Canot
Un canot est une embarcation, de petite taille, propulsée à la rame, la godille, la pagaie, la voile ou au moteur. Son usage n'est pas défini : le canot peut être au service d'un navire (annexe) ou utilisé pour la pêche, pour la promenade...
Canot | |
Prame norvégienne | |
Généralités | |
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Type | embarcation |
Lieux | Monde entier |
Caractéristiques courantes | |
Taille | petite taille |
Propulsion | aviron, voile ou moteur |
Au Canada, le canot désigne le canoë d'origine nord-amérindienne.
Étymologie
Le mot canot provient de l'espagnol canoa, qui le tient de l'arawak kanoa, terme qui signifie « flotter sur l'eau»[1] et désignait une grande pirogue en bois monoxyle.
Canot est présent dans les récits de Marc Lescarbot et est entré dans l'usage en Nouvelle-France dès le milieu du XVIIe siècle comme en font foi les relations des jésuites.
Embarcation annexe d'un navire
Dès 1677, canot prend le nouveau sens de « petit bateau utilisé pour le service d'un plus grand »[2], c'est-à -dire d'annexe. La forme « canot » est consignée dans le Dictionnaire françois de César-Pierre Richelet en 1680. Dix ans plus tard « canot » est consigné dans le Dictionnaire universel d'Antoine Furetière.
Pour le "dictionnaire de marine à voile" de Pâris et Bonnefoux [3], en 1847, le canot est une "petite construction flottante, destinée à servir de moyen de communication ou de transport entre le rivage et les bâtiments à l'ancre". Ce dictionnaire distingue cinq types de canots sur les vaisseaux : Le grand canot pour les transports les plus lourds tout en étant moins fort que la chaloupe, le petit canot, le canot du commandant affecté au commandant, le canot major réservé à l’état-major et le canot de la provision pour les provisions de bord. S’y ajoute le canot-yole ou yole, construction légère. Ces canots sont tous des embarcations plus petites que la chaloupe.
Transfert d'un canot vers un navire. Le grand canot d'un vaisseau de ligne au début du XIXe siècle.
Exemples de canots
Chez les marins-pĂŞcheurs
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les marins des sardiniers bretons distinguent la chaloupe (10 à 12 mètres, environ cinq hommes à bord[4]) du canot, plus court, moins robuste mais moins coûteux. Le gréement est le même, l'arrière diffère : la chaloupe a un arrière structuré sensiblement comme l'avant, tandis que le canot, pour des raisons d'économie (sur une petite embarcation, il devient épineux de structurer l'arrière comme l'avant), est construit à cul carré[5]. Les canots sont moins nombreux que les chaloupes (trois fois moins à Douarnenez, dans les années 1880), de tonnage modeste, de prix plus abordable (1 800 francs pour une chaloupe, 800 francs pour un canot). Au début du XXe siècle, on construit certes des canots beaucoup plus robustes, rivalisant parfois avec les chaloupes moyennes. Mais, en règle générale, le mot canot évoque une petite unité, au rayon d'action limité, dont l'équipage est âgé[6]. Un petit canot mesure 5 mètres, un gros canot 9 mètres.
De nos jours, pour les pêcheurs bretons, le mot canot (prononcé canott) est une expression fourre-tout désignant une embarcation qui ne pratique pas le chalutage. On trouve donc sous ce nom des unités de 4 à 16 mètres pêchant au filet, au casier, à la senne, à la drague à coquillages, à la ligne ou à la palangre. La plupart mesurent moins de 9 mètres et, là encore, l'idée générale est celle d'une embarcation de taille modeste, menée par un équipage âgé pratiquant la petite pêche (marées de moins de 24 heures)[7]…
Canot d'Ă©corce de bouleau
Histoire du Canot d’écorce de bouleau
Il est difficile de tracer l’année exacte du début de l’utilisation du canot d’écorce de bouleau. Cependant, il est évident que cette embarcation était utilisée par les Premières Nations en Amérique des siècles avant l'arrivée des colonisateurs au XVIe siècle[8]. Le canot a d’ailleurs été adopté par les colons français très rapidement afin d’explorer le nouveau territoire[9], soit maintenant le Canada. Le canot devient même très populaire dès le début du commerce de traite des fourrures au début du XVIIe siècle jusqu’au XIXe siècle[10] où il commence à perdre de vapeur. Il y a deux raisons principales au déclin de son utilisation, les avancées technologiques des diverses embarcations, mais surtout, la chute du commerce des fourrures en Nouvelle-France[9].
Nations qui l’utilisent
les Innus (Montagnais-Naskapi), les Ojibwés, les Wolastoqiyik (Malécites) et les Algonquins. Plus tard, vers le XVIe siècle, les colons européens l'adopteront[9].
Construction du Canot d’écorce de bouleau
Le canot d'écorce de bouleau est très grand et peut porter deux personnes minimalement. L'extérieur du canot est généralement conçu de l'écorce du bouleau jaune commun en Nouvelle-France[11]. On utilise d'ailleurs le bois de cèdre afin de créer l'intérieur du canot[11]. Il peut d'ailleurs être créé, si les bouleaux ne sont pas assez grands où inaccessible, à base d'écorce d'épinette ou d'orme[12].
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Dans la Marine nationale
Le canot major est une embarcation appartenant à la drome d'un bâtiment de guerre. Il sert à transporter les officiers de l'unité, du bord vers la terre et inversement.
Le canot major est également armé par les officiers d'un bâtiment ou d'un état-major pour un tour de rade en l'honneur d'un commandant ou d'un officier général qui quitte son commandement.
Divers
- Canot pneumatique : canot gonflable construit en matière caoutchoutée ou plastique.
- Canot automobile : canot équipé d'un moteur.
- Canot d'écorce d'origine nord-amérindienne : canot faisant office d'embarcation pour les bûcherons dans la légende de la Chasse-Galerie.
- Canoë : embarcation légère mue à la pagaie simple, destinée à la navigation sur les rivières et les lacs. Construit à l'origine par les peuples nord-amérindiens, le canoë moderne est aujourd'hui utilisé dans diverses pratiques récréatives et sportives.
- Annexe : C'est le type de bateau utilisé comme bac entre un gros navire et une autre destination quand ce dernier ne peut s'approcher.
Notes et références
- André Lucrèce, Civilisations précolombiennes de la Caraïbe : actes du colloque du Marin, août 1989, L'Harmattan, , p. 97 : « Le mot français canot, est emprunté à l'espagnol canoa ; lui-même dérivé direct du taino-arawak kanoa, donne en carib kanawa, et en caraïbe kanaoa, désignant la grande pirogue de bois monoxyle. Le terme kanow étant toujours employé par les Akawaio (carib des Guyanes) pour désigner une pirogue ».
- D'après Littré, F. Dassié, L'Architecture navale, p. 70, ibid., p. 151
- Capitaine de vaisseau Pâris et capitaine de vaisseau de Bonnefoux, "Dictionnaire de marine à voile" (1847), réédité aux Éditions du Layeur, (ISBN 2-911468-25-2)
- Jacques Pichon, Les Zones de pĂŞche des chalutiers bigoudens, sur archimer.ifremer.fr, 2 mars 1992, p. 16.
- Bernard Cadoret, Dominique Duviard, Jacques Guillet, Henry KĂ©risit, Ar Vag : voiles au travail en Bretagne atlantique, Douarnenez, L'Estran, 1983, p. viii.
- Bernard Cadoret, Dominique Duviard, Jacques Guillet, Henry KĂ©risit, op. cit., p. x.
- Jacques Pichon, op. cit., p. 7 et 8.
- « Écorce de bouleau, chef-d'oeuvre des nations autochtones, le canot d'écorce règne sur les cours d'eau de l'Amérique du Nord. », sur www.florelaurentienne.com (consulté le )
- « Canot d’écorce de bouleau », sur l'Encyclopédie Canadienne (consulté le )
- « Traite des fourrures au Canada | l'Encyclopédie Canadienne », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le )
- George, « Canots d'écorce de bouleau », sur Histoire du Québec, (consulté le )
- « Civilisations.ca - Embarcations autochtones - Canots d'ecorce », sur www.museedelhistoire.ca (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
- Jean Merrien, Dictionnaire de la mer : le langage des marins, la pratique de la voile, R. Laffont, , XIV-647 p.