, no 2,‎ , p. 57-64 (lire en ligne)

Bibliographie

Voir aussi

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