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Georges Henri Rivière (muséologue)

Georges Henri Rivière[2], né le à Paris et mort le à Louveciennes (Yvelines)[3], est un muséologue français, fondateur du Musée national des arts et traditions populaires à Paris.

Georges Henri Rivière
Georges Henri Rivière (à l'extrémité droite) dans le salon de la comtesse de Noailles en 1977.
Biographie
Naissance
Décès
(à 87 ans)
Louveciennes
Nom dans la langue maternelle
Georges Rivière
Surnom
« GHR »
Nationalité
Formation
Activité
Famille
Fratrie
Conjoint
Nina Spalding Stevens (1877-1959)
Autres informations
Archives conservées par

Surnommé « le magicien des vitrines »[4], il a joué un rôle important dans la nouvelle muséologie et dans le développement des musées d'ethnographie à l'échelle mondiale au sein du Conseil international des musées (ICOM).

Biographie

Famille et formation

Né dans le 18e arrondissement de Paris, il est le neveu du dessinateur Henri Rivière, auquel il emprunta son second prénom, pour se faire appeler Georges Henri lorsque son oncle s'occupa de lui après le suicide de son père Jules en 1912. Il est le frère aîné de l'ethnologue Thérèse Rivière à qui il fit découvrir le monde de l'ethnologie au musée d'ethnographie du Trocadéro[5]. Il fait ses études au prestigieux collège Rollin et interrompt sa scolarité après le baccalauréat.

Jusqu'en 1925, Georges Henri Rivière étudie la musique puis, de 1925 à 1928, suit les cours de l'École du Louvre qui éveillent son intérêt pour les musées.

Le musée de l'Homme

Détail d'un sabre d'apparat du Dahomey donné par GHR au musée de l'Homme en 1931.

En 1928, Georges Henri Rivière devient le conservateur de la collection de David David-Weill. Il découvre au musée d'ethnographie du Trocadéro des pièces d’art précolombien avec l'idée de faire un article pour la revue Cahiers d'art de Christian Zervos. Il est enthousiasmé par ce qu'il y découvre et décide de monter un projet d'exposition, soutenu par le collectionneur. Il obtient les autorisations nécessaires et peut monter son exposition avec l'aide d’un jeune expert inconnu, Alfred Métraux.

Il monte l'exposition sur l'art précolombien au musée des arts décoratifs en 1928, ce qui le fait connaître de tout le milieu parisien.

Le nouveau directeur du musée d'ethnographie, Paul Rivet, décide de réorganiser le musée avec l'aide du talentueux « GHR » qui y présente quelque 70 expositions de 1928 à 1937, avant que le musée ne change de nom pour devenir le musée de l'Homme.

En 1929, avec Georges Bataille, Rivière participe à la création de la revue Documents, sous-titrée « Doctrines, archéologie, beaux-arts, ethnographie ».


Le Musée des arts et des traditions populaires

Du berceau à la tombe, vitrine consacrée aux rites de passages conçue par Rivière, reconstituée lors de l'exposition Dioramas au palais de Tokyo en 2017.

De 1937 à 1967, il dirige le musée national des arts et traditions populaires qu'il a conçu et réalisé.

Bien que la création du musée remonte à 1937, l'ethnologie du domaine français ne prend véritablement son essor qu'avec la mise en place des enquêtes scientifiques[6] organisées sous le patronage de l'État français durant l'Occupation[7]. Il parvient à l'installer sur le site de l'avenue du Mahatma Gandhi, en bordure du bois de Boulogne. Il y développe une muséographie révolutionnaire et en assure le couronnement scientifique par la création du Centre d'ethnologie française.

Grand découvreur de talents, meneur d'hommes, il joue un rôle essentiel dans la fondation de l'ICOM (Conseil international des musées), dont il est le premier directeur de 1948 à 1965, puis le conseiller permanent jusqu'à sa mort. Il travaille la mise sur pied de l'organisation à travers ses comités, ses conférences générales et son centre de documentation[8].

La Fondation culturelle bretonne

Il apparait dans la liste des membres du Haut-Comité régional de patronage de la Fondation culturelle bretonne en 1957[9].

Théorie du musée

Bien qu'il ait laissé très peu d'écrits, Georges Henri Rivière a fortement renouvelé la muséologie en France. Ses idées très innovantes et son goût pour les mondanités l'ont amené à mettre en place de véritables « opérations de communication » : il met Joséphine Baker dans une vitrine présentant des collections africaines au musée de l'Homme, ou encore place des gardiens de musée aux quatre coins d'un ring[10].

Sur la base d'une idée lancée au début des années 1950, il participe au développement du concept d'écomusée qui se répand dans le monde au début des années 1970 avec son successeur au poste de directeur du Conseil international des musées (ICOM), Hugues de Varine[11]. Environnement et pluridisciplinarité sont ses idées maîtresses sur lesquelles sont fondées, entre autres, les « Recherches coopératives sur programme d'Aubrac et du Châtillonnais » dans les années 1960.

Même à la fin de sa vie, il continue de conseiller ceux qui poursuivent son œuvre et de les pousser à l'innovation.

Publications

  • Articles parus dans la revue Cahiers d'art
    • Archéologismes, 1926 - 7 - 1re année
    • Jean Lurçat, 1926 - 8 - 1re année
    • Une sculpture chinoise entre au Louvre, 1926 - 10 - 1re année
    • La céramique peinte susienne au musée du Louvre, 1927 - 2 - 2e année
    • Un sondage dans l’art égéen, 1927 - 3 - 2e année
    • Les disques, 1927 - 6 - 2e année
    • Peintures égyptiennes d’époque impériales, 1927 - 9 - 2e année

Notes et références

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-4csjajh5h-4yefhgbn6sc »
  2. Pour l'état civil « Georges Henri Léon Benjamin Rivière », cf. La Muséologie de Georges Henri Rivière, Paris, Dunod, 1989, 404 p. L'orthographe usuelle « Georges-Henri » utilisée par la BnF (BNF 11922116) et l'Encyclopédie Universalis n'est pas conforme à celle qu'il utilisait : « Georges Henri »). Voir pdd.
  3. Cf. Acte de naissance. À l'époque, Louveciennes faisait partie de la Seine-et-Oise.
  4. Nina Gorgus, 2003.
  5. YouScribe, « Thérèse Rivière ».
  6. Chantiers 1425, 909 et 1810.
  7. Voir Christian Faure : Le Projet culturel de Vichy, Folklore et Révolution nationale 1940-1944, 1989.
  8. Sid Ahmed Baghli, Patrick Boylan & Yani Herreman, Histoire de l'ICOM (1946-1996), Paris, ICOM, 1998, 103 p.
  9. « 1991.6.4. Journée de la langue bretonne - 30 mai 1957 Musée départemental breton », sur musee-breton.finistere.fr (consulté le )
  10. « L'homme qui a mis Joséphine Baker en vitrine, au musée de l'Homme et placé des gardiens de musée aux quatre coins d'un ring fut aussi l'animateur de certaines des plus vastes recherches ethnographiques collectives de notre temps. »

    Isac Chiva, 1985

  11. [PDF] Charte des écomusées, page 1/7, publié le sur le site de la Fédération des écomusées et des musées de société (consulté le 24 janvier 2019).

Voir aussi

Archives personnelles

Bibliographie

  • André Desvallées, Georges Henri Rivière, Arts populaires des pays de France, vol. I & II, Paris, Joël Cuénot, , 205 & 208 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Isac Chiva, « Georges Henri Rivière : un demi-siècle d'ethnologie de la France », dans Terrain, no 5, Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Association des amis de Georges Henri Rivière, La Muséologie selon Georges Henri Rivière : cours de muséologie, textes et témoignages, Dunod, Paris, 1989, 402 p. (ISBN 2-04-018706-5)
  • Christian Faure, Le Projet culturel de Vichy, Folklore et Révolution nationale 1940-1944, Presses universitaires de Lyon/Éditions du CNRS, 1989, 335 p.
  • Nina Gorgus, Le Magicien des vitrines. Le muséologue Georges Henri Rivière, éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, Paris, 2003, 416 p. (ISBN 2-7351-0975-5)
  • Germain Viatte et Marie-Charlotte Calafat, Georges Henri Rivière : voir, c'est comprendre (catalogue d’exposition, Mucem, Marseille, 14 novembre 2018-4 mars 2019), (ISBN 978-2-7118-7152-0)
  • Georges Henri Rivière, une muséologie humaniste, ouvrage collectif, éditions Complicités, Paris, 2020, 362 p. (ISBN 9782351202470)

Liens externes

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