Alphonse Allais
Alphonse Allais, né le à Honfleur[1] et mort le à Paris, est un journaliste, écrivain et humoriste français.
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Sarcisque Francey |
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Jeanne Leroy-Allais (d) |
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« Fumisme », Arts Incohérents |
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Célèbre à la Belle Époque, reconnu pour sa plume acerbe et son humour absurde, il est notamment renommé pour ses calembours et ses vers holorimes. Il est parfois considéré comme l'un des plus grands conteurs de langue française[2].
Biographie
Alphonse Allais est le cadet d'une fratrie de cinq enfants, de Charles Auguste Allais (1825-1895), pharmacien, 6, place de la Grande-Fontaine de Honfleur (aujourd'hui place Hamelin[3]) et d'Alphonsine Vivien (1830-1927[4]).
Jusqu'à l'âge de trois ans, il ne prononce pas un mot, sa famille le croyait muet[5]. À l'école, il semble plutôt se destiner à une carrière scientifique : il passe à seize ans son baccalauréat en sciences. Recalé à cause des oraux d'histoire et de géographie, il est finalement reçu l'année suivante. Il devient alors stagiaire dans la pharmacie de son père qui ambitionne pour lui une succession tranquille, mais qui goûte peu ses expériences et ses faux médicaments et l'envoie étudier à Paris. En fait d'études, Alphonse préfère passer son temps aux terrasses des cafés ou dans le jardin du Luxembourg, et ne se présente pas à l'un des examens de l'école de pharmacie. Son père, s'apercevant que les fréquentations extra-estudiantines de son fils ont pris le pas sur ses études, décide de lui couper les vivres.
Pour subsister, Alphonse Allais s'essaye d'abord à la photographie, sur les traces de son ami Charles Cros, mais ne connaît pas le succès. Il décide alors de s'essayer au métier de journaliste, publiant des chroniques loufoques dans diverses revues parisiennes. Avec ses amis du Quartier latin, il fait aussi partie de plusieurs groupes fantaisistes comme « les Fumistes[6] », « les Hydropathes » ou « les Hirsutes[7] ».
En 1881, après avoir terminé sans succès ses études de pharmacie[8], il devient collaborateur du journal Le Chat noir, dans lequel il signe pour la première fois en 1883. C'est grâce à ses écrits humoristiques et à ses nouvelles, écrites au jour le jour, qu'il connaît le succès. Il collabore à l'hebdomadaire Le Chat Noir à partir du numéro 4, daté du , (Feu de paille). En 1885, il fréquente le café-restaurant Au Tambourin au 62, boulevard de Clichy[9].
En 1886, il devient rédacteur en chef du Chat noir (no 249, ). Sa dernière chronique dans ce périodique date du . Il continue à publier chaque jour des contes et d'autres œuvres courtes dans des journaux tels que le Gil Blas ou, à partir de 1892, Le Journal (La première chronique d'Alphonse Allais, Le Perroquet, parait dès le 2e numéro du [10]. La dernière chronique d'Alphonse Allais, La Faillite des centenaires, est parue le , numéro 4768).
C'est à cette période qu'il sort ses premiers recueils : À se tordre (1891) et Vive la vie ! (1892). Au cœur de la Belle Époque, il devient célèbre et populaire grâce à son écriture légère et à son humour décalé, ses calembours et ses vers holorimes.
Le , il s'embarque au Havre sur le paquebot de luxe La Touraine, navire-amiral de la Compagnie générale transatlantique, à destination de New-York et du Canada, en compagnie de son ami Paul Fabre, le lieutenant Ernest Debiève et J. Berthier de Casaunau[11]. À cette époque la traversée dure huit jours, qu'il passera agréablement entre cocktails, flirts, et invitations à la table de l'état-major[12] - [13]. Il en a laissé un récit vivant dans une de ses chroniques, et arrivé à New-York, il note avec humour : « Les courses en voiture à New-York sont hors de prix. En allant à pied pendant une semaine on peut parfaitement économiser de quoi racheter l'Alsace et la Lorraine[14]. » Il voyage ensuite au Canada (où il situera plusieurs de ses contes) et rentre en France en juillet[13]:3411.
En 1895, il épouse une jeune femme de vingt-six ans, Marguerite Marie Gouzée (1869-1914), fille d'un brasseur d'Anvers. En 1899, il devient rédacteur en chef d'un journal humoristique, Le Sourire, créé en par Maurice Méry, pour rivaliser avec Le Rire. Il continue aussi à publier des recueils : Ne nous frappons pas sort en 1900 et Le Captain Cap, personnage qui incarne le goût de l'absurde caractéristique d'Alphonse Allais, paraît en 1902. Mais derrière son écriture légère et son style narquois, on sent dans les écrits d'Allais une sorte de déception ; ses critiques des militaires, des politiques et des curés sont toujours empreintes d'un certain pessimisme.
Il meurt frappé d'une embolie pulmonaire, consécutive à une phlébite. Une version des événements précédant immédiatement sa mort[3] - [15] affirme que son médecin lui aurait ordonné de rester au lit pendant six mois, qu'Allais aurait négligé cette recommandation, qu’il se serait rendu au café, comme tous les jours et, qu'à un ami qui le raccompagnait à son domicile, où il habitait en l'absence de sa femme, il aurait fait cette dernière plaisanterie : « Demain je serai mort ! Vous trouvez ça drôle, mais moi je ne ris pas. Demain, je serai mort ! ». Cette histoire, racontée par Léon Treich dans L'Esprit français, et selon Anatole Jakovsky répandue par « un journaliste mal informé devant le micro de Radio Luxembourg », figure néanmoins telle quelle dans le Journal de Jules Renard (p793). Elle semble cependant fortement contredite par une lettre d’Alphonse Allais à sa mère du , dans laquelle il lui apprend qu’à la suite d’une phlébite il vient effectivement de passer « 40 jours sur le dos, sans même pouvoir travailler », obéissant ainsi scrupuleusement à son médecin, Bélin, et qu'il est maintenant en conséquence « mince comme un roseau et frais comme une rose[16]. »
Quoi qu’il en soit, il meurt le à 9 h 15 à l'hôtel Britannia, 24, rue d'Amsterdam. Il est enterré au cimetière parisien de Saint-Ouen. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, lors du bombardement du nord de Paris le 21 avril 1944, une bombe de la Royal Air Force pulvérise sa tombe. Ses cendres « virtuelles » sont transférées à Montmartre en 2005.
Il reste de lui l'image d'un homme à l'humour acide et d'un spécialiste de la théorie de l'absurde, mais il est aussi l'auteur, moins connu, de travaux scientifiques : recherches sur la photographie couleur, travaux très poussés sur la synthèse du caoutchouc, découverte, dès 1881, du café soluble lyophilisé dont il a déposé le brevet, le sous le numéro no 141520[17], bien avant donc que Nestlé, grâce à son chimiste alimentaire Max Morgenthaler (de), ne le reprenne en 1935 et lance le Nescafé[18].
L'univers d'Alphonse Allais
L'Ă©crivain
Poète[19] autant qu'humoriste, Alphonse Allais a cultivé entre autres le poème holorime, c'est-à -dire constitué de vers entièrement homophones. Ainsi par exemple :
- Par les bois du djinn oĂą s'entasse de l'effroi,
- Parle et bois du gin, ou cent tasses de lait froid.
ou encore :
- Alphonse Allais de l'âme erre et se f… à l'eau.
- Ah ! l'fond salé de la mer ! Hé ! Ce fou ! Hallo.
Il pratique Ă l'occasion le double sens :
- Ah ! Vois au pont du Loing : de lĂ vogue en mer Dante.
- Hâve oiseau pondu loin de la vogue ennuyeuse.
suivi du commentaire de bas de page :
- « La rime n'est pas très riche, mais j'aime mieux cela que de sombrer dans la trivialité. »
Alphonse Allais précise par ailleurs, dans un texte qu'il date « Fantasio, », qu'il a « l'honneur d'être l'auteur » du vers néo-alexandrin, qui « se distingue de l’ancien en ce que, au lieu d’être à la fin, la rime se trouve au commencement. (C’est bien son tour). Ce nouveau vers doit se composer d’une moyenne de douze pieds ; je dis une moyenne parce qu’il n’est pas nécessaire que chaque vers ait personnellement douze pieds. L’important est qu’à la fin du poème, le lecteur trouve son compte exact de pieds, sans quoi l’auteur s’exposerait à des réclamations, des criailleries parfaitement légitimes, nous en convenons, mais fort pénibles[20]. »
La mystification peut s'étendre à la dimension d'une nouvelle entière, comme l'a montré Umberto Eco dans son étude Lector in fabula, qui analyse la nouvelle d'Allais intitulée Un drame bien parisien.
Son art de « tirer à la ligne » était proverbial. Il est vrai qu'il faisait même cela avec esprit : « … On étouffe ici ! Permettez que j’ouvre une parenthèse. » Il en fait même parfois un élément comique :
Mon sang ne fit pas cent tours.
Mon sang ne fit pas vingt tours.
Mon sang ne fit pas dix tours.
… (j'abrège pour ne pas fatiguer le lecteur)
Non mesdames, non messieurs, mon sang ne fit qu'un tour.
Quelques personnages reviennent de façon récurrente dans le monde d'Alphonse Allais. Le Captain Cap, de son vrai nom Albert Caperon, est un personnage qui a son franc-parler et affirme : « L'origine de tous ces maux, n'allez pas la chercher plus loin : c'est le microbe de la bureaucratie. Or, on ne parlemente pas avec les microbes. On les tue ! » Son apparition est prétexte à fournir des recettes de cocktails.
Francisque Sarcey, critique théâtral du journal le Temps et personnification du « gros bon sens » bourgeois, est souvent cité dans les contextes les plus loufoques. La « victime » ne s'en formalisait pas, et se réjouissait même d'être imitée — Allais signait volontiers de son nom, ou de celui de « Sarcisque Francey » — par un écrivain aussi spirituel. Un autre auteur lui ayant emprunté le procédé, Allais tint à mettre les choses au point : « Deux personnes seulement à Paris ont le droit de signer Francisque Sarcey : moi-même d'abord, et Francisque Sarcey ensuite. »
Dans plusieurs nouvelles, Alphonse Allais s'amuse aux dépens de l'économiste Paul Leroy-Beaulieu, économiste libéral présenté facétieusement comme adepte du protectionnisme[21].
Il ne se prive pas de mettre en scène François Coppée, Paul Déroulède et d'autres gloires de la Belle Époque.
Chaque fois qu'il est question d'affaires relevant de près ou de loin du domaine économique, il en profite pour se moquer de l'économiste libéral Paul Leroy-Beaulieu, en mettant dans sa bouche des énormités, ou en caricaturant ses opinions jusqu'à leurs ultimes (et absurdes) conséquences et, quand une de ses chroniques aborde l'art militaire, même de la façon la plus loufoque, il ne manque pas de ridiculiser gentiment le général « Poiloue de Sainte Bellone », autrement dit le très authentique Léon de Poiloüe de Saint Mars, le « Père du Soldat », très estimé de ses troupes pour son utile invention de la cuisine roulante.
Un maître de la science-fiction pour rire
La Belle Époque est aussi celle de Jules Verne, des avancées scientifiques, du progrès technique, et de son exploitation économique par un capitalisme encore incertain.
Alphonse Allais, que le démon de l'invention habite, tout comme son ami Charles Cros, a, dans nombre de ses nouvelles, créé des inventions absurdes, délirantes, avec un imperturbable sérieux et un ton enthousiaste qui parodie le journalisme scientifique et technique des dernières années du XIXe siècle. En voici un petit échantillon :
- la tour Eiffel et l'eau ferrugineuse. Jugée hideuse par nombre d'écrivains et d'intellectuels, des pétitions circulent pour exiger sa démolition : Alphonse Allais, par la voix du Captain Cap (son vieux complice Albert Caperon), propose de la revêtir de céramique étanche, puis de la retourner pointe en bas, tel un immense gobelet. Une fois remplie d'eau de pluie, le fer de la structure se dissoudra peu à peu, ce qui permettra de fortifier la population de Paris avec de l'eau ferrugineuse[22] ;
- le lien fixe sur la Manche. Les projets de franchissement du pas de Calais foisonnent dans les journaux, on discute des mérites respectifs du pont ou du tunnel (qu'on a même commencé à creuser vers 1875). Des sociétés plus ou moins sérieuses ont tenté de lever des capitaux en bourse. Allais (à qui rien de ce qui était anglo-américain — et surtout pas les cocktails — n'était étranger) propose de réaliser un pont flottant sur des pontons réalisés en vieilles boîtes de sardines, car les restes d'huile adhérant aux boîtes permettront de garantir la sécurité de l'ouvrage en aplanissant les pires tempêtes par la technique du filage de l'huile, bien connue des marins ;
- la société d'exploitation du Meat-Land. Allais imagine la découverte d'une vallée perdue au cœur du Canada, où un accident géologique combiné à des incendies de forêt a créé une mine de viande d'antilopes, de cerfs, de lapins, etc. cuits à l'étouffée, parfumés par du thym et des herbes aromatiques qui poussaient là et protégés par leur propre graisse qui a figé en surface, comme dans un gigantesque pot de rillettes. Parodiant la littérature financière de l'époque, il propose l'exploitation de cette carrière de viande en conserve naturelle via une société par actions[23] ;
- la belle-mère explosible[24]. À cette époque belliqueuse où le service des poudres recherche sans relâche des explosifs de plus en plus performants comme la mélinite (avec des drames comme celui de l'explosion du cuirassé Liberté à Toulon), Alphonse Allais publie une lettre de confession émanant soi-disant d'un célèbre chimiste, membre de l'Académie des sciences (on peut penser à Marcellin Berthelot) affligé d'une belle-mère insupportable par ailleurs adepte des vêtements d'été en coton blanc et des siestes au soleil. Il subtilise ses vêtements à l'occasion d'une lessive et leur fait subir l'opération chimique qui transforme le paisible coton en terrible fulmicoton. Il ne lui reste plus qu'à se munir d'une forte loupe et à concentrer, tel Archimède au siège de Syracuse, les rayons du soleil sur sa détestée belle-mère qui se prélasse au soleil, et à déclencher le feu d'artifice mortel qui lui apportera le bonheur conjugal[25] ;
- une invention patriotique, le fusil à aiguille. Alors que la revanche de la guerre de 1870 est dans toutes les têtes et que Paul Déroulède (une des têtes de Turc favorites d'Alphonse Allais) exhorte à garder les yeux fixés sur la ligne bleue des Vosges, Allais (ou plutôt son double, le lieutenant de chasseurs alpins Élie Coïdal) propose sa modeste contribution au futur effort de guerre : un fusil qui tire une aiguille au lieu d'une balle. Le chas de l'aiguille est au milieu et un fil de soie et d'acier se déroule derrière : le tireur peut ainsi transpercer une escouade entière de Prussiens (bien connus pour marcher en ligne dans un ordre impeccable). Une fois transpercé le dernier Prussien, l'aiguille se met en travers, ce qui permet au brave soldat français de remorquer la troupe entière, dûment empaquetée et ficelée, vers un camp de prisonniers, sans trop se compliquer la vie[26].
Les inventions guerrières d'Allais — il y en a d'autres et des plus loufoques encore — sont en général commentées et approuvées (ou pas) par le général Poiloüe de Sainte Bellone, fine allusion d'Alphonse Allais au véritable Léon de Poilloüe de Saint Mars, historique inventeur de la cuisine roulante et autre tête de Turc récurrente d'Alphonse Allais.
Patronymes et toponymes dans l'Ĺ“uvre d'Allais : un feu d'artifice de calembours
Dans le Paris de la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle les calembours sont à la mode, le succès de l'Almanach Vermot est à son apogée. Alphonse Allais sacrifie à cette mode en donnant à ses personnages (vieux nobles décavés, jeunes inventeurs prometteurs, petites femmes délurées, lords anglais ou écossais, dames patronnesses un brin déjantées, etc.)[27] une série de noms à double sens qui campent le personnage, une tradition comique qui va se poursuivre longtemps, certains personnages d'Hergé ayant des noms calembours en dialecte anversois ou bruxellois (par exemple le savant Mick Ezdanitoff, modelé sur Jacques Bergier, qui signifie « n'est ce pas génial ? » en flamand).
Au fil des nouvelles on rencontre ainsi (liste non exhaustive) :
- la baronne Patan de Rouspétance (une dame d'œuvres qui promeut la récupération des vieux bouts d'allumettes pour chauffer les foyers pauvres)[28] ;
- le baron Labitte de Montripier, un admirateur du Captain Cap et amateur de cocktails qui débat doctement de l'âge des ours blancs[29] ;
- le commandant Leboult de Montmachin, victime malgré lui des entreprises amoureuses du jeune soldat Gaston de Puyrâleux qui tente d'enlever une beauté foraine, la Belle Ardennaise en volant la roulotte ou (croit-il) elle dort, mais où en fait elle reçoit en toute galanterie son supérieur hiérarchique[30] ;
- Sir A. Kashtey (cire à cacheter), un lord anglais qui, capitaine d'un navire coulé, se sauve en ingérant du fer et de l'acide sulfurique, ce qui le transforme en aérostat à hydrogène ;
- le lieutenant de chasseurs alpins Elie Coïdal, inventeur d'une « révolution dans la mousqueterie française » (cf. supra) ;
- Sarah Vigott, charmante jeune anglaise délurée et éprise de photographie, autrice malgré elle d'un cliché pornographique (Shocking in Vive la vie)[31] ;
- mademoiselle Odile Crauck, charmante jeune femme qui se montre cruelle avec son amoureux transi[32] ;
- l’abbé Kahn, curé vélocipédiste et l'abbé Chamel, fils illégitime de l’abbé Mouret d'Émile Zola et d'une cuisinère au grand cœur prénommée Rosalie, et leur collègue l'abbé Tumaine (Zola, encore)[33] ;
- Mac Larinett, un amiral écossais qui avait embrassé la cause de la Commune de Paris, commandait le bateau-lavoir du pont Marie et dont les sept petites filles aussi charmantes que volcaniques épouseront toutes des dénommés Cliquot qu'elles épuiseront par l'amour, devenant ainsi des veuves Cliquot[34].
Les toponymes ne sont pas oubliés : une nouvelle narre le flirt d'Alphonse Allais avec la ravissante (et quelque peu vénale) demoiselle du télégraphe d'un village normand nommé Baisemoy-en-Cort[35].
Autres formes d'art
Alphonse Allais est l'auteur de certaines des premières peintures monochromes. Inspiré par le tableau entièrement noir de son ami Paul Bilhaud, intitulé Combat de nègres pendant la nuit, présenté en 1882 au salon des Arts incohérents (qu'il reproduira avec un titre légèrement différent), il présente ses monochromes aux éditions suivantes de ce Salon. Parmi ces monochromes, Récolte de la tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la mer Rouge (1884), ou encore Première communion de jeunes filles chlorotiques par temps de neige (1883), qui précèdent d'une génération le Carré blanc sur fond blanc de Kasimir Malevitch.
En 2018, le galeriste et expert Johann Naldi, spécialiste de l'art du XIXe siècle, découvre parmi un ensemble inédit de dix-sept œuvres des Arts incohérents Des souteneurs encore dans la force de l'âge et le ventre dans l'herbe, consistant en un rideau de fiacre de couleur verte agrémenté d'un cartel avec intitulé. Exécutée avant 1897, date à laquelle Allais compulse ses expériences monochroïdales dans son Album primo-avrilesque, cette œuvre est le seul monochrome d'Alphonse Allais identifié à ce jour, classé Trésor National le 7 mai 2021 sur décision du ministère de la Culture[36].
Il est aussi, bien avant John Cage ou Erwin Schulhoff, mais sans jamais se prendre au sérieux, l'auteur de la première composition musicale minimaliste : sa Marche funèbre composée pour les funérailles d'un grand homme sourd est une page de composition vierge, parce que « les grandes douleurs sont muettes ».
Publications
Ĺ’uvres anthumes
- La Nuit blanche d'un hussard rouge, monologue… : Alphonse Allais (ill. Caran d'Ache, Monologue dit par Coquelin-Cadet de la Comédie-Française paru dans Le Chat Noir, no 261, daté du . Une première version de ce texte a été publiée dans La Cravache (1879-1880) de Montpellier, sous le titre : Un cuirassier qui découche), Paris, Paul Ollendorff, , 35 p., in-16, fig., pl., couv. ill. Quatorze dessins de Caran d'Ache (lire en ligne sur Gallica).
- Une idée lumineuse : monologue comique dit par Coquelin Cadet (Couverture en couleurs illustrée par George Auriol, paru dans le Chat noir, no 306, , sous le titre Un inventeur.), Paris, Paul Ollendorff, , 16 p. (lire en ligne sur Gallica)Monologue comique dit par Coquelin Cadet, de la Comédie française.
- Pour lire en train de bestiaux, ouvrage en, (prétendument ?), préparation, signalé comme devant paraître aux éditions Lemerre dans le périodique La Lanterne japonaise, numéro 10, .
- Au Moulin de la Galette. Revue. Opérette en un acte représentée en 1889. En collaboration avec Jehan Sarrazin. Représentée pour la première fois au Divan Japonais, 75, rue des Martyrs à Paris, le vendredi .
- Un mécontent : monologue…, Paris, Paul Ollendorff, , 16 p. (lire en ligne sur Gallica)Monologue dit par Coquelin-Cadet, de la Comédie française paru dans Le Chat Noir, .
- Le pauvre bougre et le bon génie : féerie en un acte : représentée pour la 1re fois au Théâtre des Mathurins le 24 mai 1899 (ill. Henri Somm, Navrant récit sangloté par Coquelin-Cadet, de la Comédie française), Paris, Paul Ollendorff, (lire en ligne sur Gallica).
- Revue libre, production théâtrale, 1890.
- À se tordre : histoires chatnoiresques, Paris, Paul Ollendorff, , 303 p. (lire en ligne sur Gallica)45 chroniques inédites parues de 1885 à . Nombreuses rééditions, notamment chez Albin Michel.
- Vive la vie !, Librairie Marpon et Flammarion,1892, 290 p. Collection Les Auteurs gais. Réédition Le Chat rouge, 2014, 210 p. 29 chroniques inédites parues dans Le Chat noir.
Pas de bile ! : œuvres anthumes, Paris, Ernest Flammarion, coll. « Collection Les auteurs gais », , 258 p. (lire en ligne sur Gallica)
- La Table, pièce en un acte écrite par Alphonse Allais et Raoul Ponchon, signalé dans le périodique Gil Blas, n°391; 26 octobre 1893.Signalé dans le périodique Le Journal, n°393, 25 octobre 1893.
- Le Parapluie de l'escouade, Paris, Paul Ollendorff, , VIII-284 p.39 chroniques parues de 1886 à , 38 de ces chroniques sont inédites.Cruelle énigme a déjà paru dans le recueil À se tordre. Alphonse Allais nomme Le Parapluie de l'escouade pour deux raisons : « 1° Il n'[y] est sujet de parapluie d'aucune espèce ; 2° La question si importante de l'escouade, considérée comme unité de combat, n'y est même pas effleurée. » Boris Vian retiendra l'idée pour son titre L'Automne à Pékin. Quelques lecteurs grincheux ayant protesté, Allais intitula son volume Pour cause de fin de bail en justifiant l'opportunité du titre par le fait que « son bailleur lui signifiait son congé à la fin du mois ».
- Rose et vert-pomme : Ĺ“uvres anthumes, Paul Ollendorff, , 330 p. (lire en ligne sur Gallica)44 chroniques.
- Les Gaîtés du Chat Noir, recueil de textes choisis par Alphonse Allais, selon François Caradec, préfacé par Jules Lemaître, Paul Ollendorff, 1894, 394 p.
- Innocent, inédit. En collaboration avec Alfred Capus. Vaudeville en trois actes. Ce vaudeville est joué pour la première fois au Théâtre des Nouveautés à Paris, le . Alphonse Allais en adapte un feuilleton quotidien qu'il publie dans Le Journal, du au , en le titrant : L'Affaire Baliveau. En 1899, il publie ce feuilleton en librairie aux éditions de la Revue blanche, sous le titre L'Affaire Blaireau.
- Deux et deux font cinq (2 + 2 = 5) : œuvres anthumes, Paris, Paul Ollendorff, , 343 p. (lire en ligne sur Gallica)65 chroniques parues de fin 1893 à fin , dont 62 inédites.
- Préface à Jehan Sarrazin, Chanson d'hiver, nouvelles et poésies. Simple mot pour servir de préface par Alphonse Allais. Jehan Sarrazin éditeur, 1895. 73 p. Couverture par Adolphe Willette. Dessins de Georges Auriol et de Duclos.
- Préface à Charles Leroy, Le Secret du sergent. [En collaboration avec Mme Jeanne Leroy], Paris, Librairie illustrée, 1896, XII-283 p., couv. en coul.
- On n'est pas des bœufs, Paul Ollendorff, 1896. 316 p. Réédition Le Chat rouge, 2015, 231 p., 44 chroniques parues dans Le Journal pour l'année 1895, sauf Dressage, chronique parue dans Le Journal à la date du .
- Album primo-avrilesque… : Alphonse Allais, Paris, Paul Ollendorff, le (jour oblige), Au format in-16° oblong (dit « à l’italienne »), de 24 x 16 cm), l'ouvrage comprend sept aplats monochromes de 14,5 x 7 cm chacun : noir, bleu, vert, jaune, rouge, gris, blanc, suivi de La Marche funèbre. (lire en ligne sur Gallica)
- L'Arroseur, FĂ©lix Juven, 1897 et 1901, 123 p. Illustrations de Maurice Radiguet. Petite collection du RIRE ; 4. 26 chroniques.
- Le Bec en l'air : œuvres anthumes (51 chroniques inédites parues de à ), Paris, Paul Ollendorff, , 322 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Amours, délices et orgues : Alphonse Allais (47 contes.), Paris, Paul Ollendorff, , 276 p. (lire en ligne sur Gallica)Les mots du titre sont tirés d'une règle de français : ce sont les trois mots de la langue française qui sont masculins au singulier, féminins au pluriel : un bel orgue, les grandes orgues.
- Clara, drame lyrique en deux actes. Le Journal, .
- Silvérie ou les Fonds hollandais, pièce en un acte, en collaboration avec Tristan Bernard. Ernest Flammarion,[1898]. 32 p. 13 simili-gravures d'après les photographies de MM. Cautin et Berger. Collection Les pièces à succès, dirigée par Jules Lévy ; 8.
- Pour cause de fin de bail : Ĺ“uvres anthumes (53 chroniques), Paris, La Revue blanche, , 305 p. (lire en ligne sur Gallica).
- À la gare comme à la gare, Inédit. Revue théâtrale en un acte. En collaboration avec Albert René. Texte inédit. Revue représentée au Théâtre des Mathurins le .
- L'Affaire Blaireau, La Revue Blanche, 1899, 316 p.
- En ribouldinguant (ill. J. Xaudaro, 36 chroniques), Paris, Société d'Éditions Littéraires et Artistiques, , 124 p. (lire en ligne sur Gallica).
- L'Astiqueur, ou Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Proverbe en un acte d’Albert René et Alphonse Allais, représenté au Théâtre du Gymnase, le .
- Durand et Durand. Inédit. Revue « Brèves », numéro 28, .
- Ne nous frappons pas, La Revue blanche, 1900. RĂ©Ă©dition Le Chat Rouge, 2016, 262 p., 58 chroniques.
- Gardenia,1901.
- Les maitres chansonniers,1901.
- Le Captain Cap : ses aventures, ses idées, ses breuvages (55 chroniques dont 32 inédites. Rééditions : La Renaissance du Livre, 1920. Les éditions du Mouflon, 1943. Le Livre-Club du Libraire, 1961. Pauvert, 1963. UGE/10-18, 1963. Centro Editor de América Latina, Buenos Aires, 1972, Garnier Frères, 1978. UGE/10-18, 1985, 1993. La Table Ronde, 1997. Barbès, 2009. Editorial Berenice, 2011. Black Cat Books, 4 vol., 2013, 2014), Paris, Félix Juven, coll. « Collection dorée », , 283 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Congé amiable, inédit, 1903.
- La peur aux tubes.Errance.Texte inédit paru dans le périodique La Coupe aux Fruits, numéro daté du 3 Janvier 1904.Fonds Oulipo.
- Chat mauve revue, inédit. Alphonse Allais, Albert René et Paul Bonhomme, pièce de théâtre en un acte pour 24 personnages pouvant être joués par 21 personnages. 1904.
- Monsieur la Pudeur, Librairie théâtrale, 1904, 147 p., vaudeville en trois actes d'Alphonse Allais, Félix Galipaux et Paul Bonhomme, représenté pour la première fois au théâtre de Cluny le quatre .
- Aux consignés ! Fantaisie militaire. Texte inédit. Écrit en collaboration avec Henri Darsay. Manuscrit de 42 pages. Inspiré du conte « Aphasie » paru dans le Chat Noir, , et repris dans À se tordre en 1891.
Ĺ’uvres posthumes
- Dans la peau d'un autre. Mystère parisien de réincarnation normande, Co-auteur Jehan (Emmanuel, dit…) Soudan (de Pierrefitte). Paris, F. Juven, 1907, VIII-319 p., couv. ill. en coul.
- La partie de dominos,1907. Écrit en collaboration avec Sacha Guitry, d'après Un drame bien parisien.
- Eh! placide, eh! généreux !, imprimerie Godefroy, 40p. Grande revue havraise en trente trois parties par MM. Albert René et Alphonse Allais représentée pour la première fois le sur la scène du Théâtre-Concert des Folies-Bergère. Le Havre : Imprimerie Auguste Godefroy, 1908. 40 p., in-8.
- La belle-mère explosible, Flammarion, 1910, 32 p., 29 chroniques. Collection Les Histoires drôles, groupées par Max et Alex Fischer, no 1
- Une vraie poire, Flammarion, 1910. 32 p. 11 chroniques. Collection Les Histoires drôles, groupées par Max et Alex Fischer, no 29.
- Pas de bile !, Flammarion, 112 p., 35 chroniques, dont 17 issues de Vive la Vie, et 18 issues de Pas de Bile ! Illustrations de Lucien Métivet. Collection illustrée à 95 centimes, no 24, 112 p.
- Le boomerang, ou Rien n'est mal qui finit bien, roman, Paris, Paul Ollendorff, s.d. (1912), in-18, 2f., 230p. et 1f., ill. de vignettes et de pl.
- L’Affaire Blaireau, Paris, Calmann-Lévy, 1913, 110 p., (1) f.(annonces). Ill. M. Dudouyt. Texte sur 2 colonnes, illustrations dans le texte en noir. Nouvelle collection illustrée ; 69.
- À l'œil (œuvre posthume), préface de Maurice Donnay, de l'Académie française, Flammarion, 1921, 260 p.
- La Nuit blanche d'un hussard rouge,réédition populaire, augmentée de 14 contes extraits de Pas de bile !, Flammarion, 1921, 64 p., collection « Une heure d’oubli », 73.
- Les Meilleurs Contes d'Alphonse Allais, présentés par Pierre Varenne. Illustrations de Pierre Le Trividic, Rouen, Henri Defontaine, 1934, 193 p.
- Les Meilleures chroniques d'Alphonse Allais,Rouen, Henri Defontaine, 1935, 200 p.
- Pages choisies, Paris, les Pharmaciens bibliophiles, 1935, in-8°, 303 p.
- La Vie drôle, Paris, éd. Fournier, 1946 (Bois originaux par Charles-Jean Hallo, 37 chroniques choisies et préfacées par Sacha Guitry).
- Les Templiers, Aux Quatre Vents, 1947. 45 contes choisis et présentés par André Frédérique. Collection Les Maîtres de l'humour ; 1.
- Cinquante Cinq Contes d’Alphonse Allais, Club des libraires de France, 1954, (rassemblés et précédés d’une préface bio-bibliographique par Anatole Jakovsky suivis de 7 lettres inédites et de poèmes illustrés à l’aide de 57 gravures extraites d’un traité de science amusante et d’une affiche électorale du Captain Cap).
- François Caradec a publié, de 1964 à 1970, les Œuvres Complètes d'Alphonse Allais, en 11 volumes, à La Table Ronde : Œuvres anthumes pour les trois premiers tomes, Œuvres posthumes pour les huit autres. Les Œuvres anthumes comprennent donc (l'expression est d'Allais lui-même) les recueils publiés du vivant de l'auteur, d’À se tordre au Captain Cap. Pour les Œuvres Posthumes, François Caradec a procédé chronologiquement et par revue (ou journal).
- Le Livre de Poche a publié trois anthologies illustrées par Siné, Allais…grement (1965, 82 chroniques et poèmes, présentation et choix de Claude Sohalat), À la une !, (1966, 43 chroniques, présentation et choix de Claude Soalhat), Plaisir d'humour (1966 40 chroniques, présentation et choix de André Frédérique).
- Chez le même éditeur : Plaisirs d'humour. Présentation et notes par Alain Gaudard, Paris, Librairie générale française, 2003, 93 p. Le livre de poche ; Libretti.
- François Caradec a réédité l'ensemble des Œuvres Anthumes en 1 volume, paru en 1989, dans la collection Bouquins, de Robert Laffont. Il a récidivé en 1990, même éditeur même collection, pour les Œuvres Posthumes, en un volume, non plus pour une intégrale, mais pour une anthologie, présentée par ordre chronologique. Il existe un coffret regroupant les deux volumes.
- Alphonse Allais et Honfleur, contes et chroniques rassemblés par Jean-Pierre Delaune,OREP-Éditions, 2021. 171p.
Postérité
Académie Alphonse Allais, Association des amis d'Alphonse Allais, Institut Alphonse Allais
L'académie est née en 1934, à l'initiative de Jehan Soudan de Pierrefitte[39], ami d'Alphonse Allais[40]. Vingt ans plus tard, à l'occasion du centenaire de la naissance d’Alphonse Allais en 1954[41], Henri Jeanson en reprendra le flambeau. Elle compte 75 personnalités du monde de l'art et de la culture[42]. Elle est administrée depuis 2009 par l'Association des Amis d'Alphonse Allais[43]. Elle est animée par une Chancellerie composée de trois membres : le Chancelier, le Camerlingue et le Garde du Sceau, détenteur de la Comète de Allais[44]. L'Académie Alphonse Allais décerne et remet chaque année le prix Alphonse-Allais.
Le siège social de l'Association des amis d’Alphonse Allais (AAAA) est sis au cabaret La Crémaillère 1900, 15, place du Tertre, à Montmartre. Ses membres se sont réunis chaque premier dimanche du mois, en 2010 et 2011, au théâtre du Petit Hébertot à Paris où ils tinrent en public leurs séances dites « du dictionnaire ». Ce Dictionnaire ouvert jusqu'à 22 heures a été publié en aux éditions Le Cherche midi, et réédité en 2013 dans la collection « Points » des Éditions du Seuil.
L'association publie une lettre confidentielle, L'Allaisienne[45] (no 1, -no 54, janvier 2022).
L'Institut Alphonse Allais, association loi de 1901, créé en 2015, a pour but de « promouvoir la mémoire, l’esprit et l’œuvre d’Alphonse Allais, de concevoir et d’organiser des manifestations publiques ou privées pour développer l’humour hérité du maître »[46]. Il publie son bulletin officiel intitulé Alphy[47], (n°23, janvier 2022).
En 1976, Jehan Le Povremoyne publie "Mon Curé" aux éditions Alphonse Allais.
Musée Alphonse-Allais à Honfleur
Créé en 1999 par Jean-Yves Loriot et inauguré par Raymond Devos, le Petit musée d'Alphonse est le plus petit musée de France (8 m2)[48]. Appelé aussi le préparatoire des potards Allais, il était situé au 2e étage de la pharmacie du Passocéan de Honfleur, lieu de naissance d'Alphonse Allais[49]. À la suite de la vente de la pharmacie, le musée ferme le 30 septembre 2018 et rouvre le 26 octobre 2019 dans une ancienne maison au 12 rue des Petites boucheries. Il se visite sur rendez-vous[50] - [51].
Allais et les surréalistes
Très populaires à la Belle Époque, les écrits d'Allais (en qui le public ne voulait voir qu'un amuseur) connurent une période d'oubli (correspondant grosso modo à la Première Guerre mondiale) avant d'être remis à l'honneur par les surréalistes, comme André Breton et Marcel Duchamp qui voulurent voir dans l'humour d'Allais une dimension subversive, ce faux candide s'attaquant au sens même des mots pour mieux souligner l'absurdité des maints aspects de la vie politique, économique et sociale[52]. Ainsi se renouvela l'engouement des lecteurs pour Alphonse Allais, dont l'œuvre fut par la suite rééditée à maintes reprises en édition de poche sous l'impulsion notamment du critique littéraire François Caradec.
Références à Allais
- En , le Premier ministre français Dominique de Villepin emploie, au cours d'une conférence de presse, l'expression « patriotisme économique ». La paternité, ironique, en revient à Alphonse Allais[53].
- Allais proposa en 1905 de remplacer les fortifications entourant alors Paris par une grande plage de sable, un projet qu'il nomma… « Paris-Plage[54] ».
- Le film Ni vu, ni connu d'Yves Robert () est inspiré du roman L'Affaire Blaireau.
- Dans le film Touchez pas au grisbi de Jacques Becker (), Jean Gabin possède un appartement rue Alphonse-Allais à Paris, rue qui n'existe pas. Il existe aujourd'hui une place Alphonse-Allais dans le 20e, créée en 1990, au moment de l'aménagement de la ZAC de Belleville.
Notes et références
- Alphonse Allais et Erik Satie sont nés à quelques mètres de distance, dans la même rue d'Honfleur. Ils se sont rencontrés au cabaret parisien Le Chat noir, à Montmartre. Alphonse Allais avait surnommé le musicien « Ésotérik » Satie.
- François Caradec, « Avant-propos », in Alphonse Allais, Œuvres anthumes, Robert Laffont, « Bouquins », p. 10
- Universalis.fr.
- Anatole Jakovsky, Alphonse Allais. « Le tueur à gags », Les Quatre Jeudis, , p. 9.
- Alphonse Allais, Œuvres complètes. Œuvres anthumes, édition de François Caradec et Pascal Pia, La Table ronde, 1981, p. XVI.
- Émile Goudeau », pour désigner ces manifestations de l'esprit « fin de siècle », invente le terme « fumisme » : « Fumisme : le rire jaune du Chat noir ».
- Anatole Jakovsky, Alphonse Allais : "le tueur Ă gags", Paris, Les Quatre Jeudis, , p. 52-56.
- La Gazette, bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie, année 1913, vol. 1, no 6, p. 100 : « Allais ne fut jamais reçu pharmacien ».
- La Gazette de Montmartre, no 55, , p. 26.
- Le Journal, Numéro 2, page 2.
- Amérique française, t. 12, Paris (lire en ligne), chap. 1-6, p. 389.
- Œuvres complètes d’Alphonse Allais, Paris, BoD (ISBN 978-2-32223-912-2, lire en ligne), p. 1052.
- Œuvres complètes d’Alphonse Allais, Paris, Arvensa Éditions, , 6000 p. (ISBN 979-1-02730-133-1, lire en ligne), p. 816
- Ĺ’uvres posthumes : le journal, 1892-1897, Paris, La Table ronde, (lire en ligne), p. 95.
- Tout sur tout. Le dictionnaire de l'insolite et du sourire, Ă©ditions France Loisirs, 1986, 191 p.
- Cinquante Cinq Contes d’Alphonse Allais, p. 26-28.
- Dominique Bougerie, Honfleur et les Honfleurais. Cinq siècles d'histoires, Éd. Marie, 2002, p. 138.
- Allais inventeur sur Le Parti du Sourire.
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- Le musée Alphonse-Allais fait toujours rire, sur ouest-france.fr, consulté le 26 décembre 2020
- Un musée hors norme sur Alphonse Allais, sur ouest-france.fr, consulté le 26 décembre 2020
- Fermeture du musée, sur ouest-france.fr,consulté le 26 décembre 2020
- Réouverture du musée, sur actu.fr, consulté le 26 décembre 2020
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Bibliographie
- D'Alphonse à Allais, ses facéties et mystifications, anthologie tricotée et présentée par Jean-Pierre Delaune, Bibliomnibus, 2014.
- François Caradec, Alphonse Allais, Paris, Belfond, 1997.
- Jean-Pierre Delaune, On ne badine pas avec l'humour d'Allais, préface de Roselyne Bachelot-Narquin, Omnibus, 2016.
- Claude Gagnière, Pour tout l'or des mots, Robert Laffont (ISBN 2-221-08255-9).
- Benoît Noël, « Alphonse Allais et l’absinthe à cinq galons », dans Le Pays d'Auge, no 6, novembre-.
- Jeanne Leroy-Allais, Alphonse Allais, souvenirs d'enfance et de jeunesse, Ernest Flammarion, 1913.
- Jean-Yves Loriot, Le Génie du pote Allais, Montreuil-l'Argillé, Éditions Pierann, 2002. Illustrations de Piboi (les principales inventions insolites d'Alphonse Allais).
- Piboi, (Pierre Boiteau) Allais mystères et boules de gomme, Honfleur, Imprimerie Marie, 2005, 288p. (aCCFr), (textes d'Alphonse Allais commentés et illustrés par Piboi, avec une préface de l'artiste Eva Aeppli).
- Anatole JAKOVSKY : Alphonse Allais "Le Tueur Ă gags", Les quatre jeudis, 1955.
Articles connexes
Liens externes
Textes en ligne
- À se tordre sur le site de l'ABU
- Projet Gutenberg Ĺ’uvres
- Ebooks livres libres et gratuits
- Bibliothèque électronique du Québec, collection « À tous les vents », À se tordre, Plaisirs d'humour, L'Affaire Blaireau, Faits divers, À la une !, Deux et deux font cinq, Pour cause de fin de bail, Vive la vie !
- Bibliothèque électronique de Lisieux, nouvelles d'Alphonse Allais
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