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Clède

Une clède est un petit bâtiment servant de séchoir à châtaignes qu'on rencontre principalement dans les Cévennes, dans la partie sud du Massif central.

Acception cévenole moderne

Séchoir à châtaignes à Castanet-le-Haut.

Au sens premier, le mot « clède », qui est la francisation de l'occitan cleda, désigne une claie[1] (cf. acception provençale). C'est par métonymie qu'il désigne, dans le mas cévenol, un petit bâtiment annexe servant autrefois à sécher les châtaignes[2]. Ce bâtiment est connu aussi sous le nom de secadou (« séchoir », en occitan secador[3]).

Cet Ă©difice a un Ă©tage. En bas, on entretient un feu de bogues qui doit fumer sans flamme et chauffer modĂ©rĂ©ment mais continuellement. Ă€ l'Ă©tage, un plancher percĂ© de trous (d'oĂą le nom de « claie » = cleda) supporte la rĂ©colte de châtaignes qui est entassĂ©e sur 50 cm d'Ă©paisseur.

Tous les jours, le feu est entretenu et les châtaignes retournées. Au bout de trois à six semaines, elles sont sèches. Elles sont alors dépiquées : on retire la peau sèche pour obtenir les châtaignons blancs. Ceux-ci se conservent secs et peuvent être moulus en farine ou servir à faire le badjana.

Une clède associative fonctionne chaque automne à Saint-Martin-de-Boubaux en Lozère.

En Limousin, le séchoir à châtaignes s'appelle clédier. Il est construit différemment.

Acception rouerguate et provençale

Dans le monde pastoral du Rouergue et de la Provence, le terme clède est couramment employĂ© pour dĂ©signer la claie de bois (gĂ©nĂ©ralement d'environ 2 mètres de long sur 1 mètre de haut) utilisĂ©e pour former des stalles (dites cas [kas], de l'occitan lo cast) ou des parcs Ă  bĂ©tail (principalement pour les brebis). Les plus anciens disent cleda (nissart) ou cledo (provençal). La petite claie en bois (un mètre carrĂ©) est parfois dite clĂ©doun, francisation de l'occitan cledon. Elle est souvent utilisĂ©e Ă  la sortie d'un couloir de contention pour orienter vers un parc ou un autre les brebis qu'on trie (c'est la barrière mouvante de Mistral).

J.-T. Avril, dans son Dictionnaire provençal-français, donne : « Cleda : grille. Barreaux de fer ou de bois, se traversant les uns les autres pour empêcher qu’on ne sorte par une fenêtre, ou par une autre ouverture[4]. » et « Clèdo : claie d'un parc à brebis. Porte à barreaux de bois. Porte des champs à claire-voie[5]. »

Frédéric Mistral, dans Lou Tresor dóu Felibrige (1878-1886), donne « Cledo : claie, barrière mouvante, claire-voie, porte à barreaux […] » (Mistral, 1979).

Notes et références

  1. « Cleda », sur panoccitan.org, Dictionnaire occitan-français en ligne (consulté le ).
  2. Abbé de Sauvages, Dictionnaire languedocien-français, éditions de 1756, 1785, 1821. « Cledo : un séchoir ou un suoir à châtaignes ».
  3. « Secador », sur panoccitan.org (consulté le ).
  4. Joseph-Toussaint Avril, Dictionnaire provençal-français, Apt, (présentation en ligne), p. 90.
  5. Ibid. sur Google Livres

Voir aussi

Bibliographie

  • Louis Alibert, Dictionnaire occitan-français. D'après les parlers languedociens, Toulouse, Institut d'Ă©tudes occitanes, 1977 (nouvelle Ă©dition).
  • Paul Cayla (prĂ©f. Pierre Jourda), Dictionnaire des institutions, des coutumes et de la langue en usage dans quelques pays de Languedoc de 1535 Ă  1648, vol. 1, Montpellier, P. DĂ©han, , 724 p. (SUDOC 006978479).

Articles connexes

Lien externe

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