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Trève

Une trève (trev, treo ou tre, en breton) est, en Bretagne, une succursale de paroisse, subdivision rendue nécessaire par l'éloignement du lieu de culte paroissial. Ce terme religieux a, en toponymie, le sens de quartier[1]. L'habitant d'une trève est un trévien[2] (trevad ou trevian, en breton).

La chapelle Notre-Dame de Locmaria-an-Hent, à Saint-Yvi (Finistère), construite au XVe siècle en tant qu'église tréviale de la paroisse d'Elliant.

Étymologie

Le breton trev, tre(o) remonte au moyen breton treff (identique au gallois tref « habitation, hameau Â»), lui mĂŞme du vieux breton treb « lieu habitĂ© Â» (identique au radical gaulois treb- que l'on rencontre par exemple dans le nom de la tribu des Atrebates « les Habitants Â» cf. Arras, Artois)[3]. Plus loin, c'est un parent du proto-germanique Ćżurpa- > allemand Dorf « village Â», nĂ©erlandais / bas allemand dorp, vieil anglais Ćżorp, etc.[3].

L'Ă©difice religieux

La chapelle ou l'église d'une trève est appelée chapelle tréviale ou église tréviale.

  • La chapelle trĂ©viale bĂ©nĂ©ficie de la part de la paroisse d'un minimum de service religieux, sans avoir un desservant Ă  demeure.
  • L'Ă©glise trĂ©viale a un desservant sur place, Ă  qui les trĂ©viens doivent construire une rĂ©sidence, et dont ils doivent assurer la subsistance. Il appartient au pape d'Ă©riger un Ă©difice en Ă©glise trĂ©viale et d'Ă©tablir le modus vivendi entre les trĂ©viens et le recteur de la paroisse. L'Ă©glise paroissiale reste l'Ă©glise mère des trĂ©viens, et le recteur de la paroisse leur recteur[2].

Beaucoup d'anciennes églises tréviales sont devenues paroissiales et de nombreuses trèves bretonnes sont devenues des communes lors de la Révolution française ou plus tard, dans le courant du XIXe siècle, parfois même dans les premières décennies du XXe siècle.

Toponymes

Dans le domaine brittophone, le mot treb, treff ou trev / tre(o) entre en composition de nombreux toponymes — prenant en compte les mutations consonantiques (un t devient d après un article, ou adoucissement d'une autre initiale)…

Variantes

Le Lexique étymologique des termes les plus usuels du breton moderne (pp. 4 et 271) de Victor Henry indique : « Tréô, s. f. variante de tréf. V. ce mot et adré » et « Tréf, s. f. territoire dépendant d’une succursale. V. sous adré »[5]

Outre-Manche

Sur l’île de Man, une treen était une subdivision des paroisses. Le mot tre est aussi un élément de composition des toponymes très fréquent dans les Cornouailles britanniques, où il semble désigner des hameaux.

Notes et références

  1. Albert Deshayes, Dictionnaire des noms de lieux bretons, Douarnenez, Le Chasse-Marée / Ar Men, 1999, (ISBN 2-903708-85-1).
  2. D'après l'historique de la trève de Saint-Guénolé que donne l'abbé François Quiniou, recteur de Penmarc'h. François Quiniou, Penmarc'h : son histoire, ses monuments, Ar Verenn, 1984, p. 181 et 182.
  3. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise (approche linguistique du vieux celtique continental), Ă©ditions Errance, Paris, 2003, (ISBN 2-87772-237-6), p. 300
  4. La Turballe et la Bretagne, au gré du temps, d'après les travaux de Fernand Guériff (1976), consulté au musée de moulin de Kerbroué le 18 septembre 2021
  5. Lexique Ă©tymologique des termes les plus usuels du breton moderne

Articles connexes

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