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Mark Twain

Mark Twain [mɑÉčk tweÉȘn][1], nom de plume de Samuel Langhorne Clemens, nĂ© le Ă  Florida dans le Missouri (États-Unis) et mort le Ă  Redding dans le Connecticut (États-Unis), est un Ă©crivain, essayiste et humoriste amĂ©ricain.

Mark Twain
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Mark Twain photographié par Napoléon Sarony en 1895.
Nom de naissance Samuel Langhorne Clemens
Naissance
Florida (Missouri, États-Unis)
DĂ©cĂšs
Redding (Connecticut, États-Unis)
Activité principale

ƒuvres principales

Signature de Mark Twain

AprÚs avoir fait une carriÚre de militaire, été imprimeur et journaliste chez les mineurs du Nevada, il se fait connaßtre par son roman Les Aventures de Tom Sawyer (1876) et sa suite, Les Aventures de Huckleberry Finn (1884).

Biographie

Origines familiales

Mark Twain est issu d’une famille installĂ©e de longue date sur le continent amĂ©ricain, dont la trajectoire a Ă©pousĂ© le front pionnier dessinĂ© par les colons. L’environnement de l’enfance de Twain est donc le monde de la « FrontiĂšre » amĂ©ricaine. Toutefois, la famille Clemens, tout comme Twain lui-mĂȘme une fois parvenu Ă  l’ñge adulte, ne compte pas aux rangs des aventuriers et des dĂ©fricheurs partis Ă  l’avant-garde du mouvement de colonisation vers l’Ouest. Elle s’est glissĂ©e dans le sillage de ce vaste mouvement de population et s’est installĂ©e sur des terres dĂ©jĂ  travaillĂ©es par les colons oĂč la vie sociale est dĂ©jĂ  relativement stabilisĂ©e.

Sa mĂšre, Jane Lampton, est nĂ©e dans le Kentucky au sein d’une famille qui fait vraisemblablement partie des premiĂšres gĂ©nĂ©rations de pionniers Ă  franchir la chaĂźne des Appalaches ; la lĂ©gende familiale lui prĂȘte une lointaine ascendance avec les Lampton, ducs de Durham.

La branche paternelle de la famille est originaire du Sud du pays. Son grand-pĂšre, fermier en Virginie, migre vers le Kentucky au dĂ©but du XIXe siĂšcle pour y devenir percepteur (commissioner of revenue)[2]. Le pĂšre de Twain, John Marshall Clemens, fait des Ă©tudes de droit dans l'Est puis revient dans le comtĂ© d'Adair au Kentucky oĂč il Ă©pouse Jane Lampton en 1823. Il exerce la fonction d’« attorney » et court sa vie durant aprĂšs la fortune. Sa quĂȘte le mĂšne successivement dans le Tennessee, Ă  Gainesboro puis Ă  Jamestown dans le comtĂ© de Fentress, oĂč il investit ses Ă©conomies dans 75 000 acres de terres[3]. Le faible nombre d’affaires de justice Ă  traiter le pousse Ă  la reconversion : il se fait marchand, en ouvrant un magasin d’approvisionnement gĂ©nĂ©ral, typique de la frontiĂšre. Il tente sa chance dans plusieurs localitĂ©s du Tennessee puis rejoint John Adams Quarles, le beau-frĂšre de sa femme, dans le Missouri sur les conseils de ce dernier. Le village de Florida (comtĂ© de Monroe) dans lequel la famille s’installe est le thĂ©Ăątre de la naissance de Samuel Langhorn Clemens, le cinquiĂšme enfant de la famille[4].

Sa maison natale Ă  Florida dans le Missouri.

Mark Twain a prĂ©tendu ultĂ©rieurement avoir eu un frĂšre jumeau (d'oĂč viendrait son pseudonyme), et il a rĂ©pĂ©tĂ© Ă  plusieurs reprises une histoire inventĂ©e de toutes piĂšces oĂč son frĂšre se serait noyĂ© dans une baignoire : « Vous comprenez, nous Ă©tions jumeaux — le dĂ©funt — et moi — et on nous a mĂ©langĂ©s dans la baignoire quand nous n’avions que deux semaines, et l’un de nous s’est noyĂ©. Mais nous ne savions pas lequel. Certains pensent que c’était Bill. D’autres pensent que c’était moi[5] - [6]. »

Samuel Clemens ùgé de 15 ans.

En , son pĂšre meurt d’une pneumonie. Sa disparition bouleverse la vie de la famille Clemens. Au mois de de l’annĂ©e suivante, le futur Mark Twain, ĂągĂ© de douze ans, quitte l’école et devient apprenti typographe dans l’imprimerie locale[7]. À dĂ©faut d’ĂȘtre agrĂ©able, le mĂ©tier qu’il expĂ©rimente est Ă  cette Ă©poque susceptible d’offrir des revenus rĂ©guliers. Chaque village de quelque importance possĂšde en effet au moins un journal. À partir de 1850, le jeune homme travaille pour le Western Union, un hebdomadaire dont son frĂšre aĂźnĂ©, Orion, est le fondateur[8]. Il y rĂ©dige ses premiers papiers et s’imprĂšgne des techniques et des thĂšmes journalistiques de son temps, Ă  une pĂ©riode oĂč l’abondance de la production et un systĂšme d’échange gratuit facilitent la circulation de l’information au sein de la profession.

La dĂ©couverte de l’Est

Twain sans moustache, 1863.

À dix-huit ans, Twain quitte le Missouri, non pour rejoindre le Grand Ouest mais pour arpenter le Nord-Est des États-Unis en s’embauchant comme typographe Ă  New York, Philadelphie, Washington puis Saint-Louis. Il rejoint le syndicat des typographes et frĂ©quente le soir les bibliothĂšques publiques, dĂ©couvrant un monde que l’école d’Hannibal ne lui avait pas laissĂ© entrevoir[9]. Ses impressions de voyage paraissent sous forme d’articles dans un journal de Muscatine, la nouvelle entreprise de son frĂšre Orion[10].

En , il s’installe comme imprimeur Ă  Keokuk en Iowa oĂč son frĂšre le rejoint peu aprĂšs. Leur collaboration dure jusqu’à l’hiver 1856-57. Samuel prend alors la direction de Cincinnati[11]. Le rĂ©cit de son sĂ©jour paraĂźt cette fois dans un journal de Keokuk sous le pseudonyme de « Thomas Jefferson Snodgrass »[12].

Mark Twain en 1867.

Sur le Mississippi

Se tournant vers le Sud, il s’embarque ensuite sur le Mississippi en direction de La Nouvelle-OrlĂ©ans, avec l’intention probable de gagner l’Amazonie. Au cours du voyage, la rencontre avec le pilote de bateau Ă  vapeur Horace E. Bixby le persuade cependant d’épouser la carriĂšre de son nouveau mentor. C'est de cette Ă©poque que vient son pseudonyme : alors qu'il tire la corde de sondage pour vĂ©rifier la profondeur du fleuve, son capitaine lui criait : « Mark Twain!, Mark Twain! », c'est-Ă -dire : « Marque deux (brasses) ! ». Cela signifie « profondeur suffisante », dans le jargon anglais dit du safe water. Il travaille sur le Mississippi jusqu’au dĂ©clenchement de la guerre de SĂ©cession en 1861 qui interrompt le trafic sur le fleuve. Il s’engage alors au sein d’une milice de volontaires sudistes, les « Marion Rangers »[13]. Le manque de fermetĂ© de ses convictions sudistes et la perspective de se voir incorporer dans les rangs de l’armĂ©e confĂ©dĂ©rĂ©e le poussent Ă  quitter son premier engagement[14] et Ă  se tourner vers les territoires de l'Ouest ; profitant de la nomination de son frĂšre Orion comme secrĂ©taire d’État du Nevada, il prend la route le [15]. Le Nevada ayant ralliĂ© l'Union, Mark Twain passe donc de la sĂ©cession sudiste Ă  l'unionisme du nord.

Dans l'Ouest

Devil's Gate (Wyoming), point de passage des pionniers sur la piste de la Californie.

Samuel et Orion Clemens effectuent en quatorze jours le voyage Ă  bord d’une diligence Wells Fargo, s’engageant sur la piste de la Californie qui chemine par Independence Rock et Devil's Gate (en) jusqu’à South Pass ; ils empruntent ensuite la route des Mormons, bifurquant Ă  Fort Bridger vers l’Echo Canyon pour rejoindre Salt Lake City et finalement s’arrĂȘter Ă  Carson City dans le Nevada[16], juste avant la Californie.

La ville se stabilise tout juste aprĂšs la pĂ©riode de grande effervescence consĂ©cutive Ă  la dĂ©couverte en 1859 de gisements d’argent dans les monts Washoe. À la recherche du filon cachĂ©, une foule de déçus de la ruĂ©e vers l'or en Californie de 1849 et de nouveaux aventuriers attirĂ©s par la promesse d’une fortune facile ont convergĂ© vers la ville. Le profil de ces prospecteurs diffĂšre sensiblement des pionniers traditionnels qui s’installent pour mettre en valeur le pays par le travail de la terre. La population de Carson City est alors essentiellement masculine ; l’aviditĂ©, la concurrence et la recherche des plaisirs faciles y maintiennent un climat de tension permanente[17].

Samuel Clemens est lui-mĂȘme gagnĂ© par la « fiĂšvre de l’argent » ; persuadĂ© de faire fortune rapidement, il se lance tous azimuts dans la prospection. Ses espoirs sont déçus ; en butte Ă  des difficultĂ©s financiĂšres, il finit par accepter en l’offre d’emploi permanent que lui propose le Territorial Enterprise, un journal de la ville de Virginia City, pour lequel il Ă©crivait jusque-lĂ  occasionnellement des chroniques comiques[18]. C'est l'Ă©poque des folles spĂ©culations du Nevada sur les riches mines d'argent du Comstock Lode, cotĂ©es Ă  la bourse de San Francisco, racontĂ©es avec rĂ©alisme dans À la dure, publiĂ© en 1872.

CroisiĂšre Ă  l'Ă©tranger

Couverture de Innocents Abroad or the new pilgrims progress (Le Voyage des Innocents), Ă©dition de 1884.

En , Samuel Clemens, mandatĂ© et financĂ© par l'Ă©diteur du journal « Alta California » de San Francisco pour un montant de 1 250 dollars, embarque Ă  New York sur le Quaker City, un bateau Ă  vapeur qui prend le large dans l'ocĂ©an Atlantique afin de rĂ©aliser une croisiĂšre le menant en mer MĂ©diterranĂ©e, avec des arrĂȘts en France, en Angleterre, en Italie, dans les Ăźles grecques, en Turquie et en Terre sainte dans l'Empire ottoman[19] - [20].

Les 52 lettres de voyage de Mark Twain, Ă©crites dans son style humoristique et sarcastiques — car pour Twain, « rien n'est plus saint qu'une blague » —, sont publiĂ©es agrĂ©mentĂ©es de dessins dans le journal et reçoivent un tel accueil des lecteurs, qu'il est dĂ©cidĂ© d'en faire un livre intitulĂ© The innocents abroad or the new pilgrims progress (Le Voyage des Innocents) qui sort en 1868, imprimĂ© en 70 000 exemplaires et souvent rĂ©Ă©ditĂ© depuis[21] - [22].

CarriÚre littéraire

Maison de Mark Twain Ă  Hartford, Connecticut.

À partir de 1864, il exerce l’activitĂ© de reporter Ă  San Francisco et se dĂ©place en Europe en tant que correspondant de presse. AprĂšs son mariage avec Olivia Langdon en 1870, il s’installe Ă  Hartford, Connecticut. Il eut quatre enfants dont trois filles : Susan, Clara et Jeanne et un fils mort prĂ©maturĂ©ment. Dans ses premiers romans, Mark Twain Ă©voque ses voyages en Europe et en PolynĂ©sie (Le Voyage des innocents, 1869) en se moquant des prĂ©jugĂ©s et de la conduite de ses compatriotes, ainsi que sa pĂ©riode de chercheur d’or et de journaliste sur le Comstock Lode, dans À la dure (Mark Twain) (1872). EnvoyĂ© par son journal en PolynĂ©sie en 1866[23], Mark Twain y passe quatre mois, sympathise avec les marins et baleiniers[23], loue un cheval[23], et constate le dĂ©clin dramatique de la population d'origine, les Kanaka Maoli[23]. Il en rapporte des reportages et une sĂ©rie de lettres publiĂ©es par le Sacramento Union, puis rassemblĂ©es dans un livre en 1947, Letters from HawaĂŻ[23].

Mark Twain au laboratoire de Nikola Tesla, au début de l'année 1894.

C’est grĂące Ă  ses deux romans Les Aventures de Tom Sawyer (1876) et Les Aventures de Huckleberry Finn (1885) qu’il acquiert la cĂ©lĂ©britĂ© comme Ă©crivain humoriste. Mark Twain Ă©crit cependant, dans la seconde partie de son Ɠuvre des textes plus graves dĂ©nonçant avec pessimisme les excĂšs de la civilisation et l’immoralitĂ© Ă©rigĂ©e en morale.

Fin de vie

Les derniĂšres annĂ©es de sa vie sont marquĂ©es par une reconnaissance mondiale : il est une des plus grandes figures littĂ©raires de son Ă©poque et fait entre 1895 et 1896 une tournĂ©e de confĂ©rences Ă  travers le monde saluĂ©e par les critiques et couronnĂ©e de succĂšs[24]. Cependant, la fin de sa vie est assombrie par des ennuis financiers, ainsi que par la mort d'une de ses filles Ă  24 ans causĂ©e par une mĂ©ningite, puis la mort de sa femme. Il perd une seconde fille, ĂągĂ©e de 29 ans, noyĂ©e dans sa baignoire Ă  la suite d'une crise d'Ă©pilepsie.

Il meurt d'une crise cardiaque le Ă  Redding dans le Connecticut, le lendemain du passage de la comĂšte de Halley Ă  son pĂ©rihĂ©lie. Il avait dĂ©clarĂ© un an plus tĂŽt : « Je vins au monde avec la comĂšte de Halley en 1835. Elle reviendra l’annĂ©e prochaine, et je m’attends Ă  partir avec elle. Le Tout-Puissant a dit : “Voyez donc ces deux monstres inexplicables ; ils sont venus ensemble, ils doivent repartir ensemble” »[25].

Style

Mark Twain dans sa robe rouge écarlate avec des manches grises, élevé au grade de docteur Ús lettres par l'université d'Oxford.

DĂ©crivant avec rĂ©alisme et sĂ©vĂ©ritĂ© la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine, Mark Twain est l’un des premiers auteurs Ă  utiliser la langue parlĂ©e authentique des États du Sud et de l’Ouest. Souvent comparĂ© Ă  Stevenson et Dickens, il excelle particuliĂšrement dans une peinture rĂ©gionaliste de l’AmĂ©rique, c’est-Ă -dire rĂ©alisĂ©e par un « natif », parfaitement imprĂ©gnĂ© du vĂ©cu de l’endroit qu’il dĂ©crit.

Une partie importante de son Ɠuvre dĂ©roge cependant Ă  ce principe lorsqu’il se fait « observateur des peuples » en plaçant ses rĂ©cits dans les pays qu’il a visitĂ©s.

Relativement éloigné de son style et de son humour habituels, le roman de Jeanne d'Arc (titre original : Personal Recollections of Joan of Arc (en)) est écrit en 1896 sous le pseudonyme « Louis de Conte »

  • Un vagabond Ă  l'Ă©tranger (en) (1880) (A Tramp Abroad)
  • Le Soliloque du roi LĂ©opold (en) (1905) (King Leopold's Soliloquy)
  • De la religion : Dieu est-il immoral ? (en) (1906) (Christian Science)
  • Lettres de la Terre (Ă©crit en 1909, publiĂ© en 1962 aux U.S Letters from the Earth (en), en 2005 en France aux Ă©ditions L'ƒil d'or)

Éditions posthumes

La pierre tombale de Mark Twain au cimetiùre Woodlawn (en) à Elmira, dans l'État de New York.

Twain a laissĂ© un trĂšs grand nombre de manuscrits, parmi lesquels des Ɠuvres importantes comme son Autobiographie et le roman L'Étranger mystĂ©rieux. La responsabilitĂ© de l'Ă©dition est revenue Ă  son biographe officiel, Albert Bigelow Paine (en), sous la surveillance de Clara, la seule fille survivante de l'auteur. Cette pĂ©riode de la rĂ©ception des Ɠuvres de Mark Twain se caractĂ©rise par la construction d'une image hagiographique dont tĂ©moigne la biographie de Bigelow, qui, malgrĂ© sa longueur (plus de 1 700 pages en trois volumes), censure tout Ă©lĂ©ment susceptible de ternir l'image de Twain. Les textes de Twain sont Ă©galement purgĂ©s, comme son Autobiographie, dont seule une partie est publiĂ©e, et ses lettres, que Bigelow « rĂ©sume » Ă  l'occasion. L'Étranger mystĂ©rieux est Ă©galement publiĂ© par ce dernier, prĂ©alablement remaniĂ©.

Certaines Ɠuvres, comme les Lettres de la Terre, ne sont pas publiĂ©es, sur ordre de Clara. Bigelow, pendant plusieurs dĂ©cennies, restera la seule personne Ă  avoir accĂšs aux manuscrits et cette situation bloquera longtemps toute possibilitĂ© de dĂ©velopper des Ă©tudes twainiennes fiables.

Twain et les religions

Christianisme

Mark Twain est un pamphlĂ©taire virulent et irrĂ©vĂ©rencieux, notamment lorsqu’il s’en prend Ă  Dieu, Ă  la religion et aux fondements du christianisme. Dans De la religion : Dieu est-il immoral ?, il souligne des points qui lui semblent incohĂ©rents dans la Bible et dĂ©nonce les crimes commis au nom de Dieu et du Christ.

Il a écrit aussi un livre critique sur la Science chrétienne ; le deuxiÚme tome sur sa fondatrice Mary Baker Eddy n'est jamais paru.

JudaĂŻsme

Dessin du Saint SĂ©pulcre issu de The Innocents abroad, Ă©dition de 1897

Twain a fait une croisiĂšre en MĂ©diterranĂ©e en 1876 qui l'a menĂ© notamment en Terre sainte, Ă  l'Ă©poque terre dĂ©solĂ©e sous la domination ottomane[19]. Bien que la majoritĂ© de ses contemporains ait une vision stĂ©rĂ©otypĂ©e nĂ©gative du peuple juif, Twain dĂ©fend les Juifs, en paroles et en actes. En 1879, il Ă©crit en privĂ© : « Sampson Ă©tait un juif — donc pas un imbĂ©cile. Les Juifs ont la meilleure intelligence moyenne parmi tous les peuples du monde. Les Juifs sont la seule race qui travaille entiĂšrement avec leur cerveau et jamais avec leurs mains
 ».

Dans un contexte postĂ©rieur Ă  l'Affaire Dreyfus, Mark Twain rĂ©dige en rĂ©ponse Concerning the Jews[26] (À propos des Juifs), un essai dont il pense qu'il ne plaira Ă  personne. Sa prĂ©diction Ă©tait correcte. Mark Twain y indique que les prĂ©jugĂ©s contre les juifs ne viennent ni de leur conduite, ni de leur religion, mais de la jalousie des chrĂ©tiens face aux succĂšs Ă©conomiques des juifs. Il cite le discours d'un avocat allemand qui voulait que les juifs soient chassĂ©s de Berlin parce que, selon lui, « quatre-vingt-cinq pour cent des avocats brillants de Berlin Ă©taient juifs ».

Mark Twain pense que le succĂšs des juifs est le produit de leur loyautĂ©, de leur fidĂ©litĂ© familiale, de leur intelligence et de leur sens des affaires. Il pensait que la criminalitĂ© et l'ivresse Ă©tait inexistante chez les Juifs et qu'ils Ă©taient honnĂȘtes en affaires, mĂȘme s'il savait que ce n'Ă©tait pas le sentiment de la plupart de ses contemporains. Il Ă©crivit ainsi[27] : « Les Égyptiens, les Babyloniens et les Perses ont rempli la planĂšte de son et de splendeur, puis
 sont passĂ©s. Les Grecs et les Romains ont suivi, ont fait grand bruit et ils ont disparu et, d'autres peuples ont vu le jour et ont tenu leur flambeau Ă©levĂ© pour un temps, mais il a brĂ»lĂ©, et ils siĂšgent dĂ©sormais au crĂ©puscule, ou ont disparu ses parents. Le Juif les a tous vus, tous battus, et est maintenant ce qu'il a toujours Ă©tĂ©, ne prĂ©sentant aucune dĂ©cadence, aucune infirmitĂ© de l'Ăąge, aucun Ă©moussement de son esprit alerte et agressif, aucun affaiblissement d'aucune sorte. Toutes les choses sont mortelles sauf le Juif ; toutes les autres forces passent, mais il demeure. Quel est le secret de son immortalitĂ© ? »[27]. Twain dĂ©crit À propos des juifs comme « son chef-d'Ɠuvre », mais prĂ©dit que « ni juifs ni chrĂ©tiens ne l'approuveront ». Le rabbin M. S. Levy contesta l'affirmation selon laquelle « le juif est un homme d'argent » en prĂ©cisant que les familles Vanderbilt, Gould, Astor, Havemeyer, Rockefeller, Mackay, Huntington, Armure, Carnegie, Sloane, Whitney, n'Ă©taient pas juives, et contrĂŽlaient pourtant plus de vingt-cinq pour cent de toutes les richesses distribuĂ©es aux États-Unis.

ƒuvres

Mark Twain peint par James Carroll Beckwith, en 1890.

Romans et contes

Essais et pamphlets

  • DĂ©fense d’Harriet Shelley et autres essais (1894)
  • MĂ©moires de Jeanne d'Arc (1895) (Personal Recollections of Joan of Arc (en))
  • Comment raconter une histoire et autres essais (1897)
  • Le Soliloque du roi LĂ©opold (1905)
  • Qu'est-ce que l'homme ?, traduit en français sous le titre L'homme, c'est quoi ? (1906)
  • Shakespeare est-il mort ? (1909)
  • Discours (1910)
  • La Prodigieuse Procession & autres charges, Agone, 2011

Autobiographie et récits de voyage

Buste de Mark Twain par Zenos Frudakis.

Correspondance

  • Correspondance (1917)
  • Lettres d’amour Ă  Olivia Langdon (1949)
  • Lettres Ă  Mrs Fairbanks (1949)

Premiers journaux de Mark Twain

Hommages

  • L'amitiĂ© de Mark Twain avec le prĂ©sident amĂ©ricain Ulysses Grant a donnĂ© lieu Ă  un livre : Grant and Twain: The Story of a Friendship That Changed America de Mark Perry ;
  • Deux bateaux Ă  aubes, reconstitution de ceux qui naviguaient sur les eaux du Mississippi au cours du XIXe siĂšcle sont prĂ©sents Ă  Frontierland dans le parc Disneyland en Californie ainsi qu'Ă  Disneyland Paris et ont alors Ă©tĂ© baptisĂ©s en rĂ©fĂ©rence Ă  Mark Twain ;
  • Un Ă©pisode de la sĂ©rie Bonanza, intitulĂ© Enters Mark Twain et tournĂ© en 1959, met en scĂšne Samuel Clemens de passage Ă  Virginia City, et raconte comment il a choisi son pseudonyme ;
  • Il apparaĂźt auprĂšs de Lucky Luke dans l'album L'HĂ©ritage de Rantanplan ;
  • Il apparaĂźt dans le roman To sail beyond the sunset de Robert A. Heinlein, en son propre nom, il est en quelque sorte le « mentor » de Ira Johnson, pĂšre de Maureen Johnson l'hĂ©roĂŻne du roman ;
  • Sous son vĂ©ritable nom de Samuel Clemens, il est le hĂ©ros, avec Richard Francis Burton, du cycle de science-fiction Le Fleuve de l'Ă©ternitĂ© de Philip JosĂ© Farmer ;
  • Toujours sous son vĂ©ritable nom, il est l'un des personnages principaux des Feux de l'Éden de Dan Simmons ;
  • À la fois sous le nom de Mark Twain et de Samuel Clemens, l'Ă©crivain est l'un des personnages principaux de BloodSilver de Wayne Barrow. Sa vie est « revisitĂ©e » via la rĂ©Ă©criture de l'histoire de la conquĂȘte de l’Ouest amĂ©ricain, traversĂ© par le Convoi, une famille de vampires dĂ©barquĂ©e sur le nouveau continent ;
  • Il apparaĂźt aussi dans l'Ă©pisode de Star Trek : La Nouvelle GĂ©nĂ©ration intitulĂ© La FlĂšche du temps (Time's Arrow) ;
  • Il apparaĂźt aussi dans l'Ă©pisode des EnquĂȘtes de Murdoch intitulĂ© Qui veut la peau de Samuel Clemens ? (Marked Twain) ;
  • Une mention du livre (A Connecticut Yankee in King Arthur's Court) fait dans Star Trek : Voyager S6 E11 (Fair Heaven) dans lequel Captain Kathryn Janeway offre ce livre comme prĂ©sent Ă  un personnage holographique, Michael Sullivan pour qui elle a une forte attirance ;
  • Un astĂ©roĂŻde (2362) Mark Twain est nommĂ© en honneur de Mark Twain ;
  • Mark Twain (jouĂ© par William Shatner, notamment capitaine de Star Trek) apparaĂźt dans un Ă©pisode des EnquĂȘtes de Murdoch (diffusĂ© le sur France 3) ;
  • Une photo de Mark Twain est dissimulĂ©e dans le jeu Half Life 2[29] ;
  • Le , Google honore Mark Twain d’un Doodle pour le 176e anniversaire de sa naissance.

Notes et références

  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. Bernard Poli, Mark Twain, écrivain de l'Ouest : régionalisme et humour, Paris, Presses universitaires de France, , 507 p. (OCLC 23428758), p. 36.
  3. Poli 1965, p. 37.
  4. Poli 1965, p. 45.
  5. http://hoepffner.info/spip3/spip.php?article135
  6. https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2008-2-page-347.htm
  7. Bernard De Voto (trad. Marie-Jean Béraud-Villars), L'Amérique de Mark Twain [« Mark Twain's America »], Paris, Seghers, , 384 p. (OCLC 460095858, BNF 32981673), p. 104.
  8. Poli 1965, p. 56.
  9. (en) Philip Sheldon Foner, Mark Twain : social critic (Biographie), New York, International Publishers, , 335 p. (OCLC 8989365), p. 13.
  10. Poli 1965, p. 59.
  11. Poli 1965, p. 61.
  12. Poli 1965, p. 63.
  13. Poli 1965, p. 74.
  14. Twain écrivit plus tard une nouvelle intitulée The Private History of a Campaign That Failed sur la base de cet épisode.
  15. Poli 1965, p. 77.
  16. Bernard De Voto 1966, p. 145.
  17. Bernard De Voto 1966, p. 79 et s..
  18. Bernard De Voto 1966, p. 150.
  19. (he) « ŚžŚĄŚą Ś”Ś”Ś©ŚžŚŠŚ” Ś©Śœ ŚžŚŚšŚ§ Ś˜Ś•Ś•Ś™Ś™ŚŸ Ś‘ŚŚšŚ„ Ś™Ś©ŚšŚŚœ » [« Campagne de diffamation de Mark Twain en terre d'IsraĂ«l »], sur ynet.co.il,‎ (consultĂ© le ).
  20. « Le voyage de Mark Twain en Palestine : il n'y avait rien en Israel avant le retour des juifs ! », sur haabir-haisraeli.over-blog.com (consulté le ).
  21. Texte Ă©lectronique en anglais de Innocents Abroad par University of Virginia ou sur Shechem.
  22. « bookidinnocentsabroad01twai », 236 dessins parus dans The Innocents abroad, édition de 1897, sur flickr.com (consulté le ).
  23. "Mark Twain's HawaĂŻ", par Lawrence Downes, le 14 mai 2006, dans le New York Times.
  24. « Mark Twain - Hartford », sur maisons-ecrivains.fr (consulté le ).
  25. Élise Costa, « Comment Mark Twain a prĂ©dit sa propre mort », sur Slate, .
  26. (en) Graham Marsh, Paul Trynka et June Marsh, Denim : l'épopée illustrée d'un tissu de légende, Paris, Ed. du Collectionneur, , 128 p. (ISBN 978-2-909450-94-0, OCLC 402195499).
  27. Jeremyah Albert, « Le secret de l’immortalitĂ© des juifs, selon Mark Twain », sur terrepromise.fr, (consultĂ© le ).
  28. « The £1,000,000 bank-note and other new stories », en ligne, sur gutenberg.org
  29. (en) « Half-Life 2 Easter Egg - Mark Twain Photo », sur The Easter Egg Archive (consulté le ).

Voir aussi

Vidéographie

Articles connexes

Liens externes

Bases de données et dictionnaires

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