Accueil🇫🇷Chercher

Châtaigne

La châtaigne est le fruit du châtaignier. Le terme désigne aussi la graine comestible contenue dans ce fruit. Les châtaignes non cloisonnées sont appelées des marrons, à ne pas confondre avec le marron d'Inde, qui est la graine (toxique) du marronnier d’Inde ou marronnier commun (Aesculus hippocastanum).

Châtaigne
Image illustrative de l’article Châtaigne
Jeunes châtaignes dans leurs bogues.

Plante châtaignier
Vitamines C, B1, B2, B3, B5, B6, B9

La bogue est l'enveloppe hérissée de piquants qui protège les fruits. Les différents mots désignant la châtaigne en Europe dérivent tous du latin Castanea.

Historique

La châtaigne fut longtemps la base de l'alimentation humaine dans des régions entières, particulièrement dans l'arrière-pays méditerranéen, dont le climat plus frais et humide que les régions côtières se prête bien à la culture, contrairement à l'olive. La châtaigne y est cultivée depuis l'Antiquité[1]. Dans des régions comme les Cévennes, le Limousin ou le Tessin, la châtaigne revêt une très grande importance. On appelait d'ailleurs le châtaignier « l'arbre à pain »[2] mais aussi « l'arbre à saucisses » car les châtaignes servaient aussi à l'alimentation des porcs.

Description

Châtaignes dans leur bogue.
Châtaignes débarrassées de leur bogue.

Une châtaigne est formée d'une coque mince, coriace, brune et brillante contenant une graine. La coque est un péricarpe possédant les trois couches classiques de la paroi d'un fruit : épicarpe, mésocarpe et endocarpe. La châtaigne se détache de la bogue par son hile. C'est un fruit sec dit déhiscent car à maturité la bogue s'ouvre d'elle même. De plus, le péricarpe et le tégument de la graine ne sont pas soudés donc on peut la qualifier d'akène. Elle a un côté saillant d'où émerge une petite touffe appelée « torche », qui est le reste desséché du pistil et des cinq ou sept stigmates floraux et qui protège le germe (plumule). Dans de nombreuses variétés, le fruit est aplati sur un ou deux côtés.

La graine est enveloppĂ©e dans un tĂ©gument, une pellicule rougeâtre et astringente appelĂ©e le « tan » (Ă  cause des tanins qu'elle contient), qui pĂ©nètre dans les replis de l'amande, et qu'il faut retirer avant de consommer la châtaigne. Les variĂ©tĂ©s de châtaignes dont l'amande n'est pas cloisonnĂ©e par le tĂ©gument sont appelĂ©es marrons. Le poids de la châtaigne peut varier de 10 Ă  25 grammes selon la variĂ©tĂ©.

Châtaigne ou marron

L'agronome Olivier de Serres nomme deux variétés de châtaignes dans son théâtre d’agriculture et mesnage des champs (1600) : la tuscane et la sardonne. Il indique que cette dernière est plus connue à Lyon sous le nom de « marron de Lyon », source d'une confusion qui traversera les siècles[3]. Dans le parfait confiturier , le cuisinier François Pierre de La Varenne écrit « En réchauffant la châtaigne dans la cheminée avec de l’eau sucrée, on obtient un marron glacé. »[4].

Plus tard, au XIXème siècle, la châtaigne était assimilée aux populations rurales défavorisées, on lui préféra l'appelation jugée plus noble de « marron », qui était déjà en vigueur pour les châtaignes non cloisonnées utilisée pour l'élaboration des marrons glacés.

Ainsi, le fruit cultivé est appelé « châtaigne » (production de châtaignes, castanéiculture) et le fruit transformé « marron » (marrons glacés, crème de marrons, marrons grillés...)[5].

Valeur nutritive

La châtaigne, qui est un akène, est formée d'une masse farineuse enveloppée d'une écorce lisse de couleur brun rougeâtre appelée le « tan ». Marron peut à la fois désigner certaines variétés améliorées de châtaignes et les marrons d'Inde (graine du marronnier que l'on trouve dans les villes). Ceci peut prêter à confusion : il convient d'être vigilant car la graine du marronnier (le marron d'inde) est toxique. On distingue une châtaigne d'un marron d'Inde grâce à leur forme (le marron d'inde est généralement plus gros et plus rebondi) et à la queue de la châtaigne (la « torche ») que l'on ne trouve pas sur un marron d'Inde.

La crème de marrons et les marrons glacés sont fabriqués à partir de certaines variétés de châtaignes appelées marrons.

L'amande fraîche contient jusqu'à 35 % de glucides (amidon, saccharose, dextrines), 5 % de fibres, mais est pauvre en protides (albumines) et lipides. Elle contient aussi des vitamines, notamment de la vitamine C et des éléments minéraux, notamment du potassium. Le taux de sucre du fruit évolue dans le temps. Il est généralement plus important quelques semaines après la récolte.

La farine de châtaigne contient plus de 75 % de glucides, ce qui en fait un aliment énergétique.

Châtaigne grillée
(valeur nutritive pour 100 g, d'après l'Anses[6])
eau : 40,5 gcendres totales : g fibres : 5,1 gvaleur Ă©nergĂ©tique : 998 kJ / 236 kcal
protĂ©ines : 3,17 glipides : 2,2 g glucides : 47,8 g amidon : 32 g
oligo-éléments
calcium : 29 mg fer : 0,91 mg magnĂ©sium : 33 mg phosphore : 107 mg
potassium : 592 mg manganèse : 1,18 mg cuivre : 0,5 mg sodium : mg
zinc : 0,57 mg iode : 0,12 Âµg
vitamines
vitamine C : 26 mgvitamine B1 : 0,24 mg vitamine B2 : 0,17 mgvitamine B3 : 1,34 mg
vitamine B5 : 0,55 mgvitamine B6 : 0,5 mg vitamine B9 : 164 Âµgvitamine B12 : µg
bĂŞta-carotène : 14 ÂµgrĂ©tinol : µg vitamine E : 1,2 mg EAT vitamine K1 : 7,8 Âµg
vitamine D : µg
polyphĂ©nols d'après Phenol-Explorer[7] pour la châtaigne crue (teneur moyenne pour 100 g)
acide ellagique : 735 mgacide gallique : 479 mgproanthocyanidol trimère C-1 : 0,02 mg(+)-catĂ©chine : 0,01 mg

La châtaigne est pauvre en matière grasse et très pauvre en cholestérol et sodium. C'est une bonne source de manganèse.

Variétés

Le poids des châtaignes varie de 5 Ă  30 g selon l'espèce et le cultivar. On peut reconnaitre les espèces asiatiques ou hybrides Ă  leur plus grand hile.

De nombreuses variétés[8] sont cultivées pour répondre aux besoins de la confiserie ou de la conserve.

Le critère de choix primordial pour acheter une châtaigne de qualité est avant tout sa variété. Les variétés hybrides, issues de croisements génétiques telles que Bouche de Bétizac, Marigoule (M15), Bournette ou Précoce Migoule donnent de gros et beaux fruits mais ne sont, selon certains, pas les meilleures.

Les variétés paysannes telles que Comballe, Bouche rouge (aussi appelée Marron de Lyon), Sardonne, Figarette, Pellegrine, Précoce des Vans, Pourette, Merle, Bouche de Clos, Aguyane ou Marron de Chevanceaux donnent de moins gros fruits mais ont un goût, selon certains, plus savoureux. La Nouzillat est réputée en Poitou et voisinages[9].

Modes de consommation

Marchand de marrons chauds devant la cathédrale de Strasbourg.
Châtaignes grillées, Piazza di Spagna à Rome.
Grilloir à châtaignes à Braga, Portugal.
Châtaignes séchées (humidité inférieure à 10 %).

Les châtaignes peuvent se consommer fraĂ®ches ou sĂ©chĂ©es, crues (peu digestes, elles nĂ©cessitent une mastication efficace qui favorise l'imprĂ©gnation salivaire et l'action des amylases salivaires qui prĂ©digèrent l'amidon), bouillies, rĂ´ties, grillĂ©es au four, sous la cendre ou dans des poĂŞles trouĂ©es. Elles sont vendues dans les rues en hiver au cri de « Chauds les marrons ! » C'est sous cette forme (et ce cri) qu'elles sont vendues chaque automne dans le quartier de la Croix-Rousse Ă  Lyon Ă  l'occasion de la Vogue des marrons, grande fĂŞte traditionnelle du quartier vieille de plus de 150 ans.

En Suisse romande, notamment dans le Chablais et en Valais, un repas fait avec des marrons chauds accompagnés de raisin et de vin blanc est nommé brisolée, les châtaignes sont grillées dans un cylindre appelé brisoloir. C'est l'occasion d'une joyeuse agape d'automne. Des fêtes sont organisées durant le mois d'octobre, dont celle de Saint-Gingolph depuis 1989, la plus vieille du Valais[10].

Elles peuvent être confites au sucre et cristallisées (les marrons glacés, qui se vendent surtout en fin d'année), mises dans de l'alcool, cuites en confiture ou en purée.

Séchées, puis moulues, elles donnent une farine difficilement panifiable largement consommée en Corse, notamment sous forme de pulenda. Mélangée à hauteur de 30 % à de la farine de froment, elle peut servir à faire du pain, des crêpes, des galettes et des pâtisseries.

En Europe, les châtaignes font traditionnellement partie de certains plats de Noël et du Nouvel An. Bouillies, elles accompagnent des plats de viande, dont la célèbre dinde aux marrons. Le toupi est une grosse marmite dans laquelle on fait blanchir les châtaignes.

Dans les Cévennes, chaque mas avait sa clède pour faire sécher les châtaignes.

Autres spécialités gastronomiques

Il existe des spécialités locales à base de châtaignes, notamment en Corse et en Sardaigne.

Conservation

Pour une meilleure conservation, il est recommandé de ne pas arracher la « torche » afin d'éviter d'ouvrir un point d'entrée pour les parasites.

Les châtaignes peuvent ĂŞtre consommĂ©es fraĂ®ches, dès qu’elles sont tombĂ©es de l'arbre. Il est possible de les conserver 3 Ă  4 fois plus longtemps en les faisant tremper dans l'eau pendant 5 Ă  9 jours immĂ©diatement après le ramassage, de façon Ă  dĂ©truire les Ă©ventuels parasites et leurs Ĺ“ufs. Les fruits restĂ©s plusieurs jours au contact de la terre sont particulièrement susceptibles d’être infestĂ©s et impropres Ă  la consommation[11] - [12].

Aussitôt après le ramassage, on immerge totalement les châtaignes dans une cuve remplie d’eau, et, après brassage des châtaignes, on élimine tout ce qui flotte. Ce sont des fruits véreux ou déjà pourris, car les fruits sains, plus denses, ne flottent pas.

Ce trempage tue par asphyxie les larves parasites, comme celles du carpocapse et du balanin. Il induit également une modification chimique de la chair de l’amande qui lui confère une forte résistance à la pourriture. Par ailleurs, les châtaignes traitées par trempage restent longtemps bien hydratées et résistantes à la dessiccation.

Le trempage doit durer au moins 5 jours (idĂ©alement, 9 jours[13]), et l’eau doit ĂŞtre renouvelĂ©e quotidiennement. Les châtaignes doivent ĂŞtre remuĂ©es chaque jour, et les fruits noirs ou mous, qui remontent Ă  la surface, doivent ĂŞtre Ă©liminĂ©s. Ils Ă©taient dĂ©jĂ  pourris avant le trempage.

Après le trempage, les châtaignes sont Ă©talĂ©es sur un plancher pour le ressuyage pendant 8 Ă  10 jours dans un endroit bien ventilĂ©. Le sĂ©chage est terminĂ© quand les châtaignes restent sèches au dĂ©but du jour, sans traces de condensation nocturne. On peut alors les stocker dans un local frais et aĂ©rĂ© (pas dans une cave) puis les remuer de temps en temps pour les aĂ©rer.

Économie

La rĂ©colte mondiale de châtaignes est d’environ 1 million de tonnes (FAO 2002).

Un producteur de châtaigne est appelé un castanéiculteur.

La production française, localisĂ©e principalement en Ardèche (26 %), en Dordogne et dans le Var, est environ de 12 000 tonnes par an en 2004, contre 110 000 tonnes en 1945[14]. Cette production ne couvrant pas l'ensemble des besoins nationaux, principalement pour certains produits transformĂ©s, la France importe de 13 000 Ă  14 000 tonnes alors qu'elle exporte près de 2 000 tonnes[15].

En 2006, l'INAO a reconnu l'AOC Châtaigne de l'Ardèche. Un hectare de châtaigniers peut produire de 1 Ă  4 tonnes de châtaignes par an (selon les variĂ©tĂ©s) nĂ©gociable en 2009 par le producteur entre 1 et 2,5 euros/kg (selon les variĂ©tĂ©s).

Production annuelle de châtaignes (en tonnes)

Données de FAOSTAT (FAO)

Pays 2003 2004
Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine 715 000 69 % 715 000 69 %
Drapeau de la CorĂ©e du Sud CorĂ©e du Sud 72 405 7 % 72 405 7 %
Drapeau de l'Italie Italie 50 000 5 % 50 000 5 %
Drapeau de la Turquie Turquie 48 000 5 % 48 000 5 %
Drapeau de la Bolivie Bolivie 35 000 3 % 35 000 3 %
Drapeau du Portugal Portugal 32 856 3 % 33 000 3 %
Drapeau du Japon Japon 25 100 2 % 25 100 2 %
Drapeau de la Russie Russie 17 000 2 % 17 000 2 %
Drapeau de la Grèce Grèce 12 000 1 % 12 000 1 %
Drapeau de la France France 10 118 1 % 11 000 1 %
Autres pays 24 022 2 % 24 238 2 %
Total 1 041 501 100 % 1 042 743 100 %
Production annuelle de châtaignes (en tonnes), entre 2011 et 2017, dans les principaux pays producteurs
Données de FAOSTAT (FAO)[16]
Pays 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine 1 693 502 1 709 649 1 719 410 1 683 815 1 668 895 1 903 939 1 939 719
Drapeau de la CorĂ©e du Sud CorĂ©e du Sud 64 586 62 345 64 184 56 552 55 593 53 600 52 764
Drapeau de la Turquie Turquie 60 270 57 881 60 019 63 762 63 750 64 750 62 904
Drapeau de l'Italie Italie 56 853 59 764 55 086 51 959 51 601 52 240 52 356
Drapeau de la Grèce Grèce 21 500 28 700 27 800 28 440 30 049 28 280 36 000
Drapeau du Japon Japon 19 100 20 900 21 000 21 400 16 300 16 500 18 700
Drapeau du Portugal Portugal 18 271 19 130 24 739 18 465 27 618 26 780 29 875
Drapeau de l'Espagne Espagne 16 900 15 300 17 200 16 136 16 413 16 178 15 623
Drapeau de la CorĂ©e du Nord CorĂ©e du Nord 11 000 12 000 12 000 12 156 12 100 12 363 12 540
Drapeau de la France France 7 036 8 676 9 200 8 668 7 943 8 642 8 406
Drapeau de l'Albanie Albanie 5 200 5 800 5 451 6 590 6 600 6 040 6 220
Drapeau du Chili Chili 500 920 1 100 1 100 1 066 3 040 2 583
Drapeau de la Pologne Pologne 373 460 394 400 403 413 400
Drapeau de la Hongrie Hongrie 256 330 270 300 265 239 511

Il existe plusieurs espèces de châtaignier du genre Castanea en Chine : Castanea henryi, C. mollissima, C. seguini, C. crenata mais pas de châtaignier commun (C. sativa) d’Europe[17]. Selon Hu[18], l’espèce Castanea mollissima Blume, banli 板栗, est largement cultivée sur les coteaux de la région du Yangzi pour ses noix comestibles. Les châtaignes sont consommées grillées ou entrent dans la confection de divers plats comme des puddings, des potages, etc.

Divers et culture populaire

Châtaignes.
  • Ă€ Joyeuse (Ardèche) se trouve un musĂ©e de la Châtaigneraie ; en octobre, une grande manifestation rĂ©unit castanĂ©iculteurs et public lors des « Castagnades » dans le Parc naturel rĂ©gional des Monts d'Ardèche.
  • Ă€ Saint-Pierreville, la maison du châtaignier est consacrĂ©e Ă  la dĂ©couverte, la culture, l'histoire du châtaignier. Elle offre aussi un panorama de la production dans ses aspects les plus divers.
  • Dans le Var, Ă  Collobrières, se dĂ©roule, les trois derniers dimanches d'octobre, la fĂŞte de la châtaigne, fruit cultivĂ© Ă  cet endroit depuis le XIIe siècle.
  • Ă€ Catenay, en Seine-Maritime, la fĂŞte de la châtaigne se dĂ©roule chaque annĂ©e le dernier dimanche d'octobre[19].
  • Ă€ Redon (Ille-et-Vilaine), la sĂ©culaire foire Teillouse, grande foire aux marrons du 4e week-end d’octobre, est devenue l’occasion de grands rassemblements festifs qui font d’octobre le Mois du Marron en Pays de Redon.
  • Une lĂ©gende, inventĂ©e par un poète italien de la Renaissance, veut que le châtaignier soit nĂ© de la fureur (pro)crĂ©atrice de Jupiter. CourtisĂ©e par Jupiter, l'une des nymphes de Diane, NĂ©a, prĂ©fĂ©ra se tuer plutĂ´t que de perdre sa vertu. Pour lui rendre hommage, le maĂ®tre des dieux transforma sa dĂ©pouille en un arbre majestueux, le Casta NĂ©a, dont les fruits garnis de piquants symbolisent cette triste aventure[20].
  • Une rĂ©gion du Cantal porte le nom de Châtaigneraie et la commune de Mourjou accueille la maison de la châtaigne.
  • En Haute-Corse, la rĂ©gion de la Castagniccia (Châtaigneraie en corse) tient son nom de la profusion de châtaigniers plantĂ©s Ă  l'Ă©poque la domination de la RĂ©publique de GĂŞnes, et fut parmi les plus riches de l'Ă®le, comme en tĂ©moignent ses nombreuses Ă©glises baroques. De mĂŞme, une foire de la châtaigne a lieu chaque annĂ©e au village de Bocognano (Corse-du-Sud) au mois de dĂ©cembre.
  • Dans l'Ariège, la race de vache Aure-et-Saint-Girons s'appelle aussi casta, Ă  cause de sa couleur châtaigne.
  • En langage populaire, une « châtaigne » dĂ©signe un coup de poing ou un choc Ă©lectrique. Dans le sud-ouest, on parle aussi de castagne quand l'on se bat, c'est-Ă -dire quand on donne ou reçoit des castas (des châtaignes).
  • « Tant que nous aurons des châtaignes, nous aurons du pain » (Pasquale Paoli, 1758).
  • Le châtaignier est l'emblème de la rĂ©gion Limousin, bien qu'il ne soit que la quatrième essence rĂ©gionale en rĂ©currence. Sa feuille est ainsi prĂ©sente sur le logo du Conseil rĂ©gional du Limousin.
  • Autrefois, les personnes qui se nourrissaient de châtaigne, fruit de la forĂŞt et non fruit du labeur par culture, Ă©taient mal vues et jugĂ©es paresseuses. RĂ©colter la châtaigne c'Ă©tait rechercher le repli sur soi, l'indĂ©pendance et la rĂ©bellion[21] - [22] - [23], permettant Ă  la population ainsi nourrie de se consacrer Ă  autre chose[24]. Ainsi, une encyclopĂ©die de 1821 affirme que « les habitants des pays Ă  châtaigne ne sont pas amis du travail, [...] n'offrant que paresse[22] - [25] - [21] - [26] - [23], ignorance et misère[22] ». La richesse naturelle entraĂ®ne pauvretĂ© et misère[27]. Une revue d'agriculture dĂ©clare en 1837 : « En Corse, dans plusieurs parties des montagnes, les habitants ne se nourrissaient que de farine de châtaigne et de laitages. [...] Une douzaine de châtaigniers et autant de chèvres suffisaient Ă  une famille corse pour ne pas mourir de faim[27]. » Il Ă©tait mĂŞme conseillĂ© de laisser les châtaignes aux cochons[28]. Au dĂ©but du XIXe siècle, l'État aurait voulu dĂ©courager l'exploitation des châtaigneraies et les nouvelles plantations, « sources de paresse », en Corse[29]. Pourtant c'est la châtaigne, ainsi que le gland, la racine de fougère[30], et le cambium du tronc des arbres[31] qui ont permis Ă  certaines populations de ne pas mourir de faim lors des pĂ©riodes de famine.

Symboles

Symbole républicain

La châtaigne voit son nom attribué au 3e jour du mois de vendémiaire du calendrier républicain ou révolutionnaire français[32], généralement chaque 24 septembre du calendrier grégorien.

Symbole Unicode

Le fruit fait l'objet d'un codage Unicode :

Notes et références

  1. (en) Stefano Mazzoleni, Recent Dynamics of the Mediterranean Vegetation and Landscape, John Wiley & Sons, (lire en ligne), p. 145-237 :
    « In the coastal areas, the olive groves are tightly interwoven with low maquis, garrigue and steppe, which have been widely grazed and, consequently, burned. On the other hand, low mountains and inland hills have chestnut and mixed deciduous coppiced woods. The actual boundaries between these two different vegetation landscapes can be found at different altitudes according to local climatic conditions; higher (about 1000m asl) in the eastern and southern areas, and lower and close to the sea in the central and northern basin. [...] Thus, for many centuries the chestnut was the “bread tree” par excellence, the principal – if not the only – source of subsistence in the mountains for the local population. Concerning southern Switzerland, we know that the introduction of the chestnut took place 2000 years ago... »
  2. Christian Laborie, L'Arbre à pain, De Borée, Clermont-Ferrand, (lire en ligne).
  3. Sylvette Béraud-Williams, « Olivier de Serres et le châtaignier », Revue de la Société des enfants et amis de Villeneuve-de-Berg et sa région,‎ (lire en ligne [PDF])
  4. « Crème de marrons ou purée de châtaignes ? », sur France Culture (consulté le )
  5. « Marron ou châtaigne », sur Sabaton.fr (consulté le )
  6. Tables CIQUAL de l'Anses.
  7. Phenol-Explorer (INRA).
  8. UPOV, Caractères distinctifs des variétés de châtaignier : [lire en ligne].
  9. La nouzillat
  10. « Fête de la châtaigne de St-Gingolph – L'originale depuis 1989 | Valais / Haute-Savoie », sur www.chataigne-st-gingolph.com (consulté le ).
  11. Marco Conedera, Mauro Jermini, Alberto Sassella et Thomas N. Sieber, « Récolte, traitement et conservation des châtaignes », Notice pour le praticien, no 38,‎ (ISSN 1012-6554, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  12. "Confits, confitures et conserve." - Henriette de Lanty et Michelle Parfonry - Ă©d. Dargaud.
  13. Source : Chambre d'agriculture RhĂ´ne-Alpes.
  14. Le chancre du châtaignier en Europe.
  15. Source:INRA.
  16. Livre blanc de la châtaigne en Europe, publié par le réseau EUROCASTANEA et l'AREFLH (Assemblée des régions européennes fruitières, légumières et horticoles), [lire en ligne], p. 11.
  17. (en) Référence Flora of China : Flora of China .
  18. (en) Shiu-ying Hu, Food Plants of CHINA, The Chinese University Press, , 844 p.
  19. « Fête de la châtaigne », sur catenay.fr (consulté le )
  20. « Eloge de la châtaigne », sur salem.blog.24heures.ch (consulté le ).
  21. Antoine Thomas, Alfred Jeanroy et Paul Dognon, Annales du Midi : revue archéologique, historique, et philologique de la France méridionale, volume 96, E. Privat, (lire en ligne).
  22. Encyclopédie méthodique, Agriculture, tome septième, Dictionnaire de la culture des arbres et de l'aménagement des forêts, (lire en ligne).
  23. Jean Morizot, Les Kabyles : propos d'un témoin, CHEAM, (ISBN 978-2-903182-12-0, lire en ligne).
  24. Ariane Bruneton-Governatori, Le pain de bois : ethnohistoire de la châtaigne et du châtaignier, Lacour, (lire en ligne).
  25. Jean-Robert Pitte, Terres de Castanide : Hommes et paysages du Châtaignier de l'Antiquité à nos jours, Fayard, , 480 p. (ISBN 978-2-213-64672-5, lire en ligne).
  26. Journal d'agriculture pratique, Librairie agricole de la maison rustique, (lire en ligne).
  27. Journal d'agriculture pratique, de jardinage et d'Ă©conomie domestique, Bureau de la Maison rustique, volume 1, (lire en ligne).
  28. Annales, A. Colin, 1946* (lire en ligne).
  29. FĂ©lix Ciccolini, Histoire de Cozzano : 1800-1935 : Le Haut-Taravo, A. Piazzola, , 263 p. (ISBN 978-2-907161-29-9, lire en ligne).
  30. Albert Babeau, La Vie rurale dans l'ancienne France, BnF collection ebooks, (ISBN 978-2-346-00092-0, lire en ligne).
  31. François Couplan, Le régal végétal : plantes sauvages comestibles, Paris, Editions Ellebore, , 527 p. (ISBN 978-2-86985-184-9, lire en ligne).
  32. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 19.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Robert Pitte, Terres de Castanide. Hommes et paysages du Châtaignier de l'AntiquitĂ© Ă  nos jours, Fayard, , 480 p. (lire en ligne)
  • Catherine Bourgeoi, Eric Sevrin et Jean Lemaire, Le châtaignier, un arbre, un bois, Institut pour le dĂ©veloppement forestie, , 352 p. (lire en ligne)
  • CHAPA, J. - INRA, 1982 : Situation de la castanĂ©iculture française. Convegno internazionale di Frutticoltura montana, Saint-Vincent d'Aoste, IT
  • INRA. CTPS., 1986 + 1987 : Premier catalogue officiel des variĂ©tĂ©s de châtaignes et marrons, Documents GEVES, p. 31-33, FR
  • CHAPA, J. - INRA, 1987 : Châtaignes et marrons, variĂ©tĂ©s inscrites au Catalogue officiel. Arboriculture fruitière, No 399, p. 21-30
  • CTIFL Henri BREISCH 1995 Châtaignes et Marrons

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.