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Mariela Castro

Mariela Castro Espín, née le à La Havane, est une femme politique et militante associative cubaine, notamment engagée en faveur des droits LGBT.

Mariela Castro
Mariela Castro à Montréal en 2006.
Fonctions
Député
depuis
Directrice
Centre national de l'Ă©ducation sexuelle
depuis
Directrice
SexologĂ­a y Sociedad (en)
depuis
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Mariela Castro EspĂ­n
Nationalité
Activités
PĂšre
MĂšre
Fratrie
Conjoint
Juan Gutiérrez Fischmann (d) (jusqu'en )
ParentĂšle
Fidel Castro (oncle)

Biographie

Origines, vie privée et études

Elle est la seconde fille de l'ancien prĂ©sident du Conseil d'État de la RĂ©publique de Cuba, RaĂșl Castro (Ă  l'Ă©poque de sa naissance commandant des forces armĂ©es, connu pour son organisation et sa cruautĂ© envers les opposants au rĂ©gime communiste) et la niĂšce de Fidel Castro. Sa mĂšre est Vilma EspĂ­n. Son frĂšre Alejandro Castro EspĂ­n est colonel et conseiller au ministĂšre de l'IntĂ©rieur et sa sƓur aĂźnĂ©e occupe de hautes fonctions au ministĂšre de l'Éducation. Alors qu'elle n'est qu'un bĂ©bĂ©, la crise de Cuba Ă©clate et elle est confiĂ©e Ă  ses grands-parents[1].

Mariée d'abord avec un guérillero chilien rencontré au Nicaragua, Juan Gutiérrez Fischmann (depuis recherché pour l'assassinat d'un sénateur du régime de Pinochet et qui vivrait toujours à Cuba), et qui lui donne une fille, elle est ensuite en couple avec Paolo Titolo, un photographe italien. Elle est également la mÚre d'un garçon et d'une autre fille[1].

Elle est diplÎmée en psychologie et a fait une thÚse sur la transidentité[1].

CarriĂšre politique et associative

Mariela Castro Ă  la gay pride de Hambourg (Allemagne), en 2010.

Au dĂ©but des annĂ©es 1980, elle souhaite partir pour la guerre d'Angola, oĂč des milliers de Cubains combattent. Mais Ă©tant mĂšre avec un enfant en bas Ăąge, elle est contrainte de rester Ă  Cuba. Elle peut nĂ©anmoins se rendre au Nicaragua oĂč a lieu un autre conflit et oĂč elle rencontre son premier mari[1].

Elle a participĂ© aux campagnes pour le droit des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et personnes trans), participant notamment Ă  la gay pride cubaine. DĂšs ses 18 ans, alors prĂ©sidente de la fĂ©dĂ©ration des Ă©tudiants du parti et Ă©tudiante, elle participe Ă  un dĂ©bat oĂč l'on dĂ©cidait ou non de l'exclusion des homosexuels, dans un contexte oĂč on les envoyait encore quelques annĂ©es plus tĂŽt (entre 1965 et 1967) dans des camps, les UnitĂ©s militaires d'aide Ă  la production (les UMAP), comme alternative au service militaire, avec de nombreux non-homosexuels[2], comme des hippies, des tĂ©moins de JĂ©hovah et des artistes idĂ©ologiquement « diversionnistes », des catĂ©gories de citoyens dont la conduite est jugĂ©e « impropre » par le rĂ©gime cubain explique le sociologue Vincent Bloch[3]. Elle se lĂšve et dĂ©clare : « On ne peut pas exclure ces camarades, ce n'est pas une politique rĂ©volutionnaire. Parmi les combattants de la Sierra Mestra, il y avait des homosexuels et dans le gouvernement, il y en a encore ». Avec sa mĂšre Vilma EspĂ­n, elle participe Ă  insuffler un climat de tolĂ©rance Ă  partir des annĂ©es 1980 (l'homosexualitĂ© a Ă©tĂ© dĂ©pĂ©nalisĂ©e en 1979 et la sodomie en 1989). Elle est depuis devenue la directrice du Centre national d'Ă©ducation sexuelle de Cuba situĂ© dans la capitale cubaine[1].

En 2008, elle a permis aux Cubains d'avoir le droit de changer de sexe dans leur pays sans payer aucune charge. Elle milite également pour le mariage homosexuel. Elle est également députée. Le , elle s'oppose à un projet de loi à l'Assemblée contre les discriminations, qu'elle juge inefficace[1].

Ce combat en faveur des homosexuels lui vaut d'ĂȘtre invitĂ©e Ă  une confĂ©rence Ă  Los Angeles au printemps 2002, fait important car elle est la deuxiĂšme membre de la famille Castro (aprĂšs Juanita) Ă  remettre officiellement les pieds aux États-Unis depuis longtemps. Elle acquiert ainsi aux États-Unis une certaine notoriĂ©tĂ© mĂ©diatique. Elle en profite pour participer Ă  la campagne en faveur de la libĂ©ration des cinq espions cubains arrĂȘtĂ©s en 1998. Elle accorde des interviews Ă  des mĂ©dias tels que le The New York Times, le Der Spiegel ou CNN, et prĂ©pare une autobiographie avec une journaliste amĂ©ricaine[1]. En revanche, en , Ă  Madrid oĂč elle assiste Ă  un forum, elle refuse de rĂ©pondre au journaliste du mĂ©dia HispanoPost et le traite de « moco pegado» (morve collĂ©e)[4].

Offrant un visage acceptable de Cuba dans le monde, elle n'en est pas moins critiquĂ©e par des dissidents cubains. Yoani SĂĄnchez a ainsi Ă©crit : « Je ne comprends toujours pas que nous acceptons le droit pour chacun de faire l'amour avec l'ĂȘtre de son choix et que nous nous soumettions encore Ă  la monogamie idĂ©ologique imposĂ©e par le rĂ©gime », dĂ©plorant qu'elle ne se batte pas pour la libertĂ© d'expression Ă  Cuba. Mariela Castro rĂ©fute ces critiques et dĂ©clare que la dissidente n'est qu'une « mercenaire des États-Unis »[1]. L’activiste cubain pour les droits LGBTI LĂĄzaro Mireles, aujourd’hui interdit de retourner dans son pays, qui a travaillĂ© avec elle, critique son action, et la qualifie de « manipulatrice »[5].

Pour Carlos Manuel Álvarez, journaliste et Ă©crivain cubain, le Cenesex, organisme dirigĂ© par Mariela Castro « fut une fenĂȘtre de tolĂ©rance ouverte par la direction du pays [
] comme fer de lance d’une stratĂ©gie publicitaire Ă©vidente, laver la face du rĂ©gime homophobe »[6].

Mariela Castro a approuvĂ© la rĂ©pression de la manifestation LGBT interdite du ainsi que les persĂ©cutions qui l’ont suivie[7].

Notes et références

  1. Sophie des Déserts, « La First Lady de La Havane », Vanity Fair n°26, août 2015, pages 108-115 et 154-155.
  2. (es) « "Claro que imagino a una mujer gobernando Cuba" », sur clarin.com, Clarín, (consulté le ).
  3. Annabelle Laurent, « Quand Cuba envoyait les homosexuels dans des camps Â», lesinrocks.com, 2 septembre 2009.
  4. « Hija de RaĂșl Castro insulta a reportero de HispanoPost en Madrid », sur www.hispanopost.com (consultĂ© le )
  5. « "El trabajo de Mariela Castro es basura y manipulación" », sur www.hispanopost.com (consulté le )
  6. (es) Carlos Manuel Álvarez, « AnĂĄlisis | Miedo, fiesta y represiĂłn: una pelea cubana contra el demonio », El PaĂ­s,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consultĂ© le )
  7. (es) Patricio FernĂĄndez, « La Cuba de Trump », El PaĂ­s,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consultĂ© le )

Article connexe

Liens externes

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