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Lycée Montaigne (Paris)

Le lycée Montaigne, situé rue Auguste-Comte dans le 6e arrondissement de Paris, face au jardin du Luxembourg, est l'un des plus grands et anciens lycées de Paris.

Lycée Montaigne
Description de cette image, également commentée ci-après
Façade du lycée Montaigne.
Histoire et statut
Fondation
Type Établissement public local d'enseignement (EPLE)
Administration
Académie Paris
Proviseure Max Aubernon
Études
Population scolaire 1856 élèves
Formation Collège
Lycée général et technologique
CPGE Ă©conomiques
Langues anglais, allemand, espagnol, italien, russe, portugais, polonais, latin, grec
Localisation
Ville 6e arrondissement de Paris
Pays Drapeau de la France France
Site web montaigne-paris.fr
CoordonnĂ©es 48° 50′ 38″ nord, 2° 20′ 04″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Lycée Montaigne (Paris)
GĂ©olocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 6e arrondissement de Paris)
Lycée Montaigne (Paris)

Présentation

Le lycĂ©e Montaigne, qui accueille Ă©galement un collège en son sein, peut accueillir jusqu'Ă  3 000 Ă©lèves. C'est un lycĂ©e d'enseignement gĂ©nĂ©ral et Ă  ce titre, il prĂ©pare au baccalaurĂ©at gĂ©nĂ©ral en proposant dix spĂ©cialitĂ©s. Par ailleurs le lycĂ©e accueille trois sections internationales : franco-portugaise, franco-polonaise et franco-espagnole. Les classes prĂ©paratoires Ă©conomiques et commerciales, voie Ă©conomique et scientifique, peuvent accueillir 150 Ă©lèves. En 2022, le lycĂ©e Montaigne accueille 1856 Ă©lèves, de la 6e jusqu'aux classes prĂ©paratoires.

Classement du lycée

En 2017, le lycée se classe 71e sur 110 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et 694e au niveau national[1]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la « valeur ajoutée », calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet[2].

Histoire

Ancien petit lycée du lycée Louis-le-Grand, dont il dépendait au départ et dont il était le pensionnat[3], le lycée fut construit par l'architecte Charles Le Cœur de 1882 à 1885 sur l'emplacement de l'ancienne pépinière du Luxembourg[3] - [4] et de l'ancien verger du couvent des Chartreux. Le site avait été choisi avec soin par l'administration, comme pour d'autres lycées en construction à la même époque, afin d'éviter que les futurs élèves ne se retrouvent dans un environnement insalubre, dangereux et subversif[3]. Il prit le nom de lycée Montaigne en 1891, tout en obtenant son autonomie par rapport au lycée de la rue Saint-Jacques[4]. Lycée de garçons à l'origine, des filles y furent admises à partir de 1912, tandis que la mixité fut introduite dans des classes « pilotes » dès 1957.

Pendant la Première Guerre mondiale, le bâtiment fut converti à partir du par l'armée américaine en hôpital (« Base Hospital no 57 »). D'une capacité approchant les 1800 lits, cet hôpital accueillit 8500 patients jusqu'au mois d', date à laquelle l'édifice fut restitué à la ville de Paris.

Lycée Montaigne de Paris, vu depuis le jardin du Luxembourg.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le lycée Montaigne a servi de base aux Allemands et de quartier général à la Luftwaffe[5] - [6], afin d'héberger notamment une garnison de 600 hommes sous les ordres du colonel von Berg[7]. Le lycée est réquisitionné dès 1940 et les élèves doivent poursuivre leur scolarité dans d'autres établissements du quartier[8]. Des tunnels sont creusés sous le lycée pour permettre l'évacuation des Allemands en cas de nécessité, notamment par un escalier situé sur le boulevard Saint-Michel devant l'École des Mines[9].

Entre 1956 et 1960, le lycée possédait une annexe dans le 13e arrondissement, devenue en 1960 le lycée Rodin[10].

Scène politique

Sa situation géographique, proche du Sénat, a fait de ce lycée de la haute bourgeoisie une scène de la contestation adolescente aux gouvernements de droite.

De 1970 à 1974, il sera à la pointe des mobilisations contre la loi Debré, puis la loi Fontanet. Le lycée sera fermé plusieurs fois à la suite d'incidents, engins explosifs, cocktails Molotov. Le journal France Soir titre ainsi le 22 mars 1971 : « Les 2500 élèves du lycée Montaigne à Paris ont perdu 17 jours de cours depuis la rentrée » et Gérard Vincent commence son livre Le peuple lycéen (collection Témoins chez Gallimard) par cette phrase : « Lorsque bouge le lycée Montaigne, la France s'inquiète ».

Lors de la mobilisation contre la loi Fillon en 2005, puis contre le contrat première embauche en 2006, il fut l'un des lieux de rassemblement du mouvement. Le président de l'Union nationale lycéenne (UNL) Karl Stoeckel, y a été scolarisé entre 2003 et 2006 où il était l'un des meneurs du mouvement[11] - [12]. En , lorsque les proviseurs de lycées et principaux de collèges ont manifesté, ils ont choisi de se rassembler devant le lycée Montaigne.

Formations post-bac

Les CPGE de Montaigne préparent aux grandes écoles de commerce avec des filières ECS et ECE. Le Lycée est situé à proximité de l'Université Paris II Panthéon Assas, et jouxte la Faculté de Pharmacie de l'Université Paris V René Descartes. Dans l'environnement immédiat du Lycée on trouve également la Sorbonne, les locaux parisiens de l'ENA et l'Institut catholique de Paris.

Classements des CPGE

Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles.

En 2015, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2014 :

Filière Élèves admis dans
une grande Ă©cole*
Taux
d'admission*
Taux moyen
sur 5 ans
Classement
national
Évolution
sur un an
ECE[13] 1 / 41 élèves 2 % 3 % 51e ex-æquo
sur 105
en diminution 11
ECS[14] 2 / 44 élèves 5 % 6 % 38e ex-æquo
sur 95
en diminution 4
Source : Classement 2015 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2014).
* le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. Par exemple, en filière ECE et ECS,
ce sont HEC, ESSEC, et l'ESCP qui ont été retenues.

Anciens élèves

Le corps professoral en 1897, photographie de Pierre Petit.

Liste des proviseurs

Le proviseur Joël Bianco
Le proviseur Joël Bianco lors d'un discours.
  • 1891-19.. : Édouard Kortz
  • 2000-2003 : Catherine Kuhnmunch
  • 2003-2005 : Jean-Marie Renault
  • 2005-2012 : Chantal Collet
  • 2012-2016 : Isabelle Bourhis
  • 2016-2020 : JoĂ«l Bianco
  • 2020-2022 : HĂ©lène Vaissière
  • Depuis 2022 : Max Aubernon

Les initiatives Ă©tudiantes

En 2017, sous la direction du proviseur Joël Bianco, le lycée est le siège d'importantes initiatives étudiante ; on retient par exemple la création de l'association de la MDL (Maison de Lycéens) du lycée Montaigne et celle de l'AMM (Association des Musiciens de Montaigne).

  • La Maison de LycĂ©ens: association crĂ©Ă©e Ă  l'initiative de plusieurs Ă©lève du lycĂ©e, la MDL met a disposition des locaux servant de foyer pour les lycĂ©ens. Elle vise Ă  donner un lieu de vie appartenant aux lycĂ©ens mais aussi gĂ©rĂ©s par eux. Plus gĂ©nĂ©ralement, la MDL du lycĂ©e Montaigne vise Ă  fĂ©derer les initiatives lycĂ©ennes.
  • L'Association des Musiciens de Montaigne: Avec but de rassembler les Ă©lèves musiciens pour leur offrir un lieu dans lequel ils peuvent jouer ensemble ainsi qu'un encadrement. Une salle rĂ©servĂ©e aux membres ainsi que divers instruments sont mis Ă  disposition. L'AMM et le corps enseignant musical travaillent ensemble dans l'Ă©laboration de divers projets : concerts, interventions par exemple.

Anecdotes

Détail de la façade, rue Auguste-Comte.
  • Il existe un grand complexe souterrain, Ă©tonnant dĂ©dale au sol cimentĂ© et murs de briques, qui relie le LycĂ©e Montaigne au SĂ©nat et Ă  la rue d'Assas, ainsi qu'au Boulevard Saint-Michel. Ces tunnels (dont bunker et portes avec blindage) datent de la Seconde Guerre mondiale[5] - [6] et leur accès est interdit par des grilles. L'une des voĂ»tes souterraines, restĂ©e accessible, a servi de théâtre aux lycĂ©ens jusqu'Ă  la condamnation de l'accès des souterrains aux Ă©lèves.

Accès

Ce site est desservi par les stations de métro Vavin (ligne 4) et Notre-Dame-des-Champs (ligne 12) ainsi que par les stations de bus Auguste Comte (38 et 47) et Michelet (83)

(RER) (B) Le lycée est aussi à proximité de la ligne B du RER à la station Luxembourg.

Notes et références

  1. Classement départemental et national du lycée
  2. Méthodologie du classement national des lycées français
  3. Marc Le Cœur, « Les lycées dans la ville: l’exemple parisien (1802-1914) », Histoire de l’éducation [Online], no 90,‎ (lire en ligne)
  4. Marc Le Cœur, « Les lycées dans la ville: l’exemple parisien (1802-1914) », Histoire de l'éducation, 90 | 2001, p. 131-167.
  5. « Rituels sataniques, crânes de chat... Les 7 mystères des catacombes de Paris », sur Le Nouvel Observateur, (consulté le )
  6. « Un bunker sous le lycée ! », sur Le Parisien, (consulté le )
  7. « La liberté retrouvée, la souveraineté restaurée », sur Sénat (consulté le )
  8. « Histoire : Notre établissement a aujourd'hui 120 ans. », sur Lycée Montaigne - Paris (consulté le )
  9. Gilles Thomas, « Les murs de l’histoire / l’histoire des murs », Bulletin de la Sabix [Online], no 40,‎ (lire en ligne)
  10. Marc Le Cœur, « Les lycées dans la ville: l’exemple parisien (1802-1914) », Histoire de l'éducation, 90 | 2001, p. 131-167.
  11. « Karl Stoeckel reçu sur nouvelobs.com », sur Le Nouvel Observateur, (consulté le )
  12. « Karl Stoeckel, toujours très militant », sur Le Parisien, (consulté le )
  13. Classement 2015 des prépas ECE
  14. Classement 2015 des prépas ECS
  15. Jacques Braustein, « Les jeunes maĂ®tres de l'horreur Â», GQ, mai 2015, page 58.
  16. Marie Gil, Roland Barthes : Au lieu de la vie, Flammarion, , 561 p. (ISBN 978-2-08-124443-6 et 2-08-124443-8)
  17. « Roland Barthes : portrait », sur Fondation La Poste, (consulté le )
  18. « Frédéric Beigbeder », sur France Inter (consulté le )
  19. « Le prix Renaudot attribué à Frédéric Beigbeder », sur Le Monde, (consulté le )
  20. « 1966 par Louis Chedid », sur L'Express,
  21. « Patrice Chéreau : “Mon travail se confond souvent avec la vie” », sur Les Inrocks, (consulté le )
  22. « Michel DEBRÉ », sur Académie Française (consulté le )
  23. « Michel DEBRE », sur Le Portail de l'économie et des finances (consulté le )
  24. « Douffiagues », École des Ponts ParisTech (consulté le )
  25. Ondine Millot, Ça lui fait une belle jambe Â», liberation.fr, 25 fĂ©vrier 2006.
  26. « Jean-Marie Lustiger », sur France Inter (consulté le )
  27. « L'adieu à Jean-Marie Lustiger », sur Le Monde, (consulté le )
  28. « Nonce Paolini, l'homme qui doit réinventer la Une », sur Les Échos, (consulté le )
  29. « Nonce Paolini, nouveau pape de TF1 », sur Le Point, (consulté le )
  30. « MAURICE PAPON. 1910-1940. Jeune homme de cabinets. », sur Libération.fr, (consulté le )
  31. « Les actes ou instructions de Maurice PAPON tendant à faciliter la remise ou à remettre aux autori », sur L'Humanité, (consulté le )
  32. « Renaud », sur RFI Musique (consulté le )
  33. Jean-Paul Sartre, Les Mots, Paris, Gallimard, , 224 p. (ISBN 2-07-025773-8)
  34. « Karl Lagerfeld - Biographie », sur Gala (consulté le )
  35. (en) « Chanel designer Karl Lagerfeld immortalised as waxwork figure in German hometown », sur Daily Mail, (consulté le )
  36. « Adèle Haenel », Inrockuptibles,‎ (lire en ligne).
  37. Le Nouveau, un teen-movie qui évite tous les clichés Thierry Chèze, article sur le site L'Express.fr, publié le 22 décembre 2015.

Liens externes

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