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Lingue bleue

Molva dypterygia

La lingue bleue (Molva dypterygia) ou julienne est une espèce de poissons marins pêchée et commercialisée, appartenant à la famille des Lotidae.

Ce poisson décrit par Pennant en 1784 vit dans les premières couches de grandes profondeurs. Il est pour cette raison encore très mal connu.
C'est une des nombreuses espèces de poissons dont les populations semblent s'être rapidement effondrées, depuis qu'on les pêche au chalut (fin des années 1970) sur les zones où les reproducteurs se rassemblent pour la ponte.

Dans certaines statistiques de pêche et sur les étals, cette lingue a été dans certaines zones confondue avec une espèce proche : Molva macropthalma[1].

RĂ©partition et habitat

Les scientifiques ne disposent pas de données suffisantes concernant l’extension géographique ou pour évaluer l'étendue des éventuels stocks de ce poisson.

Son habitat est encore mal connu, mais il est pĂŞchĂ© Ă  assez grande profondeur, jusqu'Ă  plus de 500 m.

PĂŞche

La lingue bleue a commencĂ© Ă  ĂŞtre significativement pĂŞchĂ©e et commercialisĂ©e dans les annĂ©es 1960, mais en faible quantitĂ© (2 000 Ă  un pic de 5 000 t/an en 1972), avant que les tonnages annuels mondiaux ne grimpent Ă  plus de 25 000 (en 1973) et 30 000 t/an (en 1980), avant de rĂ©gresser puis se stabiliser (en nombre de prises) de 2004 Ă  2007, malgrĂ© la dĂ©couverte et l'exploitation de nouvelles aires de pĂŞche pour cette espèce[2].

Historiquement (depuis quelques décennies), cette pêche s'est faite sur les lieux de rassemblement des lingues pour leur reproduction. L'expérience sur les zones dites Va et Vb montre que les populations de lingue ne se sont pas reconstituées quand le nombre d'individus est devenu bas, même avec une forte diminution de la pression de pêche. Les experts de l'ICES suggèrent donc d'urgemment protéger certaines zones de frayères et reproduction des lingues en y interdisant la pêche[3].

État des populations, pressions, menaces

L'âge des lingues bleues pêchées est très difficile à établir. En évaluer l'état des stocks halieutiques sur la base de la pyramide des âges des populations trouvées est donc encore impossible. Il semble que ce poisson soit (selon Ifremer et le CIEM) plus vulnérable à la surexploitation par surpêche que la lingue franche, et ce pour plusieurs raisons au moins :

  • sa croissance est plus lente que celle de la lingue franche
  • il se reproduit plus tardivement
  • il est particulièrement sensible Ă  des Ă©puisements locaux si on le pĂŞche (comme c'est le cas) durant sa saison de ponte, le moment oĂą il a un comportement très grĂ©gaire.

Il est en voie de raréfaction dans toutes ces zones européennes de pêche. Son déclin aurait vers 2006 ralenti à l’ouest des îles Britanniques (les lingues y restent bien plus rares que quand on a commencé à les pêcher. Le déclin se serait même stabilisé en Irlande. Les stocks semblant « sérieusement épuisés » dans plusieurs secteurs (dits sous zones I et II).
En 2008, le déclin serait stabilisé, mais le nombre d'individus reste très bas sur toutes les zones de pêche[4].

Le tonnage mondial des prises dĂ©clarĂ©es (toutes zones confondues) Ă©tait de 20 000 t en 1988, mais malgrĂ© ou Ă  cause des progrès de la pĂŞche en eaux profondes, le tonnage mondial dĂ©clarĂ© des prises (toutes zones confondues) a chutĂ© Ă  moins de 8 000 t en 2004[5]

La lingue bleue est un poisson carnivore. Elle est donc plus sensible à la pollution (via la bioconcentration des polluants dans le réseau trophique) que les poissons se nourrissant d'algues ou de phytoplancton.

Possible protection de l'espèce

En 2008, quelle que soit la zone où elle est exploitée, l'espèce ne bénéficie pas de mesure de protection ni même d’objectif de gestion spécifique. Les experts, selon l'Ifremer estimaient en 2006 qu'il fallait dans la plupart des cas stopper la pêche ciblant l'espèce, et quand elle est une prise accessoire, des fermetures temporaires (saisonnières) de pêche pourraient lui laisser le temps de commencer à reconstituer ses populations.

Notes et références

  1. Voir page 17 sur 23 de « l'évaluation 2008 de l'ICES »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (ICES Advice 2008, Book 9)
  2. donnés ICES déjà citées, p 2 su 23 du « ICES Advice 2008, Book 9 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (téléchargeable)
  3. . Experience in Divisions Va and Vb indicates that once blue ling is fished down in an area it does not recover even when fishing pressure has been low. The introduction of closed areas to protect spawning aggregations should be accelerate
  4. Report of the Working Group on the Biology and Assessment of Deep-Sea Fisheries Resources, 3 10 March 2008, ICES Headquarters, Copenhagen. (ICES CM 2008/ACOM:14) cité par un « rapport »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) de l'ICES.
  5. Site de l'ICES (ou CIEM

Voir aussi

Articles connexes

Autres espèces du même genre

Liens externes

Bibliographie

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