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La Mort en ce jardin

La Mort en ce jardin est un film franco-mexicain réalisé par Luis Buñuel et sorti en 1956.

La Mort en ce jardin
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Rive lagunaire dans la région de Catemaco :
un site de tournage extérieur
Titre original La Mort en ce jardin
Réalisation Luis Buñuel,
ScĂ©nario Luis Buñuel, Raymond Queneau et Luis Alcoriza d’aprĂšs le roman Ă©ponyme de JosĂ©-AndrĂ© Lacour (Éditions Julliard, 1954)
Acteurs principaux
Sociétés de production Dismage
ProducciĂłnes Tepeyac
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau du Mexique Mexique
Genre Drame
Film d'aventure
DurĂ©e 99 ↔ 108 min
Sortie 1956

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Résumé

Chark, un aventurier europĂ©en, arrive dans une bourgade d’un pays imaginaire d'AmĂ©rique latine, situĂ© prĂšs de la frontiĂšre avec le BrĂ©sil, et oĂč sont exploitĂ©s des gisements de diamants. À ce moment, une rĂ©volte se prĂ©pare. Les prospecteurs de diamants, spoliĂ©s par l’État et dĂ©pouillĂ©s de leurs biens par le capitaine Ferrero, un despote corrompu, se prĂ©parent Ă  attaquer la garnison gouvernementale. Chark, accusĂ© de vol, est conduit Ă  la garnison et incarcĂ©rĂ©, mais il parvient Ă  s’évader. Les prospecteurs attaquent la garnison mais l’armĂ©e envoie des renforts et l'attaque Ă©choue. Les rebelles doivent fuir. Chark se joint Ă  certains d’entre eux : Castin, un vieux prospecteur français que les diamants ont enrichi ; Maria, sa fille sourde-muette ; Djin, une prostituĂ©e que Castin voudrait Ă©pouser ; le pĂšre Lizardi, un prĂȘtre missionnaire. Pour ce faire, ils s’emparent du bateau d’un trafiquant Ă  la solde des militaires qui les trahira rapidement. Les fugitifs doivent abandonner le bateau et partir Ă  pied dans une jungle touffue. Dans cet environnement hostile, les fugitifs ne savent pas exactement oĂč aller. Ils ont l'intention de rejoindre le BrĂ©sil, mais leur situation devient de plus en plus dĂ©sespĂ©rĂ©e. Alors qu’ils sont perdus, Chark part en Ă©claireur et dĂ©couvre, au bord d’un lac situĂ© Ă  la frontiĂšre du BrĂ©sil, les restes d'un avion qui s’est Ă©crasĂ© en forĂȘt rĂ©cemment. Mais Castin est devenu fou ; il tue la prostituĂ©e puis le pĂšre Lizardi avant que Chark le tue Ă  son tour. Chark et Maria essaient de gagner le BrĂ©sil dans un canot pneumatique.

ThĂšmes et contexte

Ce film d’aventures est empreint du symbolisme cher au rĂ©alisateur : la religion (le prĂȘtre Michel Piccoli), la chair, l'argent et les institutions (Simone Signoret en prostituĂ©e, Charles Vanel en propriĂ©taire terrien) cĂŽtoient la puretĂ© (MichĂšle Girardon en sourde-muette) dans un vent de rĂ©volte (l'aventurier Georges Marchal). SurrĂ©alisme avec les scĂšnes de la prostituĂ©e en robe du soir au milieu de la jungle et de l’authentique vierge aux prises avec les forces naturelles (sa chevelure emmĂȘlĂ©e Ă  celle d’une autre vierge, la forĂȘt) et renouveau d’un monde enfin Ă©purĂ© : le guide et la vierge voguant ensemble sur une mer Ă©tale


Fiche technique

Distribution

Tournage

Autour du film

« La Mort en ce jardin n’est sĂ»rement pas le plus grand film de Buñuel, mais ces trois mois de tournage au Mexique ont comptĂ© pour moi, Michel Piccoli et Charles Vanel, comme des vacances inoubliables. Peut-ĂȘtre aussi pour Georges Marchal mais, comme je ne l’ai plus guĂšre revu, je n’ai pas eu l’occasion de radoter avec lui comme je le fais aujourd’hui encore avec Charles et Michel, ou encore avec Colette Crochot, la scripte. D’abord, il y avait Buñuel ; tous les acteurs qui ont travaillĂ© avec lui l’ont dĂ©jĂ  dit avant moi : passer sa journĂ©e avec Don Luis, ce n’est pas aller au travail, c’est s’amuser. [
] Et puis il y avait Óscar. Óscar Dancigers, le plus russe des producteurs mexicains, aprĂšs avoir Ă©tĂ© le plus russe des Ă©migrants, le plus russe des charmants Russes — je pense Ă  Kessel et Ă  Tola Litvak. [
] Et puis il y avait mes deux complices, Vanel et Piccoli, et des mystifications Ă©normes, et des batailles Ă  coups de verres d’eau, qui devinrent des seaux d’eau. Enfin, il y avait le Mexique. Je dĂ©fie qui que ce soit de ne pas tomber amoureux du Mexique — je ne parle pas des paysages, je parle des gens. J’ai l’air folklorique en parlant comme ça : tant mieux, le folklore a quelquefois du bon, quand il exprime son sens rĂ©el, c'est-Ă -dire quand il s’applique au mot "peuple". J’irai mĂȘme jusqu’à dire pueblo. »

— Simone Signoret[2]

De son cĂŽtĂ©, Buñuel, dans ses mĂ©moires[3], n'a pas le mĂȘme souvenir du tournage :

« Comme [Simone Signoret] se montrait assez turbulente pendant le tournage, distrayant les autres comédiens, je demandai un jour au chef machiniste de prendre son mÚtre, de mesurer une distance de cent mÚtres à partir de la caméra et d'installer à cette distance les siÚges des acteurs français[4]. »

Concernant la participation de Queneau Ă  l'Ă©criture, Buñuel explique qu'il avait « de dramatiques problĂšmes de scĂ©nario », et il ajoute : « Raymond Queneau vint passer une quinzaine de jours au Mexique pour tenter — vainement — de m'aider Ă  m'en sortir[5]. »

Notes et références

  1. Durée annoncée par le CNC.
  2. Extrait de ses mĂ©moires, La nostalgie n'est plus ce qu'elle Ă©tait, Éditions du Seuil, Paris, 1975 (ISBN 2-02-004520-6).
  3. Mon dernier soupir (autobiographie), coécrit avec Jean-Claude CarriÚre, Paris, Robert Laffont, 1982 (ISBN 2-221-00920-7).
  4. Mon dernier soupir, page 266.
  5. Mon dernier soupir, page 265.

Liens externes

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