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Musée de Bretagne

Le musée de Bretagne est un musée de société et d'histoire installé depuis 2006 aux Champs libres, entre la gare et le centre-ville de Rennes, dans le département français d'Ille-et-Vilaine en région Bretagne. Il était situé auparavant au sein du palais universitaire, quai de la Vilaine, avec le musée des Beaux-Arts de Rennes. En 2016, le musée de Bretagne a fêté ses 40 ans et ses 10 années passées au sein des Champs libres.

Musée de Bretagne
Entrée principale du bâtiment, les Champs Libres, abritant le musée.
Informations générales
Type
régional
Ouverture
Visiteurs par an
66 021 ()
Site web
Collections
Collections
Objets de la préhistoire à nos jours
Bâtiment
Architecte
Localisation
Adresse
10 cours des Alliés,
Rennes, Ille-et-Vilaine
France
Coordonnées
48° 06′ 18″ N, 1° 40′ 29″ O
Carte

Il s'agit d'un musée à vocation régionale, qui au cours d'une longue évolution s'est présenté tout d'abord comme un musée d'archéologie et d'ethnologie puis s'est affirmé comme un musée de société.

ConformĂ©ment Ă  l'appellation MusĂ©e de France, il mène des missions d'enrichissement et de conservation du patrimoine, d'Ă©tude de valorisation liĂ© Ă  l'histoire de la Bretagne et la sociĂ©tĂ© bretonne aujourd'hui. Ses collections regroupent plus de 600 000 documents et objets. Elles sont reprĂ©sentatives du patrimoine breton, des premières traces de l'Homme Ă  nos jours.

Depuis 2007, le musée de Bretagne est labellisé Tourisme et Handicap. Il propose de nombreuses visites commentées, et également des visites LSF et tactiles. Des audioguides sont également proposés[1].

Histoire

Les premières collections du musée proviennent des confiscations révolutionnaires de 1794[2], et notamment du cabinet de curiosités de Christophe-Paul de Robien (1698-1756), président à mortier du Parlement de Bretagne[3]. Elles contiennent des œuvres d'art, d'archéologie, de numismatique, d'histoire naturelle, couvrant le territoire breton, mais également français et des objets ethnographiques extra européens[4].

Le premier « Musée de Rennes » naît officiellement le 24 vendémiaire an XIV (), date à laquelle la municipalité acquiert la pleine propriété des collections saisies[2] - [3]. Elles constituent le socle des musées rennais.

Musées de Rennes, vers 1915 (992.0060.9).

Entre 1805 et 1850, les collections du musée sont déplacées plusieurs fois : de l'église de la Visitation au couvent des Carmélites, puis à l’évêché jusqu'en 1815 ; elles rejoignent ensuite l'hôtel de ville, puis la chapelle de l'école de droit[2]. Un bâtiment dédié aux musées et aux facultés est ensuite construit en 1855, au niveau de l'actuel quai Émile Zola[2] - [4]. Ce bâtiment de style néo-classique est baptisé palais universitaire en 1856. Devenu trop exigu pour les étudiants dès la fin du XIXe siècle, l'édifice est affecté en 1911[5] au seul Musées de Rennes, consacré principalement aux beaux-arts et à l'archéologie.

Le premier registre d'inventaire répertoriant les objets du musée de Rennes est ouvert en 1845[2] - [6]. La première inscription concerne Des morceaux de chaux romaine mêlés de débris d'écaille d'huîtres, collectés en 1844 sur une petite commune d'Ille-et-Vilaine[2]. Au cours du 19e siècle, une grande importance est portée aux collections archéologiques[2].

En 1890, débute l'entrée d'objets bretons à l'inventaire. C'est à partir de 1909 que le musée commence à mentionner leur présence à travers un catalogue. La collecte d'objets d'ethnographie bretonne se poursuit dans l'entre-deux guerres, mais de manière moins soutenue que dans les années 1909-1913[3].

Salle consacrée à la Basse-Bretagne, 1913

La collecte d'objets bretons, soutenue à partir de 1909, aboutit à l'ouverture d'un "Musée breton" en 1913[7], constitué de deux salles consacrées à l'ethnographie de la région : l'une consacrée à la Haute-Bretagne, l'autre à la Basse-Bretagne.

Après la Seconde Guerre mondiale, les musées d'ethnographie régionale trouvent un nouvel élan grâce à la Direction des musées de France ainsi qu'à Georges Henri Rivière[2]. En 1946, ce dernier propose un projet muséographique axé sur la Bretagne et les pays celtiques à la municipalité[2] - [8]. Il sera concrétisé en 1958 avec le lancement du parcours "histoire de la Bretagne des origines à nos jours" au sein du musée de Rennes[2].

Entre 1960 et 1975, six salles sont ouvertes et présentent de façon chronologique l'histoire de la Bretagne depuis la préhistoire[2]. En 1975-1976, le musée de Rennes a été partagé en deux, le musée de Bretagne d’une part et le musée des beaux-arts de Rennes d’autre part, chacun étant devenu une structure autonome[2]. Une attribution des fonds a été effectuée entre les deux musées, aboutissant à la rédaction d'un protocole de répartition des collections[2]. C'est à ce moment que débute la rédaction de registres d'inventaire différenciés. Les collections relevant du territoire breton reviennent au musée de Bretagne, hormis quelques exceptions.

En 1978, Jean-Yves Veillard, alors conservateur du musée de Bretagne, visite la ferme de la Bintinais. Il souhaite la transformer en écomusée. Le projet est accepté par la Ville de Rennes, et l'écomusée de la Bintinais ouvre ses portes en 1987[9]. Intégré au musée de Bretagne, il devient le témoin du passé rural et agricole régional. Ses collections sont communes avec le musée de Bretagne.

En 1981, une association des amis du musée de Bretagne est créée : l'ADAMB[10], association pour le développement des activités du musée de Bretagne. Elle prend le nom d'AMEBB[11], association des amis du musée et de l’écomusée Bretagne-Bintinais, en 1987, à l'ouverture de l'écomusée de la Bintinais.

Il est décidé en 1987 que le musée de Bretagne, à l'étroit sur les quais de la Vilaine, prendra place dans un nouveau bâtiment.

Le musée, jusqu’alors équipement municipal, est géré par la communauté d'agglomération (aujourd'hui Rennes métropole) depuis 2000[2].

En 2006, le musée de Bretagne intègre le nouveau bâtiment des Champs Libres[2], situé près de la gare et du Champ de Mars[3]. Cet équipement a été conçu par l'architecte Christian de Portzamparc[3]. L'emplacement concorde pratiquement avec celui proposé pour accueillir un projet de Palais des musées imaginé dès 1945.

Portrait de Céline Chanas, directrice du musée de Bretagne.

Jean-Yves Veillard a été conservateur, puis directeur du musée (1967-2000)[12]. François Hubert (1983-2005)[13], Jean-Paul Le Maguet (2005-2009)[14], Pascal Aumasson (2009-2012)[15] puis Céline Chanas (2012-)[16] lui succèdent.

Depuis , le musée de Bretagne dispose d'un nouveau projet scientifique et culturel[17].

Prix

En 2018, le musĂ©e de Bretagne, aux Champs Libres, s'est vu dĂ©cerner le prix « Patrimoine pour tous »[18] Ă  l’unanimitĂ© des membres du jury, sous la prĂ©sidence de la Ministre de la Culture Françoise Nyssen et en prĂ©sence de membres d’associations agissant en faveur de l’intĂ©gration des personnes en situation de handicap.

En 2018, Rennes Métropole a été primée par les Prix Territoriaux La Gazette-GMF pour son portail de diffusion des collections en ligne « Des collections en partage »[19]. Avec ce site, le musée de Bretagne et l’Écomusée de la Bintinais se sont engagés dans une politique de partage de connaissances en choisissant pour chaque image la licence la plus ouverte possible.

En 2023, Les Champs Libres, dont le Musée de Bretagne et la bibliothèque des Champs Libres, se sont vu décerner le Label Culture Libre, niveau Or, décerné par Wikimédia France[20] - [21] - [22] - [23].

Fréquentation

Collections

Visite du musée lors d'une wiki-permanence

Les collections[24] du musée de Bretagne s'articulent autour de l'histoire de la région, incluant des disciplines telles que l'archéologie ou l'ethnographie[2]. Les objets proviennent du territoire historique de la Bretagne, incluant le département de la Loire-Atlantique, bien que les collections qui en sont issues soient moins nombreuses.

Le musĂ©e de Bretagne dispose de collections riches de plus de 600 000 objets et documents, dont plus de 400 000 nĂ©gatifs et tirages photographiques[2] - [25].

Les collections sont gérées en commun avec l'écomusée du pays de Rennes. Le musée de Bretagne en assure la gestion scientifique, documentaire et administrative[2].

Depuis le , la base en ligne du musĂ©e permet de rendre accessibles plus de 170 000 objets et documents, en Marque du domaine public ou sous licence Creative Commons[26]. En 2023, plus de 350 000 items sont accessibles sur ce portail. Le musĂ©e de Bretagne dispose Ă©galement d'un blog, MusĂ©e dĂ©voilĂ©[27], qui traite des nouvelles acquisitions, des diffĂ©rents mĂ©tiers, etc.

Collections archéologiques

Hache-marteau provenant de Langon (898.0001.1)

Les collections d'archéologie du musée de Bretagne se sont construites à partir de celles de Christophe-Paul de Robien[2]. Du 19e siècle jusqu’à la moitié du 20e siècle, ses collections s'enrichissent au fil des travaux de voirie et des diverses trouvailles apportant de nouvelles pièces aux collections des tessons, d'amphores, des éléments d'architecture, des armes, et des objets du quotidien[2].

L'archéologie scientifique se développe durant la seconde moitié du 20e siècle, et entraîne l'arrivée au musée de collections plus homogènes provenant de sites fouillés minutieusement, notamment à Rennes et en Ille-et-Vilaine[2]. Des achats ponctuels permettent d'enrichir les collections de pièces plus spécifiques et spectaculaires[2]. Les collections archéologiques du musée des périodes pré-historiques et proto-historiques, ainsi que celles de la période gallo-romaine sont très complètes, mais celles provenant du Moyen Âge et de l'époque moderne sont plus pauvres[2]. Les acquisitions récentes cherchent à diversifier la provenance géographique des pièces, et proviennent notamment du Morbihan et du Finistère[2].

Collections numismatiques

Revers de solidus, avec Valens et Gratien.

Les collections numismatiques du musĂ©e de Bretagne sont riches de près de 35 000 monnaies, mĂ©dailles et jetons[2]. Le fonds numismatique est particulièrement intĂ©ressant, en raison de la constance du musĂ©e dans sa politique d'acquisition[2]. Les collections de MoĂ«t de la Forte-Maison ou Auguste AndrĂ© sont acquises par le musĂ©e dans la seconde partie du 19e siècle[2]. En 1881, un trĂ©sor dit « trĂ©sor de la prĂ©fecture » enrichit de 4 000 monnaies romaines le fonds de numismatique[2]. Les monnayages romains et gaulois sont bien reprĂ©sentĂ©s[2]. Le fonds mĂ©diĂ©val regroupe des monnaies fĂ©odales du duchĂ© de Bretagne et du royaume de France, et compte quelques pièces prestigieuses comme l'une des cadières d'or d'Anne de Bretagne[2]. Les collections du 16e au 18e siècle, les jetons des institutions d'Ancien RĂ©gime et les diverses mĂ©dailles frappĂ©es aux 19e et 20e siècles sont Ă©galement un objet de curiositĂ©[2]. Une exposition en 1999 Les monnaies celtes du musĂ©e de Bretagne et en 2011 Les bretons et l'argent ont mis en avant une partie de ces collections[2].

Collections ethnographiques

Façade de coffres et armoires
Façades de coffres et armoires

Les collections ethnographiques du musée de Bretagne sont extrêmement diversifiées[2]. Elles incluent des objets de la vie quotidienne, liés à un usage domestique et appartenant à la sphère privée (mobilier, costumes, ustensiles, vaisselle...), mais aussi des objets liés aux usages professionnelles (outils et machines, uniformes de travail…)[2]. La constitution des collections ethnographiques du musée s'est faite relativement tardivement, principalement au 20e siècle[2].

C'est le projet d'ouverture de nouvelles salles dédiées à l'ethnographie bretonne qui a conduit à une recherche assez systématique d'objets, notamment costumes et mobilier[2]. Des nombreuses expositions temporaires du musée ont mis en avant ces collections.

Collections iconographiques

Breton de Ploaré, peinture de Louis Caradec

Le fonds iconographique du musĂ©e regroupe des supports et des sujets très divers : dessins, estampes, affiches, cartes et plans, cartes postales, imprimĂ©s, photographies (tirages et nĂ©gatifs) qui reconstituent des pans de l'histoire bretonne[2] - [28]. Ce fonds s'est dĂ©veloppĂ© Ă  partir de la collection du marquis de Robien depuis les annĂ©es 1880[2]. La collection la plus ancienne se structure autour de vues de ville, de monuments, de lieux remarquables, de personnalitĂ©s aristocratiques, en lien avec la Bretagne[2]. Par la suite, l'iconographie s'est orientĂ© vers la vie sociale, politique et Ă©conomique de la rĂ©gion, le quotidien[2]. La photographie tient une place considĂ©rable au sein de ses collections, avec environ 400 000 nĂ©gatifs sur verre ou film souple[2]. Le musĂ©e s'est lancĂ© dans un vaste chantier de numĂ©risation et d'inventaire de ses fonds[29].

Le musĂ©e a acquis, lors d'une vente aux enchères le [30] Ă  l'HĂ´tel des Ventes Drouot, sept nĂ©gatifs et un positif pour un montant de 33 000 euros[31] - [32]. Ces photographies sur nĂ©gatif du Finistère et des CĂ´tes-d'Armor sont probablement les plus anciennes de Bretagne. Elles ont Ă©tĂ© prises entre 1852 et 1853 par le photographe Louis-RĂ©my Robert. Il en a rapportĂ© une sĂ©rie de calotypes qui vont servir de base Ă  des lithographies rĂ©alisĂ©es par son gendre Émile van Marcke pour l'illustration d'un atlas publiĂ© en 1855.

Fonds sur l'Affaire Dreyfus

Portrait de Mathieu Dreyfus, frère d'Alfred.

Le second procès du capitaine Alfred Dreyfus a eu lieu lors de l'Ă©tĂ© 1899 Ă  Rennes, dans le lycĂ©e Zola, proche du musĂ©e[2]. Ce procès divise la France et suscite un intĂ©rĂŞt national et international, et retient l'intĂ©rĂŞt du conservateur du musĂ©e, qui rĂ©unit Ă  cette occasion un petit fonds composĂ© d'articles de presse et de documents iconographiques. Ă€ la suite de l'exposition « L'Affaire Dreyfus, une affaire toujours actuelle » (1973), Jeanne LĂ©vy, la fille d'Alfred et Lucie Dreyfus, effectue une donation consĂ©quente[2] : 4 500 pièces dont des cartes postales, des photographies, des dessins, certaines pièces uniques, notamment un ensemble exceptionnel de correspondances adressĂ©es Ă  ses parents[33]. Elle sera suivie par d'autres dons familiaux et des achats auprès de collectionneurs ou en ventes publiques[2]. Le fonds ainsi constituĂ© regroupe environ 8 000 pièces[33], et comporte une très abondante correspondance, des photographies, articles, et quelques objets[2].

Expositions

Bretagne est Univers

Cette exposition est trilingue français-anglais-breton.

Le titre de l'exposition permanente Bretagne est Univers a été donné par Jean-Yves Veillard, alors directeur du musée de Bretagne. Il provient d'un poème de Saint-Pol-Roux (1861-1940).

Le parcours de plus de 1 900 m2 prĂ©sente l'histoire et la culture bretonne Ă  travers 2 300 objets.

Cette exposition souhaite présenter la singularité de la Bretagne dans ses dimensions universelles. Elle montre également l'alternance de périodes d'isolement et d'ouverture au monde, et les conséquences de ces dernières sur le développement de la Bretagne.

L'Affaire Dreyfus

Visiteurs dans le parcours lié à l'Affaire Dreyfus

Le parcours de l'exposition Dreyfus[35] présente l'intimité de cette Affaire. La scénographie met en avant une ambiance carcérale. Les moments importants de l'Affaire et les différents acteurs sont mis en avant lors du parcours, montrant une vue d'ensemble de cette histoire. Un documentaire est projeté au sein de l'exposition et de nombreux objets retracent les faits en présentant les protagonistes et le rôle qu'ils ont tenu. Le parcours montre l'envergure de cette enquête et son influence sur la notion de Droits de l'Homme.

Expositions temporaires

Les expositions temporaires sont trilingues, français, anglais, breton

Depuis les annĂ©es 1980, le musĂ©e de Bretagne organise des expositions temporaires en collaboration avec d'autres institutions culturelles ou musĂ©es bretons. Il dispose, au sein des Champs Libres, de deux salles d'expositions temporaires de 200 et 400 m2. Elles communiquent entre elles, ce qui permet des expositions de 600 m2. La programmation des expositions temporaires couvre un panel de sujets très diversifiĂ©s, dans une approche pluridisciplinaire, faisant souvent des ponts entre mise en perspective historique et actualitĂ© d'un sujet de sociĂ©tĂ©. La plupart des expositions sont accompagnĂ©es de publications allant du catalogue au journal d'exposition[36].

Polémiques liées à l'exposition « Celtique ? »

Inauguration de l'exposition "Celtique?" en mars 2022

En 2022, l'exposition temporaire intitulée « Celtique ? », entend questionner l'identité celtique de la Bretagne contemporaine. A partir du foisonnement de références culturelles et populaires, associant voire confondant la Bretagne à tout un univers celtique, il s'agit de comprendre en quoi et pourquoi la Bretagne semble être aujourd'hui le territoire qui a le plus cristallisé l'héritage celtique en France[37]. Après quelques mois, l'exposition provoque la polémique[38] - [39] - [40] - [41].

Tout commence fin mai, lorsqu'elle est accusée de partialité par son parrain Alan Stivell, qui retire son parrainage[42] - [43]. Deux professeurs à l’université Rennes-II, Ronan Le Coadic, professeur de sociologie, et Hervé Le Bihan, directeur du département de breton et celtique, l'accusent respectivement de « manipulation idéologique »[44] - [38] - [39] et de « manipulation basée sur l’escamotage et souffrant de confusion d’expression [...] bien loin d’un travail scientifique »[45]. Les professeurs critiques font valoir que certains travaux démontrant une filiation linguistique entre le breton et les langues celtiques de l'Antiquité, ainsi qu'une filiation de rites celtiques en Bretagne, ne sont pas pris en compte[46] - [45]. Erwan Chartier-Le Floch, membre du conseil scientifique de l'exposition, auteur d’une thèse consacrée à l’interceltisme contemporain, réclame le retrait de sa contribution au catalogue de l’exposition au mois d'août[39].

Ces faits suscitent initialement de très faibles réactions publiques[47]. La directrice de l'exposition a fait savoir que celle-ci a été « étoffée » et « mise en perspective » durant l'été 2022[46] - [38]. Puis, l'organisation d'une table ronde consacrée à cette polémique a été proposée à la bibliothèque des Champs Libres[40], sans être toutefois jamais concrétisée. En septembre 2022, neuf élus de l'UDB et un élu EELV dénoncent la « partialité » de l'exposition[48]. Une publication accompagnant l'exposition "Celtique? La Bretagne et son héritage celtique" paraît en octobre 2022, proposant un regard complémentaire à travers 13 articles, de l'archéologie à la culture contemporaine, et doté d'un préambule de l'enseignant à l'Université Rennes 2 Gauthier Aubert, prenant en compte les réactions à l'exposition[49]. En outre, une trentaine d'historiens de Rennes 2 publient une tribune rappelant que "l'histoire n'est pas un drapeau", elle "n’est pas un savoir figé. Elle ne cesse de se renouveler"[50] - [51]. L'exposition et la publication font l'objet de comptes-rendus dans les Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest par les chercheurs Eva Guillorel[52]et Marcel Calvez[53]. Un an après, le débat continue avec la tenue d'une table-ronde au Festival Interceltique de Lorient le 4 août 2023, démontrant à quel point ce sujet demeure sensible en Bretagne[54].

Notes et références

  1. « Au Musée de Bretagne, un audioguide à destination des déficients visuels à Rennes. », sur Ouest France,
  2. Projet Scientifique et Culturel du musée de Bretagne, 91 p. (lire en ligne), p. 36-40
  3. « Histoire du musée », sur Musée de Bretagne (consulté le )
  4. Prod'homme 2011, p. 7.
  5. Chevalier 2001, p. 30
  6. Chevalier 2001, p. 9.
  7. Chevalier 2001, p. 32
  8. Chevalier 2001.
  9. Camille Robillard, L'Écomusée du pays de Rennes, Écomusée du Pays de Rennes, , 112 p. (ISBN 978-2-901429-36-4)
  10. « L’AMEBB fête ses 40 ans – Musée dévoilé », sur musee-devoile.blog (consulté le )
  11. « Amis du Musée et de l'Ecomusée Bretagne Bintinais, Rennes », sur Amis du Musée et de l'Ecomusée Bretagne Bintinais, Rennes (consulté le )
  12. Chevallier 2001, p. 296
  13. Jean-Claude Meymerit, « Bordeaux. Que sont-ils devenus ? (2/6) : François Hubert, du musĂ©e Ă  la mairie », Sud-Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consultĂ© le )
  14. « Hommage Décès de Jean-Paul Le Maguet ancien directeur du Musée de Bretagne », sur Les Champs Libres, (consulté le )
  15. « Pascal Aumasson, du musée de Bretagne à Rennes au musée des Beaux-arts de Brest », sur Ouest-France, (consulté le )
  16. « Musée de Bretagne : Céline Chanas, nouvelle directrice »
  17. « Missions », sur Musée de Bretagne (consulté le )
  18. « Le musée de Bretagne reçoit le prix “Patrimoine pour tous” 2017 pour l’enrichissement de son offre de médiation en faveur de l’accessibilité – Club Innovation & Culture CLIC France », sur www.club-innovation-culture.fr (consulté le )
  19. « Rennes Métropole », sur Les Prix territoriaux (consulté le )
  20. « Musée de Bretagne - Les Champs Libres décrochent le label « Culture libre Or » », sur FEMS, (consulté le )
  21. Rennes, « Wikimedia décerne le label Culture libre niveau or aux Champs libres de Rennes », sur www.unidivers.fr, (consulté le )
  22. Ouest-France, « Rennes. Les Champs libres récompensés pour leur promotion d’un numérique libre et accessible à tous », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  23. Xavier Cailleau, « Communiqué de presse : 16 institutions culturelles françaises obtiennent le Label Culture Libre », sur Wikimédia France, (consulté le )
  24. Prod'homme 2011, p. 6-12.
  25. Aurélie Laurière, « La conservation des fonds photographiques. Lieux d'état. Deuxième volet. », Profession Photographe,‎ , p. 30-32. (ISSN 2262-6999)
  26. « Les collections », sur Musée de Bretagne.
  27. « Musée dévoilé – Les coulisses des collections du musée de Bretagne via différents articles sur les collections présente dans les réserves », sur musee-devoile.blog (consulté le )
  28. Cécile Petit-Vallaud, « Musée de Bretagne, images d'un temps passé : le monde du travail. », ArMen, no 248,‎ , p. 30-41. (ISSN 0297-8644, lire en ligne Accès payant)
  29. Musée de Bretagne 2014.
  30. Claire Papon, « Alchimiste de la photographie », sur gazette-drouot.com, (consulté le ).
  31. Agnès Le Morvan, « Rennes. Le musée achète les premières photos sur négatifs de la Bretagne », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  32. « Lot N°49 - Chevet de la cathédrale Saint-Étienne de Saint-Brieuc, Bretagne, c. 1852-1853 », sur gazette-drouot.com (consulté le ).
  33. Collectif, L'affaire Dreyfus : Collections du Musée de Bretagne, Rennes, Musée de Bretagne, , 94 p. (ISBN 978-2-901-42941-8), p. 15
  34. « Gradin d'autel », sur www.collections.musee-bretagne.fr (consulté le )
  35. « L'affaire Dreyfus », sur Musée de Bretagne (consulté le )
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  37. Les Champs Libres, Dossier de presse de l'exposition "Celtique?", Rennes, , 12 p. (lire en ligne), p. 2
  38. Serge Poirot, « Le Musée de Bretagne révise son exposition « Celtique ? » », Ouest-France, .
  39. « Rennes - « Celtique ? » : le Musée de Bretagne empêtré dans son expo polémique », sur Le Telegramme, (consulté le )
  40. Agnès Le Morvan, « Controverse autour de l’exposition « Celtique ? » à Rennes : le Musée de Bretagne propose un débat », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  41. Solenne Durox, « Une exposition sur les racines des Bretons fait débat à Rennes », sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le ).
  42. Fabienne Richard, « Bretagne. Alan Stivell retire son parrainage de l’exposition "Celtique ?" qui se tient à Rennes », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
  43. Manon Boquen, « L’exposition « Celtique ? » contrarie les Bretons », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  44. Elissa Abou Merhi, « Rennes - Après Alan Stivell, un prof de Rennes 2 critique une exposition sur la Bretagne », sur Le Télégramme, (consulté le ).
  45. « Le professeur Hervé Le Bihan se désolidarise aussi de l'exposition anti-celtique de Rennes », sur Agence Bretagne Presse, (consulté le ).
  46. « La Bretagne, pas celtique ? Polémique autour d’une expo », sur lequotidien.lu, (consulté le ).
  47. R. Le Coadic, « Exposition « Celtique ? » : de la partialité à la post-vérité ? », sur Mediapart (consulté le ).
  48. https://www.ouest-france.fr/bretagne/celtique-a-rennes-les-elus-udb-denoncent-une-exposition-partiale-06263664-3d9e-11ed-8fdd-0c50a46087ee
  49. Ronan Calvez, Nelly Blanchard, Sébastien Carney et Gauthier Aubert, Celtique ?: La Bretagne et son héritage celtique, Museum of Brittany, null, (ISBN 978-2-36833-412-6, lire en ligne), p. 11
  50. « Rennes. La polémique autour de l’exposition Celtique ? fait réagir des historiens de Rennes 2 »
  51. « L'histoire n'est pas un drapeau »
  52. Éva Guillorel, « « Celtique ? ». Le bien-fondé d’une réflexion autour d’un questionnement complexe », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest. Anjou. Maine. Poitou-Charente. Touraine, no 129,‎ , p. 199–202 (ISSN 0399-0826, DOI 10.4000/abpo.8009, lire en ligne, consulté le )
  53. « « Celtique ? » Les apports du catalogue au questionnement d'un récit »
  54. « Festival interceltique de Lorient. L’identité celte au cœur du festival »

Bibliographie

Ouvrages généraux

  • MusĂ©e de Bretagne : Catalogue-guide, Rennes, MusĂ©e de Bretagne, , 144 p. (BNF 34739030)
  • Elsa Chevalier (prĂ©f. Alain Croix et François Hubert), Le MusĂ©e de Bretagne : Un musĂ©e face Ă  son histoire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 1re Ă©d., 342 p. (ISBN 2-86847-614-7, OCLC 421915717, BNF 37744032)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Laurence Prod'homme (dir.), Pascal Aumasson, Françoise Berretrot, Fabienne Martin-Adam, CĂ©cile Le Faou, Olivier Barbet, Marie-NoĂ«lle Faulon, Nicolas Thouroude, Françoise Dupuis-Leuzy, Philippe Dagron et Corinne Gallou (prĂ©f. Pascal Aumasson, ill. Alain Amet et Pierre Tressos), Objets de l'histoire, mĂ©moire de Bretagne : Les collections du musĂ©e de Bretagne, Édilarge, , 161 p. (ISBN 978-2-7373-5493-9, BNF 42635217)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Françoise Berretrot, « L'exposition Migrations au musĂ©e de Bretagne : les enjeux de la collecte », Revue Migrance : le patrimoine de l'immigration en France et en Europe : enjeu social et culturel,‎ , p.109 -116 (ISSN 1168-0814)
  • MusĂ©e de Bretagne, Projet scientifique et culturel du musĂ©e de Bretagne, Rennes, MĂ©tropole de Rennes, , 92 p. (lire en ligne)
  • AmĂ©lie Ferret, « Mettre en valeur le vĂŞtement rĂ©gional. Une expĂ©rience de mĂ©diation numĂ©rique au musĂ©e de Bretagne. », Apparence(s),‎ (ISSN 1954-3778, lire en ligne)

Catalogues

  • Auguste AndrĂ©, Catalogue raisonnĂ© du MusĂ©e d'archĂ©ologie de la ville de Rennes, Rennes, (BNF 30018858)

Archives INA

Liens externes

Sites internet

Bases de données

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