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Comédie de Genève

La Comédie de Genève, fondée par Ernest Fournier[1] en 1913, est un théâtre situé à Genève en Suisse[2]. Après avoir siégé dans le quartier de Plainpalais pendant plus d'un siècle, l'institution a déménagé en 2021 dans un théâtre flambant neuf au cœur du quartier des Eaux-Vives.

Comédie de Genève
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Description

La Comédie de Genève est la plus ancienne institution genevoise consacrée à l’art dramatique[3]. D'abord construite par l’architecte genevois Henry Baudin dans le quartier de Plainpalais, elle a été inaugurée le 24 par son directeur Ernest Fournier[4].

108 ans plus tard, c’est aux Eaux-Vives, sur le site de la gare de Genève-Eaux-Vives (ligne CEVA), qu’un nouveau bâtiment est érigé par FRES architectes pour accueillir l'institution. Le chantier commence en 2016 et se termine en janvier 2021[5]. La nouvelle Comédie de Genève comprend deux salles de spectacle, dont une salle frontale de 500 places et une salle modulable de 200 places, ainsi que des ateliers de fabrication de décors et de costumes, et deux salles de répétition[6].

La Comédie de Genève a pour ambition de devenir un lieu de vie accessible à tous avec une programmation pluridisciplinaire (théâtre, danse, cirque d’auteur, etc). De grands metteurs en scène internationaux sont invités à créer des spectacles avec des talents locaux.

Une longue marche vers un nouveau théâtre

Le nouveau foyer de la Comédie de Genève aux Eaux-Vives.

En 1987, le metteur en scène Matthias Langhoff, pressenti par les autorités genevoises pour diriger la Comédie de Genève à la suite de Benno Besson, met sur le papier ce qu’il attend d’un théâtre de son temps. Ce sont ses réflexions qui constituent le Rapport Langhoff[7] (Éditions Zoé), dans lequel Matthias Langhoff dresse un portrait peu flatteur tant de l’état que de la conception du bâtiment, et fait des propositions révolutionnaires pour doter Genève d’un théâtre de niveau européen[8]. Effrayant les autorités de l’époque, ce rapport restera sans réponse.

Il faudra attendre l’arrivée d'Anne Bisang[9] à la tête de l’institution en 1999, pour que celle-ci, avec le soutien de son chef technique, mette un terme aux divers projets de transformation du théâtre en indiquant que seule la construction d’un nouveau théâtre peut répondre aux besoins.

Ainsi, un collectif de professionnels des arts de la scène (comédiens, metteurs en scène, scénographes, éclairagistes, etc.) se regroupent en 2000 pour créer l’Association pour une nouvelle Comédie (ANC)[10]. Dès lors, c’est elle qui porte le projet et convainc les autorités municipales. En janvier 2009, la Ville de Genève lance un concours d’architecture[11], remporté par le Bureau parisien FRES architectes. Après 4 ans de travaux, c’est en janvier 2021 que le duo Natacha Koutchoumov et Denis Maillefer ainsi que leur équipe emménagent dans le nouveau bâtiment aux Eaux-Vives. C’est l’aboutissement d’un rêve commencé 34 ans plus tôt.

Historique

Naissance 1913-1937

Formé à Paris par un sociétaire de la Comédie-Française, Ernest Fournier a 34 ans lorsqu'il fonde la troupe dramatique de « La Comédie » qui jouera dès à la salle communale de Plainpalais (actuellement Théâtre Pitoëff)[12] - [13].

L’accueil obtenu et le soutien financier du « Mouvement pour l’Art social » l’incitent dès 1911 à faire construire son propre théâtre : le bâtiment actuel de la Comédie de Genève, Boulevard des Philosophes 6, inauguré le dans le quartier de Plainpalais (à l'époque commune de Plainpalais)[12] - [14] - [15] - [16].

À la suite de la crise de 1929, l’équilibre financier de la Comédie de Genève perd de l'altitude. Ernest Fournier écoule ses moyens, sa santé, et meurt en [2] - [14] - [17].

1939-1959

Le comédien français Maurice Jacquelin prend la direction de la Comédie de Genève[18].

Durant les années de guerre, la Comédie de Genève s'est davantage ouverte aux auteurs locaux, un phénomène qui se poursuivra jusqu'à la fin des années 1940[18].

En 1945, c'est à la Comédie de Genève que Giorgio Strehler, alors jeune réfugié italien, signe ses deux premières mises en scène, Meurtre dans la Cathédrale de T.S. Eliot et la création mondiale de Caligula de Camus[18].

En 1947, pour éviter la faillite de l’entreprise encore en mains privées, la Ville de Genève rachète le bâtiment[2] - [17].

1959-1974

Élève de Fournier pour la diction, André Talmès revient à la Comédie. De retour à Genève, il est choisi par la Ville pour succéder à Jacquelin [2] - [17].

1974-1982

En 1979, le théâtre connaît une grave crise financière. C'est la constitution de la Fondation d'Art Dramatique (FAD), qui va permettre à la Comédie de Genève de redresser la barre. Richard Vachoux sera reconduit à son poste de directeur jusqu'en 1982[2] - [17].

1982-1989

C'est lors de ces années et avec cette première réalisation (L'Oiseau vert d'après Carlo Gozzi) que la Comédie de Genève dirigée par Benno Besson gagne un public important. Le spectacle sera repris durant plusieurs saisons en Europe et au Canada. Ces faits ont donné un élan à la Comédie et l'image d'une Genève à l'actualité de la production théâtrale européenne[2] - [17].

1989-1999

Le comédien Claude Stratz devient directeur de la Comédie de Genève jusqu'en 1999[2] - [17].

1999-2011

Première femme à occuper ce poste, Anne Bisang, visant à renforcer les liens entre artistes et spectateurs, fit installer une librairie, un restaurant et une galerie au sein de la Comédie de Genève[2] - [17].

2011-2017

La Comédie de Genève est dirigée du au par le metteur en scène Hervé Loichemol[19] - [20].

2017-2023

Natacha Koutchoumov et Denis Maillefer codirigent la Comédie de Genève depuis le [21]. Ils ont été chargés d'assurer le déménagement de l'institution aux Eaux-Vives et d'en créer la programmation.

Dès 2023, Séverine Chavrier, directrice du Centre dramatique national d’Orléans-Val de Loire prend la direction de la Comédie de Genève[22] .

Direction

Administrateurs

Personnalités s'étant produites à La Comédie de Genève

Alain Françon, Claude Régy, Emma Dante, Fanny Ardant, Galin Stoev, Isabelle Pousseur, Krzysztof Warlikowski, Matthias Langhoff, Michael Delaunoy, Nicolas Stemann, Olivier Py, Peter Brook, Romeo Castellucci, Stuart Seide, Wajdi Mouawad, William Kentridge, Yvette Théraulaz, Isabelle Huppert, Coline Serreau[24] - [25] - [26] - [27]Charles Joris.

Notes et références

  1. « Ernest Fournier »
  2. « Officiel Ville de Genève »,
  3. « Le théâtre à Genève », sur www.ville-geneve.ch, (consulté le )
  4. Christine Amsler, « La Comédie de Genève : une réalisation de l’Union pour l’Art social ? », dans Paul Bissegger, Monique Fontannaz, Des pierres et des hommes. Matériaux pour une histoire de l’art monumental régional, Lausanne, Bibliothèque historiques vaudoise 109, (ISBN 2-88454-109-8), p. 577-592
  5. « Visite en primeur de la toute nouvelle Comédie de Genève », sur RTS.ch,
  6. « Construction du théâtre de la Nouvelle Comédie », sur www.ville-geneve.ch, (consulté le )
  7. « Le Rapport Langhoff », sur editionszoe.ch
  8. « La bombe théâtrale de Matthias Langhoff en 1987 », sur letemps.ch,
  9. (de) , sur schweizerkulturpreise.ch
  10. Alexandre Demidoff, « La nouvelle Comédie, un grand roman genevois », sur letemps.ch,
  11. « Dossier de presse de la Ville de Genève », sur geneve.ch,
  12. « Officiel Comédie de Genève »,
  13. « Théâtre Pitoëff », sur www.ville-geneve.ch (consulté le )
  14. « Tls »,
  15. Comédie de Genève | théâtre de création, « Contacts et accès - Comédie de Genève | théâtre de création », sur Comédie de Genève | théâtre de création (consulté le )
  16. Dominique Zumkeller, « Plainpalais », sur HLS-DHS-DSS.CH (consulté le )
  17. « Tls »,
  18. « Union Des Théâtres Romans »,
  19. « Radio Télévision Suisse »,
  20. « Le programme »,
  21. « Vidéo: Koutchoumov et Maillefer: directeurs de la Comédie de Genève », sur Play RTS (consulté le )
  22. Katia Berger, « Une Annemassienne reprend les rênes de la Comédie », sur Tribune de Genève,
  23. « Journal de Genève - 07.05.1977 - Pages 20/21 », sur www.letempsarchives.ch (consulté le )
  24. « Tribune De Genève »,
  25. « Le Temps »,
  26. « Le Temps »,
  27. « Archives Comédie de Genève »,

Voir aussi

Sources

Bibliographie

  • Raoul Montandon, Genève foyer intellectuel : recueil pour servir à la connaissance de ses ressources scientifiques, artistiques et littéraires, Genève, A. Jullien,
  • Matthias Langhoff, Le rapport Langhoff : projet pour la Comédie de Genève, Genève, Éditions Zoé,
  • Joel Aguet et Claude Stratz, Dix saisons à la Comédie de Genève, 1989-1999, Genève, Comédie de Genève et Fondation d'art dramatique,
  • Angelina Berforini et Eva Cousido, Anne Bissang à la Comédie de Genève - l'obsession du printemps, Genève, Éditions L'Entretemps, , 227 p. (ISBN 978-2-35539-111-8)

Articles connexes

Salles de spectacle à Genève :

Liens externes

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