Miguel DĂaz-Canel
Miguel DĂaz-Canel BermĂşdez, nĂ© le Ă Santa Clara, est un militant communiste et homme d'État cubain, prĂ©sident de la rĂ©publique depuis le 10 octobre 2019.
Miguel DĂaz-Canel | |
Miguel DĂaz-Canel en 2022. | |
Fonctions | |
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Président de la république de Cuba[note 1] | |
En fonction depuis le (5 ans, 2 mois et 13 jours) |
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Élection | (président du Conseil d'État) |
Réélection | 10 octobre 2019 (président de la République) |
Vice-président | Salvador Valdés Mesa |
Premier ministre | Manuel Marrero Cruz |
Président du Conseil | Lui-même |
Prédécesseur | Raúl Castro (président du Conseil d'État) Osvaldo Dorticós Torrado (président de la République, indirectement) |
Premier secrétaire du Parti communiste de Cuba | |
En fonction depuis le (2 ans, 2 mois et 13 jours) |
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Élection | 19 avril 2021 |
Prédécesseur | Raúl Castro |
Président du Conseil des ministres de Cuba | |
– (1 an, 8 mois et 2 jours) |
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Président | Lui-même |
Prédécesseur | Raúl Castro |
Successeur | Manuel Marrero Cruz (Premier ministre) |
Premier vice-président du Conseil d'État Premier vice-président du Conseil des ministres | |
– (5 ans, 1 mois et 26 jours) |
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Président | Raúl Castro |
Prédécesseur | José Ramón Machado Ventura |
Successeur | Salvador Valdés Mesa |
Vice-président du Conseil des ministres chargé des Questions d'éducation | |
– (11 mois et 2 jours) |
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Président | Raúl Castro |
Ministre de l'Enseignement supérieur | |
– (2 ans, 10 mois et 13 jours) |
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Président | Raúl Castro |
Prédécesseur | Juan Vela Valdés |
Successeur | Rodolfo AlarcĂłn Ortiz |
Biographie | |
Nom de naissance | Miguel Mario DĂaz-Canel BermĂşdez |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Santa Clara (Cuba) |
Nationalité | Cubaine |
Parti politique | Parti communiste de Cuba |
Diplômé de | Université Marta Abreu de Las Villas (Santa Clara) |
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Présidents de la République de Cuba Présidents du Conseil des ministres de Cuba |
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Ingénieur de formation, il a lentement gravi les marches du pouvoir au sein du Parti communiste cubain jusqu’à succéder à son mentor Raúl Castro. Premier vice-président du Conseil d'État et du Conseil des ministres de 2013 à 2018, il est élu président du Conseil d'État (chef de l'État) en 2018, président de la République en 2019 puis Premier secrétaire du Parti communiste de Cuba en 2021. Candidat unique, il est réélu président de la République, en avril 2023, par l'Assemblée nationale avec 97,66 % des voix.
Situation personnelle
Naissance et famille
Miguel DĂaz-Canel BermĂşdez[1] est nĂ© le Ă Santa Clara[2] - [3] d'une mère institutrice et d’un père mĂ©canicien[4].
Études et formation
Il obtient un diplôme en ingénierie électronique en 1985. Il commence alors sa carrière professionnelle dans l'armée cubaine. Puis il quitte l'armée et devient enseignant à l'université de Las Villas. Il est alors un des cadres des Jeunesses communistes cubaines au niveau régional et décide de partir en « mission internationaliste » au Nicaragua (1987-1989) pendant la révolution sandiniste[4] - [5].
Vie personnelle
Miguel DĂaz-Canel a deux fils de sa première Ă©pouse, Marta Villanueva. Il est mariĂ© Ă Lis Cuesta Peraza, qui a elle mĂŞme deux enfants d'un premier mariage. Elle est professeur d'universitĂ©[6]. Depuis son installation Ă La Havane avec Miguel DĂaz-Canel, elle est fonctionnaire de l'agence de tourisme Paradiso, une filiale touristique du ministère de la Culture. Elle a repris le titre de Première dame de Cuba, abandonnĂ© avec les frères Castro car jugĂ© comme une pratique bourgeoise[7].
Ascension politique au sein du Parti communiste
Il est Ă la tĂŞte de la branche provinciale du Parti communiste de Cuba dans sa province natale de Villa Clara pendant dix ans, au cours desquels il parcourt la province Ă vĂ©lo Ă la rencontre des habitants. Il dirige ensuite le parti dans la province de HolguĂn pendant six ans. En 1991, il intègre le comitĂ© central du parti au niveau national ; en 2003, il est le plus jeune membre du bureau politique qui dirige le parti[2].
Le , il est élu Premier secrétaire du Parti communiste de Cuba, succédant ainsi à Raúl Castro[8].
Ministre et vice-président du Conseil d'État
En 2009, sur ordre de RaĂşl Castro[4], il est nommĂ© ministre de l'Enseignement supĂ©rieur, puis en il devient l'un des vice-prĂ©sidents du Conseil d'État, chargĂ© des questions d'Ă©ducation[2] - [3]. Le , Ă la suite d'Ă©lections lĂ©gislatives, il est nommĂ© premier vice-prĂ©sident du Conseil en remplacement de JosĂ© RamĂłn Machado Ventura, et donc numĂ©ro deux du gouvernement dirigĂ© par le prĂ©sident RaĂşl Castro. Ce dernier annonce Ă cette occasion que ce mandat sera son dernier, et qu'un nouveau prĂ©sident devra ĂŞtre choisi en 2018 au plus tard ; Miguel DĂaz-Canel apparaĂ®t comme le favori dĂ©signĂ©[1].
Au moment de son accession au poste de premier vice-prĂ©sident, Miguel DĂaz-Canel est « largement perçu Ă Cuba comme un technocrate » et comme un « bon gestionnaire »[1]. Il est Ă©galement considĂ©rĂ© comme « l'une des principales forces » soutenant la politique de libĂ©ralisation Ă©conomique entreprise par RaĂşl Castro et se montre favorable Ă une plus grande ouverture sur la libertĂ© de la presse[2] mais selon le journal El Mundo, il n'est pas un potentiel rĂ©formateur : « Diaz-Canel est prĂ©cisĂ©ment ce que Gorbatchev n'a jamais Ă©tĂ© »[9]. Pour Jaime Suchliki, directeur de l'Institut des Ă©tudes cubaines de l'universitĂ© de Miami : « Quand RaĂşl Castro ne sera plus prĂ©sident, ce sera une autre affaire. DĂaz-Canel n'a pas de chars ni de troupes ». En effet l'essentiel de l'Ă©conomie est aux mains de l'armĂ©e cubaine sous la direction de Luis Alberto RodrĂguez LĂłpez-Calleja[note 2], il « reste donc Ă voir quelle serait la rĂ©alitĂ© de son pouvoir » en cas d'accession Ă la prĂ©sidence du Conseil d'État[10].
Il représente Cuba à la conférence de Paris de 2015 sur le climat.
Dirigeant de Cuba
Président du Conseil d’État
Le , il est élu président des Conseils d'État et des ministres par l'Assemblée nationale du pouvoir populaire[11], succédant ainsi à Raúl Castro qui demeure premier secrétaire du Parti communiste et véritable « homme fort » du pays jusqu'en 2021[12].
Dès , Miguel DĂaz-Canel promulgue le dĂ©cret 349 qui oblige les artistes Ă solliciter l’autorisation prĂ©alable du ministère de la Culture avant de se produire dans les espaces publics ou privĂ©s. Le dĂ©cret 349 prĂ©voit aussi l'interdiction de vendre des livres dont la teneur est « prĂ©judiciable Ă l'Ă©thique et aux valeurs culturelles » de Cuba. Des artistes s'organisent pour contester cette loi, notamment autour du Mouvement San Isidro[13] - [14] - [15].
En , en prévision du référendum sur la constitution, il se dit favorable à titre personnel à la légalisation du mariage homosexuel, tout en précisant que la décision en reviendra à la population. L'Église catholique cubaine, pour sa part, s'oppose « fortement » à cette légalisation[16].
Élections à la présidence
Le , il est dĂ©signĂ© prĂ©sident de la RĂ©publique par l'AssemblĂ©e nationale avec 99,76 % des voix[17]. Il s'agit de la première Ă©lection prĂ©sidentielle cubaine depuis 1958, Ă la suite de l'adoption par rĂ©fĂ©rendum d'une nouvelle constitution en fĂ©vrier. Le chef de l'État sortant Miguel DĂaz-Canel et son adjoint Salvador ValdĂ©s Mesa sont reconduits Ă la tĂŞte de l’État cubain pour cinq ans par l'AssemblĂ©e nationale. Esteban Lazo succède Ă DĂaz-Canel au titre de prĂ©sident du Conseil d'État, fonction qui se retrouve dĂ©pourvue de ses attributions de chef d'État, tandis que Manuel Marrero Cruz devient Premier ministre, premier Ă rĂ©occuper ce poste après sa disparition en 1976[18].
Alors que Cuba traverse une grave crise avec des pĂ©nuries de nourriture, de mĂ©dicaments et de carburant, il est rĂ©Ă©lu, en avril 2023, prĂ©sident de la RĂ©publique par l'AssemblĂ©e nationale avec 97,66 % des voix[19] - [20]. Ă€ l'issue de cette Ă©lection, Miguel DĂaz-Canel s'engage Ă amĂ©liorer le sort des Cubains en supprimant les freins de l'Ă©conomie dus au « bureaucratisme, Ă l’indiffĂ©rence et Ă la corruption inacceptable »[21].
Relations avec les États-Unis
Son mandat est marqué par un durcissement des sanctions économiques de la part des États-Unis contre Cuba[22]. Le président américain Donald Trump a appliqué 280 sanctions pendant sa présidence[23]. La situation économique reste difficile à Cuba, qui vit avec toujours plus de difficultés d’approvisionnement et une entreprise étatique de moins en moins productive, malgré la libéralisation[24]. Les sanctions américaines conduisent à de nombreuses pénuries d'essence dans le pays[25].
Réforme monétaire
En dĂ©cembre 2020, Miguel DĂaz-Canel annonce la suppression dĂ©finitive du peso convertible au profit du peso cubain pour le [26]. Cette rĂ©forme monĂ©taire met fin au taux fixe d'un dollar pour un peso et provoque une flambĂ©e de l'inflation. En deux ans, le dollar passe de 24 Ă 120 pesos [27] - [19].
Gestion de la crise du Covid-19
La gestion par le gouvernement cubain de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19 est saluée en 2020. Le pays affiche, à l'époque, une bonne gestion de l'épidémie et les chiffres des autorités sont confirmés par l'Organisation mondiale de la Santé. Cuba présente ainsi un taux de contamination bien plus faible que la moyenne latino-américaine[28]. En outre, Cuba a déployé des équipes médicales, contre rétribution, dans des dizaines de pays[29].
Alors que l'Ă©pidĂ©mie se dĂ©veloppe rapidement dans l'Ă®le avec la diffusion du variant Delta[note 3], le prĂ©sident Miguel DĂaz-Canel annonce, en aoĂ»t 2021, la dĂ©faillance du système de santĂ© cubain : « La situation actuelle de l’épidĂ©mie a surpassĂ© les capacitĂ©s du système de santĂ©, mettant en tension le travail de tout son personnel »[30].
Manifestations de 2021
En juillet 2021, des manifestations inĂ©dites Ă©clatent Ă travers le pays, Ă©tant considĂ©rĂ©es comme parmi les plus importantes depuis celle du 5 aoĂ»t 1994. Ces contestations sont liĂ©es aux difficultĂ©s sanitaires et Ă©conomiques. Le 13 juillet, le prĂ©sident Miguel DĂaz-Canel demande Ă ses partisans « de dĂ©fendre la RĂ©volution » en descendant dans la rue, et accuse les États-Unis d'ĂŞtre Ă l'origine de cette contestation[31] - [32]. Le mĂŞme jour, alors que les autoritĂ©s coupent l'internet mobile dans tout le pays, le prĂ©sident amĂ©ricain Joe Biden met en garde Cuba contre toute rĂ©pression envers « l'appel vibrant Ă la libertĂ© » du peuple cubain[33].
Droits LGBT
Il est connu pour ses réformes sociales en faveur des droits LGBT, comme la légalisation du mariage homosexuel, la filiation élargie et la gestation pour autrui, faisant de Cuba le pays le plus progressiste en la matière en Amérique latine[34].
Notes et références
Notes
- Président du Conseil d'État du 19 avril 2018 au 10 octobre 2019. Esteban Lazo récupère cette fonction qui se retrouve dépourvue de ses attributions de chef d'État.
- Le colonel Luis Alberto RodrĂguez LĂłpez-Calleja, gendre de RaĂşl Castro, occupe une position centrale au sein de la holding militaire Gaesa, qui contrĂ´le 80 % de l'Ă©conomie.
- À la mi-août 2021, le nombre de cubains contaminés par le virus de la Covid-19 dépasse le demi million avec plus de 4 000 morts.
Références
- (en) « Raúl Castro Says His New 5-Year Term as Cuba’s President Will Be His Last », New York Times, 24 février 2013
- (en) « Miguel Diaz-Canel, Cuba’s new No. 2, respected as smart and personable », Miami Herald, 24 février 2013
- (en) « Miguel Diaz-Canel, Raul Castro’s likely heir-apparent, seen as a serious-minded party loyalist », Associated Press, 24 février 2013
- Paulo A. Paranagua Miguel Diaz-Canel, un protégé de Raul Castro au pouvoir. Le Monde, 17 avril 2018.
- « Radical, fan des Beatles... Le CV de Miguel Diaz-Canel, le successeur des Castro à Cuba », sur LExpress.fr,
- (es) « QuiĂ©n es Miguel DĂaz-Canel, el nuevo presidente de Cuba ». elcomercio.pe
- QuiĂ©n es Lis Cuesta, la esposa del nuevo presidente de Cuba, Miguel DĂaz-Canel, que retoma el tĂtulo de "primera dama" eliminado por los hermanos Castro hace dĂ©cadas. BBC, 23 avril 2018.
- Cuba, engluée dans une profonde crise, tourne la page des Castro, Le Monde, 19 avril 2021.
- (es) "Miguel DĂaz-Canel, Âżel prĂłximo presidente de Cuba?", Univision Noticias, 28 fĂ©vrier 2013
- « Cuba : qui est Miguel Diaz-Canel, favori pour remplacer Raul Castro en 2018 ? », LCI, 28 novembre 2016
- « Succession en trompe-l’œil à Cuba », Le Monde, 19 avril 2018.
- « Cuba : Miguel DĂaz-Canel, futur hĂ©ritier de Castro », Journal du Dimanche,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
- A Cuba, les artistes dissidents se barricadent. Libération, 26 novembre 2020.
- Cuba. Le décret 349 du nouveau gouvernement annonce un sombre avenir pour les artistes cubains. Amnesty International, 24 août 2018.
- Ludivine Trichot À Cuba, les artistes se révoltent contre une nouvelle législation qui « restreint la créativité ». Le Figaro, 16 août 2018.
- « Cuba : le président Diaz-Canel se dit favorable au mariage homosexuel »., Le Monde, 17 septembre 2018.
- « Cuba s'ouvre à une nouvelle génération mais garde le cap sur le socialisme », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Cuba : Manuel Marrero devient premier ministre », sur LEFIGARO (consulté le )
- « Cuba : Miguel Diaz-Canel réélu aux commandes d'un pays plongé dans la crise », sur France Info, .
- « À Cuba, Miguel Diaz-Canel réélu sans surprise président pour un second mandat », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Baptiste François, « Cuba : Miguel Diaz-Canel réélu à la tête d’un pays en perdition », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Washington limite les vols charters entre les États-Unis et Cuba », sur RFI, (consulté le )
- « Cuba: Diaz-Canel, trois ans de présidence contre vents et marée », sur Orange Actualités,
- « Cuba: entreprendre dans un pays socialiste », sur RFI, (consulté le )
- « Cuba brûle des pneus pour faire rouler ses voitures », sur 7sur7.be, (consulté le )
- « Cuba annonce la fusion de ses deux monnaies au 1er janvier », sur Les Echos, (consulté le )
- Jean-Baptiste François, « Cuba : Miguel Diaz-Canel réélu à la tête d’un pays en perdition », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Covid-19: la gestion de la crise sanitaire par les autorités cubaines saluée », sur RFI, (consulté le )
- « Coronavirus: l’expertise convoitée des brigades médicales cubaines », sur Le Figaro,
- « Face au Covid-19, le système de santé cubain s’est effondré », sur Le Figaro, (consulté le )
- Cuba : ce que l'on sait des manifestations inédites contre le gouvernement. France info, 13 juillet 2021.
- Manifestations inédites à Cuba contre le gouvernement. Le Monde, 12 juillet 2021.
- « Biden soutient « l’appel à la liberté » des Cubains, Trump s’en mêle », sur www.20minutes.fr (consulté le )
- « Cuba : la communauté LGBT+ défile pour fêter l'adoption du mariage homosexuel », sur Franceinfo, (consulté le )
Liens externes
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