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Dolmen Lo Morrel dos Fados

Le dolmen Lo Morrel dos Fados (dolmen du coteau des Fées en Occitan) aussi appelé dolmen des Fées (dolmen de las Fadas) est situé à Pépieux, à la limite des départements de l'Aude et de l'Hérault. C'est le plus grand dolmen à couloir du sud de la France. Il a été construit vers 3 500 av. J.-C. par le peuple de la culture de Véraza.

Dolmen Lo Morrel dos Fados
Image illustrative de l’article Dolmen Lo Morrel dos Fados
Vue du sud-est
Présentation
Nom local Dolmen de las Fadas
Type Dolmen
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1943)
Logo monument historique ClassĂ© MH (1969)
Caractéristiques
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 43° 18′ 45″ nord, 2° 40′ 48″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Occitanie
DĂ©partement Aude
Commune PĂ©pieux
GĂ©olocalisation sur la carte : Aude
(Voir situation sur carte : Aude)
Dolmen Lo Morrel dos Fados
GĂ©olocalisation sur la carte : Occitanie
(Voir situation sur carte : Occitanie)
Dolmen Lo Morrel dos Fados
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Dolmen Lo Morrel dos Fados

Une taille gigantesque

« Le monument des Fades Ă  PĂ©pieux est la plus grande tombe dolmĂ©nique du midi de la France » selon Jean Guilaine, qui le classe parmi les principaux sites mĂ©galithiques de France. Le dolmen est constituĂ© par une longue galerie mĂ©galithique de 24 m de dĂ©veloppement incluse dans un tumulus de quelque 35 m de longueur. Il comprend trois parties distinctes :

  • un couloir de 12 m de dĂ©veloppement marquĂ© par des piliers, disposĂ©s face Ă  face, alternant avec des murets en pierres sèches dont subsistent quelques tĂ©moins d'origine.
  • une antichambre de 6 m de longueur ayant conservĂ© son imposante table de couverture reposant sur de puissants piliers dont deux viennent d'ĂŞtre restaurĂ©s.
  • une « cella » terminale, barrĂ©e par une Ă©paisse dalle de chevet.

En dépit de sa longueur, l'édifice n'est pas une allée couverte car le couloir est ici moins large que la chambre funéraire. La transition du couloir à l'antichambre et de celle-ci à la « cella » funéraire est assurée par deux portes réalisées par des dalles jointives sculptées en hublot.

Les matériaux qui ont servi à la construction de ce monument sont d'extraction locale, proche ou éloignée. On distingue des grès rouges, dont des affleurements sont visibles à proximité, et des grès grisâtres et des calcaires dont l'origine est plus éloignée. Une énorme dalle, qui pèse entre vingt et trente tonnes, a été transportée sur près de deux kilomètres.

Historique

Au début du XXe siècle, la partie visible du dolmen ne comportait qu'une grosse dalle calcaire inclinée reposant d'un côté sur le sol, de l'autre sur trois piliers de grès.

En 1943, les abords du site sont inscrits au titre des monuments historiques[1]. Après restauration, il sera classé par arrêté ministériel du 5 mars 1969[1].

En 1946, une équipe dirigée par Jean Arnal effectue un sondage et dégage une autre partie du monument. Ces travaux confirment que le monument est un dolmen à couloir comme ceux construits dans le sud de la France au troisième millénaire. De 1962 à 1965, une action de sauvetage est entreprise sous la direction de Jean Guilaine : fouilles et construction d'un pilier postiche pour soutenir la table de couverture, pesant environ dix tonnes, qui fut vraisemblablement apportée du causse de Siran, le site le plus proche comportant ce type de matériau.

En 1972, une consolidation générale du monument est réalisée par la Conservation Régionale des Bâtiments de France. De 1997 à 1998, l'édifice bénéficie d'une restauration sous la conduite de Régis Martin, architecte en chef des monuments historiques, et le contrôle de Jean Guilaine et de Yann Geay. Les piliers orientaux sont remontés à leur hauteur initiale qui était connue. La teinte, la patine et la forme sont reconstituées. Cette restauration permet de camoufler le pilier artificiel supportant la dalle de couverture. Un remblaiement est effectué pour redonner au tumulus, dégradé par l'érosion, un aspect plus proche de l'origine. Les murets en pierre sèche du couloir d'accès sont repris avec de vieilles pierres, récupérées dans l'environnement du monument.

En juillet 1989, la municipalité de Pépieux achète le terrain sur lequel est sis le dolmen ainsi que deux terrains environnants, constituant l'enclos actuel d'une superficie de 1 ha 53.

Fouilles archéologiques

Le mobilier archéologique collecté est conservé au dépôt de fouilles de Carcassonne hormis un poignard à rivets, le plus original rencontré à ce jour, conservé au musée d'Olonzac. Il témoigne d'une métallurgie naissante, entre 3400 et 2900 avant notre ère, favorisée par l'existence de gîtes cuprifères dans le Minervois.

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Germain Sicard, « L'Aude prĂ©historique - monuments et dĂ©couvertes : grottes, dolmens, menhirs », 1900 (RĂ©Ă©ditĂ© aux Ă©ditions BĂ©lisane, 1996)
  • Bernard Bonnery, L'allĂ©e mĂ©galithique de PĂ©pieux, 1992
  • Jean Guilaine, La France d'avant la France, Hachette 1980
  • Jean Guilaine, La mer partagĂ©e, la MĂ©diterranĂ©e avant l'Ă©criture, Hachette 1994
  • Jean Guilaine, Au temps des dolmens, Privat Toulouse 1998
  • Jean Guilaine, Les chemins de la protohistoire, Odile Jacob, Paris 2017

Articles connexes

Liens externes

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