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Canton des Grisons

Le canton des Grisons (GR, en allemand : Kanton GraubĂŒnden ; en italien : Cantone dei Grigioni ; en romanche : Chantun Grischun) est l'un des 26 cantons de la Suisse. Il est trilingue et son chef-lieu est Coire.

Canton des Grisons
Blason de Canton des Grisons
Blason
Drapeau de Canton des Grisons
Drapeau
Localisation du canton en Suisse.
Noms
Nom allemand Kanton GraubĂŒnden
Nom italien Cantone dei Grigioni
Nom romanche Chantun Grischun
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Entrée dans la Confédération
ISO 3166-2 CH-GR
Chef-lieu Coire
RĂ©gions 11[1]
Communes 101[1]
ExĂ©cutif Conseil d'État (Regierungsrat ; Regenza ; Governo) (5 siĂšges)[2]
LĂ©gislatif Grand Conseil (Grosser Rat ; Cussegl grond ; Gran Consiglio) (120 siĂšges)[3]
Conseil des États 2 siùges[4]
Conseil national 5 siĂšges[5]
DĂ©mographie
Population
permanente
200 096 hab. (31 dĂ©cembre 2020)
DensitĂ© 28 hab./km2
Rang démographique 14e
Langues officielles Allemand, romanche, italien
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 46° 45â€Č nord, 9° 30â€Č est
Altitude Min. 260 m (FrontiĂšre avec
le Tessin Ă  San Vittore)
Max. 4 049 m (Piz Bernina)
Superficie 7 105,44 km2
Rang 1er
Liens
Site web www.gr.ch

    Toponymie

    Le nom de « Grisons » fait rĂ©fĂ©rence Ă  l'une des trois alliances territoriales locales, la plus importante d'entre elles, la Ligue grise, qui s'allia entre 1471 et 1524 avec les deux autres, la Ligue de la Maison-Dieu et la Ligue des Dix-Juridictions, pour former les Trois Ligues ou ligues grisonnes, afin de contrer le pouvoir des seigneurs locaux et notamment ceux de la maison Habsbourg. Le gris Ă©tant la couleur des vĂȘtements portĂ©s par les habitants (laine grise de mouton des Grisons). Le nom allemand du canton, « GraubĂŒnden », est d'ailleurs plus explicite dans son Ă©tymologie qui signifie littĂ©ralement « ligues grises »[6].

    Lorsque le canton rejoint la République helvétique, son nom est « canton de Rhétie ». En italien et romanche, le nom du canton est respectivement « Cantone dei Grigioni » et « Chantun Grischun »[7].

    GĂ©ographie

    Généralités

    Le canton des Grisons est situé dans les Alpes au sud-est de la Suisse. Il est bordé par le Liechtenstein au nord, l'Autriche au nord et à l'est, l'Italie au sud et au sud-est, et les cantons de Saint-Gall au nord-ouest, Glaris et Uri à l'ouest et du Tessin au sud-ouest. La capitale est Coire ; parmi les autres villes, on peut citer Davos, Klosters ou Saint-Moritz.

    Le canton des Grisons est le plus grand des cantons suisses. Avec 7 105,44 km2, il forme 17,2 % de la superficie du pays[8] - [9]. Un tiers seulement du canton est constituĂ© de terres considĂ©rĂ©es comme arables[9]. Les forĂȘts recouvrent un cinquiĂšme de la superficie totale[9]. Le canton est quasi entiĂšrement montagneux, comprenant les hauts plateaux des vallĂ©es du Rhin et de l'Inn.

    L'altitude des Alpes grisonnes est Ă©levĂ©e ; ils culminent au piz Bernina, Ă  4 049 m[10]. Le point le plus bas du canton se trouve Ă  San Vittore, dans la rĂ©gion de Moesa, Ă  260 m d'altitude[11] - [12]. La rĂ©gion possĂšde de nombreux glaciers, comme dans les massifs de l'Adula, de l'Albula, de la Silvretta, de la Bernina, de la Bregaglia et du RĂ€tikon. Les vallĂ©es de la rĂ©gion centrale du canton sont trĂšs profondes, certaines Ă©tant considĂ©rĂ©es comme les plus profondes d'Europe.

    Écologie

    Dans le Parco naturale Beverin (it) au canton des Grisons. Juin 2022.

    Le canton héberge la plus grande réserve naturelle de Suisse, le parc national suisse, unique parc national de la Confédération et l'un des plus anciens au monde.

    Climat

    Relevé météorologique des Grisons pour la période 1981-2010.
    Données Station jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Températures moyennes max. (°C) Disentis[13] 2,3 3,1 6,8 10,4 15,3 18,9 21,4 20,5 16,7 12,9 6,2 2,9 11,5
    Scuol[14] −0,2 2,5 7,8 11,9 16,7 20,2 22,8 22,1 18,3 13,4 5,2 0 11,7
    Coire[15] 4,8 6,4 11,2 15,1 20 22,7 24,9 24,1 20 16,1 9,5 5,3 15
    Samedan[16] −1,6 0,5 3,7 7,4 12,9 16,4 19,3 18,7 14,9 10,9 3,7 −1,2 8,8
    TempĂ©ratures moyennes min. (°C) Disentis −4,6 −4,6 −1,8 1,3 5,6 8,3 10,6 10,5 7,5 4,4 −0,6 −3,5 2,8
    Scuol −8,3 −7,7 −3,9 −0,3 4,1 6,9 9 8,8 5,6 1,8 −3,4 −7,0 0,5
    Coire −2,6 −2,0 1,6 4,6 8,9 11,8 13,8 13,7 10,3 6,6 1,7 −1,4 5,6
    Samedan −16,3 −16,4 −10,4 −4,7 −0,1 2,5 4,3 4 1 −2,9 −8,9 −13,8 −5,1
    PrĂ©cipitations (mm) Disentis 68 58 68 84 115 106 112 121 114 88 99 66 1 101
    Scuol 37 33 36 37 62 79 91 102 62 63 61 43 706
    Coire 51 47 55 49 71 92 109 112 81 56 70 55 849
    Samedan 28 20 26 39 78 90 93 99 73 68 61 36 713
    Ensoleillement (heures) Disentis 87 98 131 130 143 167 195 181 154 120 79 73 1 557
    Scuol 97 119 157 163 173 181 215 195 165 144 93 77 1 779
    Coire 97 112 140 147 169 177 203 185 155 135 93 81 1 692
    Samedan 117 121 140 138 158 176 200 180 154 140 106 103 1 733
    Source : MétéoSuisse.

    Transports

    Les transports publics sont assurĂ©s par un rĂ©seau de bus et par le Chemin de fer rhĂ©tique (RhĂ€tische Bahn, abrĂ©gĂ© en RhB), le plus grand rĂ©seau de chemin de fer Ă  Ă©cartement Ă©troit en Suisse dans lequel le gouvernement cantonal est l'actionnaire majoritaire. Les Chemins de fer fĂ©dĂ©raux suisses (CFF) ne pĂ©nĂštrent dans le canton que sur quelques kilomĂštres, jusqu'Ă  la gare de Coire, oĂč les passagers sont transfĂ©rĂ©s au RhB.

    La circulation des vĂ©hicules automobiles n'est autorisĂ©e dans le canton qu'en 1925, avec quelques restrictions, aprĂšs dix votations populaires sur le sujet Ă  partir de 1900[17] - [18] - [19]. Il a fallu une autorisation extraordinaire du Conseil fĂ©dĂ©ral, en 1919, pour ouvrir la premiĂšre ligne postale[17]. Les ambulances et camions de pompiers Ă©taient cependant autorisĂ©s avant 1925[19]. Selon Jean-Baptiste Fressoz et Christophe Bonneuil, les arguments dĂ©veloppĂ©s contre l'autorisation de la circulation automobile Ă©taient « principalement d'ordre Ă©conomique : les voitures accroissent considĂ©rablement le coĂ»t de la maintenance des routes et surtout entrent en concurrence avec un rĂ©seau ferroviaire public qu'il faudrait tĂŽt ou tard subventionner par l'impĂŽt »[19]. Selon ArcInfo, « le traumatisme causĂ© par l'ouverture du Gothard, en 1882, explique peut-ĂȘtre cette opposition acharnĂ©e au nouveau mode de transport »[17]. La loi qui autorise la circulation automobile est surtout acceptĂ©e en raison des besoins du tourisme[18]. Auparavant, tous les transports de marchandises sur les cols alpins du canton Ă©taient assurĂ©s par des mulets et des chevaux Franches-Montagnes soit bĂątĂ©s, soit attelĂ©s. Au XXIe siĂšcle, les Grisons ont le plus important rĂ©seau de cars postaux de Suisse, ce qui s'explique par la taille et la topographie du canton[17].

    Histoire

    Antiquité

    OccupĂ©e Ă  l'origine par les RhĂštes, la rĂ©gion du canton des Grisons est annexĂ©e en 15 av. J.-C. par l'Empire romain et forme une partie de la province romaine de RhĂ©tie. AprĂšs l'introduction du christianisme, Coire est le siĂšge du premier Ă©vĂȘchĂ© fondĂ© au nord des Alpes. La rĂ©gion est rattachĂ©e en 536 au royaume des Francs puis plus tard au Saint-Empire romain germanique. Les Walser, un peuple germanophone originaire du Valais, immigrent donc de l'ouest au XIIIe siĂšcle et s'installent sur les plateaux d'alpage grisons. ParallĂšlement, d'autres populations alĂ©maniques s'implantent lentement au nord, dans la rĂ©gion de Coire. Cette implantation se fait encore sentir aujourd'hui, avec la prĂ©sence dans le canton de deux groupes dialectaux germaniques distincts : walser dans les vallĂ©es supĂ©rieures et haut alĂ©manique dans la vallĂ©e du Rhin, autour de Coire. Ces dialectes germaniques cĂŽtoient les parlers romanches et italiens, d'origine romane.

    Moyen Âge et Renaissance

    À la fin du Moyen Âge se forment plusieurs ligues afin de combattre les influences extĂ©rieures, principalement celle de la principautĂ© Ă©piscopale de Coire : la Ligue de la Maison-Dieu en 1367 au sud-est et au centre, la Ligue grise (qui donne son nom au canton) en 1395 Ă  l'ouest et la Ligue des Dix-Juridictions au nord en 1436.

    La premiÚre étape vers l'actuel canton des Grisons a lieu en 1450 lorsque la Ligue des Dix-Juridictions s'allie à la Ligue de la Maison-Dieu. En 1471, ces deux ligues s'allient avec la Ligue grise. En 1497 et 1498, à la suite de l'acquisition des possessions de la dynastie éteinte des Toggenburg par les Habsbourg en 1496, les trois ligues s'allient avec l'ancienne Confédération suisse et combattent à ses cÎtés dans la guerre de Souabe trois ans plus tard. Les Habsbourg sont vaincus aux batailles de Calven et de Dornach, aidant à la reconnaissance de la Confédération suisse et des ligues alliées. Les Trois Ligues restent cependant une association lùche jusqu'au Bundesbrief du . Ses membres souverains sont les communes juridictionnelles (antécédents des actuels districts et communes).

    Obligation du canton des Grisons en date du 18 décembre 1901.

    En 1512, les Trois Ligues s'emparent de plusieurs rĂ©gions du sud des Alpes : la Valteline et les vallĂ©es de Chiavenna et de Bormio. Elles restent sous l'autoritĂ© des ligues jusqu'au dĂ©but du XIXe siĂšcle. En 1518, les Trois Ligues rĂšglent leurs relations avec les Habsbourg dans un contrat, signĂ© par l'empereur Maximilien, qui reste en vigueur jusqu'en 1798. Les derniĂšres traces de la juridiction de l'Ă©vĂȘchĂ© de Coire sont abolies en 1526. La guerre de Musso rapproche encore les Trois Ligues de la ConfĂ©dĂ©ration suisse.

    À l'Ă©poque de la RĂ©forme, plus de la moitiĂ© des communes (dont la ville de Coire) adhĂšrent au mouvement rĂ©formiste. La Bible est le premier livre traduit en romanche. Pendant la guerre de Trente Ans, les Trois Ligues grisonnes sont les seuls confĂ©dĂ©rĂ©s impliquĂ©s dans le conflit[20]. Puis le peuple se divise sur la prise de parti pour l'Autriche ou la France, menaçant ainsi l'unitĂ© du pays. Le pasteur et commandant militaire JĂŒrg Jenatsch est considĂ©rĂ© comme le pacificateur des Trois Ligues.

    Époque moderne

    Le , Napoléon Bonaparte proclame la réunion de la Valteline, de Chiavenna et de Bormio à la République cisalpine, dont il avait proclamé l'indépendance et nommé quatre des cinq membres du directoire, le 9 juin précédent.

    L'article 18 de la constitution de la République helvétique du 16 mars 1798 invite les trois « Ligues-Grises » à devenir « partie intégrante » de la nouvelle république, en tant que canton « de Rhétie, ou des Grisons »[21].

    Le , le général en chef de l'armée française en Helvétie, André Masséna, établit un gouvernement provisoire dont il nomme les onze membres et le secrétaire général. Le , le président du gouvernement provisoire, Anton Herkules Sprecher von Bernegg, et son secrétaire général, Andreas Otto, signent à Coire le traité de réunion à la République helvétique.

    Le canton des Grisons est créé par le chapitre VII de l'Acte de médiation du , par incorporation à l'ancien canton de Rhétie des pays suivants :

    Le , l'empereur d'Autriche, François Ier, dĂ©clare cĂ©der au canton des Grisons la seigneurie de RhĂ€zĂŒns (en allemand Herrschaft RhĂ€zĂŒns), qu'il avait cĂ©dĂ©e Ă  la France, par l'article 3 du traitĂ© de Vienne — dit de Schönbrunn — du [22], et dans la possession de laquelle il avait Ă©tĂ© rĂ©tabli, par l'article 2 du traitĂ© de Paris du . Le , la cession de la seigneurie au canton des Grisons est confirmĂ©e par l'article 78 de l'Acte final du congrĂšs de Vienne[23]. Le , le canton des Grisons en prend officiellement possession[24].

    Mais l'Acte final du congrÚs de Vienne ne restitue pas la Valteline au canton des Grisons. Son article 94 la cÚde à l'empire d'Autriche[25]. Déjà, le , l'empereur d'Autriche François Ier avait déclaré « la province de Valteline et les comtés de [Chievenna] et de Bormio » « partie intégrante à perpétuité » de l'Empire[26] ; les avait incorporés au nouveau royaume de Lombardie-Vénétie[27] et au gouvernement de Milan[28]. Le , le gouverneur de Milan, Franz Josef Saurau, les réunira dans la province de Sondrio[29].

    Le , Georg Gengel signe, à Zurich, le Pacte fédéral établissant la Confédération suisse.

    La constitution cantonale transfĂ©rant la souverainetĂ© des communes juridictionnelles au peuple date de 1854. La constitution du canton date de 1892 et est modifiĂ©e 30 fois au cours du siĂšcle suivant.

    Le canton est l'un des derniers Ă  donner le droit de vote aux femmes, le , aprĂšs un refus en votation en 1968[30].

    Politique et administration

    Pouvoir législatif

    Le pouvoir législatif est exercé par le Grand Conseil. Il est composé de 120 députés, qui sont élus pour quatre ans à la double proportionnelle dans les 39 arrondissements du canton.

    Pouvoir exécutif

    Le pouvoir exĂ©cutif est exercĂ© par le Gouvernement (en allemand : Regierung des Kantons GraubĂŒnden ; en italien : Governo del Cantone dei Grigioni ; en romanche : Regenza dal chantun Grischun), composĂ© de cinq membres, Ă©lus Ă  la majoritaire pour un mandat de quatre ans.

    RĂ©gions

    Évolution des districts du canton de Grisons (1851-aujourd'hui)
    Anciens districts du canton des Grisons (1851-2000).
    Anciens districts du canton des Grisons (2001-2016).
    Actuelles régions du canton des Grisons (depuis 2016).
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    La loi du 1er avril 1851, sur la division du canton des Grisons en districts et cercles (en allemand : Gesetz ĂŒber Einteilung des Kantons GraubĂŒnden in Bezirke und Kreise, von 1. April 1851), divisa le canton des Grisons en quatorze districts et trente-neuf cercles.

    Cercles du canton des Grisons (1851-2016).

    À partir du 1er janvier 2001, en application de la loi du 12 mars 2000, sur la division du canton des Grisons en districts et cercles (en allemand : Gesetz ĂŒber Einteilung des Kantons GraubĂŒnden in Bezirke und Kreise, von 12. MĂ€rz 2000), le canton des Grisons est divisĂ© en onze districts et trente-neuf cercles, savoir (districts suivis, entre parenthĂšses, des cercles) :

    • Albula (Alvaschein, Belfort, BergĂŒn, Surses) ;
    • Bernina (Brusio, Poschiavo) ;
    • Hinterrhein (Avers, Domleschg, Rheinwald, Schams, Thusis) ;
    • Imboden (Trins, RhĂ€zĂŒns) ;
    • Inn (Ramosch, Sur Tasna, Suot Tasna, Val MĂŒstair) ;
    • Landquart (Maienfeld, FĂŒnf Dörfer) ;
    • Maloja (Bregaglia, Haute-Engadine) ;
    • Moesa (Calanca, Mesocco, Roveredo) ;
    • Plessur (Coire, Churwalden, Schanfigg) ;
    • PrĂ€ttigau/Davos (Davos, Jenaz, Klosters, KĂŒblis, Luzein, Schiers, Seewis) ;
    • Surselva (Disentis, Ilanz, Lumnezia/Lugnez, Rueun, Safien).

    Le , ils sont remplacés par 11 régions, les cercles sont quant à eux supprimés :

    Communes

    En 2021, le canton des Grisons compte 101 communes[31].

    Population et société

    DĂ©mographie

    Au 31 dĂ©cembre 2020, les Grisons comptent 200 096 habitants, soit 2,3 % de la population totale de la Suisse. Il est ainsi le quatorziĂšme canton le plus peuplĂ©. Avec 28 hab/km2, le canton a la densitĂ© de population la plus faible de Suisse[32].

    Évolution de la population cantonale entre 1850 et 2020[33] - [34].

    Religion

    47 % de la population revendique l'appartenance au catholicisme, 41 % au protestantisme[35].

    Économie

    L'Ă©conomie du canton est basĂ©e sur l'agriculture et le tourisme. L'agriculture inclut les forĂȘts et le pĂąturage de montagne en Ă©tĂ©, particuliĂšrement celui des moutons et des brebis. Le tourisme est concentrĂ© dans les montagnes, particuliĂšrement autour des villes de Davos, Klosters, Laax et Saint-Moritz.

    La région autour de la capitale Coire produit des vignes. Coire est également un centre industriel. Les vallées méridionales de Mesolcina et Poschiavo cultivent également le maïs et la chùtaigne.

    Culture locale

    EmblĂšmes

    Blason du canton des Grisons

    Le canton des Grisons a pour emblĂšmes un drapeau et un blason. Les armoiries des Grisons se blasonnent : CoupĂ© mi-parti en chef : au 1, parti de sable et d’argent ; au 2, Ă©cartelĂ© d’azur et d’or Ă  la croix de l’un en l’autre ; au 3, d’argent au bouquetin saillant de sable lampassĂ© et vilenĂ© de gueules[36].

    Le blason a été déterminée par le Petit Conseil le et approuvée par le Conseil fédéral en [37].

    Langues

    Distribution géographique des langues des Grisons, avec les zones parlant le romanche en violet, l'allemand en orange et l'italien en bleu. Les zones hachurées possÚdent une langue majoritaire fluctuante, des minorités linguistiques traditionnellement fortes (plus de 30 %) ou sont officiellement bilingues.

    C'est le seul canton suisse trilingue (allemand, italien, romanche) et le seul oĂč est parlĂ© le romanche. Bien que la majeure partie de la population soit germanophone, environ 15 % des habitants du canton le parlent.

    L'allemand est la langue majoritaire, parlée par 74,6 % de la population, principalement dans le nord-ouest du canton. Le romanche est parlé par 13,9 % de la population, surtout dans l'Engadine et autour de Disentis/Mustér ; en régression lente, son avenir est incertain. L'italien et le lombard sont parlé dans la région des Grisons italiens, soit les vallées méridionales de Mesolcina, Calanca, Val Bregaglia et Poschiavo. L'italien totalise 13,9 % des locuteurs[38].

    Le romanche est un terme générique recouvrant un groupe de dialectes proches, parlés dans le sud de la Suisse et appartenant à la famille rhéto-romane. Ces dialectes incluent le sursylvain, le subsylvain, le sourmiran, le puter et le vallader. Ils sont standardisés depuis 1982 à partir des travaux du linguiste suisse Heinrich Schmid. La langue standardisée, appelée rumantsch grischun, est lentement acceptée.

    Le romanche est reconnu comme l'une des quatre langues nationales de la Suisse depuis l'adoption de la constitution fĂ©dĂ©rale suisse le . Il est considĂ©rĂ©, avec certaines restrictions, comme langue officielle Ă  l'Ă©chelle fĂ©dĂ©rale depuis la votation populaire du , ce qui signifie que les locuteurs romanches peuvent utiliser le rumantsch grischun pour correspondre avec le gouvernement fĂ©dĂ©ral et espĂ©rer une rĂ©ponse dans la mĂȘme langue. Dans les Grisons, le romanche ne possĂšde le statut de langue officielle qu'Ă  l'Ă©chelle cantonale.

    Les communes y sont libres de spécifier leurs propres langues officielles. Le romanche régresse face à l'allemand[39]. L'allemand connaßt également une expansion dans les parties orientales des Grisons italiens, non contiguës au canton du Tessin.

    Gastronomie

    Les Grisons sont connus pour la viande des Grisons, une forme de viande de bƓuf sĂ©chĂ©e, ainsi que pour la BĂŒndner Nusstorte, une tarte au miel et aux noix.

    Le capuns est un plat constitué d'une feuille de blette farcie d'un mélange de pùte et de viande séchée. Les maluns sont un plat à base de pommes de terre et de farine frit dans du beurre.

    Calendriers

    L'observation du calendrier dans les Grisons est complexe Ă  cause de l'absence de gouvernement central. Entre 1623 et 1624, les communes catholiques adoptent le calendrier grĂ©gorien alors que les communes rĂ©formĂ©es conservent le calendrier julien. Les communes mixtes effectuent ce changement durant le XVIIe siĂšcle et les communes rĂ©formĂ©es durant le XVIIIe siĂšcle, mais toutes les communes ne suivent pas forcĂ©ment ce changement. Ce n'est qu'en 1811, que le canton des Grisons rĂšgle dĂ©finitivement par un dĂ©cret la question en passant du calendrier julien au calendrier grĂ©gorien[40] - [41]. NĂ©anmoins, les communes de Schiers et GrĂŒsch refusent d'appliquer ce dĂ©cret dans l'immĂ©diat et finissent par passer au calendrier grĂ©gorien l'annĂ©e d'aprĂšs, en 1812. Cela fait des Grisons le dernier canton suisse Ă  passer au calendrier grĂ©gorien et ces deux communes sont les derniĂšres d'Europe occidentale et centrale Ă  effectuer ce changement[42].

    La Chute d'une avalanche dans les Grisons

    La Chute d'une avalanche dans les Grisons
    William Turner, 1810
    Tate Britain, Londres

    En 1808, s'est produite une avalanche Ă  Selva, dans la commune de Tujetsch, tuant vingt-cinq personnes. Rien n'indique que le peintre anglais William Turner ait Ă©tĂ© prĂ©sent dans cette zone lors de son voyage dans les Alpes en 1802, mais l'Ă©vĂ©nement l'a inspirĂ© pour un tableau. Il est exposĂ© en 1810, dans une sĂ©rie sur les catastrophes naturelles et les tempĂȘtes[43].

    Annexes

    Bibliographie

    • Charles Knapp, Maurice Borel et V. Attinger, Dictionnaire gĂ©ographique de la Suisse : Engadine - Langenberg, t. 2, SociĂ©tĂ© neuchĂąteloise de gĂ©ographie, , 768 p. (lire en ligne).

    Articles connexes

    Liens externes

    Références

    1. [xls] « Liste officielle des communes de la Suisse - 01.01.2008 », sur Office fédéral de la statistique (consulté le )
    2. (de) « Regierung des Kantons GraubĂŒnden », sur gr.ch (consultĂ© le )
    3. (de) « Ergebnisse Grossratswahlen », sur gr.ch (consulté le )
    4. « Liste des conseillers aux États par canton », sur parlement.ch (consultĂ© le )
    5. « Liste des conseillers nationaux par canton », sur parlement.ch (consulté le )
    6. Louis Deroy et Marianne Mulon, Dictionnaire des noms de lieux, Le Robert, 1994 (ISBN 285036195X), p. 204
    7. Florian Hitz (trad. Pierre-G. Martin), « Canton des Grisons » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
    8. « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » AccÚs libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
    9. « Chiffres clés pour les Grisons », Office fédéral de la statistique, (consulté le )
    10. « Les points culminants des cantons suisses » [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le )
    11. (de) « Intermontane Relationen Inhalt », sur reliefs.ch, (consulté le ).
    12. (de) Hans Graber, « Geografie: Die Hochs und Tiefs der Kantone », sur Luzerner Zeitung (consulté le ).
    13. MétéoSuisse, « Normes climatologiques Disentis » [PDF], sur meteosuisse.admin.ch (consulté le ).
    14. MétéoSuisse, « Normes climatologiques Scuol » [PDF], sur meteosuisse.admin.ch (consulté le ).
    15. MétéoSuisse, « Normes climatologiques Coire » [PDF], sur meteosuisse.admin.ch (consulté le ).
    16. MétéoSuisse, « Normes climatologiques Samedan » [PDF], sur meteosuisse.admin.ch (consulté le ).
    17. Christiane Imsand, « Les Grisons ont la tĂȘte dure », sur ArcInfo.ch, (consultĂ© le ).
    18. Richard Meuli, Le tourisme grison et son rĂŽle dans l'Ă©conomie cantonale des Grisons, La Tribune de GenĂšve, , 236 p. (lire en ligne), p. 207.
    19. Jean-Baptiste Fressoz et Christophe Bonneuil, L'ÉvĂ©nement anthropocĂšne : la Terre, l'histoire et nous, Paris, Points, coll. « Points histoire », , 336 p. (ISBN 978-2-7578-5959-9, lire en ligne).
    20. Nouvelle histoire de la Suisse et des suisses/II, multiples auteurs, Payot Lausanne, Lausanne, 1983, 2-601-00302-2, page 83.
    21. Constitution de la République helvétique du 16 mars 1798, article 18 : « Les Ligues-Grises sont invitées à devenir partie intégrante de la Suisse ; & si elles répondent favorablement à cette invitation, les cantons seront provisoirement au nombre de vingt-deux ; savoir : [...] De Rhétie, ou des Grisons ; chef-lieu, Coire ».
    22. TraitĂ© de Vienne du 14 octobre 1809, article 3 : « S. M. l'Empereur d'Autriche, Roi de Hongrie et BohĂȘme, tant pour lui, ses hĂ©ritiers et successeurs, que pour les Princes de sa maison, leurs hĂ©ritiers et successeurs respectifs, renonce aux principautĂ©s, seigneuries, domaines et territoires ci-aprĂšs dĂ©signĂ©s, ainsi qu'Ă  tout titre particulier, que ces pays renferment [...] : 2° Il cĂšde Ă©galement Ă  S.M. l'Empereur des Français, Roi d'Italie, [...] la seigneurie de [RhĂ€zĂŒns] enclavĂ©e dans le pays des Grisons [...] ».
    23. Acte final du CongrĂšs de Vienne du 9 juin 1815, article 78 : « La cession qui avait Ă©tĂ© faite par l'article 3 du TraitĂ© de Vienne, du 14 octobre 1809, de la seigneurie de [RhĂ€zĂŒns], enclavĂ©e dans le pays des Grisons, Ă©tant venue Ă  cesser, et S. M. l'Empereur d'Autriche se trouvant rĂ©tabli dans tous les droits attachĂ©s Ă  ladite possession, confirme la disposition qu'il en a faite, par dĂ©claration du 20 mars 1815, en faveur du canton des Grisons ».
    24. Jules Robbi, Die offizielle Uebergabe der Herrschaft RhĂ€zĂŒns an den Kanton GraubĂŒnden am 19. Januar 1819, Chur, Buchdruckerei BĂŒndner Tagblatt, 1919.
    25. Acte final du CongrĂšs de Vienne du 9 juin 1815, article 94 : « S. M. I. et R. A. rĂ©unira Ă  sa monarchie, pour ĂȘtre possĂ©dĂ©s par elle et ses successeurs en toute propriĂ©tĂ© et souverainetĂ© : [...] 2° Les vallĂ©es de la Valteline, de Bormio et de Chiavenna ».
    26. Patente du 7 avril 1815, préambule : « En conséquence des Traités conclus avec les Puissances alliées, et aussi de nos rapports d'amitié avec elles, les provinces lombardo-vénitiennes sont réunies à l'empire d'Autriche, dans toute leur étendue jusqu'au lac Majeur, au Tessin et au PÎ, avec la partie du territoire de Mantoue située sur la rive droite du dernier de ces fleuves, de plus la province de la Valteline, les comtés de Cleve et de Bormio ; ils en feront partie intégrante à perpétuité ». Le « comté de Cleve » n'était autre que celui de Chiavenna, l'antique Clavenna, dont les anciens noms allemands furent ClÀven puis Kleven.
    27. Patente du 7 avril 1815, prĂ©ambule : « AnimĂ© du dĂ©sir le plus vif de donner aux habitants de ces provinces et de ces localitĂ©s un tĂ©moignage non Ă©quivoque de notre bienveillance impĂ©riale et du prix insigne que nous attachons Ă  cette rĂ©union nouvelle, et en mĂȘme temps aussi pour Ă©tablir une garantie de plus du lien Ă©troit qui les unit dĂšs ce moment, nous avons dĂ©cidĂ©, pour atteindre ce but, d'Ă©riger les provinces et les districts dĂ©signĂ©s plus haut en un royaume sous le nom de royaume lombardo-vĂ©nitien ».
    28. Patente du 7 avril 1815, article 6 : « Le royaume sera divisĂ© en deux territoires gouvernementaux, pour la commoditĂ© de l'administration, qui seront sĂ©parĂ©s par la riviĂšre du Mincio. Le territoire situĂ© sur la rive droite du Mincio portera le nom de gouvernement de Milan ; celui situĂ© sur la rive gauche du Mincio portera celui de gouvernement de Venise » — dit de Lombardie.
    29. Notice du 24 janvier 1816, article 1er : « Le territoire de ce gouvernement [de Milan] est divisé entre les neuf provinces suivantes, à savoir : Milan, Mantou, Brescia, Crémone, Bergame, CÎme, Sondrio, Pavie et Lodi ».
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