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Gastropoda

Gastéropodes

Les gastéropodes (Gastropoda, du grec ancien γαστήρ / gastếr, « ventre » et πούς / poús, « pied » : ventre-pied) sont une classe de mollusques caractérisés par la torsion de leur masse viscérale. Ils présentent une très grande diversité de formes mais peuvent se reconnaitre généralement par leur coquille dorsale torsadée et univalve caractéristique lorsqu’elle est présente.

Ils possèdent un pied et une tête distincts. Leur pied est aplati en une large sole ventrale, servant à la natation ou la reptation, tandis que leur tête comporte des yeux et une radula.

L'écologie des gastéropodes est très variée et les espèces peuvent être marines, d'eau douce ou terrestres. Parmi les gastéropodes terrestres se trouvent notamment les escargots et les limaces.

Les gastéropodes sont notamment caractérisés par la torsion de leur masse corporelle et viscérale (ici : corps de Abyssochrysos melanioides)
Cepaea hortensis, l'escargot des jardins, l'une des espèces les plus communes en Europe
Exemple anatomique de la classe gastropoda.

Description

Morphologie

Système circulatoire (de Viviparus contectus)

Les gastéropodes sont des animaux presque toujours asymétriques, dont le corps est divisé en trois régions distinctes :

  • En avant, la tête, presque toujours munie de tentacules, portant des yeux à leur extrémité ou à leur base.
  • Ventralement, un pied élargi en un disque reptateur, ou parfois transformé en organe de natation.
  • Dorsalement, une masse viscérale, parfois nue mais très généralement enfermée dans une coquille d'une seule pièce.

Ces mollusques sont unisexués ou hermaphrodites, ovipares ou vivipares.

Le développement comprend généralement un stade pendant lequel la larve, pourvue d'une petite coquille spirale operculée et d'un voile cilié, nage librement. C'est la larve trochophore caractéristique des mollusques, mais qui manque chez les gastéropodes terrestres.

La plupart de ces animaux vivent dans la mer (comme les patelles, les buccins), et peuvent même être pélagiques (ptéropodes). D'autres sont terrestres, comme les limaces et les escargots, ou habitent les eaux douces, comme les paludines et les lymnées.

La coquille des gastéropodes est éminemment variable en forme, grandeur et coloris. Il en est dont l'ouverture est fermée par une pièce mobile cornée ou calcaire, l'opercule, pièce absente chez d'autres. Certaines coquilles sont utilisées pour la fabrication d'objets en nacre, et quelques espèces produisent des perles qui ne sont pas sans valeur.

Le nombre des espèces de gastéropodes dépasserait 100 000. On les rencontre sur tout le globe, et à l'état fossile depuis le cambrien.

Reproduction

La plupart des gastéropodes sont hermaphrodites. Les deux individus connectent leurs dards et s'échangent mutuellement des gamètes mâles, qui viendront féconder leurs gamètes femelles.

  • Deux escargots font connaissance avant de s'accoupler.
    Deux escargots font connaissance avant de s'accoupler.
  • Connexion des dards au moment de l'accouplement (Illustration : Férussac en 1820.)
    Connexion des dards au moment de l'accouplement (Illustration : Férussac en 1820.)

Caractères propres des gastéropodes

Les gastéropodes appartiennent à l'embranchement des mollusques. Au sein de ce phylum, ils sont caractérisés par une coquille univalve à l'opposé de celle des bivalves, le plus souvent en spirale (quelques exceptions : la patelle — coquille en forme de chapeau chinois — ou la limace de mer — où la coquille est interne —). Au cours du développement, une flexion endogastrique rapproche bouche et anus. Une torsion de 180° de la masse viscérale par rapport à l'ensemble tête-pied a lieu chez les gastéropodes prosobranches (littorine, buccin...) tandis que chez les opisthobranches cette torsion n'est que de 90° (aplysie). Enfin, les gastéropodes pulmonés ont conquis le milieu aérien : leur cavité palléale est transformée en poumon (escargot). Cependant, certains gastéropodes pulmonés vivent en milieu aquatique (planorbes, lymnées, etc.).

Dénomination, taxonomie et systématique

Histoire évolutive

Les gastéropodes constituent le plus grand groupe animal après les insectes : on en dénombre environ 40 000 espèces vivantes. Ils sont apparus voici 600 Ma et sont les seuls mollusques à avoir conquis la terre ferme. L'histoire évolutive des gastéropodes est connue par l'évolution de la forme de leur coquille.

Taxonomie

Le terme Gasteropoda est formé à partir des mots grecs γαστήρ (gastêr), « ventre, estomac », et πούς (poús), « pied » (via son génitif ποδός (podos), « du pied »). Cela fait référence au fait que le pied des gastéropodes sécrète un mucus proche de la bave, et contient l'ouverture buccale.

Systématique

Traditionnellement, la taxonomie des gastéropodes est fondée sur des observations morphologiques. Ces observations ne sont cependant pas un bon moyen de définir des groupes monophylétiques au sein de cette classe. En effet, des études phylogénétiques suggèrent que les convergences évolutives sont très nombreuses. Ainsi, une nouvelle classification, basée sur le séquençage de l'ADN, a été proposée en 1997 par Ponder & Lindberg[1]. Puis une autre, plus précise, l'a été par Bouchet & Rocroi en 2005[2]. S'il semble certain que cette nouvelle approche phylogénétique est de plus en plus acceptée par les spécialistes, la plupart des ouvrages continuent de faire référence à la classification traditionnelle car la nouvelle n'a pas encore intégré l'ensemble des familles, genres et espèces.

Classification traditionnelle

Dans l'ancienne classification, par exemple celle de Johannes Thiele (1929-1935), trois sous-classes étaient définies :

  • les Prosobranchia essentiellement marins, qui ont les branchies à l'avant du corps, en face du cœur.
  • les Opisthobranchia tous marins, qui ont les branchies à l'arrière du corps, comme les Ptéropodes, qui sont adaptés à la vie pélagique.
  • les Pulmonata avec un poumon au lieu de branchies mais dont certains (limnées par exemple) sont retournés à la vie aquatique.

Auxquelles il convenait de rajouter celle des Gymnomorpha, les gastéropodes sans coquilles.

Classification moderne

Selon World Register of Marine Species (24 octobre 2014)[3] :

Un cladogramme montrant les relations phylogéniques des Gastropoda[4] :

Les Cocculiniformia, les Neomphalina et les Heterobranchia inférieur ne sont pas inclus dans le cladogramme ci-dessus.

Classification de Ponder & Lindberg (1997)

Cette classification est née de la volonté de faire concorder au sein du même arbre la classification traditionnelle et les avancées en termes de génétique. Cette systématique est donc polémique, car des choix de positionnement relatifs de ces groupes doivent être fait.

La classification de Bouchet & Rocroi (2005)

Cette taxonomie regroupe les 611 familles reconnues, parmi lesquelles 202 sont exclusivement fossiles. Lorsque la phylogénie n'est pas connue, le taxon est noté « groupe informel ». Cette nouvelle classification a essayé de concilier les dernières avancées en génétique en utilisant le système des clades, avec positionnement des taxons au-dessus du rang de super-famille (en remplacement des rangs sous-ordre, ordre, Super-ordre et sous-classe), tout en utilisant la méthode linnéenne pour tous les taxons en dessous du rang de superfamille. Chaque fois que la monophylie n'a pas été testée ou est connue pour être paraphylétiques ou polyphylétique, le terme « groupe » ou « groupe informel » a été utilisé. La classification des familles en sous-familles est cependant souvent mal résolue et devrait être considérée uniquement comme la meilleure hypothèse possible.

Galerie

Notes et références

  1. Ponder, W.F. et D.R. Lindberg. 1997. Towards a phylogeny of gastropod molluscs: an analysis using morphological characters. Zoological Journal of the Linnean Society 119:83-265.
  2. P. Bouchet et J.-P. Rocroi. 2005. Classification and Nomenclator of Gastropod Families. Malacologia 47:1-397. PDF
  3. World Register of Marine Species, consulté le 24 octobre 2014
  4. Nathan J. Kenny, Marta Truchado-García et Cristina Grande, « Deep, multi-stage transcriptome of the schistosomiasis vector Biomphalaria glabrata provides platform for understanding molluscan disease-related pathways », BMC Infectious Diseases, vol. 16, no 1, , p. 618 (ISSN 1471-2334, PMID 27793108, PMCID 5084317, DOI 10.1186/s12879-016-1944-x)

Voir aussi

Références taxonomiques

Bibliographie

  • Sander Rang, « Notice sur le Litiope, nouveau genre de mollusque gastéropode », Annales des sciences naturelles, Paris, Éd. Crochard, vol. 16, , p. 303-307 (lire en ligne [PDF]).
  • Bouchet, P. & Rocroi, J.-P., « Classification and Nomenclator of Gastropod Families », Malacologia, vol. 47, nos 1-2, , p. 1–397, elle inclut un code associé aux 2400 taxons supra-génériques qui vont de la sous-tribu à la super-famille. Pour chaque taxon, un bibliographie complète est donnée, avec le nom de l'auteur, la date de publication, et le statut vis-à-vis de la commission internationale de nomenclature zoologique.
  • Lysne SJ, Perez KE, Brown KM, Minton LR & Sides JD (2009) A review of freshwater gastropod conservation: challenges and opportunities (résumé).
  • Lydeard C, Cowie RH, Ponder WF, Bogan AE, Bouchet P, Clark SA, Cummings KS, Frest TJ, Gargominy O, Herbert DG, Hershler R, Perez KE, Roth B, Seddon M, Strong EE & Thompson F (2004) The global decline of nonmarine mollusks. BioScience, 54, 321-330.

Articles connexes

Liens externes

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