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Coquille (mollusque)

Une coquille est le squelette externe d'un mollusque. La majoritĂ© des mollusques Ă  coquille se trouve dans la classe des gastĂ©ropodes comme les escargots, et dans celle des bivalves comme les huĂźtres. Trois autres classes de mollusques sĂ©crĂštent systĂ©matiquement une coquille : les scaphopodes (dentales), les polyplacophores (ou chitons) et les monoplacophoress. C'est aussi le cas pour la quasi-totalitĂ© des cĂ©phalopodes, mĂȘme si elle est parfois rĂ©duite et recouverte par le manteau (« os » des seiches ou « plume » des calmars).

Divers coquillages univalves et bivalves
Coquille de nautile (Nautilus macromphalus)

Elle n'est absente chez l'adulte que dans un assez petit nombre de cas : certaines limaces, la plupart des opisthobranches, certaines pieuvres[1], ainsi que deux groupes de mollusques atypiques, les solénogastres et les caudofovéates, autrefois regroupés pour cette raison dans la classe des aplacophores.

Une subdivision de la malacologie, l'étude des mollusques, la conchyliologie, est consacrée à l'étude des mollusques à coquille.

DĂ©nomination

Le terme de coquille est issu du latin classique conchylium via le neutre pluriel du latin vulgaire *conchilia[2]. Ce terme est issu du grec ancien ÎșÎżÎłÏ‡ÏÎ»ÎčÎżÎœ et dĂ©signait des enveloppes calcaires dures, que ce soit des coquilles d'Ɠufs ou de mollusques. En français, ce terme s'utilisait mĂȘme Ă  la fin du XIXe siĂšcle pour la carapace des Ă©crevisses. Aujourd'hui, si ce terme possĂšde des sens plus restreints, les homonymes sont toujours nombreux : voir coquille Ce lien renvoie vers une page d'homonymie. Le nom vernaculaire de certaines espĂšces utilise directement ce terme comme coquille Saint-Jacques ou coquille papillon ; certaines utilisent des termes directement dĂ©rivĂ©s comme les coques.

Isolée de l'animal qui l'a sécrétée, la coquille est communément nommée coquillage.

Constitution

Les mollusques munis de coquille sortent de leur Ɠuf avec leur coquille. Elle croĂźt en mĂȘme temps que l'animal par ajout de matiĂšre Ă  la coquille existante. Leurs formes sont trĂšs diverses. On distingue traditionnellement trois types de coquilles : les univalves (en une partie), les bivalves (en deux parties) et les multivalves (en plusieurs parties). Chez certaines espĂšces univalves, le manteau recouvre complĂštement la coquille ; c'est le cas chez certains cĂ©phalopodes.

La structure

Sur ce Conus leopardus, on voit nettement les parties de la coquille couvertes par le pĂ©riostracum et celles oĂč l'abrasion l'a fait disparaĂźtre, montrant l'ostracum blanc. (Photo prise Ă  Mayotte).

La coquille des mollusques est constituée de carbonate de calcium et de matiÚre organique sécrétés par le manteau de l'organisme. On parle de biominéral ou biocarbonate[3]. La coquille est formée de trois couches différentes. Les deux premiÚres couches assurent la croissance en longueur et en surface de la coquille, la troisiÚme, interne, se dépose à partir de toute la surface du manteau et assure la croissance en épaisseur.

  • L'ostracum est constituĂ© de prismes hexagonaux d'aragonite empilĂ©s en colonne perpendiculairement Ă  la surface de la coquille et enchĂąssĂ©s dans des alvĂ©oles formĂ©es par la conchyoline. On parle de disposition anticline. L'ostracum est Ă©galement sĂ©crĂ©tĂ© par le bord du manteau.
  • La couche la plus interne, couche lamelleuse, ou couche de la nacre, peut ĂȘtre elle-mĂȘme dĂ©composĂ©e en deux couches. Petit Ă  petit, les fibres formĂ©es par les colonnes d'argonite et de conchyoline passent en disposition pĂ©ricline, parallĂšle Ă  la surface interne de la coquille, d'oĂč l'aspect de lamelle. La couche la plus interne est nommĂ©e hypostracum. Elle se dĂ©pose Ă  partir de toute la surface du manteau et assure une croissance en Ă©paisseur uniforme. C'est la structure des cristaux d'aragonite et de la conchyoline qui est responsable de l'aspect irisĂ©.

La croissance

La coquille de certaines espÚces ne croßt pas uniformément tout au long de l'année. Des périodes de croissance alternent avec des périodes de stagnation qui sont principalement liées au climat. En effet, la disponibilité en nourriture, particuliÚrement en calcium, et la température influent directement sur la rapidité de synthÚse des coquilles. Il s'ensuit que l'étude des stries de croissance des squelettes peut donner des informations chronologiques (sclérochronologie qui estime l'ùge, la période et la durée d'évÚnements marquants de la vie d'un individu influant notamment sur sa santé) et paléoclimatiques (scléroclimatologie)[4].

La sclérochronologie a permis ainsi de déterminer que certaines espÚces ont une trÚs grande longévité, comme la praire d'Islande (qui peut vivre plus de 400 ans) ou la patelle (dont certaines espÚces vivent plus d'un siÚcle)[4].

Les univalves

Coupe de coquille de nautile

MĂȘme si elles se ressemblent, les coquilles univalves peuvent ĂȘtre trĂšs diffĂ©rentes. Trois ordres diffĂ©rents de mollusque peuvent produire ce genre de coquille, comme certains cĂ©phalopodes et les gastĂ©ropodes, par exemple. Elles sont, comme leur nom l'indique, composĂ©es d'une seule structure. Leur forme peut beaucoup varier, ĂȘtre plus ou moins large, ou porter des excroissances diverses. On peut cependant distinguer trois cas diffĂ©rents. Les formes ancestrales des mollusques ont une coquille droite. Avec l'augmentation de taille, la coquille s'enroule et prend une forme spiralĂ©e, ce qui rend le mollusque plus compact et mobile. Le mode d'enroulement est d'abord planispiralĂ© (enroulement central symĂ©trique), puis trochospiralĂ© (enroulement sur le cĂŽtĂ©), ce qui permet de gagner encore en compacitĂ© : la torsion de la masse viscĂ©rale altĂ©rant la symĂ©trie bilatĂ©rale, l'enroulement dĂ©portĂ© modifie le centre de gravitĂ© et rĂ©Ă©quilibre les masses, favorisant ainsi la locomotion, notamment lors de la sortie des eaux. Certaines formes plus rĂ©centes se caractĂ©risent par une coquille interne rĂ©duite. Cette Ă©volution est doute liĂ©e Ă  un dĂ©veloppement favorisant la mobilitĂ© et la cĂ©lĂ©ritĂ© plutĂŽt que la protection[5].

Chez certains cĂ©phalopodes comme les seiches de l'ordre des Sepiida, la coquille est rĂ©duite Ă  une lame interne. Les patelles et les fissurelles sont en forme de cĂŽne, sans spirales. Enfin pour un trĂšs grand nombre d'espĂšces, et plus particuliĂšrement chez les gastĂ©ropodes, les coquilles ont un enroulement dextre : la spire quand on la regarde du cĂŽtĂ© de la pointe, va dans le sens des aiguilles d'une montre. L'enroulement peut ĂȘtre dĂ©crit par une spirale logarithmique chez les cĂ©phalopodes Ă  coquille ou plusieurs gastĂ©ropodes (en raison de la largeur du tour qui croĂźt en mĂȘme temps que l'animal grossit)[N 1], une spirale hĂ©licoĂŻdale chez d'autres gastĂ©ropodes ou un simple bouclier comme chez les patelles, autour de son axe long appelĂ© columelle, et qui forme la colonne centrale. Le haut de cette colonne s'appelle le sommet[6]. Ces animaux peuvent, en cas de danger, se rĂ©fugier dans cette coquille protectrice qui contient habituellement et d'une façon permanente les viscĂšres de l'animal. Quelques espĂšces parmi les gastĂ©ropodes peuvent se rĂ©fugier complĂštement dans leur coquille et produire une cloison pour la fermer hermĂ©tiquement, comme les Littorina, des bigorneaux. Cette cloison est appelĂ©e opercule. L'enroulement senestre est rarissime (environ 1 cas sur 20000 chez l’escargot petit-gris). La gĂ©nĂ©tique de l’orientation n'est en effet pas gouvernĂ©e par les lois de Mendel mais par l'effet matrocline (relatif Ă  un individu ayant surtout hĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©tiquement de sa mĂšre) mis en Ă©vidence dĂšs 1923 par le gĂ©nĂ©ticien Alfred Sturtevant[7] et dĂ» Ă  un seul gĂšne[8]. Pour un escargot d’une espĂšce habituellement dextre, l'enroulement senestre peut s'avĂ©rer un inconvĂ©nient (reproduction physiquement difficile, voire impossible avec la forme dextre)[9] ou un avantage (dĂ©fense contre certains prĂ©dateurs, notamment des espĂšces de crabes spĂ©cialement Ă©quipĂ©s pour attaquer les escargots dextres)[8].

Chez certaines espÚces comme les nautiles (jamais chez les gastéropodes) la coquille est cloisonnée. Ce qui veut dire que l'animal ne peut occuper qu'une partie de sa coquille. Chez les coléoïdes, la coquille semble avoir évolué vers une structure interne aussi composée de chitine. Cet organe rigide, lové dans le manteau, dispose d'une forme différente pour chaque espÚce de coléoïde. La forme de cette structure permet de déterminer l'espÚce d'un spécimen. Ainsi celle des teuthides est plutÎt allongée et semi-transparente, elle a l'aspect d'une rÚgle de section circulaire en plastique, elle passe au milieu du corps cÎté dorsal, entre les nageoires caudales, trÚs différentes des os de seiche des Sepiida par exemple. Cet organe est appelé plume ou gladius.



Les bivalves

Les bivalves (classe des Bivalvia) sont des mollusques dont la coquille est constituée de deux parties distinctes et attachées, plus ou moins symétriques, pouvant s'ouvrir ou se refermer. L'exemple classique est celui des moules.

Les multivalves

Il existe trĂšs peu d'espĂšces multivaves, essentiellement les chitons ou « polyplacophores » qui possĂšdent des piĂšces de coquille articulĂ©es sur leur dos. Bon nombre d'espĂšces autrefois considĂ©rĂ©es comme multivalves se sont avĂ©rĂ©es ĂȘtre des crustacĂ©s comme les anatifes et les balanes.

Coquilles et l'homme

Coquille et sciences

La prĂ©sence ou l'absence d'une coquille et son architecture ont une importance notable dans la classification des mollusques, ainsi qu'en tĂ©moigne la frĂ©quence des dĂ©nominations faisant appel Ă  ce critĂšre dans la taxinomie du groupe. En outre, la connaissance des coquilles fossiles a un rĂ©el intĂ©rĂȘt pour la datation de certains sites archĂ©ologiques. Les coquilles de mollusques sont trĂšs durables contrairement aux corps mous de ces animaux. Ils fossilisent facilement. De grandes quantitĂ©s de coquille, parfois sous forme de sĂ©diments, se trouvent comprimĂ©es dans les dĂ©pĂŽts calcaires.

La forme des coquilles a depuis longtemps intrigué les scientifiques, parmi lesquels le chanoine MM Moseley, Naumann de Freyberg[10] qui a reconnu que les coquilles des ammonites s'enroulaient selon une spirale logarithmique plus ou moins réguliÚre. Jean-Henri Fabre a aussi été fasciné et s'est interrogé sur la perfection architecturale de la coquille des escargots. DÚs le début du XXe siÚcle, le grand biologiste et mathématicien écossais D'Arcy Wentworth Thompson fut le premier à proposer une formulation mathématique de la forme et de la croissance des coquilles hélico-spirales[11].

Le nombre de valves à longtemps servi comme critÚre de classification animale. On distinguait notamment les mollusques à la coquille formée en un seul bloc ou univalva, et les mollusques dont la coquille est constituée de deux parties, les bivalva. Seule la classe des bivalves est toujours utilisée en taxonomie. Au sein des gastéropodes, la forme de la coquille et ses couleurs sont toujours utilisées pour définir les taxons.

Coquille en tant que parure ou monnaie d'Ă©change

Parure de l'ùge de bronze comportant des coquillages perforés.

Tout au long de l'histoire de l'humanitĂ©, des coquillages de nombreux types et de diffĂ©rentes espĂšces ont Ă©tĂ© utilisĂ©s comme parures, dont les Monetaria. Ils sont souvent utilisĂ©s ensemble, et percĂ©s afin qu'ils puissent ĂȘtre enfilĂ©s comme une perle, ou coupĂ©s en morceaux de diffĂ©rentes formes. Les coquilles ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es ou intĂ©grĂ©es dans des pendentifs, des perles, des boutons, des broches, des bagues et des peignes, entre autres
 Les coquillages peuvent non seulement ĂȘtre percĂ©s et enfilĂ©s mais Ă©galement ĂȘtre travaillĂ©s, de façon Ă  leur donner une autre forme que leur forme initiale. C'est le cas particuliĂšrement en OcĂ©anie oĂč de nombreuses parures et monnaies sont taillĂ©es dans la masse du bĂ©nitier gĂ©ant, aussi dense que le marbre.

Le plus ancien coquillage dĂ©couvert percĂ© par l'homme Ă  cette fin, est un coquillage de gastĂ©ropode marin de l'espĂšce Nassarius kraussianus (en), Ă  Blombos en Afrique du Sud. Certains scientifiques estiment que la prĂ©sence de parure marque le fait que les hominidĂ©s qui nous ont prĂ©cĂ©dĂ©s Ă©taient conscients de leur apparence et donc d'eux-mĂȘmes, il y a plus de 35 000 ans[12]. Certaines populations du nĂ©olithique ont dĂ©libĂ©rĂ©ment utilisĂ© des fossiles de coquillage, comme deux Arca senilis, posant des sĂ©rieux problĂšmes de datation. Des parures de coquillages ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes Ă©galement dans des sites moins anciens mais au centre des continents, comme en Moravie, en Alsace, en Hongrie, en Asie centrale, dĂ©montrant que ces objets servaient lors d'Ă©changes et qu'ils Ă©taient par consĂ©quent considĂ©rĂ©s comme prĂ©cieux[13].

L'utilisation des objets organiques a précédé de plusieurs milliers d'années l'apparition de parures fabriquées à partir de minéraux. La culture Moche au Pérou a adoré les animaux et la mer, et a souvent représenté les coquilles dans leur art[14]. Certains peuples amérindiens, ont utilisé des coquilles pour la fabrication d'objets religieux tel que les wampum et les hair pipes[15].

Les populations actuelles dites primitives, comme en Nouvelle-Guinée, se servent encore de ces colliers à la fois comme monnaie d'échange et comme parures. Les populations des civilisations plus industrielles les éliminent pratiquement, à partir de l'introduction du verre, ce qui correspond en occident au Ier millénaire. Des exceptions subsistent comme les maisons décorées de coquillages de la culture swahilie, plus particuliÚrement à Lamu.

En Occident, les coquilles restent cependant utiles comme matiĂšre premiĂšre, comme le pourpre du murex durant des siĂšcles.

Le peuple amérindien des Pend d'Oreilles doit son nom aux coquillages suspendus à leurs oreilles.

Le spondylus a été utilisé pour la parure depuis la période néolithique. Le biface néolithique trouvé à West Tofts, Norfolk, est taillé autour d'un Spondylus spinosus fossile qui a été placé au centre d'une face[16]. La sépulture néolithique de Cys-la-Commune renfermait aussi des spondyles formant probablement un collier[17].

L'une des sĂ©pultures nĂ©olithiques de Five Knolls (Dunstable Downs, Angleterre) contenait de nombreux oursins fossiles disposĂ©s autour des corps d'une femme et d'un petit enfant. Les oursins fossiles pouvaient aussi ĂȘtre percĂ©s pour utilisation en parure.

La Grotte des Pigeons (Maroc) possédait des coquillages perforés paléolitiques, la Grotte de Blombos (Afrique du Sud), des perles en coquillages marins. Les yeux des statues du site néolithique de 'Ain Ghazal sont faits de cauris.

Certains coquillages ont pu servir de cache-sexe, comme le 'Melo amphora' en Papouasie[18].

Coquilles et pollutions

La plupart des coquillages d'eau douce et d'eau de mer sont des filtreurs qui se dĂ©barrassent d'une partie des toxiques non dĂ©gradables dans leurs excrĂ©tas (mucus) et dans leur coquille (plomb notamment, car cet Ă©lĂ©ment chimique est physicochimiquement trĂšs proche du calcium). En outre leur coquille est essentiellement faite d'un biominĂ©ral (ou biocarbonate) ; calcite et/ou l'aragonite, qui a grandi en enregistrant le rythme jour/nuit et le rythme naturel des marĂ©es, des saisons, d'Ă©ventuelles tempĂȘtes ou autres phĂ©nomĂšnes perturbant (pollutions mĂ©talliques par exemple) ; faisant de ces espĂšces des bioindicateurs et tĂ©moins du passĂ© particuliĂšrement prĂ©cieux pour l'Ă©tude du climat et de la pollution marine et aquatique d'eau douce ou saumĂątre, mĂȘme pour un passĂ© lointain[19] ; La coquille des mollusques est pour les scientifiques une archive environnementale pour la zone d'interface eau/sĂ©diment et/ou pour la zone intertidale (pour les espĂšces vivant dans cette zone) [20], une « mĂ©moire de l'environnement »[21] - [22]. Les isotopes Ă  longue durĂ©e de vie piĂ©gĂ©s dans les coquilles fossiles donnent des indications sur la tempĂ©rature, le climat et la palĂ©oĂ©cologie du passĂ© lointain.

Dans le cas de la calcite, le CaCO3 est organisĂ© de maniĂšre rhomboĂ©drique alors que dans l'aragonite le rĂ©seau molĂ©culaire est orthorhombique. Ceci influe sur le type de contaminants que la coquille pourra intĂ©grer au fur et Ă  mesure de sa croissance. Le calcium peut y ĂȘtre en partie remplacĂ© par d'autres Ă©lĂ©ments tels que le magnĂ©sium (Mg), le strontium (Sr) le baryum (Ba), le manganĂšse (Mn), le cadmium, le plomb, etc. Lors de sa biosynthĂšse par le mollusque, aux Ă©chelles atomiques, l'aragonite accepte des atomes plus gros que ne le fait la calcite car la distance entre le Calcium et les atomes d'oxygĂšne y est plus grande que dans la calcite, laissant ainsi un espace plus important. Ainsi dans l'aragonite, le Ca est plus volontiers remplacĂ© par du Sr ou du Ba alors que dans la calcite des atomes plus petits comme le Mg et de Mn s'insĂšreront. Ceci explique que les coraux aragonitiques absorbent dans leur squelette cinq fois plus de Sr que la majoritĂ© des bivalves calcitiques, et qu'on trouvera jusqu'Ă  cinq fois plus de Mg dans les biominĂ©raux calcitiques que dans leurs homologues aragonitiques. Le plomb est un cas particulier, qui chez la plupart des organismes peut facilement prendre la place du calcium. Toutes les combinaisons calcite/aragonite sont trouvĂ©es dans la nature : Ainsi la Coquille Saint-Jacques a une coquille calcitique, alors que celle de l'amande de mer (Glycymeris glycymeris) est aragonitique et que celle la moule est mixte (aragonitique Ă  l'intĂ©rieur et calcitique Ă  l'extĂ©rieur). Les coquilles lamellĂ©es comme celles de l'huĂźtre, ou certaine coquilles naturellement plus poreuses (en raison d'un agencement des cristaux minĂ©raux propre Ă  certaines espĂšces) peuvent en outre adsorber plus polluants que les coquilles lisses. Une petite quantitĂ© d'acides aminĂ©s et de matiĂšre organique (ex : polysaccharide sulfatĂ©[23] - [24] - [25]) est piĂ©gĂ©e dans la coquille au fur et Ă  mesure de la fabrication par le mollusque.

Concernant les polluants, quatre types de contaminants s'accumulent dans les coquillage : les résidus chimiques indésirables, d'éventuels radionucléides, les pollutions microbiologiques (dont liées aux éventuels dysfonctionnements ou insuffisances des stations d'épuration et aux épandages de lisiers et de fumiers agricoles) et, de plus en plus depuis une vingtaine d'années, les substances toxiques produites par certaines espÚces de cyanophycées et micro-algues, qui peuvent provoquer des désordres gastro-intestinaux ou neurologiques, voire des intoxications graves, lorsque les coquillages sont consommés[26]. Ce dernier phénomÚne a été clairement caractérisé pour la premiÚre fois dans les années 1970, les pollutions augmentant de maniÚre importante dans les années 1990, avant de se stabiliser dans les années 2000. Les causes supposées en sont une eutrophisation générale de l'environnement et les eaux de ballast des navires qui ont propagé les algues toxiques sur tout le globe. La pollution locale est un facteur aggravant : l'afflux d'azote, de phosphore, de CO2 et de certains éléments chimiques venu des villes, des exploitations agricoles et des bassins-versants favorise les efflorescences d'algues.

Les coquilles contenant des polluants non dégradables finissent par s'éroder et former des sables coquilliers de plus en plus fins. Les métaux qu'elles contiennent ne sont donc pas définitivement inertés.

En outre, certains oiseaux (c'est un phĂ©nomĂšne bien connu chez les poules et aussi observĂ© chez les oies au printemps) ou d'autres animaux mangent spontanĂ©ment des coquilles de mollusques, sans doute pour en rĂ©cupĂ©rer le calcium qui est plus bioassimilable que celui d'un grit purement minĂ©ral afin de produire les coquilles de leurs Ɠufs ou le squelette de leurs fƓtus ; Certaines de ces coquilles peuvent notamment ĂȘtre contaminĂ©es par le plomb (par exemple les moules et huĂźtres se dĂ©toxiquent de leur plomb en le stockant dans leur coquille, et en zone polluĂ©e de grandes quantitĂ©s de plomb sont aussi trouvĂ©s dans les coquilles de gastĂ©ropodes terrestres).

Coquillages et puits de carbone

Les sables coquillers et certaines roches en grande partie constituées de coquilles ont dans les paléoenvironnements joué un rÎle important en termes de puits de carbone dans le cycle du carbone.

Ce rĂŽle pourrait aujourd'hui ĂȘtre affectĂ© par l'acidification anthropique de l'environnement (pluies acides, acidification des mers, acidification et eutrophisation des eaux douces) qui peut empĂȘcher les larves de certaines espĂšces de produire leur coquille, ce qui conduit Ă  leur mort.

Les coquilles dans l’art

Perles en coquilles de Nassarius kraussianus : a) ouverture rĂ©alisĂ©e Ă  l'aide d'un outil en os ; b) facette plane produite par l'usure, probablement lors du frottement avec d'autres perles ou avec un lien ; c) traces d'ocre Ă  l'intĂ©rieur du coquillage, peut-ĂȘtre transfĂ©rĂ©es depuis le corps de la personne portant la parure ; d) vue gĂ©nĂ©rale des perles.
Photo F. d'Errico (en).
Exemple d'un gobelet néerlandais en coquille de nautile, de 1630.

Les origines de l'espĂšce Homo sapiens sont certainement africaines et remontent Ă  200 000 ans[27]. La thĂ©orie de la « rĂ©volution symbolique » (apparition du langage, de l'art et des comportements modernes il y a 40 000 ans) qui s'est imposĂ©e au terme d'un siĂšcle d'exploration des origines de l'art prĂ©historique s'est effondrĂ©e, notamment avec la dĂ©couverte dans les annĂ©es 2000, de parures rĂ©alisĂ©es sur coquilles marines de Nassarius gibbosulus (en) et datant du PalĂ©olithique moyen entre −100 000 et −50 000 ans[28]. « Ces coquillages prĂ©sentent des perforations et des traces d'usure indiquant qu'ils ont Ă©tĂ© choisis Ă  dessein sur les plages [
] afin d'ĂȘtre portĂ©s durablement, probablement en colliers ou cousus sur les vĂȘtements »[29]. Ces dĂ©couvertes Ă©tayent ainsi le modĂšle d'une Ă©volution graduelle en Afrique depuis 200 000 ans, et ne contredisent pas une autre thĂ©orie, « Ă  savoir le scĂ©nario qui prĂ©voit une origine multiple des cultures symboliques parmi plusieurs populations humaines »[28]. Homo erectus avait dĂ©jĂ  gravĂ© il y a 430 000 Ă  500 000 ans la surface de coquillages dĂ©couverts sur le site palĂ©ontologique de Trinil .

Les coquilles de nautile (Nautilus pompilius) viennent de l’OcĂ©an indien et du Pacifique, qui s’ouvrirent aux EuropĂ©ens tout Ă  la fin du XVe siĂšcle et au dĂ©but du XVIe siĂšcle, avec notamment l’installation de la Compagnie nĂ©erlandaise des Indes orientales. Elles rejoignirent aussitĂŽt les cabinets de curiositĂ©s, montĂ©es ou non, mais souvent dĂ©naturĂ©es : la couche externe (periostracum) de la coquille Ă©tait souvent enlevĂ©e afin de rĂ©vĂ©ler la nacre. Lorsqu’elles Ă©taient confiĂ©es Ă  des orfĂšvres, elles pouvaient subir d’autres mutilations. L'Ă©volution de ces cabinets vers des cabinets d’histoire naturelle a conduit Ă  la conservation par les collectionneurs des coquilles dans leur Ă©tat naturel.

Les mollusques du genre turbo, parfois appelĂ©s « turbans »[30], sont plus petits que le nautile, on en rapportait d’Australie et des Indes orientales. L’opercule calcifiĂ© du turbo (en) s’est vendu comme presse-papiers ou cale-porte. D’autres coquilles ont parfois Ă©tĂ© utilisĂ©es, comme les Cypraea (ou porcelaines) voire les valves d'huĂźtre ; et d’autres encore, pour leur capacitĂ© Ă  ĂȘtre sculptĂ©s ou, tout simplement, pour leur nacre. C’est le cas des turbans et des Tectus niloticus (autrefois appelĂ©s troques nacriers) venus de l’ocĂ©an indien ou du Pacifique. Il existe des Syrinx aruanus gravĂ©s. Les conques ont Ă©tĂ© utilisĂ©es comme instruments de musique (comme la Charonia lampas vieille de 18 000 ans trouvĂ©e, en 1931, dans la grotte de Marsoulas), ou certaines pour la dĂ©coration (en particulier Lobatus gigas). Le cauri a servi de monnaie dans diverses parties du monde ainsi que pour orner des objets du quotidien (une bouteille Yoruba au musĂ©e du Quai Branly, comme les objets suivants); des bijoux (colliers Yoruba); un glĂ© WobĂ© et des masques Mandingues, Dogons ou Kubas ; des coiffes Mordve (Russie)...

Le tridacne gĂ©ant (ou « bĂ©nitier ») est souvent utilisĂ© comme bĂ©nitier, comme les deux tridacnes offerts Ă  François I par la RĂ©publique de Venise et montĂ©s en bĂ©nitiers sur des socles de Jean-Baptiste Pigalle dans l’Église Saint-Sulpice de Paris. Le Louvre (AntiquitĂ©s orientales) possĂšde des fragments de tridacne gravĂ©s.

Des coquilles fossilisĂ©es ont Ă©tĂ© sculptĂ©es, polies, possĂ©dĂ©es et Ă©changĂ©es dans une grande partie de l'Asie du Sud-Est. Les chefs mĂ©lanĂ©siens apprĂ©ciaient beaucoup ces objets de prestige. En Angleterre, les ammonites Ă©taient appelĂ©es « serpentstones » (pierres serpent), on leur peignait ou sculptait parfois une tĂȘte de serpent.

Usages

La nacre a souvent Ă©tĂ© utilisĂ©e pour faire des boutons, ou en joaillerie, et dans certains cas pour crĂ©er des Ɠuvres d’art, comme un retable prĂ©sentant des scĂšnes de la Passion, rĂ©alisĂ© sans doute Ă  Augsbourg vers 1520. La nacre pouvait ĂȘtre incisĂ©e ou gravĂ©e, ou colorĂ©e. Elle a Ă©tĂ© Ă©galement utilisĂ©e en incrustation (intarsia) en marqueterie pour orner meubles et objets, notamment au XIXe siĂšcle.

La laque burgautée (incrustée de nacre) a été utilisée pour couvrir de petites piÚces de bois ou de porcelaine, en Chine et au Japon, puis en Europe.

Les coquillages sont utilisĂ©s depuis l’AntiquitĂ© romaine, mais surtout depuis le XVe siĂšcle, pour fabriquer des camĂ©es.

Les nautiles et les turbo pouvaient ĂȘtre pourvus de montures en argent, or, vermeil, qui en faisaient des objets d’art prĂ©cieux. Les montures avaient souvent des thĂšmes marins (monstres aquatiques, sirĂšnes, tritons
)

Histoire

La mode des nautiles montĂ©s s’est rĂ©pandue trĂšs rapidement, dĂšs le dĂ©but du XVIe siĂšcle, en Allemagne (Augsbourg, Nuremberg), en Angleterre (Partridge), en France


XVIe siĂšcle

Retable avec les pourtours peints en doré, et des gravures en nacre représentant la passion du Christ.
Gravure de nacre sur le retable d'Augsbourg, début du XVIe siÚcle.

Le retable en nacre déjà mentionné fut probablement fabriqué à Augsbourg vers 1520 (Bode-Museum Berlin : Skulpturensammlung Inv. 1522).

La nef de Burghley, dont la coque est formée par un nautile, fut fabriquée à Paris en 1527-1528 (Victoria and Albert Museum).

Wenzel Jamnitzer (1507-85) s'installa Ă  Nuremberg en 1534, oĂč il fabriqua des vases et des coffrets Ă  bijoux dans le style alors nouveau de la Renaissance italienne, incorporant dans le mĂ©tal prĂ©cieux des gemmes, coquillages, coraux, coquilles d’Ɠufs, etc. Sa statuette de DaphnĂ© (1550) est surmontĂ©e d’une magnifique branche de corail rouge (MusĂ©e d’Ecouen). Nautile-coupe en forme de poule. Wenzel Jamnitzer vers 1550-1575). Autriche, Kunsthistorisches Museum, Vienne.

Il eut pour successeurs plusieurs de ses fils et son petit-fils Christoph, et son Ă©lĂšve Nikolaus Schmidt (vers 1550/55-1609), Ă©galement installĂ© Ă  Nuremberg 08-85). Le Trust de la Collection Royale possĂšde de lui un nautile montĂ© datĂ© d’environ 1600. Il est connu pour diffĂ©rentes montures zoomorphes avec nautile.

Le Victoria and Albert Museum montre un nautile montĂ© en coupe datĂ©e de 1557-1558 (dont le nautile d’origine est aujourd’hui remplacĂ© par un nautile en argent). Son attribution est incertaine : le musĂ©e perçoit une influence anversoise, peut-ĂȘtre celle d’un orfĂšvre Ă©tranger installĂ© Ă  Londres, ou celle d’un anglais comme Affabel Partridge (actif vers 1558, mort en 1576) inspirĂ© par une gravure.

On trouve dans le mĂȘme musĂ©e un turbo montĂ© en coupe couverte fabriquĂ©e Ă  Nuremberg au XVIe siĂšcle (863:1, 2-1882). Le musĂ©e d’Ecouen en prĂ©sente un autre (1580-91), Ă©galement montĂ© en coupe, fabriquĂ© Ă  Nuremberg par Friedrich Hillebrandt (1555-1608), l’un des plus grands orfĂšvres de son Ă©poque. Ce dernier naquit Ă  Ansbach (BaviĂšre) et devint maĂźtre orfĂšvre Ă  Nuremberg en 1580. Ses Ɠuvres, conçues pour les chambres du trĂ©sor, combinent des curiositĂ©s naturelles Ă  des montures sculptĂ©es ingĂ©nieuses.

Toujours au mĂȘme endroit se trouve une coupe due Ă  Jacob Frick, vers 1590-1600. Il s’agit d’un turban gravĂ© sur une monture en argent.

Des annĂ©es 1590 datent une aiguiĂšre composĂ©e d’un nautile ornĂ© de perles, rubis et turquoises, sur monture en argent dorĂ©. (Galleria Palatina, Palais Florence) ; Une paire d’hippocampes dont la queue est formĂ©e par un nautile, due Ă  l’Allemand Elias Geyer (mort en 1634) conservĂ©e au musĂ©e hongrois des arts dĂ©coratifs, Ă  Budapest ; Le hollandais Jan Jacobsz van Royesteyn (vers 1549-1604) Ă©tait actif dans la mĂȘme pĂ©riode, ainsi que l’Allemand Jorg Ruel.

Le Prinsenhof de Delft présente un nautile monté en coupe, fabriqué à Delft et daté de 1592, attribué à Nicolaes de Grebber fl. 1574-1613.

Les premiÚres grottes artificielles et les premiers nymphées décorés de coquillages et de rocailles datent, pour la France, du milieu du XVIe siÚcle.

XVIIe siĂšcle

Une autre piÚce hollandaise, un nautile avec une monture en argent doré, fut assemblée à Utrecht par Nicolaas van der Kemp en 1613 (Victoria and Albert Museum).

Le Louvre prĂ©sente une piĂšce d’Ulricht Ment, un nautile montĂ© en coupe (Augsbourg, vers 1620-1625).

On possĂšde encore de belles piĂšces de Cornelis van Bellekin (vers 1625-avant 1711) : des nautiles gravĂ©s comme celui du MusĂ©e du Louvre en bois tournĂ© et bronze dorĂ© reprĂ©sentant Bacchus ou Diane au bain ; ou celui du legs Waddesdon Manor au British Museum, que porte un triton[31]. Le nautile a Ă©tĂ© gravĂ© par Bellekin et la monture est du dĂ©but du XIXe siĂšcle. Un nautile appuyĂ© sur une branche de corail rouge, attribuĂ© Ă  Johann Heinrich Köhler (orfĂšvre) et Cornelis van Bellekin (graveur sur nacre) est Ă  la GrĂŒnes Gewölbe (Dresde).

Au Victoria and Albert Museum se trouvent un vase formé avec un nautile, daté de 1652, probablement fabriqué à Amsterdam, et la « Frewen Cup », un nautile monté et gravé par John Plummer, en Angleterre ou aux Pays-Bas, vers 1650.

Elias Adam (vers 1669-1745), orfĂšvre Ă  Augsbourg, laisse un turbo gravĂ© et montĂ© en coupe, fabriquĂ© vers 1710/1720. Il fut offert Ă  l’officier de marine hollandais Piet Hein pour avoir arrachĂ© un riche butin Ă  la marine espagnole transportant les trĂ©sors du Nouveau Monde. Cet objet a Ă©tĂ© retrouvĂ© rĂ©cemment par la Galerie J. Kugel (Paris). Un autre nautile (Ă  monture en vermeil, de 1711-15) fit partie de la collection d’Yves St-Laurent.

Lorenz Biller (fl. vers 1664-85), fit pour un nautile une riche monture en argent dorĂ© rehaussĂ©e de pierres prĂ©cieuses. L’Ɠuvre est conservĂ©e au chĂąteau de Windsor. L’artiste faisait partie d’une grande famille d’orfĂšvres qui fournissaient les cours d’Augsbourg, Dresde, Munich et Berlin.

Un certain Paul Solanier (1635–1724) Ă©tait Ă©galement maĂźtre orfĂšvre Ă  Augsbourg Ă  la fin du siĂšcle.

On peut admirer au musée de l'Argenterie du palais Pitti (Florence) une aiguiÚre fabriquée en France comportant un nautile gravé en Chine posé sur trois dauphins.

La grotte de TĂ©thys construite pour Louis XIV au chĂąteau de Versailles en 1666 (dĂ©truite en 1684) Ă©tait ornĂ©e d'une multitude de coquillages. MĂȘme chose pour le Bosquet des Rocailles, inaugurĂ© en 1685 : "La cascade [est] composĂ©e de gradins en rocailles et en coquillages..."[32] Les coquillages venaient de la mer Rouge et de l’ocĂ©an Indien.

XVIIIe siĂšcle

MĂȘme si les lignes contournĂ©es rappelant les volutes des coquillages avec leurs enroulements furent des motifs privilĂ©giĂ©s de la pĂ©riode rocaille au tournant du XVIIIe siĂšcle, la production d’Ɠuvres utilisant de vraies coquilles marqua le pas – avec quelques rĂ©ussites notables toutefois.

Bernd Quippe, orfĂšvre (avant 1662 - † 1722) et Balthasar Permoser (1651-1732) fabriquĂšrent Ă  Berlin vers 1707 un nautile montĂ© en coupe (Staatliche Kunstsammlungen Dresden).

Johann Melchior Dinglinger (26 dĂ©cembre 1664-6 mars 1731) fut l’un des plus grands orfĂšvres d’Europe ; il travailla en particulier pour FrĂ©dĂ©ric-Auguste de Saxe, dit « le Fort ». Ses Ɠuvres sont conservĂ©es Ă  la GrĂŒnes Gewölbe Ă  Dresde. On retrouve des nautiles montĂ©s avec Jean Martin, comme celui du Victoria and Albert Museum (M.281-1921), sans doute fabriquĂ© Ă  Varsovie pour le roi de Pologne Stanislas II. Sa monture comporte des intailles et un camĂ©e dans diffĂ©rentes pierres dures.

En revanche, la mode du tabac apporta celle des tabatiĂšres, certaines en nacre, notamment Ă  Paris entre 1730 et 1750, dont le Louvre possĂšde une collection : Jean II Gaillard, tabatiĂšre 1744-1745 en or, nacre, burgau, coquilles et cornaline (Louvre, rĂ©f. OA 2127) ; Michel de Lassus (1720-1772) : tabatiĂšre 1748-1749 en or, nacre, burgau et ivoire (Louvre, rĂ©f. OA2119) ; Jean Ducroyllay (vers 1708 - aprĂšs 1776): tabatiĂšre 1750 - 1752, en or, nacre, burgau (Louvre, rĂ©f. OA 7986). Une autre se trouve au musĂ©e de l’Ermitage (Étienne Trenel, 1735-aprĂšs 1768, tabatiĂšre 1749-1750, Paris : nacre, or, os, corail, smalt).

La nacre fut utilisĂ©e Ă  la mĂȘme Ă©poque pour beaucoup d’autres objets (manches, petits meubles, etc.)

C’est aussi du XVIIIe siĂšcle que datent les grottes de coquillages (en) tapissĂ©es de coquilles et coquillages, que se font construire les artistocrates, comme Pierre Cheremetiev pour le pavillon de la grotte du chĂąteau de Kouskovo ou FrĂ©dĂ©ric le grand (1712-86), pour la grotte de Neptune (en) dans le parc du palais de Sanssouci. FrĂ©dĂ©ric II recourut par ailleurs aux services de Johann Matthias Jansen, connu notamment pour avoir composĂ© des scĂšnes avec personnages en utilisant de petits coquillages.

La chaumiÚre aux coquillages du chùteau de Rambouillet, décorée de marbre, coquillages et nacre, fut édifiée vers 1770-1780.

Edme-François Gersaint a publié plusieurs catalogues de coquilles. Le catalogue de 1736[33] comporte en outre une liste de cabinets de coquillages, en France et en Hollande; un catalogue d'insectes, reptiles et autres animaux ; une liste des noms arbitraires utilisés par les curieux, et des termes "dont on se sert ordinairement". Le "Catalogue d'une collection de coquilles... dont la vente... doit commencer le lundi 21 avril 1749" est celui de la collection de Quentin de LorangÚre[34]. La seule illustration montre des hommes dans un cabinet de peintures et estampes. Le catalogue de 1749 [34] est illustré d'une scÚne dans un cabinet de curiosités d'aprÚs Augustin de Saint-Aubin.

XIXe siĂšcle

On fabrique encore quelques coquilles montées au XIXe siÚcle, par exemple en Inde. Le Victoria and Albert Museum présente une poire à poudre fabriquée à Lahore dans la premiÚre partie du siÚcle ; elle comporte un nautile et des piÚces de nacre gravées.

Le mĂȘme musĂ©e abrite une innovation technique : un nautile montĂ© en coupe, Ɠuvre rĂ©alisĂ©e Ă  Clerkenwell en 1858 par Giovanni Franchi et Fils par Ă©lectroformage, d’aprĂšs un original probablement utrechtois dĂ» Ă  un membre de la famille van Vianen. Les piĂšces Ă©lectroformĂ©es de ce musĂ©e ont Ă©tĂ© achetĂ©es pour ĂȘtre mises Ă  la disposition des Ă©tudiants.

Une exposition au musĂ©e Balaguier a attirĂ© l’attention sur les « Artistes du bagne[35] ». Les Ɠuvres comprennent notamment des coquilles polies, puis sculptĂ©es ou gravĂ©es du dernier quart du XIXe siĂšcle ; on peut retenir un portrait de NapolĂ©on Bonaparte gravĂ© sur valve d’huĂźtre.

Le Mucem prĂ©sente des piĂšces de la mĂȘme Ă©poque : deux coquillages gravĂ©s de scĂšnes maritimes, un nautile sculptĂ© et gravĂ© ornĂ© de mĂ©daillons reprĂ©sentant des paysages de Nouvelle-CalĂ©donie. On y voit aussi des piĂšces de nacre gravĂ©es de scĂšnes religieuses, un panache d'Ă©ventail (bois et nacre).

Les piÚces (meubles, plateaux, etc.) en bois noir (ébÚne, bois noirci) et décor burgauté (comprenant des incrustations de nacre) sont des classiques du style Second Empire.

Art nouveau

L’Art nouveau, retrouvant des tendances (en) anciennes, se dĂ©veloppa Ă  la charniĂšre du XXe siĂšcle au mĂȘme moment que la sĂ©cession viennoise. Gustav Gurschner a laissĂ© une lampe de bureau (vers 1890) comprenant un nautile. Moritz Hacker (de) (1882-1973), Ă©galement autrichien, a lui aussi laissĂ© notamment des lampes ; l’une d’elles, de 1905, est constituĂ©e d’un elfe qui tient en l’air un nautile servant d’abat-jour.

Art populaire, XIXe et XXe siĂšcles

Le dĂ©veloppement du tourisme a conduit dĂšs les derniĂšres dĂ©cennies du XIXe siĂšcle Ă  la commercialisation de bibelots en coquillages ou couverts de coquillages (petits personnages, phares, navires
) Manuel Charpy note que « les souvenirs fabriquĂ©s en coquillages deviennent incontournables aprĂšs 1870 pour les sĂ©jours en bord de mer. Dans l’imaginaire bourgeois, ce sont les marins Ă  la morte-saison qui rĂ©alisent ces boĂźtes et bibelots qu’ils vendent ensuite aux touristes. La tradition est sauve et l’industrie dissimulĂ©e : se dĂ©payser, c’est aussi voyager dans le temps. »[36].

À l’Exposition universelle de 1855, dans le Palais de l’Industrie, Joseph-Charles TachĂ© mentionne, parmi les objets d’art, « les Ă©tonnantes reproductions de monuments en coquillage de M. Hostin d’Etel dans le Morbihan. Il est presque impossible d’imaginer comment cet artiste peut reproduire ainsi par l’agglutination de coquillages tous les dĂ©tails et jusqu’aux statues de monuments, comme la superbe cathĂ©drale de Toul, par exemple ; de petites statues de moins d’un pouce d’élĂ©vation sont formĂ©es de l’adhĂ©sion pleine d’art de plus de vingt coquillages diffĂ©rents de grandeur et de forme  ; on se tromperait si on croyait que ces ouvrages sont de purs enfantillages, rien ne reproduit comme ces Ɠuvres d’art l’effet de ces vastes dentelles gothiques des cathĂ©drales du Moyen Âge, qui seront encore l'admiration des hommes quand beaucoup d'autres choses auront disparu... »[37].

Les coquillages ont également servi à orner le jardin de Rosa Mir créé à Lyon à partir de 1958.

Autres arts

La conque au lĂ©opard d'Igbo-Ukwu et le vase cĂ©rĂ©moniel en forme de coquille d'escargot (musĂ©e national du Nigeria) sont rĂ©alisĂ©s en bronze au IXe – Xe siĂšcle.

Les portraits composites peints par Arcimboldo, L’eau et L’amiral, comportent plusieurs coquillages. Un coquillage sert de cache-sexe à Neptune dans le tableau de Jan Gossaert, Neptune et Amphitrite (1516). Au XVIIe siùcle, Jacques Linard et Paolo Porpora peignent des natures mortes aux coquillages, tandis que Jan van Kessel l’Ancien peint de curieux assemblages anthropomorphes (Collection Frits Lugt).

Pascal-Désir Maisonneuve réalisa, au début du XXe siÚcle, des figures composées de coquillages marins représentant, avec une acerbe ironie, les grands de ce monde (La reine Victoria, au musée de Villeneuve d'Asq).

Le musée consacré à Mathurin Meheut (1882-1958) expose un tableau représentant des femmes-pagures[38].

Le nautile Ă©tait tellement prĂ©cieux qu’il a Ă©tĂ© souvent reprĂ©sentĂ© en peinture. C’était une spĂ©cialitĂ© de Willem Kalf (Ă  partir des annĂ©es 1640). Beaucoup d’objets d’art (en mĂ©taux prĂ©cieux ou pierre dure) imitent la forme du nautile ou d’autres crĂ©atures marines : Le Royal Collection Trust possĂšde une spectaculaire soupiĂšre en argent dorĂ© (1826/7) de John Bridge (1755-1834) : le rĂ©cipient est en forme de Tridacna surmontĂ© d’un triton soufflant dans une conque ; il repose sur trois hippocampes Ă©mergeant d’une base reprĂ©sentant des vagues, avec coraux, coquilles et tortues.

Beaucoup de coquillages furent gravĂ©s par Wenceslaus Hollar[39] (1607-1677) et mĂȘme Rembrandt (un exemplaire datĂ© de 1650 au Louvre (rĂ©f. 2411LR).

Également influencĂ©e par l’Art Nouveau, la barbotine d’Eichwald ; l’entreprise, dirigĂ©e notamment par Bernhard Bloch, fabriquait des piĂšces en barbotine reprenant des formes de nautiles, entre autres. Voir aussi Amphora et Royal Dux.

La coquille est associée aux représentations de Vénus. Claude Lapaire offre de cette association une étude approfondie[40].

Dans l'iconographie chrétienne, la coquille Saint-Jacques est associée aux pÚlerins et d'abord à saint Jacques, saint Michel et saint Roch. Il existe également une légende sur Saint Augustin dans laquelle Augustin aurait regardé un enfant (ou un ange, ou Jésus) en train de tenter de vider la mer dans un trou dans le sable à l'aide d'une coquille, exercice aussi vain que celui, pour Augustin, de tenter de sonder le mystÚre de la Trinité.

La coquille Saint-Jacques est devenue par la suite un Ă©lĂ©ment dĂ©coratif. Elle est utilisĂ©e dĂšs la Renaissance en architecture. À Salamanque, la Maison aux Coquilles (Casa de las Conchas) construite Ă  la fin du XVe siĂšcle a une façade dĂ©corĂ©e d’environ 350 coquilles Saint-Jacques (peut-ĂȘtre postĂ©rieures). Le Palais Jacques-CƓur, Ă  Bourges, est dĂ©corĂ© de coquilles Saint-Jacques. De nombreux petits objets reprennent la forme de la coquille Saint-Jacques, qu’ils soient anciens (poire Ă  poudre XVIIe ou XVIIIe siĂšcle ; coquilles de baptĂȘme ; flacons) ou rĂ©cents (porte-savon, vide-poche, cendriers en diffĂ©rentes matiĂšres, prĂ©cieuses ou non).

La coquille Saint-Jacques et d’autres types de coquilles apparaissent aussi dans l’ornementation du mobilier, dans le style Renaissance puis sur les siĂšges de style Louis XIV et de la pĂ©riode rococo : style RĂ©gence (coquilles et motifs rocaille) et style Louis XV (rocaille tourmentĂ©e). Le motif rocaille rĂ©apparut dans le style NapolĂ©on III.

Conservation

Outre les musées déjà cités, on mentionnera : le Rijksmuseum[41] (Amsterdam) et le British Museum[42].

Notes et références

Notes

  1. Chez ces gastéropodes, la coquille « peut s'approcher, sur une certaine longueur de son parcours d'une spirale d'ArchimÚde, lorsque l'animal, ayant atteint l'ùge adulte, continue cependant d'accroßtre sa coquille ». Cf Jean Piveteau, Traité de paléontologie, Masson, , p. 369.

Références

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Voir aussi

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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