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Charles de Forbin-Janson (1785-1844)

Le comte Charles-Auguste-Marie-Joseph de Forbin-Janson, né le à Paris et mort le près de Marseille, est homme d'Église et aristocrate français. Il fut évêque de Nancy et de Toul et primat de Lorraine.

Charles de Forbin-Janson
Image illustrative de l’article Charles de Forbin-Janson (1785-1844)
Biographie
Naissance
Ă  Paris
Ordination sacerdotale
à Chambéry
Décès
près de Marseille
Évêque de l'Église catholique
Ordination Ă©piscopale
Ă  Paris par Gustave-Maximilien-Juste de CroĂż-Solre
Évêque de Nancy-Toul
(Primat de Lorraine)
–
Autres fonctions
Fonction religieuse
primat de Lorraine
Fonction laĂŻque
Fondateur de l'Ĺ’uvre de la Sainte-Enfance
Cofondateur de la congrégation des Pères de la Miséricorde

Blason
.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Jeunesse

Charles de Forbin-Janson descend de la Maison de Forbin, une famille de la noblesse provençale. Il nait à Paris en France, le , de Michel-Palamède, comte de Forbin-Janson, et de Cornélie-Henriette-Sophie-Louise-Hortense-Gabrielle, princesse de Galéan, il fait ses études à Paris et entre d'abord dans la carrière des armes, puis il devient auditeur du Conseil d'État de Napoléon, en 1806, à Paris.

Il ne doit pas être confondu avec son frère ainé également appelé Charles de Forbin-Janson né en 1783, chambellan de Napoléon Ier, inscrit sur l'ordonnance du 24 juillet 1815.

Avant 1830

Il renonce pourtant à la carrière administrative pour entrer au séminaire et il est ordonné à Chambéry en décembre 1811, par l'évêque de Gap, La Broue de Varcille.

Il est nommé supérieur du séminaire de Chambéry et grand-vicaire de l'évêque de Chambéry en 1811-1812. Il devient ensuite vicaire[1] et catéchiste à Saint-Sulpice de Paris de 1812 à 1814. Il est membre cofondateur de la congrégation des Pères de la Miséricorde de 1814 à 1824, dont les statuts sont approuvés par le pape, le 9 janvier 1815. Ils s'impliquent dans le pèlerinage du mont Valérien (Suresnes).

Il organise en 1814, avec Jean-Baptiste Rauzan, l'œuvre des missions, et prêche lui-même. Il est prédicateur de retraites en France pendant dix ans (1814-1824) et fait le pèlerinage de Terre-Sainte en 1817. Il est nommé évêque de Nancy en 1823. Il est élu le 20 février 1824 et sacré à Paris par Gustave-Maximilien-Juste de Croÿ-Solre le 6 juin suivant.

Après 1830

Il déploie alors un zèle qui lui suscite de nombreux ennemis, si bien qu'il est forcé de quitter son diocèse en 1830 après la révolution, mais sans donner sa démission. Son palais épiscopal est brûlé par les insurgés. Il s'exile en Allemagne (1830-1831), en Suisse (1831), en Italie (1831-1832) et retourne à Nancy (1832-1839).

Il fait un voyage en AmĂ©rique aux États-Unis (1839-1840), oĂą il est appelĂ© par les Ă©vĂŞques français Ă©tablis lĂ -bas comme missionnaires, afin de dĂ©couvrir leurs nouvelles Églises locales et leur apporter plus tard du soutien, de retour en Europe. Il est accueilli Ă  New York par Jean Dubois. « Pauvre New York! » Ă©crit-il en France « il n'y a pas encore de petit ou de grand sĂ©minaire, alors que ce diocèse est aussi grand que l'Angleterre. Il y a dĂ©jĂ  200 000 catholiques, dont 24 000 vivent Ă  New York. Tout est Ă  faire ici pour le bien de la religion. » Il fonde les Pères de la MisĂ©ricorde Ă  Spring Hill près de La Nouvelle-OrlĂ©ans en 1839 et il assiste au IVe concile de Baltimore en 1840. Il s'embarque ensuite pour le Canada, oĂą ses prĂ©dications produisent de grands fruits.

Le , il reçoit ses lettres de vicaire gĂ©nĂ©ral du diocèse de MontrĂ©al. Il prĂŞche la première retraite ecclĂ©siastique du clergĂ© de QuĂ©bec en 1841 ; il fait la bĂ©nĂ©diction du cĂ©lèbre monument, Ă©levĂ© sur le mont Saint-Hilaire. Il donne une somme de 24 000 francs pour subvenir aux frais de retour des exilĂ©s canadiens politiques Ă  Van Dieman.

Il repart pour la France en 1841-1842, où il retrouve une amie de longue date, Pauline Jaricot, fondatrice de l'œuvre de la Propagation de la Foi, qui est catholique légitimiste comme lui et préoccupée en premier lieu des missions. C'est alors que germe l'idée de la fondation de l'œuvre de la Sainte-Enfance : les missions des enfants pour les enfants. Forbin-Janson se rend à Rome (1842), où le 2 avril, il est nommé par le pape prélat domestique, assistant au trône pontifical et comte romain. Il voyage ensuite en Angleterre et en Irlande en faveur des déportés canadiens de 1837, puis en Australie en 1842. Il fait un voyage en Belgique en 1843.

Il meurt d'une hémorragie pulmonaire peu après son retour, en 1844, près de Marseille, chez son frère, le marquis de Forbin-Janson, alors qu'il se disposait à partir pour la Chine : il venait de fonder l'Œuvre de la Sainte-Enfance pour le salut et le baptême des enfants chinois. Il est inhumé à Paris, au cimetière de Picpus[2].

Un prélat amateur d'art et de jardins
Le château de Forbin-Janson à Suresnes.

HĂ©ritier par sa mère, petite-fille de la marquise de Rochegude, d'une demeure Ă  Suresnes, sur le mont ValĂ©rien[3] - [4] - [5], il y ajouta des tourelles Ă  ses quatre angles (avec des fenĂŞtres ornĂ©es d'une croix de Lorraine), fit construire une chapelle et dessiner un jardin anglais ornĂ© d'essence rares et des vestiges empruntĂ©s aux collections du musĂ©e des Monuments français, grâce Ă  l'entremise de son cousin, le comte Auguste de Forbin (1777-1841), peintre, Ă©crivain archĂ©ologue, directeur gĂ©nĂ©ral du musĂ©e du Louvre en 1816. Cette propriĂ©tĂ©, comme celle de Salomon de Rothschild, a pu inspirer HonorĂ© de Balzac qui frĂ©quenta Suresnes, pour les dĂ©cors de ses romans BĂ©atrix et La Fausse maĂ®tresse[6]. Il projette de faire construire une Ă©glise de style nĂ©o-byzantin sur le site de l'ancien calvaire religieux du mont, et crĂ©Ă© pour cela le cimetière du Mont-ValĂ©rien, oĂą sont enterrĂ©es de nombreux aristocrates, le prix des sĂ©pultures Ă©tant Ă©levĂ©. Il est chassĂ© des lieux avec les missionnaires du mont après la rĂ©volution de 1830[7]. Les bâtiments tombent en ruine et sont ensuite en grande partie dĂ©truits (mis Ă  part le château) la dĂ©cennie suivante, pour permettre l'Ă©dification de la forteresse du Mont-ValĂ©rien (cf. « Histoire de Suresnes Â»).

Narcisse-Eutrope Dionne a publié sa biographie en 1895.

Notes et références

  1. « Vocation religieuse », sur mont-valerien.fr (consulté le ).
  2. cimetière de PICPUS sur landrucimetieres.fr, consulté le 4 juillet 2013.
  3. Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images : tome 1, Éditions Alan Sutton, , p. 76.
  4. Francis Prévost, Histoires de Suresnes, Suresnes Information, (ISBN 2-9503475-0-9), p. 42.
  5. Le patrimoine des communes des Hauts-de-Seine, Flohic Ă©ditions, , p. 379-380.
  6. Jean-Jacques Gautier, Balzac architecte d'intérieurs, catalogue de l'exposition du Musée Balzac-Château de Saché, Somogy, juin 2016, p. 85.
  7. Matthieu Frachon, avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes, « C’est arrivé en été à Suresnes », Suresnes Mag n°309,‎ , p. 39 (lire en ligne).

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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