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Blason (héraldique)

En héraldique, le blason est une description identifiant son porteur, pouvant être représentée sur un écu, une armure, une bannière ou un tabar. On parle également d′armes, les armoiries désignant l'écu et ses ornements extérieurs. Le blason est un signe de reconnaissance de l'individu ou de sa famille, particulièrement utilisé par les chevaliers au Moyen Âge. Néanmoins ce symbole ne leur est pas réservé : en France, il n'est pas besoin d'être issu de la noblesse pour créer son blason. Les roturiers créent des blasons dès le début du XIIIe siècle, les bourgeois étant imités par les simples paysans dès le XIVe siècle. Les villes en créent également de même que certaines administrations et corporations. La règle est de ne pas usurper les armes d'autrui[1]. Cette identification personnelle est devenue héréditaire dans les lignées mâles à partir de 1130 environ[2].

Détail décoratif de l'office des eaux du Delfland, à Delft (Pays-Bas), montrant les divers hameaux historiquement rattachés à la ville.
Armes de Liège, exemple de blasonnement tardif.

Histoire

Le Code international des signaux publié en 1857 noue avec l'héraldique des liens étroits.

Michel Pastoureau a dans ses travaux, récusé l'affirmation (qu'il juge) fantaisiste de Pitre-Chevalier selon laquelle il y aurait un lien entre les figures ou emblèmes des guerriers de l'Antiquité et les armoiries apparues au XIIe siècle « On a vu que les guerriers gaulois se faisaient reconnaître à des figures et des emblèmes relevés en bosse ou peints sur leurs boucliers ou sur leurs casques. C'est là l'origine évidente des armoiries ; elle commencèrent à devenir générales dans les vastes rassemblement des croisades, et furent rapidement perfectionnées par l'habilité des hérauts d'armes. Les plus anciennes, et partant les plus illustres, sont naturellement les plus simples. Les armoiries se portaient sur l'écu, sur la cotte de mailles, sur la bannière, etc. »[3]. Pas plus l'Antiquité que plus tard les croisades n'ont de lien avec l'apparition inaugurale en Europe des armoiries au XIIe siècle et répandues au XIIIe siècle[4].

En Europe occidentale, les blasons se développent au XIIe siècle et atteignent leur apogée au XVIIe siècle. Ils connaissent depuis le milieu du XVIIIe siècle un certain déclin (notamment en France et en Angleterre) et doivent de plus affronter la concurrence de formules emblématiques auxquelles ils ont souvent donné naissance (badges, devises, monogrammes…)[5]. Parallèlement à la renaissance de l'héraldique communale, on assiste à un lent renouveau des armoiries depuis la seconde moitié du XIXe siècle alors qu'elle sont discréditées par leur association à une aristocratie déclinante. Communes et régions redécouvrent la valeur des armoiries qui sont l'expression de l'identité et de l'autorité d'un territoire face à l'interventionnisme de l'État. Des érudits redonnent un essor à l'héraldique. Au siècle suivant, l'héraldique familiale reprend sa place grâce à ces signes d'identité, ses marques de distinction[6].

En France, les armoiries ont théoriquement été abolies à la Révolution française par l'Assemblée le en même temps que tous les symboles de la noblesse[7]. Sous la restauration, Louis XVIII émet une ordonnance le 26 septembre 1814, qui restaure les armoiries municipales, à charge pour les villes de se pourvoir devant la commission du Sceau. La suppression du Conseil du Sceau en 1872 « n'est suivie d'aucune législation nouvelle en matière d'armoiries. Si bien que depuis cette date le principe en vigueur est de nouveau celui de la libre adoption et du libre port[8] ». Une décision ministérielle du [1] élargit les missions de la Commission nationale d'héraldique, en lui permettant de conseiller les particuliers qui désirent créer des armoiries.

Les blasons ont « donné naissance, au fil des siècles, à toutes sortes d'images héraldisantes (pavillons, drapeaux, insignes, uniformes, logos, marques, panneaux de signalisation routière, maritime, ferroviaire, aérienne, etc.) qui ont rempli et continuent de remplir, dans la vie sociale et quotidienne, un rôle essentiel[9] ».

Types de blasons

Les blasons peuvent être divisés en différentes classes, selon les entités qu'ils représentent. La classification de base les divise en deux classes :

  1. blasons simples : comportent une seule entité ;
  2. blasons composites : combinent deux ou plusieurs blasons, chacun comportant une entité différente.

Les blasons peuvent également être classés selon la catégorie de l'entité qu'ils représentent :

  1. blasons : représentent un monarque ou un état souverain ;
  2. blasons de titulaires : représentent le titulaire d'une position ou d'un honneur ;
  3. blasons de famille : représentent, dans un sens étroit, le chef de famille et, au sens large, toute la famille ;
  4. blasons ecclésiastiques : représentent un titulaire ecclésiastique ou une entité collective religieuse ;
  5. blasons corporatifs : représentent une entité morale collective, à la fois civile et militaire ;
  6. blasons de domaine : représentent une entité territoriale non-souveraine ;
  7. blasons imaginaires : représentent un personnage fictif ou n'ayant pas eu d'armoiries.

En outre, les blasons peuvent encore être classés en fonction de leurs caractéristiques ou de leur historique :

  1. blasons augmentés : aux symboles desquels ont été ajoutés des éléments du blason d'un suzerain, octroyé en récompense ;
  2. blasons à enquerre : qui violent intentionnellement une ou plusieurs règles de l'héraldique, comme moyen de signifier qu'il faut s'enquérir du fait glorieux qui permettrait cette transgression.

Notes et références

  1. « Éléments de droit héraldique français », sur cluaran.free.fr, (consulté le ).
  2. Hervé Pinoteau, « Armes, héraldique », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  3. Pitre-Chevalier, La Bretagne ancienne et moderne, Paris, W. Coquebert, , pages 255 et 256.
  4. Michel Pastoureau, Traité d'héraldique, Paris, Picard, coll. « Grands manuels », , 4e éd. (1re éd. 1979), 407 p. (ISBN 2-7084-0703-1), p. 20-28.
  5. Michel Pastoureau, Figures de l'héraldique, Gallimard, , p. 30.
  6. Michel Pastoureau, Les armoiries, Brepols, , 94 p.
  7. Michel Pastoureau, « Héraldique », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  8. Michel Pastoureau, Traité d'héraldique, Picard, , p. 84
  9. Michel Pastoureau, Traité d'héraldique, Picard, , p. 315

Voir aussi

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Liens externes

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