Sousceyrac
Sousceyrac est une ancienne commune française située dans le département du Lot, en région Occitanie.
Sousceyrac | |
Porte fortifiée Notre-Dame du Portail | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Occitanie |
Département | Lot |
Arrondissement | Figeac |
Intercommunalité | Communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne |
Maire délégué Mandat |
Marcel Piotte 2020-2026[1] |
Code postal | 46190 |
Code commune | 46311 |
Démographie | |
Population | 878 hab. (2013) |
Densité | 15 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 52′ 27″ nord, 2° 02′ 11″ est |
Altitude | Min. 399 m Max. 745 m |
Superficie | 57,64 km2 |
Élections | |
Départementales | Cère et Ségala |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Sousceyrac-en-Quercy |
Localisation | |
Depuis le , elle est devenue une commune déléguée de la commune nouvelle de Sousceyrac-en-Quercy[2].
Ses habitants sont appelés les Sousceyracois.
Géographie
Localisation
Commune située dans le Haut Ségala, une partie du quercy sur les anciennes routes nationales : route nationale 653 et route nationale 673.
Communes limitrophes
La commune était limitrophe du département du Cantal.
Toponymie
Le toponyme Sousceyrac est une variante de Soucirac avec des formes Socirac et Soceyrac. D'origine gallo-romaine, il est basé sur un anthroponyme Sucius. La terminaison -ac est issue du suffixe gaulois -acon (lui-même du celtique commun *-āko-), souvent latinisé en -acum dans les textes avec ajout de r par épenthèse. C'est le domaine de Sucius[4]. En 1826, le village s'appelait Sousceyrac-l'église.
Histoire
Avant la Révolution
Sousceyrac, situé sur les contreforts du Massif Central dans la région la plus reculée du Quercy, était selon Ferdinand Preyssoure « un bourg de médiocre importance[5] » : un pays de châtaigniers, de genêts et de sols pauvres adossé aux monts d'Auvergne; une vocation agricole naturellement mais aussi une région de passage relativement aisée entre Auvergne et Haut-Quercy.
La conformation actuelle de Sousceyrac suggère l'historique de son développement : l'église entourée de son « village ecclésial », l'enceinte médiévale, le château, le bourg des Condamines. Même s'il a perdu son église d'origine, reconstruite au XIXe siècle et si son château fort a été remplacé au XIXe siècle par un couvent. Après une villa romaine dont l'existence est attestée sur la motte du château, Sousceyrac s'est développé autour de son église Saint-Martin aux IXe et Xe siècles comme village ecclésial. Sousceyrac fut vraisemblablement cédé au IXe siècle par l'abbaye de Figeac aux seigneurs de Calmon d'Olt en échange de protection, bien que l'église soit alors restée dans la mouvance de l'abbaye de Figeac, puis après 1351 de celle de Maurs[6]. Le château de Sousceyrac est alors construit sur la motte à l'ouest du bourg qui se développe dans l'enceinte médiévale : quatre tours rondes fortifiées. La châtellenie de Sousceyrac passa ensuite au XIIIe siècle aux barons de Castelnau, puis aux ducs de Luynes qui n'y résidaient pas.
Sousceyrac comme l'ensemble du Quercy souffrit de la guerre de Cent ans (1345-1453): le château fut attaqué plusieurs fois par les Grandes Compagnies anglaises mais résista, alors qu'une grande partie de la région était aux mains des Anglais. L'église romane fut détruite. « Sousceyrac fut complètement terrorisé et mis à sac par les compagnies anglaises... au point qu'en 1409, lorsque le seigneur de l'endroit, revenu, sans doute grâce à une rançon en possession de ses terres prend de nouveaux emphythéotes (tenanciers), le pays est désert » et il faut faire appel aux paysans des environs pour cultiver les dépendances du domaine de Sousceyrac[7]. Pendant les guerres de religion (1570-1590), très disputées en Quercy, le bourg devient protestant et le restera jusqu'à l'édit de Nantes. L'église fut alors saccagée. G. Lacoste raconte comment un prédicateur calviniste fit des adeptes à Sousceyrac et dans les environs. Un meunier de Sousceyrac appelé Bessonies (Jean Bessonias), fut un des premiers qui dénoncèrent le joug de la foi. Il devint le fléau de la Haute-Auvergne et du Haut-Quercy". Après avoir été pendant 12 ans la terreur de tout le pays et pillé la plupart des églises de la région, il finit en 1571 « tué par son domestique et jeté dans un lac voisin de Sousceyrac[8] ».
Révolution française et Empire
Sousceyrac n'est pas épargné par la Révolution : Le chanoine Eugène Sol, historien du Quercy note que « Le Quercy accueillit avec un particulier enthousiasme l’abolition des privilèges et des droits féodaux… On planta des maïs sur les places publiques… la jeunesse des deux sexes forma des rondes, dansa la bourrée au son de la vielle." [9] Sousceyrac suit le mouvement : "le 30 ventôse an VI est célébrée place des Condamines la souveraineté du peuple. Il y eut le jeu du coq et celui de la cible.» [10]
Mais la Révolution en Quercy, intervient aussi dans un contexte de disette et de cherté des céréales, de révoltes paysannes. Le chanoine Sol dans son ouvrage sur « La Révolution en Quercy », souligne l’importance de la question religieuse, qui a « dominé la politique locale » et beaucoup divisé la population, tout comme la dictature jacobine.
À Sousceyrac, l'église est fermée en 1792 et ses prêtres forcés à l'exil ou à la clandestinité, le château abandonné, les remparts démantelés. Après la Révolution et à la fin du XIXe siècle, Sousceyrac reste très divisé entre républicains et conservateurs : Ferdinand de Laroussilhe, raconte dans Les Cendres du foyer comment il a organisé le premier banquet républicain à Sousceyrac en 1880 pour célébrer le qui venait d'être institué[11].
Époque contemporaine
Les élections de 1881 qui donnent la victoire à l'Union républicaine et introduisent le ministère Gambetta, sont très disputées à Sousceyrac et le maire républicain sortant Louis Vic est battu en par le candidat conservateur Victor Piales d'Axtrez. Ces événements sont romancés dans Le Roi d'Yvetot, un feuilleton paru dans la presse républicaine qui raconte comment un conseil municipal réactionnaire corrompu a battu les républicains aux élections par le mensonge et la diffamation[12]... Ce récit d'un enfant du pays, commencé dans un style tout à fait burlesque se termine par un hymne vibrant à l'école communale qui par l'enseignement va libérer le peuple du cléricalisme.
En 1823, l'évêque, Monseigneur de Granville, donna l'autorisation d'ériger un couvent. Le jour de la fête patronale de la saint Martin de la même année, deux religieuses entraient en communauté et s'installant dans les locaux qui abritent maintenant la mairie. L'évêque de Cahors, lors d'une visite à Sousceyrac fit remarquer l'exigüité des locaux. Après l'achat en 1874 de la propriété du Parc, le nouveau couvent fut bâti sur l'emplacement du château qui n'avait plus que trois tours en ruines. Les religieuses en prirent possession en 1878 bien que les travaux ne fussent pas terminées. Les Pères rédempteurs firent construire l'église Saint-Gérard. En 1966, le bâtiment a été transformé en maison de retraite à l'initiative du Dr Dumas.
Les travaux de l'église paroissiale actuelle débuteront en 1864, le tout financé par le colonel Piales-Dastres, le clocher sera construit en 1900. Dans les années 60, l'abbé Verdier décide de faire enlever les vitraux du cœur pour en mettre de nouveaux, modernes.
Sousceyrac, bourg d'une région agricole peuplée mais pauvre a naturellement été affecté par l'exode rural particulièrement marqué en Quercy (le Lot ayant perdu près de la moitié de sa population autour de 1900). Aujourd'hui la maison de retraite maintient une activité économique substantielle.
Seconde Guerre mondiale
Le à 6 heures 30, un groupe blindé comprenant 200 soldats de la 2e division SS Das Reich arrive dans le village de Sousceyrac. À la recherche des maquisards, Ils sont à la recherche de Sainte-Marie et du couvent. Sainte-Marie qui est le mécanicien du maquis s'échappe rapidement. Le couvent est cerné, ils tirent sur les séminaristes qui tentent de s'enfuir et en capturent six. Quinze habitants sont emmenés à Montauban pour être déportés. Deux infirmes y sont exécutés au motif qu'ils sont inaptes au travail. Un agent de liaison de l'AS est intercepté, torturé et meurt deux heures après. Les Allemands repartent alors vers Figeac pour y opérer la grande rafle du lendemain[13].
Politique et administration
Population et société
- Les habitants de Sousceyrac se nomme les Sousceyracoises et les Sousceyracois.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[15] - [Note 1].
En 2013, la commune comptait 878 habitants, en diminution de −3,83 % par rapport à 2008 (Lot : 0,05 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Le « Carrayrat ». Sousceyrac a conservé de son passé médiéval un ensemble de vieilles maisons des XVe, XVIe et XVIIe siècles, groupées autour de leur église et autrefois entourées d'une enceinte. De celle-ci, il reste deux portes fortifiées monumentales donnant accès à la vieille ville : le portail Notre-Dame doté d'une belle chapelle suspendue ainsi que deux statue de la vierge à l'enfant et Notre-Dame du Portail et la porte Saint-Antoine restauré en 1966 et conserve une statue de saint Antoine sculptée par Jacques de Verdale, châtelain du château de Grugnac. Le bourg s'est ensuite développé autour de la place des Condamines qu'entourent quelques belles demeures des XVIIIe et XIXe siècles. Le château féodal des Calmont d'Olt, (quatre tours rondes coiffées de lauzes) passé aux barons de Castelnau puis aux Luynes a été détruit en 1876. Sur son site se trouvent le beau bâtiment de l'ancien couvent des ursulines - devenu maison de retraite - et sa chapelle Sainte-Angèle ainsi que l'église Saint-Gérard transformé en chambres.
- Les deux premières églises de Sousceyrac ont été détruites pour céder la place au XIXe siècle à l'église Saint-Martin de style néo-gothique. Elle date de 1864 avec un clocher de 1900. Malgré ces disparitions, le site de Sousceyrac constitue un ensemble harmonieux.
- La maison de la famille Escriba/Scribe, du XVe siècle (ancienne gendarmerie) en haut de la Place des Condamines.
- Le bois de la Luzette : Ce bois, d'une superficie de 270 hectares, domaine de chasse des châtelains de Sousceyrac appartient pour partie au ministère de l'Agriculture mais reste en partie accessible au public. L'association Sousceyrac d'hier à aujourd'hui y a aménagé un sentier de randonnée botanique qui permet de découvrir les espèces végétales du Ségala.
- Le château de Grugnac est inscrit au titre des monuments historiques en 1989.
- Le château fort de Sousceyrac
- Le château du Fraysse
- L'Hotel Prunet, Au déjeuner de Sousceyrac
Personnalités liées à la commune
- Jean Bessonias (1530-?), capitaine protestant né à Sousceyrac en 1530.
- Ferdinand de Laroussilhe (1852-1919), écrivain quercynois, issu d'une vieille famille de Sousceyrac, les Scribe de Laroussilhe, a publié notamment en 1888 La Légende de la Lozette, qui restitue une vision romantique du passé médiéval de Sousceyrac (rééditée en 2009 par l'association "Sousceyrac d'Hier à Aujourd'hui").
- Pierre Benoit (1886-1962), écrivain académicien a pris Sousceyrac pour cadre d'un roman écrit en 1931 : Le Déjeuner de Sousceyrac.
- Gaston Monnerville, conseiller général du canton de 1949 à 1974.
- Louis de Verdal, sculpteur et graveur né à Sousceyrac en 1948.
Héraldique
Blason | Burelé d'azur et d'or, à deux plumes à écrire d'argent posées en pal, brochant sur le tout. |
|
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Ce blason était à l'origine celui des Escriba/Scribe, une famille d'hommes de loi de Sousceyrac, devenus par la suite Scribe Lascombes de Laroussilhe, dont la branche aînée a résidé à Sousceyrac depuis le XVIe siècle.
Voir aussi
Bibliographie
- La légende de la Lozette (1888, réédité en 2008), roman de Ferdinand de Laroussilhe: une vision romantique du passé médiéval de Sousceyrac, fondée sur une tradition orale ancienne.
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
- « Compte-rendude la réunion du Conseil Municipal du 25 mai 2020 », sur www.sousceyrac-en-quercy.fr (consulté en ) [PDF].
- « recueil des actes administratifs du Lot », sur www.lot.gouv.fr, (consulté le ), p. 271
- Carte IGN sous Géoportail
- Gaston Bazalgues, À la découverte des noms de lieux du Quercy : Toponymie lotoise, Gourdon, Éditions de la Bouriane et du Quercy, , 127 p. (ISBN 2-910540-16-2), p. 124.
- Ferdinand Preyssoure : La Vie économique et sociale dans les environs de Sousceyrac au XVIe siècle, Bulletin de la Société historique du Lot, 1971, réédité dans la revue Sousceyrac d'hier à aujourd'hui en 2008.
- Y. Aquioupou, Quand les églises du Ségala ont la parole, association "Sousceyrac d'hier à aujourd'hui", 2006.
- F.de Laroussilhe, La Commanderie-baronnie de Latronquière, Ordre de Malte, 1894, réédité en 1998 par l'office de tourisme de La Tronquière
- Guillaume Lacoste : Histoire de la province de Quercy ; Girma, Cahors 1883.
- Chanoine Eugène Sol, « La perception de la dîme ecclésiastique en Quercy sous la Révolution », Revue d’histoire de l’Eglise de France,
- Chanoine Sol, « Les fêtes de la Révolution dans le Lot », Annales du Midi,
- F.de Laroussilhe : Les Cendres du foyer, 1913, réédité en 2008 par l'association "Sousceyrac d'hier à aujourd'hui".
- "Le roi d'Yvetot", le Réformateur du Lot, Cahors, sept.1881
- Gilbert Lacan, Figeac en Quercy : sous la terreur allemande, Paris, Union Amicale des Enfants de l'Arrondissement de Figeac, , 99 p., p. 40
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .