Point zéro des routes de France
Le point zéro des routes de France est le point zéro de Paris, c'est-à -dire le point kilométrique 0 des routes quittant la capitale, dont on se sert comme référence pour le calcul des distances avec les autres villes de France. Il est situé sur le parvis Notre-Dame, devant la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Destination initiale | |
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Matériau | |
Construction |
1924 |
Ouverture |
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RĂ©gion | |
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Coordonnées |
48° 51′ 12,24845″ N, 2° 20′ 55,62563″ E |
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Localisation et description
Le point zéro est situé à une cinquantaine de mètres devant l'entrée de Notre-Dame, sur l'Île de la Cité, dans le 4e arrondissement. La borne routière qui matérialise ce point dans les pavés du parvis de la cathédrale prend la forme d'une rose des vents gravée au centre d'un médaillon octogonal en bronze ; celui-ci est entouré d'une dalle circulaire en pierre divisée en quatre quartiers, chacun d'eux portant l'une des inscriptions en lettres capitales : « POINT », « ZÉRO », « DES ROUTES » et « DE FRANCE ».
Il ne doit pas être considéré comme une borne géodésique qui matérialiserait un point géodésique ; à titre d'exemple, le point géodésique le plus proche dans le RGF était jusqu'à l'incendie du 15 avril 2019 la flèche de la cathédrale[1]. À la suite de son effondrement, le point géodésique le plus proche est la flèche de l'église Saint-Paul-Saint-Louis[2], situé un peu moins de 800 mètres au nord-est.
Histoire
À l'origine se dressait au Moyen Âge devant le portail des évêques puis des archevêques un poteau nommé « Échelle de Justice » au pied duquel les condamnés s'agenouillaient pour faire amende honorable. Tête et pieds nus, tenant en mains un gros cierge de cire jaune, ils portaient sur la poitrine et le dos une double pancarte indiquant la nature de leur crime ou une corde au cou s'ils étaient condamnés à mort. Les criminels étaient ensuite exposés sur cette potence faisant office de pilori. L'échelle fut remplacée en 1767[3] ou 1768[4] par un carcan qui fut adopté comme point zéro par lettres patentes de Louis XV du . Ce point fut matérialisé pour la première fois par une borne par lettre royale du [5].
La matérialisation de ce point dans sa forme actuelle a été discutée pendant douze ans par le Conseil municipal de Paris et par la Commission du Vieux Paris, entre 1912 et 1924. La plaque a finalement été posée solennellement en 1924, le [6] ou le [7] - [8] selon les sources. Elle fut retirée en 1966 et remise en place en 1972[8], afin de pouvoir mener des travaux visant initialement à la construction d'un parc de stationnement souterrain sous le parvis, mais que des découvertes archéologiques sur l'histoire de Paris ont finalement conduit à aménager en crypte pour les protéger (la crypte archéologique du parvis Notre-Dame)[9].
Selon certaines analyses[10], il serait symbolique de la centralisation de la France autour de sa capitale.
Routes débutant ou ayant débuté au point zéro
Le point zéro sert à mesurer les distances depuis Paris. C'est le point de départ officiel des routes au départ de la capitale, mais leur tracé se confond avec la voirie de la ville jusqu'aux portes de sortie, et ce sont les services municipaux qui en assurent l'entretien.
Utilisation par Teria
Teria, un réseau de stations destinées au positionnement par satellite en temps réel, initié par l'ordre des géomètres-experts et intégré au réseau GNSS permanent (RGP) de l'IGN, a utilisé le point zéro pour faire la démonstration de cette technologie entre 2006 et 2008.
Ainsi, le [11], les coordonnées du point zéro ont été mesurées avec une précision centimétrique : (X = 652 215,52 ; Y = 6 861 681,77 ; Z = 35,64) en projection Lambert93[12], soit 48° 51′ 12,24845″ N, 2° 20′ 55,62563″ E. Un reportage vidéo a été tourné à cette occasion pour servir de matériel promotionnel.
Puis divers événements, tels que les inaugurations successives des nouvelles stations mises en place, ont été l'occasion de faire de même avec d'autres points, et d'annoncer la distance les séparant du point zéro :
- 595,168 km avec le « point du Millenium », lors de l'inauguration de la station d'Auch (no 82), le [13] ;
- 428,070 22 km avec le point fondamental de la projection de Bonne à Ayrens (intersection du méridien de Paris et du 45e parallèle nord), lors de l'inauguration des stations d'Ambert (no 61), Saint-Julien-Puy-Lavèze (no 60), Sousceyrac (no 67), Saint-Chély-d'Apcher (no 68) et Saint-Pourçain-sur-Sioule (no 53), le [14] ;
- 240,070 22 km avec la station de L'ĂŽle-Bouchard (no 43), lors de son inauguration, le [15] ;
- 587,266 89 km avec la croix du Languedoc dessinée sur le sol de la place du Capitole de Toulouse, lors de l'inauguration des stations de Toulouse (no 83) et du Barry (no 92), le [16] ;
- 668,165 km avec le casino municipal de Biarritz, le [17] - [18].
Références
- Paris AO, site no 75056AO, IGN. Version enregistrée par Internet Archive.
- Paris AR, site no 75056AR, IGN. Consulté le 15 avril 2019.
- Emmanuel Haymann et Lorà nt Deutsch, Métronome : l'histoire de France au rythme du métro parisien, Paris, Michel Lafon, (ISBN 978-2-7499-1011-6), p. 12.
- Dictionnaire géographique des Gaules et de la France, p. 114 (Au mois d'avril 1768…) sur Google Livres, tome 6, par l'abbé Jean-Joseph Expilly, datant de 1770.
- Dominique Renouard, Les transports de marchandises par fer, route et eau depuis 1850, Armand Colin, , p. 10.
- Jeanne Pronteau-Maille, « Notes sur le parvis Notre-Dame à Paris des origines à 1748 » dans Laure Beaumont-Maillet (dir.), Bernard Billaud (dir.), Jean Dérens (dir.), Guy-Michel Leproux (dir.), François Monnier (dir.), Hervé Robert (dir.) et Bernard Valade (dir.), Mélanges d'histoire de Paris : À la mémoire de Michel Fleury, Paris, Maisonneuve et Larose, coll. « Collection Mémoire de France », , 242 p. (ISBN 2-7068-1845-X), p. 17–39 (38).
- Jérôme Duhamel, Le Grand Livre des petites curiosités françaises, Paris, Albin Michel, , 249 p. (ISBN 2-226-13505-7), p. 133.
- Pierre Germa, Depuis quand ? : Encyclopédie des choses et des objets de la vie quotidienne, Paris, Larousse, , 449 p. (ISBN 2-03-560288-2).
- René Barjavel, « De l'avenir au passé sans oublier le présent... », Le Journal du dimanche,‎ (lire en ligne).
- (en) Avner Ben-Amos, « The Sacred Center of Power : Paris and Republican State Funerals », Journal of Interdisciplinary History (en), MIT Press, vol. 22, no 1,‎ , p. 27–48 (DOI 10.2307/204564, JSTOR 204564).
- « Détermination du kilomètre zéro à Notre Dame », sur le site du réseau Teria, 10 novembre 2006. Consulté le 13 novembre 2008.
- Vidéo de présentation Teria, sur le site du réseau Teria, 4:28 à 4:41. Version enregistrée par Internet Archive le 12 novembre 2008.
- « Première inauguration de station fixe à Auch (Gers) », sur le site du réseau Teria, 16 mars 2007. Consulté le 13 novembre 2008.
- « Détermination du point zéro des cartes routières », sur le site du réseau Teria, 30 avril 2007. Consulté le 13 novembre 2008.
- « Inauguration de la station de l'Ile Bouchard », sur le site du réseau Teria, 28 septembre 2007. Consulté le 13 novembre 2008.
- « Inauguration de TERIA à Toulouse », sur le site du réseau Teria, 28 mars 2008. Consulté le 13 novembre 2008.
- « TERIA est officiellement né à Biarritz ! », sur le site du réseau Teria, 18 juillet 2008. Consulté le 13 novembre 2008.
- Florence Elman, « Une antenne du réseau Teria à Biarritz », sur lemoniteur.fr, .
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Robert Vincent, « Les routes royales et leurs bornes milliaires », XYZ, Paris, Association française de topographie, vol. 25, no 97,‎ , p. 65-74 (ISSN 0290-9057)