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TĂ©tras lyre

Lyrurus tetrix

Tetrao tetrix tetrix, œuf, muséum de Toulouse.

Le Tétras lyre (Lyrurus tetrix anciennement Tetrao tetrix), est également appelé coq des bouleaux ou petit coq de bruyère (par opposition au grand tétras). C'est une espèce d'oiseau sédentaire, symbole des Alpes européennes. Sa distribution est nordique et boréo-montagnarde.

Description

  • Taille : Femelle (ou poule) 50–53 cm ; Mâle (ou coq) : 60 cm
  • Envergure : 65 Ă  80 cm
  • Poids : poule : 700 Ă  850 g ; coq adulte : 1 100 Ă  1 500 g
  • LongĂ©vitĂ© : 6 Ă  9 ans environ
  • Mâle : noir Ă  reflets bleus, ses ailes sont brun-noir avec une petite barre blanche. Le dessous des ailes et de la queue sont blancs. La queue se termine en forme de lyre, d'oĂą son nom. Les pattes sont courtes et emplumĂ©es. Au-dessus de l'Ĺ“il, une caroncule rouge, de taille variable, très dĂ©veloppĂ©e au printemps, surmonte un bec court.
  • Femelle : LivrĂ©e brune et roussâtre barrĂ©e de noir, de blanc et de gris. La queue est lĂ©gèrement fourchue.
  • JuvĂ©nile ressemble Ă  la femelle.
  • Les doigts des pattes ont une frange d'Ă©cailles cornĂ©es qui agissent comme des raquettes et Ă©vitent Ă  l'oiseau de s'enfoncer dans la neige fraĂ®che.

Comportement

En hiver il se construit une sorte d'igloo dans la neige, où la température reste à environ 4 °C. Ce comportement peut être perturbé ou rendu impossible dans certaines zones de pratique du ski ou d'autres sports d'hiver (raquette, randonnée)[1].

Alimentation

Majoritairement végétarien, se nourrissant de feuilles, de bourgeons, de graines, de fleurs et de baies, il complète son alimentation avec des insectes, des araignées et des invertébrés.

Comportement social

C'est un oiseau sédentaire, polygame et sociable toute l'année.

Chant

« Éternuement » sonore tiou - ouiich. Roucoulements graves, rapides et prolongés lors des parades nuptiales.

Reproduction

7 Tétras lyre mâles regroupés sur une aire de parade, leur queue blanche présentée en éventail, bien en évidence.
Pour se reproduire, les Tétras lyre mâles se regroupent et paradent sur des leks, où les femelles viennent choisir un partenaire, ici dans la province d'Uppland en Suède.

Parade

Le tétras-lyre est surtout célèbre pour ses parades nuptiales printanières. Les mâles se retrouvent tous les ans, aux mois de mars, avril, mai et début juin sur des espaces dégagés d’arbres, plateaux ou tourbières appelées lek (ou aire de parade). Au centre de cet emplacement se trouve l’arène où les coqs paradent, chantent, se mesurent ; les gestes et les allures ont tous une signification bien précise : provocation, domination…

Nidification

Pendant ce temps les poules vagabondent d’une place à l’autre, et choisissent chacune leur futur partenaire qui est toujours le mâle dominant ; elles finissent par s’accoupler vers la mi-mai. Les femelles pondent à même le sol, dans un amas de brindilles, souvent cachées dans un fourré où elles peuvent être alors très vulnérables, elles peuvent s'installer jusqu'à 2160m d'altitude.

Fin mai, les poules commencent à pondre de 3 à 10 œufs, la couvaison dure environ 26 jours. Les poussins sont nidifuges, mais restent accompagnés par leurs mères jusqu’à l’automne où ils se dispersent.

Prédateurs naturels

L'homme, autours, renards, sangliers, mustélidés, corneilles et pies pour les couvées et les œufs.

RĂ©partition, habitat

RĂ©partition

Le tétras n’est présent qu’en Eurasie, où il peuple une grande partie de la Russie, le nord du Kazakhstan, de la Mongolie et de la Chine.

  • En Europe: absent de la pĂ©ninsule ibĂ©rique, le petit coq de bruyère habite la Grande-Bretagne, les Alpes, la Scandinavie, les Pays baltes, l’Europe centrale et orientale, mais aussi l’Allemagne, la Belgique (très localement : plateau des Hautes-Fagnes oĂą ne subsiste qu'une petite population comptant une vingtaine de mâles en 2011, sur les 200 comptabilisĂ©s en 1970[2]), les Pays-Bas et le Danemark oĂą les populations sont isolĂ©es mais tĂ©moignent d’un passĂ© glorieux.
  • En France : prĂ©sents sur une grande partie du massif alpin (du Chablais au Var), ils sont nĂ©anmoins vulnĂ©rables Ă  cause de l’amĂ©nagement touristique ; bien plus localement dans le massif ardennais, ils y sont en forte rĂ©gression.
  • En Suisse : plus ou moins prĂ©sents dans toutes les Alpes suisses.
Aire de distribution du tétras lyre.

Habitat

Dans les Alpes, le tĂ©tras-lyre a besoin d'un domaine vital d'au moins 3 000 hectares, comprenant des forĂŞts de conifères avec clairières. En Lettonie, les microrĂ©serves Ă©tablies pour la protection du tĂ©tras peuvent inclure des zones-tampons allant jusqu'Ă  300 hectares[3].

On le trouve jusqu'Ă  2 300 m d'altitude, limite supĂ©rieure des arbres, zone des rhododendrons et des aulnes verts. Il est très liĂ© Ă  la prĂ©sence d'arbustes de la famille des Ă©ricacĂ©es (airelle, myrtille, canneberge, bruyères, callune...).

Le Tétras lyre peuple les clairières et les lisières des forêts de conifères mêlées de bouleaux, les landes humides parsemées d'arbres.

Systématique

  • L'espèce Lyrurus tetrix a Ă©tĂ© dĂ©crite en 1831 par le biologiste britannique William John Swainson.

Synonyme

Taxonomie

Il existe huit sous-espèces reconnues :

  • Tetrao tetrix baikalensis
  • Tetrao tetrix britannicus
  • Tetrao tetrix fedjuschini
  • Tetrao tetrix mongolicus
  • Tetrao tetrix tetrix
  • Tetrao tetrix tschusii
  • Tetrao tetrix ussuriensis
  • Tetrao tetrix viridanus

Le TĂ©tras lyre et l'Homme

Principales menaces

Les populations de tétras-lyre sont très sensibles au déboisement et au développement du pâturage extensif qui détruit la végétation basse indispensable à l'oiseau.

Aujourd'hui, les menaces sont donc le morcellement et la destruction de l'habitat, la chasse abusive mais surtout les dérangements car son domaine vital se trouve souvent en partie intégré dans les domaines skiables des stations ce qui fragmente son habitat. Les comptages effectués ont montré une densité de 0,95 tétras-lyre, pour 100 hectares, dans les secteurs des stations de ski, alors que généralement elle est de 3,25 dans les zones vierges.

Souvent victime de collisions mortelles avec les câbles de remontées mécaniques, son principal ennemi est, l'hiver, le skieur hors-piste, l'amateur de poudreuse fraîche et, l'été, le randonneur. En effet, dès les premiers froids de l'automne, les tétras-lyre se regroupent pour survivre et recherchent des zones d'hivernage où la neige reste poudreuse. Dès les premières neiges, il s'enfouissent dans un trou creusé sous la neige pour se protéger du froid et d'éventuels prédateurs. Il peut passer la nuit entière et une bonne partie de la journée immobile dans cet abri s'il fait mauvais temps. Il économise ainsi ses graisses qui le protègent du froid et constituent ses principales réserves d'énergie.

Le dérangement

  • Du printemps Ă  l'automne, l'oiseau est trop souvent dĂ©rangĂ© par les randonneurs, cueilleurs, chasseurs et en particulier les chiens laissĂ©s en libertĂ© ; une des conditions de sa survie est alors l'existence de refuges et d'une vĂ©gĂ©tation haute au sol.
  • En hiver, le tĂ©tras-lyre a un rĂ©flexe de fuite quand quelqu'un s'approche de l'abri qu'il a creusĂ© dans la neige poudreuse. La pratique du ski hors-piste et de la raquette et la crĂ©ation de pistes dans ses habitats multiplient les risques de dĂ©rangement pour cette espèce Ă  un moment crucial pour sa survie. Ces envols intempestifs, surtout s'ils sont rĂ©pĂ©tĂ©s compromettent gravement l'Ă©quilibre Ă©nergĂ©tique du tĂ©tras-lyre en interrompant ses phases de repos, en lui faisant perdre ses rĂ©serves de graisse, en crĂ©ant du stress et en obligeant Ă  la dispersion des groupes.

Dans les Alpes, le dérangement est, comme pour le grand tétras dans le Jura et les Vosges, le principal facteur de la diminution de la population de tétras lyre.

État des populations, conservation, protection

L'Union internationale pour la conservation de la nature classe le tĂ©tras lyre comme prĂ©occupation mineure[4]. La population europĂ©enne est estimĂ©e entre 325 000 et 740 000 couples. En Wallonie, l'espèce est jugĂ©e en danger critique[4].

Pendant longtemps l'exploitation traditionnelle des alpages par l'homme a favorisé des conditions de vie idéales au tétras-lyre. Dans certaines régions des Alpes des mesures ont commencé à être prises pour la sauvegarde du tétras-lyre, telles :

  • prĂ©servation de zones vierges de toutes activitĂ©s humaines ;
  • interdiction des zones d'hivernage aux skieurs hors-piste ;
  • dans certaines zones, limitation du passage des randonneurs aux sentiers balisĂ©s et interdiction des chiens en libertĂ© ;
  • dans certaines zones, retardement de la montĂ©e des troupeaux en alpage ;
  • installation sur les câbles de spirales ou de bouchons, bien visibles par les oiseaux, afin de limiter les collisions.

RĂ©ponses aux pressions

Le tétras-lyre est l'une des espèces mentionnées à l'annexe 1 de la directive européenne 79/409, laquelle implique de prendre « des mesures de conservation spéciale concernant leur habitat, afin d'assurer leur survie et leur reproduction dans leur aire de distribution ». Ainsi en Lettonie, qui en 2010 a 13 plans de conservation d'espèces animales, il fait depuis 2004 l'objet de l'un de ces plans de protection[5].

Chasse

La sous-espèce britannique reste classée comme gibier, ce qui permet de la chasser.

En France, le tétras-lyre est classé « gibier de montagne » et en tant que tel soumis à un « plan de chasse » qui fixe chaque année un nombre d'oiseaux pouvant être tués.

Image culturelle

Le tétras-lyre est l'emblème de la ville de Wiesmoor, construite au milieu des marais dont la tourbe à assuré le développement au début du XXème siecle.

Voir aussi

Références taxonomiques

Bibliographie

Maxime Metzmacher, « Oiseaux des Hautes-Fagnes. Histoire et géographie des oiseaux nicheurs. », Eole,‎ , p. 241-252. (ISBN 2-87186-100-5)

Notes et références

  1. ONCFS, Partageons la poudreuse, la sauvegarde du Tétras-lyre est en jeu, consulté 2013-04-03
  2. ornithomedia.com
  3. Microreserves for protected forest habitats - experience in Latvia. Par Sandra Ikauniece, du State Forest Service (Lettonie). Document Ă©tabli en 2011.
  4. « Liste rouge | Oiseaux | Espèces | La biodiversité en Wallonie », sur biodiversite.wallonie.be (consulté le )
  5. 13 plans de conservation d'espèces animales en Lettonie en 2010, sur le site de l'Agence gouvernementale de Conservation de la Nature de Lettonie.

Liens externes

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