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Jean-Henri Fabre

Jean-Henri[2] Casimir Fabre, né le [3] à Saint-Léons (Aveyron), mort le à Sérignan-du-Comtat (Vaucluse), est un homme de sciences, un humaniste, un naturaliste, un entomologiste éminent, un écrivain passionné par la nature et un poÚte français de langue occitane (et à ce titre félibre) et française, lauréat de l'Académie française et d'un nombre élevé de prix.

Jean-Henri Fabre
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
SĂ©pulture
Nom de naissance
Jean-Henri Casimir Fabre
Pseudonymes
HomĂšre des insectes, Lou Felibre di Tavan
Nationalité
Activités
RĂ©dacteur Ă 
Armana Prouvençau (d), Armana dóu Ventour (d), Lou Bon semenaire (d)
ParentĂšle
Jan Fabre (arriĂšre-petit-fils)
Autres informations
Membre de
Site web
Distinction
Abréviation en botanique
Fabre
Archives conservées par
Plaque commémorative, 573 route de Camaret, à Orange, Vaucluse, France.

Il peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme l'un des prĂ©curseurs de l'Ă©thologie, science du comportement animal, et de l'Ă©cophysiologie[4].

Ses dĂ©couvertes sont tenues en haute estime en Russie, aux États-Unis[5], en CorĂ©e du Sud et surtout au Japon oĂč Jean-Henri Fabre est considĂ©rĂ© comme le modĂšle accompli de l'homme de sciences et de l'homme de lettres rĂ©unis et, Ă  ce titre, est au programme des enseignements de l'Ă©cole primaire[6]. Il est aussi mondialement connu pour ses Souvenirs entomologiques, qui ont Ă©tĂ© traduits en quinze langues[7].

« Un grand savant qui pense en philosophe, voit en artiste, sent et s'exprime en poÚte », c'est ainsi que Jean Rostand[8] qualifie la polymathie de Jean-Henri Fabre[9].

Biographie

Maison natale de Jean-Henri Fabre Ă  Saint-LĂ©ons, statue en bronze de Joseph Malet.

L'éveil à la nature : un autodidacte précoce

Son pĂšre, Antoine Fabre, est originaire du Puech de la Font, au lieu-dit Malaval[10], au nord de Saint-LĂ©ons, sur la paroisse de Vaysse dans l'Aveyron. MariĂ© Ă  Victoire Salgues, fille de l'huissier de Saint-LĂ©ons, il s'y Ă©tablit dans l'espoir de succĂ©der Ă  son beau-pĂšre[11]. Jean-Henri est Ă©levĂ© Ă  la ferme du Malaval par ses grands-parents paternels, Pierre-Jean Fabre et Élizabeth Poujade. C'est dans ce Rouergue profond que le petit garçon dĂ©couvre trĂšs tĂŽt les rĂ©alitĂ©s d'une nature contrastĂ©e et sauvage, qui va aiguiser son esprit d'observation et sa pugnacitĂ©[12].

« L'Ɠil toujours en Ă©veil sur la bĂȘte et sur la plante, ainsi s'exerçait tout seul, sans y prendre garde, le futur observateur, marmouset de six ans. Il allait Ă  la fleur, il allait Ă  l'insecte comme la PiĂ©ride va au chou et la Vanesse au chardon[13]. »

Cour d'honneur de l'École Normale d'Avignon avec la statue de Jean-Henri Fabre.
Ancienne École Normale d'Avignon, rue Louis Pasteur, oĂč Jean-Henri Fabre fit ses Ă©tudes d'instituteur.

De retour au village de Saint-LĂ©ons Ă  l'Ăąge de sept ans, en compagnie de son frĂšre FrĂ©dĂ©ric, de deux ans son cadet, le jeune garçon s'instruit dans de nombreux domaines avec les moyens mis Ă  sa disposition. Son instituteur est son parrain, Pierre Ricard. Pendant trois ans, il lui apprend Ă  lire et Ă  Ă©crire dans une grange transformĂ©e en classe, entourĂ© d'animaux de basse-cour[10]. Son plus prĂ©cieux outil scolaire est alors un abĂ©cĂ©daire illustrĂ© par des animaux que son pĂšre Antoine lui a rapportĂ© de la ville. Dans le chapitre IV de la 6e sĂ©rie des Souvenirs entomologiques, sous le titre Mon Ă©cole, il le dĂ©crit de la sorte : « C'Ă©tait une grande image de six liards, coloriĂ©e et subdivisĂ©e en compartiments oĂč des animaux de toute sorte enseignaient la sĂ©rie des lettres par les initiales de leur nom [
] ». Puis, progressant sur l'utilisation de son abĂ©cĂ©daire et ses capacitĂ©s de lecture : « Comme rĂ©compense de mes progrĂšs, on me donne les fables de La Fontaine, livre de vingt sous, trĂšs riche en images, petites il est vrai, trĂšs incorrectes, dĂ©licieuses toutefois. Il y a lĂ  le corbeau, le renard, le loup, la pie, la grenouille, le lapin, l'Ăąne, le chien, le chat, tous personnages de ma connaissance. »

Les difficultĂ©s professionnelles de son pĂšre, paysan devenu cafetier, interrompent sans cesse sa scolaritĂ©, obligeant Jean-Henri Ă  ĂȘtre autodidacte dĂšs l'Ăąge de 10 ans. DĂšs 1833 et pendant les six annĂ©es suivantes, l'exode rural pousse la famille Ă  Rodez, Aurillac, Toulouse, Montpellier, Pierrelatte et enfin Avignon[14].

À dix ans, brillant Ă©lĂšve au CollĂšge royal de Rodez, il est clergeon dans la chapelle de l'Ă©tablissement universitaire, ce qui lui vaut la gratuitĂ© de l'externat[10]. Quatre ans aprĂšs, son pĂšre s’installe Ă  Toulouse oĂč Jean Henri peut suivre gratuitement les cours du sĂ©minaire de l’Esquille. Puis la famille dĂ©mĂ©nage Ă  nouveau[15]. À Montpellier, ĂągĂ© de quatorze ans, il est tentĂ© par la mĂ©decine mais doit y renoncer pour aider ses parents. Il abandonne ses Ă©tudes pour gagner sa vie et se retrouve Ă  vendre des citrons Ă  la foire de Beaucaire[16] puis se fait embaucher comme manƓuvre pour la construction du chemin de fer NĂźmes-Beaucaire.

Il y a pourtant appris assez de latin et de grec pour se passionner pour les auteurs de l'AntiquitĂ©. Il affectionne surtout Virgile, en qui il dĂ©couvre un poĂšte Ă©pris de nature. DĂ©cidĂ© Ă  se prĂ©senter Ă  un examen pour obtenir une bourse, en 1840, ayant appris qu'un concours d'entrĂ©e recrutait des Ă©lĂšves instituteurs, il part Ă  Avignon, sort premier de sa promotion et rentre Ă  l'École normale d'instituteurs[17]. Reçu en qualitĂ© de pensionnaire boursier, il est, Ă  dix-sept ans, enfin assurĂ© du gĂźte et du couvert[17].

Les résultats de sa premiÚre année sont passables. Au milieu de la seconde, il est déclaré « élÚve insuffisant et médiocre »[15]. Piqué au vif, il demande et obtient de suivre son dernier semestre en 3e et obtient le « Brevet supérieur »[18] en 1842, avec une année d'avance sur le cycle habituel.

Carpentras : l'instituteur Ă©rudit

Le mont Ventoux fut pour Fabre un important terrain d'Ă©tude.

ÂgĂ© de dix-neuf ans, il devient instituteur Ă  l’école primaire annexe du collĂšge de Carpentras[14]. Il va y rester sept ans. En cette annĂ©e 1842, ses Ă©moluments ne dĂ©passent pas 700 francs. Il reprend pourtant ses Ă©tudes latines en relisant Virgile et en traduisant HomĂšre[15]. C'est aussi en 1842 qu'il publie son premier recueil de poĂšmes, Invocations, et qu'il escalade pour la premiĂšre fois le mont Ventoux.

L’installation de l’aĂźnĂ© attire sa famille. Son pĂšre et sa mĂšre rejoignent Pierrelatte pour tenir un nouveau cafĂ© sur la Place d’Armes, tandis que son frĂšre est nommĂ© instituteur Ă  Lapalud[19]. Le , il Ă©pouse Marie-CĂ©sarine Villard[20], institutrice originaire de Carpentras, qui lui donnera sept enfants, dont trois n'atteindront pas l'Ăąge adulte[21].

ÉtouffĂ© par l'enseignement de l'Ă©poque, qu'il qualifie de « prison », il met Ă  profit la clĂ©mence du climat de la rĂ©gion pour encourager l'enseignement en plein air. PoussĂ© par son envie d'apprendre, il consacre son temps libre Ă  la prĂ©paration de nouveaux diplĂŽmes, tout en menant diverses recherches, notamment en entomologie. Il obtient en 1844, Ă  Montpellier, le baccalaurĂ©at Ăšs-lettres, en 1846 le baccalaurĂ©at en mathĂ©matiques, en 1847 la licence de sciences mathĂ©matiques et enfin en 1848 la licence de sciences physiques.

Jean-Henri Fabre Ă  Carpentras vers 30 ans.

C’est cette mĂȘme annĂ©e que son jeune fils est atteint de fiĂšvre, son Ă©tat empirant et devant l’impuissance avouĂ©e des mĂ©decins traitants, il tente de le sauver avec les mĂ©thodes prescrites par François-Vincent Raspail. L’enfant meurt et il annonce son deuil Ă  son frĂšre le . Pour faire face et ne pouvant plus se contenter de son maigre salaire, il postule Ă  un poste de professeur de mathĂ©matiques au lycĂ©e de Tournon, qui lui Ă©chappe tout comme celui d’Avignon[19].

Durant toute cette période, Fabre avait fait sien le précepte de Platon : « Que nul n'entre ici s'il n'est géomÚtre[22]. » Entre vingt et trente ans, il se perfectionne en mathématiques, en particulier l'ellipse, l'hyperbole, les tangentes, la mécanique analytique, et le calcul infinitésimal. Pour Fabre, le nombre est empreint de poésie, et il va jusqu'à lui consacrer une ode, Arithmos.

SĂ©duit par la richesse botanique et entomologique de la Provence, il s'adonne Ă  nouveau Ă  sa passion des insectes et commence une carriĂšre d'« historien des bĂȘtes ». Mais c'est la lecture des travaux de LĂ©on Dufour qui va le pousser vers sa nouvelle carriĂšre[23].

Ajaccio (1849-1852) : Ă©closion du naturaliste

NommĂ© professeur de physique au collĂšge impĂ©rial d’Ajaccio[14], le , il s'installe dans l'Ăźle avec son Ă©pouse. Fabre, qui enseigne Ă  prĂ©sent la physique et la chimie dans les classes secondaires, bĂ©nĂ©ficie d'une nette amĂ©lioration de ses conditions de travail puisque ses appointements se montent Ă  1 800 francs. La Corse ouvre au jeune professeur un champ de recherches et d’observations qui va complĂ©ter ce qu’il a dĂ©jĂ  entrepris sur les pentes du Ventoux[19].

La dĂ©couverte de la nature corse et de la civilisation mĂ©diterranĂ©enne lui offre un important champ d'investigation. Jean-Henri et Marie-CĂ©sarine multiplient les excursions, dĂ©couvrent la richesse de la faune des mollusques, et rĂ©coltent de nombreuses espĂšces de coquillages marins, terrestres ou d'eau douce. Fabre rĂ©unit les Ă©lĂ©ments pour une Conchyliologie de la Corse. Ce travail d’inventaire et de description des mollusques et coquillages, rĂ©unissant les connaissances de LinnĂ©, Lamarck et bien d'autres savants, est enrichi d'une foule de notes et d'observations personnelles. Il ne sera cependant jamais publiĂ©, la briĂšvetĂ© de son sĂ©jour ne lui permettant pas de l'achever.

Alfred Moquin-Tandon encouragea Fabre Ă  s’investir plus sĂ©rieusement dans les sciences naturelles.

Avec Esprit Requien[14], qui habite Bonifacio, il amasse les plantes rares et, profitant des vacances scolaires pour herboriser, constitue un herbier imposant. Il décrit cela dans Mon école[10] : « En mes heures de liberté, je l'accompagnais dans ses courses botaniques, et jamais le maßtre n'eut disciple plus attentif. » Leur projet commun de réaliser une flore de la Corse sera anéanti par la mort subite et prématurée du naturaliste avignonnais, emporté par une congestion cérébrale en mai 1851.

La Corse, c'est aussi pour Fabre la rencontre avec le zoologiste montpelliĂ©rain Moquin-Tandon venu y Ă©tudier la riche faune d'araignĂ©es, insectes, crustacĂ©s et reptiles. GrĂące Ă  Requien, Fabre avait dĂ©jĂ  Ă©changĂ© quelques lettres botaniques avec Moquin-Tandon, et un jour oĂč celui-ci ne trouvait aucune chambre dans les hĂŽtels, Fabre lui offre le gĂźte et le couvert[10]. Membre de plusieurs AcadĂ©mies, Moquin-Tandon, qui Ă©tait de plus trĂšs cultivĂ© en littĂ©rature et poĂšte, a une influence dĂ©terminante dans le choix de la carriĂšre naturaliste de Fabre[24]. Il lui donna, dit-il, « la seule et mĂ©morable leçon d'histoire naturelle que j'aie jamais reçue dans ma vie » en dissĂ©quant un escargot avec seulement deux aiguilles Ă  coudre, avant de prononcer la fameuse phrase qui eut raison de ses hĂ©sitations : « Laissez lĂ  vos mathĂ©matiques [...]. Venez Ă  la bĂȘte, Ă  la plante ; et si vous avez, comme il me semble, quelque ardeur dans les veines, vous trouverez qui vous Ă©coutera »[25].

MalgrĂ© les conditions idĂ©ales que lui offrait la Corse, plusieurs raisons incitent Fabre Ă  demander son retour sur le continent : des accĂšs de paludisme qu'il avait contractĂ© en herborisant exigeaient un climat plus sain ; les traitements des professeurs du collĂšge avaient Ă©tĂ© rĂ©duits de moitiĂ© et la chaire de physique risquait d'ĂȘtre supprimĂ©e ; il voulait prĂ©parer un doctorat ou l'agrĂ©gation. DiminuĂ© fortement, il demande et obtient son retour sur le continent pour se soigner. Ainsi, il se rapproche de ses parents et de son frĂšre FrĂ©dĂ©ric[26], durablement installĂ©s dans la banlieue d'Avignon, Ă  la ferme de Roberty.

Dans un courrier adressĂ© Ă  son cadet le , il narre les pĂ©ripĂ©ties de son Ă©prouvante traversĂ©e. Au lieu des 18 heures normales du trajet, son bateau pris dans la tempĂȘte met trois jours et deux nuits pour rejoindre Marseille dans des conditions Ă©pouvantables[19].

Avignon (1853-1871) : l'enseignant chercheur

Le Cerceris, le plus beau des hyménoptÚres qui butinent au pied du Ventoux.
Ammophila sabulosa, appartenant Ă  la famille des Sphecidae.
Victor Duruy, ministre de l'Instruction publique et admirateur de Jean-Henri Fabre.

Ayant choisi de s'orienter vers la recherche en Ă©thologie, la science des mƓurs des insectes, Fabre rentre dĂ©finitivement de Corse en janvier 1853. Il loge 4 rue Saint-Thomas-d'Aquin, puis 22 rue de la Masse[27]. Il est nommĂ© « professeur rĂ©pĂ©titeur de physique et chimie » au lycĂ©e impĂ©rial d'Avignon[14] oĂč il enseigne pendant dix-huit ans[28].

L'annĂ©e suivante, en juillet 1854, il est reçu Ă  la licence Ăšs-sciences naturelles[24] avec les fĂ©licitations du jury ; rĂ©ussite dĂ©terminante qui lui ouvre la voie du doctorat ou de l'agrĂ©gation. Renonçant Ă  contrecƓur Ă  l'agrĂ©gation, qui l'aurait empĂȘchĂ© de s'engager dans une recherche personnelle, Fabre prĂ©pare un doctorat. Son sujet de thĂšse principal s'intitule Recherche sur l'anatomie des organes reproducteurs et sur le dĂ©veloppement des myriapodes, et son sujet secondaire, portant sur la botanique, Recherche sur les tubercules de l'Himantoglossum hircinum. Au cours de l’hiver de la mĂȘme annĂ©e, il prend connaissance des travaux de l’entomologiste LĂ©on Dufour, qui venait d’étudier dans les Landes une grosse guĂȘpe, le Cerceris. C’est un dĂ©clic. Fabre connaĂźt cet insecte qui a colonisĂ© les pentes du Ventoux. Il se remet Ă  l’étudier, et publie le rĂ©sultat de ses recherches en 1855 dans les Annales de sciences naturelles sous le titre Observations sur les mƓurs des Cerceris et sur la cause de la longue conservation des ColĂ©optĂšres dont ils approvisionnent leurs larves[29]. La mĂȘme annĂ©e, les Fabre emmĂ©nagent au 14 rue des Teinturiers[30].

Toujours en 1855, il soutient sa thĂšse Ă  Paris devant un jury composĂ© de deux professeurs au MusĂ©um national d'histoire naturelle, Henri Milne Edwards et Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, et du botaniste Jean-Baptiste Payer[26]. Sur place, il rend visite Ă  son ami Moquin-Tandon, qu’il avait hĂ©bergĂ© Ă  Ajaccio. Mais les retrouvailles entre le petit professeur de province et celui qui est devenu maĂźtre de la chaire d’histoire naturelle de la FacultĂ© de mĂ©decine de Paris manquent de cordialitĂ©[29].

Enfin, son Étude sur l'instinct et les mĂ©tamorphoses des sphĂ©giens obtient la mention « honorable » au concours pour le prix Montyon[26] de physiologie, dĂ©cernĂ© par l'AcadĂ©mie des sciences. À partir de 1856, Fabre multiplie les observations et rompt son isolement en Ă©changeant fructueusement ses notes et Ă©chantillons avec LĂ©on Dufour[26]. Il rĂ©fute son hypothĂšse d'une « liqueur conservatrice » Ă  l'origine de la paralysie des proies vivantes des cerceris en dĂ©montrant la destruction sĂ©lective des centres nerveux non vitaux des buprestes, par les savants coups de stylet des hymĂ©noptĂšres.

En 1857, il dĂ©crit les comportements les plus intimes des hymĂ©noptĂšres, scolies et colĂ©optĂšres avec une rigueur mĂ©thodologique et dans une langue de qualitĂ©. Il Ă©tudie la reproduction de la truffe, sujet sensible pour la prospĂ©ritĂ© Ă©conomique du dĂ©partement et, dans une note prĂ©sentĂ©e le Ă  la « SociĂ©tĂ© d'agriculture et d'horticulture de Vaucluse », rĂ©fute la thĂ©orie de la galle du chĂȘne.

S'Ă©tant liĂ© d'amitiĂ© avec le botaniste avignonnais ThĂ©odore Delacour, qui dirigeait Ă  Paris les Établissements Vilmorin, celui-ci lui prĂ©sente Bernard Verlot, chef des cultures au MusĂ©um national d'histoire naturelle Ă  Paris[26]. Ensemble, ils explorent la flore du Mont Ventoux[31] et instruisent Fabre des derniĂšres techniques en horticulture.

Pensant tirer profit de ses connaissances en chimie, Fabre effectue des recherches sur la garancine, poudre de racine de garance qui permettait de teindre les tissus en rouge, fournissant notamment les fameux pantalons rouges de l'infanterie française[32]. De 1859 Ă  1861, il dĂ©pose quatre brevets d'invention touchant Ă  l'analyse des fraudes, mais surtout Ă  l'alizarine pure, qu'il a rĂ©ussi Ă  extraire par une mĂ©thode d’une simplicitĂ© Ă©tonnante. Mais la dĂ©couverte de l'alizarine artificielle, rĂ©alisĂ©e par Carl Graebe et Liebermann en 1868, sonne le glas de l'industrie tinctoriale de la garance et des ressources agricoles qu'elle reprĂ©sentait dans le Vaucluse, ruinant du mĂȘme coup les dix annĂ©es d’efforts que Fabre avait consacrĂ©es Ă  ces procĂ©dĂ©s.

En 1862, il publie son premier livre scolaire sous le titre de « Chimie Agricole »[33].

En 1865, sur la recommandation du chimiste Jean-Baptiste Dumas, Louis Pasteur vient en personne le consulter pour tenter de sauver l'industrie sĂ©ricicole française[34]. Les vers Ă  soie Ă©taient dĂ©cimĂ©s par une dĂ©sastreuse Ă©pidĂ©mie de pĂ©brine, caractĂ©risĂ©e par l'Ă©ruption de points noirs, Ă©voquant des grains de poivre. Fabre lui explique la biologie du bombyx du mĂ»rier et les moyens de sĂ©lectionner les Ɠufs indemnes. Il le reçoit Ă  son domicile, 14 rue des Teinturiers, et son hĂŽte est Ă©tonnĂ©, qu’au milieu de leur entretien, le savant lui demande de voir sa cave[35]. Fabre ne peut que lui montrer une dame-jeanne posĂ©e sur un tabouret de paille dans un coin de sa cuisine. Mais la leçon porte ses fruits et Pasteur rĂ©ussit Ă  enrayer la redoutable Ă©pidĂ©mie.

En 1866, la municipalitĂ© nomme Fabre au poste de conservateur du musĂ©e d'Histoire naturelle d'Avignon (rebaptisĂ© musĂ©e Requien depuis 1851), alors abritĂ© dans l'Ă©glise Saint-Martial dĂ©saffectĂ©e[36]. C'est lĂ  que Fabre travaille aux colorants et donne des cours publics de chimie. C'est lĂ  Ă©galement qu'il reçoit en 1867 la visite surprise de Victor Duruy (1811-1894). Ce fils d'ouvrier devenu normalien et inspecteur de l'enseignement avait pris en amitiĂ© le naturaliste avec qui il partageait le rĂȘve d'une instruction accessible aux plus dĂ©munis. Devenu Ministre de l'Instruction publique, Duruy convoque Fabre Ă  Paris deux ans plus tard pour lui remettre la LĂ©gion d'honneur et le prĂ©senter Ă  l'empereur NapolĂ©on III[24].

La maison de Jean-Henri Fabre, 14 rue des Teinturiers, Ă  Avignon.

Duruy le charge de donner des cours du soir pour adultes qui, ouverts à tous les publics, vont connaßtre un franc succÚs. Ses leçons de botanique attirent un public attentif composé de jeunes villageoises qui lui apportent tant de fleurs que « son bureau disparaissait sous les richesses des serres voisines », d'agriculteurs curieux de science, mais aussi de personnalités fort cultivées, telles que l'éditeur Joseph Roumanille et le philosophe anglais John Stuart Mill (1806-1873), directeur de la Compagnie des Indes, qui devient l'un de ses plus fidÚles amis.

Mais la loi Duruy () pour la dĂ©mocratisation de l'enseignement laĂŻque, notamment l'accĂšs des jeunes filles Ă  l'instruction secondaire, dĂ©clenche une cabale des clĂ©ricaux et des conservateurs, obligeant le ministre Ă  dĂ©missionner. AccusĂ©s par certains moralisateurs d'avoir osĂ© expliquer la fĂ©condation des fleurs devant des jeunes filles jugĂ©es innocentes, les cours du soir sont supprimĂ©s aprĂšs deux annĂ©es d'existence[26] et Fabre est dĂ©noncĂ© comme subversif et dangereux. Incapable de gĂ©rer une telle atteinte Ă  son honneur, il dĂ©missionne de son poste au lycĂ©e fin 1870[26]. MalgrĂ© ses vingt-huit ans de service, il quitte l’enseignement sans obtenir de pension.

De plus, ses bailleuses, deux vieilles demoiselles bigotes, convaincues de son immoralitĂ©, le mettent en demeure de quitter la rue des Teinturiers. À leur demande, il reçoit la visite d'un huissier pour ĂȘtre expulsĂ© dans le mois avec sa femme et ses enfants. C'est grĂące Ă  l'aide de Stuart Mill, qui lui avance la somme de trois mille francs, que Fabre et sa famille vont pouvoir s'installer, en novembre, Ă  Orange. Bien que riche sur le plan scientifique, cette pĂ©riode n'a pas Ă©tĂ© favorable Ă  Fabre d'un point de vue financier puisqu'il n'a bĂ©nĂ©ficiĂ© d'aucun avancement ni augmentation de salaire en dix-huit ans[37].

Si la lecture Ă©tait le rĂ©confort de sa misĂšre[38], c’est sa plume qui va lui permettre d'en sortir. Le succĂšs remportĂ© par deux de ses livres destinĂ©s Ă  la jeunesse, Le Ciel, et Histoire de la bĂ»che ; rĂ©cits sur la vie des plantes, Ă©ditĂ©s par la librairie Garnier en 1867 et largement diffusĂ©s par Hachette, l’encourage Ă  poursuivre son Ɠuvre de pĂ©dagogue en composant des livres scolaires. GrĂące Ă  la confiance et Ă  l'amitiĂ© de l'Ă©diteur Charles Delagrave, Fabre participe activement Ă  la naissance de l'Ă©cole rĂ©publicaine et aux prĂ©mices d'une pĂ©dagogie universelle.

Orange (1871-1879) : l'écrivain pédagogue

La chrysomĂšle de la menthe, Chrysolina herbacea.

DĂ©sormais libĂ©rĂ© des charges et des contraintes de l’enseignement, Fabre se retrouve, Ă  47 ans, sans situation, sans ressources et sans toit, alors que la guerre de 1870 bat son plein. Tandis que Marie-CĂ©sarine et les enfants sĂ©journent chez ses parents Ă  Carpentras, Fabre loge provisoirement chez un ami, le docteur Ripert, au Castel des ArĂšnes Ă  Orange. Puis il trouve un logement au centre-ville, place des Cordeliers, qui lui permet de rĂ©unir la famille, mais trop bruyant et trop loin de la nature pour y poursuivre des Ă©tudes entomologiques.

En 1872, les Fabre s'installent en location pour huit ans dans la maison dite la Vinarde, située à la sortie de la ville. La garrigue aux portes du logis lui permet de recréer, avec l'aide de son fils Jules (né en 1861), un petit jardin botanique et de reprendre ses observations du Chalicodome, d'étudier le Pompile apical, les Halictes, les ChrysomÚles, de récolter les champignons et d'en peindre les premiÚres aquarelles.

Mais surtout, Fabre entreprend de trÚs importants travaux de vulgarisation qui le préparent à sa mission d'écrivain scientifique. En plus du premier volume des Souvenirs et une étude sur les Halictes, il rédige pendant les neuf ans de son séjour à Orange plus de quatre-vingt ouvrages destinés à l'enseignement, dont des manuels scolaires et livres de lecture pour enfants qui, publiés par Charles Delagrave, vont connaßtre un grand succÚs : Arithmétique, AlgÚbre et Trigonométrie, Botanique et Zoologie, Géographie, Géologie, Physique, Chimie organique, Astronomie élémentaire, Cours de cosmographie, Le ménage ou causerie sur l'économie domestique, L'industrie


Plusieurs générations d'élÚves ont étudié leurs matiÚres scolaires avec ces textes à la fois scientifiques et littéraires. Fabre, qui se voulait pédagogue, explique dans les Souvenirs qu'il écrit certes pour les savants et pour les philosophes, mais surtout pour les jeunes, car il désire leur faire aimer l'histoire naturelle[39].

Le , il est invitĂ© Ă  la villa « Mon Loisir » par Stuart Mill pour dĂ©jeuner. ArrivĂ© Ă  Avignon, il s’arrĂȘte d’abord chez le libraire ClĂ©ment Saint-Just Ă  l’angle de la rue des Marchands et de la place du Change, et apprend qu'il vient de dĂ©cĂ©der[40]. Le lendemain, son ami et protecteur, mort des suites d'une pneumonie, rejoint sa femme qui l'attendait au CimetiĂšre Saint-VĂ©ran Ă  Avignon. Fabre lui-mĂȘme est frappĂ© par une pneumonie mais finit par guĂ©rir.

Le , à midi, son fils Jules, gravement malade, décÚde à l'ùge de 16 ans. Fabre est trÚs affecté par cette disparition. Non seulement son fils l'assistait dans ses travaux entomologiques mais il voyait en lui son successeur et il lui dédicaça sa deuxiÚme série des Souvenirs entomologiques[41].

Loin d'ĂȘtre perdues, ces dix annĂ©es Ă  Orange lui permettent de prĂ©parer les neuf volumes suivants de son Ɠuvre capitale, les Souvenirs entomologiques. Un incident va prĂ©cipiter son dĂ©part. Son propriĂ©taire ayant fait Ă©laguer l’allĂ©e de platanes qui conduit Ă  sa maison, sans l’avoir prĂ©venu, il l’accuse d’acte de barbarie et dĂ©cide de quitter Orange et la Vinarde[42].

Le maĂźtre de SĂ©rignan (1879-1915)

Harmas de Jean-Henri Fabre Ă  SĂ©rignan.
Statue en hommage Ă  Jean-Henri Fabre Ă  SĂ©rignan-du-Comtat.
Un type d'appareillage rustique utilisé par Fabre pour ses observations à l'Harmas.

En mars 1879, grĂące Ă  l'argent que lui rapporte la vente de ses livres[43], Fabre achĂšte[44] une superbe propriĂ©tĂ© Ă  huit kilomĂštres d'Orange sur une terre non cultivĂ©e, qu'il nomme l'Harmas[45], Ă  la sortie du village de SĂ©rignan-du-Comtat[26]. Il va pouvoir enfin, dans cette nouvelle demeure, se consacrer Ă  son rĂȘve de toujours, l'observation des insectes et faire de l’Harmas de SĂ©rignan[46] le premier laboratoire vivant de la nature et de l’entomologie.

Son installation marque Ă  la fois la dislocation de sa famille, certains de ses enfants sont mariĂ©s, d’autres vont le quitter, mais aussi sa recomposition puisqu'il accueille son pĂšre. Le vieux cafetier de Pierrelatte devient mĂȘme une figure familiĂšre du village oĂč il va s’éteindre Ă  l’ñge de 96 ans[42].

En revanche, Fabre se retrouve veuf. Son Ă©pouse dĂ©cĂšde le , ĂągĂ©e de 62 ans. Pour aider aux tĂąches mĂ©nagĂšres, il dĂ©cide de prendre Ă  son service une jeune domestique, fille de la dame Daudel, l’épiciĂšre du village[42]. Par la suite, le , il Ă©pouse en secondes noces la jeune Marie-JosĂšphe Daudel[47], de quarante et un ans sa cadette[48], qui lui donne trois enfants[26]. Le couple voit naĂźtre successivement Paul, le , Pauline, le , et Anna, le [49].

L'entomologiste se heurte Ă  un nouveau problĂšme, la chute de la vente de ses ouvrages Ă  partir de 1884. L'instruction obligatoire — depuis les lois de Jules Ferry — dans le cadre de la laĂŻcitĂ©, fait contester par « bon nombre d'inspecteurs primaires ses livres considĂ©rĂ©s de support de l'autoritĂ© de l'Église pour les trop frĂ©quentes allusions spirituelles qui s'y trouvent ». Le , dans une lettre Ă  son Ă©diteur, il avoue son anxiĂ©tĂ© et confie que le dĂ©sespoir commence Ă  le gagner[50]. Il est plus ou moins sauvĂ© de la misĂšre par la reconnaissance de ses pairs. Membre correspondant de l'Institut depuis 1887, il reçoit deux ans plus tard le prix Le Petit Dormoy, dotĂ© de 10 000 francs[51]. C'est un encouragement qui conforte et stimule Fabre.

L'Harmas devient rapidement son lieu privilĂ©giĂ© d'observation des mƓurs des insectes[52]. Pour ce faire, Fabre est amenĂ© Ă  concevoir des appareils aussi curieux que rudimentaires mais dont l'utilitĂ© est prouvĂ©e par les rĂ©sultats de ses observations. Ce qui lui permet d'Ă©crire la deuxiĂšme sĂ©rie des Souvenirs entomologiques. Huit autres sĂ©ries vont suivre, Ă  un rythme irrĂ©gulier jusqu'en 1907.

Pour ce faire, il s'adjoint deux jardiniers auxquels il va rendre hommage dans son Ɠuvre. Le premier est Favier, un ancien militaire. Dans son tome II, Fabre cite une anecdote mettant en exergue ses rĂ©pliques assassines, son esprit vif et son bon sens :

« Je venais de rĂ©colter une poignĂ©e de crottes de lapin oĂč la loupe m'avait rĂ©vĂ©lĂ© une vĂ©gĂ©tation cryptogamique digne d'examen ultĂ©rieur. Survient un indiscret qui m'a vu recueillir dans un cornet de papier la prĂ©cieuse trouvaille. Il soupçonne une affaire d'argent, un commerce insensĂ©.
Tout, pour l'homme de la campagne, doit se traduire par le gros sou. À ses yeux, je me fais de grosses rentes avec ses crottes de lapin.
« Que fait ton maßtre de ces pétourles (c'est le mot de l'endroit) ? » demande-t-il insidieusement à Favier. « Il les distille pour en retirer de l'essence » répond mon homme avec un aplomb superbe.
Abasourdi par la révélation, le questionneur tourne le dos et s'en va[53]. »

À la mort de Favier, l'entomologiste engage Marius Guigues, un rempailleur de chaises aveugle depuis l'Ăąge de 20 ans. En dĂ©pit de son handicap, celui-ci va se rĂ©vĂ©ler particuliĂšrement douĂ© pour rĂ©aliser sur les indications de son employeur tout l'appareillage (cages, piĂšges, boĂźtes d'Ă©tude) pour les expĂ©riences et les observations menĂ©es par celui-ci[53].

Ses travaux et les conditions prĂ©caires qui conditionnent ses recherches sont maintenant connus au plus haut niveau. En 1907, le prĂ©fet de Vaucluse, Belleudy, dĂ©clare publiquement ĂȘtre affligĂ© de voir « un aussi grand esprit, un tel savant, un pareil maĂźtre de la littĂ©rature française » aussi peu aidĂ©. Il intervient auprĂšs du ministre Gaston Doumergue[54] qui accorde Ă  Fabre une allocation de 1 000 francs « sur le crĂ©dit des encouragements aux gens de lettres »[55]. Peu satisfait, le prĂ©fet revient Ă  la charge lors de la session du Conseil GĂ©nĂ©ral de Vaucluse, en aoĂ»t 1908. L'assemblĂ©e dĂ©cide de lui verser une rente annuelle de 500 francs « en hommage public rendu Ă  sa haute science et Ă  son excessive modestie ». De plus est mis Ă  sa disposition l'appareillage du laboratoire dĂ©partemental de chimie agricole qui Ă©tait inemployĂ© et qui devait ĂȘtre vendu[56].

L'académicien Edmond Rostand, qui écrivit le à propos des ouvrages de Jean-Henri Fabre :
« Ses livres ont été mon enchantement pendant une bien longue convalescence[51]. »

C'est en 1907 que des liens se crĂ©ent puis qu'une amitiĂ© s'installe entre Fabre et son disciple le docteur Legros, dĂ©putĂ© de Loir-et-Cher. Celui-ci dĂ©cide de le faire connaĂźtre du monde entier et rĂ©dige en 1910 une premiĂšre biographie illustrĂ©e de 112 pages, Jean-Henri Fabre, naturaliste, puis une seconde en 1912, richement documentĂ©e par la correspondance de Fabre : La vie de J.-H. Fabre, naturaliste, ouvrage qui va ĂȘtre traduit dans de nombreuses langues, la version anglaise paraissant dĂšs 1913.

Le docteur est aussi Ă  l'origine de l'idĂ©e de cĂ©lĂ©brer son jubilĂ©. Pour ce faire, il rĂ©ussit Ă  rĂ©unir autour de lui des personnalitĂ©s comme Henri PoincarĂ©, Edmond Rostand, Romain Rolland et Maurice Maeterlinck, tous admirateurs de Fabre. Le jour de la cĂ©rĂ©monie, le , Edmond Perrier, de l'Institut, lui remet une plaquette d'or sur laquelle avait Ă©tĂ© gravĂ© au recto le portrait du maĂźtre et au verso une composition reprĂ©sentant son Ɠuvre, son village de SĂ©rignan et le Ventoux. Edmond Rostand, qui n'a pu ĂȘtre sur place, envoie un message :

« EmpĂȘchĂ© de venir au milieu de vous, je suis du meilleur de mon cƓur avec ceux qui fĂȘtent aujourd'hui un homme admirable, une des plus pures gloires de France, le grand savant dont j'admire l'Ɠuvre, le poĂšte savoureux et profond, le Virgile des insectes, qui nous a fait agenouiller dans l'herbe, le solitaire dont la vie est le plus merveilleux des exemples de sagesse, la noble figure qui, coiffĂ©e de son feutre noir, fait de SĂ©rignan, le pendant de Maillane[57]. »

C'est justement au cours de l'année 1913 que, se rendant à Maillane pour saluer Frédéric Mistral, le président de la République Raymond Poincaré apporte l'hommage de la nation à Fabre[24]. Devant une foule immense, il s'adresse à lui en ces termes :

« Ce n'est pas seulement par la patience de vos recherches et la consciencieuse exactitude de vos observations que vous avez donnĂ© Ă  l'entomologie et Ă  la science en gĂ©nĂ©ral une gloire nouvelle. Vous avez mis dans les ĂȘtres les plus humbles une attention si passionnĂ©e, une pĂ©nĂ©tration si ardente, un enthousiasme si bienveillant et si comprĂ©hensible, que dans les plus petites choses, vous avez fait voir de trĂšs grandes et qu'Ă  chaque pas de votre Ɠuvre nous Ă©prouvons la sensation de nous pencher sur l'infini[58]. »

La dĂ©claration de la guerre en 1914, bouleverse Ă  nouveau sa vie. Devenu une nouvelle fois veuf[59], il est Ă  la charge de sa seule fille AglaĂ© qui s'adjoint pour le soigner la sƓur Adrienne, une religieuse de la congrĂ©gation de Viviers. Son fils Paul est sur le front, et un an plus tard, Jean-Henri Fabre apprend avec joie qu'il est sain et sauf aprĂšs la victoire de la Marne.

Contraint depuis des mois de garder le lit Ă  cause de ses crises d'urĂ©mie, Jean-Henri Fabre entre en agonie le 7 octobre et s'Ă©teint le , Ă  six heures du soir, ĂągĂ© de 91 ans. Il est enterrĂ© dans la tombe familiale du vieux cimetiĂšre de SĂ©rignan. Fabre y avait fait graver deux phrases en latin : « Quos periisse putamus praemissi sunt » (ceux que nous croyons perdus ont Ă©tĂ© envoyĂ©s en avant) de SĂ©nĂšque et « Minime finis sed limen vitae excelsioris » (la mort n'est pas une fin mais le seuil d'une vie plus haute), de lui-mĂȘme[60].

  • Sentier de l'Harmas
    Sentier de l'Harmas
  • AllĂ©e d'accĂšs
    Allée d'accÚs
  • Façade de l'Harmas
    Façade de l'Harmas
  • Salle Ă  manger de l'Harmas de Fabre Ă  SĂ©rignan
    Salle Ă  manger de l'Harmas de Fabre Ă  SĂ©rignan

PoÚte félibre et compositeur

Les sept membres fondateurs du Félibrige, dont Joseph Roumanille et Frédéric Mistral, que Fabre rejoignit en tant que Felibre di Tavan.

Épris de poĂ©sie depuis l'enfance, Ă  l'Ăąge de dix-sept ans, Fabre n'hĂ©sita pas Ă  sacrifier ses trois francs durement gagnĂ©s pour l'achat des PoĂ©sies de Jean Reboul[61]. L'annĂ©e suivante, il publie un premier poĂšme dans L'indicateur d'Avignon du , suivi du commentaire : « Ces vers, qui annoncent d'heureuses dispositions pour la poĂ©sie, sont d'un jeune homme de dix-sept Ă  dix-huit ans, Ă©lĂšve de l'École normale d'Avignon. » Il a vingt et un ans quand L'Écho du Ventoux du publie son poĂšme Les Fleurs, puis Ce que donne l'or, bientĂŽt suivi d'une sĂ©rie de poĂšmes sur la nature, dont Les Mondes paru dans le Mercure AptĂ©sien le , remarquĂ© par Camille Flammarion[62].

En 1854, le Docteur Barjavel de Carpentras, « Ă©rudit bibliophile », cherche Ă  faire publier le poĂšme Arytmos de Fabre, mais n'y parvient pas. Il en avait pourtant dĂ©jĂ  rĂ©digĂ© un commentaire, qui devait figurer en tĂȘte du poĂšme, dans lequel il loue les qualitĂ©s littĂ©raires du naturaliste : « M. Jean-Henri Fabre, auteur de l'ode remarquable qu'on va lire, n'en est pas, comme poĂšte, Ă  son coup d'essai. DĂ©jĂ , il y a plusieurs annĂ©es, son talent littĂ©raire, que corroborent aujourd'hui ses nombreuses acquisitions scientifiques, s'Ă©tait dĂ©voilĂ© par diverses productions qui Ă©tincellent comme des diamants de la plus belle eau »[63].

DĂšs 1868, Fabre se lie avec Joseph Roumanille, fervent admirateur de ses cours du soir, lequel lui prĂ©sente ensuite son Ă©lĂšve FrĂ©dĂ©ric Mistral. Ce dernier l'invite Ă  rejoindre le FĂ©librige et Ă  publier ses poĂšmes sous le nom de « Felibre di Tavan » (le FĂ©libre des Hannetons)[26]. En 1909, Roumanille Ă©dite un recueil de 21 poĂ©sies de Fabre en provençal, avec traduction française en regard : Oubreto Prouvençalo dĂłu Felibre di Tavan et dont le titre complet Ă©tait : Oubreto Prouvençalo dĂłu Felibre di Tavan, rambaiado pĂšr J.H. Fabre[64], (ƒuvrettes Provençales du FĂ©libre des Hannetons recueillies par J.-H. Fabre), Avignon, Roumanille, 1909. Il est Ă©lu Majoral du FĂ©librige (Cigalo de Carcassouno, o de l'AmouriĂ©) en 1909

Un recueil de soixante-six poĂ©sies, Ă©crites Ă  ses brĂšves heures de loisir entre 1842 et 1908, dont une sĂ©rie de vingt-six avec piĂšces musicales composĂ©es par Fabre lui-mĂȘme sur le petit harmonium de l'Harmas, a Ă©tĂ© publiĂ©e pour le centenaire du fĂ©librige chez Delagrave en 1925, puis rĂ©Ă©ditĂ©e en 1980 chez Marcel Petit, RaphĂšle-lĂšs-Arles : PoĂ©sies françaises et provençales de Jean-Henri Fabre, recueillies en Ă©dition dĂ©finitive du Centenaire par Pierre Julian[65].

Pour Revel, qui consacre une biographie Ă  celui qu'il appelle, selon le mot de Victor Hugo, l’« HomĂšre des insectes », « toute l'Ɠuvre de Fabre », et non plus seulement ses poĂšmes, « est imprĂ©gnĂ©e de cette humanitĂ© virgilienne qui fait frĂ©mir les GĂ©orgiques et l’ÉnĂ©ide »[66].

Homme de sciences

Jean-Henri Fabre, vers la fin de sa vie.

Jean-Henri Fabre entretient une correspondance avec Stuart Mill, Joseph Roumanille et FrĂ©dĂ©ric Mistral, mais surtout avec Charles Darwin, dont il n'admet pas la thĂ©orie de l'Ă©volution. En effet, ce concept va Ă  l'encontre des idĂ©es vĂ©hiculĂ©es par la religion encore trĂšs prĂ©sente Ă  cette Ă©poque. Fabre lui-mĂȘme sera influencĂ© dans ses analyses et ses Ă©crits par la religion.

En 1859, soit vingt ans avant la parution des Souvenirs, Darwin, qui avait dĂ©jĂ  pressenti son gĂ©nie, le cite dans l’Origine des espĂšces et le sacre « inimitable observer » (observateur incomparable)[67].

On trouve au chapitre VII de la série II des Souvenirs, intitulé Nouvelles recherches sur les chalicodomes, un témoignage de l'estime que Fabre avait pour Darwin[68] :

« Ce chapitre et le suivant devaient ĂȘtre dĂ©diĂ©s, sous forme de lettre, Ă  l'illustre naturaliste anglais qui repose maintenant Ă  Westminster, en face de Newton, Ă  Charles Darwin. Mon devoir Ă©tait de lui rendre compte du rĂ©sultat de quelques expĂ©riences qu'il m'avait suggĂ©rĂ©es dans notre correspondance, devoir bien doux pour moi, car si les faits, tels que je les observe, m'Ă©loignent de ses thĂ©ories, je n'ai pas moins en profonde vĂ©nĂ©ration sa noblesse de caractĂšre et sa candeur de savant. Je rĂ©digeais ma lettre quand m'arriva la poignante nouvelle : l'excellent homme n'Ă©tait plus ; aprĂšs avoir sondĂ© la grandiose question des origines, il Ă©tait aux prises avec l'ultime et tĂ©nĂ©breux problĂšme de l'au-delĂ . Je renonce donc Ă  la forme Ă©pistolaire, contresens devant la tombe de Westminster. Une rĂ©daction impersonnelle, libre d'allures, exposera ce que j'avais Ă  raconter sur un ton plus acadĂ©mique. »

Au dĂ©but des annĂ©es 1920, Étienne Rabaud, professeur Ă  la FacultĂ© des sciences de Paris, dans un livre intitulĂ© Fabre et la science, l'accusa d'avoir refusĂ© le transformisme, manquĂ© d'originalitĂ© et eu une trop grande tendance Ă  gĂ©nĂ©raliser. Lui reprochant par la mĂȘme occasion des observations assez approximatives, il alla jusqu’à affirmer que des dix volumes des Souvenirs entomologiques, il ne restait que quelques dizaines de pages utiles[69].

Jean-Henri Fabre a Ă©tĂ© Ă  nouveau mis en cause par Patrick Tort dans son ouvrage : Fabre le miroir aux insectes[70], livre qui se veut dĂ©mystificateur de la lĂ©gende de celui que Victor Hugo avait surnommĂ© « l'HomĂšre des insectes». L’auteur, spĂ©cialiste du darwinisme, est aussi le fondateur en 1998 de « l'Institut Charles-Darwin international ». L’accueil de cet ouvrage a Ă©tĂ© trĂšs mitigĂ©. Pour un critique[71], cet auteur donne l'impression de fouiller partout pour systĂ©matiquement tout dĂ©nigrer. Il constate que ce livre commence avec peu d'Ă©lĂ©gance — personne ne pouvant dĂ©fendre Fabre dans ses attaques contre la thĂ©orie de l'Ă©volution — car en dĂ©finitive Patrick Tort ne relĂšve pas tant que cela d'incorrections et d'erreurs de l’entomologiste. Quant Ă  Alain PrĂ©vot, auteur d'un suivi Ă©ditorial du livre de Tort, il dĂ©nonce, avec l'auteur de Fabre, le miroir aux insectes, la saintetĂ© supposĂ©e de Fabre[72], et s’étonne de constater que « l’homme des insectes conserve pourtant ses adeptes enthousiastes, ses cultes rĂ©gionaux et ses cĂ©lĂ©brations jubilaires — en Aveyron, en Provence, Ă  Paris, au Japon et ailleurs. » Il salue dans cet ouvrage le premier « livre consacrĂ© Ă  une analyse scientifique et critique de l’Ɠuvre et de la doctrine naturalistes » de celui qu’il appelle le « savant occitan »[73].

L’étude d’Eileen Crist[74], professeur assistant au Centre des Études interdisciplinaires de l’Institut polytechnique de Virginie, mĂ©rite Ă©galement d'ĂȘtre mentionnĂ©e, tout d’abord parce qu’elle est Ă©crite dans un pays, les États-Unis d'AmĂ©rique, oĂč le nĂ©o-crĂ©ationnisme connaĂźt un trĂšs fort succĂšs sous le camouflage de l’Intelligent Design (le dessein intelligent). Elle met l'accent sur la vision des naturalistes de la fin du XIXe siĂšcle Jean Henri Fabre et George et Elizabeth Peckham[75] face au monde animal.

Garance des teinturiers.

Appliquant une mĂ©thode que les spĂ©cialistes des sciences sociales appellent Verstehen[76], ils n’ont, d'aprĂšs elle, vu Ă  travers l'action de l'animal qu’un moyen de justifier et prouver leurs opinions subjectives. Leurs prĂ©suppositions naturalistes sont analysĂ©es sans complaisance et leurs effets sur la description comportementale des animaux dĂ©noncĂ©s clairement. On peut reprocher beaucoup de choses Ă  Fabre, mais pas sa solitude, sa pauvretĂ©, son labeur quotidien et ses Ă©preuves[77]. Vivant dans un dĂ©partement qui subit simultanĂ©ment trois graves crises agricoles, la disparition de la culture du ver Ă  soie et de la garance, ainsi que la destruction de son vignoble par le phylloxĂ©ra, sa vie de chercheur reflĂšte ce marasme Ă©conomique. De plus, comme l’explique Jean-Marc Drouin, professeur au MusĂ©um national d’histoire naturelle, il est Ă  « l’articulation de deux Ă©poques : par son refus du darwinisme, il clĂŽt une Ă©poque rĂ©volue, celle oĂč le dogme de la fixitĂ© des espĂšces pouvait encore se glisser dans les interstices de l’histoire naturelle ; par ses observations de terrain, il participe Ă  la construction d’une approche scientifique des comportements animaux, et contribue Ă  ouvrir une Ă©poque nouvelle »[78].

Charles Darwin est persuadĂ© que la dĂ©monstration de la gĂ©nĂ©ration spontanĂ©e sera favorable Ă  sa thĂ©orie de l'Ă©volution[79]. Quant Ă  Louis Pasteur, il ne se rĂ©fĂšre jamais Ă  Lamarck et ne cite qu’une seule fois les travaux de Darwin en 1879. Par ailleurs, tous les grands pastoriens d’alors — Flourens et Milne Edwards en particulier — sont anti-darwiniens[80]. DĂ©jĂ  en 1973, un entomologiste comme Lucien Chopard considĂ©rait que l’Ɠuvre de Fabre avait Ă©tĂ© trĂšs injustement attaquĂ©e[81] : « Ce que l’on peut reprocher Ă  Fabre, c’est d’avoir, sous le mauvais prĂ©texte de l’isolement, voulu ignorer systĂ©matiquement ce qui avait Ă©tĂ© fait avant lui. Mais son Ɠuvre reste pleine d’observations exactes, et il semble bien que ce soit lui qui, le premier, a signalĂ© les hypermĂ©tamorphoses. Quant Ă  son style, qui lui a bien souvent Ă©tĂ© reprochĂ©, il oblige le naturaliste, qui ne cherche que le fait brutal, Ă  lire quelques pages qui lui paraissent inutiles, mais il a aussi permis Ă  des milliers de lecteurs d’entrer agrĂ©ablement dans le monde des insectes »[82]. Certains[83] ne peuvent pas comprendre l’opposition de Jean-Henri Fabre Ă  la thĂ©orie de l'Ă©volution, du fait de sa popularitĂ© d’auteur naturaliste et de pĂ©dagogue des sciences. Tout en regrettant ou pas, le climat religieux qui a entourĂ© la glorification de son Ɠuvre depuis le dĂ©but du XXe siĂšcle, d’autres lisent encore ses ouvrages avec toujours autant de plaisir en dĂ©couvrant un merveilleux conteur de la vie des insectes et en lui pardonnant sa mauvaise foi et son parti-pris Ă©vidents. C’est Ă  ces interrogations que rĂ©pond Jean-Marc Drouin :

« Les Souvenirs entomologiques occupent une place centrale dans les textes de langue française sur les insectes. Dans ces dix volumes, se croisent une tradition littĂ©raire informĂ©e sur la science et une tradition scientifique soucieuse du bien dire. RĂ©trospectivement, il est significatif que ceci se fasse Ă  propos des insectes, qui, par leur nombre et leur rĂŽle dans les Ă©cosystĂšmes, constituent une piĂšce maĂźtresse de la biodiversitĂ©. Enfin la popularitĂ© des Souvenirs entomologiques oblige Ă  nous interroger sur la fascination — mĂȘlĂ©e de rĂ©pulsion — qu’exerce sur beaucoup de lecteurs le monde des insectes. Peut-ĂȘtre parce que les insectes, Ă  la fois proches et Ă©tranges, constituent les plus petits acteurs dans lesquels nous pouvons ĂȘtre tentĂ©s de projeter nos rapports sociaux et affectifs, nos tĂąches et nos peines »[78].

Jean-Henri Fabre demeure donc encore, prĂšs d'un siĂšcle aprĂšs sa mort, une rĂ©fĂ©rence en matiĂšre d'observation du monde des insectes, tant pour le spĂ©cialiste que pour l'amateur. On comprend pourquoi en 1911, Edmond Rostand lui consacra une sĂ©rie de huit sonnets : « Fabre des insectes »[84] - [85]. Pourquoi aussi, toujours en France, Henri Diamant-Berger en 1951 a rĂ©alisĂ© Monsieur Fabre[86], qu'un timbre-poste de France Ă  son effigie Ă  la valeur faciale de 12 f. gravĂ© par Robert Cami a Ă©tĂ© mis en vente le [87] ou encore que le dessinateur Gotlib l'a reprĂ©sentĂ© dans son Ɠuvre, mais c'est au Japon, oĂč de nombreuses publications[88] et des expositions lui ont Ă©tĂ© consacrĂ©es[89] qu'il connaĂźt une grande popularitĂ©. La visite de l'Harmas de SĂ©rignan semble faire partie de l'itinĂ©raire culturel de certains touristes japonais. En URSS, l'entomologiste NikolaĂŻ Plavilchtchikov a popularisĂ© son Ɠuvre pour des gĂ©nĂ©rations de lecteurs.

Le docteur Georges-Victor Legros, dans sa premiĂšre biographie[90], Ă©crit que sa devise aurait pu ĂȘtre De fimo ad excelsa, du bas vers la perfection. C'est peut-ĂȘtre cette attitude de Jean-Henri Fabre, alliant la rigueur de la morale confucianiste, Ă  la souplesse quasi-shintoĂŻste de la conscience des lois de la nature, qui explique l'admiration dont il est l'objet en ExtrĂȘme-Orient et particuliĂšrement au Japon. 2007 a Ă©tĂ© l'annĂ©e du centenaire des Souvenirs entomologiques. Pour cĂ©lĂ©brer cet anniversaire particulier, la maison d'Ă©dition sud-corĂ©enne Hyeonamsa a entrepris la traduction de l'Ɠuvre intĂ©grale de Jean-Henri Fabre ainsi que de la biographie d'Yves Delange.

ThĂšses et publications scientifiques

Docteur Ăšs-Sciences, ses recherches touchent Ă  l'entomologie, la botanique, la chimie organique, la mycologie et la biologie :

  • ThĂšse de Doctorat prĂ©sentĂ©e Ă  la FacultĂ© des Sciences de Paris en 1855 (Imprimerie de L. Martinet, Paris, 1855) :
    • Sujet principal en zoologie : « Recherche sur l'anatomie des organes reproducteurs et sur le dĂ©veloppement des myriapodes »[91] ;
    • Sujet secondaire en botanique : « Recherche sur les tubercules de l'Himantoglossum Hircinum »[92].

Botanique

La botanique occupe une place non nĂ©gligeable dans l'Ɠuvre de Jean-Henri Fabre[93]. Son carnet de notes, qui ne le quitte pas, est Ă©maillĂ© de diagrammes de fleurs et d'observations originales, notamment sur les aspects dynamiques des vĂ©gĂ©taux et leur Ă©cologie : il Ă©tudie les mouvements des Ă©tamines des Opuntia, ceux des vrilles des CucurbitacĂ©es, la germination des Ophrys (orchidĂ©es)[94] et les parties hypogĂ©es (souterraines) des Vesces.

  • Observations sur les fleurs et les fruits hypogĂ©s de Vicia amphicarpa, Paris (1855), Bulletin de la SociĂ©tĂ© Botanique de France 1 ;
  • Sur la nature des vrilles des CucurbitacĂ©es, Paris (1855), Bull. Soc. Bot. France 2 ;
  • Recherches sur les tubercules de l'Himantoglossum Hircinum, Paris, L. Martinet, (lire en ligne)
  • De la germination des OphrydĂ©es et de la nature de leurs tubercules, Paris (1857), Annales des sciences naturelles et de zoologie, 4e sĂ©rie, tome V (3) ;

L’Ɠuvre mycologique de J.-H. Fabre

Jean-Henri Fabre est Ă©galement mycologue[95] : l'intĂ©rĂȘt qu'il a portĂ© aux champignons a Ă©tĂ© occultĂ© par l'envergure et le renom de son Ɠuvre entomologique. Il s'intĂ©resse aux champignons dĂšs sa prime jeunesse, comme il le raconte au soir de sa vie, dans les Souvenirs :

« Le sol est matelassĂ© de mousse. DĂšs les premiers pas sur le moelleux tapis, un champignon est aperçu, non Ă©talĂ© encore et pareil Ă  un Ɠuf laissĂ© lĂ  par quelque poule vagabonde. C'est le premier que je cueille, le premier qu'entre mes doigts je tourne et je retourne, m'informant un peu de sa structure avec cette vague curiositĂ© qui est l'Ă©veil de l'observation. [
] BientĂŽt d'autres sont trouvĂ©s, diffĂ©rents de taille, de forme, de coloration. C'est vrai rĂ©gal pour mes yeux novices. Il y en a de façonnĂ©s en clochette, en Ă©teignoir, en gobelet ; il y en a d'Ă©tirĂ©s en fuseau, de creusĂ©s en entonnoir, d'arrondis en demi-boule. J'en rencontre qui, Ă  l'instant, se colorent de bleu ; j'en vois de gros qui s'effondrent en pourriture oĂč grouillent des vers. » « D'autres, configurĂ©s en poires, sont secs et s'ouvrent au sommet d'un trou rond, sorte de cheminĂ©e d'oĂč s'Ă©chappe un jet de fumĂ©e lorsque, du bout du doigt, je leur tapote le ventre. Ce sont les plus curieux. J'en remplis ma poche pour les faire fumer Ă  loisir, jusqu'Ă  Ă©puisement du contenu, qui se rĂ©duit enfin en une sorte d'amadou [
]. « Mes visites au bois de hĂȘtres se rĂ©pĂ©tant, je parvins Ă  rĂ©partir mes trouvailles en trois catĂ©gories. Dans la premiĂšre, la plus nombreuse, le champignon avait le dessous garni de feuillets rayonnants. Dans la seconde, la face infĂ©rieure Ă©tait doublĂ©e d'un Ă©pais coussinet criblĂ© de trous Ă  peine visibles. Dans la troisiĂšme, elle Ă©tait hĂ©rissĂ©e de menues pointes pareilles aux papilles de la langue du chat. Le besoin d'ordre pour venir en aide Ă  la mĂ©moire me faisait inventer une classification. « Bien plus tard me tombĂšrent entre les mains certains petits livres oĂč j'appris que mes trois catĂ©gories, Ă©taient connues ; elles avaient mĂȘme des noms latins, ce qui Ă©tait loin de me dĂ©plaire. [
]. « Les mĂȘmes livres me dirent le nom de celui qui m'avait tant amusĂ© avec sa cheminĂ©e, fumante. Cela s'appelait Vesse-de-loup. Le terme me dĂ©plut ; il sentait la mauvaise compagnie. À cĂŽtĂ© se trouvait une dĂ©nomination plus dĂ©cente : Lycoperdon ; mais ce n'Ă©tait qu'apparence, car les racines grecques m'apprirent un jour que Lycoperdon signifie prĂ©cisĂ©ment vesse-de-loup [ pet silencieux et nausĂ©abond]. L'histoire des plantes abonde en termes qu'il n'est pas toujours convenable de traduire. Legs des anciens Ăąges moins rĂ©servĂ©s que le nĂŽtre, la botanique a bien des fois gardĂ© la brutale franchise des mots bravant l'honnĂȘtetĂ©. » (SĂ©rie X, Souvenirs d'enfance.)[96]

Publications en mycologie
Aquarelle de Fabre conservée au Musée de L'Harmas : Pleurote de l'olivier

En tant que naturaliste, la premiĂšre publication mycologique de Jean-Henri Fabre traite de la luminescence de l'agaric de l'olivier, sous le nom latin en vigueur Ă  l'Ă©poque de Pleurotus phosphoreus (nom actuel = Omphalotus olearius). Ce travail ne prĂ©sente plus aujourd'hui qu'un intĂ©rĂȘt historique, mais ce phĂ©nomĂšne de luminescence a constituĂ© une de ses prĂ©occupations. MalgrĂ© ses efforts, le fondement de l'Ă©nigme demeure :

« On aimerait Ă  connaĂźtre la substance oxydable qui donne Ă  l'Agaric de l'olivier sa blanche et douce luminositĂ©, pareille Ă  des reflets de pleine lune. [
] Ces recherches de chimie patiente me tenteraient, si mon rudimentaire outillage, et surtout la fuite irrĂ©parable des longs espoirs me le permettaient. Il n'est plus temps, la durĂ©e manque. » (SĂ©rie X, MĂ©morable leçon.)

Les truffes noires du Ventoux dont Fabre Ă©tudia la reproduction.
  • Sur la phosphorescence de l'agaric de l'olivier; Note de M. Fabre prĂ©sentĂ©e par M. Ad. Brongniart, Comptes rendus des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des Sciences, juillet-dĂ©cembre 1855, (Tome XLI) p. 1245 ;
  • Recherche sur les causes de la phosphorescence de l'agaric de l'olivier, Annales des sciences naturelles et de zoologie, 4e sĂ©rie, tome IV, Cahier no 3, Paris (1856)[97] ; rĂ©Ă©dition Imprimerie de L. Martinet ;

La seconde publication est un rapport rédigé à la demande du marquis des Isnards, président de la Société d'Agriculture et d'Horticulture du Vaucluse, qui faisait appel à la fois à ses compétences entomologiques et à ses connaissances mycologiques.

  • Notes sur le mode de reproduction des truffes, Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'Agriculture et d'Horticulture de Vaucluse, Avignon (sĂ©ance du 1857) ;

Ce rapport de vingt-trois pages rĂ©fute l'Ă©ventualitĂ© d'une Â« gĂ©nĂ©ration spontanĂ©e » et devient un vĂ©ritable rĂ©quisitoire contre les idĂ©es avancĂ©es par °[98], lesquelles trouvaient un accueil favorable dans le grand public et les « Salons » de cette Ă©poque. Aussi, l'avocat polĂ©miste Jacques de Valserres, irritĂ© de voir l'AcadĂ©mie des Sciences rejeter la thĂ©orie de la « mouche truffigĂšne [99] », pour laquelle il a pris parti, Ă©crit de 1857 Ă  1868 une sĂ©rie d'articles polĂ©miques dans La Presse, Le Constitutionnel et La Gazette des campagnes, puis en 1874, un petit livre accusant d'emblĂ©e l'AcadĂ©mie d'obscurantisme et de parti pris :   « Je compte dĂ©velopper mon systĂšme dans plusieurs confĂ©rences, ce qui me permettra de dĂ©montrer jusqu'Ă  l'Ă©vidence la vĂ©ritĂ© des nouvelles doctrines et faire voir toute l'absurditĂ© des doctrines vermoulues de l'AcadĂ©mie... Au reste, les derniers Ă©crivains de la truffe, bien qu'ils soient devenus membres de l'AcadĂ©mie des sciences, laissent percer le petit bout de l'oreille » (Valserres, Culture lucrative de la Truffe par le reboisement, Paris, 1874.)        

Et Valserres d’attaquer vertement Tulasne, puis « un enfant terrible de la science, apprenti acadĂ©micien, M. Fabre, professeur d’histoire naturelle au lycĂ©e d’Avignon ». Bien que Valserres ait rĂ©itĂ©rĂ© ses positions polĂ©miques deux ans plus tard dans un second opuscule, Jean-Henri Fabre n’a jamais Ă©voquĂ© ces violentes attaques personnelles : il a quittĂ© Avignon pour se retirer Ă  Orange oĂč ces querelles ne l’intĂ©ressaient plus.

Ce sera le prĂ©lude de ses Ă©tudes sur les rapports entre insectes et champignons, mais il faudra attendre le sĂ©jour Ă  Orange, et surtout la retraite Ă  SĂ©rignan, pour que se concrĂ©tise sa vĂ©ritable Ɠuvre mycologique, sans incidences entomologiques, qui fait l'objet de deux publications :

  • Essai sur les SphĂ©riacĂ©es du dĂ©partement de Vaucluse, Annales des Sciences Naturelles6e sĂ©rie, Botanique, t. IX, p. 66-118, 6 planches en couleurs, (1878) (la date rĂ©elle de publication est postĂ©rieure puisque la prĂ©face de Fabre, p. 66-68 s'achĂšve par : SĂ©rignan, (1879)).
  • Essai sur les SphĂ©riacĂ©es du dĂ©partement de Vaucluse, Annales des Sciences Naturelles6e sĂ©rie, Botanique, t. XV, p. 31-69, 3 planches en couleurs, (1883) (la prĂ©face, p. 32 s'achĂšve par : SĂ©rignan, 1er aoĂ»t (1882)) ;

La premiĂšre publication rassemblait les Ă©lĂ©ments d'une Flore de Vaucluse envisagĂ©e en 1869 par Stuart Mill, dont Jean-Henri Fabre s'Ă©tait engagĂ© Ă  rĂ©diger la partie traitant des plantes cryptogames[100]. Cette Ɠuvre a souffert d'un manque de bibliographie, malgrĂ© les dons et prĂȘts d'ouvrages des botanistes ThĂ©odore Delacour et EugĂšne Gaudefroy[101].

  • Insectes et champignons, Souvenirs entomologiques, Xe sĂ©rie, chapitre XX (1907)[102].

Interpelé par la polémique de la « mouche truffigÚne », l'entomologiste et le mycologue qu'il était, s'est naturellement intéressé aux rapports entre les insectes et les champignons, à commencer par les insectes inféodés aux truffes et autres champignons souterrains :

« Le plus intéressant des coléoptÚres mangeurs de champignons est le BolbocÚre (Bolboceras gallicus Muls.). J'ai dit ailleurs sa façon de vivre, sa chansonnette pépiement d'oisillon, ses puits verticaux, creusés à la recherche d'un champignon souterrain (Hydnocystis arenaria Tul.), son habituelle nourriture. Il est aussi fervent amateur de truffes. Je lui ai pris entre les pattes, au fond de son manoir, une vraie truffe de la grosseur d'une noisette, le Tuber Requienii Tul. J'ai essayé de l'élever afin de connaßtre sa larve ; je l'ai établi dans une ample terrine pleine de sable frais et surmontée d'une cloche. Les Hydnocystes et les Truffes me manquant, je lui ai servi divers champignons de consistance un peu ferme comme le sont ceux de son choix. Il a tout refusé, : Helvelles et Clavaires, Chanterelles et Pezizes.

Avec un Rhizopogon, sorte de petite pomme de terre fungique, frĂ©quente dans les bois de pins Ă  une mĂ©diocre profondeur, souvent mĂȘme Ă  la superficie, le succĂšs a Ă©tĂ© complet. J'en avais rĂ©pandu une poignĂ©e sur le sable de ma terrine d'Ă©ducation. A la nuit close, bien des fois j'ai surpris le BolbocĂšre qui sortait de son puits, explorait la nappe sablonneuse, choisissait une piĂšce non trop grosse pour ses forces et doucement la roulait vers son domicile. Il rentrait chez lui en laissant sur le seuil de sa porte, en maniĂšre de clĂŽture, le Rhizopogon trop gros pour ĂȘtre introduit. Le lendemain, je retrouvais la piĂšce rongĂ©e, mais seulement Ă  la face infĂ©rieure [
] Hydnocyste, Truffe et Rhizopogon sont jusqu'ici les seuls aliments que je lui connaisse. » SĂ©rie X, « Insectes et champignons » chapitre XX (1907)[102].

En dehors des champignons souterrains, Jean-Henri Fabre a Ă©galement minutieusement Ă©tudiĂ© les comportements de ces concurrents lĂ©gitimes qui envahissent « nos » champignons avant mĂȘme que nous puissions les rĂ©colter : les larves et asticots.

« L'insecte, Ă  l'Ă©tat de larve surtout, est l'exploiteur par excellence des champignons.[
] En tĂȘte des colĂ©optĂšres amateurs de champignons, je placerai un Staphylin (Oxyporus rufus Lin.), joliment costumĂ© de rouge, de bleu et de noir. En sociĂ©tĂ© de sa larve, cheminant Ă  l'aide d'une bĂ©quille dressĂ©e sur l'arriĂšre, il frĂ©quente l'Agaric du peuplier (Pholiota aegerita Fries). C'est un spĂ©cialiste Ă  rĂ©gime exclusif. FrĂ©quemment je le rencontre, soit au printemps, soit en automne, et jamais autre part que sur ce champignon.

« Il a du reste bien choisi sa part, le gourmet. L'Agaric du peuplier est un de nos meilleurs champignons, malgré sa coloration d'un blanc douteux, sa peau fréquemment craquelée, ses lames souillées de brun-roux à l'émission des spores. Ne jugeons pas des gens sur l'apparence ; des champignons non plus. Tel superbe de forme et de couleur est vénéneux, tel autre de pauvre aspect est excellent.

« Mentionnons aprĂšs l'Arion, le mollusque goulu qui s'attaque lui aussi Ă  la plupart des champignons de quelque volume. Il s'y creuse des niches spacieuses oĂč le bĂ©at consomme. Peu nombreux en comparaison des autres exploiteurs, il s'Ă©tablit ordinairement solitaire. Il a pour mĂąchoire un vigoureux rabot qui fait d'amples vides dans la piĂšce attaquĂ©e. C'est lui dont les dĂ©gĂąts sont les plus apparents.

« Or tous ces grignoteurs se reconnaissent à leurs reliefs de table, miettes et vermoulures. Ils creusent des galeries à parois nettes, ils font des entailles, des érosions sans bavures, ils travaillent en découpeurs. Série X, Insectes et champignons. » chapitre XX (1907)[102].

Aquarelles de champignons

Jean-Henri Fabre a consacrĂ© sept annĂ©es de sa vie Ă  l’étude des champignons du mont Ventoux et aux spĂ©cimens envoyĂ©s par son fils, Émile Fabre. Alors que ses dessins d'insectes sont peu nombreux, il rĂ©alisa prĂšs de 700 planches de champignons de format 35×25, qui, « de l'avis d'Ă©minents mycologues, montrent une prĂ©cision scientifique de haut niveau et, sur le plan esthĂ©tique, constituent des Ɠuvres d'art non moins remarquables »[103]. Ces aquarelles ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es dans les greniers de l'Harmas en 1955 par son petit-fils. Elles figurent des espĂšces communes, mais aussi de nombreuses espĂšces mĂ©diterranĂ©ennes rares ou peu connues. Ces planches n'ont pas Ă©tĂ© publiĂ©es du vivant de Jean-Henri Fabre, privant la mycologie mĂ©diterranĂ©enne d'une contribution qui aurait sans aucun doute fait sensation Ă  l'Ă©poque. Elles ont suscitĂ© l'intĂ©rĂȘt du mycologue Roger Heim[104].

Le grand souci de Jean-Henri Fabre avait été de préserver ce trésor pour les générations futures car il craignait de le voir disparaßtre aprÚs sa mort[105].

Il n'en a heureusement rien été. Un tiers d'entre elles sont exposées au musée de l'Harmas, tandis qu'elles connaissaient une publication progressive : quelques planches en 1957[106], quarante-neuf en 1978[107], puis 221 en 1991 dans Champignons de Jean-Henri Fabre[108], suivie d'une adaptation japonaise[109] en 1993.

C'est d'ailleurs pour sauver cette collection qu'a eu lieu la seule et unique visite de FrĂ©dĂ©ric Mistral Ă  l'Harmas[51]. Le Prix Nobel de littĂ©rature — le poĂšte de Maillane l'avait obtenu en 1904 — se rend Ă  SĂ©rignan au cours du printemps 1908, alertĂ© par le dĂ©sir qu'a le savant de vendre ses aquarelles sur les champignons[51]. Jean-Henri Fabre lui propose de s'en rendre acquĂ©reur pour le Museon Arlaten que le fondateur du FĂ©librige fonde Ă  Arles grĂące Ă  l'argent du prix. Une lettre de Fabre datĂ©e du confirme Ă  Mistral cette proposition mais la rĂ©ponse lui enlĂšve ses illusions[110]. Le poĂšte, Ă©mu par sa dĂ©tresse financiĂšre, lui propose alors une solution. Un riche mĂ©cĂšne du nom de Mariani est prĂȘt Ă  lui offrir 10 000 francs or pour ses aquarelles. La transaction ne se fait pas et Mistral Ă©crit alors, dans les colonnes du journal Le Matin, un grand article dans lequel il dĂ©nonce la misĂšre qui accable le savant. La mobilisation de tous ses amis et admirateurs qui suivit a permis, grĂące Ă  la pugnacitĂ© du docteur Legros, la vente, au cours de la seule annĂ©e 1910, de plus de ses livres qu'en 20 ans[111]. Cela lui accorda assez de revenus afin que, aidĂ© Ă©galement par les allocations que reçoit le naturaliste, dont les successifs Prix Gegner[112] qui lui sont dĂ©cernĂ©s par l'AcadĂ©mie des Sciences de 1903 Ă  1909 et de 1911 Ă  1914, il puisse conserver ses aquarelles.

Plusieurs de ces aquarelles ont disparu de l'Harmas. Certaines réapparaissent, parfois dans des lieux inattendus, comme les dix-neuf qui ont été vendues aux enchÚres par Christie's, à Londres, le .

De nos jours, ces aquarelles de champignons sont reconnues comme des Ɠuvres d'art, et Fabre comme un peintre Ă  part entiĂšre. C'est Ă  ce titre qu'il figure dans la derniĂšre Ă©dition du plus important dictionnaire consacrĂ© aux artistes[113].

Chimie

La compétence de Jean-Henri Fabre en chimie fut confirmée en remportant le premier prix au concours ouvert sur la recherche des altérations frauduleuses de la garance.

  • MĂ©moire sur la recherche des corps Ă©trangers introduits frauduleusement dans la garance en poudre et dans ses dĂ©rivĂ©s, Avignon (1859), Impr. Bonnet fils[114] ;
  • Brevets sur la garancine, colorant extrait de la racine de garance :
    • Description du perfectionnement apportĂ© par le soussignĂ© au procĂ©dĂ© de fabrication de la Garancine[115] ;
    • Description du procĂ©dĂ© par lequel on transforme la fane de Garance en une matiĂšre tinctoriale identique Ă  celle de la racine de la mĂȘme plante[116] ;
    • Description du procĂ©dĂ© propre Ă  rĂ©duire la quantitĂ© d'acide dans le traitement des RubiacĂ©es tinctoriales[117] ;
    • Nouvel engrais appelĂ© noir de garance, Avignon (1861), Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'Agriculture et d'Horticulture de Vaucluse ;
  • Rapport sur l’alizarine artificielle de M. Roussin, Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'Agriculture et d'Horticulture de Vaucluse, aoĂ»t 1861.

Entomologie

Outre les Souvenirs entomologiques, Fabre a publié les études suivantes :

  • Observation sur les mƓurs des Cerceris et sur la cause de la longue conservation des ColĂ©optĂšres dont ils approvisionnent leurs larves, Annales Sc. Nat. Zoologie, 4e sĂ©rie (1855) ;
  • Étude sur l'instinct et les mĂ©tamorphoses des SphĂ©giens, Annales de Sciences naturelles et de Zoologie, 4e sĂ©rie, tome V (1855) ;
  • Recherches sur l'anatomie des organes reproducteurs, et sur le dĂ©veloppement des myriapodes, Paris, L. Martinet, (lire en ligne) Texte en ligne disponible sur IRIS
  • Recherches sur les tubercules de l'Himantoglossum hircinum, Impr. L. Martinet (Paris), 1855. Texte en ligne disponible sur IRIS
  • Notes sur quelques points de l'histoire des Cerceries, des Bembex, des Sitaris etc., Annales Sc. Nat. Zoologie, 4e sĂ©rie, tome VI (1856) ;
  • MĂ©moire sur l’hypermĂ©tamorphose et les mƓurs des MĂ©loĂŻdes, Annales Sc. Nat. Zoologie, 4e sĂ©rie, tome VII (1857) ;
  • Nouvelles observations sur l’hypermĂ©tamorphose et les mƓurs des MĂ©loĂŻdes, Annales Sc. Nat. Zoologie, 4e sĂ©rie, tome IX (1858) ;
  • Étude sur le rĂŽle du tissu adipeux dans la sĂ©crĂ©tion urinaire chez les Insectes, Annales Sc. Nat. Zoologie, 4e sĂ©rie, tome XIX 1863 ;
  • Insectes colĂ©optĂšres observĂ©s aux environs d'Avignon, impr. F. Seguin aĂźnĂ©, Avignon (1870)[118] ;
  • Étude sur les mƓurs et la parthĂ©nogenĂšse des Halictes, Annales Sc. Nat. Zoologie, 6e sĂ©rie, tome IX (1879) ;
  • Étude sur les mƓurs du Phylloxera pendant la pĂ©riode d'aoĂ»t Ă  , Paris (1880) (AcadĂ©mie des Sciences, sĂ©ance du ).
Fabre par Nadar.

Souvenirs entomologiques

ƒuvre majeure et imposante, avec ses quatre mille pages, publiĂ©es en dix sĂ©ries entre 1879 et 1907, les Souvenirs entomologiques rapportent plus d'un demi-siĂšcle d'Ă©tudes et de descriptions de la vie et des mƓurs des insectes, notamment colĂ©optĂšres et hymĂ©noptĂšres. La rigueur de la mĂ©thode scientifique, la recherche sur le terrain et les expĂ©rimentations, les rĂ©flexions philosophiques, y sont intĂ©grĂ©es dans une foule de souvenirs d'enfance, de rĂ©cits Ă©mouvants sur les personnages Ă©tranges du monde des insectes, mais aussi les joies de la dĂ©couverte et les drames de la vie. À la fois, scientifique, poĂ©tique et lyrique, l'ensemble constitue un « hymne Ă  la nature et Ă  la connaissance »[119].

  • Souvenirs entomologiques - Ire sĂ©rie[120] (1891) - (1879)
  • Nouveaux souvenirs entomologiques - IIe sĂ©rie[121] (1882)
  • Souvenirs entomologiques - IIIe sĂ©rie[122] (1886)
  • Souvenirs entomologiques - IVe sĂ©rie[123] (1891)
  • Souvenirs entomologiques - Ve sĂ©rie[124] (1897)
  • Souvenirs entomologiques - VIe sĂ©rie[125] (1899)
  • Souvenirs entomologiques - VIIe sĂ©rie[126] (1900)
  • Souvenirs entomologiques - VIIIe sĂ©rie (1903)
  • Souvenirs entomologiques - IXe sĂ©rie (1905)
  • Souvenirs entomologiques - Xe sĂ©rie (1907)

Extraits des Souvenirs

  • La vie des scorpions (1905)
  • La mouche bleue (1907)
  • La vie des insectes (1910)
  • MƓurs des insectes (1911)
  • Les merveilles de l'instinct chez les insectes (1913)
  • Le monde merveilleux des insectes (1921)
  • La vie des araignĂ©es (1928)
  • La vie des guĂȘpes (1936)
  • ScĂšnes de la vie des insectes (1933)

Écrivain pĂ©dagogue

Jean-Henri Fabre assis Ă  une table Ă  l'Harmas.

Jean-Henri Fabre a fait Ɠuvre de pĂ©dagogue en rĂ©digeant de nombreux ouvrages scolaires dans plus de dix matiĂšres. Mais c'est surtout en publiant ses Souvenirs entomologiques, totalisant quatre mille pages publiĂ©es en dix sĂ©ries de 1879 Ă  1907, qu'il a sensibilisĂ© le grand public au monde et Ă  la vie des insectes. Traduits dans quinze langues et citĂ©s dans les manuels scolaires de nombreux pays, notamment au Japon, les Souvenirs entomologiques ont Ă©tĂ© rĂ©Ă©ditĂ©s en 1989 en deux volumes dans la collection « Bouquins » chez Robert Laffont. Pour l'Ă©diteur, ces souvenirs « constituent une Ɠuvre exceptionnelle, Ă  la fois sur les plans littĂ©raire et scientifique »[127].

Parmi les livres scolaires et lectures destinées à la jeunesse, l'on trouve :

  • Chimie agricole (1862)
  • La Terre (1865)
  • Le Ciel, lectures et leçons pour tous (1867), 8e Ă©dition, Delagrave, Paris, 1893[128]
  • Histoire de la bĂ»che ; rĂ©cits sur la vie des plantes (1867), Garnier FrĂšres, Paris
  • Le livre d’histoires, rĂ©cits scientifiques de l’oncle Paul Ă  ses neveux. Lectures courantes pour toutes les Ă©coles (1869), Delagrave, Paris
  • Nouvelle arithmĂ©tique, Ă  l’usage de tous les Ă©tablissements de l’instruction publique, avec 1 800 exercices et problĂšmes variĂ©s et graduĂ©s (1870), Delagrave, Paris
  • Les Ravageurs. RĂ©cits sur les insectes nuisibles Ă  l’agriculture (1870), Paris, Delagrave, 1939
  • AlgĂšbre et trigonomĂ©trie, Ă  l’usage de tous les Ă©tablissements d’instruction publique, avec 400 problĂšmes graduĂ©s et variĂ©s (1872), Delagrave, Paris
  • Lectures scientifiques. Zoologie (1872)
  • Lectures scientifiques. Botanique (1873)
  • Les Auxiliaires, rĂ©cits de l’oncle Paul sur les animaux utiles Ă  l’agriculture (1873), Delagrave, Paris, 1890
  • Aurore, cent rĂ©cits sur des sujets variĂ©s, lectures courantes Ă  l’usage des Ă©coles, Delagrave, Paris, 1874[129]
  • Botanique (1874), Éditions Delagrave, Paris
  • L'Industrie, simples rĂ©cits de l’oncle Paul sur l’origine, l’histoire et la fabrication des principales choses d’un emploi gĂ©nĂ©ral dans les usages de la vie. Lectures courantes Ă  l’usage de toutes les Ă©coles (1875), Delagrave, Paris. Texte en ligne disponible sur IRIS
  • Les Serviteurs (1875)
  • La plante leçons Ă  mon fils sur la botanique (1876), Librairie Charles Delagrave, Paris
  • Notions d'histoire naturelle: physiologie, zoologie, botanique, gĂ©ologie (1880), Éditions Delagrave, Paris
  • Le MĂ©nage, causeries d’Aurore avec ses niĂšces sur l’économie domestique. Lectures courantes Ă  l’usage des Ă©coles de filles (1889), (2e Ă©dition), Delagrave, Paris
  • Le Livre des Champs, entretiens de l’oncle Paul avec ses neveux, sur les choses de l’agriculture (1879), Éditions Delagrave, Paris
  • Les Petites filles, premier livre de lecture Ă  l’usage des Ă©coles primaires (1880), Éditions Delagrave, Paris
  • Cours de mĂ©canique (1880), Éditions Delagrave, Paris
  • La Chimie de l’oncle Paul (1881)
  • Notions Ă©lĂ©mentaires de physique Ă  l’usage de l’enseignement primaire et des classes Ă©lĂ©mentaires (1881), Éditions Delagrave, Paris
  • Les Inventeurs et leurs inventions, histoire Ă©lĂ©mentaire des principales dĂ©couvertes dans l’ordre des sciences physiques (1881), Éditions Delagrave, Paris
  • Lectures sur la Botanique (1881), Éditions Delagrave, Paris
  • Lectures sur la Zoologie (1882), Éditions Delagrave, Paris
  • ÉlĂ©ments usuels des sciences physiques et naturelles Ă  l'usage des Ă©coles primaires, conformĂ©ment au programme du , Éditions Delagrave, Paris, 1883-1884
  • Zoologie (1884)
  • Histoire naturelle, ouvrage conforme aux programmes officiels pour l’enseignement secondaire (classique et spĂ©cial), les Ă©coles normales primaires, les baccalaurĂ©ats Ăšs lettres et Ăšs sciences (1889), Éditions Delagrave, Paris
  • MaĂźtre Paul, simples rĂ©cits sur la science. Lectures courantes pour les Ă©coles normales primaires (1889), Éditions Delagrave, Paris
  • La plante : leçons Ă  mon fils sur la botanique (1892) 4e Ă©dition - [130]
  • Petite encyclopĂ©die des sciences (6 volumes), Paris, Delagrave :
    • Premiers ÉlĂ©ments de physique (1890)
    • Premiers ÉlĂ©ments de chimie (1891)
    • Premiers ÉlĂ©ments de cosmographie (1891)
    • Premiers ÉlĂ©ments d'Ă©conomie domestique (1891)
    • Premiers ÉlĂ©ments d'hygiĂšne (1891)
    • Premiers ÉlĂ©ments de sciences naturelles. Zoologie, Botanique, gĂ©ologie (1891
  • Les auxiliaires - RĂ©cits de l'oncle Paul sur les animaux utiles Ă  l'agriculture, Librairie Delagrave, Paris, 1894 ( sixiĂšme Ă©dition)
  • Animaux, vĂ©gĂ©taux et terrains. 30 tableaux muraux imprimĂ©s en couleurs. Notices explicatives et descriptives, Éditions Delagrave, Paris, 1901
  • ArithmĂ©tique agricole thĂ©orique et pratiques Ă  l’usage des Ă©coles primaires, avec 600 exercices ou problĂšmes relatifs Ă  l’agriculture, Éditions Delagrave, Paris, 1901
  • La Science de l'oncle Paul. Entretiens familiers sur les animaux, les plantes, les minĂ©raux, le ciel, la terre, l'industrie (1926), Delagrave, Paris
  • RĂ©Ă©dition (2002). Fabre, Jean-Henri-Casimir. RĂ©cits sur les insectes (Les animaux et les choses de l'agriculture, les Ravageurs, les Auxiliaires, les Serviteurs, le Livre des champs, la Chimie agricole), Éditions Actes Sud ThĂ©saurus (1024 p.)
  • En collaboration avec Faustino Malaguti :

ƒuvres numĂ©risĂ©es par Gallica

Honneurs et distinctions

Plusieurs odonymes rappellent son nom, dont :

Bibliographie générale relative à Jean-Henri Fabre

  • Jean-Henri Fabre, Souvenirs entomologiques, volume 1 Ă  10, de 1879 Ă  1907. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Georges-Victor Legros, Jean-Henri Fabre, naturaliste, Éditions Delagrave, Paris, 1910. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Edmond Perrier, Les travaux de Jean-Henri Fabre, Publications du Museum national d'Histoire naturelle, Paris, 1910.
  • Edmond Perrier, JubilĂ© de l'entomologiste Jean-Henri Fabre, Le Bassin du RhĂŽne, no 6, 1911.
  • Edmond Perrier, Notice nĂ©crologique, Compte rendu de l'AcadĂ©mie des sciences, sĂ©ance du 18 octobre 1915.
  • Louis Charasse, Jean-Henri Fabre, Le Bassin du RhĂŽne, no 6, 1911.
  • Georges-Victor Legros, La vie de Jean-Henri Fabre, naturaliste, Éditions Delagrave, Paris, 1912.
  • Marcel Coulon, Les thĂ©ories transformistes et J.-H. Fabre, Ă©ditions Mercure de France, 1912.
  • Étienne Rabaud, Notice nĂ©crologique relative au dĂ©cĂšs de J.-H. Fabre, Bulletin de la SociĂ©tĂ© Entomologique de France, sĂ©ance du 13 octobre 1915.
  • Jules Charles-Roux, J.-H. Fabre en Avignon, A. Lemerre, 1913 ; rĂ©Ă©d. par Petit, Ă©dit. culture provençale et mĂ©ridionale, RaphĂšle-les-Arles, 1988.
  • Augustin Fabre, Sur les sommets - Les derniĂšres annĂ©es de Jean-Henri Fabre l’entomologiste, Imprimerie CarrĂšre, 1921.
  • Augustin Fabre, The life of Jean Henri Fabre: the entomologist, 1823–1910. B. Miall, translator. Dodd, Mead, New York, New York, USA, 1921.
  • J.-G Millet, En lisant Fabre, le « Virgile des insectes » Paris, 1922, 240 pages.
  • Marcel Coulon, J.-H. Fabre, Les Nouvelles LittĂ©raires, .
  • Marcel Coulon, J.-H. Fabre, Darwin, Gourmont... et quelques autres, Ă©ditions Mercure de France, 1923. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Marcel Coulon, Le gĂ©nie de J.H. Fabre, Ă©ditions du Monde Nouveau, Paris, 1924.
  • Marcel Coulon, Les ennemis de J.-H. Fabre et Ferton, Ă©ditions du Monde Moderne, Paris, 1925. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Édouard Bugnion, J-H. Fabre, observateur et expĂ©rimentateur, Le Feu, .
  • Joseph Poucel, Autour de l'Ă©nigme de l'instinct; rĂ©ponse Ă  une offensive contre le naturaliste J.-H. Fabre, Marseille-MĂ©dical no 7, 5 mars 1926[83].
  • Augustin Fabre, Jean-Henri Fabre le naturaliste (2 volumes), Imprimerie CarrĂšre, Rodez, 1924, 1929.
  • Jean Rostand, PensĂ©es d'un biologiste, Paris, Stock, 1939.
  • Laurent Valentin Bugeau, La philosophie entomologique de J.-H. Fabre, Presses Universitaires de France, 1943.
  • Édouard Herriot, Jadis, pages 239-242 consacrĂ©es Ă  J.-H. Fabre, Flammarion, 1948.
  • Émile Revel, J.-H. Fabre, l'HomĂšre des insectes, Éditions Delagrave, Paris, 1951.
  • Henri Diamant-Berger et Jack Kirkland, ScĂ©nario pour le film « Monsieur Fabre », Éditions Delagrave, Paris, 1951.
  • G. Richard, « De J.-H. Fabre Ă  la biologie moderne », Le Courrier rationaliste, 24 avril 1955.
  • Jean Rostand, Introduction Ă  Jean-Henri Fabre; souvenir d'un entomologiste, Paris, Club des libraires de France, 1955.
  • Jean Rostand, Le droit d'ĂȘtre naturaliste, Paris, Stock, 1963.
  • Jean Rostand, Hommage Ă  l'occasion du 50e anniversaire de la mort de J.-H. Fabre, Publication du Laboratoire d'Ă©volution des ĂȘtres organisĂ©s, Paris, 12 octobre 1966.
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  • Jean-Marie Pelt, PrĂ©face Ă  la rĂ©Ă©d. de Jean-Henri Fabre, Les Serviteurs, Éditions Abeille et Castor, 2012. (ISBN 9782917715116)
  • Yves Cambefort (introduction et choix des textes), Les incroyables Histoires naturelles de Jean-Henri Fabre, prĂ©face de Christine Rollard, Ă©ditions GrĂŒnd, 2014.
  • Dominique CrĂ©bassol et MaĂ«va Robert (photogr. Patrice ThĂ©bault), Carnets de l'Aveyron, LĂ©vĂ©zou et SĂ©gala. Sous les traits de quatre personnalitĂ©s aveyronnaises. EugĂšne Viala, Jean-Henri Fabre, Renaud de Vezins, François FabiĂ©, Éditions midi-pyrĂ©nĂ©ennes, Syndicat mixte du LĂ©vĂ©zou, , 48 p. (EAN 9791093498232)
  • Henri Gourdin, Jean-Henri Fabre. L'inimitable observateur, prĂ©face de Vincent Albouy, Paris, Le Pommier, 2022, 272 p. (EAN 9782746524217)

Notes et références

  1. « http://www.calames.abes.fr/pub/#details?id=FileId-1861 »
  2. Les actes d'Ă©tat civil mentionnent : Jean Henri Casimir Fabre (cf : Archives dĂ©partementales de Vaucluse ). De rares sources omettent le trait d'union entre les deux Ă©lĂ©ments de son prĂ©nom composĂ© usuel, Jean-Henri, ainsi que son deuxiĂšme prĂ©nom maternel, Casimir. Nous nous conformons ici Ă  l'orthographe la plus frĂ©quemment admise. Voir Ă  ce sujet la biographie de l'abbĂ© Augustin Fabre, Jean-Henri Fabre le naturaliste (Imprimerie CarrĂšre, Rodez 1924), et la prĂ©face d'Yves Delange aux Souvenirs entomologiques (Ă©ditions Robert Laffont, Paris 1989). Ses Ɠuvres en provençal sont signĂ©es Jan-Enri Fabre. Voir Ă©galement sur WikipĂ©dia : convention sur les prĂ©noms composĂ©s anciens.
  3. Mairie de Saint-Léons le 22 décembre 1823 L'an mil huit cent vingt trois et le vingt deuxiÚme du mois de décembre à huit heures du matin par devant moi Joannis Jean Antoine, maire de la mairie de St Léons, canton de Vezin département de l'Aveyron est comparu le Sieur Antoine Fabre, praticien, ùgé de vingt quatre ans, habitant du dit St Léons, lequel nous a présenté un enfant de sexe masculin né le jour d'hier vingt un décembre à quatre heures du soir de lui déclarant et de Victoire Salgues son épouse auquel il a déclaré donner les prénoms de Jean Henri Casimir lesquelles présentations et déclarations ont été faites en présence des Sieurs Jean Pierre Micard, instituteur ùgé de soixante deux ans et de Jean Delouvrie ùgé de quarante sept habitant du dit St Léons. Soussignés avec le déclarant et nous dit maire aprÚs que lecture à eux faite du présent acte. A. Fabre Micard Joannis source : © Archives départementales de l'Aveyron (Rodez) : cote 4E247-4
  4. Voir M. Fontaine et Y. Delange, « Jean-Henri Fabre, précurseur de l'écophysiologie » in Actes du congrÚs J.-H. Fabre, 1985.
  5. Aux États-Unis, l'intĂ©rĂȘt accru pour l'entomologiste rĂ©side pour certains — et souvent au niveau des Ă©tats — dans sa nĂ©gation du darwinisme et donc de l'Ă©volution des espĂšces. Des campagnes crĂ©ationnistes ont mĂȘme rĂ©ussi Ă  faire changer des lois sur l'enseignement et Ă  prendre en seules rĂ©fĂ©rences la Bible et la GenĂšse Site amĂ©ricain crĂ©ationniste.
  6. Les japonais, J.-H. Fabre et les insectes, Forum Japon lire en ligne
  7. anglais, allemand, italien, espagnol, danois, suédois, russe, polonais, tchÚque, hébreu, chinois, coréen, ou encore en japonais.
  8. Jean Rostand, Cet homme fut mon idole! La Gazette apicole, Montfavet, . Cf. de nombreuses sources sur le net, tels aveyron.com, micropolis ou encore musee-jeanhenrifabre.com.
  9. D'autres sources attribuent cette citation Ă  Edmond Rostand, pĂšre de Jean Rostand, Ă  l'instar des Commentaires sur Jean-Henri Fabre : l'observateur incomparable : biographie de Alix Delage, par Gilbert Jolivet, document PDF.
  10. Souvenirs entomologiques, 6e série IV, Mon école.
  11. Marc MaynĂšgre, op. cit., p. 114.
  12. Dans Enfance en Rouergue, Jean-Henri Fabre raconte ses souvenirs, ses jeux, ses observations et ses premiÚres découvertes.
  13. Souvenirs entomologiques, VIe série, III - L'Atavisme.
  14. (fr) Biographie de Fabre sur 19e.org.
  15. Marc MaynĂšgre, op. cit., p. 115.
  16. (fr) Biographie sur e-fabre.com.
  17. biographie, Doc PDF.
  18. Le Brevet supĂ©rieur, qui nĂ©cessitait trois annĂ©es d'Ă©tudes supplĂ©mentaires aprĂšs le « Brevet Ă©lĂ©mentaire », permettait d'accĂ©der aux postes de professeurs dans les « Écoles primaires supĂ©rieures » ou de concourir au « Certificat d'aptitude Ă  l'Inspection primaire » et Ă  la « Direction des Écoles Normales ».
  19. Marc MaynĂšgre, op. cit., p. 116.
  20. (fr) acte de mariage.
  21. Les sept enfants du Mariage de Jean-Henri Fabre et Jeanne Marie Villard : - Élizabeth Marie Virginie AndrĂ©a Fabre, dĂ©cĂšde Ă  l'Ăąge de 10 mois - Jean Antoine Emile Henri Fabre, dĂ©cĂšde Ă  l'Ăąge de 18 mois - Antonine AndrĂ©a, 3e enfant - AglaĂ© Emilie, 4e enfant - Claire Euphrasie, 5Ăšme enfant dĂ©cĂšde Ă  l'Ăąge de 35 ans - Jules AndrĂ© Henri, 6e enfant, dĂ©cĂšde Ă  l'Ăąge de 16 ans - François Emile, 7e enfant https://www.e-fabre.com/biographie/genealogie.htm
  22. Souvenirs entomologiques, Jean-Henri Fabre, 1903, VIIIe SĂ©rie, Chapitre 18.
  23. Il dĂ©crit ainsi sa dĂ©couverte des travaux de LĂ©on Dufour : « Il est pour chacun, suivant la tournure de ses idĂ©es, certaines lectures qui font date en montrant Ă  l'esprit des horizons non encore soupçonnĂ©s. Elles ouvrent toutes grandes les portes d'un monde nouveau oĂč doivent dĂ©sormais se dĂ©penser les forces de l'intelligence : elles sont l'Ă©tincelle qui porte la flamme dans un foyer dont les matĂ©riaux, privĂ©s de son concours, persisteraient indĂ©finiment inutiles. Et ces lectures, point de dĂ©part d'une Ăšre nouvelle dans l'Ă©volution de nos idĂ©es, c'est frĂ©quemment le hasard qui nous en fournit l'occasion. Les circonstances les plus fortuites, quelques lignes venues sous nos yeux on ne sait plus comment, dĂ©cident de notre avenir et nous engagent dans le sillon de notre lot.
    (...) J'oubliais donc, au milieu des livres, mes poignantes misĂšres du professorat, quand, de fortune, je vins Ă  feuilleter une brochure entomologique qui m'Ă©tait venue entre les mains je ne sais plus par quelles circonstances.
    C'Ă©tait un travail du patriarche de l'entomologie Ă  cette Ă©poque, du vĂ©nĂ©rable savant LĂ©on Dufour, sur les mƓurs d'un hymĂ©noptĂšre chasseur de Buprestes. Certes, je n'avais pas attendu jusque-lĂ  pour m'intĂ©resser aux insectes ; depuis mon enfance, colĂ©optĂšres, abeilles et papillons Ă©taient ma joie ; d'aussi loin qu'il me souvienne, je me vois en extase devant les magnificences des Ă©lytres d'un Carabe et des ailes d'un Machaon. Les matĂ©riaux du foyer Ă©taient prĂȘts ; il manquait l'Ă©tincelle pour les embraser. La lecture si fortuite de LĂ©on Dufour fut cette Ă©tincelle. Des clartĂ©s nouvelles jaillirent : ce fut en mon esprit comme une rĂ©vĂ©lation. Disposer de beaux colĂ©optĂšres dans une boĂźte Ă  liĂšge, les dĂ©nommer, les classer, ce n'Ă©tait donc pas toute la science ; il y avait quelque chose de bien supĂ©rieur : l'Ă©tude intime de l'animal dans sa structure et surtout dans ses facultĂ©s. J'en lisais, gonflĂ© d'Ă©motion, un magnifique exemple. » (Souvenirs entomologiques Ier sĂ©rie, Chapitre 3; voir aussi Wikisource).
  24. (fr) : Maison Natale Jean-Henri Fabre.
  25. Souvenirs entomologiques, VIe série, IV - Mon école.
  26. Biographie dans 18 mai 2006 - RĂ©ouverture partielle de l’Harmas de Jean Henri Fabre doc PDF.
  27. (fr) Biographie 1853.
  28. Fabre est chargĂ© d’enseigner : l’histoire naturelle Ă  la division supĂ©rieure, la chimie et la cosmographie en seconde, la gĂ©omĂ©trie et la physique en 3e, ainsi que les « sciences physiques, chimiques et naturelles », et enfin l’arithmĂ©tique en 4e. Marc MaynĂšgre, op. cit., p. 117.
  29. Marc MaynĂšgre, op. cit., p. 117.
  30. (fr) Biographie 1855.
  31. (fr) Une ascension au Mont Ventoux, Souvenirs entomologiques, SĂ©rie 1 chapitre 13.
  32. (fr) Les trois brevets de Fabre en 1860.
  33. (fr) Livres scolaires.
  34. Souvenirs entomologiques, IXe série, XXIII - Le scorpion languedocien. La famille.
  35. Marc MaynĂšgre, op. cit., p. 118.
  36. Le musée de l'époque, complété par un vaste jardin botanique, abritait déjà une importante collection zoologique et un des plus riches herbiers de France. Fabre y exerça ses fonctions jusqu'en 1873.
  37. À la diffĂ©rence de la Corse, son salaire de professeur Ă  Avignon avait Ă©tĂ© amputĂ© de 200 francs. ObligĂ© de donner des leçons particuliĂšres pour boucler son budget, il dut attendre que la ville d’Avignon lui confia la direction du musĂ©e Requien pour toucher 1 200 francs supplĂ©mentaires. Dans une lettre datĂ©e du 1er fĂ©vrier 1857 et adressĂ©e Ă  LĂ©on Dufour, il confie que ses revenus peuvent alors ĂȘtre estimĂ©s Ă  3 000 francs par an. Marc MaynĂšgre, op. cit., p. 118, indique que durant cette pĂ©riode d’enseignement, il ne connut pas le moindre avancement, ni la plus petite augmentation.
  38. C'est Fabre lui-mĂȘme qui Ă©crit Ă  ce sujet : « Un soir d'hiver, Ă  cĂŽtĂ© d'un poĂȘle dont les cendres Ă©taient encore chaudes, et la famille endormie, j'oubliais, dans la lecture, les soucis du lendemain, les noirs soucis du professeur de physique qui, aprĂšs avoir empilĂ© diplĂŽme universitaire sur diplĂŽme et rendu pendant un quart de siĂšcle des services dont le mĂ©rite n'Ă©tait pas mĂ©connu, recevait pour lui et les siens 1 600 francs, moins que le gage d'un palefrenier de bonne maison. Ainsi le voulait la honteuse parcimonie de cette Ă©poque pour les choses de l'enseignement. [
] j'Ă©tais un irrĂ©gulier, fils de mes Ă©tudes solitaires. J'oubliais donc au milieu des livres, mes poignantes misĂšres du professorat ». Souvenirs entomologiques, Ire sĂ©rie, III - Le Cerceris bupresticide.
  39. Fabre affirme : « D'autres m'ont reprochĂ© mon langage, qui n'a pas la solennitĂ©, disons mieux, la sĂšcheresse acadĂ©mique. Ils craignent qu'une page qui se lit sans fatigue ne soit pas toujours l'expression de la vĂ©ritĂ©. Si je les en croyais, on n’est profond qu’à la condition d’ĂȘtre obscur. [
] oui, mes pages non hĂ©rissĂ©es de formules creuses, de savantasses Ă©lucubrations, sont l’exact narrĂ© des faits observĂ©s, rien de plus, rien de moins [
] l’histoire naturelle, cette magnifique Ă©tude du jeune Ăąge, Ă  force de perfectionnement cellulaire, est devenue chose odieuse, rebutante. Or, si j’écris pour les savants, pour les philosophes qui tenteront un jour de dĂ©brouiller un peu l’ardu problĂšme de l’instinct, j’écris aussi, j’écris surtout, pour les jeunes, Ă  qui je dĂ©sire faire aimer cette histoire naturelle que vous faites tant haĂŻr ; et voilĂ  pourquoi, tout en restant dans le scrupuleux domaine du vrai, je m’abstiens de votre prose scientifique, qui trop souvent, hĂ©las ! semble empruntĂ©e Ă  quelque idiome des Hurons ». Souvenirs entomologiques, IIe sĂ©rie, I - L'Harmas.
  40. Marc MaynĂšgre, op. cit., p. 122.
  41. Marc MaynĂšgre, op. cit., le rapporte p. 123 : « À mon fils Jules, Cher enfant, mon collaborateur si passionnĂ© pour l’insecte, mon aide si perspicace pour la plante, Ă  ton intention j’avais commencĂ© ce travail : en ton souvenir, je l’ai poursuivi, et je le poursuivrai dans l’amertume de mon deuil. Ah ! que la mort est odieuse quand elle fauche la fleur dans tout l’éclat de son Ă©panouissement ! Ta mĂšre et tes sƓurs apportent sur ta pierre des couronnes cueillies dans le rustique parterre qui faisait tes dĂ©lices. À ces couronnes fanĂ©es par le soleil d’un jour, j’ai joint ce livre qui, je l’espĂšre, aura un lendemain. Il me semble ainsi continuer nos Ă©tudes communes, fortifiĂ© que je suis par mon indomptable foi dans le rĂ©veil de l’au-delĂ  ».
  42. Marc MaynĂšgre, op. cit., p. 124.
  43. Durant son sĂ©jour Ă  Orange, Fabre a rĂ©digĂ© et publiĂ© une trentaine d’ouvrages scolaires ou didactiques. Marc MaynĂšgre, op. cit.. p. 124.
  44. (fr) Acte de vente en date du .
  45. Herme ou harmas, en provençal, vient du bas-latin ermassium, et signifie « terre en friche ».
  46. C'est là ce que je désirais, hoc erat in votis : un coin de terre, oh ! pas bien grand, mais enclos et soustrait aux inconvénients de la voie publique ; un coin de terre abandonné, stérile, brûlé par le soleil, favorable aux chardons et aux hyménoptÚres. Souvenir Entomologiques, IIe série, I - L'Harmas.
  47. (fr) Acte de mariage Fabre-Daudel.
  48. Marie JosÚphe Daudel est née à Sérignan le 21 mars 1864, à 5 heures du matin, comme le précise son état-civil. Marc MaynÚgre, op. cit., p. 125.
  49. Marc MaynĂšgre, op. cit., p. 125.
  50. Marc MaynĂšgre, , op. cit., p. 127.
  51. Marc MaynĂšgre, op. cit., p. 128.
  52. Dans une lettre datée du que l'entomologiste adresse à son ancien élÚve Henri de Villario, devenu magistrat au tribunal de Carpentras, il indique : « Un émule de la Thébaïde n'était pas plus assidu à sa cellule que je ne le suis à ma case de villageois ». Marc MaynÚgre, op. cit., p. 125.
  53. Anecdote rapportée par Marc MaynÚgre, op. cit., p. 126.
  54. (fr) Lettre du préfet Belleudy à Gaston Doumergue.
  55. (fr) RĂ©ponse de Gaston Doumergue accordant Ă  Jean-Henri Fabre une allocation de 1 000 francs.
  56. Marc MaynĂšgre, op. cit., p. 129.
  57. Marc MaynĂšgre, op. cit., p. 130.
  58. Marc MaynĂšgre, op. cit., p. 137.
  59. Sa seconde épouse était décédée le 13 juillet 1912.
  60. (fr) Biographie de Fabre.
  61. Yves Delange, Fabre, l'homme qui aimait les insectes et Préface aux Souvenirs entomologiques, p. 45.
  62. Yves Delange, Fabre, l'homme qui aimait les insectes et Préface aux Souvenirs entomologiques, p. 46.
  63. Rapporté par Yves Delange, Préface aux Souvenirs entomologiques, p. 46; ce commentaire ferait partie de la Collection des manuscrits de la bibliothÚque d'Inguimbert à Carpentras.
  64. Oubreto Prouvençalo dóu Felibre di Tavan, rambaiado pÚr J.H. Fabre sur www.e-fabre.com.
  65. (fr) bibliographie.
  66. Émile Revel, J.-H. Fabre, l'HomĂšre des insectes, d'aprĂšs Yves Delange, PrĂ©face aux Souvenirs entomologiques, p. 40.
  67. Charles Darwin, The Origin of Species, Chapter IV: Natural Selection; Or The Survival Of The Fittest - Sexual Selection: « the males of certain hymenopterous insects have been frequently seen by that inimitable observer M. Fabre, fighting for a particular female who sits by, an apparently unconcerned beholder of the struggle, and then retires with the conqueror ». En français : « M. Fabre, cet observateur inimitable, a vu frĂ©quemment certains insectes hymĂ©noptĂšres mĂąles se battre pour la possession d’une femelle qui semble rester spectatrice indiffĂ©rente du combat et qui, ensuite, part avec le vainqueur. » (L'Origine des espĂšces : Chapitre IV - SĂ©lection sexuelle), rappelĂ© par Fabre dans ses Souvenirs entomologiques VIe sĂ©rie, II - L'atavisme : « Depuis que Darwin m'a octroyĂ© le titre d'incomparable observateur, ce qualificatif m'est revenu bien des fois
 ».
  68. Lire le chapitre entier sur www.e-fabre.com.
  69. Étienne Rabaud, Fabre et la science, Éd. Chiron, Paris, 1924, qui se fit rĂ©pliquer par Maurice Thomas, RĂ©ponse Ă  Étienne Rabaud. Avec une contribution Ă  l’étude de l’instinct. Éd. Lamertin, Bruxelles, 1926.
  70. Patrick Tort, Fabre le miroir aux insectes, Vuibert/Adapt, (ISBN 2 7117 5350 6) (Vuibert) ; 2 909 680 44 4 (Adapt), 2002, format : 17 × 24 cm, 350 pages.
  71. Une analyse concise et trĂšs critique vis-Ă -vis du livre de Tort.
  72. Eric Geinaert, « Jean-Henri Fabre, l'homme des insectes, n'était pas un saint. »
  73. Suivi éditorial de Fabre, le miroir aux insectes par Alain Prevot, suivi d'une présentation par Patrick Tort de son étude.
  74. Eileen Crist, Naturalists' Portrayals of Animal Life : Engaging the Verstehen Approach, Social Studies of Science, Vol. 26, no 4, (novembre 1996), p. 799-838.
  75. George William Peckham (1845-1914) et Elizabeth Maria Gifford Peckham (1854-1940) ont Ă©tĂ© des enseignants, des taxonomistes et des entomologistes amĂ©ricains spĂ©cialisĂ©s dans le comportement des animaux et l’étude des araignĂ©es, des sauterelles et surtout des guĂȘpes. L'ouvrage Wasps social and solitary (1905) donne un rĂ©sumĂ© de leurs travaux les plus importants.
  76. Verstehen (du verbe allemand verstehen : comprendre) est un mot désignant, en philosophie et dans les sciences humaines, la compréhension et l'interprétation du sens et des activités humaines, soit une approche anthropomorphique (l'article de la wikipédia anglophone consacré à ce terme).
  77. Commentaires d'Alain Prévot dans son analyse du livre Fabre, le miroir aux insectes..
  78. [PDF] Jean-Marc Drouin, MusĂ©um national d’histoire naturelle, novembre 2007.
  79. Lettre du Ă  son disciple Haeckel.
  80. Patrice Pinet, Pasteur et la philosophie, L’Harmattan, Paris, 2004, p. 197.
  81. Marcel Coulon, J.-H. Fabre, Les Nouvelles LittĂ©raires, . Marcel Coulon, J.-H. Fabre, Darwin, Gourmont... et quelques autres, Ă©ditions Mercure de France, 1923. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Marcel Coulon, Le gĂ©nie de J.H. Fabre, Ă©ditions du Monde Nouveau, Paris, 1924. Marcel Coulon, Les ennemis de J.-H. Fabre et Ferton, Ă©ditions du Monde Moderne, Paris, 1925.
  82. Lucien Chopard, La Grande encyclopĂ©die, Éd. Larousse, Paris, 1973, T. VII, p. 4397 et « L’hypermĂ©tamorphose dans les Souvenirs entomologiques ».
  83. Joseph Poucel, Autour de l'Ă©nigme de l'instinct ; rĂ©ponse Ă  une offensive contre le naturaliste J.-H. Fabre, Marseille-MĂ©dical no 7, 5 mars 1926 Lire en ligne
  84. Le sonnet d'Edmond Rostand et la campagne pour le Prix Nobel.
  85. Ces sonnets ont été publiés dans le recueil Le Cantique de l'aile (posthume, 1922). Le huitiÚme est cité dans Jean-Henri Fabre, Souvenirs entomologiques, Robert Laffont, coll.Bouquins, 1989, T.1 : PremiÚre à cinquiÚme série, Préface par Yves Delange, page 71 ; un addendum, composé aprÚs le refus par l'Académie suédoise d'attribuer le Prix Nobel de littérature à Fabre, est cité page 95. Wikisource, Fabre des insectes.
  86. Film avec Pierre Fresnay dans le rĂŽle de Jean-Henri Fabre, Cassette vidĂ©o VHS (1h25), Éditions Montparnasse.
  87. Site consacré à Jean-Henri Fabre reproduisant avec l'autorisation de La Poste, le timbre-poste qui lui a été consacré.
  88. exemple de Bibliographie Japonaise.
  89. site de l'ambassade de France au Japon.
  90. Georges-Victor Legros, Jean-Henri Fabre, naturaliste, Ed. Delagrave, Paris, 1910.
  91. « Recherche sur l'anatomie des organes reproducteurs et sur le développement des myriapodes » sur www.e-fabre.com.
  92. « Recherche sur les tubercules de l'Himantoglossum Hircinum » sur www.e-fabre.com.
  93. BournĂ©rias J., « Chronique du passĂ© : J.-H. Fabre (1823-1915) », L'Orchidophile, revue de la FĂ©dĂ©ration France orchidĂ©es, no 110,‎ , p. 40
  94. Jacquet P., « Chronique du passĂ© : Jean-Henri Fabre », L'Orchidophile, revue de la FĂ©dĂ©ration France orchidĂ©es, no 180,‎ , p. 61
  95. L’Ɠuvre mycologique de Fabre, par Patrick Joly, in Champignons de Jean-Henri Fabre, loc. cit. Éditions Citadelles, 1991 (ISBN 2-85-088-037-X)
  96. https://www.e-fabre.com/e-texts/souvenirs_entomologiques/souvenirs_enfance.htm
  97. Recherche sur les causes de la phosphorescence de l'agaric de l'olivier, Annales des sciences naturelles et de zoologie sur www.e-fabre.com.
  98. « Page:Revue des Deux Mondes - 1875 - tome 8.djvu/641 - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )
  99. La « thĂ©orie de la mouche truffigĂšne », refusĂ©e quasi unanimement par les savants de l'Ă©poque, fit au contraire grand bruit dans les « Salons » de la seconde moitiĂ© du XIXe siĂšcle. Elle consistait Ă  refuser aux truffes le statut de champignons pour les interprĂ©ter comme galles souterraines dĂ©veloppĂ©es sur les radicelles des chĂȘnes par les larves d'Helomyza, Ă  l'instar des galles aĂ©riennes (« noix de galle ») que la prĂ©sence de larves de Cynips induit sur les feuilles des mĂȘmes chĂȘnes. OpposĂ©e aux travaux de Vittadini et surtout de Tulasne qui Ă©tablissaient sans ambiguĂŻtĂ© la nature fongique des truffes, cette thĂ©orie reposait sur une ancienne croyance populaire, apparemment originaire du sud-est de la France plutĂŽt que du PĂ©rigord : « L'idĂ©e que la truffe est une galle se dĂ©veloppant sur les racines Ă  la suite de la piqĂ»re d'une mouche parait ĂȘtre depuis longtemps rĂ©pandue, quoique d'une façon vague, parmi les paysans de la Provence et du DauphinĂ©, oĂč les rabassiers dĂ©signent sous le nom de mouches des truffes ( mouscous des rabassos en Provence,  mouchei de le triffes en DauphinĂ©) plusieurs diptĂšres qui leur indiquent la prĂ©sence des truffes et qu'ils croient utiles Ă  la production de celles-ci » (Ad. Chatin, La Truffe, Paris, 1869. Sa premiĂšre expression connue, formulĂ©e d'ailleurs en des termes trĂšs imprĂ©cis, remonte Ă  la fin du XVIIe siĂšcle, son auteur, Dumont rapportant la tenir d'un avocat provençal nommĂ© Clary : « Les truffes se pourrissent dans la terre au commencement de l'Ă©tĂ©, et de leur corruption s'engendre une grande quantitĂ© de papillons d'une espĂšce particuliĂšre servant Ă  la gĂ©nĂ©ration de nouvelles truffes. Cela arrive par le frai de ces animaux dans certaines fentes qui se produisent au lieu oĂč Ă©taient les truffes et oĂč celles-ci, les crevasses s'Ă©tant fermĂ©es, viennent l'Ă©tĂ© d'aprĂšs. » Dumont, Voyage en France et en Italie, 1699.
  100. « Le lecteur trouvera dans cet opuscule un aperçu des SphĂ©riacĂ©es de ma contrĂ©e, le dĂ©partement de Vaucluse, dont la vĂ©gĂ©tation est celle de la rĂ©gion de l'Olivier. J'ai eu pour collaborateurs [
] mes deux fils Jules et Émile, dont le coup d’Ɠil perspicace m'a Ă©tĂ© d'un grand secours. HĂ©las ! le premier ne verra pas le travail auquel il avait tant contribuĂ© ! Les matĂ©riaux avaient d'abord Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©s en vue de la partie cryptogamique pour une Flore de Vaucluse que se proposait l'illustre philosophe anglais J. Stuart Mill, devenu Vauclusien par un long sĂ©jour dans la ville de son deuil. Avec cette noble intelligence s'est Ă©vanoui le projet formĂ© ; et quelques fragments mycologiques seront peut-ĂȘtre tout ce qui restera de mes propres investigations. » (J.-H. Fabre, Essai sur les SphĂ©riacĂ©es du dĂ©partement de Vaucluse, 1878).
  101. Cf. lettre de remerciement Ă  Th. Delacour du 13 janvier 1878. « Je dois les plus vifs remerciements Ă  mon ami Th. Delacour, sans les encouragements duquel je n'aurais jamais coordonnĂ© mes notes, dont chaque ligne me rappelle des souvenirs si doux et si douloureux Ă  la fois ; j'en dois Ă©galement Ă  M. E. Gaudefroy. [
] ils m'ont ainsi permis d'ĂȘtre renseignĂ© sur les travaux analogues, malgrĂ© mon isolement au fond de mon pauvre village. » ( J.-H. Fabre,  Essai sur les SphĂ©riacĂ©es du dĂ©partement de Vaucluse, 1878).
  102. Insectes et champignons, Souvenirs entomologiques sur www.e-fabre.com.
  103. Yves Delange, Préface aux Souvenirs entomologiques, éd. Robert Laffont, coll. Bouquins, p. 54.
  104. « Roger Heim, professeur au Muséum d'histoire naturelle, a vérifié l'identité de chaque espÚce représentée et établi une mise à jour de la synonymie, tenant compte de la nomenclature actuelle. » Yves Delange, op. cit..
  105. Il écrivit : « Que deviendra cette haute pile d'aquarelles, objet de tant de travail ? Sans doute les miens garderont quelque temps la relique : mais tÎt ou tard, devenue encombrante, déménagée d'un placard dans un autre placard, d'un grenier dans un autre grenier, visitée des rats et souillée de maculatures, elle tombera dans les mains d'un arriÚre-neveu qui, enfant, la découpera en carrés pour en faire des cocotes. C'est la rÚgle. Ce que nos illusions ont caressé avec le plus d'amour, finit de façon misérable sous les griffes de la réalité. Jean-Henri Fabre, Insectes et champignons in Souvenirs entomologiques, Xe série, chapitre XX.
  106. dans Wasson, Valentina Pavlovna, & R. Gordon Wasson, Mushrooms, Russia and history, New York: Pantheon Books, 1957. (cf. la présentation de cet ouvrage sur le site Philadelphia Rare Books and Manuscripts (prbm).
  107. dans Julie Montagnard et Marcel Picar, Guide des champignons et de leurs à-cÎtés, 1978.
  108. Champignons de Jean-Henri Fabre est un ouvrage de Claude Caussanel, Yves Delange, Patrick Joly et Diane de Margerie, Collection Art et nature, Éditions Citadelles & Mazenod, Paris 1991 (ISBN 2-85-088-037-X).
  109. ă‚žăƒŁăƒłăƒ»ă‚ąăƒłăƒȘăƒ»ăƒ•ă‚ĄăƒŒăƒ–ăƒ«ăźăăźă“ : 221ç‚čăźæ°Žćœ©ç”»ăšè§ŁèȘŹ, Jean-Henri Fabre [画] Claude Caussanel, Patrick Joly [ほか]著, Toshie, Daniel Guez èšł, ćŒæœ‹èˆŽć‡ș版, 1993.
  110. Lettre de Jean-Henri Fabre à Frédéric Mistral au sujet de ses aquarelles sur les champignons.
  111. Marc MaynĂšgre, op. cit., p. 131.
  112. Le Prix Gegner est un prix annuel « destiné à un écrivain philosophe, qui se sera signalé par des travaux qui peuvent contribuer au progrÚs de la science philosophique. » (Présentation du Prix Gegner sur le site de l'Académie des Sciences Morales et Politiques).
  113. Allgemeines KĂŒnstlerlexikon, vol. 36, 2003, pp. 87-88.
  114. Mémoire sur la recherche des corps étrangers introduits frauduleusement dans la garance en poudre et dans ses dérivés sur e-fabre.com.
  115. Description du perfectionnement apporté par le soussigné au procédé de fabrication de la Garancine sur e-fabre.com.
  116. Description du procĂ©dĂ© par lequel on transforme la fane de Garance en une matiĂšre tinctoriale identique Ă  celle de la racine de la mĂȘme plante sur e-fabre.com.
  117. Description du procédé propre à réduire la quantité d'acide dans le traitement des Rubiacées tinctoriales sur e-fabre.com.
  118. Insectes coléoptÚres observés aux environs d'Avignon sur www.e-fabre.com.
  119. Claude Caussanel, Yves Delange, Patrick Joly et Diane de Margerie, Champignons de Jean-Henri Fabre, 221 aquarelles, Collection Art et nature, Éditions Citadelles & Mazenod, Paris, 1991 Lire en ligne (ISBN 2-85-088-037-X)
  120. Souvenirs entomologiques, Ire série sur Wikisource.
  121. Nouveaux souvenirs entomologiques, IIe série sur Gallica.
  122. Souvenirs entomologiques, IIIe série sur Gallica.
  123. Souvenirs entomologiques, IVe série sur Gallica.
  124. Souvenirs entomologiques, Ve série sur Gallica.
  125. Souvenirs entomologiques, VIe série sur Gallica.
  126. Souvenirs entomologiques, VIIe série sur Gallica.
  127. Yves Delange, cité en quatriÚme de couverture de l'édition Laffont des Souvenirs entomologiques, T.1.
  128. Le Ciel, lectures et leçons pour tous sur Gallica.
  129. Aurore, cents rĂ©cits sur des sujets variĂ©s, lectures courantes Ă  l’usage des Ă©coles sur Gallica.
  130. La plante : leçons à mon fils sur la botanique sur Gallica.
  131. (fr) Membre d'honneur de la Société d'Entomologie Belge.
  132. (fr) Membre de la « Société Entomologique » de Russie, France, Londres et Stockholm.
  133. (fr) Médaille d'or Linée par l'Académie royale des sciences de SuÚde.
  134. (fr) Chevalier de l'Ordre de la LĂ©gion d'honneur.
  135. (fr) Médaille d'argent de la Société protectrice des animaux.
  136. (fr) MĂ©daille d'argent de l'Exposition universelle.
  137. (fr) Médaille Mariani et hommage de la Société nationale d'Agriculture et de la Société d'acclimatation.
  138. (fr) Prix Thore de l'Académie française.
  139. (fr) Prix Dollfus de la Société entomologique de France.
  140. (fr) Prix Petit-Dormoy de l'Académie des sciences.
  141. (fr) Prix Gegner de l'Académie des sciences.
  142. (fr) Prix Montyon de l'Académie française.
  143. (en) http://www.nobelprize.org/nomination/archive/show_people.php?id=2885.
  144. Jean ThéodoridÚs, « Notes sur J. H. Fabre », sur persee.fr, (consulté le ).

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Fabre est l’abrĂ©viation botanique standard de Jean-Henri Fabre.

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