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Claude Santelli

Claude Santelli est un réalisateur, scénariste et producteur français, né le à Metz et mort le à Garches[1].

Claude Santelli
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  78 ans)
Garches
SĂ©pulture
Nom de naissance
Claude Jean Xavier Santelli
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Ă  partir de

Biographie

Claude Santelli naît le à Metz, en Moselle. Il est le fils de César Santelli, agrégé d'allemand et plus tard inspecteur général de l'instruction publique[2]. Il a été élève au lycée Montaigne à Paris. Il a vécu dans le même immeuble que Michel Rocard et l'aida à faire ses versions latines[3]. Licencié des lettres, il enseigne le français langue étrangère à l'Alliance française. Tout d'abord comédien, il devient auteur de théâtre et écrit trois spectacles dont La Famille Arlequin, lorsque Jacques Fabbri fait appel à lui en 1954[4]. Il entre à l’ORTF en 1956 comme auteur et producteur au service des émissions jeunesse, où travaille déjà Jean-Christophe Averty pour les plus petits. Santelli a la charge du divertissement des plus grands. L’année suivante, il adapte pour la télévision le roman de G. Bruno Le Tour de France par deux enfants, initiant ainsi la tradition des feuilletons télévisés[5]. C'est le début d'une longue carrière, marquée par une vision à la fois didactique et ludique, de la télévision.

Claude Santelli adapte pour la télévision, dans le cadre de son émission Le Théâtre de la jeunesse, un grand nombre de pièces de théâtre ou de romans destinés à la jeunesse, qui lui font découvrir une partie du patrimoine littéraire français et étranger : Cervantès, Maupassant, La comtesse de Ségur, Mark Twain, Diderot, Jules Verne, ou Herman Melville. Membre du Conseil du développement culturel de 1971 à 1973.

Claude Santelli meurt le , trois mois après un accident survenu sous le chapiteau du cirque Alexis Grüss. Il est inhumé à Esches (Oise).

Carrière audiovisuelle

Comme bien d'autres de ses collègues, Claude Santelli était membre du parti communiste français[6].

Il utilise évidemment la télévision comme outil de propagande mais aussi comme outil d'instruction. Le tour de France par deux enfants contient déjà une forte portée didactique. Le feuilleton est en effet muet, commenté par Jean Topart d'après des textes de Santelli lui-même. Le périple des deux enfants est en fait une longue leçon morale et pédagogique, sous la forme d'un voyage initiatique où on apprend beaucoup de choses sur l'histoire, la géographie, les valeurs...
Livre mon ami est une autre émission éducative ayant pour objectif de présenter des livres aux plus jeunes. Mené par Claude Santelli et Colette Cotti, l'émission qui est un succès est programmée de 1958 à 1968.

Santelli revient à ses premières amours, le théâtre, par le biais d'une émission, Le Théâtre de la jeunesse (1960-1969). Il y supervise le choix des sujets[7], des comédiens, des auteurs (lorsqu'il n'écrit pas lui-même les adaptations). Son objectif est de faire une mission populaire. Dans cet objectif, il choisit des intrigues claires, privilégie l'action, auxquels s'ajoute une touche morale. Ainsi sont adaptés de grands auteurs : Cervantes, Dickens, Eugène Sue, Jules Verne, Herman Melville, Victor Hugo... Là encore le succès est au rendez-vous et durant six années, la série passe de la case horaire du jeudi soir au dimanche après-midi, heure de plus grande écoute.

Santelli aborde aussi la littérature avec Les Cent Livres des Hommes (1969-1973) en collaboration avec Françoise Verny. Dans la même veine que Jean-Claude Bringuier, mais dans un style différent, il propose aussi nombre de portraits de personnalités dont : André Malraux, (dans la série éponyme sous-titrée « la légende du siècle ») ou le pianiste Samson François. La réalisation de ces différents entretiens, comme aussi la série " La nuit écoute", s'efforce de faire transparaître comment un être par son talent et ses qualités humaines, arrive à nous faire partager sa passion et son art.

De même il s'intéresse à l'histoire, notamment à travers 1936 ou la mémoire d'un peuple où il évoque le Front populaire et L'an quarante réalisé en 1983. Il réalise deux ans plus tard L'année terrible (1871).

« J'ai une forme de sensibilité qui me conduit au mouvement de caméra, je veux épouser avec le mouvement de caméra le moment d'une réplique, le moment d'un sentiment qui passe entre deux êtres. »[8]

Le style Santelli est donc d'abord marqué par le mouvement. La caméra suit les personnages, les accompagne au fil de l'histoire, de manière à recréer une atmosphère. De fait, le montage est très peu utilisé par le réalisateur, celui-ci préférant les plans-séquences. Ce style est notamment facilité par le fait que dans une dramatique tous les acteurs sont présents en même temps, et tous les décors sont entièrement mis en place. Pas besoin du traditionnel découpage en champ/contrechamp par exemple, suivant les disponibilités des acteurs. L'image conserve une forme de fluidité, de cohérence et de continuité, permise par un dispositif très télévisuel également, impliquant la mise en place de nombreux rails de travelling. Tout ce travail ne serait rien sans l'effort et le talent de toute une équipe qui compte le chef machiniste Jean-Claude Hagué, sans qui toute la logistique déployée pour les rails ne serait pas. Ce style est aussi en quelque sorte hérité du théâtre où tout a lieu dans la continuité.

Lorsqu'il s'investit dans l'adaptation littéraire avec Les Cent Livres des hommes, Santelli cherche une forme nouvelle, plus hétérogène. En effet il mêle scènes jouées, avec des témoignages sur le livre, ou des images d'actualités. L'idée est de reproduire l'ambiance de l'œuvre, son esprit, de manière à donner envie de la lire. De fait l'image ne remplace pas le texte comme dans une adaptation classique, mais l'encadre voire le complète. On a donc un propos pédagogique, mais qui se veut dynamique par le travail sur l'atmosphère. C'est dans l'une de ces émissions, consacrée à Marcel Proust, que débute Isabelle Huppert.

En outre, Claude Santelli évite souvent les reconstitutions coûteuses au profit de dispositifs plus ludiques, sollicitant l'éveil et l'imagination de son public. Par exemple, dans Le matelot de nulle part, fresque navale épique, Santelli choisit de représenter les combats, assauts, et autres tempêtes par le biais d'un montreur d'images.

De fait, même à travers son style, Santelli conçoit la télévision comme un outil qui doit enrichir celui qui la regarde et non l'abrutir.

Claude Santelli s'est toujours engagé pour une télévision privilégiant l'imagination, la créativité et l'éducation, face à une certaine uniformisation incarnée par l'avènement des grands groupes économiques. À la tête de la Société des auteurs et compositeurs dramatique (SACD) pendant une dizaine d'années, de 1982 à 1992, il y milite pour la création de quotas en faveur de la création audiovisuelle française. Il crée aussi l'association Beaumarchais avec Jean Matthyssens. Son objectif étant d'aider à déceler de nouveaux talents, de nouveaux auteurs, de futurs maîtres dans un panel de domaines allant du cinéma à l'opéra, en passant par le cirque, le théâtre, la radio, la télévision, etc. dans la perspective de leur attribuer des bourses d'écriture. L'association Beaumarchais, affiliée à la SACD, est aujourd'hui dirigée par Paul Tabet.

Vie privée

Il était le beau-frère de Maurice Besset.

Filmographie

Comme réalisateur à la télévision

Comme scénariste

Comme producteur

  • 1958-1968 : Livre mon ami
  • 1960-1969 : Le Théâtre de la jeunesse
  • 1969-1973 : Les Cent Livres des Hommes

Théâtre

Auteur

Metteur en scène

Distinctions

  • Le Père Amable, 1976, prix de l’image, Fondation de France et 2 Emmy awards aux États-Unis

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Le Maitron en ligne.
  3. Revue Histoire pour tous, décembre 1976
  4. Ina, Claude Santelli sur le théâtre de la Jeunesse, 18 février 1962
  5. Cette série, qui met en scène deux enfants orphelins de guerre à la recherche d'un oncle, était diffusée chaque dimanche à 17 heures, durant trente-neuf semaines. Elle remporta un franc succès.
  6. France 3. 30 octobre 2020. ORTF : ils ont inventé la télévision
  7. Ina, Claude Santelli sur le théâtre de la Jeunesse, 17 septembre 1966
  8. Cahiers de la production télévisée no 13, décembre 1976

Sources

  • Christian-Marc BossĂ©no, 200 tĂ©lĂ©astes français, Courbevoie, « CinĂ©mAction », 1989
  • Jean-Marc Doniak, Les fictions de la tĂ©lĂ©vision française, Dixit, 1998
  • Raoul Sangla: Claude Santelli (1923-2001). Tombeau de Monsieur Claude Santelli, Hermès, n° 32-33, 2002 (en ligne sur irevues.inist.fr)
  • Paul Tabet ''L'ami Santelli, dialogue Ă  une voix, coll. For intĂ©rieur, Paris, 2005. (en ligne)
  • Ina, Claude Santelli sur le théâtre de la Jeunesse, 18 fĂ©vrier 1962 (en ligne)
  • Ina, Claude Santelli sur le théâtre de la Jeunesse, 17 septembre 1966 (en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Propos de Claude Santelli recueillis par Anonyme, « C. Santelli. L'adaptation», TĂ©lĂ©cinĂ© no 121-122 spĂ©cial TĂ©lĂ©vision et CinĂ©ma, FĂ©dĂ©ration des Loisirs et Culture CinĂ©matographique (FLECC), Paris, 1965, (ISSN 0049-3287).
  • Propos de Claude Santelli recueillis par Michel Mortier et Gilbert Salachas, « Claude Santelli : La tĂ©lĂ©vision sera personnelle ou ne sera pas », TĂ©lĂ©cinĂ© no 141, Paris, FĂ©dĂ©ration des Loisirs et Culture CinĂ©matographique (FLECC), , p. 37-43, (ISSN 0049-3287)
  • Propos de Claude Santelli recueillis Par Pierre Loubière et Gilbert Salachas, « Claude Santelli : si nous ne sommes pas des visionnaires, si nous ne proposons pas des visions, notre mĂ©tier n'a aucun intĂ©rĂŞt », TĂ©lĂ©cinĂ© no 148, Paris, FĂ©dĂ©ration des Loisirs et Culture CinĂ©matographique (FLECC), , p. 36-41, (ISSN 0049-3287)

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