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RaĂșl Castro

RaĂșl Castro, nĂ© le Ă  BirĂĄn, est un homme d'État cubain.

RaĂșl Castro
Illustration.
RaĂșl Castro en 2015.
Fonctions
Premier secrétaire du
Parti communiste de Cuba
–
(10 ans)
Élection 19 avril 2011
RĂ©Ă©lection 19 avril 2016
Prédécesseur Fidel Castro
Successeur Miguel DĂ­az-Canel
PrĂ©sident du Conseil d'État
de la RĂ©publique de Cuba

Président du Conseil des ministres[N 1]
–
(10 ans, 1 mois et 26 jours)
Élection
RĂ©Ă©lection
Vice-président José Ramón Machado Ventura
Miguel DĂ­az-Canel
Prédécesseur Fidel Castro
Successeur Miguel DĂ­az-Canel
Premier vice-prĂ©sident du Conseil d'État
Premier vice-président du Conseil des ministres
–
(31 ans, 2 mois et 22 jours)
Président Fidel Castro
Prédécesseur Premier titulaire
Successeur José Ramón Machado Ventura
Ministre des Forces armées révolutionnaires
–
(49 ans et 8 jours)
Prédécesseur Premier titulaire
Successeur Julio Casas Regueiro
Biographie
Nom de naissance RaĂșl Modesto Castro Ruz
Date de naissance
Lieu de naissance BirĂĄn, Cuba
Nationalité Drapeau de Cuba Cubaine
Parti politique Parti socialiste populaire (1953-1955)
Mouvement du 26 Juillet (1955-1965)
Parti communiste de Cuba (depuis 1965)
Fratrie RamĂłn Castro Ruz
Fidel Castro
Juanita Castro
Conjoint Vilma Espín Guillois († 2007)
Enfants Deborah Castro EspĂ­n
Mariela Castro EspĂ­n
Nilsa Castro EspĂ­n
Alejandro Castro EspĂ­n
DiplÎmé de Belen Jesuit Preparatory School
(Miami)
Profession Militaire
Religion Aucune (Athée)

Signature de RaĂșl Castro

RaĂșl Castro
Chefs d'État cubains
Présidents du Conseil des ministres de Cuba

AprĂšs avoir participĂ© Ă  la rĂ©volution cubaine, il fut l'un des membres du Mouvement du 26 Juillet, ministre de la DĂ©fense de 1959 Ă  2008 et premier vice-prĂ©sident du Conseil d'État et prĂ©sident du Conseil des ministres de 1976 Ă  2008.

Il est prĂ©sident par intĂ©rim Ă  partir du , puis est Ă©lu prĂ©sident des Conseils d'État et des ministres le , succĂ©dant Ă  son frĂšre Fidel Castro. Il occupe le poste jusqu'au . Membre du Parti socialiste populaire depuis 1953, il adhĂšre au Parti communiste de Cuba en 1965 et en est Premier secrĂ©taire du au .

Situation personnelle

Naissance et jeunesse

RaĂșl Modesto Castro Ruz est le quatriĂšme enfant d'Ángel Castro Argiz, riche planteur sucrier, et de sa cuisiniĂšre Lina Ruz GonzĂĄlez. Des rumeurs persistantes prĂ©tendent que RaĂșl Castro ne serait que le demi-frĂšre de Fidel. Son pĂšre biologique aurait Ă©tĂ© un sergent dans l'armĂ©e et commandant de poste de garde de BirĂĄn (le village natal des frĂšres Castro), nommĂ© Felipe Miraval, un mĂ©tis chinois et mulĂątre qui aurait entretenu des relations avec sa mĂšre Lina Ruz GonzĂĄlez[1], ce qui pourrait expliquer qu'on le surnomme « le Chinois », en raison de sa petite taille et des traits de son visage trĂšs diffĂ©rents de ses frĂšres[2]. Son pĂšre est un ancien soldat de la guerre d'indĂ©pendance de 1895, sympathisant franquiste et riche planteur sucrier[3].

Études

Il est envoyĂ© dans une Ă©cole militaire Ă  l'Ăąge de 6 ans[3]. MalgrĂ© des Ă©tudes dans des Ă©coles jĂ©suites de Cuba, RaĂșl Castro n'obtiendra pas de diplĂŽme[4]. Il adhĂšre au Parti communiste en 1953[5], aprĂšs un voyage derriĂšre le rideau de fer et participe activement aux Ă©meutes estudiantines sous la dictature de Fulgencio Batista.

Parcours politique

RĂ©volution cubaine (1953-1959)

RaĂșl Castro et Che Guevara.

Les frĂšres Castro organisent une rĂ©action armĂ©e au putsch de Batista en attaquant la caserne de Moncada le , mais celle-ci est un dĂ©sastre et la moitiĂ© des assaillants est exĂ©cutĂ©e sommairement aprĂšs sa capture. RaĂșl est emprisonnĂ© sur l'Ăźle des Pins pendant 22 mois Ă  cause de cette opĂ©ration manquĂ©e[6] - [3].

AmnistiĂ© en 1955 par le dictateur Fulgencio Batista, il s'exile au Mexique, puis aux États-Unis avec son frĂšre Fidel, d'oĂč il rĂ©organise la rĂ©sistance Ă  Batista, que l'on appelle le mouvement du 26 juillet. Il se lie d'amitiĂ© avec Che Guevara, un autre membre de la rĂ©sistance. Durant son exil Ă  Mexico, il participe aux prĂ©paratifs de l'expĂ©dition Ă  bord du navire Granma, qui dĂ©barque Ă  Cuba le . AprĂšs avoir Ă©tĂ© prise dans une embuscade sanglante des troupes de Batista et harcelĂ©e par l'aviation, la petite troupe rĂ©volutionnaire est rapidement Ă©branlĂ©e. Il fait partie du petit groupe de survivants qui rĂ©ussissent Ă  rejoindre un refuge dans la Sierra Maestra d'oĂč ils poursuivent la lutte armĂ©e.

En fĂ©vrier 1958, il reçoit pour mission de prendre l'ancienne province orientale afin d'ouvrir le front Ă  la colonne des guĂ©rilleros au nord-est de ce territoire. Il devient commandant le [7]. En juin, acculĂ© par les bombardements incessants de l'aviation ennemie, il fait enlever une cinquantaine de citoyens nord-amĂ©ricains, ingĂ©nieurs et soldats rentrant Ă  GuantĂĄnamo aprĂšs une permission en territoire cubain. La prise d'otages suscite une vive attention de l’ambassade des États-Unis et dans une certaine mesure de l'opinion publique, que RaĂșl Castro exploite en publiant des photos dĂ©montrant que les avions de Batista prennent leur ravitaillement sur la base de GuantĂĄnamo. La manƓuvre rĂ©ussit et les États-Unis font cesser les bombardements dans l'attente de la libĂ©ration des otages, ce que fait la troupe rebelle tout en se laissant le temps de se redĂ©ployer et de se rĂ©armer. L'opĂ©ration devient aussi un succĂšs mĂ©diatique grĂące aux prisonniers eux-mĂȘmes, qui tĂ©moignent auprĂšs de la presse de leur conditions de dĂ©tention des plus bienveillantes et de la lĂ©gitimitĂ© de l’insurrection cubaine. Certains iront jusqu'Ă  expliquer qu'ils auraient souhaitĂ© rester avec RaĂșl[8] - [7].

Au sujet des soldats du gouvernement de Batista capturĂ©s, RaĂșl Castro note dans ses carnets de guerre : « On a apportĂ© Ă  manger aux trois et on leur a dit qu’on les remettrait en libertĂ© et que l’on garderait uniquement leurs armes. Ils avaient de l’argent et des montres dont nous avions besoin, mais suivant nos principes, nous n’y avons pas touchĂ© ». Dans les territoires sous contrĂŽle de la guĂ©rilla, il fonde une structure autonome en Ă©tablissant des hĂŽpitaux, des Ă©coles et plusieurs usines de fabrication de matĂ©riels. En 1958, il est Ă©galement Ă  l'origine des services de renseignements du M-26[7].

Ministre des forces armées (1959-2008)

Le , aprĂšs la chute de Batista, RaĂșl Castro fait abattre Ă  Santiago de Cuba, sans procĂšs, 71 soldats et policiers de l'ancien rĂ©gime[9]. La communautĂ© internationale rĂ©prouve ces exĂ©cutions[5].

Il devient ministre de la Défense, et dirige les forces armées cubaines, poste qu'il conservera jusqu'en 2008.

La CIA projette son assassinat et recrute pour cela en 1960 le pilote de l'avion qui ramenait Raul Castro de Prague vers La Havane pour « arranger un accident », lui proposant 10 000 dollars. Le projet échoue, le pilote expliquant à son retour n'avoir « pas eu l'occasion d'arranger un accident comme discuté »[10].

En 1964, RaĂșl Castro participe Ă  la mise en place des unitĂ©s militaires d'aide Ă  la production, des camps de travail agricole pour les Cubains considĂ©rĂ©s « asociaux » par le rĂ©gime castriste et exemptĂ©s de service militaire[11] - [12]. L'historien Pierre Rigoulot indique que RaĂșl Castro avait dĂ©couvert en Bulgarie une thĂ©rapie permettant de soigner les homosexuels. Ces derniers devaient visionner un film montrant une relation homosexuelle et quand ils Ă©taient excitĂ©s par le film, ils recevaient une dĂ©charge Ă©lectrique[13]. Selon l'Ă©crivain chilien Roberto Ampuero, RaĂșl Castro voulait former des rĂ©volutionnaires « avec des couilles »[12]. Dans les faits, selon l'universitaire amĂ©ricain Jafari Sinclaire Allen, « il ne semble pas y avoir eu de tentative d’y traiter l’homosexualitĂ© des prisonniers. Les dĂ©tenus avaient bien quelques rendez-vous avec des “psychologues”, mais il semble que cela ait plus Ă©tĂ© des formalitĂ©s administratives qu’une forme de thĂ©rapie »[14].

Il intĂšgre la direction nationale des organisations rĂ©volutionnaires et le Parti uni de la rĂ©volution socialiste cubaine. Il devient Ă©galement le second secrĂ©taire du comitĂ© central du Parti communiste cubain lors de sa fondation en octobre 1965. Peut-ĂȘtre sous l'influence de sa femme Vilma EspĂ­n, militante pour les droits LGBT, il manifeste des dĂ©saccords sur la question de la rĂ©pression de l’homosexualitĂ© dans les annĂ©es 1960 et 1970[15]. En tant que ministre de la DĂ©fense, il contrĂŽle les forces militaires cubaines, ce qui alimente les spĂ©culations selon lesquelles il pourrait conduire un coup d'État aprĂšs la mort de son frĂšre. RaĂșl Castro est souvent vu comme plus dur et plus sĂ©vĂšre que Fidel Castro. Ce dernier le prĂ©sente comme son dauphin : « DerriĂšre moi en viennent d'autres, plus radicaux que moi[5]. »

En 1994[N 2], il fait preuve de pragmatisme et s'oppose Ă  son frĂšre, en dĂ©clarant : « La principale menace qui pĂšse sur nous, ce ne sont pas les canons amĂ©ricains, ce sont les haricots. Ceux que les Cubains ne mangent pas », alors que Fidel Castro s'oppose Ă  une libĂ©ralisation des marchĂ©s agricoles. RaĂșl prĂ©cise : « Si nous ne changeons rien, je n’aurai pas d’autre choix que de sortir les tanks[16]. »

Transition du pouvoir

Le prĂ©sident Fidel Castro est hospitalisĂ© en raison, d'aprĂšs le gouvernement cubain, d'une hĂ©morragie gastro-intestinale, que l'on attribue au stress. Plus tard, un message du gouvernement cubain expliquant que son Ă©tat de santĂ© est stable est diffusĂ© sur la tĂ©lĂ©vision d'État. Le , il dĂ©lĂšgue ses pouvoirs Ă  son frĂšre RaĂșl qui assure donc, en tant que vice-prĂ©sident et conformĂ©ment Ă  la Constitution, la direction conjointe de l'État et du gouvernement. Il occupe Ă©galement par intĂ©rim les fonctions de Premier secrĂ©taire du Parti communiste. Selon certains journalistes de la presse internationale, RaĂșl Castro n'aurait ni le charisme, ni l'Ă©loquence de Fidel pour assurer une transition de pouvoir[17]. Il dĂ©finit alors les trois prioritĂ©s de la politique des annĂ©es Ă  venir : l'alimentation, les transports et le logement.

En 2007, il engage un dĂ©bat national, Ă  l'instar de son frĂšre Fidel plusieurs fois dans le passĂ©, afin de dĂ©battre sur les problĂšmes du pays. Les Cubains se rĂ©unissent au sein de groupes de discussions pour Ă©voquer des idĂ©es et prĂ©senter des dolĂ©ances[18]. Plus d'un million de personnes auraient participĂ© Ă  ce dĂ©bat, parmi lesquelles le sociologue Aurelio Alonso, sous-directeur de la revue Casa de las Americas, qui dĂ©nonce « un systĂšme trop Ă©tatisĂ©, trop bureaucratisĂ©, avec un niveau de participation populaire trop limitĂ© dans la prise de dĂ©cisions »[19]. Le chanteur Pablo MilanĂ©s, Ă  son tour, plaide pour un rajeunissement du Conseil d'État : « Il faut passer le tĂ©moin aux nouvelles gĂ©nĂ©rations pour que celles-ci fassent un autre socialisme »[19].

Toutes les condamnations à mort (une trentaine) sont commuées entre 2008 et 2010, bien que plus aucune n'eût été exécutée depuis 2003[20].

Élection Ă  la prĂ©sidence

Le , il est Ă©lu prĂ©sident du Conseil d'État (chef de l'État) et du Conseil des ministres par l'AssemblĂ©e nationale du pouvoir populaire. Peu aprĂšs, il signe deux accords sur les droits de l'homme des Nations unies, dĂ©cide d'attribuer les terres inutilisĂ©es de l’État pour l'agriculture, de libĂ©rer beaucoup de prisonniers et de desserrer les restrictions de voyage des Cubains[21] - [22]. Les opĂ©rations de changement de sexe pour les personnes reconnues transgenres sont autorisĂ©es et totalement gratuites[23].

Relations internationales

En novembre 2008, RaĂșl Castro reçoit le prĂ©sident russe Medvedev[24], puis, le mois suivant, le vice-amiral Vladimir I. Koraliov, substitut du chef de la flotte du Nord, Ă  la tĂȘte d’un dĂ©tachement de la marine de guerre de Russie en visite Ă  Cuba. Il espĂšre ainsi avoir de meilleures relations avec ce pays. À la suite de trois ouragans successifs qui dĂ©vastent les infrastructures et provoquent une chute de la production agricole en 2008[16], RaĂșl Castro met en place une « politique d'austĂ©ritĂ© » pour essayer de sortir de la crise Ă©conomique et financiĂšre[25]. De plus, afin d'apaiser les tensions avec les États-Unis et espĂ©rant diminuer l'embargo Ă©conomique, il dĂ©cide de rencontrer le prĂ©sident amĂ©ricain nouvellement Ă©lu, Barack Obama[26]. Il se rapproche des États-Unis et les deux pays rĂ©tablissent leurs relations diplomatiques en 2015[3].

Le , RaĂșl Castro entreprend un rapprochement de plus de 3 milliards de dollars avec le Venezuela[27].

Élection Ă  la tĂȘte du parti

Le , il est élu premier secrétaire du Parti communiste cubain lors du 6e congrÚs.

Le , il est reconduit Ă  la tĂȘte du pays par l'AssemblĂ©e, Ă  la suite des Ă©lections lĂ©gislatives du 3 fĂ©vrier. Il indique Ă  cette occasion que ce sera son dernier mandat, et qu'un nouveau prĂ©sident devra donc ĂȘtre choisi en 2018 au plus tard[28]. Son successeur pressenti est alors Miguel DĂ­az-Canel, Ă©levĂ© au poste de premier vice-prĂ©sident du Conseil[29]. Celui-ci lui succĂšde le .

RĂ©formes de RaĂșl Castro

En , devenu chef du seul rĂ©gime communiste du continent amĂ©ricain, RaĂșl Castro, longtemps commandant en chef des armĂ©es, est le chef d'un pays d'Ă©conomie socialiste qui lutte contre la crise qui le touche depuis la chute du bloc communiste, au point d'ĂȘtre parfois dĂ©crit comme le « croque-mort du socialisme » au vu des rĂ©formes qu'il impose[3]. RaĂșl Castro estime que l’embargo des États-Unis n'est pas le seul responsable des difficultĂ©s Ă©conomiques rencontrĂ©es par Cuba[30].

Pour Samuel Farber, RaĂșl Castro a engagĂ© une vaste campagne de rĂ©formes pour tenter d'Ă©tablir une Ă©conomie de type sino-vietnamienne qui conserve la primautĂ© de l'État Ă  parti unique avec une ouverture aux entreprises privĂ©es et au marchĂ©[31]. L'opposante Yoani SĂĄnchez pense que le rĂ©gime castriste redoute que les rĂ©formes Ă©conomiques ne servent de terreau Ă  des revendications politiques[32].

Au niveau institutionnel, le mandat prĂ©sidentiel est limitĂ© Ă  deux pĂ©riodes de 5 ans. Ainsi RaĂșl Castro cesse d'exercer ses fonctions de prĂ©sident en 2018[33].

Il fait du rapprochement avec l’Église catholique cubaine un axe de sa prĂ©sidence. Le pape BenoĂźt XVI est reçu sur l'Ăźle en [34]. En , le cardinal Ortega inaugure en prĂ©sence du prĂ©sident cubain les nouvelles installations du sĂ©minaire San Carlos, oĂč sont formĂ©s les futurs prĂȘtres, dont le nombre tend Ă  augmenter. Le gouvernement restitue aussi Ă  l’Église des propriĂ©tĂ©s qui avaient Ă©tĂ© nationalisĂ©es au moment de la rĂ©volution. L’Église continue toutefois d'entretenir un dialogue avec l'opposition, dont les reprĂ©sentants interviennent lors des dĂ©bats qu'elle organise, et fait de l'intĂ©gration de l’instruction catholique au service public une prioritĂ© afin de pouvoir enseigner la thĂ©ologie et les humanitĂ©s dans les universitĂ©s[34].

  • Le tourisme Ă  Cuba, attirĂ© par l'exotisme tropical de l'Ăźle aux plages de rĂȘve, au charme dĂ©suet des vieilles voitures amĂ©ricaines, la prostitution et Ă  la culture si dynamique, reste trĂšs courtisĂ© par le rĂ©gime Ă  la recherche de devises (aprĂšs la chute de l'URSS, RaĂșl Castro avait dĂ©jĂ  convaincu son frĂšre Fidel de miser sur le tourisme afin d'Ă©viter une crise Ă©conomique et la fin du rĂ©gime. En 25 ans, le nombre de touristes passe de 400 000 Ă  4 millions[3]).
  • L'achat de lecteurs de DVD, d'ordinateurs ou de scooters, ainsi que l'accĂšs aux hĂŽtels, sont autorisĂ©s[35] alors qu'ils furent longtemps rĂ©servĂ©s aux touristes Ă©trangers. Cependant le salaire des cubains reste trĂšs bas et tout le monde ne peut s'offrir ces objets.
  • L'accĂšs Ă  Internet commence Ă  s'Ă©largir peu Ă  peu dans l'Ăźle, grĂące Ă  l'ouverture notamment de deux cybercafĂ©s Ă  La Havane. Il reste cependant trĂšs surveillĂ© par le gouvernement . Des limitations indirectes existent comme le prix trĂšs Ă©levĂ©, la faible vitesse de la connexion ainsi que le relevĂ© systĂ©matique du nom de chaque utilisateur. L'accĂšs est moins compliquĂ© Ă  ce jour mais toujours relativement contraignant. Il y a des points d'accĂšs Wi-Fi un peu partout dans les villes, mais il faut toujours acheter des cartes de connexion en prĂ©sentant son passeport dans les boutiques Etecsa (entreprise nationale de tĂ©lĂ©communication).
  • Des lopins de terre sont distribuĂ©s aux fermiers afin d'augmenter la production vivriĂšre ainsi que le rendement des cultures[36].
  • Les restrictions sur les voyages de citoyens hors de l'Ăźle sont assouplies[37] - [38]. Jusqu'ici, pour obtenir le droit de quitter le territoire cubain, une lettre d'invitation depuis un pays Ă©tranger Ă©tait obligatoire, elle devait ĂȘtre accompagnĂ©e de 140 dollars, ainsi que d'un passeport dont les frais d'Ă©tablissement s'Ă©levait Ă  50 dollars. Puis le demandeur devait solliciter l'obtention d'une carte blanche (Tarjeta Blanca), qui permettait de sortir du pays, contre 150 dollars.
  • À compter du , il devient possible pour des rĂ©sidents permanents de l'Ăźle d'acheter et de vendre leur maison[39].
  • RaĂșl Castro a Ă©galement multipliĂ© les partenariats commerçants avec la Russie (en 2009) et la Chine (en 2014), cela dans le but de ne plus ĂȘtre dĂ©pendant d'un point de vue Ă©nergĂ©tique du Venezuela, qui connaĂźt plusieurs crises[3].
  • En 2011, RaĂșl Castro envisage de supprimer graduellement le carnet d'alimentation des familles cubaines, la libreta, compte tenu de son coĂ»t annuel de un milliard de dollars, mais finalement il y renonce[40].

DĂ©part du pouvoir

Le 19 avril 2021, aprĂšs 62 ans de gouvernement par les frĂšres Castro, RaĂșl Castro, ĂągĂ© de 89 ans, quitte ses fonctions de premier secrĂ©taire lors du huitiĂšme congrĂšs du Parti communiste de Cuba, qui se tient du 16 au [41].

Famille

RaĂșl Castro, en 2015, avec son petit fils RaĂșl Guillermo (Ă  gauche) et Enrique Peña Nieto.

Il se marie Ă  Vilma EspĂ­n, le [42].

Il est le pĂšre de Deborah, Mariela (militante des droits LGBT), Nilsa et Alejandro (colonel et conseiller au ministĂšre de l'IntĂ©rieur)[43]. Luis Alberto RodrĂ­guez LĂłpez-Calleja Ă©pouse Deborah Castro EspĂ­n. Le couple a deux enfants : Vilma RodrĂ­guez Castro et RaĂșl Guillermo RodrĂ­guez Castro. Ce dernier est le responsable de la cellule de protection personnelle de son grand-pĂšre RaĂșl Castro. Luis Alberto RodrĂ­guez LĂłpez-Calleja, dirige Gaesa, conglomĂ©rat de l'armĂ©e, qui contrĂŽle en partie l'Ă©conomie touristique cubaine[44] - [45]. Lors du huitiĂšme congrĂšs du Parti communiste de Cuba, du 16 au 19 avril 2021, Luis Alberto Rodriguez Lopez-Callejas accĂšde Ă  la tĂȘte du parti en tant que membre du bureau politique[46].

Notes et références

Notes

  1. Par intérim du au .
  2. En 1994 se tient à La Havane une manifestation anticastriste, à la suite de laquelle est annulée l'interdiction d'émigrer (Balsero).

Références

  1. Axel GyldĂšn, « "Raul Castro a obĂ©i Ă  Fidel toute sa vie" », L'Express,‎ (lire en ligne)
  2. Jean-Pierre Clerc, Fidel Castro, une vie, Archipel, , p. 531
  3. Hector Lemieux, « Raul Castro, grand oubliĂ© de la rĂ©volution cubaine Â», Le Figaro, samedi 3 / dimanche 4 juin 2017, page 7.
  4. (en) JosĂ© de CĂłrdoba, David Luhnow et Bob Davis, « Castro's Illness Opens Window On Cuba Transition », Wall Street Journal,‎ , p. 1, 12
  5. Sylvie Kauffmann Le bras armé Le Monde, 10 août 2006
  6. (en) Marta Rojas, « When RaĂșl Castro assumed responsibility for the assault on the Moncada Garrison »,
  7. (pt-BR) « 50 verdades sobre RaĂșl Castro », sur Opera Mundi
  8. Pierre Kalfon, Che, Points,
  9. Raffy 2004, p. 306.
  10. « La CIA avait prévu d'assassiner Raul Castro en 1960 », sur lemonde,
  11. Isis Wirth, La Ballerine et El Comandante, Bourin Ă©diteur, 2013, pages 88 et suivantes
  12. Roberto Ampuero Quand nous étions révolutionnaires
  13. Rigoulot 2007, p. 171.
  14. « DerriĂšre le mea culpa de Fidel, l’action de Mariela Casto », TĂ©tu,‎ (lire en ligne)
  15. (pt-BR) « Sobre homofobia, Fidel sempre assumiu responsabilidades, diz Mariela Castro », sur Opera Mundi
  16. Ainsi vivent les Cubains Le Monde diplomatique, avril 2011.
  17. Le Point n°1798, 1er mars 2007, p. 48-53.
  18. « http://www.interet-general.info/article.php3?id_article=9612 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) (consultĂ© le )
  19. Il était une fois la révolution, édité par l'Humanité, 2009
  20. lefigaro.fr, « Cuba: derniĂšre peine de mort commuĂ©e », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  21. (en) « Raul Castro pushes change for Cubans », (consulté le )
  22. (en) « Cuba's Raul Castro commutes most death sentences », (consulté le )
  23. « Cuba a commencĂ© les opĂ©rations de changement de sexe | AmĂ©rique latine », La Presse,‎ (lire en ligne)
  24. « Castro a reçu Medvedev plus d'une heure », sur LEFIGARO, (consulté le )
  25. « Raul Castro annonce une période d'austérité à ses concitoyens », sur tempsreel.nouvelobs.com,
  26. Paulo A. Paranagua, « Raul Castro invite M. Obama Ă  une rencontre en « terrain neutre » », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  27. « Un rapprochement de plus de 3 milliards », sur radio-canada.ca
  28. "Cuba : "dernier" mandat pour Raul Castro, la transition au menu", Le Monde, 25 février 2013
  29. (en) "RaĂșl Castro Says His New 5-Year Term as Cuba’s President Will Be His Last", New York Times, 24 fĂ©vrier 2013
  30. Dans la tĂȘte de Raul Castro L'Express, dĂ©cembre 2014
  31. Farber 2017, p. 160.
  32. Reformas en Cuba: dos pasos adelante, un paso atrĂĄs El PaĂ­s, 2013
  33. Paulo A. Paranagua À Cuba, l'ultime bataille de Raul CastroLe Monde, 15 fĂ©vrier 2013
  34. Janette Habel, « Cuba, le parti et la foi », sur Le Monde diplomatique,
  35. (en) « Consumer electronics in Cuba », sur economist.com,
  36. « Cuba tente de relancer l'agriculture », sur lefigaro.fr,
  37. « Cuba assouplit ses lois sur l'émigration », sur Le Figaro (consulté le )
  38. « Cuba: réforme "lente" de la loi migratoire », sur Le Figaro (consulté le )
  39. « Les Cubains pourront acheter et vendre des maisons », sur Radio-Canada (consulté le )
  40. La "libreta", symbole de l'Ă©galitarisme cubain depuis un demi-siĂšcle L'Express, 28 juillet 2017
  41. « Cuba : départ de Raul Castro, une page historique aprÚs 60 ans de rÚgne des "frÚres révolutionnaires" », sudouest.fr, 16 avril 2021.
  42. Castro 2011, p. 158.
  43. Sophie des Déserts, « La First Lady de La Havane », Vanity Fair n°26, août 2015, pages 108-115 et 154-155.
  44. Sanctions américaines contre un général cubain Le Figaro, 1er octobre 2020.
  45. Trump durcit le ton sur Cuba, marque la rupture avec Obama La Croix, 17 juin 2017.
  46. Miguel DĂ­az-Canel BermĂșdez elected as first secretary of the Communist Party of Cuba Central Committee. Granma, 19 avril 2021.

À voir

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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