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Alphonse Allais

Alphonse Allais, né le à Honfleur[1] et mort le à Paris, est un journaliste, écrivain et humoriste français.

Alphonse Allais
Alphonse Allais vers 1900-1901.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  51 ans)
Paris (France)
SĂ©pulture
Pseudonyme
Sarcisque Francey
Nationalité
Activités
Fratrie
Jeanne Leroy-Allais (d)
Autres informations
Mouvement
« Fumisme », Arts Incohérents

Célèbre à la Belle Époque, reconnu pour sa plume acerbe et son humour absurde, il est notamment renommé pour ses calembours et ses vers holorimes. Il est parfois considéré comme l'un des plus grands conteurs de langue française[2].

Biographie

Sa maison natale Ă  Honfleur.

Alphonse Allais est le cadet d'une fratrie de cinq enfants, de Charles Auguste Allais (1825-1895), pharmacien, 6, place de la Grande-Fontaine de Honfleur (aujourd'hui place Hamelin[3]) et d'Alphonsine Vivien (1830-1927[4]).

Jusqu'à l'âge de trois ans, il ne prononce pas un mot, sa famille le croyait muet[5]. À l'école, il semble plutôt se destiner à une carrière scientifique : il passe à seize ans son baccalauréat en sciences. Recalé à cause des oraux d'histoire et de géographie, il est finalement reçu l'année suivante. Il devient alors stagiaire dans la pharmacie de son père qui ambitionne pour lui une succession tranquille, mais qui goûte peu ses expériences et ses faux médicaments et l'envoie étudier à Paris. En fait d'études, Alphonse préfère passer son temps aux terrasses des cafés ou dans le jardin du Luxembourg, et ne se présente pas à l'un des examens de l'école de pharmacie. Son père, s'apercevant que les fréquentations extra-estudiantines de son fils ont pris le pas sur ses études, décide de lui couper les vivres.

Pour subsister, Alphonse Allais s'essaye d'abord à la photographie, sur les traces de son ami Charles Cros, mais ne connaît pas le succès. Il décide alors de s'essayer au métier de journaliste, publiant des chroniques loufoques dans diverses revues parisiennes. Avec ses amis du Quartier latin, il fait aussi partie de plusieurs groupes fantaisistes comme « les Fumistes[6] », « les Hydropathes » ou « les Hirsutes[7] ».

En 1881, après avoir terminé sans succès ses études de pharmacie[8], il devient collaborateur du journal Le Chat noir, dans lequel il signe pour la première fois en 1883. C'est grâce à ses écrits humoristiques et à ses nouvelles, écrites au jour le jour, qu'il connaît le succès. Il collabore à l'hebdomadaire Le Chat Noir à partir du numéro 4, daté du , (Feu de paille). En 1885, il fréquente le café-restaurant Au Tambourin au 62, boulevard de Clichy[9].

En 1886, il devient rĂ©dacteur en chef du Chat noir (no 249, ). Sa dernière chronique dans ce pĂ©riodique date du . Il continue Ă  publier chaque jour des contes et d'autres Ĺ“uvres courtes dans des journaux tels que le Gil Blas ou, Ă  partir de 1892, Le Journal (La première chronique d'Alphonse Allais, Le Perroquet, parait dès le 2e numĂ©ro du [10]. La dernière chronique d'Alphonse Allais, La Faillite des centenaires, est parue le , numĂ©ro 4768).

C'est à cette période qu'il sort ses premiers recueils : À se tordre (1891) et Vive la vie ! (1892). Au cœur de la Belle Époque, il devient célèbre et populaire grâce à son écriture légère et à son humour décalé, ses calembours et ses vers holorimes.

Le , il s'embarque au Havre sur le paquebot de luxe La Touraine, navire-amiral de la Compagnie générale transatlantique, à destination de New-York et du Canada, en compagnie de son ami Paul Fabre, le lieutenant Ernest Debiève et J. Berthier de Casaunau[11]. À cette époque la traversée dure huit jours, qu'il passera agréablement entre cocktails, flirts, et invitations à la table de l'état-major[12] - [13]. Il en a laissé un récit vivant dans une de ses chroniques, et arrivé à New-York, il note avec humour : « Les courses en voiture à New-York sont hors de prix. En allant à pied pendant une semaine on peut parfaitement économiser de quoi racheter l'Alsace et la Lorraine[14]. » Il voyage ensuite au Canada (où il situera plusieurs de ses contes) et rentre en France en juillet[13]:3411.

Alphonse Allais vers 1899.

En 1895, il épouse une jeune femme de vingt-six ans, Marguerite Marie Gouzée (1869-1914), fille d'un brasseur d'Anvers. En 1899, il devient rédacteur en chef d'un journal humoristique, Le Sourire, créé en par Maurice Méry, pour rivaliser avec Le Rire. Il continue aussi à publier des recueils : Ne nous frappons pas sort en 1900 et Le Captain Cap, personnage qui incarne le goût de l'absurde caractéristique d'Alphonse Allais, paraît en 1902. Mais derrière son écriture légère et son style narquois, on sent dans les écrits d'Allais une sorte de déception ; ses critiques des militaires, des politiques et des curés sont toujours empreintes d'un certain pessimisme.

Il meurt frappé d'une embolie pulmonaire, consécutive à une phlébite. Une version des événements précédant immédiatement sa mort[3] - [15] affirme que son médecin lui aurait ordonné de rester au lit pendant six mois, qu'Allais aurait négligé cette recommandation, qu’il se serait rendu au café, comme tous les jours et, qu'à un ami qui le raccompagnait à son domicile, où il habitait en l'absence de sa femme, il aurait fait cette dernière plaisanterie : « Demain je serai mort ! Vous trouvez ça drôle, mais moi je ne ris pas. Demain, je serai mort ! ». Cette histoire, racontée par Léon Treich dans L'Esprit français, et selon Anatole Jakovsky répandue par « un journaliste mal informé devant le micro de Radio Luxembourg », figure néanmoins telle quelle dans le Journal de Jules Renard (p793). Elle semble cependant fortement contredite par une lettre d’Alphonse Allais à sa mère du , dans laquelle il lui apprend qu’à la suite d’une phlébite il vient effectivement de passer « 40 jours sur le dos, sans même pouvoir travailler », obéissant ainsi scrupuleusement à son médecin, Bélin, et qu'il est maintenant en conséquence « mince comme un roseau et frais comme une rose[16]. »

Plaque commémorative au 24, rue d’Amsterdam.

Quoi qu’il en soit, il meurt le à 9 h 15 à l'hôtel Britannia, 24, rue d'Amsterdam. Il est enterré au cimetière parisien de Saint-Ouen. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, lors du bombardement du nord de Paris le 21 avril 1944, une bombe de la Royal Air Force pulvérise sa tombe. Ses cendres « virtuelles » sont transférées à Montmartre en 2005.

Il reste de lui l'image d'un homme à l'humour acide et d'un spécialiste de la théorie de l'absurde, mais il est aussi l'auteur, moins connu, de travaux scientifiques : recherches sur la photographie couleur, travaux très poussés sur la synthèse du caoutchouc, découverte, dès 1881, du café soluble lyophilisé dont il a déposé le brevet, le sous le numéro no 141520[17], bien avant donc que Nestlé, grâce à son chimiste alimentaire Max Morgenthaler (de), ne le reprenne en 1935 et lance le Nescafé[18].

L'univers d'Alphonse Allais

Affiche de la campagne électorale pour l'élection législative du 20 août 1893 d'Albert Caperon, dit « Captain Cap ». Alphonse Allais faisait partie de la liste électorale.

L'Ă©crivain

Poète[19] autant qu'humoriste, Alphonse Allais a cultivé entre autres le poème holorime, c'est-à-dire constitué de vers entièrement homophones. Ainsi par exemple :

Par les bois du djinn oĂą s'entasse de l'effroi,
Parle et bois du gin, ou cent tasses de lait froid.

ou encore :

Alphonse Allais de l'âme erre et se f… à l'eau.
Ah ! l'fond salé de la mer ! Hé ! Ce fou ! Hallo.

Il pratique Ă  l'occasion le double sens :

Ah ! Vois au pont du Loing : de lĂ  vogue en mer Dante.
Hâve oiseau pondu loin de la vogue ennuyeuse.

suivi du commentaire de bas de page :

« La rime n'est pas très riche, mais j'aime mieux cela que de sombrer dans la trivialité. »

Alphonse Allais précise par ailleurs, dans un texte qu'il date « Fantasio, », qu'il a « l'honneur d'être l'auteur » du vers néo-alexandrin, qui « se distingue de l’ancien en ce que, au lieu d’être à la fin, la rime se trouve au commencement. (C’est bien son tour). Ce nouveau vers doit se composer d’une moyenne de douze pieds ; je dis une moyenne parce qu’il n’est pas nécessaire que chaque vers ait personnellement douze pieds. L’important est qu’à la fin du poème, le lecteur trouve son compte exact de pieds, sans quoi l’auteur s’exposerait à des réclamations, des criailleries parfaitement légitimes, nous en convenons, mais fort pénibles[20]. »

La mystification peut s'étendre à la dimension d'une nouvelle entière, comme l'a montré Umberto Eco dans son étude Lector in fabula, qui analyse la nouvelle d'Allais intitulée Un drame bien parisien.

Son art de « tirer à la ligne » était proverbial. Il est vrai qu'il faisait même cela avec esprit : « … On étouffe ici ! Permettez que j’ouvre une parenthèse. » Il en fait même parfois un élément comique :

Mon sang ne fit pas cent tours.
Mon sang ne fit pas vingt tours.
Mon sang ne fit pas dix tours.
… (j'abrège pour ne pas fatiguer le lecteur)
Non mesdames, non messieurs, mon sang ne fit qu'un tour.

Quelques personnages reviennent de façon récurrente dans le monde d'Alphonse Allais. Le Captain Cap, de son vrai nom Albert Caperon, est un personnage qui a son franc-parler et affirme : « L'origine de tous ces maux, n'allez pas la chercher plus loin : c'est le microbe de la bureaucratie. Or, on ne parlemente pas avec les microbes. On les tue ! » Son apparition est prétexte à fournir des recettes de cocktails.

Francisque Sarcey, critique théâtral du journal le Temps et personnification du « gros bon sens » bourgeois, est souvent cité dans les contextes les plus loufoques. La « victime » ne s'en formalisait pas, et se réjouissait même d'être imitée — Allais signait volontiers de son nom, ou de celui de « Sarcisque Francey » — par un écrivain aussi spirituel. Un autre auteur lui ayant emprunté le procédé, Allais tint à mettre les choses au point : « Deux personnes seulement à Paris ont le droit de signer Francisque Sarcey : moi-même d'abord, et Francisque Sarcey ensuite. »

Dans plusieurs nouvelles, Alphonse Allais s'amuse aux dépens de l'économiste Paul Leroy-Beaulieu, économiste libéral présenté facétieusement comme adepte du protectionnisme[21].

Il ne se prive pas de mettre en scène François Coppée, Paul Déroulède et d'autres gloires de la Belle Époque.

Chaque fois qu'il est question d'affaires relevant de près ou de loin du domaine économique, il en profite pour se moquer de l'économiste libéral Paul Leroy-Beaulieu, en mettant dans sa bouche des énormités, ou en caricaturant ses opinions jusqu'à leurs ultimes (et absurdes) conséquences et, quand une de ses chroniques aborde l'art militaire, même de la façon la plus loufoque, il ne manque pas de ridiculiser gentiment le général « Poiloue de Sainte Bellone », autrement dit le très authentique Léon de Poiloüe de Saint Mars, le « Père du Soldat », très estimé de ses troupes pour son utile invention de la cuisine roulante.

Un maître de la science-fiction pour rire

La Belle Époque est aussi celle de Jules Verne, des avancées scientifiques, du progrès technique, et de son exploitation économique par un capitalisme encore incertain.

Alphonse Allais, que le démon de l'invention habite, tout comme son ami Charles Cros, a, dans nombre de ses nouvelles, créé des inventions absurdes, délirantes, avec un imperturbable sérieux et un ton enthousiaste qui parodie le journalisme scientifique et technique des dernières années du XIXe siècle. En voici un petit échantillon :

  • la tour Eiffel et l'eau ferrugineuse. JugĂ©e hideuse par nombre d'Ă©crivains et d'intellectuels, des pĂ©titions circulent pour exiger sa dĂ©molition : Alphonse Allais, par la voix du Captain Cap (son vieux complice Albert Caperon), propose de la revĂŞtir de cĂ©ramique Ă©tanche, puis de la retourner pointe en bas, tel un immense gobelet. Une fois remplie d'eau de pluie, le fer de la structure se dissoudra peu Ă  peu, ce qui permettra de fortifier la population de Paris avec de l'eau ferrugineuse[22] ;
  • le lien fixe sur la Manche. Les projets de franchissement du pas de Calais foisonnent dans les journaux, on discute des mĂ©rites respectifs du pont ou du tunnel (qu'on a mĂŞme commencĂ© Ă  creuser vers 1875). Des sociĂ©tĂ©s plus ou moins sĂ©rieuses ont tentĂ© de lever des capitaux en bourse. Allais (Ă  qui rien de ce qui Ă©tait anglo-amĂ©ricain — et surtout pas les cocktails — n'Ă©tait Ă©tranger) propose de rĂ©aliser un pont flottant sur des pontons rĂ©alisĂ©s en vieilles boĂ®tes de sardines, car les restes d'huile adhĂ©rant aux boĂ®tes permettront de garantir la sĂ©curitĂ© de l'ouvrage en aplanissant les pires tempĂŞtes par la technique du filage de l'huile, bien connue des marins ;
  • la sociĂ©tĂ© d'exploitation du Meat-Land. Allais imagine la dĂ©couverte d'une vallĂ©e perdue au cĹ“ur du Canada, oĂą un accident gĂ©ologique combinĂ© Ă  des incendies de forĂŞt a crĂ©Ă© une mine de viande d'antilopes, de cerfs, de lapins, etc. cuits Ă  l'Ă©touffĂ©e, parfumĂ©s par du thym et des herbes aromatiques qui poussaient lĂ  et protĂ©gĂ©s par leur propre graisse qui a figĂ© en surface, comme dans un gigantesque pot de rillettes. Parodiant la littĂ©rature financière de l'Ă©poque, il propose l'exploitation de cette carrière de viande en conserve naturelle via une sociĂ©tĂ© par actions[23] ;
  • la belle-mère explosible[24]. Ă€ cette Ă©poque belliqueuse oĂą le service des poudres recherche sans relâche des explosifs de plus en plus performants comme la mĂ©linite (avec des drames comme celui de l'explosion du cuirassĂ© LibertĂ© Ă  Toulon), Alphonse Allais publie une lettre de confession Ă©manant soi-disant d'un cĂ©lèbre chimiste, membre de l'AcadĂ©mie des sciences (on peut penser Ă  Marcellin Berthelot) affligĂ© d'une belle-mère insupportable par ailleurs adepte des vĂŞtements d'Ă©tĂ© en coton blanc et des siestes au soleil. Il subtilise ses vĂŞtements Ă  l'occasion d'une lessive et leur fait subir l'opĂ©ration chimique qui transforme le paisible coton en terrible fulmicoton. Il ne lui reste plus qu'Ă  se munir d'une forte loupe et Ă  concentrer, tel Archimède au siège de Syracuse, les rayons du soleil sur sa dĂ©testĂ©e belle-mère qui se prĂ©lasse au soleil, et Ă  dĂ©clencher le feu d'artifice mortel qui lui apportera le bonheur conjugal[25] ;
  • une invention patriotique, le fusil Ă  aiguille. Alors que la revanche de la guerre de 1870 est dans toutes les tĂŞtes et que Paul DĂ©roulède (une des tĂŞtes de Turc favorites d'Alphonse Allais) exhorte Ă  garder les yeux fixĂ©s sur la ligne bleue des Vosges, Allais (ou plutĂ´t son double, le lieutenant de chasseurs alpins Élie CoĂŻdal) propose sa modeste contribution au futur effort de guerre : un fusil qui tire une aiguille au lieu d'une balle. Le chas de l'aiguille est au milieu et un fil de soie et d'acier se dĂ©roule derrière : le tireur peut ainsi transpercer une escouade entière de Prussiens (bien connus pour marcher en ligne dans un ordre impeccable). Une fois transpercĂ© le dernier Prussien, l'aiguille se met en travers, ce qui permet au brave soldat français de remorquer la troupe entière, dĂ»ment empaquetĂ©e et ficelĂ©e, vers un camp de prisonniers, sans trop se compliquer la vie[26].

Les inventions guerrières d'Allais — il y en a d'autres et des plus loufoques encore — sont en général commentées et approuvées (ou pas) par le général Poiloüe de Sainte Bellone, fine allusion d'Alphonse Allais au véritable Léon de Poilloüe de Saint Mars, historique inventeur de la cuisine roulante et autre tête de Turc récurrente d'Alphonse Allais.

Patronymes et toponymes dans l'Ĺ“uvre d'Allais : un feu d'artifice de calembours

Dans le Paris de la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle les calembours sont à la mode, le succès de l'Almanach Vermot est à son apogée. Alphonse Allais sacrifie à cette mode en donnant à ses personnages (vieux nobles décavés, jeunes inventeurs prometteurs, petites femmes délurées, lords anglais ou écossais, dames patronnesses un brin déjantées, etc.)[27] une série de noms à double sens qui campent le personnage, une tradition comique qui va se poursuivre longtemps, certains personnages d'Hergé ayant des noms calembours en dialecte anversois ou bruxellois (par exemple le savant Mick Ezdanitoff, modelé sur Jacques Bergier, qui signifie « n'est ce pas génial ? » en flamand).

Au fil des nouvelles on rencontre ainsi (liste non exhaustive) :

  • la baronne Patan de RouspĂ©tance (une dame d'Ĺ“uvres qui promeut la rĂ©cupĂ©ration des vieux bouts d'allumettes pour chauffer les foyers pauvres)[28] ;
  • le baron Labitte de Montripier, un admirateur du Captain Cap et amateur de cocktails qui dĂ©bat doctement de l'âge des ours blancs[29] ;
  • le commandant Leboult de Montmachin, victime malgrĂ© lui des entreprises amoureuses du jeune soldat Gaston de Puyrâleux qui tente d'enlever une beautĂ© foraine, la Belle Ardennaise en volant la roulotte ou (croit-il) elle dort, mais oĂą en fait elle reçoit en toute galanterie son supĂ©rieur hiĂ©rarchique[30] ;
  • Sir A. Kashtey (cire Ă  cacheter), un lord anglais qui, capitaine d'un navire coulĂ©, se sauve en ingĂ©rant du fer et de l'acide sulfurique, ce qui le transforme en aĂ©rostat Ă  hydrogène ;
  • le lieutenant de chasseurs alpins Elie CoĂŻdal, inventeur d'une « rĂ©volution dans la mousqueterie française » (cf. supra) ;
  • Sarah Vigott, charmante jeune anglaise dĂ©lurĂ©e et Ă©prise de photographie, autrice malgrĂ© elle d'un clichĂ© pornographique (Shocking in Vive la vie)[31] ;
  • mademoiselle Odile Crauck, charmante jeune femme qui se montre cruelle avec son amoureux transi[32] ;
  • l’abbĂ© Kahn, curĂ© vĂ©locipĂ©diste et l'abbĂ© Chamel, fils illĂ©gitime de l’abbĂ© Mouret d'Émile Zola et d'une cuisinère au grand cĹ“ur prĂ©nommĂ©e Rosalie, et leur collègue l'abbĂ© Tumaine (Zola, encore)[33] ;
  • Mac Larinett, un amiral Ă©cossais qui avait embrassĂ© la cause de la Commune de Paris, commandait le bateau-lavoir du pont Marie et dont les sept petites filles aussi charmantes que volcaniques Ă©pouseront toutes des dĂ©nommĂ©s Cliquot qu'elles Ă©puiseront par l'amour, devenant ainsi des veuves Cliquot[34].

Les toponymes ne sont pas oubliés : une nouvelle narre le flirt d'Alphonse Allais avec la ravissante (et quelque peu vénale) demoiselle du télégraphe d'un village normand nommé Baisemoy-en-Cort[35].

Autres formes d'art

Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige (1883).

Alphonse Allais est l'auteur de certaines des premières peintures monochromes. Inspiré par le tableau entièrement noir de son ami Paul Bilhaud, intitulé Combat de nègres pendant la nuit, présenté en 1882 au salon des Arts incohérents (qu'il reproduira avec un titre légèrement différent), il présente ses monochromes aux éditions suivantes de ce Salon. Parmi ces monochromes, Récolte de la tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la mer Rouge (1884), ou encore Première communion de jeunes filles chlorotiques par temps de neige (1883), qui précèdent d'une génération le Carré blanc sur fond blanc de Kasimir Malevitch.

Alphonse Allais, Des souteneurs encore dans la force de l'âge et le ventre dans l'herbe boivent de l'absinthe, rideau de fiacre, avant 1897.

En 2018, le galeriste et expert Johann Naldi, spécialiste de l'art du XIXe siècle, découvre parmi un ensemble inédit de dix-sept œuvres des Arts incohérents Des souteneurs encore dans la force de l'âge et le ventre dans l'herbe, consistant en un rideau de fiacre de couleur verte agrémenté d'un cartel avec intitulé. Exécutée avant 1897, date à laquelle Allais compulse ses expériences monochroïdales dans son Album primo-avrilesque, cette œuvre est le seul monochrome d'Alphonse Allais identifié à ce jour, classé Trésor National le 7 mai 2021 sur décision du ministère de la Culture[36].

Partition de musique vide avec le titre Marche funèbre inscrit en haut de la page.
Marche funèbre composée pour les funérailles d'un grand homme sourd (1897), Alphonse Allais
Enregistrement

Il est aussi, bien avant John Cage ou Erwin Schulhoff, mais sans jamais se prendre au sérieux, l'auteur de la première composition musicale minimaliste : sa Marche funèbre composée pour les funérailles d'un grand homme sourd est une page de composition vierge, parce que « les grandes douleurs sont muettes ».

Publications

Ĺ’uvres anthumes

  • La Nuit blanche d'un hussard rouge, monologue… : Alphonse Allais (ill. Caran d'Ache, Monologue dit par Coquelin-Cadet de la ComĂ©die-Française paru dans Le Chat Noir, no 261, datĂ© du . Une première version de ce texte a Ă©tĂ© publiĂ©e dans La Cravache (1879-1880) de Montpellier, sous le titre : Un cuirassier qui dĂ©couche), Paris, Paul Ollendorff, , 35 p., in-16, fig., pl., couv. ill. Quatorze dessins de Caran d'Ache (lire en ligne sur Gallica).
  • Une idĂ©e lumineuse : monologue comique dit par Coquelin Cadet (Couverture en couleurs illustrĂ©e par George Auriol, paru dans le Chat noir, no 306, , sous le titre Un inventeur.), Paris, Paul Ollendorff, , 16 p. (lire en ligne sur Gallica)
    Monologue comique dit par Coquelin Cadet, de la Comédie française.
  • Pour lire en train de bestiaux, ouvrage en, (prĂ©tendument ?), prĂ©paration, signalĂ© comme devant paraĂ®tre aux Ă©ditions Lemerre dans le pĂ©riodique La Lanterne japonaise, numĂ©ro 10, .
  • Au Moulin de la Galette. Revue. OpĂ©rette en un acte reprĂ©sentĂ©e en 1889. En collaboration avec Jehan Sarrazin. ReprĂ©sentĂ©e pour la première fois au Divan Japonais, 75, rue des Martyrs Ă  Paris, le vendredi .
  • Un mĂ©content : monologue…, Paris, Paul Ollendorff, , 16 p. (lire en ligne sur Gallica)
    Monologue dit par Coquelin-Cadet, de la Comédie française paru dans Le Chat Noir, .
  • Le pauvre bougre et le bon gĂ©nie : fĂ©erie en un acte : reprĂ©sentĂ©e pour la 1re fois au Théâtre des Mathurins le 24 mai 1899 (ill. Henri Somm, Navrant rĂ©cit sanglotĂ© par Coquelin-Cadet, de la ComĂ©die française), Paris, Paul Ollendorff, (lire en ligne sur Gallica).
  • Revue libre, production théâtrale, 1890.
  • Ă€ se tordre : histoires chatnoiresques, Paris, Paul Ollendorff, , 303 p. (lire en ligne sur Gallica)
    45 chroniques inédites parues de 1885 à . Nombreuses rééditions, notamment chez Albin Michel.
  • Vive la vie !, Librairie Marpon et Flammarion,1892, 290 p. Collection Les Auteurs gais. RĂ©Ă©dition Le Chat rouge, 2014, 210 p. 29 chroniques inĂ©dites parues dans Le Chat noir.

Pas de bile ! : œuvres anthumes, Paris, Ernest Flammarion, coll. « Collection Les auteurs gais », , 258 p. (lire en ligne sur Gallica)

39 chroniques parues de 1885 Ă  .
  • La Table, pièce en un acte Ă©crite par Alphonse Allais et Raoul Ponchon, signalĂ© dans le pĂ©riodique Gil Blas, n°391; 26 octobre 1893.SignalĂ© dans le pĂ©riodique Le Journal, n°393, 25 octobre 1893.
  • Le Parapluie de l'escouade, Paris, Paul Ollendorff, , VIII-284 p.
    39 chroniques parues de 1886 à , 38 de ces chroniques sont inédites.Cruelle énigme a déjà paru dans le recueil À se tordre. Alphonse Allais nomme Le Parapluie de l'escouade pour deux raisons : « 1° Il n'[y] est sujet de parapluie d'aucune espèce ; 2° La question si importante de l'escouade, considérée comme unité de combat, n'y est même pas effleurée. » Boris Vian retiendra l'idée pour son titre L'Automne à Pékin. Quelques lecteurs grincheux ayant protesté, Allais intitula son volume Pour cause de fin de bail en justifiant l'opportunité du titre par le fait que « son bailleur lui signifiait son congé à la fin du mois ».
  • Rose et vert-pomme : Ĺ“uvres anthumes, Paul Ollendorff, , 330 p. (lire en ligne sur Gallica)
    44 chroniques.
  • Les GaĂ®tĂ©s du Chat Noir, recueil de textes choisis par Alphonse Allais, selon François Caradec, prĂ©facĂ© par Jules LemaĂ®tre, Paul Ollendorff, 1894, 394 p.
  • Innocent, inĂ©dit. En collaboration avec Alfred Capus. Vaudeville en trois actes. Ce vaudeville est jouĂ© pour la première fois au Théâtre des NouveautĂ©s Ă  Paris, le . Alphonse Allais en adapte un feuilleton quotidien qu'il publie dans Le Journal, du au , en le titrant : L'Affaire Baliveau. En 1899, il publie ce feuilleton en librairie aux Ă©ditions de la Revue blanche, sous le titre L'Affaire Blaireau.
  • Deux et deux font cinq (2 + 2 = 5) : Ĺ“uvres anthumes, Paris, Paul Ollendorff, , 343 p. (lire en ligne sur Gallica)
    65 chroniques parues de fin 1893 à fin , dont 62 inédites.
  • PrĂ©face Ă  Jehan Sarrazin, Chanson d'hiver, nouvelles et poĂ©sies. Simple mot pour servir de prĂ©face par Alphonse Allais. Jehan Sarrazin Ă©diteur, 1895. 73 p. Couverture par Adolphe Willette. Dessins de Georges Auriol et de Duclos.
  • PrĂ©face Ă  Charles Leroy, Le Secret du sergent. [En collaboration avec Mme Jeanne Leroy], Paris, Librairie illustrĂ©e, 1896, XII-283 p., couv. en coul.
  • On n'est pas des bĹ“ufs, Paul Ollendorff, 1896. 316 p. RĂ©Ă©dition Le Chat rouge, 2015, 231 p., 44 chroniques parues dans Le Journal pour l'annĂ©e 1895, sauf Dressage, chronique parue dans Le Journal Ă  la date du .
  • Album primo-avrilesque… : Alphonse Allais, Paris, Paul Ollendorff, le (jour oblige), Au format in-16° oblong (dit « Ă  l’italienne »), de 24 x 16 cm), l'ouvrage comprend sept aplats monochromes de 14,5 x 7 cm chacun : noir, bleu, vert, jaune, rouge, gris, blanc, suivi de La Marche funèbre. (lire en ligne sur Gallica)
  • L'Arroseur, FĂ©lix Juven, 1897 et 1901, 123 p. Illustrations de Maurice Radiguet. Petite collection du RIRE ; 4. 26 chroniques.
  • Le Bec en l'air : Ĺ“uvres anthumes (51 chroniques inĂ©dites parues de Ă  ), Paris, Paul Ollendorff, , 322 p. (lire en ligne sur Gallica).
  • Amours, dĂ©lices et orgues : Alphonse Allais (47 contes.), Paris, Paul Ollendorff, , 276 p. (lire en ligne sur Gallica)
    Les mots du titre sont tirés d'une règle de français : ce sont les trois mots de la langue française qui sont masculins au singulier, féminins au pluriel : un bel orgue, les grandes orgues.
  • Clara, drame lyrique en deux actes. Le Journal, .
  • SilvĂ©rie ou les Fonds hollandais, pièce en un acte, en collaboration avec Tristan Bernard. Ernest Flammarion,[1898]. 32 p. 13 simili-gravures d'après les photographies de MM. Cautin et Berger. Collection Les pièces Ă  succès, dirigĂ©e par Jules LĂ©vy ; 8.
  • Pour cause de fin de bail : Ĺ“uvres anthumes (53 chroniques), Paris, La Revue blanche, , 305 p. (lire en ligne sur Gallica).
  • Ă€ la gare comme Ă  la gare, InĂ©dit. Revue théâtrale en un acte. En collaboration avec Albert RenĂ©. Texte inĂ©dit. Revue reprĂ©sentĂ©e au Théâtre des Mathurins le .
  • L'Affaire Blaireau, La Revue Blanche, 1899, 316 p.
  • En ribouldinguant (ill. J. Xaudaro, 36 chroniques), Paris, SociĂ©tĂ© d'Éditions LittĂ©raires et Artistiques, , 124 p. (lire en ligne sur Gallica).
  • L'Astiqueur, ou Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Proverbe en un acte d’Albert RenĂ© et Alphonse Allais, reprĂ©sentĂ© au Théâtre du Gymnase, le .
  • Durand et Durand. InĂ©dit. Revue « Brèves », numĂ©ro 28,
  • Ne nous frappons pas, La Revue blanche, 1900. RĂ©Ă©dition Le Chat Rouge, 2016, 262 p., 58 chroniques.
  • Gardenia,1901.
  • Les maitres chansonniers,1901.
  • Le Captain Cap : ses aventures, ses idĂ©es, ses breuvages (55 chroniques dont 32 inĂ©dites. RĂ©Ă©ditions : La Renaissance du Livre, 1920. Les Ă©ditions du Mouflon, 1943. Le Livre-Club du Libraire, 1961. Pauvert, 1963. UGE/10-18, 1963. Centro Editor de AmĂ©rica Latina, Buenos Aires, 1972, Garnier Frères, 1978. UGE/10-18, 1985, 1993. La Table Ronde, 1997. Barbès, 2009. Editorial Berenice, 2011. Black Cat Books, 4 vol., 2013, 2014), Paris, FĂ©lix Juven, coll. « Collection dorĂ©e », , 283 p. (lire en ligne sur Gallica).
  • CongĂ© amiable, inĂ©dit, 1903.
  • La peur aux tubes.Errance.Texte inĂ©dit paru dans le pĂ©riodique La Coupe aux Fruits, numĂ©ro datĂ© du 3 Janvier 1904.Fonds Oulipo.
  • Chat mauve revue, inĂ©dit. Alphonse Allais, Albert RenĂ© et Paul Bonhomme, pièce de théâtre en un acte pour 24 personnages pouvant ĂŞtre jouĂ©s par 21 personnages. 1904.
  • Monsieur la Pudeur, Librairie théâtrale, 1904, 147 p., vaudeville en trois actes d'Alphonse Allais, FĂ©lix Galipaux et Paul Bonhomme, reprĂ©sentĂ© pour la première fois au théâtre de Cluny le quatre .
  • Aux consignĂ©s ! Fantaisie militaire. Texte inĂ©dit. Écrit en collaboration avec Henri Darsay. Manuscrit de 42 pages. InspirĂ© du conte « Aphasie » paru dans le Chat Noir, , et repris dans Ă€ se tordre en 1891.

Ĺ’uvres posthumes

  • Dans la peau d'un autre. Mystère parisien de rĂ©incarnation normande, Co-auteur Jehan (Emmanuel, dit…) Soudan (de Pierrefitte). Paris, F. Juven, 1907, VIII-319 p., couv. ill. en coul.
  • La partie de dominos,1907. Ă‰crit en collaboration avec Sacha Guitry, d'après Un drame bien parisien.
  • Eh! placide, eh! gĂ©nĂ©reux !, imprimerie Godefroy, 40p. Grande revue havraise en trente trois parties par MM. Albert RenĂ© et Alphonse Allais reprĂ©sentĂ©e pour la première fois le sur la scène du Théâtre-Concert des Folies-Bergère. Le Havre : Imprimerie Auguste Godefroy, 1908. 40 p., in-8.
  • La belle-mère explosible, Flammarion, 1910, 32 p., 29 chroniques. Collection Les Histoires drĂ´les, groupĂ©es par Max et Alex Fischer, no 1
  • Une vraie poire, Flammarion, 1910. 32 p. 11 chroniques. Collection Les Histoires drĂ´les, groupĂ©es par Max et Alex Fischer, no 29.
  • Pas de bile !, Flammarion, 112 p., 35 chroniques, dont 17 issues de Vive la Vie, et 18 issues de Pas de Bile ! Illustrations de Lucien MĂ©tivet. Collection illustrĂ©e Ă  95 centimes, no 24, 112 p.
  • Le boomerang, ou Rien n'est mal qui finit bien, roman, Paris, Paul Ollendorff, s.d. (1912), in-18, 2f., 230p. et 1f., ill. de vignettes et de pl.
  • L’Affaire Blaireau, Paris, Calmann-LĂ©vy, 1913, 110 p., (1) f.(annonces). Ill. M. Dudouyt. Texte sur 2 colonnes, illustrations dans le texte en noir. Nouvelle collection illustrĂ©e ; 69.
  • Ă€ l'Ĺ“il (Ĺ“uvre posthume), prĂ©face de Maurice Donnay, de l'AcadĂ©mie française, Flammarion, 1921, 260 p.
  • La Nuit blanche d'un hussard rouge,rĂ©Ă©dition populaire, augmentĂ©e de 14 contes extraits de Pas de bile !, Flammarion, 1921, 64 p., collection « Une heure d’oubli », 73.
  • Les Meilleurs Contes d'Alphonse Allais, prĂ©sentĂ©s par Pierre Varenne. Illustrations de Pierre Le Trividic, Rouen, Henri Defontaine, 1934, 193 p.
  • Les Meilleures chroniques d'Alphonse Allais,Rouen, Henri Defontaine, 1935, 200 p.
  • Pages choisies, Paris, les Pharmaciens bibliophiles, 1935, in-8°, 303 p.
  • La Vie drĂ´le, Paris, Ă©d. Fournier, 1946 (Bois originaux par Charles-Jean Hallo, 37 chroniques choisies et prĂ©facĂ©es par Sacha Guitry).
  • Les Templiers, Aux Quatre Vents, 1947. 45 contes choisis et prĂ©sentĂ©s par AndrĂ© FrĂ©dĂ©rique. Collection Les MaĂ®tres de l'humour ; 1.
  • Cinquante Cinq Contes d’Alphonse Allais, Club des libraires de France, 1954, (rassemblĂ©s et prĂ©cĂ©dĂ©s d’une prĂ©face bio-bibliographique par Anatole Jakovsky suivis de 7 lettres inĂ©dites et de poèmes illustrĂ©s Ă  l’aide de 57 gravures extraites d’un traitĂ© de science amusante et d’une affiche Ă©lectorale du Captain Cap).
  • François Caradec a publiĂ©, de 1964 Ă  1970, les Ĺ’uvres Complètes d'Alphonse Allais, en 11 volumes, Ă  La Table Ronde : Ĺ’uvres anthumes pour les trois premiers tomes, Ĺ’uvres posthumes pour les huit autres. Les Ĺ’uvres anthumes comprennent donc (l'expression est d'Allais lui-mĂŞme) les recueils publiĂ©s du vivant de l'auteur, d’À se tordre au Captain Cap. Pour les Ĺ’uvres Posthumes, François Caradec a procĂ©dĂ© chronologiquement et par revue (ou journal).
  • Le Livre de Poche a publiĂ© trois anthologies illustrĂ©es par SinĂ©, Allais…grement (1965, 82 chroniques et poèmes, prĂ©sentation et choix de Claude Sohalat), Ă€ la une !, (1966, 43 chroniques, prĂ©sentation et choix de Claude Soalhat), Plaisir d'humour (1966 40 chroniques, prĂ©sentation et choix de AndrĂ© FrĂ©dĂ©rique).
  • Chez le mĂŞme Ă©diteur : Plaisirs d'humour. PrĂ©sentation et notes par Alain Gaudard, Paris, Librairie gĂ©nĂ©rale française, 2003, 93 p. Le livre de poche ; Libretti.
  • François Caradec a rĂ©Ă©ditĂ© l'ensemble des Ĺ’uvres Anthumes en 1 volume, paru en 1989, dans la collection Bouquins, de Robert Laffont. Il a rĂ©cidivĂ© en 1990, mĂŞme Ă©diteur mĂŞme collection, pour les Ĺ’uvres Posthumes, en un volume, non plus pour une intĂ©grale, mais pour une anthologie, prĂ©sentĂ©e par ordre chronologique. Il existe un coffret regroupant les deux volumes.
  • Alphonse Allais et Honfleur, contes et chroniques rassemblĂ©s par Jean-Pierre Delaune,OREP-Éditions, 2021. 171p.

Traduction en anglais

L'œuvre d'Allais a été traduite en anglais par John Crombie à partir de 1980[37].

En 2017, Doug Skinner entreprend de poursuivre la traduction en anglais de son Ĺ“uvre[38].

Postérité

Académie Alphonse Allais, Association des amis d'Alphonse Allais, Institut Alphonse Allais

L'acadĂ©mie est nĂ©e en 1934, Ă  l'initiative de Jehan Soudan de Pierrefitte[39], ami d'Alphonse Allais[40]. Vingt ans plus tard, Ă  l'occasion du centenaire de la naissance d’Alphonse Allais en 1954[41], Henri Jeanson en reprendra le flambeau. Elle compte 75 personnalitĂ©s du monde de l'art et de la culture[42]. Elle est administrĂ©e depuis 2009 par l'Association des Amis d'Alphonse Allais[43]. Elle est animĂ©e par une Chancellerie composĂ©e de trois membres : le Chancelier, le Camerlingue et le Garde du Sceau, dĂ©tenteur de la Comète de Allais[44]. L'AcadĂ©mie Alphonse Allais dĂ©cerne et remet chaque annĂ©e le prix Alphonse-Allais.

Le siège social de l'Association des amis d’Alphonse Allais (AAAA) est sis au cabaret La Crémaillère 1900, 15, place du Tertre, à Montmartre. Ses membres se sont réunis chaque premier dimanche du mois, en 2010 et 2011, au théâtre du Petit Hébertot à Paris où ils tinrent en public leurs séances dites « du dictionnaire ». Ce Dictionnaire ouvert jusqu'à 22 heures a été publié en aux éditions Le Cherche midi, et réédité en 2013 dans la collection « Points » des Éditions du Seuil.

L'association publie une lettre confidentielle, L'Allaisienne[45] (no 1, -no 54, janvier 2022).

L'Institut Alphonse Allais, association loi de 1901, créé en 2015, a pour but de « promouvoir la mémoire, l’esprit et l’œuvre d’Alphonse Allais, de concevoir et d’organiser des manifestations publiques ou privées pour développer l’humour hérité du maître »[46]. Il publie son bulletin officiel intitulé Alphy[47], (n°23, janvier 2022).

En 1976, Jehan Le Povremoyne publie "Mon Curé" aux éditions Alphonse Allais.

Musée Alphonse-Allais à Honfleur

Musée Alphonse Allais à Honfleur.

CrĂ©Ă© en 1999 par Jean-Yves Loriot et inaugurĂ© par Raymond Devos, le Petit musĂ©e d'Alphonse est le plus petit musĂ©e de France (m2)[48]. AppelĂ© aussi le prĂ©paratoire des potards Allais, il Ă©tait situĂ© au 2e Ă©tage de la pharmacie du PassocĂ©an de Honfleur, lieu de naissance d'Alphonse Allais[49]. Ă€ la suite de la vente de la pharmacie, le musĂ©e ferme le 30 septembre 2018 et rouvre le 26 octobre 2019 dans une ancienne maison au 12 rue des Petites boucheries. Il se visite sur rendez-vous[50] - [51].

Allais et les surréalistes

Très populaires à la Belle Époque, les écrits d'Allais (en qui le public ne voulait voir qu'un amuseur) connurent une période d'oubli (correspondant grosso modo à la Première Guerre mondiale) avant d'être remis à l'honneur par les surréalistes, comme André Breton et Marcel Duchamp qui voulurent voir dans l'humour d'Allais une dimension subversive, ce faux candide s'attaquant au sens même des mots pour mieux souligner l'absurdité des maints aspects de la vie politique, économique et sociale[52]. Ainsi se renouvela l'engouement des lecteurs pour Alphonse Allais, dont l'œuvre fut par la suite rééditée à maintes reprises en édition de poche sous l'impulsion notamment du critique littéraire François Caradec.

Références à Allais

Notes et références

  1. Alphonse Allais et Erik Satie sont nés à quelques mètres de distance, dans la même rue d'Honfleur. Ils se sont rencontrés au cabaret parisien Le Chat noir, à Montmartre. Alphonse Allais avait surnommé le musicien « Ésotérik » Satie.
  2. François Caradec, « Avant-propos », in Alphonse Allais, Œuvres anthumes, Robert Laffont, « Bouquins », p. 10
  3. Universalis.fr.
  4. Anatole Jakovsky, Alphonse Allais. « Le tueur à gags », Les Quatre Jeudis, , p. 9.
  5. Alphonse Allais, Œuvres complètes. Œuvres anthumes, édition de François Caradec et Pascal Pia, La Table ronde, 1981, p. XVI.
  6. Émile Goudeau », pour désigner ces manifestations de l'esprit « fin de siècle », invente le terme « fumisme » : « Fumisme : le rire jaune du Chat noir ».
  7. Anatole Jakovsky, Alphonse Allais : "le tueur Ă  gags", Paris, Les Quatre Jeudis, , p. 52-56.
  8. La Gazette, bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie, année 1913, vol. 1, no 6, p. 100 : « Allais ne fut jamais reçu pharmacien ».
  9. La Gazette de Montmartre, no 55, , p. 26.
  10. Le Journal, Numéro 2, page 2.
  11. Amérique française, t. 12, Paris (lire en ligne), chap. 1-6, p. 389.
  12. Œuvres complètes d’Alphonse Allais, Paris, BoD (ISBN 978-2-32223-912-2, lire en ligne), p. 1052.
  13. Œuvres complètes d’Alphonse Allais, Paris, Arvensa Éditions, , 6000 p. (ISBN 979-1-02730-133-1, lire en ligne), p. 816
  14. Ĺ’uvres posthumes : le journal, 1892-1897, Paris, La Table ronde, (lire en ligne), p. 95.
  15. Tout sur tout. Le dictionnaire de l'insolite et du sourire, Ă©ditions France Loisirs, 1986, 191 p.
  16. Cinquante Cinq Contes d’Alphonse Allais, p. 26-28.
  17. Dominique Bougerie, Honfleur et les Honfleurais. Cinq siècles d'histoires, Éd. Marie, 2002, p. 138.
  18. Allais inventeur sur Le Parti du Sourire.
  19. « Alphonse ALLAIS - Poètes.org » (consulté le )
  20. Cinquante cinq contes d’Alphonse Allais, « Prosodie nouveau jeu », p. 281.
  21. Alphonse Allais, D'Alphonse à Allais : ses facéties et mystifications=, Paris, Place des éditeurs, coll. « Paul Leroy-Beaulieu », , 188 p. (ISBN 978-2-258-11397-8, lire en ligne), p. 151.
  22. « Utilisation de la tour Eiffel pour 1900 », sur Short Édition, (consulté le ).
  23. « Le Captain Cap/II/3 - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le ).
  24. Le Journal, 17 décembre 1899.
  25. « sciencia liberatrix ou la belle-mère explosible », sur wikisource.
  26. « révolution dans la mousqueterie française », sur wikisource.
  27. « Noms à double lecture », sur j.poitou.free.fr (consulté le )
  28. « Pas de bile !/Une bonne œuvre - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )
  29. Alphonse Allais, « La question des ours blancs devant le Captain Cap. », dans Le Captain Cap, Juven, (lire en ligne), p. 116–121
  30. « Alphonse Allais : Royal-Cambouis », sur www.bmlisieux.com (consulté le )
  31. « Vive la vie !/Shocking - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )
  32. « En ribouldinguant/Pauvre garçon - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )
  33. Jean-Paul Lefèbvre-Filleau, « Les Farces du Normand Alphonse Allais »
  34. fr/auteur/alphonse-allais, « Fabrique de veuves », sur Short Édition, (consulté le )
  35. « Alphonse Allais : Postes et télégraphes », sur www.bmlisieux.com (consulté le ).
  36. Philippe Dagen, « Dix-neuf œuvres des Arts incohérents classées trésor national », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  37. Like Mother... and Other Tales,Kickshaws Press, Paris, 1980. 56 p., translated by John Crombie. Drawings by Sheila Bourne. Neuf contes traduits du français.
  38. I Am Sarcey Translated by Doug Skinner (Black Scat Books, (ISBN 978-0-99777-716-1), 2017 et suiv.
  39. « Nécrologie de Jehan de Pierrefitte - Les Amateurs de Remy de Gourmont », sur remydegourmont.org (consulté le ).
  40. Ouest-France, 29.03.2013 Claude Lelouch invité chez Alphonse Allais.
  41. Henri Bonnemain À propos du centenaire d'Alphonse Allais, Revue d'histoire de la pharmacie, 1955, vol. 43, no 144, sur le site Persée.fr.
  42. Frédéric Leterreux, « Honfleur. Intronisations à l'Académie Alphonse Allais », sur Actu.fr, (consulté le ).
  43. Académie Alphonse Allais, INPI (France), Marque française N° 3678447, 24 septembre 2009.
  44. http://www.boiteallais.fr/wp-content/uploads/2014/03/ALLAISIENNE-N%C2%B031.pdf
  45. L'Allaisienne, la lettre confidentielle de l'Association des amis d'Alphonse Allais et de l'Académie Alphonse Allais.
  46. « INSTITUT ALPHONSE ALLAIS », sur net1901.org (consulté le ).
  47. « ALPHY, bulletin officiel de l'Institut et de l'Académie Alphonse Allais. », sur Académie Alphonse Allais, (consulté le )
  48. Le musée Alphonse-Allais fait toujours rire, sur ouest-france.fr, consulté le 26 décembre 2020
  49. Un musée hors norme sur Alphonse Allais, sur ouest-france.fr, consulté le 26 décembre 2020
  50. Fermeture du musée, sur ouest-france.fr,consulté le 26 décembre 2020
  51. Réouverture du musée, sur actu.fr, consulté le 26 décembre 2020
  52. « Alphonse Allais (André Breton) », sur www.andrebreton.fr (consulté le )
  53. « Patriotisme économique (lettre à Paul Déroulède) », Deux et deux font cinq, Œuvres anthumes, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1989, p. 521.
  54. « La Marée à Paris », Œuvres posthumes, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1990, p. 883.

Bibliographie

  • D'Alphonse Ă  Allais, ses facĂ©ties et mystifications, anthologie tricotĂ©e et prĂ©sentĂ©e par Jean-Pierre Delaune, Bibliomnibus, 2014.
  • François Caradec, Alphonse Allais, Paris, Belfond, 1997.
  • Jean-Pierre Delaune, On ne badine pas avec l'humour d'Allais, prĂ©face de Roselyne Bachelot-Narquin, Omnibus, 2016.
  • Claude Gagnière, Pour tout l'or des mots, Robert Laffont (ISBN 2-221-08255-9).
  • BenoĂ®t NoĂ«l, « Alphonse Allais et l’absinthe Ă  cinq galons », dans Le Pays d'Auge, no 6, novembre-.
  • Jeanne Leroy-Allais, Alphonse Allais, souvenirs d'enfance et de jeunesse, Ernest Flammarion, 1913.
  • Jean-Yves Loriot, Le GĂ©nie du pote Allais, Montreuil-l'ArgillĂ©, Éditions Pierann, 2002. Illustrations de Piboi (les principales inventions insolites d'Alphonse Allais).
  • Piboi, (Pierre Boiteau) Allais mystères et boules de gomme, Honfleur, Imprimerie Marie, 2005, 288p. (aCCFr), (textes d'Alphonse Allais commentĂ©s et illustrĂ©s par Piboi, avec une prĂ©face de l'artiste Eva Aeppli).
  • Anatole JAKOVSKY : Alphonse Allais "Le Tueur Ă  gags", Les quatre jeudis, 1955.

Articles connexes

Liens externes

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