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Paul Misraki

Paul Misraki, de son vrai nom Paul Misrachi, est un compositeur, auteur et chanteur français, né le à Constantinople et mort le à Paris[1].

Paul Misraki
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Paul Misraki en 1948 (photo studio Harcourt).
Surnom Le Musicien de l'ÉternitĂ©.
Nom de naissance Paul Marie Misrachi
Naissance
Constantinople (Empire ottoman)
DĂ©cĂšs
16e arrondissement de Paris
Activité principale Compositeur
Style Chanson française
Musique de film
Opérette
ActivitĂ©s annexes Écrivain
Pianiste
Lieux d'activité Argentine
Brésil
États-Unis
France
Années d'activité 1929-1993
Collaborations Bruno Coquatrix, Henri Decoin, Jean Féline, Johnny Hess, André Hornez, Louis Jouvet, Charles Trenet, Maurice Vandair, Ray Ventura
Éditeurs Paul Beuscher
Raoul Breton
Francis Salabert
Maurice Vandair
Ray Ventura
Warner Music France
Formation Lycée Janson-de-Sailly
MaĂźtres Charles Koechlin
Distinctions honorifiques Chevalier de la LĂ©gion d'Honneur (1990)
Grand Prix de la Chanson de la SACEM (1964 et 1982)
Prix Montyon de l’AcadĂ©mie française (1948)
Site internet http://paulmisraki.fr/

ƒuvres principales

Compositeur et pianiste de Ray Ventura dans les annĂ©es 1930, Paul Misraki a composĂ© la musique de grands succĂšs comme Tout va trĂšs bien madame la marquise, Qu'est-ce qu'on attend pour ĂȘtre heureux ?, Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine, Comme tout l'monde... Il a Ă©tĂ© chantĂ© par Ray Ventura et ses CollĂ©giens, Édith Piaf, Georges Brassens, Henri Salvador, Yves Montand, Jacqueline François, Suzy Delair, Nicoletta, Jean Sablon, ainsi que de trĂšs nombreux chanteurs et groupes amĂ©ricains, argentins, brĂ©siliens, etc. Il est aussi l'un des compositeurs français de musique de films les plus prolifiques : il en compose plus de 180 pour des longs-mĂ©trages, notamment celle de Et Dieu
 crĂ©a la femme en 1956, mais aussi pour Jean Delannoy, Claude Chabrol, Henri-Georges Clouzot, Jean-Pierre Melville, Jacques Becker, Jean-Luc Godard, Luis Buñuel, Orson Welles ou Jean-Claude Brialy.

Il est aussi un écrivain ayant publié dix livres sur des sujets liés à son itinéraire spirituel.

Biographie

NĂ© le dans une famille juive sĂ©farade de Constantinople dans l'Empire ottoman, oĂč son pĂšre travaillait pour une compagnie d'assurances, il passe une partie de sa petite enfance Ă  Bucarest, puis arrive en France en 1917.

CollĂ©gien au lycĂ©e Janson-de-Sailly, il prend des leçons particuliĂšres d'harmonie et de contrepoint auprĂšs de Charles Koechlin. Il avait auparavant Ă©crit des piĂšces musicales variĂ©es et Ă©tĂ© stagiaire dans un magasin de pianos sur les Champs-ÉlysĂ©es.

Il intĂšgre dĂšs 1929 la troupe de son camarade de classe Ray Ventura, Ray Ventura et ses CollĂ©giens, comme compositeur-arrangeur-pianiste. Il est Ă©galement, avec Coco Aslan, l'un des deux principaux chanteurs solistes de l'orchestre : on l'entend dans Chez moi, Insensiblement, Sur deux notes, Le gĂ©nĂ©ral dort debout, La petite Ăźle, Le petit bateau de pĂȘche, Tching Kong, Les trois mandarins, Je ne sais pas si je l'aime, etc[2].

Les annĂ©es 1930 sont pour lui Ă  la fois les annĂ©es Ventura, avec les succĂšs phĂ©nomĂ©naux de Tout va trĂšs bien madame la marquise, de Qu'est-ce qu'on attend pour ĂȘtre heureux ?, les reprises amĂ©ricaines de Chez Moi et la dĂ©couverte de la musique pour le cinĂ©ma, mais ce sont aussi des annĂ©es de recherche de sens. Le pĂšre de Paul Misraki avait rĂȘvĂ© son fils reprenant la compagnie d'assurances familiale, et le voilĂ  musicien ! Paul Misraki lui-mĂȘme rĂȘvait de musique symphonique, et le voilĂ  auteur de la chanson comique la plus connue du moment ! À la recherche de sens, l’auteur-compositeur-interprĂšte passe ses week-ends Ă  lire, Ă  faire tourner les tables, visite la cathĂ©drale Notre-Dame de Chartres, songe Ă  se retirer dĂ©finitivement dans un monastĂšre. Finalement, il se convertit au catholicisme et choisit de pratiquer sa religion dans la vraie vie.

La Seconde Guerre mondiale voit les CollĂ©giens se lancer dans une tournĂ©e en AmĂ©rique du Sud au moment oĂč l'armĂ©e allemande envahit la zone libre. Au BrĂ©sil puis en Argentine, Paul Misraki compose pour l'orchestre de Ray Ventura (auquel s'est joint Henri Salvador), mais aussi pour le cinĂ©ma, et mĂȘme une comĂ©die musicale, intitulĂ©e Si Eva se hubiese vestido, de laquelle sera tirĂ©e la chanson Una Mujer, devenue un standard en Argentine, mais aussi au BrĂ©sil.

Il gardera toujours des liens Ă©troits avec les anciens de l'orchestre Ray Ventura, notamment AndrĂ© Cauzard, avec lequel il partagera de nombreux Ă©changes philosophiques, religieux et mĂȘme scientifiques, notamment sur leur croyance rĂ©ciproque dans l'existence des OVNIs. Il co-organisera avec lui un repas annuel des « anciens » de l'orchestre.

En 1945, la RKO le contacte pour collaborer Ă  Hollywood sur Heartbeat (Un cƓur Ă  prendre), remake d'un film français (Battement de cƓur) auquel Paul Misraki avait dĂ©jĂ  collaborĂ©. Il s'exĂ©cute, composant pour Ginger Rogers une scĂšne restĂ©e cĂ©lĂšbre, mais le besoin de revenir auprĂšs des siens, en France, est le plus fort. Il embarque de New York pour Le Havre oĂč son frĂšre l'accueille et lui apprend la mort en dĂ©portation de leur mĂšre, leur tante et leur oncle, Ă  Auschwitz. Paul dĂ©couvre tous ses biens saisis, son appartement occupĂ©... Seul son piano, un Pleyel datant de 1932, a Ă©tĂ© sauvegardĂ© par un de ses amis, qui croyait Ă  son retour.

À partir de 1946, les collaborations de Paul Misraki se font plus variĂ©es. Il retrouve Édith Piaf et Danielle Darrieux, mais l'Ă©tendue des interprĂ©tations augmente, en mĂȘme temps que le succĂšs de Ray Ventura dĂ©cline.

La musique de films prend de plus en plus le relais et Paul Misraki devient un compositeur incontournable de la Nouvelle Vague avec notamment la musique de Et Dieu
 créa la femme de Roger Vadim.

Dans le mĂȘme temps, Paul Misraki commence Ă  publier des livres relatant sa trajectoire spirituelle : dialogues philosophiques, romans, essais sur des sujets Ă©sotĂ©riques (OVNIs, la vie aprĂšs la mort
), et enfin livres oĂč il expose les raisons de sa foi catholique, et le catholicisme auquel il croit.

Paul Misraki s'est marié en 1950 à Lille et a eu trois enfants. La famille de Paul édite de nombreuses chansons et opérettes via la maison d'édition familiale : Tout Va TrÚs Bien Promotion.

Depuis 2018, les Ă©vĂ©nements se succĂšdent avec Paul Misraki en leur centre : spectacle original (Qu'est-ce qu'on attend pour ĂȘtre MĂŽmes ?) au thĂ©Ăątre DĂ©jazet, retour sur scĂšne de son opĂ©rette phare Normandie Ă  CompiĂšgne, puis Ă  La Nouvelle Ève et bientĂŽt un peu partout en France et en Belgique, ainsi que de l'opĂ©rette Double Six (crĂ©Ă©e en 1937, l'annĂ©e qui a suivi Normandie) au Centre Angel Parra de Paris 14e, de nombreuses Ă©missions, sur France Musique notamment, disponibles en podcast, des participations Ă  des colloques, au Festival du CinĂ©ma et Musique de Film de la Baule
 et une exposition intitulĂ©e Paul Misraki du Jazz Ă  l'Écran, aujourd'hui disponible en visite virtuelle en cliquant sur ce chiffre[3] puis sur « archive » en bas de page lĂ  oĂč renvoie le petit 2.

Parmi ses premiĂšres chansons, aprĂšs Fantastique devenu le gĂ©nĂ©rique de l'Orchestre de Ray Ventura, vint l'inoubliable Tout va trĂšs bien madame la marquise (1935), inspirĂ© d'un sketch de Bach et Laverne, bientĂŽt suivi par d’autres succĂšs parmi lesquels :

  • Venez donc chez moi (1935)
  • Je voudrais en savoir davantage (1936)
  • Vous qui passez sans me voir (1936), cosignĂ©e avec Charles Trenet et Johnny Hess
  • Ça vaut mieux que d'attraper la scarlatine (1937)
  • Je chante (1937), cosignĂ©e avec Charles Trenet
  • Sur deux notes (1937)
  • Tching Kong (1937)
  • Les Chemises de l'archiduchesse (1937)
  • Dans mon cƓur (1937)
  • Qu'est-ce qu'on attend pour ĂȘtre heureux ? (1938)
  • Comme tout le monde (1938)
  • Le Nez de ClĂ©opĂątre (1938)
  • La marquise voyage (1938)
  • Tiens, tiens, tiens (1939)
  • Ah vivement dimanche (1939)
  • Une charade (1940)
  • Insensiblement (1941)
  • Una Mujer (1943)
  • Maria de Bahia (1947)
  • Sans vous (1947)
  • À la mi-aoĂ»t (1949)
  • Le Petit souper aux chandelles (1949)
  • Le Portrait de tante Caroline (1949)
  • Tant je suis amoureux de vous (1949)
  • J'ai peut-ĂȘtre tort (1949)
  • À Saint-Germain des PrĂ©s (1950)
  • MalgrĂ© tout (1950)
  • À VĂ©ra-Cruz (1950)
  • La Valse des orgueilleux (1953)
  • La TĂȘte Ă  l'ombre (1953)
  • Dis-moi quelque chose de gentil (1956)
  • L'Étang (1957)
  • Tu n'peux pas t'figurer (comme je t'aime) (1960)
  • La marquise a dit (1961)
  • Les Volets clos (1972)

Il est aussi l'auteur d'une Ɠuvre symphonique intitulĂ©e Rhapsodia Brasileira crĂ©Ă©e aux Concerts Colonne en 1967, puis jouĂ©e en 1968 au Festival de Rio de Janeiro, et Ă©galement de quelques opĂ©rettes : Normandie (1936), Double Six (1937), Le Chevalier Bayard (1948), La Petite datcha (1960), Mouche (1966).

Tombe de Paul Misraki au cimetiĂšre du Montparnasse (division 12).

Paul Misraki a été sociétaire de la SACEM pendant plus de 60 ans, il a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1990, a reçu l'insigne de l'Ordre des Arts et des Lettres, ainsi que deux fois le Grand Prix de la Chanson de la SACEM, en 1964 et 1982.

Paul Misraki est mort à Paris le , et est enterré au cimetiÚre du Montparnasse[4] (12e division).

Musiques de films

Paul Misraki est l'auteur de 185 musiques de films.

Paul Misraki est l'un des cinq compositeurs les plus prolifiques du cinĂ©ma français. Son morceau de bravoure est la musique de Et Dieu
 crĂ©a la femme de Roger Vadim, qui mettait en scĂšne Brigitte Bardot (1956). Le Mambo B.B. reste une scĂšne culte, par l'Ă©rotisme dĂ©gagĂ© par la danse de Brigitte Bardot sur la musique de Paul Misraki.

Ses collaborations incluent Jean Renoir, Christian-Jacque, Henri Decoin, Jean-Pierre Melville, Jean Boyer, Henri-Georges Clouzot, Jean Delannoy, Yves AllĂ©gret, Bernard Borderie, Jacques Becker, Orson Welles, Robert Hossein, Luis Buñuel, Roger Vadim, Jack Pinoteau, Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Jean-Claude Brialy, Patrice Leconte, Étienne PĂ©rier, Marcel L'Herbier, et bien d'autres.

Cinéma

Télévision

Ouvrages

Son parcours personnel a amené Paul Misraki à écrire de nombreux livres qui jalonnent sa recherche de spiritualité : phénomÚnes paranormaux, extra-terrestres, approfondissement de son catholicisme (il s'est converti en 1933). La liste ci-aprÚs n'est pas tout à fait complÚte :

  • La maison de mon pĂšre avec Jacqueline Chassang, 1941,
- Prix Montyon 1948 de l’AcadĂ©mie française
  • De la boue sur les yeux, Éditions Flammarion, 1955,
  • L'Ă©clat du verre,
  • Les extraterrestres (sous le pseudonyme de Paul Thomas), Plon, 1962,
  • Pour comprendre Teilhard, essai qui fait encore autoritĂ© auprĂšs de ceux qui Ă©tudient Teilhard de Chardin,
  • Les chemins de l'ĂȘtre, Ă©change de lettres avec Vercors, Éditions Albin Michel, 1965[5]
  • Mort d'un PDG, Éditions MAME, 1972, rĂ©Ă©ditĂ© sous le titre Un PDG au paradis en 1992,
  • Des signes dans le ciel, Éditions Robert Laffont, 1968,
  • Plaidoyer pour l'extraordinaire, 1970, rĂ©Ă©ditĂ© sous le titre Les raisons de l'irrationnel, Éditions Robert Laffont, 1976, puis en 1985 sous le titre original,
  • L'expĂ©rience de l'aprĂšs-vie, Éditions Robert Laffont, 1977,
  • Ouvre-moi ta porte, Éditions Robert Laffont, 1983,
  • EspĂ©rance, vous avez dit espĂ©rance ?, 1993[6].

Il a traduit et prĂ©facĂ© le best-seller mondial La vie aprĂšs la vie, de Raymond Moody, Éditions Robert Laffont, 1977, puis a prĂ©facĂ© LumiĂšres nouvelles sur la vie aprĂšs la vie de Raymond Moody aussi, Éditions Robert Laffont, 1978.

Hommage

  • Le , une plaque commĂ©morative Ă  son nom a Ă©tĂ© apposĂ©e sur la façade de l'immeuble parisien, 35 avenue Bugeaud (16e arrondissement), oĂč il a vĂ©cu de 1963 Ă  sa mort en 1998.

Références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Lena Lutaud, « J'irai chanter sur vos tombes », Le Figaro, cahier « Le Figaro et vous »,‎ 30-31 octobre 2021, p. 28-29 (lire en ligne).
  3. Critique par Philippe BrunetiÚre dans Livres de France, revue littéraire mensuelle no 2 : Françoise Mallet-Joris, février 1966, p. 18
  4. Notes personnelles de Paul Misraki.

Liens externes

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