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Camp de concentration

Un camp de concentration est un lieu fermĂ© de grande taille construit pour regrouper et pour dĂ©tenir une population considĂ©rĂ©e comme ennemie, gĂ©nĂ©ralement dans de trĂšs mauvaises conditions de vie. Cette population peut se composer d'opposants politiques, de ressortissants de pays avec lesquels le pays d'accueil est en Ă©tat de guerre, de groupes ethniques ou religieux spĂ©cifiques, de civils d'une zone critique de combats, ou d'autres groupes humains, souvent pendant une guerre. Les personnes sont dĂ©tenues en raison de critĂšres gĂ©nĂ©raux, sans procĂ©dure juridique, et non en vertu d'un jugement individuel. Le terme est surtout connu par la crĂ©ation de trĂšs nombreux camps par le rĂ©gime nazi. Si les conditions de dĂ©tention dans les camps de concentration nazis menaient de fait Ă  des taux de morbiditĂ© et de mortalitĂ© extrĂȘmement Ă©levĂ©s, ils sont distincts des centres d'extermination nazis.

Double clÎture électrifiée du camp Auschwitz I.
DĂ©tail du monument antiguerre Mahnmal Bittermark (en), Ă  Dortmund, Allemagne.

L'expression « camp de concentration » est née à la fin du XIXe siÚcle. Son origine provient du terme « reconcentración » utilisé par les Espagnols d'aprÚs les ordres du général Valeriano Weyler, pendant la guerre d'indépendance cubaine (1895-1898)[1] - [2]. Par la suite, les Britanniques reprirent cette méthode durant la seconde guerre des Boers (1899-1902) et donneront naissance à l'expression.

Camps de concentration pour civils ennemis

Internement de civils de pays ennemis

L'histoire d'un camp de concentration, bien qu'il soit admis par le droit de la guerre pour l'internement des civils ennemis, est difficile à justifier en ce sens qu'alors, l'internement constitue une mesure collective et non individuelle, qui ne sanctionne pas des actes individuels, mais une situation indépendante de la volonté de la personne internée.

De tels camps sont utilisĂ©s en tant que mesure conservatoire militaire : si des ressortissants du pays B vivent dans le pays A lors de la dĂ©claration de guerre entre A et B, le pays A peut considĂ©rer que les ressortissants de B sur son territoire sont des ressortissants d'un pays ennemi, qu'il importe d'interner, pour Ă©viter qu'ils rejoignent l'armĂ©e adverse ou se lancent dans des opĂ©rations d'espionnage. Ainsi, certains responsables des camps d'internement parleront de simples prisons Ă©largies pour recevoir un plus grand nombre d'internĂ©s prisonniers, ou mĂȘme — dans certains pays et hors temps de guerre — de « structures Ă©ducatives ».

Apparition des camps de concentration : Cuba, seconde guerre des Boers, Namibie

Paysans cubains internés dans les camps de concentration espagnols à Cuba
Lizzie van Zyl, une enfant boer internée et morte dans le camp de concentration britannique de Bloemfontein en Afrique du Sud durant la seconde guerre des Boers.

Les premiers camps de concentration ont Ă©tĂ© formĂ©s par les Espagnols Ă  Cuba dans un contexte colonial[3] - [4], pendant la Guerre d'indĂ©pendance cubaine. Le gĂ©nĂ©ral ValeriĂ  Weyler i Nicolau a l'idĂ©e en 1897 de « concentrer » les populations civiles dans des places contrĂŽlĂ©es par l'armĂ©e pour enlever tout soutien Ă  la rĂ©bellion, d'oĂč le nom de politique espagnole de reconcentration. PrĂšs de 400 000 personnes sont ainsi dĂ©placĂ©es dans ces camps. Les civils sont invitĂ©s Ă  rentrer dans ces camps, avec leur bĂ©tail, sous le dĂ©lai de huit jours[1]. PassĂ© ce dĂ©lai, ceux qui se trouvent Ă  l'extĂ©rieur sont considĂ©rĂ©s comme rebelles et donc tuĂ©s. Le sĂ©nateur amĂ©ricain Redfield Proctor se rend sur place et visite ces camps ; il en rend compte au SĂ©nat amĂ©ricain le 17 mars 1898 :

« Une fois déportés, hommes, femmes, enfants et animaux domestiques sont placés sous garde armée à l'intérieur de tranchées fortifiées. [...] Concentration et désolation[5] [...] »

Le terme, « re-concentration » (« reconcentración », en espagnol), et son principe est repris par les Anglais pour lutter contre les Boers.

Un artiste français, Jean Veber, dénonce en 1901 dans L'Assiette au Beurre, les « camps de re-concentration » du Transvaal.

La premiÚre apparition de la dénomination « camp de concentration » est due aux Britanniques en Afrique du Sud, également dans un contexte colonial,durant la seconde guerre des Boers (Transvaal, 1899-1902) ; sur ordre du général Frederick Roberts puis de Lord Kitchener, les Britanniques y enfermaient les femmes, les vieillards et les enfants des Boers, ainsi que des membres de tribus indigÚnes[3].

Il y a eu Ă©galement les camps de concentration construits par le gĂ©nĂ©ral Lothar von Trotha dĂšs 1904, comme le camp de concentration de Shark Island en Namibie pour Ă©liminer le peuple HĂ©rĂ©ros opposĂ© Ă  la colonisation entreprise par le gouverneur Heinrich Göring et aux armĂ©es du chancelier Von BĂŒlow. Le dĂ©sastre humanitaire fut effrayant : plus de 70 000 HĂ©rĂ©ros morts avant ou dans les camps de concentration (pour cause de malnutrition, mauvais traitements, exĂ©cutions sommaires des malades ainsi que des plus faibles). Il ne faut pas oublier les expĂ©riences anthropologiques, scientifiques et mĂ©dicales transformant les prisonniers hereros en cobayes humains.

PremiĂšre Guerre mondiale

D'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, tous les pays liĂ©s Ă  la PremiĂšre Guerre mondiale ont ouvert des camps pour regrouper les civils des nations ennemies : camps pour Allemands en Australie, pour Belges en Afrique allemande, pour Autrichiens en Russie, etc.[6]. Au Royaume-Uni, 32 000 Ă©trangers ou espions supposĂ©s ou Irlandais aprĂšs 1916, ont Ă©tĂ© enfermĂ©s dans des camps comme le champ de course de Newbury, puis dans une prison de l'Ăźle de Man qui n'Ă©tait pas prĂ©vue pour des civils. Des tailleurs juifs de Londres, issus de Galicie (donc de l'Autriche-Hongrie) sont aussi internĂ©s dans des camps[7].

La France a utilisé des camps de concentration durant la PremiÚre Guerre mondiale, dont ceux de Pontmain[3] ou de Crest, pour y enfermer les ressortissants allemands, austro-hongrois et ottomans présents sur son territoire à l'ouverture des hostilités. De nombreuses ßles françaises de la Manche, de l'Atlantique et de la Méditerranée ont été utilisées pour implanter de tels camps.

Entre-deux-guerres

L’entre-deux-guerres fut une pĂ©riode de grand dĂ©veloppement des camps de concentration et de perfectionnement des mĂ©thodes de soumission, d’exploitation Ă©conomique et d’extermination des catĂ©gories jugĂ©es « nuisibles », Ă  mesure que se multipliaient les systĂšmes politiques totalitaires[8].

Des bagnes appelĂ©s katorgas existaient dĂ©jĂ  dans l’Empire russe notamment dans les zones peu peuplĂ©es de l’ExtrĂȘme-Orient russe, donnant Ă  ces contrĂ©es une rĂ©putation de punition. Pendant la RĂ©volution russe, ils furent abolis par la RĂ©publique russe aprĂšs la rĂ©volution de FĂ©vrier, mais rĂ©tablis en septembre 1918 par la Russie soviĂ©tique aprĂšs celle d’Octobre[9] : rĂ©organisĂ©s en camps de travaux forcĂ©s[10], ils peuvent ĂȘtre comparĂ©s Ă  des camps de concentration puisqu’ils fonctionnent en dehors d’un systĂšme judiciaire rĂ©gulier et rĂ©unissent un grand nombre de dĂ©tenus dans des conditions trĂšs dures[11]. Le rĂ©seau de camps de travaux forcĂ©s de l’URSS compta Ă  son apogĂ©e plus de 650 camps (des « villes-prisons » dont plusieurs dizaines regroupaient entre 5 000 et 10 000 prisonniers)[12] ; il reçut en 1930 le nom de Goulag[13]. Il Ă©tait gĂ©rĂ© par la police politique (TchĂ©ka, GuĂ©pĂ©ou, NKVD) comme instrument de terreur et d’expansion Ă©conomique[14]. Cette administration pĂ©nitentiaire connut une croissance constante jusqu’à la mort de Staline, Ă  mesure que de nouvelles catĂ©gories de citoyens Ă©taient incarcĂ©rĂ©s et dĂ©portĂ©es, et que ses prĂ©rogatives Ă©conomiques se dĂ©veloppaient[15] - [16] - [17].

Des camps de concentration ont aussi Ă©tĂ© crĂ©Ă©s par l’Italie fasciste en Libye italienne pour permettre le contrĂŽle des populations libyennes et dans le but de priver la rĂ©bellion dirigĂ© par Omar Al Mokhtar de tout soutien, mais des opposants politiques au fascisme y sont Ă©galement dĂ©tenus[18].

En France, le dĂ©cret-loi du 12 novembre 1938 du gouvernement Daladier prĂ©voit l’internement des « indĂ©sirables Ă©trangers », Ă©largi par la loi du 18 novembre 1939 qui permet l’internement « de tout individu, Français ou Ă©tranger, considĂ©rĂ© comme dangereux pour la dĂ©fense nationale ou la sĂ©curitĂ© publique ». DĂšs 1939, les camps d’internement français furent utilisĂ©s, moins dans un but de dĂ©fense du pays que pour rassembler les quelque 450 000 rĂ©fugiĂ©s espagnols (rĂ©fugiĂ©s rĂ©publicains fuyant l’avancĂ©e du camp franquiste) arrivĂ©s en France en moins d’un mois, soit le premier plus grand dĂ©placement de population en Europe occidentale du XXe siĂšcle. Ces camps Ă©taient situĂ©s Ă  Vernet, Gurs[19], Rivesaltes, ArgelĂšs-sur-Mer et Agde[20] - [21] - [22]. Si, au dĂ©part, les autoritĂ©s françaises furent dĂ©passĂ©es par la gestion du nombre de rĂ©fugiĂ©s amenant une situation sanitaire dĂ©plorable au sein de ces camps[23], trĂšs rapidement des mesures furent prises afin d’amĂ©liorer les conditions de vie des rĂ©fugiĂ©s et ainsi faire chuter la propagation de maladies, notamment la dysenterie.

C’est pourquoi l’utilisation du terme « camp de concentration » dans ce cadre français est contestĂ©e : pas de travail forcĂ©, pas de dĂ©personnalisation[24], libre dĂ©placement Ă  l’extĂ©rieur de ces camps (d’ailleurs trĂšs peu Ă©taient fermĂ©s). Pour certains historiens[25], ajouter le qualificatif « de concentration » Ă  ces camps est un abus de langage. Le terme « camp d’internement » est souvent prĂ©fĂ©rĂ© mais la terminologie a variĂ© au cours de l’histoire concentrationnaire puis au cours des recherches sur cette histoire. Selon GeneviĂšve Dreyfus-Armand, spĂ©cialiste de l’exil rĂ©publicain espagnol : « Le terme camp de concentration peut choquer ; il est couramment utilisĂ© dans les documents administratifs de l’époque, et le ministre de l’IntĂ©rieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens « lĂ©nifiant » lors de sa confĂ©rence de presse au dĂ©but de fĂ©vrier 1939 : "Le camp d’ArgelĂšs-sur-Mer ne sera pas un lieu pĂ©nitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la mĂȘme chose" ».

Seconde Guerre mondiale

Lors des dĂ©buts de la Seconde Guerre mondiale, de nouveau, le procĂ©dĂ© a Ă©tĂ© employĂ© en France pour interner les ressortissants des pays ennemis, mais dans ce cas la police française n'a pas fait de diffĂ©rence entre les Allemands et Autrichiens rĂ©fugiĂ©s en France et les partisans d'Hitler dont certains avaient organisĂ© en France, dĂšs le temps de paix, une « cinquiĂšme colonne »[26]. À partir de 1939, des mesures dĂ©coulant de l’état de guerre imposent Ă©galement des restrictions pour les gens du voyage.

Les Britanniques aussi ont organisĂ© des camps de concentration de civils de l’Axe. C’est ainsi que des civils du sexe masculin rĂ©sidant aux Indes, allemands, italiens, et mĂȘme français aprĂšs la mise en place du rĂ©gime de Vichy, voire britanniques jugĂ©s suspects, se sont retrouvĂ©s, en 1940, internĂ©s au camp de Deraa Doun, sur les contreforts de l’Himalaya.

Des camps de concentration ont Ă©tĂ© ouverts aux États-Unis, notamment ceux destinĂ©s Ă  l’Internement des Japonais-amĂ©ricains, Ă  la suite de l’attaque de Pearl Harbor[27] - [28] - [29]. Des annĂ©es plus tard, le souvenir de ces rafles de civils japonais et Nippo-AmĂ©ricains a refait surface dans l’opinion publique amĂ©ricaine[28]. Le gouvernement des États-Unis prĂ©senta des excuses Ă  ce sujet en 1988[29].

D’autres camps de concentration ont Ă©tĂ© instaurĂ©s ailleurs, entre 1940 et 1945, comme ceux du Canada destinĂ©s aux Nippo-Canadiens[30] et, entre autres, aux ressortissants d’origine italienne et allemande.

Des camps de concentration ont Ă©tĂ© constituĂ©s par le rĂ©gime de Vichy en zone non occupĂ©e et en Afrique du Nord entre 1941 et 1944 pour interner des Juifs (Ă  commencer par les juifs Ă©trangers), des rĂ©sistants, des engagĂ©s allemands de la LĂ©gion Ă©trangĂšre, des Roms (par exemple : le camp de concentration de Montreuil-Bellay) et des antifascistes d’Europe centrale et orientale qui avaient trouvĂ© refuge en France[31]. Certains camps furent utilisĂ©s ensuite Ă  la libĂ©ration pour les prisonniers allemands, comme le camp de Mulsanne.

À ces camps, il faut ajouter ceux des pays-satellites de l’Allemagne nazie dont les principales victimes furent, entre 1941 et 1944, les juifs, les roms et les antifascistes : le rĂ©gime fasciste hongrois de Ferenc SzĂĄlasi en BĂĄcska et en « rĂ©gion autonome subcarpatique » (KĂĄrpĂĄtaljai kormĂĄnyzĂłi biztossĂĄg), le rĂ©gime fasciste roumain d’Ion Antonescu en Transnistrie, thĂ©Ăątre de la Shoah en Roumanie, le rĂ©gime fasciste bulgare de Bogdan Filov et Dobri Bojilov en Thrace prise Ă  la GrĂšce, oĂč pĂ©rirent la plupart des juifs grecs, ou encore du rĂ©gime fasciste croate d’Ante Pavelić, dirigĂ© par les Oustachis, qui, au camp de concentration de Jasenovac et ailleurs, tuĂšrent de 45 000 Ă  80 000 Serbes, Croates antifascistes, Juifs, Roms et opposants.

AprĂšs 1945

C’est Ă  l’issue de la Seconde Guerre mondiale que le Goulag soviĂ©tique atteignit son apogĂ©e, mais il dĂ©clina progressivement Ă  partir de la mort de Staline en 1953 et surtout de la dĂ©stalinisation en 1956 : beaucoup de survivants furent alors libĂ©rĂ©s (quitte Ă  ĂȘtre assignĂ©s Ă  rĂ©sidence dans les rĂ©gions sous-peuplĂ©es de l’URSS) ; une autre vague de libĂ©rations, avec autorisation de retour dans les foyers d’origine, eut lieu Ă  partir de 1986 avec la perestroĂŻka. Le dernier camp correctionnel de travail, Perm-35, fut fermĂ© en 1991. Perm-36, le dernier encore sur pied en Russie, abrite le musĂ©e de l'histoire de la rĂ©pression politique et du totalitarisme en URSS[32].

Certains camps de concentration nazis ont été « réutilisés » aprÚs la libération comme le camp de Zgoda en Pologne. En France, des camps du régime de Vichy ont également servi comme camps de prisonniers de guerre à la libération[33].

Des camps de regroupement ont été créés pendant la guerre d'Algérie pour permettre le contrÎle des populations algériennes[34] - [35].

Par contre, les camps de regroupement de harkis aprĂšs les accords d'Évian ne sont pas des camps de concentration : ils n'en avaient pas le caractĂšre (les harkis, loin d'ĂȘtre des ennemis de la France, l'avaient au contraire servie, ils Ă©taient de plein droit citoyens français, et ces camps ne comportaient ni rĂ©gime carcĂ©ral, ni brimades), mais constituaient tout de mĂȘme des camps de regroupement de la population. Leur durĂ©e d'existence, supĂ©rieure Ă  dix ans, est allĂ©e bien au-delĂ  de celle des simples camps de rĂ©fugiĂ©s, car les autoritĂ©s françaises n'ont pratiquement rien fait pour assurer leur intĂ©gration.

Homosexuels et opposants politiques dans un UMAP en 1967.

Dans les annĂ©es 1960 Ă  Cuba, le gouvernement castriste crĂ©e les UnitĂ©s militaires d'aide Ă  la production destinĂ©es selon Pierre Rigoulot « aux homosexuels, aux asociaux et aux autres parasites ». Martha Frayde Ă©voque en ces termes ces unitĂ©s militaires : le rĂ©gime « avait construit dans l’üle des camps de travail qui se trouvaient ĂȘtre, en fait, de vĂ©ritables camps de concentration[N 1], oĂč l’on entassait des jeunes, accusĂ©s de dĂ©lits divers, qui servaient en fait de main d’Ɠuvre gratuite dans les nombreux chantiers ouverts par le gouvernement »[36]. L'usage de l'expression « camps de concentration » pour dĂ©signer ces camps est toutefois contestĂ© par Mariela Castro, puisque les « dĂ©tenus » Ă©taient rĂ©munĂ©rĂ©s et n'y restaient que pour la durĂ©e de leur service militaire[37] - [38]. Fidel Castro indique en 2010 « AprĂšs mon arrivĂ©e au pouvoir, les reprĂ©sentants des minoritĂ©s sexuelles Ă©taient persĂ©cutĂ©s
 C’étaient des moments de grande injustice
 de grande injustice ! »[39] - .

Durant la guerre en ex-Yougoslavie, le rĂ©gime de Slobodan Milosevic a mis en place une trentaine de camps de concentration dans lesquels furent internĂ©s 93 000 civils musulmans, catholiques et opposants politiques. Le plus connu est le camp de concentration d'Omarska oĂč 5 000 personnes pĂ©rirent sur les 13 000 dĂ©tenus du camp selon une enquĂȘte du CongrĂšs amĂ©ricain[40].

En Chine communiste, le Laogai (dit « Goulag chinois ») a connu une pĂ©riode d’expansion massive durant la pĂ©riode maoĂŻste, puis a progressivement rĂ©gressĂ© notamment Ă  partir du Boluan Fanzheng (la « perestroika chinoise », sous les auspices de Deng Xiaoping) dans la dĂ©cennie 1980, sans toutefois disparaĂźtre[41].

En CorĂ©e du Nord, l’équivalent du Goulag et du LaogaĂŻ est le Kwanliso oĂč plus de 200 000 personnes se trouveraient[42], et dont le camp de concentration de Yodok est le plus connu[43]. Des « expĂ©riences mĂ©dicales » y sont effectuĂ©es sur les prisonniers[44].

MĂȘme s’il n’y a pas de commune mesure avec l’importance du systĂšme concentrationnaire de sa voisine du Nord, la CorĂ©e du Sud n’est pas exempte de camps oĂč rĂšgne la brutalitĂ© : les sans-abri ont Ă©tĂ©, entre 1975 et 1990 systĂ©matiquement arrĂȘtĂ©s et internĂ©s par les services de police dans des camps de regroupement oĂč des dĂ©tenus sont morts en raison des traitements subis[45].

Camps de concentration de l’Allemagne nazie

Le fichage et la numérotation des prisonniers font partie de la dépersonnalisation.

À partir de 1933[46], le TroisiĂšme Reich met en place des camps de concentration (Konzentrationslager ou KZ) dans des buts punitifs et discriminatoires : pour Ă©loigner les opposants au rĂ©gime et enfermer, maltraiter diverses catĂ©gories de rejetĂ©s par la sociĂ©tĂ© allemande : les juifs, les communistes, les criminels, les TĂ©moins de JĂ©hovah, alors appelĂ©s Bibleforscher, les homosexuels, les asociaux, etc.

AprÚs l'attaque allemande contre l'URSS, en 1941, les Allemands transforment certains de ces camps de concentration en camps d'extermination (Auschwitz) et construisent des camps uniquement affectés à la Shoah (Treblinka, Sobibor
) : ces camps sont mis en place pour y exterminer immédiatement ou par épuisement au travail et par mauvais traitement, les Juifs et les Tziganes.

Buts des camps de concentration de l'Allemagne nazie

Les objectifs des camps de concentration mis en place par le régime de l'Allemagne nazie sont notamment :

Les personnes incarcérées dans de tels camps le sont souvent pour des motifs politiques, religieux, raciaux, d'une façon générale en raison d'une discrimination ou d'un soupçon à leur encontre.

Les dĂ©portĂ©s internĂ©s y sont sĂ©parĂ©s de leurs proches, gardĂ©s dans des conditions trĂšs prĂ©caires et difficiles, souffrant de malnutrition aigĂŒe, forcĂ©s Ă  travailler et maltraitĂ©s par les gardiens. La mortalitĂ© est variable selon le statut des camps : extrĂȘmement Ă©levĂ©e dans les camps d'extermination, sensiblement moindre dans les camps de travail.

Bagnes et colonies pénitentiaires

Contrairement aux camps de concentration, les bagnes faisaient partie du systĂšme judiciaire ordinaire de la France ou du Royaume-uni et les katorgas de celui de la Russie impĂ©riale, mais en partagent les autres mĂȘmes caractĂ©ristiques :

  • confinement ;
  • installations sommaires et Ă©tendues contrairement aux prisons ;
  • travail forcĂ©, en gĂ©nĂ©ral dur (beaucoup de prisonniers en mouraient) et sans qualification.

Au XXIe siĂšcle

En décembre 2003, l'Assemblée nationale cubaine a également qualifié publiquement le centre de détention de la base militaire américaine de Guantånamo de « camp de concentration »[49].

En 2020, perdurent toujours le Laogai en Chine et le Kwanliso en CorĂ©e du Nord, mais ailleurs, de nombreux camps de regroupement forcĂ© existent, notamment en lien avec les guerres civiles en cours et la crise migratoire : Ă  titre d’exemple la Libye interne les rĂ©fugiĂ©s et les migrants vers l’Europe, de sorte que l’Union europĂ©enne est accusĂ©e d’« externaliser la gestion des flux migratoires » aprĂšs avoir encouragĂ© la dictature de Kadhafi Ă  crĂ©er de tels camps[50].

Le camp de concentration dans la culture

Littérature

Filmographie

Poésie et chanson

Dictons populaires

Dans les dictons populaires, il existe des références aux camps de concentration :

  • Le pasteur allemand Martin Niemöller (1892–1984) Ă©voque la lĂąchetĂ© des intellectuels face aux systĂšmes totalitaires et aux purges qui les dĂ©ciment, un groupe aprĂšs l'autre[51] : la version suivante est une de celles reconnues comme dĂ©finitives par la Fondation Martin Niemöller[52] :

« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit : je n’étais pas communiste. Quand ils ont enfermĂ© les sociaux-dĂ©mocrates, je n’ai rien dit : je n’étais pas social-dĂ©mocrate. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit : je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. »

  1. Trois prisonniers en camp : -"J'avais une montre qui retardait et je suis arrivé plusieurs fois en retard : ils m'ont collé trois ans pour sabotage de l'économie !" -"Moi, ma montre avançait, et je suis arrivé plusieurs fois en avance : j'ai eu quatre ans pour espionnage !" -"Eh bien moi j'avais une montre toujours à l'heure, grùce à elle j'étais ponctuel et ils m'ont mis cinq ans pour utilisation de la technologie étrangÚre !"
  2. Trois prisonniers en camp : -"J'avais une famille Ă  nourrir et j'ai pris des Ɠufs pour moi au kolkhoze : ils m'ont collĂ© trois ans pour sabotage de l'Ă©conomie populaire !" -"Moi, j'ai hĂ©bergĂ© l'un de mes Ă©lĂšves dont les parents avaient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s : j'ai eu quatre ans pour complicitĂ© avec des ennemis du peuple !" -"Eh bien moi je n'ai rien fait du tout et ils m'ont mis cinq ans tout de mĂȘme !" -"Ne nous prends pas pour des billes, mon vieux : pour rien du tout, c'est deux ans !"
  3. Trois prisonniers en camp : -"J'ai pris position pour la ligne du camarade Konyédur Aplémov au CongrÚs : ils m'ont collé trois ans pour déviationnisme !" Le second dit : -"Moi, je me suis opposé à cette ligne : j'ai eu quatre ans pour manque de confiance dans le Parti !" Le troisiÚme se tait. Les deux autres le regardent avec insistance, alors il soupire et finit par lùcher : -"Oh, moi c'est trÚs différent : je suis Konyédur Aplémov !"
  4. Les camps ? il y a trois sortes de citoyens : ceux qui y ont été, ceux qui y sont, et ceux qui y seront.

Notes et références

Note

  1. Les auteurs du Livre noir du communisme qualifient aussi les UMAP de camps de concentration.

Références

  1. Annette Becker, « La genĂšse des camps de concentration : Cuba, la guerre des Boers, la Grande Guerre, de 1896 aux annĂ©es vingt », article paru dans la Revue d'Histoire de la Shoah, no 189, juillet-dĂ©cembre 2008, Violences de guerre, violences coloniales, violences extrĂȘmes avant la Shoah [lire en ligne].
  2. Annette Becker, « La genÚse des camps de concentration : Cuba, la guerre des Boers, la grande guerre de 1896 aux années vingt », sur Cairn.info, (consulté le )
  3. « Camps de concentration | Sciences Po Violence de masse et Résistance - Réseau de recherche », sur www.sciencespo.fr, (consulté le )
  4. Marco Platania, « L'historiographie du fait colonial : enjeux et transformations », Revue d'Histoire des Sciences Humaines,‎ , p. 189-207 (lire en ligne)
  5. Redfield Proctor, discours du 17 mars devant le SĂ©nat des États-Unis, citĂ© par Annette Becker.
  6. Annette Becker, « La genĂšse des camps de concentration
 », op. cit., p. 115.
  7. Annette Becker, « La genĂšse des camps de concentration
 », op. cit., p. 116.
  8. Joël Kotek, Pierre Rigoulot, Le SiÚcle des camps : emprisonnement, détention, extermination, cent ans de mal absolu, Paris, éditions J.-C. LattÚs, 2000. (ISBN 2709618842).
  9. Alexandre Soljenitsyne cite dans son essai d'investigation L'Archipel du Goulag : [...] le 5 septembre 1918, une dizaine de jours aprÚs ce télégramme, fut publié le Décret du SNK sur la Terreur rouge, signé Pétrovski, Kourski et Bontch-Brouïévitch. Outre les instructions concernant les exécutions massives par fusillade, il y était notamment prescrit de « protéger la république des Soviets contre ses ennemis de classe en isolant ces derniers dans des camps de concentration »
  10. Raymond Duguet, Un Bagne en Russie rouge. Solovki : l’üle de la faim, des supplices, de la mort, Balland 2004, (ISBN 2715814895)
  11. Alexandre SoljĂ©nitsyne (trad. G. Johannet, J. Johannet et N. Struve, Le mot « camp » Ă©tait employĂ© pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, mais s'agissant de prisonniers de guerre ou d'Ă©trangers indĂ©sirables. Ici, pour la premiĂšre fois, il est appliquĂ© aux citoyens du pays lui-mĂȘme.), L'Archipel du Goulag : 1918 - 1956 essai d'investigation littĂ©raire, t. II, Paris, Seuil, , 511 p. (ISBN 978-2-02-002118-0), TroisiĂšme et quatriĂšme parties, p. 15. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  12. Paul Barton, L’Institution concentrationnaire en Russie (1930-1957), Plon 1959, 516 pages
  13. Marie Jégo, « , le bureau politique instaure le Goulag », dans Le Monde du 03/03/2003, [lire en ligne]
  14. Selon Nicolas Werth, « Goulag : les vrais chiffres », in : L'Histoire no 169, septembre 1993, p. 49, GOULAG est un acronyme apparu en 1930 pour le russe ГлаĐČĐœĐŸĐ” упраĐČĐ»Đ”ĐœĐžĐ” лагДрДĐč : « Administration principale des camps ». C’était un dĂ©partement de la police politique soviĂ©tique issu de la rĂ©organisation de la GuĂ©pĂ©ou et de son rattachement au NKVD. Avant la rĂ©organisation du Goulag, les camps Ă©taient placĂ©s sous l’autoritĂ© de chaque ministĂšre des RĂ©publiques concernĂ©es : jusqu’en 1930, le ministĂšre de l’IntĂ©rieur, puis de 1930 Ă  1934 le ministĂšre de la Justice.
  15. Anne Applebaum, Pierre-Emmanuel Dauzat (trad.), Goulag : Une histoire, Grasset 2003 et 2005, (ISBN 2246661218)
  16. Juliette Cadiot et Marc Elie, Histoire du Goulag, La DĂ©couverte, , 145 p. (lire en ligne)
  17. Jean-Jacques Marie, Le Goulag, Presses Universitaires de France 1999.
  18. A.Adu Boahen (dir.), General History of Africa Volume 7: Africa Under Colonial Domination 1880-1935, James Currey/UNESCO, 1990, page 51
  19. Le camp de Gurs est construit par le gouvernement d'Édouard Daladier entre le 15 mars et le 25 avril 1939 pour accueillir des anciens combattants de la Guerre civile espagnole aprĂšs la prise de pouvoir du gĂ©nĂ©ral Franco
  20. « Fermeture et répression : 1931-1944 », Musée de l'histoire de l'immigration (consulté le )
  21. Anne Vallaeys, « Quand Daladier disait «Welcome» », liberation.fr, (consulté le )
  22. « Qu'est-ce qu'un "indésirable" français ? (été 1940) », Amicale du camp de Gurs (consulté le )
  23. De fĂ©vrier Ă  juillet 1939, 15 000 personnes meurent dans ces camps, la plupart de dysenterie.
  24. Les routes de l'exode en 1940, chemins croisés: réfugiés espagnols et l'exode des français Intervention de Denis Peschanski sur France Inter, 31 juillet 2010
  25. Bartolomé Bennassar, La Guerre d'Espagne et ses suites, coll. « Tempus ».
  26. Pierre Miquel, La Seconde Guerre mondiale, éd. Fayard, 1986, Paris (ISBN 2-7242-3370-0) ; rééd. Club France Loisirs, Paris, 1987, p. 57.
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  31. Assemblée nationale, « Proposition de loi no 171 du groupe communiste tendant à assurer le droit à réparation pour les résistants déportés, emprisonnés et internés en Afrique du Nord (1940-1944) », 20 août 1997.
  32. Nicolas Werth, "GOULAG : les vrais chiffres", L'Histoire no 169, septembre 1993, p. 49.
  33. Voir le cas du camp de Margueritte prĂšs de Rennes : et
  34. La visite de Pierre Macaigne Ă  Bessombourg sert de rĂ©fĂ©rence aux articles qu’il a publiĂ©s le 22 juillet 1959, puis le 6 et le 7 octobre suivant .
  35. La triste affaire du camp de Zitouna ex Bessombourg : « Il s'agit d'enfants [
] Sous des conditions inhumaines, des parties entiĂšres des huit millions que comptait la population algĂ©rienne Ă©taient tenues dans les camps de l'armĂ©e française. [
] En 1957, pour des raisons de stratĂ©gie militaire le village de Ziabra s'est retrouvĂ© en zone interdite : rĂ©sultat de ce dĂ©coupage, 2 774 habitants de ce village vont ĂȘtre rassemblĂ©s Ă  Bessombourg (Zitouna), dans la presqu'Ăźle de Collo, un ancien centre d'exploitation forestiĂšre au milieu de la montagne. »
  36. Pierre Rigoulot Les droits de l’homme Ă  Cuba: retour sur une polĂ©mique
  37. « CUBA : Conversations avec Mariela Castro Espin », Club de Mediapart,‎ (lire en ligne)
  38. (es) « La UMAP: una pågina digna de no recordar - convivenciacuba.es », sur www.convivenciacuba.es
  39. Quand Castro envoyait les homosexuels dans des camps Les Inrockuptibles, septembre 2010
  40. Reporter sans frontiÚres, Le Livre Noir de l'ex-Yougoslavie : purification ethnique et crimes de guerre, Arléa, 1993.
  41. Jean-Luc Domenach, Chine : L'archipel oublié, Fayard, , 692 p. (ISBN 978-2-213-65893-3, lire en ligne)
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  54. Guy Konopnicki, Vive le centenaire du P.C.F., 1920-2020 !, ed. Libres/Hallier 1979, (ISBN 9782705007188)
  55. Antoine et Philippe Meyer, Le communisme est-il soluble dans l'alcool ?, Seuil, 1979 (ISBN 2020053810)
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Voir aussi

Bibliographie

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  • Jean-Claude Farcy, Les camps de concentration français de la PremiĂšre Guerre mondiale (1914-1920), Anthropos, Paris, 1995.
  • Antoine Blanchet, Le camp de concentration de Pontmain, 1914-1920, mĂ©moire de maĂźtrise, UniversitĂ© du Maine, 1998.
  • Jean LĂ©ger, Petite Chronique de l'Horreur ordinaire, 1999.
  • Denis Peschanski, La France des camps. L'internement, 1938-1946, Paris, Gallimard, 2001
  • JoĂ«l Kotek, Pierre Rigoulot, Le SiĂšcle des camps : emprisonnement, dĂ©tention, extermination, cent ans de mal absolu, J.-C. LattĂšs, 2001 (ISBN 2709618842)
  • Florent Brayard, La « solution finale de la question juive ». La technique, le temps et les catĂ©gories de la dĂ©cision, Fayard, 2004.
  • Nathalie Heinich, Sortir des camps, Sortir du silence, Ă©d. Les Impressions Nouvelles, coll. « RĂ©flexions faites », 2011, 224 p.
  • Peter Gaida, Camps de travail sous Vichy. Les "Groupes de travailleurs Ă©trangers" (GTE) en France et en Afrique du Nord 1940-1944, Lulu Press 2014.
  • Peter Gaida, Les camps de travail en Aquitaine 1940-1944, Lulu Press 2014.
  • Peter Gaida, "Le travail en temps de guerre", in: Robert Frank/Aylan Aglan (dir.), 1937-1947. La guerre-monde II, Paris, Gallimard 2015, tome 2, p. 1920-1971.

Articles connexes

Sur les différents camps dans différents pays

Liens externes

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