Sardinier
Le sardinier est un bateau de pĂȘche spĂ©cialisĂ© dans la capture de la sardine â Alosa sardina pilchardus (Walbaum). En Bretagne, des ports comme Douarnenez, Concarneau, l'Ăle-Tudy, etc. ont connu leur heure de gloire vers la fin du XIXe siĂšcle. Mais les zones de pĂȘche en Atlantique s'Ă©tendent de la Cornouailles Ă la pĂ©ninsule IbĂ©rique et aux cĂŽtes du Maroc.
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Description
Auguste Dupouy dĂ©crit en ces termes les sardiniers en 1920 : « Le bateau sardinier, dĂ©nommĂ© chaloupe ou canot selon la forme arrondie ou plane de l'arriĂšre (...) mesure Ă peine trente pieds (...) ; il n'est pas pontĂ©, il n'offre aucun confort, il n'a ni cambuse ni couchette, n'est amĂ©nagĂ© que pour le poisson, les agrĂšs, la manĆuvre et il faut avoir l'endurance bretonne pour se rĂ©signer Ă y passer les nuits. (...) On part Ă 2 ou 3 heures du matin, de façon Ă ĂȘtre en action au point du jour. (...) L'Ă©quipage est de cinq ou six hommes et d'un mousse »[1].
Histoire
La pĂȘche Ă la sardine se pratique en France d'avril Ă novembre.
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Le sardinier du dĂ©but du XXe siĂšcle, bien que de conception variable selon le lieu, est une chaloupe d'une dizaine de mĂštres, jaugeant trois tonneaux, (on le nomme parfois pinasse), grĂ©Ă© de deux mĂąts Ă pible : un grand mĂąt et un mĂąt de misaine. Le grand mĂąt porte une voile au tiers appelĂ©e taillevent. Ces bateaux marchent Ă la voile pour se rendre sur les lieux de pĂȘche, puis Ă l'aviron pour la pĂȘche. Ces bateaux Ă©taient surnommĂ©s malamok en Pays bigouden[2].
Les pĂȘcheurs utilisent un filet droit long d'environ 45 m et de 10 m de chute. La sardine se pĂȘche alors en appĂątant avec de la rogue (Ćufs de morue salĂ©s).
Les dĂ©crets restrictifs, puis prohibitifs, des et , du et du interdisent progressivement l'utilisation des filets tournants et des sennes (senne Belot, senne Erraud, senne GuĂ©zennec) sous la pression des pĂȘcheurs bretons partisans de l'usage du seul filet droit, au nom de l'adage « PĂȘcher peu pour vendre cher ». Ces mesures hostiles au progrĂšs furent soutenues par les Ă©lus locaux tels les dĂ©putĂ©s Le Bail et HĂ©mon . La consĂ©quence en fut le dĂ©clin de la pĂȘche et de l'industrie sardiniĂšre française au profit de leurs concurrents espagnols et portugais. La prohibition de 1888 visait la seule pĂȘche Ă la sardine. Elle fut Ă©tendue par le dĂ©cret du [1].
Il existe des cotres sardiniers, bateaux utilisĂ©s pour se dĂ©placer sur les lieux de pĂȘche ; celle-ci se faisant Ă l'aviron sur une annexe.
L'apparition du filet tournant, la bolinche ou senne, sonnera le glas de la pĂȘche au filet droit et de la pĂȘche Ă la sardine en gĂ©nĂ©ral sur les cĂŽtes bretonnes.
La pĂȘche Ă la sardine se pratique ensuite au filet tournant.
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Notes et références
- Auguste Dupouy, "PĂȘcheurs bretons", 1920, rĂ©Ă©dition Le Signor et Puget, Le Guilvinec, 1978.
- « La-mer-en-livres.fr - Guide des produits natures et loisirs », sur La-mer-en-livres.fr (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- François Bertin, Penn sardin - deux siĂšcles de pĂȘche Ă la sardine, Ădition Ouest-France, (ISBN 2-7373-2781-4).
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
- Jean Merrien, Dictionnaire de la mer : le langage des marins, la pratique de la voile, R. Laffont, , XIV-647 p.