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Tourisme durable

L'expression tourisme durable décrit toutes les formes de tourisme alternatif qui respectent, préservent et mettent durablement en valeur les ressources patrimoniales (naturelles, culturelles et sociales) d'un territoire à l'attention des touristes accueillis, de maniÚre à minimiser les impacts négatifs qu'ils pourraient générer et respecter "au mieux les enjeux de développement local"[1].

TapantĂ­ National Park.
Tapantí National Park, situé dans la Área de Conservación La Amistad Pacífico, dans la partie sud du Costa Rica.

L'écotourisme n'en est qu'une des formes, plus centrée sur la découverte des écosystÚmes, agroécosystÚmes ou de la biodiversité, incluant un tourisme de proximité qui tend à réduire son empreinte écologique[2].

DĂ©finition

L'Organisation mondiale du tourisme (OMT), le dĂ©finit comme « un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts Ă©conomiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en rĂ©pondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautĂ©s d’accueil »[3]. Les diffĂ©rentes appellations sont liĂ©es Ă  l’aspect (social, culturel, naturel) le plus valorisĂ© lors du voyage[3].

Selon Jean-Michel Decroly, professeur en géographie, démographie et tourisme à l'Université libre de Bruxelles (ULB), la notion de tourisme durable a trois piliers, dont le 3Úme fait clairement l'objet du plus d'attention"[4]:

  • valoriser les emplois durables;
  • veiller Ă  ne pas creuser les inĂ©galitĂ©s et Ă  inclure les diffĂ©rentes couches de la population locale;
  • agir pour la prĂ©servation de la biodiversitĂ© et limiter l'impact Ă©cologique des visiteurs[4].

L'Organisation mondiale du tourisme le définit comme suit :

Le « DĂ©veloppement touristique durable satisfait les besoins actuels des touristes et des rĂ©gions d’accueil tout en protĂ©geant et en amĂ©liorant les perspectives pour l'avenir. Il est vu comme menant Ă  la gestion de toutes les ressources de telle sorte que les besoins Ă©conomiques, sociaux et esthĂ©tiques puissent ĂȘtre satisfaits tout en maintenant l'intĂ©gritĂ© culturelle, les processus Ă©cologiques essentiels, la diversitĂ© biologique, et les systĂšmes vivants. » (OMT). Sous la condition que tous les acteurs concernĂ©s participent activement et s’engagent Ă  respecter la mise en Ɠuvre effective du tourisme durable (GTD) ».
Tourisme durable

MĂ©thode

Les promoteurs du tourisme durable cherchent, au cas par cas, à évaluer les impacts locaux et globaux, immédiats et différés d'une situation ou d'un projet touristique, de l'aval à l'amont d'une filiÚre, avec une approche de type développement durable, et sur au moins les bases suivantes :

  • État initial des lieux : il inclut des donnĂ©es Ă©conomiques, sociales, fonciĂšres et environnementales (Ă©tat actuel des Ă©cosystĂšmes, potentiel Ă©cologique s'il s'agit d'un site dĂ©jĂ  dĂ©gradĂ©) ;
  • Évaluation de la vulnĂ©rabilitĂ© du milieu naturel et des populations : dans certains cas, le tourisme est source d'un choc culturel ou peut induire des risques sanitaires par contact de pathogĂšnes non reconnus par le systĂšme immunitaire d'une population autochtone longtemps isolĂ©e, ou du touriste lui-mĂȘme.) face au tourisme et Ă  ses consĂ©quences secondaires. La vulnĂ©rabilitĂ© des milieux impose d'Ă©tudier leur capacitĂ© Ă  cicatriser (rĂ©silience Ă©cologique), s'il est exposĂ© Ă  une frĂ©quentation accrue (afin que celle-ci n'atteigne pas les limites de la surfrĂ©quentation ou de la surexploitation des milieux, notamment dans le cas du tourisme sportif.
  • Des mesures de prĂ©caution, compensatoires et conservatoires sont mises en Ɠuvre et Ă©valuĂ©es, pour limiter et compenser ces impacts sur la qualitĂ© de vie des populations locales et sur l'environnement. Ce principe peut inclure une Ă©cotaxe ou une « Ă©co-contribution »[5] financiĂšre, reversĂ©e pour rĂ©parer les dĂ©gĂąts environnementaux et pour la qualitĂ© de vie des populations locales.

Le tourisme durable fait partie d'une cible de l'objectif de développement durable no 12 de l'ONU.

Histoire

XIXe siĂšcle

Grenoble est réputée à l'échelle européenne pour sa gestion durable du tourisme et l'importance des espaces verts. Ce fut la premiÚre ville en France à se doter d'un « syndicat d'initiative » destiné à aider les touristes, dÚs mai 1889, chargé de l'information et la promotion du lieu, en proposant des activités.

Si Ljubljana a été la ville la plus récompensée par la Commission européenne pour le tourisme durable[6] - [7], d'autres cités du Vieux continent figurent au classement des 20 plus vertes établi en 2021 par le site spécialisé European Best Destinations. Au sein de ce palmarÚs, Grenoble est 10e.

XXe siĂšcle

Les années 80 jouent un rÎle important dans l'histoire du tourisme durable, selon Harold Goodwin, professeur de gestion du tourisme responsable à l'université de Leeds, au Royaume-Uni[8]. Selon lui, le tourisme responsable "a pris conscience de sa vocation" à cette période. En 2001, le Fonds mondial pour la Nature (WWF) a exhorté les professionnels du tourisme réunis à Londres à développer dans les pays de la Méditerranée un tourisme qui respecte et protÚge l'environnement et ainsi dénomme "responsable". "Tous les ans 11 millions de Britanniques prennent leurs vacances là-bas", avait à cette occasion souligné Justin Woolford, responsable de la branche tourisme au sein du Fonds mondial pour la Nature[9].

Le WWF avait alors souligné qu'au cours des vingt prochaines années, un groupe de pays méditerranéens comme le Maroc, la Tunisie, la GrÚce, la Turquie et la Croatie, subiront une montée massive et continue du tourisme étranger, totalisant environ 350 millions de visiteurs par an, et leurs destinations menacées par les constructions sauvages[9] et non concertées d'hÎtels, stations balnéaires et villages de vacances[9]. Il avait appelé l'industrie du tourisme à sensibiliser sa clientÚle au respect de l'environnement[9]mais aussi adopter et encourager des pratiques plus responsables[9] . D'aprÚs lui, elle était capable renverser la vapeur en défendant des programmes de développement écologiques et en sensibilisant leur clientÚle au respect de l'environnement[9].

Au milieu des années 2000, le tourisme responsable est au centre d'un "Code d'éthique mondiale" de la part de l'Organisation mondiale du tourisme qui a aussi lancé en 2005 une fondation pour le tourisme durable.

Fin 2006, lors du salon World Trade Market (WTM) à Londres, Geoffrey Lipman, vice-secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme, a estimé que le tourisme "responsable" commençait à bénéficier de la publicité donnée aux conclusions du "rapport Stern" et ses 700 pages[8], consacré à l'effet du changement climatique et du réchauffement global sur la planÚte, rédigé par l'économiste Nicholas Stern pour le gouvernement du Royaume-Uni le , le premier rapport financé par un gouvernement sur le réchauffement climatique mené par un économiste et non par un climatologue[10]. Cette année-là a été aussi décidé le lancement d'une journée annuelle mondiale du tourisme responsable[8]. Au cours de ce salon World Trade Market, de experts alertent sur le fait que "dans les trois prochaines années, il y aura un milliard de personnes voyageant hors de leur frontiÚres, et dépensant 3000, 4000, 6000 milliards de dollars" au cours de leurs voyages[8].

En 2017, les Nations unies ont proclamé une "Année internationale du tourisme durable pour le développement"[4].

En France, une enquĂȘte de l'Alliance du tourisme a montrĂ© en 2021 que "85% des Français sont intĂ©ressĂ©s par un tourisme durable, mais que seulement 40% d'entre eux sont prĂȘts Ă  payer plus cher pour lui[11].

Impact environnemental

CanoĂ«-kayak dans les gorges de l’IsĂšre, en aval d’Aime en Tarentaise, Savoie.(Photo prise le 12 juin 2011)
Oisillons dans un nid
TĂ©tras lyre

Le tourisme de type « sport-nature » ou impliquant certaines activitĂ©s pratiquĂ©es dans la nature (randonnĂ©e, canyoning, escalade, canoĂ«-kayak, deltaplane, camping sauvage, ski de randonnĂ©e, etc.) peut avoir des impacts significatifs, par exemple sur les oiseaux nicheurs ou la reproduction des poissons, des animaux des berges et lisiĂšres massivement frĂ©quentĂ©es par les touristes ; de mĂȘme qu'en montagne, oĂč le dĂ©rangement est une des causes importantes de rarĂ©faction ou de disparition d’espĂšces animales comme le TĂ©tras lyre[12].

Le tourisme littoral pose des problĂšmes particuliers, comme la plaisance, la plongĂ©e sous-marine, la pĂȘche (halieutique) et des afflux souvent massifs et saisonniers de touristes.

Il en va de mĂȘme pour le tourisme rural, dans des zones oĂč le foncier est essentiellement privĂ©, et oĂč les animaux domestiques ou les cultures peuvent parfois souffrir de la frĂ©quentation de touristes non sensibilisĂ©s Ă  la connaissance et au respect de ces Ă©lĂ©ments de la vie rurale.

Tourisme et chasse sont souvent source de heurts et de difficultĂ©s en matiĂšre de gestion de la sĂ©curitĂ©, notamment concernant les promenades en forĂȘt ou dans la pĂ©riphĂ©rie en fin d'Ă©tĂ© et en automne au moment de la chasse.

Le tourisme hivernal avec les sports d'hiver génÚre des impacts environnementaux importants via l'urbanisme touristique, la consommation d'espace, le déboisement pour la création de pistes, le détournement de ressources en eau, par exemple pour alimenter les canons à neige, le dérangement de la faune à une période difficile de l'année, etc.[13].

Enfin, le tourisme implique des dĂ©placements motorisĂ©s de plus en plus frĂ©quents, et en particulier en automobile et en avion, deux moyens de transports parmi les plus polluants et ayant le plus d'impact climatique. Le tourisme « classique » augmente la demande en infrastructure et en particulier en parkings, routes et autoroutes dont l'impact en termes de fragmentation Ă©cologique ne cesse de croĂźtre, et dont l'impact en termes de roadkill semble pouvoir ĂȘtre trĂšs exacerbĂ© par le tourisme.

Le tourisme durable cherche à valoriser des transports plus sobres en énergie, l'usage du train et du vélo en particulier. Il cherche aussi à valoriser les produits locaux et limiter les infrastructures à fort impact environnemental[14].

L'importance des touristes européens dans le Monde

Affiche du festival Icare du tourisme responsable de Brive la Gaillarde
Le Salon international de l'Ă©cotourisme, du voyage solidaire et participatif - Grenoble 2018

Aux alentours de l'an 2000, le tourisme Ă©tait la premiĂšre des activitĂ©s de services en Europe, premiĂšre destination touristique au monde, avec 60 % du total des visiteurs. Il y assurait 9 millions d'emplois directs, rĂ©partis dans 2 millions d’entreprises, Ă  98 % constituĂ©es de moins de 250 salariĂ©s.

La France, l'Espagne et l'Italie sont respectivement les premiùre, troisiùme et quatriùme destinations mondiales, les États-Unis arrivant deuxiùme.

Les impacts environnementaux du tourisme pourraient s'accroĂźtre car les voyages ont tendance Ă  ĂȘtre moins longs mais plus frĂ©quents et emmenant les voyageurs plus loin.

Apport d'Internet et popularité

Une Ă©tude de Booking.com, rapportĂ©e par le site MĂ©diaterre, crĂ©Ă© en aoĂ»t 2002 lors du sommet Mondial sur le DĂ©veloppement Durable, a synthĂ©tisĂ© que 70 % des voyageurs du monde entier ont rĂ©pondu en 2019 qu’ils seraient plus enclins Ă  rĂ©server un hĂ©bergement en sachant qu’il est Ă©cologique et 55 % se sont dit plus dĂ©terminĂ©s Ă  faire des choix de voyage durables[3]. L’observatoire du tourisme de Prisma Media Solutions a de son cĂŽtĂ© rĂ©vĂ©lĂ© que trois quarts des Françaises et Français (77 %) cherchaient Ă  respecter l’environnement et les populations locales lors de leurs voyages[15]. Une autre Ă©tude, commandĂ©e par Eric La BonnardiĂšre, directeur gĂ©nĂ©ral de l'agence d’Evaneos, Ă  l'institut de sondage Opinionway[16] a cependant fait Ă©merger la question de la concentration des vacances scolaires, souvent considĂ©rĂ©e comme un frein au voyage durable[16]. En France, des professionnels du tourisme souhaitent ainsi augmenter le nombre des zones de vacances scolaires[16]. La question est moins sensible en Allemagne, oĂč il y a 16 provinces, appelĂ©es, LĂ€nder pour autant de zones scolaires[16] et en Espagne, oĂč chacune des 17 communautĂ©s autonomes de la PĂ©ninsule organisent leurs propres dates de vacances[16].


Le tourisme durable progresse en moyenne de 20 % par an en France, selon l’association ATR[3], et bĂ©nĂ©ficie de labels recommandĂ©s par l'Ademe[3], comme L’écolabel europĂ©en, La clef verte ou Green Globe[3].

Le moteur de recherche Google a en particulier concurrencé, grùce à Internet, des acteurs récents du tourisme comme Kayak, Expedia, TripAdvisor en étant « créateur de technologies » mises à la disposition des touristes pour leur permettre de devenir « trÚs actifs dans la coproduction de leur expérience touristique »[17].

Les initiatives de l'Union Européenne et prévisions

La Charte européenne du tourisme durable dans les espaces protégés

Une Charte europĂ©enne du tourisme durable dans les espaces protĂ©gĂ©s (CETD)[18] a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1995 par la FĂ©dĂ©ration EuropĂ©enne des Espaces ProtĂ©gĂ©s (EUROPARC)[19], dans l'objectif d’intĂ©grer le tourisme durable dans les sites naturels, de valoriser, faire dĂ©couvrir et protĂ©ger l’environnement.

Cette charte comporte plusieurs volets. Le volet 3 concerne en particulier les tours opérateurs et les agences de voyages qui développent leurs activités dans les espaces protégés.

Plusieurs parcs nationaux et naturels régionaux sont signataires de cette charte. Afin de mettre en application le volet 3 de la CETD, les parcs nationaux ont créé Esprit Parc[20], et les parcs naturels régionaux : Valeurs parc[21].

Les opérateurs de voyage ayant présenté un dossier complet sont évalués in-situ et « labellisés » dÚs lors qu'ils remplissent les critÚres.

En matiÚre de tourisme durable, ces deux labels[22] représentent les seuls à ne pas avoir été conçus par des organismes privés afin de mettre en avant leur propre démarche.

PremiÚre réflexions et prévisions de 2001

Alors que le Traité de Maastricht (1992) ne formulait qu'une vague allusion au tourisme[23], les premiÚres réflexions dans l'Union européenne sur le tourisme durable se sont renforcées au cours d'une conférence réunie à l'initiative de la présidence luxembourgeoise en 1997[23]. Geoffrey Lipman, président de l'Organisation mondiale du tourisme déclare alors « Si vous avez trop de touristes, vous finirez par avoir un problÚme, à la place d'un bénéfice ! »[23].

Vers la fin de l'annĂ©e 2000, le tourisme durable devient une prĂ©occupation au centre de deux congrĂšs : l'un, fin novembre Ă  Lille, dans le Nord de la France, rĂ©unissant des professionnels dans le cadre de la prĂ©sidence française de l'Union europĂ©enne, le second, dĂ©but dĂ©cembre, Ă  Chamonix[23]. Lors du congrĂšs Ă  Lille, Margarita Najera Aranzabal, maire de Calvia (BalĂ©ares) fait forte impression en dĂ©clarant recevoir chaque annĂ©e plus de 2 millions de visiteurs et en reconnaissant que ce tourisme de masse avait « rapidement gĂ©nĂ©rĂ© des problĂšmes » dĂšs les annĂ©es 1980[23]. Le document de synthĂšse de la confĂ©rence se prononce pour "encourager une politique de dĂ©veloppement touristique durable " avec une liste d'une quinzaine de chantiers potentiels[23].

Peu aprĂšs, en 2001, l’Organisation mondiale du tourisme prĂ©voit que sur une pĂ©riode de vingt ans, entre 2000 et 2020, le tourisme allait augmenter d'environ 10 %, en grande partie par le biais d'un doublement des arrivĂ©es internationales en Europe, Ă  717 millions par an contre 393 millions en 2000[23]. Cette prĂ©vision a incitĂ© l'Europe Ă  rĂ©flĂ©chir aux impacts[24].

L'Agenda 21 du tourisme européen se donne 4 objectifs[25] :

  1. Prévenir et réduire les impacts territoriaux et environnementaux du tourisme dans les destinations ;
  2. MaĂźtriser la croissance des transports liĂ©s au tourisme et ses effets nĂ©gatifs sur l’environnement ;
  3. Encourager un tourisme favorable à un développement local durable maßtrisé par les acteurs du secteur ;
  4. Promouvoir un tourisme responsable, facteur de développement social et culturel.

Pour ce faire, il prévoit d'associer tous les acteurs concernés (administrations et leurs agences, comités et observatoires du tourisme, chambres consulaires de commerce et d'industrie, partenaires sociaux, industries impliquées (HÎtellerie/hébergement, restauration, loisirs, culture, transports, tours-opérateurs et agences de voyages), les services d'information (guides, accompagnateurs), chercheurs (universités et autres organismes de recherche), consultants, associations de consommateurs, d'usagers, et de conservation de la nature, organismes financiers, banques et assurances.

Les initiatives depuis 2020

Au cours de l'annĂ©e 2020, du fait de la crise du Covid 19, et dans l'anticipation d'une reprise, l'Union europĂ©enne et le Parlement europĂ©en ont voulu relancer ce secteur sinistrĂ© sans tarder, grĂące Ă  des recommandations mettant en lumiĂšre l'utilitĂ© concrĂšte pour les EuropĂ©ens du tourisme durable. Le but est alors de « valoriser des destinations et des entreprises » afin de promouvoir les pratiques d'un tourisme « respectueux de l’environnement et socialement responsable ». L'Union europĂ©enne et le Parlement europĂ©en souhaitent en cette occasion que les entreprises, petites et grandes, contribuent par des propositions concrĂštes Ă  un dĂ©bat prĂ©vu Ă  la rentrĂ©e 2020[26].

L'une des premiÚres étapes a été la conférence « European Tourism Convention » organisée le par l'équipe de la députée européenne française Karima Delli, présidente de la commission tourisme et transport, en lien avec la Commission européenne. Une dizaine d'agences de voyage de différents pays d'Europe[27] ont voulu en cette occasion promouvoir le concept de « séjour Slow Tourism », déclinaison au tourisme du concept de « Slow Food », avec l'Agence française pour la biodiversité[26] et décrire des expériences pilote dans un ouvrage[26].

Un mois et demi plus tard, le nombre de voyagistes a doublĂ©. Une vingtaine sont rĂ©unis derriĂšre ce qui est devenu un « Manifeste europĂ©en pour un tourisme durable »[28] de voyagistes globalement déçus par cette confĂ©rence du [28]. Le , il est prĂ©sentĂ© par Jean-Luc Madinier, fondateur de Sardaigne en libertĂ©, membre de l'Association des Voyageurs et Voyagistes Éco-responsables[29] et de l'Association italienne du tourisme responsable, et Prosper Wanner, cofondateur de la plateforme coopĂ©rative de voyage Les oiseaux de passage, membre d'Acteurs du tourisme durable[30], l'un des un rĂ©seau nationaux regroupant associations et entreprises du tourisme durable, crĂ©Ă© en 2011 par Mathieu Duchesne et divers journalistes. Le rĂ©seau permet Ă  des collectivitĂ©s de devenir « destination touristique durable » comme ce fut le cas pour le dĂ©partement de Haute-Garonne[31], Ă  condition que les salariĂ©s y soient formĂ©s au tourisme durable.

Les voyagistes signataires du « Manifeste europĂ©en pour un tourisme durable » interviennent devant la commission tourisme et transport du parlement europĂ©en. Ils reçoivent le soutien du journal L’Écho Touristique[28]. Leur manifeste est prĂ©sentĂ© Ă  tous les dĂ©putĂ©s europĂ©ens qui doivent les auditionner aux cĂŽtĂ©s des reprĂ©sentants des voyagistes, l'European Travel Agents' and Tour Operators' Associations (ECTAA) et de l’hĂŽtellerie (HOTREC)[28]. Des fonctionnaires de la Commission europĂ©enne et une quinzaine de dĂ©putĂ©s reprĂ©sentant « plusieurs États membres et un large Ă©ventail politique » les auditionnent[28] et ils formulent six propositions de coopĂ©ration, ainsi que des amendements au rapport sur le tourisme durable de la dĂ©putĂ©e portugaise ClĂĄudia Monteiro de Aguiar[32] - [28].

Leurs propositions font valoir que le tourisme durable ne peut « se limiter Ă  un tourisme sans avion » et insistent sur les « circuits courts avec le monde agricole local », une compensation carbone Ă  impact direct sur les secteurs d'accueil plutĂŽt que reversant quelques euros[28]. Ils illustrent le fait que la pandĂ©mie a accentuĂ© un fossĂ© constatĂ© entre des offres touristiques conçues pour la seule clientĂšle internationale et les besoins d’accueillir d'autres publics : soignants, tĂ©lĂ©travailleurs, rapatriĂ©s, personnes en quarantaine ou vulnĂ©rables[28], ou concernĂ©es par l’essor du voyage de proximitĂ©[28].

D'autres acteurs du tourisme durable, en revanche, n'adhÚrent pas au principe de la compensation carbone, qui, telle qu'elle est organisée à ce jour par les voyagistes qui la pratiquent, revient à s'octroyer un « droit à polluer »[33] car les émissions dues aux transports utilisés ont bien eu lieu. Cette position est également celle de scientifiques reconnus[34].

En 2021, ont dĂ©butĂ©, et vont se dĂ©rouler jusqu'en septembre, les États gĂ©nĂ©raux de la transition du tourisme en montagne, organisĂ©s par l'association Mountain Wilderness. De nombreux acteurs de terrain y participent, exclus des dĂ©marches citĂ©es prĂ©cĂ©demment. Ainsi, le Syndicat National des Accompagnateurs et Montagne[35], et le Syndicat National des Moniteurs de Ski figurent parmi ces derniers.

Le lancement de ces États gĂ©nĂ©raux a eu lieu dans la station de MĂ©tabief (Jura)[14].

Les conséquences de la crise du Covid-19

Deux thĂ©matiques majeures ont dominĂ© les rĂ©flexions sur les consĂ©quences de la crise du Covid 19 pour le secteur touristique: « l’offre numĂ©rique et la promotion d’un tourisme durable »[36] car ce secteur a Ă©tĂ© contraint de s’adapter Ă  de nouvelles demandes et mĂ©thodes de travail[36].

Le tourisme a en particulier Ă©tĂ© analysĂ© via les besoins nouveaux de systĂšmes de formation Ă  mettre en place[36]. Autre rĂ©flexion jugĂ©e alors en dĂ©ficit, celle sur les conditions de travail des salariĂ©s[36], ce qui est apparu aussi dans le cadre d'une enquĂȘte auprĂšs des professionnels du secteur et des acteurs de la formation[36].

Ces nouvelles stratĂ©gies ont mis l'accent sur les recherches effectuĂ©es une dĂ©cennie plus tĂŽt par ClĂ©mence Perrin-Malterre, docteure en STAPS, et sociologue du sport. Au dĂ©but des annĂ©es 2010, elle a en particulier montrĂ© que l'Ă©volution des ressources touristiques est aussi le fait des pratiques professionnelles, notamment celles des prestataires sportifs de moyenne montagne qu’elle a rencontrĂ©s. Face Ă  la demande pour un tourisme durable s'est crĂ©Ă©e une dynamique interactive entre les demandes et les diffĂ©rents projets des prestataires[37].

RÎle des émissions de télé-réalité

Les Ă©missions de tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ© ont parfois Ă©tĂ© accusĂ©es de dĂ©velopper l’imaginaire et la notoriĂ©tĂ© des destinations touristiques assez stĂ©rĂ©otypĂ©es[38].

Liste des 23 villages de l'OMT

Sur les 23 villages sĂ©lectionnĂ©s par l’Organisation mondiale du tourisme pour leurs capacitĂ©s Ă  allier tourisme et prĂ©servation de la nature, une petite moitiĂ© est situĂ©e en Europe, avec 3 en Espagne, 2 en Italie, 2 en Suisse, 1 en Autriche, 1 en SlovĂ©nie et 1 en Georgie[15]. Le guide amĂ©ricain Fodor’s a au contraire choisi de livrer un classement des endroits oĂč ne pas se rendre pour prĂ©server leurs environnements [15].

La problématique du tourisme durable par pays

Le choix de la destination est de plus en plus jugé primordial pour donner vie au concept du tourisme durable et il faut voyager moins loin pour réduire l'empreinte carbone, selon 41,6% des répondants à un sondage de VVF Ingénierie réalisée auprÚs de 4300 Français[39].

Allemagne

En 2014, Berlin a accueilli 11,9 millions de visiteurs, avec environ 28,7 millions de nuitĂ©e, le tourisme procurant 400 000 emplois, pour un chiffre d'affaires brut de plus de 10 milliards d'euro. La capitale allemande se classe Ă  12e place europĂ©enne pour les espaces verts par habitant.

Arctique

L'entrĂ©e en vigueur de l'interdiction progressive du fuel lourd dans l'ensemble de l'Arctique est prĂ©vue Ă  compter de 2024 aprĂšs celle du plastique jetable dĂšs 2018[40]. À 1.300 kilomĂštres du pĂŽle Nord, le Spitzberg, rĂ©gion qui se rĂ©chauffe trois fois plus vite que la planĂšte[40] et oĂč 65% des espaces sont protĂ©gĂ©s, compte sur le tourisme, l'un des principaux employeurs[40].

Autriche

L'Autriche, pays riche en forĂȘt oĂč le ministĂšre fĂ©dĂ©ral de l'Agriculture bĂ©nĂ©ficie d'une division "Sylviculture et DĂ©veloppement durable" a aussi tentĂ© de dĂ©velopper le tourisme durable, via l'importance des espaces verts dans sa capitale Vienne, qui est 14e au palmarĂšs europĂ©en. Le ministĂšre fĂ©dĂ©ral de l'Agriculture a capitalisĂ© sur un tourisme durable haut de gamme, grĂące au Museumsquartier, oĂč quartier des musĂ©es, un complexe de musĂ©es Ă©rigĂ© dans les annĂ©es 1990 dans les anciennes Ă©curies impĂ©riales.

Belgique

En Belgique, le manque d'information claire et l'indiffĂ©rence des autoritĂ©s sont considĂ©rĂ©s comme des freins au dĂ©veloppement du tourisme durable. Une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e en 2017 pour le tour-opĂ©rateur TUI a montrĂ© qu'Ă  peine 10% des touristes tiennent compte du tourisme durable lors du choix de leurs vacances[4]. Peu avant, les Ă©tudiants de la Haute Ă©cole Robert Schuman de Libramont et leur professeur Hadelin de Beer ont constatĂ© qu'"aucun guide n'existait encore en la matiĂšre", ce qui les a amenĂ© Ă  publier la premiĂšre Ă©dition du "Guide du tourisme durable en Wallonie" en 2016[4].

Bolivie

En Bolivie, un Ă©co-lodge trĂšs reculĂ© appelĂ© Chalalan est l'un des projets communautaires indigĂšnes de prĂ©servation de l'environnement et de dĂ©veloppement durable les plus en vue du parc national Madidi. Il a apportĂ© de l'aide concrĂšte Ă  une population dĂ©munie, tout en menant une recherche sur 150 expĂ©riences de tourisme communautaire similaires, oĂč le taux d'occupation moyen Ă©tait de 5%[8]. Son aide s'est rĂ©vĂ©lĂ©e trĂšs diverse : mĂ©decin, Ă©ducation, emplois, et accĂšs Ă  la communication avec un bateau et une radio CB[8].

Cuba

L'image donnĂ©e Ă  ce pays par la presse nationale, voire internationale, n'est pas celle-ci. Pourtant Cuba a dĂ©veloppĂ© un remarquable rĂ©seau d'aires protĂ©gĂ©es composĂ©es de rĂ©serves naturelles, parcs nationaux, paysages naturels protĂ©gĂ©s, rĂ©serves Ă©cologiques, refuges pour la faune, et rĂ©serves floristiques[41]. En outre, la dĂ©marche effectuĂ©e dans le cadre de leur mise en tourisme, lorsqu'elle est permise, correspond aux standards de l'Ă©cotourisme : analyse et recensement des biotopes ou espĂšces Ă  protĂ©ger par des scientifiques, Ă  partir desquels est calculĂ©e la capacitĂ© de charge (touristique)[42] du lieu. Dans le cas oĂč des infrastructures d'accueil : pavillon, hĂ©bergements, etc., doivent ĂȘtre construits, ils le sont en fonction de cette donnĂ©e, et la plupart du temps avec des matĂ©riaux naturels pour des Ă©difices de type paillotes. Ces parcs ou rĂ©serves sont ensuite confiĂ©s en gestion Ă  des personnes issues de la rĂ©gion, formĂ©es Ă  cet effet, leur garantissant un emploi stable et pĂ©renne[43]. Par ailleurs le pays qui subit un embargo depuis 60 ans, importe trĂšs peu, pas d'engrais chimiques, et a donc dĂ©veloppĂ© une Ă©conomie de proximitĂ©.

Cependant, en raison de divers particularismes, pratiquer un tourisme se voulant durable à Cuba nécessite une bonne connaissance préalable du pays et du réel niveau de vie des habitants[44].

Équateur

Le président équatorien Lenin Moreno a souhaité dans les années 2010 faire du tourisme durable un pilier de l'économie, davantage que le pétrole brut[45]. En 2017, l'Equateur avait au total accueilli 1,6 million de visiteurs, soit 14% de plus en un an[45], mais beaucoup moins que des pays voisins comme le Pérou[45], et il a souhaité, pour éviter la dérive du Machu Picchu[45], préserver son archipel volcanique des Galapagos[45], constitué de 19 grandes ßles et de dizaines d'ßlots rocheux[45].

Espagne

Les effets nĂ©gatifs de la tĂ©lĂ©-rĂ©alitĂ© sur le tourisme ont Ă©tĂ© mis en avant par des professionnels en Espagne en 2021[38], au moment oĂč la version espagnole de l'Ă©mission de tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ© L'Île de la tentation devait dĂ©buter sur l'Ăźle d'Ibiza[38], les autoritĂ©s locales ont prĂ©fĂ©rĂ© mettre fin au projet pour ne pas contribuer davantage Ă  l’image du tourisme festif sur leur territoire[38].

Dans le domaine de l'écotourisme, l'Espagne est en avance dans de nombreuses autres régions (Catalogne, Minorque, ßles Canaries, etc.). Le gouvernement est en cours d'élaboration d'une stratégie de tourisme durable à l'horizon 2030, sous une forme participative associant les différentes « comunidades autonomas », c'est-à-dire les différentes provinces. Il s'agit de transformer peu à peu le tourisme de « soleil et plages » en tourisme plus soutenable, tout en maintenant un maximum d'emplois et sa position sur le marché mondial.

Madrid est devenue l'une des villes les plus visitées en Europe, derriÚre Paris et Londres, grùce à de nombreuses activités pour les touristes, récréatives et culturelles mais aussi à des activités moins liées au tourisme durable, comme son statut de principal organisateur de la foire en Europe, en tenant compte à la fois des foires internationales, nationales et régionales, en termes de superficie louée aux exposants. Au classement des 20 villes les plus vertes établie en 2021 par le site spécialisé European Best Destinations, Madrid est 15e.

États-Unis

Selon des chiffres citĂ©s par le magazine Challenges, le simple fait de rĂ©server un aller Paris/New-York pour une personne correspond Ă  l'Ă©mission de une tonne de CO2, soit l’équivalent de 1.961 repas vĂ©gĂ©tariens[46].

L'association créée en 2004

En 2004, l'Association « Agir pour un tourisme responsable » (ATR), a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par un regroupement d'agences d'aventure. Elle a lancĂ© une certification, destinĂ©e aux opĂ©rateurs de voyages respectant certains critĂšres, garantis par l'AFNOR. Elle est aujourd’hui dirigĂ©e par Julien Buot[47]. Actuellement seize entreprises françaises ont Ă©tĂ© labellisĂ©es par un nouveau label garanti par Ecocert[48].

DÚs sa création, de fortes oppositions se sont créées à l'encontre de cette démarche, et elles perdurent jusqu'à aujourd'hui[49]. L'un des points d'achoppement étant constitué par la question des guides employés par ces agences, soulevée par le Collectif Coprels (Collectif pour un encadrement légal et sécurisé)[50].

Un peu plus tÎt, en 1998, un groupe de personnes issues du tourisme rural, du développement local et de l'économie sociale et solidaire avait eu l'idée de la création de l'association Tourisme et développement solidaire[51] puis effectué en 1999 les premiers séjours tests dans le village de Doudou au Burkina Faso.

Ensuite, une Charte nationale d'éthique du tourisme, a été élaborée par le gouvernement avec l'Union nationale des associations de tourisme et de plein air[52].

Les forum de 2010 et 2012

En 2007, L'Association des Voyageurs et Voyagistes Éco-responsables (V.V.E), tout juste crĂ©Ă©e, a Ă©ditĂ© la Charte des voyageurs Ă©co-responsables©[53] dans le but d'inciter les voyageurs Ă  modifier leurs comportements et Ă  avoir un regard sur les consĂ©quences de certains d'entre eux. Car, trĂšs souvent, ces derniers ne sont juste pas conscients des effets induits d'attitudes qu'ils ne jugent pas nĂ©fastes, mais qui cumulĂ©es en nombre le deviennent.

En 2010, l'association organisa le premier Forum National du Tourisme Responsable (FNTR)[54], invitant tous les acteurs identifiés du secteur, mais également des anthropologues et scientifiques. Ils furent 65 intervenants à débattre durant trois jours à Chambéry.

Depuis, sa mise en Ɠuvre est difficile, car elle suppose la constitution d'un comitĂ© d'experts scientifiques, et le soutien de l'ensemble des acteurs du secteur, ce qui est freinĂ© par diverses ambitions personnelles et des divergences de vues, notamment Ă  propos de la compensation carbone prĂ©fĂ©rĂ©e par certains voyagistes. L'association Cybelle planĂšte est le premier voyagiste europĂ©en Ă  avoir clairement affichĂ© Ă  ce jour sa volontĂ© d'y participer[55].

En 2012, V.V.E a organisé le second FNTR[56] à Montpellier en lien avec les universitaires de la ville, et au-delà (Mende, Perpignan, etc.).

Le retard français en 2014

En 2014, Laurent Fabius prĂ©sida la COP21, prĂ©alable Ă  l’accord de Paris sur le climat de 2015[57], visant un ralentissement du rĂ©chauffement climatique mais il fut aussi Ă  la mĂȘme Ă©poque le ministre des affaires Ă©trangĂšres Ă©tablissant un objectif de 100 millions de touristes internationaux[57] stratĂ©gie la pire en matiĂšre de bilan des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre (GES) du tourisme en France[57].

C'est surtout depuis la pandĂ©mie de Covid-19, que le tourisme durable suscite l’intĂ©rĂȘt en France, malgrĂ© les nombreux rapports et enquĂȘtes rĂ©digĂ©s depuis la commission Brundtland de 1983, qui a abouti Ă  la rĂ©daction en 1987 du Rapport Brundtland par la Commission mondiale sur l’environnement et le dĂ©veloppement de l'Organisation des Nations unies, souvent transmis Ă  l’Organisation mondiale du tourisme (OMT)[57].

La France reste trĂšs en retard Ă  cause de nombreux freins[57] : dĂ©sintĂ©rĂȘt et mĂ©connaissance des pouvoirs publics, gouvernance inappropriĂ©e et Ă©clatĂ©e, absence de considĂ©ration pour les acteurs de terrain, communication tout juste naissante de la part des entitĂ©s les plus concernĂ©es : Parcs naturel rĂ©gionaux et nationaux, syndicats reprĂ©sentant les accompagnateurs en montagne, ou enseignants des loisirs sportifs ; Ă  l'inverse, prĂ©sence trop importante sur ces sujets de voyagistes aux valeurs non prouvĂ©es, et labellisations multiples aux critĂšres trop souvent dĂ©finis en fonction d'intĂ©rĂȘts particulier[58].

Le salon de 2018

Le Salon international de l'écotourisme, du voyage solidaire et participatif[59], organisé également par V.V.E s'est tenu à Grenoble en décembre 2018. En modifiant l'intitulé de l'événement, les organisateurs cherchaient à toucher le grand public, l'un des principaux enjeux, et le plus difficile à réaliser.

Au cours de cet événement ont eu lieu les premiÚres rencontres internationales de l'écovolontariat ; elles donnÚrent naissance à la "Charte de l'écovolontaire"[60] faisant suite à la Charte de l'écovolontariat© créée en 2015[61].

Le concept de « tourisme durable » a sĂ©duit aussi dans plusieurs Ă©coles de commerce françaises, telles que l’Edhec[62], qui a pris en compte que la crise sanitaire causĂ©e par le Covid 19 a constituĂ© « un aiguillon professionnel et existentiel » pour certains de ses futurs diplĂŽmĂ©s[62], et qui a dĂ©cidĂ© d'organiser des ateliers spĂ©cialisĂ©s[62], pour accompagner les Ă©lĂšves qui souhaitent s’engager dĂšs le dĂ©but de leur future carriĂšre commerciale dans des secteurs comme celui-ci[62] en s'inspirant du succĂšs d'un ancien Ă©lĂšve, Stanislas Gruau, sorti de l’école en 2009[62], qui avait abandonnĂ© un poste dans le commerce pour fonder une agence de voyages d’aventures responsables, ayant pariĂ© sur la clientĂšle du grand public attirĂ© par le tourisme durable[62].

Marseille face à la surfréquentation

A Marseille, deuxiĂšme ville de congrĂšs en France et la 74e au niveau mondial[63], le tourisme et la programmation de congrĂšs professionnels ont augmentĂ© fortement : environ cinq millions de visiteurs s'y sont rendus en 2013, contre 2,8 millions en 1996, notamment grĂące Ă  la Capitale europĂ©enne de la culture[64].

Dans une ville oĂč a Ă©tĂ© nommĂ© un adjoint au maire au "tourisme durable" aprĂšs la prise de la mairie par une alliance de la gauche et des Ă©cologistes[65], aprĂšs 25 ans de rĂšgne du maire LR Jean-Claude Gaudin, la municipalitĂ© a eu un "dĂ©saccord profond" avec l'Office du tourisme de la mĂ©tropole au sujet de la "surfrĂ©quentation" touristique[65], qu'elle veut gĂ©rer par un projet, baptisĂ© "L'EtĂ© marseillais", destinĂ© Ă  gĂ©rer l'afflux saisonnier[65].

Au cours de l'été 2020, la ville avait largement bénéficié d'un tourisme franco-français en raison de l'épidémie de Covid 19[65]. Le Parc national des calanques de Marseille, s'est notamment lancé dans une cure de "démarketing", consistant à encourager les visiteurs à "aller voir d'autres espaces naturels proches"[65].

Les effets de la crise sanitaire

La crise sanitaire causĂ©e par le Covid 19 et les aides financiĂšres aux professionnels, qui sont devenues indispensables pour leur survie[47], a par ailleurs en France accĂ©lĂ©rĂ© la rĂ©flexion nĂ©e lors des "Entretiens de Vixouze" de et consacrĂ©s au tourisme du futur[66] sur la notion de « surtourisme »[47] et son corollaire, celle de « tourismophobie »[47], qui ont Ă©mergĂ© dans des endroits trĂšs frĂ©quentĂ©s par les visiteurs Ă©trangers, qu'il s'agisse du temple cambodgien d’Angkor ou des grands parcs nationaux aux États-Unis, mais aussi dans de grandes capitales europĂ©ennes oĂč les habitants supportent de plus en plus mal ces afflux de touristes[67], tendance qui s'est retrouvĂ©e sur tous les continents[67] - [47].

En cette occasion, l’association Acteurs du tourisme durable (ATD) a publiĂ© au printemps un "Manifeste pour un plan de transformation du tourisme"[47]. Ses membres expĂ©rimentent de nouvelles pratiques ou espĂšrent le faire aprĂšs le confinement[47] et ne veulent plus mesurer les performances d’une destination « seulement par le nombre de nuitĂ©es et le montant des dĂ©penses des visiteurs », selon son prĂ©sident Guillaume Cromer[47].

L'association V.V.E ne partage cependant pas certains points dudit manifeste, notamment les trois premiers, représentant des intentions difficilement chiffrables et réalisables, à son avis.

Le rapport de l'Ademe

L'Agence de l'environnement et de la maĂźtrise de l'Ă©nergie (Ademe) mandatĂ©e par l’État en 2019 pour structurer une politique de dĂ©veloppement durable du tourisme a publiĂ© son rapport en , lasse d'attendre sa remise au premier ministre[57].

L'Ă©tude montre qu’un touriste d’affaires reprĂ©sente une intensitĂ© carbone deux fois plus Ă©levĂ©e qu'un touriste de loisirs, sĂ©jour plus court et Ă©missions de l'Ă©vĂ©nementiel, et qu'un touriste venant de l’étranger Ă©met environ 4 fois plus de GES par nuitĂ©e qu’un touriste national. Globalement, le poids du tourisme dans les Ă©missions de GES est trĂšs supĂ©rieur Ă  son apport au PIB (11,1 %, contre 7,4 %). Les trois quarts des Ă©missions sont gĂ©nĂ©rĂ©es par le transport, les trajets en avion arrivant en France reprĂ©sentant Ă  eux seuls 41 % du total[57].

Le réveil tardif de Paris

La ville de Paris a publiĂ© en juillet 2021 les conclusions des « Assises du tourisme durable » lancĂ©es en mars pour tenter de devenir la capitale mondiale du tourisme durable, mais selon les observateurs, l’abandon du projet de quatriĂšme terminal Ă  l’aĂ©roport de Roissy-Charles-de-Gaulle a sans doute fait davantage que ne le pourra jamais la municipalitĂ© parisienne[57]. Cette mĂ©tropole jusque lĂ  « se contentait de son hypercentre de carte postale », d'aprĂšs Edith Fagnoni, professeure en gĂ©ographie. AprĂšs la crise du Covid 19 s'est posĂ©e « la question d’un meilleur enracinement du tourisme dans les territoires »[68] mais aussi celles de « l'essor du tĂ©lĂ©travail, du vĂ©lo Ă©lectrique », et autre facteurs qui pourraient « pousser les Parisiens Ă  faire davantage de tourisme rural » dans leur propre rĂ©gion[68].

Le réveil des voyagistes

Le rĂ©veil des municipalitĂ©s aprĂšs le Covid avait Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ© par celui de ceux des voyagistes qui sont le plus positionnĂ©s sur des offres « nature ». Ainsi Terres d'aventure a communiquĂ© sur son « engagement militant en faveur de l’écologie, du tourisme responsable »[69]. Son concurrent Allibert Trekking a annoncĂ© Ă  son tour des stratĂ©gies tentant de rĂ©pondre au souci exprimĂ© par une partie de ses clients: il s'est alliĂ© Ă  la « fondation Insolite BĂątisseur Philippe Romero » et au « Livelihoods Carbon Fund » et promis qu'il absorbe depuis le 1er janvier 2018 l’intĂ©gralitĂ© des Ă©missions de CO2 gĂ©nĂ©rĂ©es par le transport aĂ©rien de ses voyageurs, en vue de financer des actions contre la dĂ©forestation ou pour la restauration de la mangrove[70].

Ultra-Trail du Mont-Blanc

L'Ultra-Trail du Mont-Blanc, Ă©vĂšnement sportif composĂ© de sept trails (course Ă  pied) dont quatre en ultra-endurance en pleine nature et de trĂšs longue durĂ©e, s'est voulu conçu comme un modĂšle exemplaire en matiĂšre d’évĂ©nement Ă©co-responsable, mais aussi, de par sa notoriĂ©tĂ© mondiale, comme une vĂ©ritable tribune au service du dĂ©veloppement durable, en profitant du fait qu'il traverse trois pays (France / Italie / Suisse), trois grandes rĂ©gions alpines (Auvergne-RhĂŽne-Alpes, la VallĂ©e d'Aoste, le Valais) et dix-huit communes françaises, italiennes et suisses du pays du Mont-Blanc[71]. En 2014, parmi les tours opĂ©rateurs "Grand Angle" a Ă©tĂ© l’un des premiers a signer la Charte EuropĂ©enne du Tourisme Durable dans les Espaces ProtĂ©gĂ©s pour ses randonnĂ©es qui ont lieu sur le parcours de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc. Plusieurs municipalitĂ©s sur le parcours, comme Mairie de Servoz ont dĂ©cidĂ© de s'investir dans une stratĂ©gie de rĂ©orientation de l'accueil basĂ©e sur le tourisme durable.

Consultation de mai et juin 2021

Une enquĂȘte de l'Alliance du tourisme a montrĂ© que "85% des Français sont intĂ©ressĂ©s par un tourisme plus durable, mais que seulement 40% sont prĂȘts Ă  payer plus cher pour lui[11]. Une consultation citoyenne en ligne a Ă©tĂ© ouverte en mai et juin 2021 pour "tenter de faire Ă©merger des propositions d'actions concrĂšte"s visant Ă  "faire de la France le leader du tourisme durable"sur le thĂšme du tourisme responsable[11], sous l'impulsion de Jean-Baptiste Lemoyne, secrĂ©taire d'Etat chargĂ© du tourisme et d'Atout France, l'agence de dĂ©veloppement touristique du pays[11], avec la participation de Nicolas Dayot, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration nationale de l'hĂŽtellerie de plein air (FNHPA)[11], qui souhaite cependant ne pas "se concentrer sur la niche du tourisme durable", appelĂ© aussi Ă©co-tourisme", mais "rendre plus durable la totalitĂ© du tourisme français", en touchant la "clientĂšle qui n'a pas de goĂ»t particulier pour l'Ă©cologie"[11].

Galapagos

SituĂ© Ă  environ 1000 km des cĂŽtes de l'Equateur[45], l'archipel des Galapagos, inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco et qui a servi Ă  Charles Darwin pour dĂ©velopper sa thĂ©orie de l'Ă©volution des espĂšces[45], souhaite prĂ©server ses espĂšces menacĂ©es[45], et son pays, l'Equateur, "ĂȘtre drastique quant Ă  la protection de l'environnement", selon le ministre du Tourisme, Enrique Ponce de Leon[45]. La frĂ©quentation avait Ă©tĂ© jusqu'Ă  atteindre 245000 visiteurs par an[45], un plafond qui pourrait ĂȘtre inscrite dans la loi[45], comme l'a rĂ©clamĂ© Walter Bustos, directeur du Parc national des Galapagos[45]. L'archipel a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© « Parc national » dans les annĂ©es 1950[45], de maniĂšre que prĂšs de 97 % de la surface Ă©mergĂ©e soit protĂ©gĂ©e[45] et entourĂ©e d'une rĂ©serve marine de 138.000 km2[45], l'une des plus grandes au monde[45], dont un anctuaire marin, la zone de 38 000 km2 entre les Ăźles Darwin et Wol[45]f, qui compte la plus importante biomasse de requins au monde[45]. Les constructions y sont sĂ©vĂšrement encadrĂ©es[45], dans un but d'Ă©co-durabilitĂ©: promotion des Ă©nergies renouvelables, aĂ©roport alimentĂ© Ă  l'Ă©nergie solaire et Ă©olienne et sacs plastique interdits[45].

Indonésie

Bali fut considĂ©rĂ© comme un laboratoire d’analyse trĂšs observĂ© pour le tourisme durable[72] car y ont Ă©tĂ© « tentĂ©s des projets de dĂ©veloppement touristique durable depuis 1987 et 1989 »[72]. Les polĂ©miques et critiques sur les nuisances du tourisme en milieu insulaire, ont aussi affectĂ©es les Ăźles les plus frĂ©quentĂ©es de l'archipel de PolynĂ©sie, notamment Bali, qui a « accĂ©dĂ© Ă  la modernitĂ© et Ă  la mondialisation par sa mise en tourisme »[72], lui permettant en 2015,d'ĂȘtre visitĂ©e par 4 millions de touristes internationaux venant essentiellement des pays occidentaux, mais plus encore des pays asiatiques.

Cependant, le nombre de ces derniers est de plus dĂ©passĂ© par le tourisme domestique, qui atteint 7,15 millions en 2015[72].

Italie

Alors que l'Italie se tourne progressivement vers le[tourisme durable[73], afin d'assurer l'avenir d'un secteur qui reprĂ©sente 13,2 % du PIB du pays[73], Rome, Venise et Florence, trois destinations importantes du tourisme en Italie, notamment pour des sĂ©jours de courte durĂ©e, sont confrontĂ©es Ă  la remise en question d'un modĂšle de tourisme qui n'enrichit pas la ville. Pour certaines d'entre elles, il contribue mĂȘme, par une forme de massification ou de concentration sur certaines heures de la journĂ©e, Ă  Ă  chasser les habitants du centre historique, comme Ă  Venise. En mars 2021, les maires de Venise et Florence, Luigi Brugnaro et Dario Nardella, inquiets des « dommages causĂ©s par le tourisme de masse »[73], ont prĂ©sentĂ© un projet de relance du tourisme dans leurs villes respectives, afin de faire Ă©merger « un nouveau modĂšle de tourisme qui serait liĂ© Ă©galement Ă  la valorisation, Ă  la promotion et Ă  la protection des villes d'art »[73]. Ce projet de long terme de tourisme durable nĂ©cessite selon eux « plus de pouvoir afin de mieux rĂ©glementer l’industrie touristique »[73]. Ils ont rĂ©clamĂ© du gouvernement italien une augmentation du nombre d’agents de police[73], des fonds pour les transports publics[73]et une nouvelle rĂ©glementation pour les guides touristiques[73], mais aussi pour les locations de logement Ă  court terme[73].

L'Association italienne du tourisme responsable[74] - [52] a produit une charte nationale regroupant 63 associations et coopĂ©ratives Ɠuvrant dans le tourisme durable. Elle comptait 86 membres en 2009 et s’est impliquĂ©e via le voyagiste Sardaigne en libertĂ© dans la valorisation de l'Ăąne sarde comme figure de la randonnĂ©e en Sardaigne, Ă  travers les chemins de transhumance, depuis la reconnaissance de transhumance en Sardaigne et en Italie par l'UNESCO.

Cependant, il est Ă  noter de sĂ©vĂšres disparitĂ©s dans le pays, notamment en raison de sa division en provinces, relativement autonomes dans ce domaine comme dans d'autres. Si la Sardaigne et la Calabre prĂ©sentent des rĂ©alisations remarquables, il en va tout autrement en Sicile par exemple, notamment dans les iles Éoliennes en gĂ©nĂ©ral, et sur le Stromboli, livrĂ© aux intĂ©rĂȘts privĂ©s, en particulier.

La Sardaigne et la Calabre ont été placées dans cette orientation vers le tourisme durable en raison d'un patrimoine historique spécifique, longtemps resté à l'écart. L'Association italienne du tourisme responsable a souhaité promouvoir un festival de tourisme responsable, dans la ville de Bologne, à la fin des années 2000[75], le Festival du tourisme responsable Itaca.

En Sardaigne, accessible en pssant par le train jusqu’à Toulon, Barcelone (Espagne) ou Livourne (Italie), puis le bateau jusqu’à Porto Torres, au nord de l'Ăźle, un ancien sentier la parcourt du nord au sud. Dans les annĂ©es 2010, il a Ă©tĂ© « progressivement remis en Ă©tat et balisĂ© »[76]. Huit jeunes ont crĂ©Ă© le site internet Vas'entiero sur lequel sont rĂ©pertoriĂ©s « parcours, Ă©tapes, hĂ©bergements et curiositĂ©s »[76], permettant la dĂ©couverte des fromages, plantes et baies du patrimoine local[76] et la gastronomie comme les culurgionis, les traditionnels raviolis sardes[76], ou son insertion dans le patrimoine comme Ă  la coopĂ©rative viticole de Jerzu qui, dans sa salle d’exposition, assure la promotion d’artistes comme Maria Lai, figure locale de l’art contemporain[76].

En Sardaigne, l'activitĂ© karstique a façonnĂ© presque 1500 grottes, qui contribuent au succĂšs du tourisme sous toutes ses formes dans l'Ăźle[77], parmi lesquels le site naturel trĂšs protĂ©gĂ© de "Codula di Ilune"[78] reprĂ©sente (76 km)[79], la plus longue grotte italienne[80], d'un grand intĂ©rĂȘt biospĂ©lĂ©ologique[81] . Les Grottes du Bue Marino s'Ă©tendent au bord de la mer sur environ 15 km, dont une grande galerie de stalactites et stalagmites qui se reflĂštent dans un lac souterrain salĂ©, avec des puits de lumiĂšre naturelle, avec des gravures du nĂ©olithique sur les parois.

Kenya

Au Kenya, l'organisme Ol Malo s'est intéressé à des petits villages épargnés par le tourisme de masse, dans un escarpement accidenté donnant sur les terres ancestrales, au sein d'une réserve privée, sur les rives de la riviÚre Uaso Nyiro, entre les zones arides du nord et les monts Aberdares, à la limite nord du plateau de Laikipi [82] et il n'emmÚne les touristes chez les habitants qu'à leur invitation, et sur une base strictement non-commerciale, tout en contribuant à éradiquer une maladie locale provoquant la cécité[8], en opérant 200 personnes et en installant des structures de soin et d'éducation sanitaire dans le pays[8]. Il a reçu un des grands prix remis lors de l'édition 2006 du salon World Trade Market, à Londres[8].

Laos

PlutĂŽt que le tourisme de masse de son voisin thaĂŻlandais[83], le Laos, qui s'est ouvert aux visiteurs Ă©trangers dans les annĂ©es 1990[83], a choisi l'Ă©co-tourisme pour assurer leur pĂ©rennitĂ© Ă  ses richesses historiques et naturelles, en particulier celles de la province de Louang Namtha, dans l'extrĂȘme nord du pays[83], au bord de la riviĂšre Namtha, affluent du MĂ©kong (gibbons, Ă©lĂ©phants, lĂ©opards, bambous gĂ©ants, et nombreuses minoritĂ©s ethniques[83]. Les touristes y furent de plus en plus nombreux. De 20.000 en 1999, les visiteurs des 220.000 hectares du Parc national de Nam Ha[83] sont passĂ© Ă  prĂšs de 250.000 en 2010[83].

Les autochtones de plusieurs dizaines de villages du Parc national ont signé, via un un partenariat avec l'Unesco lancé en 1999[83], des contrats pour s'occupper de l'accompagnement, de la découverte de la cuisine traditionnelle et l'hébergement pour la nuit mais plafonné à deux fois par semaine, pour huit touristes au maximum[83]. Ces contrats, signés avec des agences de la région, prévoient aussi l'entretien des sentiers par les villageois[83].

Maroc

AprĂšs la crise financiĂšre internationale de 2008, dite des "subprime", le Maroc s'est aperçu que les touristes voyagent "moins loin" et plus souvent dans le cadre de "sĂ©jours plus courts pour un meilleur rapport qualitĂ©-prix"[84]. La volontĂ© de "construire un tourisme durable et solide" passe par la diversification, avait ensuite estimĂ© Ă  la fin des annĂ©es 2000 le ministre marocain du Tourisme[84], en constatant que "plus de 65% des touristes" au Maroc viennent de France et d'Espagne[84] et que deux-tiers d'entre eux se limitent Ă  une des deux villes du Royaume les plus frĂ©quentĂ©es, Marrakech et Agadir[84]. Le pays avait alors exprimĂ© le souhait de gagner des visiteurs venus de Russie, de l'Europe de l'Est, des pays arabes et de Chine[84]. Dans cet objectif, il avait annoncĂ© un plan pour mobiliser auprĂšs des banques marocaines environ 50 milliards de dirhams (4,5 milliards d'euros) sur cinq ans de prĂȘts au secteur touristique, afin de favoriser cette diversification des destinations et des visiteurs[84] et d'accueillir 10 millions de touristes en 2010 contre 8 millions de touristes en 2008[84]. A la fin des annĂ©es 2000, des propositions avaient Ă©tĂ© effectuĂ©es pour dĂ©terminer la juste place du tourisme durable dans la stratĂ©gie de dĂ©veloppement de ce secteur d'activitĂ©, qui est l'un des tout premiers pour l'Ă©conomie du pays[85].

Monde arabe

Le développement de la téléréalité a été critiqué pour sa tendance à uniformiser les pratiques touristiques, en particulier dans le cas de Dubaï[38], qui vante auprÚs de tous les influenceurs du monde les bienfaits de la destination (impÎts nuls, sécurité garantie, connectivité inégalable), se présentant comme le centre mondial du tourisme de shopping[38] au long cours, en opposition totale avec les nouvelles aspirations du tourisme durable[38].

Pays-Bas

AprĂšs l’arrivĂ©e du Covid 19, Amsterdam a Ă©laborĂ© un programme en sept points en faveur du dĂ©veloppement d’un tourisme durable d’ici 2025, anniversaire de ses 750 ans[86], car elle « ne veut plus accueillir des personnes venues seulement pour faire la fĂȘte » sans respect pour les habitants, et recevoir plus de touristes dits « de qualitĂ© »[86]. Pour attirer ces « touristes de qualitĂ© »[86], Amsterdam veut miser un tourisme plus qualitatif[86] et rĂ©gler le problĂšme d’engorgement de certains lieux[86], dans une dĂ©marche pour mieux rĂ©partir les flux touristiques, via le dispositif "City Card"[86], permettant d’informer en temps rĂ©el sur les sites publics bondĂ©s[86] et faire Ă©tat en temps d'autre lieux moins visitĂ©s. Pour dĂ©velopper ce tourisme durable, la ville a rĂ©clamĂ© l’engagement des entreprises[86].

Polynésie

En milieu insulaire, et notamment dans l'archipel de PolynĂ©sie, le tourisme est souvent accusĂ© de favoriser le dĂ©veloppement de l’urbanisation et de bĂ©tonner les territoires[72], mais aussi d'exercer une pression sur les ressources en eau, la circulation routiĂšre, et la gestion des dĂ©chets[72], avec Ă©galement des effets critiquables sur l’environnement, l’économie et les sociĂ©tĂ©s humaines[72]. Du coup, la qualitĂ© environnementale est parfois devenue un argument de promotion touristique lorsqu'elle est Ă  la hauteur[72].

Vitrine du territoire polynĂ©sien, l'Ăźle de Bora-Bora, considĂ©rĂ© comme un haut lieu du tourisme international[72], a connu un dĂ©veloppement touristique dans les annĂ©es 1960, qui s’est accentuĂ© Ă  la fin des annĂ©es 1990[72], ce qui fait que 60% environ des touristes internationaux y passent, mĂȘme si sa frĂ©quentation reste peu importante par rapport Ă  d’autres Ăźles tropicales[72]. À Maupiti, Ăźle voisine, les habitants ont prĂ©fĂ©rĂ© des structures d’hĂ©bergement chez l’habitant (pensions de famille, fare d’hĂŽtes, etc.)[72] car les « structures hĂŽteliĂšres ont une emprise sur terre et sur le lagon plus importante »[72]. Ces derniĂšres ont alors envisagĂ© des « logiques de dĂ©veloppement durable »[72] de type "tourisme durable" qu'elles ont mis en avant car elles ont un « poids beaucoup plus fort en termes de retombĂ©es Ă©conomiques, et notamment d’emplois directs et indirects »[72].

Seychelles

Le rachat d'une partie de la dette publique de l'archipel des Seychelles par des organisations de défense de l'environnement soucieuses de promouvoir le tourisme durable[87] s'est effectué en échange d'un engagement du pays: que le territoire marin - plus de 1,3 million de km2 - soit protégé 30% à partir de 2020[87], dans le cadre d'un programme spécifique[87]. Mais la marge de progression vers un tourisme durable est jugée "encore importante"[87] dans un pays qui doit importer plus de 90% de ses biens[87] faute de zones agricoles suffisantes[87].

Le gouvernement a décrété en 2015 un moratoire sur la construction de grands hÎtels sur les trois ßles principales, Mahé, Praslin et La Digue[87], dans le but de promouvoir des établissements plus petits. Malgré cela, en dix ans la fréquentation a doublé : considérées comme un simple "paradis du tourisme de luxe", les Seychelles ont accueilli plus de 360.000 visiteurs en 2018, principalement européens, soit prÚs de quatre fois la population de cet archipel de 115 ßles[87].

Slovénie

Si la Slovénie et sa capitale Ljubljana, avec le pourcentage le plus élevé d'espaces verts par habitant, ont été les destinations les plus récompensées par la Commission européenne pour le tourisme durable[6] - [7], d'autres cités du Vieux continent figurent au classement des 20 villes les plus vertes établi en 2021 par le site spécialisé European Best Destinations.

SuĂšde

La SuĂšde est considĂ©rĂ©e comme en tĂȘte des pays impliquĂ©s dans le tourisme durable car il « Ɠuvre Ă  promouvoir le tourisme rural et rĂ©gional dans des rĂ©gions centrales » en plus de soutenir les infrastructures de transport alternatives afin d'abaisser drastiquement la consommation d’énergies fossiles[88].

La SuĂšde a Ă©tĂ© le premier pays europĂ©en Ă  crĂ©er son propre Ă©colabel de tourisme durable[89]. AppelĂ© "Naturens BĂ€sta" et lancĂ© en 2002 lors du « rassemblement international de l’écotourisme »[89], il propose une liste de voyagistes, de circuits et d’activitĂ©s qui garantissent le respect de certaines conditions Ă©thiques et environnementales, basĂ©es sur six principes de base[89]: respect des lieux et de leurs limites gĂ©ographiques, soutien aux Ă©conomies locales, prĂ©servation de la nature et des cultures locales, promotion de la connaissance, qualitĂ© et sĂ©curitĂ© de chaque voyage[89].

Les activitĂ©s, excursions et vacances actives sont ainsi organisĂ©es dans tout le pays par 80 tours opĂ©rateurs Ă©cocertifiĂ©s[90]. La capitale Stockholm, au sud du pays, est 4Ăšme au palmarĂšs des villes europĂ©ennes ayant le plus d'espaces verts par habitant[6] - [7]. La ville de Copenhague, capitale du voisin suĂ©dois, est Ă©galement bien classĂ©e dans ce palmarĂšs et revendique le fait d'ĂȘtre l'une des villes les plus accueillantes pour les cyclistes et les piĂ©tons 400 kilomĂštres de pistes cyclables sur lesquelles 1,2 million de kilomĂštres sont parcourus Ă  vĂ©lo chaque jour.

Suisse

L'enseignement Ă  l'École hĂŽteliĂšre de Lausanne, Ă©tablissement-phare du pays, en tient compte: le dĂ©veloppement durable est un secteur d’avenir dans le tourisme, selon Peter Varga, professeur en « culture durable de l’accueil », selon qui les professionnels suisse "sont friands de profils qui peuvent les accompagner dans la rĂ©duction de leur empreinte carbone". Ce professeur estime nĂ©cĂ©ssaire un "label gouvernemental permettant d’identifier les hĂŽtels qui ont rĂ©duit leurs Ă©missions". L'enseignement Ă  l'École hĂŽteliĂšre de Lausanne a aussi pour particularitĂ© de sensibiliser au green nudge (« coup de pouce vert »), qui consiste Ă  incitant aux "comportements Ă©cologiques d’une maniĂšre ludique"[91].

Les sources universitaires se sont intĂ©ressĂ©es Ă  la maniĂšre dont la Suisse avait promu une forme de tourisme durable, basĂ©e sur la puretĂ© du dĂ©cor montagnard[92], mais aussi assez Ă©litiste, en raison de l'Ă©poque, le tourisme durable Ă©tant encore considĂ©rĂ© comme tel, pour les sports d'hiver ou dits « de glisse » : ski, patinage, luge[92]. Une exposition d’affiches anciennes de stations de villĂ©giature suisses, organisĂ©e au MusĂ©e des arts et mĂ©tiers de Zurich[92], rĂ©Ă©ditĂ©es par l’éditeur Photoglob (Zurich)[92], a permis de dater du dĂ©but du XXe siĂšcle la promotion du tourisme hivernal pour Davos[92] et Saint-Moritz[92], au dĂ©but des annĂ©es 1930[92] pour Zermatt[92] et Ă  partir de 1940 pour Crans-Montana[92]. Ces stations ont aussi beaucoup utilisĂ©es des cartes postales vendues dans les kiosques des gares pour mettre en avant un caractĂšre mondain, Ă©litiste[92], dans des points de vente standardisĂ©s[92]. Les personnages figurant les « montagnards » sont reprĂ©sentĂ©s uniquement sur les affiches faisant la promotion de la saison estivale de [92]Saint-Moritz[92], sous les traits de jeunes femmes souriantes, vĂȘtues de tenues « traditionnelles »[92].

Les cartes postales ont jouĂ© ainsi un rĂŽle dans la crĂ©ation de la « montagnitĂ© », imaginaire se voulant ĂȘtre le plus reprĂ©sentatif possible des espaces montagnards[92], et Ă©cartant les signes des diffĂ©rents villages d'accueil, y compris dans les stations françaises[92]: sur 478 vendues Ă  MegĂšve, dominent les vues d’ensemble qui prĂ©sentent le mont Blanc en arriĂšre-plan[92], alors que le mont Joly et le mont d’Arbois, emblĂ©matiques du dĂ©veloppement des sports d’hiver Ă  MegĂšve avec le tĂ©lĂ©phĂ©rique de Rochebrune mis en service en 1933, et l’hĂŽtel du Mont d’Arbois crĂ©Ă© par la famille Rothschild, apparaissent beaucoup moins[92].

ThaĂŻlande

Afin d'assurer la couverture d'assurance des touristes étrangers et "l'amélioration des infrastructures pour un tourisme durable", le gouverneur de l'Autorité du tourisme de Thaïlande, Yuthasak Supasorn a annoncé à la fin de l'année 2022 la création d'un un droit d'entrée» à ses voyageurs. Pour les touristes qui arrivent en avion, cette taxe sera perçue directement à l'arrivée, au moment du passage des douanes[93].

Entreprises

Dans le cadre de "Tech for Good", une sĂ©rie d'annonces charitables des gĂ©ants du numĂ©rique au printemps 2018, la plate-forme numĂ©rique Booking.com, trĂšs critiquĂ©e pour son impact sur l'environnement, s'est engagĂ©e Ă  "promouvoir l'Ă©galitĂ© des genres avec des bourses universitaires et Ă  soutenir des start-up dans le tourisme durable", y consacrant un montant cependant modeste, de 5 millions d’euros seulement en 2018[94].

On notera aussi chez ces gĂ©ants du numĂ©rique, une campagne de communication vantant les mĂ©rites du MĂ©tavers et des visites virtuelles en ligne, ou par casques immersifs. Le propos Ă©tant de rĂ©duire la pression touristique[95] sur certains sites, ainsi que l'impact carbone en remplaçant certains voyages. Vraie promesse ou leurre, le dĂ©bat[96] s'est ouvert entre 2020, lors de la mise Ă  l'arrĂȘt des voyages d'agrĂ©ment pour cause de pandĂ©mie, et 2021 avec l'arrivĂ©e d'acteurs comme "Meta" Ă  grand renfort d'annonces.

Année internationale

L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a dĂ©crĂ©tĂ© l'annĂ©e 2017 : « AnnĂ©e internationale du tourisme durable pour le dĂ©veloppement »[97]. La JournĂ©e internationale des monuments et des sites s'est donc dĂ©roulĂ©e sous le thĂšme « patrimoine culturel & tourisme durable »[98].

Devoir de vigilance

Le tourisme fait partie au premier chef des grands secteurs concernés par la nouvelle contrainte juridique du devoir de vigilance, car des millions de voyageurs à travers le monde ignorent comment sont traités les salariés dans les pays de leur destination de vacances.

A cette question sociale de plus en plus prĂ©gnante, s’ajoute celle du respect de l’environnement. Qui n’a jamais remarquĂ© dans les pays du sud comment la surconsommation hĂŽteliĂšre des ressources comme l’eau, peuvent assĂ©cher complĂštement les nappes phrĂ©atiques ?

Notes et références

  1. "Qu’est-ce que le tourisme durable ?" Magazine GĂ©o, le 2 juin 2011
  2. voir la bibliographie, les liens externes de cet article et les figures 1 et 2, page 10 du document, qui présente les différentes formes de tourisme durable (ONU 2002)
  3. "Tourisme et développement durable, entre opportunités et défis", dans Médiaterre
  4. "Le tourisme durable peine Ă  s'imposer" par l'Agence Belga le 03-07-2017
  5. L'écocontribution est une des préconisations de France Nature Environnement (FNE), notamment portée aux 3e rencontres nationales du routisme et des loisirs sportifs de nature, septembre 2007, Besançon, voir Lettre FNE no 228 pages
  6. "Les 20 villes d'Europe les plus vertes en 2022" par Chloé Gurdjian le 20 octobre 2021 dans Géo Magazine
  7. « Tourisme durable : Quelles sont les 20 villes vertes européennes en 2022 ? », sur Forbes,
  8. "Le tourisme responsable relancé par la crainte du réchauffement climatique", le 8 novembre 2006, par Odile Duperry, pour l'AFP
  9. "Le Fonds mondial pour la Nature prĂŽne un tourisme "responsable"", AFP Royaume-Uni le 20 mars 2001
  10. Francis Cairncross, « " Time to get Stern on climate change" », The First Post (en),
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  83. "Le Laos mise sur l'Ă©co-tourisme" le 24 mai 2011 par l'AFP
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  90. "Les plus belles expériences durables en SuÚde" par Robert Kassous
  91. "RĂ©alitĂ© virtuelle, tourisme durable, dress code non binaire... L’école hĂŽteliĂšre de Lausanne fait sa mue" par Margherita Nas le 9 fĂ©vrier 2022 dans Le Monde
  92. " Les cartes postales dans les stations de sports d’hiver haut de gamme : du produit touristique Ă  l’enjeu de communication", Ă©tude de Lise Piquerey, dans "La TroisiĂšme RĂ©volution touristique", numĂ©ro hors-sĂ©rie de la revue Mondes du Tourisme, synthĂ©tisant les actes du colloque scientifique Astres, qui s'est dĂ©roulĂ© du 27 au 30 mai 2013 Ă  l’Esthua – universitĂ© d’Angers, ouvrage collectif, sous la direction de Philippe Violier, CĂ©cile Clergeau, Philippe Duhamel et Christophe Guibert
  93. "Ces pays vont imposer une taxe aux touristes dĂšs janvier 2023" par Claire Rodineau et Sophie Vincelot dans Le Figaro le 13/12/2022
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Voir aussi

Bibliographie

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    • Liste d'articles sur le sujet, dont
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  • Laurence Dupont, Le guide de l'Ă©covolontariat : 200 adresses pour agir pour la planĂšte dans le monde entier, des astuces pour bien choisir sa mission d'Ă©covolontariat
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Articles connexes

Liens externes

  • Les portraits des acteurs du voyage durable [lire en ligne]
  • « Acteurs du tourisme durable & enjeux marketing? », sur hopineo.org, (consultĂ© le )
  • Voyageons-Autrement.com est un mĂ©dia indĂ©pendant qui se consacre Ă  la promotion d'un tourisme plus respectueux de l'environnement et solidaire depuis 2008. Les articles sont Ă©crits par un collectif de journalistes passionnĂ©s, vivant aux quatre coins de France et mĂȘme dans le monde entier. Certains membres de l'Ă©quipe participent rĂ©guliĂšrement aux salons sur le thĂšme du tourisme responsable, Ă  des Ă©vĂ©nements d'Ă©ducation pour encourager la pensĂ©e critique des Ă©tudiants et ouvrir de nouvelles perspectives.

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