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Mont Valérien

Le mont ValĂ©rien[2] est une colline française culminant Ă  161 mètres, situĂ©e dans le dĂ©partement des Hauts-de-Seine, sur les territoires des communes de Suresnes (majoritairement), Nanterre et Rueil-Malmaison, Ă  l'ouest de Paris (Ă  environ douze kilomètres du parvis de Notre-Dame et deux kilomètres du pont de Suresnes Ă  la limite des territoires de Paris et Suresnes).

Mont Valérien
Le mont ValĂ©rien, le village de Suresnes et la Seine sur une gravure du XIXe siècle.
Le mont Valérien, le village de Suresnes et la Seine sur une gravure du XIXe siècle.
GĂ©ographie
Altitude 161 m[1]
CoordonnĂ©es 48° 52′ 25″ nord, 2° 12′ 52″ est[1]
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion ĂŽle-de-France
DĂ©partement Hauts-de-Seine
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Mont Valérien
GĂ©olocalisation sur la carte : Hauts-de-Seine
(Voir situation sur carte : Hauts-de-Seine)
Mont Valérien

Entre le XVIIe et le début du XIXe siècle, sa partie supérieure accueille un calvaire religieux, objet de pèlerinages, alors que ses coteaux sont occupés par des vignes. L'édifice est détruit à partir de 1841 et remplacé par la forteresse du Mont-Valérien[2], en vue de la protection de la capitale. Pendant la guerre de 1870 avec la Prusse, l'armée française s'y réfugie, d'où elle bombarde le château de Saint-Cloud. De 1941 à 1944, durant l'Occupation allemande, plus d'un millier d'otages et de résistants y sont exécutés. Adossé au rempart sud du fort, le Mémorial de la France combattante, inauguré le par le général de Gaulle, fut érigé en l'honneur des combattants, résistants et déportés de la Seconde Guerre mondiale.

GĂ©ologie

Le mont Valérien, dominant la ville de Suresnes.
Le mont Valérien vu depuis Paris, à droite de la tour Eiffel. Le quartier d'affaires de La Défense est à l'extrême droite.

SituĂ© au sud de la presqu’île de Gennevilliers, le mont ValĂ©rien est une butte-tĂ©moin (au mĂŞme titre que Montmartre ou que les buttes du Parisis). S'Ă©levant Ă  161 mètres d'altitude[1], il prĂ©sente un dĂ©nivelĂ© de 60 mètres. La sĂ©rie des formations d'âge tertiaire y est quasiment complète, de l'argile Ă  meulières (produit de l'altĂ©ration de terrains d'âge oligocène) jusqu'Ă  l'argile plastique (Ă©ocène infĂ©rieur). Le replat qui entoure le mont ValĂ©rien est dĂ» aux calcaires bartoniens (calcaire de Champigny, calcaire de Saint-Ouen)[3] - [4].

Plus précisément, les différents stades géologiques que connut la région, avec progressions et reflux de la mer, ont laissé des dépôts segmentant l'actuel mont Valérien en de multiples couches. Le sous-sol date de l'âge secondaire (craie). Le mont étant formé à l'âge tertiaire, successivement, de la base au sommet, on distingue : argile plastique (étage sparnatien, régime lagunaire), calcaire grossier (étage lutétien, régime marin), sable de Beauchamp (étage bartonien, régime marin), calcaire de Saint-Ouen (étage bartonien, régime marin), gypse (étage ludien, régime lagunaire), marnes vertes puis marnes à huitres (étage sannoisien, régime marin), sables de Fontainebleau (étage stampien, régime marin) puis une fine couche de meulière de Beauce au sommet (étage chattien, régime lacustre)[5].

Ces roches furent exploitées au cours de l'Histoire. Par exemple, le calcaire grossier du mont Valérien fut employé pour la construction de la cathédrale Notre-Dame de Paris et du palais du Louvre ainsi que pour les premières maisons de Suresnes ; le gypse, matière première du plâtre, fut aussi particulièrement utilisé, comme en témoigne le nom de rue des Carrières à Suresnes, tandis que la terrasse du Fécheray (ou Feucheret) est située à l'emplacement d'anciens fours à plâtre, lequel aurait servi pour les travaux de construction du château de Versailles et pour celui de Bagatelle. Plus haut, les marnes ou argiles vertes furent utilisées pour fabriquer des tuiles, ce dont témoigne la dénomination de la rue suresnoise de la Tuilerie ; elles servirent pour la décoration de la façade du château de Madrid au XVIe siècle[5].

Par ailleurs, entre l'étage stampien (sables) et l'étage ludien (argiles imperméables) se forma une couche aquifère, à l'origine des nombreuses sources du mont[5], qui furent utilisées au fil de l'histoire de Suresnes à des fins religieuses et curatives[6] - [7].

À la fin de l'âge tertiaire, la mer approchait du sommet du mont Valérien, son niveau s'abaissant au Quaternaire au fil des épisodes de glaciation, qui engendrèrent des fleuves et donnèrent à la région peu ou prou son aspect actuel[5].

Toponymie

Il existe plusieurs théories quant à l'étymologie du mont Valérien, mais les recherches effectuées et publiées sur son site par l'association « racines en Seine » ont abouti à l'hypothèse suivante :

  • les mots « mont ValĂ©rien » apparaissent dans les textes Ă  partir du dĂ©but du XVIIe siècle (1634), sous Louis XIII. Avant cette pĂ©riode, le site Ă©tait dĂ©signĂ© par les mots « tertre », ou « montagne aux trois croix ». Les cartes de l'Ă©poque semblent confirmer les faits. Après l'assassinat d'Henri IV en 1610, la rĂ©gence et les dĂ©buts difficiles du règne de Louis XIII font que de nombreux pamphlets sont Ă©ditĂ©s, dont l'un est intitulĂ© MĂ©ditations de l'hermite ValĂ©rian, Traduit du Bon Normand en vieux Gaulois, par Fanfan contre Luynes. Dans ce texte de 1621 d'une quarantaine de pages, on dĂ©crit la cour et le Louvre « vus de l'ermitage » situĂ© sur un mont qui semble ĂŞtre le mont dont on cherche la toponymie. La notoriĂ©tĂ© du texte fit que le tertre a pris le nom de « mont Valerian » que l'on trouve sur certaines cartes. Par dĂ©formation le mot est devenu « ValĂ©rien » lors la construction d'un grand calvaire par l'abbĂ© Charpentier ;
  • il est parfois affirmĂ© que Gallien, fils de l'empereur ValĂ©rien, fit construire sur le mont un Ă©difice en l'honneur de son père, ou que ValĂ©rien lui-mĂŞme[8] se fit construire une demeure sur le mont. Mais il n'existe aucune trace de voie romaine dans ce secteur, comme aucune du passage de ValĂ©rien dans la rĂ©gion, ni encore de la prĂ©sence d'une construction romaine.

Historique

Origines

Le mont Valérien possède des origines spirituelles anciennes, probablement liées aux sources d'eau qui y coulaient. Ainsi, l'étymologie du nom de la ville de Suresnes proviendrait d'une déesse celte, Surisna, dérivé du mot « source ». Jeune bergère, sainte Geneviève y serait plus tard venue faire paître ses moutons. Les sources du mont acquièrent par ailleurs une réputation miraculeuse, ce qui attire malades et pèlerins. Au Moyen Âge, la culture de la vigne se développe sur les coteaux du mont Valérien, en lien avec le petit village de Suresnes, qui borde la Seine.

Les ermites du mont Valérien

Au Bas Moyen Âge, des ermites occupent au fur et à mesure le sommet du mont[9], une terre sablonneuse où ne poussent que quelques arbres. Le premier dont on ait conservé la trace est un dénommé Antoine, qui y habite une cellule en 1402 ; il correspondit avec le théologien Jean de Gerson. Il est difficile de reconstituer leur mode de vie, mais on peut estimer qu'ils devaient alterner les travaux de la terre et la prière. La deuxième ermite dont le nom nous est connu est Guillemette Faussart. Sous le règne d'Henri II, cette pieuse Parisienne se retire au mont Valérien après la mort de son fiancé et y construit une chapelle (ou un oratoire, les sources divergent), près de laquelle elle meurt en 1561. Sa pierre tombale est conservée au musée de Suresnes[10] - [11].

Peu de temps après, Jean du Houssay (1556-1609) participe à créer la première communauté d'ermites. Au XVIe siècle, l'ermitage comprend deux chapelles, dédiées à saint Sauveur et saint Nicolas. En 1616 est édictée la « règle des ermites », dont le musée pré-cité détient un manuscrit : il est précisé qu'il s'agit de laïcs portant un habit religieux, dont les vœux sont temporaires, qui habitent des cellules (maisonnettes dotées de jardin) et vivent de leur travail, en particulier celui de la vigne sur un terrain nommé le « clos des ermites »[12]. Il ne s'agit donc plus d'anachorètes solitaires mais bien d'une vie communautaire[10]. Les ermites sont placés sous la responsabilité de l'archevêque de Paris qui leur envoie des prêtres ; pendant l'hiver 1703-1704, c'est Louis-Marie Grignion de Montfort qui exerce cette charge pastorale[13].

Le pèlerinage

Peinture représentant une vue ancienne du mont Valérien (reproduction d'une gravure du XVIIe siècle).

Avec la protection du cardinal de Richelieu, Hubert Charpentier obtient en 1633 la permission d'y établir trois croix (un calvaire, figurant symboliquement le Golgotha), de bâtir une église dédiée à la Sainte Croix, et d'y loger une congrégation de prêtres, décision approuvée en 1640 par lettres patentes données par Louis XIII. C'est le début du pèlerinage du Mont-Valérien, qui se met en place en parallèle de l'ermitage précédemment décrit. Depuis Paris, les fidèles traversent la Seine grâce à un bac et arrivent à Suresnes, grimpant jusqu'au sommet du mont par un chemin qui fut progressivement bordé de chapelles matérialisant les stations du chemin de croix, lesquelles furent financées grâce à des personnalités de la Cour ; un escalier monumental, dit des cent marches, est aussi construit[11] (il existe encore de nos jours, dans le cimetière abandonné). À Suresnes, des activités d'hôtellerie et de restauration se développent pour accueillir les pèlerins, occasionnant parfois des troubles (tavernes…).

En 1648, alors que son carrosse roulait vers le sommet du mont Valérien, Madame de Miramion est enlevée par des cavaliers, qui l'emmènent captive au château du duc Roger de Bussy-Rabutin. En difficulté financière, il pensait réussir à séduire cette jeune veuve et en profiter pour renflouer ses caisses par la même occasion. Devant ses protestations, il finit par la relâcher. Elle lui intente un procès mais il s'en sort après avoir déboursé 4000 livres. L'histoire fera rire toute la Cour[10].

Les jacobins (dominicains) achètent le calvaire en 1663 et ses dépendances et expulsent les ermites, mais le chapitre de Notre-Dame-de-Paris refuse de sanctionner le contrat et fait occuper le mont Valérien par des ecclésiastiques. Les Jacobins les chassent, et, en 1664, le roi doit intervenir pour permettre le retour des ermites[10].

Dans son Tableau de Paris publié en 1781, Louis-Sébastien Mercier raconte comment un pêcheur qui s'était vu prescrire par son confesseur de faire le chemin du calvaire avec des pois dans ses chaussures, évita les souffrances que lui auraient causées ces légumes secs sous ses pieds en les faisant cuire. Il les mis ensuite dans ses chaussures, ce qui lui permit d'effectuer le pèlerinage sans douleur et sans déroger à sa promesse[11].

Toujours populaire au XVIIIe siècle, en particulier lors de la semaine sainte chez les nobles, qui passent le long d'un chemin de croix orné des scènes de la Passion du Christ, le pèlerinage cesse à la Révolution française, quand le calvaire est fermé. Les ermites sont cependant autorisés à rester sur place ; on en dénombre 40 en 1790. Quatorze y demeurent durant les troubles révolutionnaires[10] - [14].

Aux XVIIe – XVIIIe siècles, Suresnes reste toujours un village viticole. Autour de celui-ci, des bourgeois et aristocrates parisiens se font construire des propriétés d'agrément, certains allant jusqu'à les faire bâtir sur les pentes du mont Valérien, non loin des vignes, comme le château des Landes, en 1781, plus tard occupé par l'homme politique Philippe Panon Desbassayns, et qui fut détruit à la fin du XIXe siècle.

De la Révolution française aux années 1830

Le mont Valérien sur l'Atlas des lignes télégraphiques aériennes construites en France de 1793 à 1852 (télégraphe Chappe).

En 1791, l'Assemblée constituante supprime le calvaire. Le député Antoine Merlin de Thionville rachète ses bâtiments en 1795 et les revend une décennie plus tard, après avoir envisagé d'y construire un château. Des religieux trappistes viennent s'y installer à partir de 1806. Sous le Premier Empire, soupçonnant des réunions secrètes qui s'y seraient tenues contre lui, Napoléon Ier fait arrêter les protagonistes et raser l'église et le monastère de la communauté des ermites[15] ; un dernier ermite y subsiste cependant jusque 1831[10]. En 1812, l'empereur ordonne à l'architecte Nicolas Jacques Antoine Vestier de construire un bâtiment qui existe encore et qui devait servir à accueillir une maison d'éducation de la Légion d'honneur. Comprenant l'intérêt militaire du site, il fait cependant finalement convertir l'édifice en caserne.

Sous la Restauration, le calvaire est rétabli et une congrégation religieuse vouée à la rechristianisation du pays, la société des Missions de France, fondée par Jean-Baptiste Rauzan et Charles de Forbin-Janson, s'installe dans le bâtiment, en vertu de l'ordonnance de Louis XVIII de 1816. Le , une ordonnance royale concède à la société les terrains et bâtiments du mont Valérien pour 60 ans[16]. En 1824, la congrégation ouvre sur les pentes du mont un cimetière, rapidement devenu un lieu de sépulture privilégié pour l'aristocratie parisienne. Forbin-Janson y fait également construire un petit château et une chapelle.

Symbole du légitimisme, le lieu est vivement critiqué par les vainqueurs des Trois Glorieuses (1830) : le calvaire est détruit, les missionnaires chassés mais les bâtiments napoléoniens sont conservés. Le , une ordonnance de Louis-Philippe, prise sous le rapport du ministre des Cultes Joseph Mérilhou, dissout la société des Missions de France et rattache le mont Valérien au domaine de l'État, disposant en son article 3 qu'« à compter de ce jour, il ne sera point fait d'inhumations nouvelles dans les terrains concédés »[16]. Mais il revient sur cette prohibition dans une ordonnance du en invoquant des « principes de convenance et d'humanité »[17] ; quelques inhumations ont ainsi lieu au cimetière pendant plusieurs années.

Histoire militaire

Entrée du fort en 1907.

En 1841, Louis-Philippe et Adolphe Thiers intègrent le mont ValĂ©rien dans le rĂ©seau des fortifications qui doit ceinturer Paris et y font construire une imposante citadelle, terminĂ©e en peu d'annĂ©es pour un coĂ»t de 4 500 000 francs[18] - [14]. Pour cela, les anciens bâtiments religieux sont dĂ©truits, Ă  l'exception de l'Ă©difice de 1812 et du cimetière. Ce fort, toujours debout, joue un rĂ´le important dans le siège de Paris et la lutte contre la Commune de Paris en 1870-1871[11].

Le fort, polygone à cinq côtés, est séparé de la ville par une zone non constructible. Sur le reste du mont, jusqu'au milieu du XXe, l'urbanisation conduit à la disparition progressive des vignes, remplacées par du bâti (maisons individuelles, lotissements, immeubles, édifices publics, etc.). Deux lignes de chemin de fer orientées nord-sud traversent par ailleurs ses coteaux.

Sur un terrain du versant est du mont Valérien, don de la municipalité de Suresnes, le cimetière américain de Suresnes est aménagé lors de la Première Guerre mondiale afin d'accueillir les dépouilles de soldats américains[19] - [11].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le fort du Mont-Valérien est le lieu de plus d'un millier d'exécutions d'otages et de résistants. Le , le général de Gaulle inaugure en contrebas de la forteresse le Mémorial de la France combattante, où reposent seize corps de combattants, originaires de France et des colonies, symbolisant les différentes formes des combats pour la Libération. Depuis, chaque année, le président de la République y participe à un hommage national[11].

  • « Bâtiment de 1812 ».
    « Bâtiment de 1812 ».
  • EntrĂ©e de la forteresse du Mont-ValĂ©rien.
    Entrée de la forteresse du Mont-Valérien.
  • Cour d'honneur des bâtiments militaires des annĂ©es 1840.
    Cour d'honneur des bâtiments militaires des années 1840.
  • Le mont ValĂ©rien sur une ancienne carte d'État-Major (1888). Le pentagone figure la forteresse.
    Le mont Valérien sur une ancienne carte d'État-Major (1888). Le pentagone figure la forteresse.

Espace mémoriel

Le mont Valérien contient de nombreux sites mémoriels :

  • le mĂ©morial de la France combattante sous les remparts du fort, au sud :
  • le circuit mĂ©moriel du Mont-ValĂ©rien, retraçant le parcours des condamnĂ©s de 1941-1944, dans le fort ;
  • le « bosquet de la libertĂ© », inaugurĂ© lors du bicentenaire de la RĂ©volution française, en 1989, est dĂ©diĂ© aux « 165 rĂ©sistants et otages juifs fusillĂ©s par les nazis au mont ValĂ©rien » ;
  • la place devant le MĂ©morial de la France combattante, qui rappelle le souvenir de la rĂ©sistance des Français Ă  l’armĂ©e allemande d’occupation, porte le nom de l’abbĂ© Franz Stock, depuis le [20] ;
  • plusieurs lieux funĂ©raires :
    • le cimetière du Mont-ValĂ©rien construit dans la première moitiĂ© du XIXe siècle,
    • le cimetière amĂ©ricain de Suresnes, qui contient des tombes de soldats amĂ©ricains tombĂ©s durant les deux guerres mondiales[21] - [22], une chapelle et un « mur des disparus » oĂą sont gravĂ©s les noms de disparus,
    • le « cimetière paysager » ou « cimetière-parc » du Mont ValĂ©rien » sur la pente nord, crĂ©Ă© par la commune de Nanterre en 1969[23],
    • le crĂ©matorium du Mont-ValĂ©rien, ouvert en 1999, dĂ©pendant du Syndicat des communes de la rĂ©gion parisienne pour le service funĂ©raire (SIFUREP), avec une salle de cĂ©rĂ©monie et un « jardin du souvenir » oĂą les familles peuvent disperser les cendres et apposer une plaque[24]. Les dĂ©pouilles de plusieurs personnalitĂ©s y ont Ă©tĂ© entreposĂ©es, comme Johnny Hallyday (2017)[25] et France Gall (2018)[10].
  • Le MĂ©morial de la France combattante.
    Le MĂ©morial de la France combattante.
  • Plaque bosquet de la LibertĂ©.
    Plaque bosquet de la Liberté.
  • Cimetière amĂ©ricain.
    Cimetière américain.

En , dans le cadre de la consultation architecturale internationale sur le « Grand Paris », l'architecte Roland Castro propose l'édification au mont Valérien d'un « mémorial de l'ensemble des mémoires douloureuses de notre pays », traitant notamment de la shoah, de l'esclavage, de la colonisation et des harkis[26] - [27]. Le projet n'est pas retenu.

Espace administratif et militaire

Le mont Valérien accueille dans la forteresse le siège de la Direction interarmées des réseaux d'infrastructures des systèmes d'information d'Île-de-France / 8e régiment de transmissions et du musée colombophile militaire[28] et dans l'ancienne école de plein air de Suresnes l'Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation inclusive.

Point haut du système d'adduction d'eau

Plusieurs réservoirs d'eau sont situés sur les pentes du mont Valérien (route des Fusillés-de-la-Résistance à Suresnes). Ils alimentent en eau les communes environnantes et dépendent du Syndicat des eaux d'Île-de-France et du Syndicat des Eaux de la Presqu'île de Gennevilliers[29].

Agriculture

La « ferme du Mont-Valérien », située à Rueil-Malmaison, est un établissement pédagogique présentant l'agriculture aux enfants.

Le « Clos du pas Saint-Maurice » est un vignoble situĂ© sur les coteaux du mont, Ă  Suresnes, plantĂ© en chardonnay, qui produit 5 000 bouteilles par an[30].

Sports et loisirs

La Défense vue du mont Valérien.

Repère rapidement identifiable, le mont Valérien est un site majeur du département des Hauts-de-Seine. Pour son héritage historique et le panorama qu'il offre sur la Seine et Paris, il s'agit d'un lieu de promenade apprécié[31].

Les abords du fort, sous les remparts, ont été aménagés en espace paysager, avec un sentier périphérique qui relie des aménagements sportifs et historiques : terrain de patin à roulettes et de skateboard, tennis municipal de Suresnes, poney club du Mont-Valérien, le mémorial de la France combattante et le cimetière américain[32].

Cet espace vert départemental a été inauguré sous le nom de « promenade Jacques Baumel » le [33]. Il contient plusieurs « arbres majeurs » plantés par le conseil général et destinés à devenir de futurs arbres remarquables[34]. L'altitude permet de découvrir un vaste panorama sur l'Île-de-France. Une table d'orientation située au nord de la promenade détaille la géographie de la vallée de la Seine en aval de Paris.

Cyclisme

Rugby

Le stade Jean-Moulin du Rugby Club Suresnes Hauts-de-Seine se trouve sur le mont Valérien.

Le mont Valérien dans la culture populaire

Vitrail « Les ermites du mont ValĂ©rien recevant la visite d'Henri III », dans l'Ă©glise du CĹ“ur-ImmaculĂ©-de-Marie de Suresnes.
Vitrail « Les pèlerins du calvaire du mont Valérien », dans la même église.

Arts graphiques

Le mont Valérien a été représenté dans de nombreuses œuvres picturales (estampes, peintures, etc.), telles l'eau-forte anonyme du XVIIe siècle Le Mont Valérien autrement dit le calvaire à 2 lieues de Paris et les peintures Le Mont Valérien et les environs de Jean-Baptiste-Gabriel Langlacé (1819)[31], Calvaire de Robert Lefèvre et Vue du bois de Boulogne avec la grande cascade, le Mont Valérien et Longchamp de François-Edmée Ricois. Sur la peinture de Léon Fleury Saint-Cloud et la lanterne de Démosthène (1837), le mont Valérien apparaît au loin, derrière le parc de Saint-Cloud[31]. Gaston de La Touche a aussi peint La Seine à Suresnes, vue depuis Saint-Cloud[36]. En 1950, Dupendaine peint enfin l'aquarelle Le Mont Valérien détruisant les ouvrages des Prussiens, au sujet de la guerre franco-prussienne de 1870[37].

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, il devient, grâce à la photographie, un sujet d'illustration de carte postale. Il est cependant moins mis en valeur que sur les peintures, les usines construites le long de la Seine bouchant en partie sa perspective[31].

Un timbre-poste représentant le Mémorial de la France combattante a été émis par la poste française le dans la série « Hauts lieux de la Résistance ».

Poésie

Le Calvaire prophanĂ© ou le Mont-ValĂ©rien usurpĂ© par les Jacobins rĂ©formĂ©s du fauxbourg S. HonorĂ©, adressĂ© Ă  eux-mĂŞmes, de Jean Duval (bachelier en thĂ©ologie de la facultĂ© de Paris, chapelain du collège de SĂ©es, mort en 1680) est un poème d'environ 2 000 vers libres de 8 syllabes, paru en 1664, et plusieurs fois rĂ©Ă©ditĂ©[38].

Littérature

  • Le , Jean-Jacques Rousseau et Bernardin de Saint-Pierre font une promenade au mont ValĂ©rien, dont Bernadin de Saint-Pierre fera la narration dans son « Essai sur J.-J. Rousseau »[39].
  • L’ItinĂ©raire de Pantin au Mont-Calvaire, en passant par la rue Mouffetard, (…) ou Lettres inĂ©dites de Chactas Ă  Itala, Paris, Dentu, 1811, « par M. de Chateauterne » est « une parodie piquante de l’ItinĂ©raire de Paris Ă  JĂ©rusalem, de M. de Chateaubriand »[40].
  • Sur le mont ValĂ©rien, paru le , est un article Ă©rudit et polĂ©mique de François-RenĂ© de Chateaubriand, qui retrace l'histoire du mont ValĂ©rien jusqu'Ă  la cĂ©rĂ©monie religieuse cĂ©lĂ©brĂ©e la veille, attaquant le « philosophisme » et se rĂ©jouissant que le lieu ait Ă©tĂ© rendu au culte après la RĂ©volution et l'Empire.
  • Strophes pour se souvenir, est un poème de Louis Aragon chantĂ© par LĂ©o FerrĂ© ayant pour thème les fusillĂ©s de l'affiche rouge.
  • Dimanche au mont ValĂ©rien est un roman d'Alain DefossĂ© publiĂ© en 2000.

Musique

Le mont Valérien est mentionné dans plusieurs chansons :

Notes et références

  1. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. Typographie selon le Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale, 2007 (ISBN 978-2-7433-0482-9), p. 89 et 93.
  3. Bureau de recherches géologiques et minières, « Étude du phenomène de remontee de nappe à Rueil-Malmaison, rapport final », février 2015.
  4. « Des reliefs contrastés sculptés par la Seine », sur paysages.hauts-de-seine.developpement-durable.gouv.fr,
  5. René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965, p. 12-15.
  6. René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965, p. 32-34.
  7. Matthieu Frachon, avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes, « À la recherche des sources perdues », Suresnes Mag, no 333,‎ , p. 46-47 (lire en ligne).
  8. Jean-Émile Denis, Puteaux - Chroniques du temps des puits, Puteaux, Imprimerie municipale, , 147 p., p. 1
  9. « Le Mont Valérien », sur ville-suresnes.fr,
  10. Matthieu Frachon, avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes, « Les ermites du Mont Valérien », Suresnes Mag, no 306,‎ , p. 38-39 (lire en ligne).
  11. « Patrimoine », sur suresnes.fr (consulté le ).
  12. Michel Guillot, « Un vignoble monastique du XVIIIe siècle. Le clos des ermites du Mont-Valérien » in « La vigne et le vin en Ile-de-France ». Actes du IVe Colloque de la Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Île-de-France, Suresnes, 15-16 octobre 1983, « Paris et l'Île-de-France, Mémoires », 1984, vol. 35, p. 133-155.
  13. Battista Cortinovis, San Luigi Maria di Montfort. La vita, gli scritti, la venerazione, Editrice Shalom, p. 28-29, cité par Louis-Marie Grignion de Montfort.
  14. Mylène Sultan, « Les métamorphoses de deux villes », sur L'Express,
  15. Jules de Gaulle, Nouvelle histoire de Paris et de ses environs, 1841.
  16. Bulletin des lois du royaume de France, IXe série, tome second, IIe partie, Imprimerie nationale, Paris, août 1831 p. 39.
  17. En effet, Louis-Philippe avait dû autoriser presque aussitôt une exception à sa première ordonnance au profit de son ancienne gouvernante, la comtesse de Genlis, décédée dans la nuit du au , et qui avait souvent exprimé le vœu d'être enterrée au mont Valérien. Sur les instances du général Gérard, qui avait épousé la petite-fille de Mme de Genlis, le roi autorisa cette inhumation qui eut lieu le . Le fait fut relevé par Le Constitutionnel du 8 janvier qui s'interrogea : « comment, sous un régime aussi parfaitement constitutionnel, il peut encore exister des ordonnances dont l'application ne soit pas générale ».
  18. Ermete Pierotti, Dictionnaire historique des environs de Paris.
  19. Article réalisé avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes, « Et Suresnes devint un peu américaine », Suresnes Mag, no 307,‎ , p. 40-41 (lire en ligne).
  20. « Biographie de l’abbé Franz Stock (1904 - 1948) », sur france-allemagne.fr,
  21. « Le cimetière américain », sur ville-suresnes.fr,
  22. « Cimetières de France et d'ailleurs, « Suresnes (92) : cimetière américain du Mont-Valerien » », sur landrucimetieres.fr,
  23. « Cimetière-Parc du Mont-Valérien », sur nanterre.fr,
  24. « Le crématorium du Mont-Valérien », sur sifurep.com,
  25. « La dépouille de Johnny Hallyday au funérarium du Mont-Valérien », sur europe1.fr (consulté le ).
  26. Michèle Leloup, « Le Grand Paris de 2030 – Atelier Roland Castro-Denissof-Casi : le temps de la banlieue », sur L'Express,
  27. Atelier Castro-Denissof-Casi, « Paris, capitale pour l'homme, capitale pour le monde », février 2009, p. 49, [PDF] [texte intégral en ligne sur le site du ministère de la Culture]
  28. « Le colombier militaire du Mont Valérien », sur colombophiliefr.com
  29. « Présentation du Syndicat des Eaux de la Presqu'île de Gennevilliers », sur sepg.fr (consulté le )
  30. « Association du clos du pas Saint-Maurice, visite d'entreprises – Dans le 92, les entreprises s'exposent ! », sur viafrance.com,
  31. « Paysages patrimoniaux : le Mont-Valérien, Paris, les parcs et les bois », sur paysages.hauts-de-seine.developpement-durable.gouv.fr,
  32. « Promenade Jacques Baumel » [PDF], sur environnement-transport.hauts-de-seine.net,
  33. « Conseil général des Hauts-de- Seine, L’Agenda des Hauts-de-Seine, no 82, 1er février 2008 », sur hauts-de-seine.net,
  34. « Les arbres remarquables de chaque commune », sur environnement-transport.hauts-de-seine.net,
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  40. Joseph-Marie Quérard, Les supercheries littéraires dévoilées, tome I, l'Éditeur, rue Mazarine, Paris, 1847, p. 233

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages généraux
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  • Francis PrĂ©vost, Histoires de Suresnes, Suresnes Information, (ISBN 2-9503475-0-9)
  • Michel Hebert et Guy NoĂ«l, Suresnes. MĂ©moire en images, t. 1, Éditions Alan Sutton,
  • Michel Hebert et Guy NoĂ«l, Suresnes. MĂ©moire en images, t. 2, Éditions Alan Sutton,
  • Bulletins de la SociĂ©tĂ© historique de Suresnes.
Ouvrages spécialisés
  • M. D. L. C. (pseudonyme d'Édouard de la Combe), Histoire du Mont-ValĂ©rien,
  • J.-A. Dulaure, A. Joanne et E. de Labedollière, Suresnes et le mont ValĂ©rien, Les Ă©ditions du Bastion (rĂ©Ă©d. 1992),
  • Th. Roque de Fillol, Histoire de la presqu'Ă®le de Gennevilliers et du Mont-ValĂ©rien, Ă©diteur,
  • Robert HĂ©nard, Le mont ValĂ©rien, l'ermitage, le calvaire, la forteresse, Émile-Paul Ă©diteur,
  • F. J. Fulgrand, Le mont ValĂ©rien : Son histoire religieuse, son histoire militaire, ses cimetières, (chapitres 1, 2 et 3)
  • L. Tesson, Le mont ValĂ©rien, histoire (1400-1845), Ville de Paris,
  • Jacques. HĂ©rissay, Le Mont-ValĂ©rien. Les pèlerinages du Paris rĂ©volutionnaire, Perrin,
  • Georges. Poisson, NapolĂ©on et le Mont-ValĂ©rien, SociĂ©tĂ© de l'histoire de l'art français,
  • Martine Delahaye, Les enfants du mont ValĂ©rien : RĂ©cits 1910-1944, 1997, rĂ©Ă©d. 2009
  • RĂ©sumĂ© de l'histoire du Mont-ValĂ©rien et du 8e rĂ©giment de transmissions. s. l., ArmĂ©e de Terre,
Ouvrages centrés sur la Seconde Guerre mondiale
  • Henri. Broussel, Le Mont-ValĂ©rien. MĂ©morial de la France combattante, Ministère des Anciens combattants et des Victimes de guerre,
  • FrĂ©dĂ©ric Turpin, Le mont ValĂ©rien, de l'histoire Ă  la mĂ©moire, Les Ă©ditions du Huitième jour,
  • Claire Cameron (dir.), Le mont ValĂ©rien, rĂ©sistance, rĂ©pression et mĂ©moire : RĂ©cits 1910-1944, Ministère de la DĂ©fense, Gourcuff Gradenigo,
  • Guy Krivopissko, Ă€ vous et Ă  la vie. Lettres de fusillĂ©s du mont-ValĂ©rien (1940-1944), Tallandier, ministère de la DĂ©fense,
Annexe
  • Guy Antonetti, Louis-Philippe, Paris, Librairie Arthème Fayard, 2002 (ISBN 2-213-59222-5 et 978-2213592220), p. 639-640
  • Jean-Marie PĂ©rouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine ĂŽle-de-France, Hachette, Paris, 1992

Articles connexes

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